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  • Crise sociale au Maroc: Mohammed VI absent

    Crise sociale au Maroc: Mohammed VI absent

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    Aziz Chahir

    Malgré la cherté de la vie qui saigne les Marocains, le gouvernement de Sa Majesté prêche obstinément la résilience socioéconomique et la stabilité d’un régime autoritaire menacé par les protestations

    Alors que la propagande officielle s’évertue en vain à dissimuler la léthargie de l’exécutif, le Maroc sombre dans une crise socioéconomique sans précédent : renchérissement du coût de la vie, accentuation de la sécheresse – la pire de l’histoire du pays depuis au moins 1981 –, explosion de la facture énergétique et des prix des biens à l’import, notamment des produits alimentaires (orge et blé principalement).

    À ces marqueurs, s’ajoutent d’autres indicateurs socioéconomiques inquiétants : le déficit des échanges de marchandises, la dégradation du déficit commercial, l’augmentation du taux de chômage – notamment celui des diplômés, qui est passé de 18,5 % à 19,6 % –, l’augmentation de la dette publique (près de 80 % du PIB), la baisse des réserves de change, ne couvrant que six mois d’importations de biens et services, ainsi que la diminution des investissements directs étrangers – seulement 10 milliards de dirhams (environ 1 milliard d’euros) –, en recul de 7 % comparé à l’année précédente, et la baisse du taux de croissance (1,1 % selon le FMI contre 3 % prévu précédemment).

    Lire aussi : La succession de Mohammed VI au centre de l’attention médiatique

    Il faut voir dans ce constat l’œuvre d’un pouvoir démissionnaire qui continue d’amasser les richesses et de mener un train de vie luxueux pendant qu’une grande partie des Marocains voit son pouvoir d’achat s’effondrer jour après jour.

    Face à cette crise, le chef de l’État ne daigne même pas se manifester et encore moins agir pour atténuer la cherté de la vie. Il est quand même extraordinaire que le monarque continue d’assister en spectateur à la flambée des prix des hydrocarbures qui profite aux professionnels de la distribution, à commencer par le chef du gouvernement, le magnat Aziz Akhannouch, lequel est en même temps le patron de la compagnie pétrolière Afriquia !

    À l’heure actuelle, encouragés par Mohammed VI, premier acteur économique du pays, les affairistes dominent la sphère politique, surtout depuis l’éviction par les urnes des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD).

    Des entrepreneurs politiques gèrent la chose publique, au grand dam des forces démocratiques opposées au régime, réduites au silence par les sécuritaires qui craignent la montée des protestations.

    La généralisation de la couverture sociale, un « cache-misère »

    Alors que dans les pays démocratiques, le chef de l’État intervient en période de crise pour rassurer les citoyens et tenter d’apaiser le marasme économique et social qui se sclérose, dans le royaume chérifien, le monarque alaouite, disparu des radars depuis déjà un bon bout de temps, semble avoir abandonné la vie politique à tel point que l’on commence sérieusement à se poser la question de savoir qui gouverne réellement le pays à l’heure actuelle ?

    À l’exception de quelques très rares inaugurations à la sauvette de projets publics, comme en avril lors du lancement d’une opération de solidarité nationale pour le Ramadan, le roi Mohammed VI communique très peu, surtout en phase de crise. En revanche, il est le premier à réagir pour féliciter une équipe de football pour avoir remporté un match ou un athlète pour avoir décroché une médaille ! La qualification de l’équipe nationale à la Coupe du monde de football est-elle plus importante que l’amélioration du pouvoir d’achat des Marocains défavorisés ?

    Lire aussi : Média italien : Qui est vraiment Mohammed VI?

    Selon un rapport de l’ONG Oxfam datant d’avril 2019 , le Maroc est le pays le plus inégalitaire d’Afrique du Nord. Et la pandémie a accentué les écarts de richesses, l’injustice fiscale, les inégalités de genre et celles relatives à l’accès à l’éducation, à la santé ou au travail.

    Certains pourraient argumenter que les « chantiers royaux » sont là pour endiguer la crise sociale, à commencer par le projet de généralisation de la couverture sociale, notamment médicale. À ceux-là, on pourrait répliquer que ce projet « cache-misère » ne peut avoir l’impact escompté, en raison du manque patent d’infrastructures hospitalières et de personnel médical suffisant et qualifié.

    Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que le budget du secteur de la santé au Maroc ne dépasse pas 6 % du budget général de l’État, alors qu’il est de 12 % en Algérie, aligné sur les recommandations de l’OMS (15 %).

    À ceux qui se gargarisent de la volonté royale providentielle de généraliser la couverture médicale, on serait tenté de demander pourquoi le souverain a-t-il attendu un peu plus de deux décennies pour lancer un tel « projet social » et, surtout, pour quelles raisons choisit-il de partir se soigner à l’étranger s’il a vraiment confiance dans le système de santé marocain ?

    Immobilisme sidérant de l’exécutif

    Dans un contexte marqué par les incertitudes géopolitiques et économiques mondiales, l’exécutif affiche un immobilisme sidérant face à la montée de la crise sociale.

    En l’absence d’un plan de sortie de crise, les autorités tentent vigoureusement d’étouffer les contestations, comme ce fut le cas avec l’interdiction, fin mai, d’une marche nationale de protestation. Celle-ci avait été initiée par le Front de l’action sociale (FAS) afin de dénoncer « la cherté de la vie, la répression des libertés et la normalisation avec Israël ».

    Inutile de rappeler à cet égard la régression sans précédent des droits de l’homme au Maroc, comme l’a si bien rappelé l’Association marocaine des droits humains (AHDH) dans son rapport de 2021.

    Dans une économie rentière à l’agonie, le régime continue de compter sur la manne des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), les recettes fiscales nettes et l’endettement public.

    En l’absence d’une stratégie d’action, l’actuel gouvernement espère amortir la crise grâce notamment à un rebond éventuel des recettes de voyages et du tourisme, sachant que l’activité est encore loin des niveaux enregistrés à la même période en 2021 (- 22 %).

    Le pouvoir ne dispose d’aucune vision à même de contenir la crise socioéconomique qui s’abat sur le pays.

    On peut même s’interroger sur l’utilité du fameux rapport rendu par la commission spéciale désignée par le roi pour réfléchir au « nouveau modèle de développement ». Comment expliquer qu’aucun plan d’action n’ait été dévoilé par l’actuel gouvernement pour asseoir les axes de ce modèle sur les plans social, économique, culturel et environnemental, à part un énième projet de réforme du système éducatif national (2022-2026) annoncé précipitamment par Chakib Benmoussa, patron de cette commission et ministre de l’Éducation !

