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  • Quid du défi lancé par le gouvernement malien à la France ?

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    Sur un ton de défi, recrudescent et rare contre la France, le gouvernement malien a accusé Paris d’avoir créé une « armée » dans la ville de Kidal (nord), mise à la disposition du groupe « Ansar Eddine », allié avec l’organisation Al-Qaïda. Au-delà de ce ton, Bamako a osé convoquer l’ambassadeur français au Mali et est sur le point de signer un contrat avec la compagnie russe Wagner pour engager un millier de mercenaires, et ce en dépit de l’opposition de Paris.

    Le Mali a également reçu quatre hélicoptères militaires de la Russie, ce qui a provoqué la colère des responsables français, qui considèrent le Mali comme faisant partie de leur pré carré. Le Président français Emmanuel Macron qui devra faire face à des élections décisives, le printemps prochain, s’est engagé récemment dans des affrontements diplomatiques avec plusieurs pays, en commençant par l’Australie et les Etats-Unis d’Amérique (affaires des sous-marins à propulsion nucléaire), ensuite face aux Etats du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) avant d’attaquer à nouveau et de manière plus virulente encore l’Algérie, et c’est maintenant au tour du Mali de faire partie de cette liste.

    C’est ce qui explique les attaque acerbes lancées par Macron à l’encontre du Chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, qu’il a considéré comme étant la « marionnette des putschistes. Maïga a rétorqué en qualifiant ces propos « d’inacceptables et de honteux ».

    – La France forme une armée de « terroristes »

    Cette déclaration violente de Macron a abouti à une escalade de Bamako contre Paris. Le Mali ne s’est pas contenté de convoquer l’ambassadeur français en poste à Bamako mais son Chef de gouvernement a adressé de graves accusations contre les forces françaises d’avoir ramené des terroristes de Libye pour les entraîner à Kidal (près des frontières maliennes avec l’Algérie).

    Dans des déclarations faites à l’agence de presse russe Ria Novosti, Maïga a évoqué « la mise sur pied par les forces françaises d’une armée à Kidal, forces mises à la disposition d’un Mouvement composé de Ansar Eddine », précisant « qu’il possède des preuves en la matière ».

    Le groupe « Ansar Eddine » est un mouvement armé, dont la majorité des membres appartiennent aux Touaregs, et est dirigé par Iyad Ag Ghali, chef du « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui comprend en son sein plusieurs groupes armés évoluant au Mali, dont l’organisation « Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) considérée comme une organisation terroriste par plusieurs pays.

    Maïga n’a pas décliné l’identité des terroristes ramenés par la France depuis la Libye. S’agirait-il de mercenaires africains (Tchad, Niger, Soudan) ou seraient-ils des Touaregs engagés par le leader libyen disparu, Mouammar Kadhafi, et qui sont retournés au Mali pour combattre le gouvernement central depuis 2012.

    Toutefois, prétendre que la France a remis cette armée à un mouvement composé de « Ansar Eddine » est une accusation extrêmement grave, qui signifie que Paris s’est allié avec l’organisation Al-Qaïda ou avec l’une de ses branches dissidentes dans le nord du Mali.

    Dans les deux cas, l’objectif demeure celui de déstabiliser le Mali et l’Algérie également, en particulier, si les mercenaires de Wagner accèdent au territoire malien.

    La décision de Paris de mettre fin à l’opération « Barkhane » dans la région du Sahel et son retrait des villes du nord du Mali (Kidal, Tessalit, Tombouctou) signifient implicitement la livraison de ces villes au groupe « Ansar Eddine », dirigé par Ag Ghali.

    En effet, les groupes armés des Touaregs et des Azawad sont incapables à faire face aux organisations terroristes dans la région et ont perdu dans leurs affrontements contre ces groupes, depuis 2012, en dépit d’une alliance qui a réuni les deux camps au début de l’attaque contre le nord du pays.

    Les forces françaises, qui contrôlent effectivement le nord du Mali, s’emploient apparemment à former des éléments des Touaregs pour faire face aux organisations d’Al-Qaïda et de Daech au Sahara. Cependant, cette armée pourrait jouer un rôle dans la séparation de la région du Nord par rapport au gouvernement central de Bamako avec un réel risque de dislocation du pays, en cas d’affrontement avec « Ansar Eddine », et ce soit en raison du recours aux armes ou à cause des liens tribaux et ethniques.

    Depuis 2017, Macron s’emploie à retirer les forces de son pays du Mali, mais ne souhaite pas montrer ce retrait comme étant une défaite personnelle, à quelques mois de la Présidentielle française.

    Le chef d’Etat français ne souhaite pas rééditer ce à quoi les Etats-Unis ont été confrontés lors du retrait de leurs unités armées de l’Afghanistan en 2021 et du Vietnam en 1975.

    Néanmoins, l’armée française pourrait expérimenter le plan de la vietnamisation, en usant d’un subterfuge auquel Washington a eu recours au Vietnam, qui rappelons-le a échoué, à travers la mise sur pied d’une armée à la solde de la France, composée de Touaregs, ce qui inquiète Bamako et l’armée malienne qui n’ont pas d’emprise sur le nord du pays.