    C’est dire tout le cynisme d’un régime qui continue de prôner un développement imaginaire, dont les Marocains n’en sentent pas les conséquences, et de vanter des épopées diplomatiques chimériques, alors que le conflit au Sahara occidental est toujours à l’ordre du jour dans l’enceinte de l’ONU et que l’administration Biden s’est contentée, pour le moment, d’ouvrir un consulat américain, à Dakhla, à vocation essentiellement économique.

    Pendant ce temps, la réalité est que la crise sociale semble s’installer durablement dans un pays où un Marocain sur deux est concerné par la pauvreté, selon le très officiel Observatoire national du développement humain (ONDH) dans son rapport de 2021, et que de nombreux sujets de Sa Majesté continuent de manger dans les poubelles publiques sans que cela inquiète outre mesure ceux qui nous gouvernent !

    Les mêmes éléments de rhétorique, selon lesquels une pseudo résilience mettrait le régime à l’abri de l’implosion sociale, retentit dans les rangs d’une majorité gouvernementale à la traîne, qui prêche une libéralisation économique, reléguant au second plan la transparence de la vie publique et la lutte contre l’enrichissement illégal des politiques.

    Sinon, comment expliquer la décision rapide de l’exécutif de retirer le projet de loi relatif à la déclaration du patrimoine des parlementaires, en prétextant notamment vouloir « assurer l’amélioration » de la mouture de ce projet, qui tend à l’origine vers une moralisation de la vie publique, à travers la lutte contre la corruption qui prive l’économie marocaine d’une manne financière importante ?

    En avril, le ministre de la Justice et patron du Parti authenticité et modernité (PAM, centre gauche, parti inféodé au palais), Abdellatif Ouahbi, a même menacé de priver les associations de protection des deniers publics du droit de porter plainte contre les élus, une « prérogative » qui devrait revenir, selon lui, au ministre de l’Intérieur.

    Dans un pays gangréné par une corruption endémique, selon le rapport de Transparency International de 2022, l’exécutif semble vouloir offrir une couverture aux élus véreux et aux pilleurs des deniers publics.

    Rappelons le dossier autour d’Afriquia : Aziz Akhannouch a démenti publiquement avoir détourné 17 milliards de dirhams (environ 1,6 milliard d’euros), en tant que marge de bénéfice de sa compagnie pétrolière, à la suite d’une enquête parlementaire sur la libéralisation du marché des hydrocarbures en 2017.

    Le rapport présenté par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire PJD au Parlement, avait conclu à l’implication directe de la société Afriquia dans des opérations occultes ayant généré de scandaleux profits. Ce rapport avait ensuite abouti à des sanctions consensuelles qui n’ont pas été appliquées à l’encontre des distributeurs des hydrocarbures.

    Il est à souligner à cet égard que le royaume est classé à la deuxième place en Afrique du Nord en matière de fraude fiscale.

    En 2016, pour rappel, le scandale des Panama Papers avait révélé au grand jour l’implication du roi Mohammed VI dans des affaires d’évasion fiscale. Selon le rapport de Transparency International, publié en 2020, la perte subie par le Maroc à cause de la fraude fiscale est estimée à 20 % du budget annuel alloué à la santé publique dans le pays.

    Pendant ce temps-là, alors que les plus nantis ont déjà commencé à choisir entre les offres de vacances de luxe à l’étranger, les populations démunies se trouvent livrées à elles-mêmes, asphyxiées par la cherté des prix à quelques jours de la célébration de l’Aïd al-adha, déjà marquée par la flambée du prix du mouton.

    Le gouvernement des entrepreneurs politiques s’en lave les mains et décline toute responsabilité dans la crise actuelle, pendant que le roi, lui, semble être aux abonnés absents face à une crise sociale et politique à terme.

    Depuis que le Palais a annoncé, le 16 juin, que Mohammed VI était malade du covid, le débat sur la santé du roi, récurrent depuis plusieurs années, a resurgi et rappelé combien la communication officielle opaque sur le sujet alimentaient les rumeurs sur les ramifications souterraines du pouvoir au Maroc, lequel dépend de l’hégémonie providentielle d’un seul homme.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Aziz Chahir is an associate researcher at the Jacques-Berque Center in Rabat, and the secretary general of the Moroccan Center for Refugee Studies (CMER). He is the author of Who governs Morocco: a sociological study on political leadership (L’Harmattan, 2015). Aziz Chahir est docteur en sciences politiques et enseignant-chercheur à Salé, au Maroc. Il travaille notamment sur les questions relatives au leadership, à la formation des élites politiques et à la gouvernabilité. Il s’intéresse aussi aux processus de démocratisation et de sécularisation dans les sociétés arabo-islamiques, aux conflits identitaires (le mouvement culturel amazigh) et aux questions liées aux migrations forcées. Consultant international et chercheur associé au Centre Jacques-Berque à Rabat, et secrétaire général du Centre marocain des études sur les réfugiés (CMER), il est l’auteur de Qui gouverne le Maroc : étude sociologique sur le leadership politique (L’Harmattan, 2015).

    Middle East Eye, 29 juin 2022

    Lire aussi : Maroc : Alerte sur la santé de Mohammed VI



  • Maroc : Le front social grogne et exige la tête d’Akhannouch

    Maroc : Le front social grogne et exige la tête d’Akhannouch – hydrocarbures, prix, cherté de la vie, produits alimentaires,

    Maroc : Le front social grogne et exige la démission du gouvernement

    Le front social au Maroc grogne. Le ras-le-bol s’accentue de plus en plus ces derniers mois et la politique du Makhzen dans la gestion des affaires sociales et économique du pays continue de faire des mécontents parmi le peuple qui ne constate aucun changement.

    Devant une situation économique qui s’aggrave, des protestations contre la hausse des prix alimentaires ont été constatées dans de nombreuses villes marocaines en dépit des appels au calme lancés par le Makhzen à destination des populations pour ne pas ébruiter les actions des citoyens.

    Les protestations du peuple marocain ont commencé à partir de la ville de Tétouan, le 23 avril ou des milliers se sont rassemblés, appelant le gouvernement à démissionner s’il n’était pas capable de répondre aux besoins du simple citoyen qui souffre de la cherté de la vie, surtout le Maroc s’écroule de plus en plus sur le poids de la dette extérieure qui avoisine les 70 milliards de dollars.

    Le samedi soir, prés la rupture du jeûne, au centre-ville de Tétouan un énorme de rassemblement de protestation a été organisé contre la récente hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires de base.

    Les organisateurs de la protestation issus du « Front social », qui comprend des partis d’opposition de gauche, sous le slogan « Luttons tous contre la flambée des prix », ont insisté sur la démission du gouvernement du richissime homme d’affaires Akhanouche, et ont fortement appelé à organiser des rassemblements de mécontentement au niveau national.

    Des milliers de manifestants dans cette veillée ont scandé des slogans forts dénonçant la vie chère, et les fluctuations dangereuses qui ont « massacrer » le pouvoir d’achat des classes pauvres et moyennes.

    Il convient également de noter l’ensemble des denrées alimentaires de base ont connu des augmentations vertigineuses, telles que la farine et les légumes. Ajouter à cela la hausse des prix de l’essence qui a directement affecté tous les prix des produits de consommation, ce qui a fait souffrir en silence les groupes vulnérables de la société, et la classe moyenne impactée par crise économique qui secoue le Maroc.

    Source

    #Maroc #AzizAkhannouch #Carburants #Prix #Cherté #Conflitsdintérêt

  • Fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe: Polémique au Maroc

    Fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe: Polémique au Maroc

    Fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe: Polémique au Maroc – Algérie, Aziz Akhannouch, Abdelilah Benkirane, gaz, PJD, islamistes,

    La fermeture du gazoduc GME, qui approvisionnait le Maroc en gaz algérien, sur décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’en finit pas de provoquer des remous.

    Si en Algérie cette affaire fait désormais partie du passé puisque la page est irrémédiablement tournée, il en est autrement au Maroc. Un peu plus de cinq mois après la décision souveraine de l’Algérie, cette affaire continue, en effet, de provoquer des polémiques politiques au Maroc et de servir d’alibi pour des règlements de comptes politiques entre quelques acteurs de premier plan de l’échiquier politique local. Il en a été ainsi ces derniers jours où l’on a assisté à une passe d’armes entre le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch et le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane.

    C’est le chef du gouvernement, très proche du roi du Maroc, qui a ouvert les hostilités. Devant le Parlement, Aziz Akhannouch a chargé le PJD, qui dirigeait alors le gouvernement, l’accusant d’avoir caché aux Marocains la vérité sur la fermeture du GME par l’Algérie. « Cette information relevait de la souveraineté nationale et le premier qui devait être informé c’est le roi Mohamed VI » a indiqué Abdelilah Benkirane dans une vidéo diffusée mardi soir. Et d’ajouter que « La déclaration du chef du gouvernement a donné une opportunité à nos adversaires (l’Algérie) pour l’exploiter » avant de s’interroger : « Est-ce pour régler vos comptes avec le PJD ? ». Poursuivant, Benkirane a indiqué que « le contrat devait se terminer le 31 octobre. C’est une information qui relève de la souveraineté nationale et l’on se devait d’informer d’abord le roi ». Devant les parlementaires le chef du gouvernement a sans doute voulu, à travers ces accusations, mettre l’entière responsabilité de la hausse des prix des carburants et d’autres produits encore sur le dos du PJD qui a, pour rappel, dirigé le gouvernement dix années avant de subir une déroute électorale lors des législatives de septembre dernier. Et c’est ainsi que Aziz Akhannouch, un milliardaire très proche du roi, a été désigné chef de gouvernement après avoir remporté les élections législatives en battant les islamistes du PJD.

    En tout cas cette polémique atteste, s’il en était encore besoin, de la difficulté pour le Maroc de « digérer » la pilule de l’arrêt par l’Algérie de l’approvisionnement en gaz à travers le gazoduc GME et ce dès la fin du contrat liant les deux parties le 31 octobre dernier. Le « gazoduc Maghreb Europe (GME) ne transportera plus de gaz vers l’Espagne via le Maroc. Le contrat du 31 juillet 2011, liant Sonatrach à l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), a pris fin hier à minuit et ne sera pas renouvelé » a indiqué alors la présidence de la République. Le chef de l’état a en effet « donné des instructions à la société nationale Sonatrach à l’effet de cesser toute relation commerciale avec la société marocaine et de ne pas renouveler ledit contrat ». Une décision prise « au regard des pratiques à caractère hostile du royaume marocain à l’égard de l’Algérie, des pratiques qui portent atteinte à l’unité nationale et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, du ministre de l’Énergie et des Mines » a encore souligné la présidence de la République. Une décision intervenue dans un climat de tension entre les deux pays marqué par la rupture des relations diplomatiques.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi libre, 21/04/2022

    #Algérie #Maroc #PJD #AzizAkhannouch #Gaz #Gazoduc_Maghreb_europe

  • L’Algérie livre encore du gaz à la compagnie d’Akhannouch

    L’Algérie livre encore du gaz à la compagnie d’Akhannouch- Maroc, Afriquia, Aziz Akhannouch, Sonatrach,

    Un tanker de la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach a livré du gaz de pétrole liquéfié (GPL) au Maroc. Le client n’est autre qu’Afriquia Gaz, la société de distribution de gaz et de carburants d’Aziz Akhannouch, le Premier ministre marocain. Comment expliquer cela alors qu’Alger multiplie les mesures coercitives économiques contre Rabat?
    Un mois après la décision du Président algérien d’arrêter les livraisons de gaz naturel au Maroc, la compagnie nationale d’hydrocarbure Sonatrach continue pourtant de fournir du gaz de pétrole liquéfié (GPL) à un opérateur marocain. Le tanker Alrar, navire de la compagnie algérienne battant pavillon libérien, a procédé à des opérations de dépotage dans les ports de Djrof Lasfar et de Mohammadia entre le 21 novembre et le 1er décembre. Sa présence a été dévoilée par le journaliste algérien Akram Kharief sur la base d’informations fournies par des sites de tracking maritime.

    Pression énergétique
    Cette livraison, qui s’est déroulée dans un contexte marqué par de très fortes tensions entre les deux pays, peut paraître surprenante. Depuis l’annonce de la rupture des relations avec le Maroc, le 24 août, l’Algérie a pris plusieurs mesures coercitives à caractère économiques à l’encontre de son voisin, notamment la fermeture de l’espace aérien aux appareils marocains et, surtout, le refus de poursuivre les livraisons de gaz via le gazoduc Gaz Maghreb Europe.

    C’est à ce titre que le Président Abdelmadjid Tebboune avait ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).
    Dans ce conflit, le gouvernement algérien a clairement fait le choix d’utiliser le levier énergétique comme moyen de pression face à des autorités marocaines qui ont signé une alliance stratégique avec Israël. Durant la dernière semaine du mois de novembre, alors qu’Alger s’estimait visée par la visite au Maroc du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, un navire de Sonatrach livrait du GPL.

    Contactée par Sputnik, l’administration de Sonatrach n’a pas souhaité commenter la présence de l’Alrar dans les ports de Djrof Lasfar et de Mohammadia. Pour sa part, Toufik Hakkar, le PDG de la compagnie algérienne n’a pas donné suite aux messages adressés par Sputnik sur la question de savoir qui est le client de Sonatrach. Une source interne à la compagnie, qui a requis l’anonymat, a toutefois précisé à notre micro « que la cargaison de gaz de pétrole liquéfié était destinée à Afriquia Gaz ». La compagnie marocaine, spécialisée dans le stockage, l’enfûtage et la distribution de gaz propane et butane, est une filiale du groupe Akwa dont le propriétaire n’est autre que le businessman et chef du gouvernement du Maroc, Aziz Akhannouch et homme de confiance du roi Mohamed VI, nommé à ce poste le 7 octobre 2021. « Les relations entre Afriquia Gaz et Sonatrach remontent à plusieurs années. L’Algérie est devenue un des principaux fournisseurs de GPL de la compagnie marocaine. Le contrat court jusqu’au 25 décembre 2021 », assure la source de Sputnik. Une relation contractuelle qui nous a été confirmée par Taoufik Hammoumi, le directeur général d’Afriquia Gaz.
    « L’Algérie a un contrat et elle doit le respecter jusqu’à la fin du mois de décembre, elle est obligée de l’honorer. Je ne suis pas au courant de tous les détails sur cette livraison, il se peut que ce soit pour la clôture d’un contrat commercial qui est en cours. Mondialement, on est tenu d’honorer ses engagements, surtout pour une grande entreprise comme Sonatrach. Sinon c’est son image de marque qui en prend un coup. C’est tout ce que je peux dire ».

    Sonatrach, qui appartient à l’État algérien, a donc opté pour le respect des dispositions contractuelles qui la lient à la compagnie du Chef du gouvernement marocain. Dès 2022, Afriquia Gaz devrait vraisemblablement s’approvisionner en gaz de pétrole liquéfié auprès d’autres producteurs pour assurer la mise sur le marché de propane, de butane ainsi que du GPL-c pour les véhicules. Le Maroc consomme annuellement entre 2,5 et 3 millions de tonnes de GPL.

    Sputnik France, 03/12/2021

    #Maroc #Algérie #Afriquia #Gaz #Aziz_Akhannouch #GME #Gazoduc_Maghreb_europe #Sonatrach

  • Maroc: A propos de l’exploitation du gisement de Tendrara

    Maroc: A propos de l’exploitation du gisement de Tendrara

    Maroc: A propos de l’exploitation du gisement de Tendrara – Sound Energy, Afriquia, Aziz Akhannouch,

    La société britannique Sound Energy a découvert le gaz naturel dans la région de Tandrara à l’est du Maroc, et en avril 2021, elle a signé avec la société Afriquia gaz un contrat de distribution et de vente de gaz naturel liquide GNL (Gaz naturel liquéfié) pendant 10 ans. Selon certaines sources, Afriquia a acheté, en échange, 2 millions de livres sterling du capital de la société en Grande-Bretagne.

    En 2020, la Direction des Impôts a décrété un avis d’imposition contre la succursale Maroc de la société Sound Energy Maroc East concernant les années 2016, 2017, 2018, indique la même source.

    Un mois après la signature d’un partenariat entre la société anglaise et l’empire énergétique d’Akhannouch, c’est-à-dire en mai 2021, le PDG de la société britannique Graham Leon s’est entretenu avec la direction des impôts, le ministère de Benchaaboun (du parti d’Akhannouch) et le bureau national des hydrocarbures et des minéraux dont la directrice est aussi membre du parti d’Akhannouch, pour trouver une solution à ces impôts enregistrés sur le compte de la société.

    Ici, une question se pose : Dans cette réunion, quelle est la place du ministère des Finances et de l’Office national des minéraux, tous deux dirigés par des personnalités appartenant au parti RNI d’Akhannouch lors de cette réunion ? L’affaire ne concerne que le directeur des impôts et le PDG de la société en question. Pourquoi la réunion a-t-elle eu lieu un mois après l’accord de partenariat entre Afriquia Gaz et non pas en 2020?

    Deux mois après, en août 2021 plus précisément, contrainte par le devoir de déclaration en tant que société dont les actions se trouvent dans la Bourse de Londres, la société a annoncé que ses actions ont augmenté de 11% suite à la décision de l’administration des impôts d’abandonner la créance fiscale.

    Ainsi, précise la source, Afriquia a acheté les actions, puis la réunion a eu lieu pour ensuite faire tomber l’argent réclamé par le fisc élevant ainsi à 11% les actions de la société britannique. Ce qu’Afriquia a perdu dans la transaction commerciale a été gagné dans la Bourse de Londres, conclue la source.

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    Sound Energy remporte le contrat de vente de gaz pour le projet Maroc ; Hausse des actions

    Les actions de Sound Energy PLC ont augmenté mardi matin après avoir signé un accord de 10 ans avec la compagnie nationale d’électricité marocaine ONEE pour la vente du gaz de sa concession de Tendrara dans ce pays africain.

    La société énergétique cotée à Londres a déclaré que les partenaires de la concession se sont engagés à fournir des volumes annuels allant jusqu’à 350 millions de mètres cubes de gaz, avec un volume annuel d’achat ferme de 300 millions de mètres cubes.

    Le président exécutif Graham Lyon a déclaré que l’accord de vente de gaz permet à la société de progresser dans le développement du projet et sous-tend les discussions avec les partenaires financiers.

    Les actions à 08h53 GMT étaient en hausse de 12% à 1,45 pence.

    Jaime Llinares Taboada

    Market Watch, 30/11/2021

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    Sound Energy conclut un accord de vente de gaz sur la deuxième phase de Tendrara au Maroc

    Sound Energy, la société de transition énergétique, a annoncé que des progrès significatifs ont continué à être réalisés pour satisfaire les conditions préalables restantes à l’accord de vente de gaz GNL de la phase 1, annoncé par la société le 29 juillet 2021.

    L’accord de vente de gaz naturel liquéfié (GNL), relatif à la phase 1 du développement de la concession de production de Tendrara, s’ajoute à l’accord de vente de gaz de développement de la phase 2, annoncé par la société le 30 novembre 2021, relatif au plan de développement plus large, basé sur le gazoduc.

    Sound Energy a maintenant satisfait toutes les conditions préalables sous son contrôle direct et la condition préalable importante restante du SPA de GNL qui n’est pas actuellement satisfaite concerne l’entrée de l’accord de prêt avec Afriquia Gaz décrit dans l’annonce de la société du 29 juillet 2021. Les autres conditions préalables qui ne sont pas satisfaites à la date à laquelle l’accord de prêt est conclu devraient être levées.

    Graham Lyon, président exécutif de Sound Energy, a commenté :  » Beaucoup de travail a été accompli au cours du mois dernier et les contrats ont été finalisés avec Ital Fluids. « 

    M. Lyon est convaincu que toutes les conditions préalables à l’accord général sur le GNL seront satisfaites de façon imminente et que, par conséquent, l’avis de lancement de la phase 1 du développement pourra être annoncé dès que tous les contrats auront été exécutés.

    Oil Review Africa, 01/12/2021

    #Maroc #Tendrara #Gîsement #Gaz #Afriquia #Sound_Energy

  • Gouvernement Akhannouch: Des femmes aux postes stratégiques

    Gouvernement Akhannouch: Des femmes aux postes stratégiques. sept femmes sur une équipe de 24 ministres, soit un taux de 29 %. Une première.

    Nommé par le roi le 7 octobre, le nouveau gouvernement marocain mené par Aziz Akhannouch a apporté une grande nouveauté. Non pas tant par la nature de ses portefeuilles que par sa composition féminine : sept femmes sur une équipe de 24 ministres, soit un taux de 29 %. Une première.

    D’autant que les sept femmes ministres n’ont pas hérité, comme il est de coutume, de portefeuilles secondaires mais de départements stratégiques.

    Ainsi, c’est l’ancienne directrice régionale de la santé Nadia Rmili qui a été nommée ministre de la Santé avant qu’elle ne décide de se consacrer à la gestion de la métropole, où elle a été élue maire en septembre, devenant ainsi la première présidente du conseil de la ville de Casablanca.

    Elle a été remplacée par Khalid Ait Taleb, qui occupait le même poste au gouvernement de Saâdeddine el-Othmani.

    « Cette nomination intervient conformément aux exigences constitutionnelles, et sur la base de la demande soumise par Aziz Akhannouch de relever de ses fonctions gouvernementales la nouvelle ministre, qui a déposé une demande pour se consacrer pleinement à ses fonctions de maire de Casablanca », indique un communiqué du cabinet royal le 14 octobre.

    Six femmes restent depuis aux commandes de portefeuilles importants : les Finances, le Tourisme, l’Énergie, l’Urbanisme et l’Habitat, la Solidarité et l’Insertion sociale, la Transition numérique et la Réforme administrative.

    « Un tiers du nouveau gouvernement [est] constitué de femmes à la tête de départements structurants. Encourageant pour la parité au Maroc. Beaucoup reste à faire », s’est félicitée le 8 octobre sur Twitter Amina Bouayach, la présidente du Conseil national des droits de l’homme.

    Tributaires de leur tutelle
    Une manière de se démarquer des deux gouvernements précédents dirigés par les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). Dans sa version première, le gouvernement Saâdeddine el-Othmani, nommé en mars 2017, comptait une seule ministre et sept autres femmes secrétaires d’État.

    Problème : six secrétaires d’État n’avaient jamais reçu leurs arrêtés d’attribution, un texte publié au bulletin officiel qui délimite leur pouvoir et leur champ d’action. Incapables de prendre officiellement la moindre décision, elles étaient tributaires de la signature du ministre de tutelle.

    Une situation à laquelle a mis fin un remaniement en 2018, où tous les secrétariats d’État ont été supprimés.

    « Il faut reconnaître que ces postes de secrétaires d’État avaient été créés pour donner un visage féminin au gouvernement mais il n’y avait aucune volonté de leur donner le pouvoir. C’est pourquoi les ministres n’avaient pas signé les arrêtés d’attribution », témoigne un ancien membre de l’équipe Othmani.

    Une incohérence à laquelle le gouvernement Akhannouch tente de remédier.

    En témoigne la nomination d’une femme, pour la première fois dans l’histoire du Maroc, au ministère de l’Économie et des Finances. Ancienne ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui a un profil qui tranche avec celui de ses prédécesseurs.

    Contrairement à ces derniers, comme Mohamed Benchaâboun et Mohamed Boussaid, tous deux de hauts commis de l’État ayant occupé sous le règne de Mohammed VI des postes importants dans l’administration, Nadia Fettah Alaoui, 50 ans, a fait l’essentiel de sa carrière dans le secteur privé.

    Diplômée en 1994 de l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC Paris), l’ancienne ministre du Tourisme a occupé le poste de consultante pour le célèbre cabinet d’audit Arthur Andersen, avant de se lancer à son propre compte en créant, en 2000, Maroc Invest Finances Group, une entreprise de capital-investissement.

    Cinq ans plus tard, elle a rejoint le groupe Saham de l’ancien ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy.

    Désormais aux Finances, elle aura la lourde tâche d’améliorer les équilibres macro-économiques en pleine crise tout en permettant au gouvernement de réaliser son ambitieux programme, qui prévoit entre autres un revenu minimum et des allocations familiales au profit des personnes âgées et des ménages démunis, ainsi qu’une augmentation des salaires des enseignants débutants de 2 500 dirhams (près de 240 euros).

    Autre poids lourd de ce gouvernement : Leila Benali, nommée ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Économiste en chef de l’International Energy Forum, passée par le géant saoudien Aramco, l’Arab Petroleum Investments Corporation et le World Economic Forum, elle est depuis 2018 membre du groupe d’experts en énergies fossiles auprès de l’ONU.

    L’ingénieure devra entre autres gérer le projet de construction d’une station de transformation du gaz liquéfié en gaz naturel.

    « L’importance de ce projet et les conditions du marché national et régional ont suscité l’intérêt d’un nombre important de sociétés nationales et internationales », a annoncé un communiqué de son département le 15 octobre, deux semaines avant la fin du contrat de transit du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) liant le royaume à l’Algérie.

    « Pas là pour faire de la figuration »
    Il en est de même pour le ministère du Tourisme confié à Fatima-Zahra Ammor. Ancienne directrice marketing du groupe Akwa (qui appartient à Aziz Akhannouch), cette ingénieure de l’École nationale supérieure des techniques avancées (ENSTA Paris) devra réanimer un secteur stratégique pour le royaume durement touché par la pandémie.

    « Les négociations ont parfois été dures car chacun des partis [le Rassemblement national des indépendants, le Parti authenticité et modernité et le parti de l’Istiqlal] voulait arracher le maximum de portefeuilles, mais un principe était posé dès le début : que les femmes soient fortement représentées et qu’elles ne soient pas là pour faire de la figuration », confie à MEE une source qui a suivi les tractations.

    Ces nominations répondent aussi aux recommandations du Nouveau modèle de développement (NMD), la nouvelle « bible » du gouvernement et des partis.

    Élaboré par une commission d’experts nommée par Mohammed VI en 2019 pour dessiner un nouveau modèle de développement pour le royaume, le NMD aspire à ériger au rang de principe « l’attachement à l’égalité femmes-hommes et la consécration de la place et du rôle de la femme dans l’économie et dans la société ».

    « L’égalité de genre et la participation de la femme dans la société sont aujourd’hui des marqueurs importants du développement. Leur renforcement constitue l’un des enjeux majeurs du Maroc moderne », indique le rapport, qui aspire à hisser le taux d’activité des femmes à 45 % à l’horizon 2035 au lieu de 22 % actuellement.

    « La résorption des inégalités hommes-femmes, notamment en matière d’accès à l’emploi, générerait un supplément annuel de croissance du PIB entre 0,2 % et 1,95 %. »

    Rachid Bouanani

    Middle East Eye, 25/10/2021

  • Les chrétiens du Maroc écrivent à Aziz Akhannouch

    Les chrétiens du Maroc écrivent à Aziz Akhannouch. Ils voient de l’espoir dans le nouveau gouvernement
    Les récentes élections ont mis fin à la forte influence politique des Frères musulmans, ce qui a redonné de l’optimisme aux chrétiens du Maroc.

    Les chrétiens marocains exigent que le nouveau Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, réponde à leurs demandes de longue date, notamment la possibilité de célébrer des rituels religieux tels que les mariages dans les églises officielles.

    Dans une lettre ouverte adressée au nouveau Premier ministre, les pétitionnaires demandent également le droit de donner des noms chrétiens à leurs enfants, d’enterrer leurs morts de manière chrétienne et de recevoir une éducation chrétienne alternative dans les écoles publiques.

    Les chrétiens ont également souligné qu’ils sont « plus patriotes que jamais » et se sentent obligés de « défendre le Maroc contre tous les ennemis ».

    On estime le nombre de chrétiens au Maroc à environ 30 000 catholiques romains et 10 000 protestants, dont beaucoup sont des migrants africains.

    Saeed, un chrétien marocain, a déclaré à Israël Today : « Le nouveau gouvernement libéral doit tenir compte de la présence des chrétiens marocains sur la carte religieuse. Les Marocains chrétiens doivent pouvoir pratiquer leurs rituels religieux librement et ne pas être harcelés. »

    Il a appelé le nouveau gouvernement à adopter certaines des demandes des chrétiens, qu’il a résumées comme « la permission de donner des noms chrétiens aux enfants, l’enterrement selon les rituels chrétiens et l’éducation religieuse facultative pour les chrétiens marocains dans les institutions éducatives marocaines, ainsi que la pratique des rituels religieux dans les églises plutôt que dans les maisons. »

    Il convient de noter que lors des récentes élections au Maroc, les Frères musulmans ont été renversés, un autre coup porté à ce groupe parmi tant d’autres dans le monde arabe. Cela permet d’être optimiste quant à la liberté religieuse dans le Royaume du Maroc, surtout après l’accord de normalisation conclu entre le Maroc et l’État d’Israël il y a un an. La tendance est à une plus grande ouverture en matière de politique et de religion.

    Israel heute, 24/10/2021

  • Maroc : Pour qui « roule » Akhannouch?

    Maroc : Pour qui « roule » Akhannouch?. L’Ordre auquel il appartient est un ordre actif et pesant au niveau planétaire: Rassemblement Maçonnique International.

    Il y a quelques jours, le Premier ministre du Maroc, Aziz Akhannouch, défiait ses adversaires, à l’intérieur et à l’extérieur du royaume : « Avant de parler de moi, il faudrait me connaître et connaître mon parcours». Dont acte.

    Nous sommes le vendredi 20 juin 2008, à l’Hôtel «Grande-Bretagne», à Athènes, Grèce. Le marocain Aziz Akhannouch, qui cumule plusieurs hautes fonctions, officielles et maçonniques, finit de mettre sa cravate et quitte la suite qu’il s’est payé. Il presse le pas. Il a des personnalités de marque à rencontrer.

    Il est à cette date Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, Président de la Région Souss-Massa-Draa, Administrateur de la Fondation « Académia » et Membre de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement au Maroc. Il est aussi à la tête de plusieurs entreprises, dont certaines, spécialisées dans les carburants, cumulent scandales et affaires judiciaires, pour lesquels il possède l’art de se tirer d’affaire.

    Ce jour-là s’ouvrait le IIe Rassemblement Maçonnique International d’Athènes sous le thème « Construire l’Europe, Construire le Monde ». Le rassemblement va durer jusqu’au lundi 23 juin 2008.

    Akhannouch est placé en haut du protocole, pratiquement en seconde position des invités de marque, derrière son ami, Vassilios Patkas, Grand Maître de l’Ordre Maçonnique International «Delphi». C’est dire combien est important pour l’Ordre la position d’Akhannouch, lequel va être investi de missions plus ponctuelles en Afrique, dans une autre coquille, un autre emballage, comme nous allons le décrire.

    Homme des réseaux

    L’Ordre auquel appartient Akhannouch est un ordre actif et pesant au niveau planétaire ; là, il ne s’agit plus de maçonnerie « bleue », mais d’une maçonnerie active et influente. Les objectifs tracés renseignent sur les dispositions de cette loge active. « L’Ordre Maçonnique International «Delphi», considérant que l’actuel état du monde, la modernité de ce début du XXIe siècle, incitent aux francs-maçons de s’investir dans la réflexion et l’action à l’égard des multiples développements que le progrès établit à l’intérieur de la civilisation ».

    Le IIe Rassemblement Maçonnique International est composé de 170 obédiences maçonniques adogmatiques, représentant 57 pays de tous les continents, sont invités afin de réfléchir collectivement et de travailler à l’échelle mondiale.

    Comprendre que l’activité politique de cette loge sera décisive, bénéficiant de réseaux dans pratiquement toutes les régions où elle procède. D’où l’intérêt de mieux connaître cet ancien ministre inamovible, qui s’est longtemps considéré en « terrain conquis » lorsqu’il siégeait au ministère de l’agriculture (et le haschisch qui en découle), résistant pendant quinze années au départ de tous les gouvernements, défiant et balayant les islamistes les uns après les autres.

    Son pouvoir est plus haut que la DGED et la DGST, services de renseignements avec lesquels il est intimement lié. Son véritable pouvoir, il le détient des réseaux maçonniques transnationaux. Son lobbying est de même très étendu. Propriétaire de nombreux journaux, il est intraitable pour soigner son image et ternir celle de ses concurrents, quitte à utiliser les gros moyens. Chaque année, le Ministère de l’Agriculture –qu’il « gérait » de manière quasi-autonome avec les deux services cités – achetait plusieurs millions de dirhams de publicité massive dans tous les journaux du pays. Si jamais un journal se permet de critiquer Akhannouch, ou de critiquer son plan Maroc Vert, il se voit immédiatement couper les publicités et également les publicités de la holding Akwa. En 2017, il attaque en justice 3 journalistes du site d’information Badil pour l’avoir critiqué. Il exige qu’ils lui versent 1 million de dirhams.

    Le Palais le considère autant comme un outil de propagande intéressant que comme un relais à l’international, grâce justement aux réseaux maçonniques très développés à l’intérieur du Maroc et à l’étranger.

    Aujourd’hui, les avancées des loges et leur pouvoir croissant se signale aussi par le biais des « Rehfram », le rendez-vous des francs-maçons d’Afrique au Maroc. Les loges siègent sous le nom rassurant des Rencontres humanistes et fraternelles d’Afrique francophone et de Madagascar (Rehfram). Les forum à huit clos des Rehfram se tiennent en secret et permettent notamment d’aborder des questions d’actualité. Souvent les décisions sont prises dans les loges avant de passer aux Parlements et aux gouvernements africains. Si on comprend l’efficacité de ces réseaux, on pourrait aussi comprendre la mainmise des Marocains sur les instances de la CAF, par exemple, et leur pouvoir omnipotent sur les rouages du sport en Afrique.

    Au Maroc, le pouvoir des loges est un État dans l’État
    Au cœur de ce pouvoir occulte, la Grande Loge du Maroc, une obédience amie du Grand Orient de France avec lequel elle est liée par traité d’amitié. La Grande Loge du Maroc a fêté son 48e anniversaire, c’est dire combien elle est implantée et puissante au pays de Sa Majesté, et combien elle se porte bien. Elle est actuellement en voie de réalisation de ses objectifs, se consolide de mieux en mieux par rapport à ses structures internes et ses relations extérieures. Historiquement, la Grande Loge du Maroc est la principale obédience nationale.

    Kamel Fahdi, un des pontifes des loges marocaines, avouait récemment avoir confiance en l’avenir, car « les jeunes sont porteurs de changements et s’orientent de plus en plus vers les écoles de pensées philosophiques, spiritualistes, dont ils étaient longtemps privés. Nous pensons que la franc-maçonnerie répond à ce besoin libérateur des dogmes et des archaïsmes inhibant et inadaptés à notre temps. Nous observons déjà depuis quelque temps une demande accrue de postulants femmes et hommes aussi bien auprès de la Grande Loge féminine du Maroc (GLFM) que de la Grande Loge du Maroc. La Grande Loge féminine du Maroc est également membre actif de la Conférence des puissances maçonniques africaines et malgaches (CPMAM) au même titre que la Grande Loge du Maroc ».

    La maçonnerie marocaine, qui existe depuis la moitié du XIXe siècle au Maroc, bénéficie d’une longue histoire, agrémentée par l’adhésion des rois successifs aux loges marocaines, espagnoles ou française. La qualité de franc-maçon de Moulay Abd al-Hafid — sultan du Maroc de 1908 à 1912 — est avérée. De même que celle de Youssef ben Hassan, père du futur Mohamed V. En 1939, au Maroc, on compte 29 loges francophones.

    En 1972, la « Grande Loge Atlas » deviendra la « Grande Loge du Maroc », qui rassemblera, dans sa période faste, plus de 400 membres, l’élite politique et économique du Maroc.

    Après le « sommeil » des années 1980-1998, les années 2000 rallument les cierges des loges. Le 15 juin 2000, allumage des feux de la « Grande Loge du Royaume du Maroc », à Marrakech, sous les auspices de la Grande Loge française. En 2007 naît la Grande Loge unie du Maroc, en 2008 la Grande Loge féminine du Maroc, en 2016 la Grande Loge nationale marocaine, en 2017, le Grand Orient du Maroc, et en 2018 la Grande Loge mixte du Maroc. Si bien qu’aujourd’hui, la maçonnerie marocaine est le fer de lance de la maçonnerie africaine agissante. Et c’est là un point très important à saisir au vol, car il a ses incidences directes et indirectes sur l’actualité politique et économique de tout le continent.

  • Propriétaires d’affaires dans les territoires occupés sahraouis : Aziz Ahanouch est un voleur et un hors-la-loi !

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    Le site payant « Africa Intelligence » a publié une information particulièrement gênante pour le tout nouveau gouvernement marocain. Le Premier ministre, Aziz Akhanouch n’est pas seulement un oligarque proche de Mohamed VI et première fortune du royaume chérifien. Il est en effet propriétaire d’une société génératrice d’énergie électrique grâce à des turbines éolienne, basée dans la région occupée de Dakhla. C’est-à-dire dans les territoires occupés sahraouis. 
    Très évocateur, et dénonciateur surtout, le titre de l’article ne laisse guère de place aux spéculations et au doute. « Les si discrètes éoliennes d’Akhannouch, Benjelloun et Windvision. Et d’enchainer pour écrire que « peu avant de devenir chef de l’exécutif, Aziz Akhannouch s’est lancé dans un grand projet éolien à Dakhla, au Sahara occidental. Pour réaliser ce parc de 200 MW, sa société Green of Africa, codétenue avec le banquier Othman Benjelloun, s’est livrée à un audacieux montage avec le belgo-néerlandais Windvision ». pas la peine d’en rajouter. 
    Le chef de l’exécutif marocain est dirigé par un hors-la-loi, un outlaw, un vulgaire flibustier, comme il en a toujours existé dans les hautes sphères du Makhzen. Est-il besoin, en effet, de rappeler ici la très pertinente et très percutante décision rendue par la Cour de Justice Européenne annulant les accords maroco-européens sur la pêche et les ressources naturelles, quand ceux-ci incluent les territoires sahraouis. 
    Outre le fait qu’Akhanouch est carrément pris la main dans le sac, et qu’il a embarqué dans ses délictueuses « combines » de respectables sociétés européennes auxquelles il devra très certainement rendre des comptes, la double importance et nouveauté dans cette décision de justice, rendue en date du 29 septembre passé, réside dans le fait que l’UE reconnait enfin que le Front Polisario est le représentant unique et légitime du peuple sahraoui. 
    Dakhla est une magnifique ville côtière à très fort potentiel touristique à cause des fortes rafales de vent qui y soufflent tout le temps, et qui font le bonheur des surfeurs venus du monde entier. Une fois libérée, cette région deviendra un grand pôle commercial, touristique et industriel. En attendant, Akhanouch est fermement « invité » à saborder ses juteuses affaires, et à payer de conséquentes indemnités à associés. Pour rappel, l’arrêt de la Cour européenne de Justice, a annulé les accords conclus par l’Union européenne (UE) avec le Royaume du Maroc, et a pressé tous les gouvernements, institutions et entreprises concernés de « se conformer pleinement » aux dispositions de cet arrêt. 
    « La République sahraouie et le Front Polisario enregistrent avec satisfaction l’arrêt de la Cour Européenne de Justice, qui a annulé les accords conclus par l’Union Européenne avec le Royaume du Maroc, du fait qu’ils incluaient illégalement le territoire de la République sahraouie, ses eaux territoriales et ses richesses », avait également souligné un communiqué publié la semaine passée par la RASD (république arabe sahraouie et démocratique). 
    « La République sahraouie et le Front Polisario lancent un appel pressant à tous les gouvernements, institutions et entreprises concernés à se conformer pleinement aux dispositions de cet arrêt de la Cour Européenne de Justice », avait précisé le document. « Ils renouvellent leur disposition à conclure des accords de partenariats avec les Etats et entreprises publiques et privées dans le cadre d’investissement et d’exploitation des richesses sur la base du respect de la souveraineté permanente du peuple sahraoui sur son pays et ses richesses, qui ne peuvent être exploitées qu’avec son consentement dûment exprimé à travers ses autorités et institutions nationales », précise la même source. 
    La Cour a confirmé le contenu de ses précédents arrêts concernant l’absence de tout lien de souveraineté entre le Maroc et le Sahara occidental car ce sont deux pays séparés et distincts. Elle a également réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et la représentativité du Front Polisario conformément aux dispositions du droit international, rappelle le ministère de l’Information dans son communiqué. Le nouveau gouvernement marocain, issu d’une fraude électorale massive, est constitué d’un ramassis d’oligarques et d’affairistes enrichis sur le dos des peuples marocain sahraoui.
    Mohamed Abdoun
    La Patrie News, 12/10/2021
  • Média allemand: Akhannouch, au service de Sa Majesté

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    LE NOUVEAU CHEF DU GOUVERNEMENT DU MAROC : Au service de sa majesté

    La proximité avec la famille royale a aidé Aziz Akhannouch à devenir l’un des hommes les plus riches du Maroc. Maintenant, il doit diriger le destin du pays – la proximité avec le roi demeure.

    Le futur chef du gouvernement marocain n’a pas à se soucier de sa notoriété. Les stations-service Afriquia d’Aziz Akhannouch font partie du paysage urbain du pays d’Afrique du Nord que l’homme d’affaires de 60 ans est désormais censé promouvoir. le roi Mohammed VI embauché le directeur de Sa Majesté, comme l’appelait le journal français Libération, pour former le nouveau gouvernement. Après le monarque lui-même, son confident Akhannouch est considéré comme le deuxième homme le plus riche du royaume.

    Le magazine Forbes a estimé à plus de cinq milliards de dollars la fortune du « roi des pauvres », auquel Mohammed aime s’adresser comme, à plus de cinq milliards de dollars, celle d’Akhannouch à deux milliards de dollars. Son épouse Salwa Idrissi, qui détient une participation dans l’un des plus grands centres commerciaux du pays, figure sur la liste Forbes des femmes d’affaires les plus prospères du Moyen-Orient. Depuis l’indépendance, une cinquantaine de familles contrôlent en grande partie l’économie du pays maghrébin, qui a reçu une importante aide au développement de l’Allemagne.

    Les bonnes relations avec la famille royale l’ont aidé

    Le 8 septembre, l’« Assemblée nationale indépendante » (RNI) économiquement libérale d’Akhannouch est devenue le parti le plus puissant du nouveau parlement lors des élections. Auparavant, il avait été ministre de l’Agriculture et de la Pêche pendant quatorze ans. Il a désormais jusqu’à début octobre pour constituer sa propre coalition gouvernementale. Akhannouch s’est retiré de la direction de son groupe Akwa. Il détient la majorité des actions du conglomérat que son père a fondé en 1932, qui faisait d’abord le commerce de l’essence. Son fils formé au Canada s’est lancé dans les secteurs de l’immobilier et des médias.

    Aujourd’hui, près de 70 entreprises appartiennent à l’empire du chef du gouvernement désigné, dont des éditeurs de journaux et un complexe touristique de luxe et de golf. Les bonnes relations avec la famille royale qu’il avait avec le père de Mohammed Hassan II l’ont aidé dans son ascension. Le monarque actuel aurait été plusieurs fois invité au domaine d’Akhannouch à Casablanca.

    Le journal français Le Monde a comparé l’accession d’Akhannouch au sommet du gouvernement à une sorte de rachat d’entreprise – dans l’esprit du monarque, qui a le dernier mot au Maroc sur toutes les questions importantes, notamment en matière de politique intérieure et étrangère. Le roi était le grand vainqueur électoral, car ses amis et confidents donnaient enfin le ton au parlement et non plus les islamistes modérés qui avaient dominé la politique marocaine pendant une décennie.

    L’« Assemblée nationale indépendante » d’Akhannouch, économiquement libérale, a été fondée autrefois en tant que « parti du palais » par un beau-frère du roi Hassan II. Il l’a modernisé de fond en comble avec son propre argent et l’aide de conseillers étrangers. Le RNI a recherché avec succès les jeunes Marocains et les personnes en dehors des grandes villes ; environ 300 000 $ auraient coulé dans la campagne sur les réseaux sociaux, ce qui était particulièrement important pendant la pandémie.

    Retraite des islamistes modérés

    Le RNI est devenu la force la plus puissante non seulement lors des élections législatives, mais aussi lors des élections locales et régionales qui ont eu lieu en même temps. Akhannouch lui-même a également été élu maire d’Agadir. Avec 102 membres, le RNI est le plus grand groupe parlementaire du nouveau parlement. Il est suivi par le « Parti de l’authenticité et de la modernité » (PAM) de gauche laïc avec 82 mandats, qu’un conseiller du roi Mohammed a fondé il y a 13 ans.

    Cependant, le succès du RNI d’Akhannouch marque un tournant bien plus important pour la politique marocaine, puisqu’il s’est accompagné de la chute du Parti de la justice et du développement (PJD) : les islamistes modérés ont remporté à deux reprises les élections législatives en 2011 et 2016 et le président du gouvernement a posé. Au lieu des 195 précédents, le parti ne comptait plus que 13 des 395 députés. Le Premier ministre Saad Eddine Othmani et tous les ministres ont perdu leur siège.

    Jusqu’à présent, le PJD a eu une position particulière dans la région : alors que l’Arabellion en 2011 a balayé les anciens régimes dans d’autres pays et a amené les islamistes au gouvernement pour une courte période au mieux, le PJD marocain était deux fois la force la plus puissante dans le domaine pacifique. élections au Maroc. Une réforme constitutionnelle prudente par le roi les a amenés au pouvoir. Tout d’abord, elle était la voix des Marocains mécontents qui ont manifesté dans les rues en 2011.

    Mais au parlement et au gouvernement, ils devinrent bientôt les loyaux administrateurs du roi. Les critiques ont accusé les islamistes d’être plus royaux que le roi. De nombreux électeurs ont récemment été déçus par les politiques sociales et pandémiques du PJD. Le gouvernement a relevé l’âge de la retraite peu avant les élections. Lorsque le parti a également soutenu la normalisation des relations avec Israël et la légalisation du cannabis, de nombreux électeurs conservateurs lui ont apparemment tourné le dos. Il ne reste pratiquement plus rien d’islam politique au Maroc.

    Frankfurter Algemeine Zeitung, 21/09/2021