    Le Chef du gouvernement malien a reconnu que son gouvernement n’est pas en mesure de rallier Kidal actuellement, dans la mesure où cette ville est une zone « isolée » et contrôlée par la France, qui dispose de groupes armés sur place entraînés et instruits par des officiers de l’armée française.

    Parmi les facteurs qui ont milité pour l’interdiction faite par la France à l’armée malienne de se déployer dans le nord d pays, il convient de citer l‘accusation d’avoir commis une épuration ethnique contre les Arabes et les Touaregs en 2013, ce qui a suscité les critiques de nombre d’Etats et d’organisations des droits de l’Homme.

    – Les illustrations des tensions

    Les récentes tensions entre Bamako et Paris sont générées par le refus du coup d’Etat conduit par le colonel Assimi Goïta, le deuxième depuis l’été 2020, sans coordination avec les autorités françaises ni leur aval.

    De plus, les officiers qui ont conduit le putsch sont considérés comme étant proches de la Russie, qui dispute à la France l’influence au Mali, ce qui a provoqué la colère de Paris et l’a poussé à suspendre provisoirement ses opérations militaires.

    Par la suite, le Président français a décidé de mettre fin à l’Opération « Barkhane » dans la région du Sahel, au mois de juin dernier, et de réduire le nombre des forces de son pays sur place pour les faire passer de 5100 soldats à 3000 éléments. Le pire demeure le retrait total des villes de Kidal, de Tombouctou et de Tessalit.

    Bamako a considéré cette décision comme étant un abandon et le Chef du gouvernement malien l’a critiquée au cours d’une interview accordée à RFI le 27 septembre écoulé.
    Il s’agit, a-t-il dit, d’une « annonce unilatérale sans coordination tripartite avec les Nations unies et le gouvernement malien ».

    Maïga a indiqué que le Mali « regrette » cette décision, dès lors que le principe de concertation et de consultation, érigé en règle entre « les partenaires privilégiés », n’a pas été respecté lors de la prise de cette décision.

    La réaction de Bamako a été rapide et imprévue, en prenant attache avec la Russie qui l’a équipé de quatre hélicoptères militaires de type Mi-17, de même que le gouvernement malien est sur le point de conclure un accord avec la compagnie russe Wagner, pour l’envoi de 1000 mercenaires au Mali en contrepartie de fonds et de privilèges dans le domaine minier (or, magnésium).

    La France n’a pas accepté ce défi qui lui a été lancé par les nouvelles autorités maliennes, qu’elle considère comme étant « illégitimes, produit d’un putsch et qui ne contrôlent pas de larges parties du territoire du pays ». Paris estime que sans ses forces et les unités africaines et européennes alliées, Bamako tomberait sous les coups et les frappes des groupes terroristes.

    De son côté, le Mali demeure insatisfait du fait que la France s’exprime en son nom dans nombre d’instances internationales, feignant d’ignorer les nouvelles autorités et ne respectant pas la souveraineté du pays.

    Pour sa part, Paris ne voit pas d’un bon œil l’ouverture par le Mali de canaux de communication avec des groupes considérés comme étant terroristes tels que Ansar Eddine et le Groupe de Libération de Macina, pour les convaincre d’engager un processus de réconciliation nationale, comme cela s’est passé en Algérie il y a de cela deux décennies.

    Des médias français, dont le journal La Croix, accusent le gouvernement malien d’exploiter l’animosité historique du peuple malien à l’endroit de la France pour créer de toutes pièces cette crise en vue de détourner l’attention de ses échecs et d’accroître sa popularité, en particulier, après l’annonce faite par Maïga d’un probable report, de plusieurs semaines voire mois, des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février prochain, et ce en dépit des engagements offerts par le Conseil militaire à la Communauté internationale.

    La visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Bamako, est venue pour insuffler un plus grand soutien moral au gouvernement malien, qui a convoqué, le jour même, l’ambassadeur français pour protester contre les déclarations de Macron.

    Cette concomitance a donné comme une impression de coordination entre l’Algérie et le Mali pour dénoncer les déclarations de Macron proférées contre les deux pays, d’autant plus qu’Alger a précédé Bamako pour convoquer l’ambassadeur français, ce qui a provoqué un embarras diplomatique pour Paris et une atteinte à son prestige dans ses anciennes colonies.

    La situation semble s’orienter vers davantage de complications et d’escalade entre la France et le Mali, qui pourrait trouver dans le soutien russe et algérien une opportunité pour faire face à l’influence française dominante.

  • Sahel: Contestation populaire accrue contre la présence étrangère

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    L’ancien Commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), Smail Chergui a relevé la contestation populaire de plus en plus accrue au Sahel contre la présence étrangère parallèlement à un manque d’engagement de la part de la communauté internationale dans l’appui et le soutien des armées des pays de la région pour la lutte contre le terrorisme.

    « L’aide internationale et la mise en place d’une mission onusienne au Mali n’ont donné, à ce jour, aucun résultat probant quant à un recul de la présence des organisations terroristes, la libération des populations et la redynamisation des activités économiques, bien au contraire nous assistons à un ras-le-bol et à une contestation populaire de plus en plus accrue contre la présence étrangère au Sahel », a fait observer M. Chergui dans un entretien accordé au quotidien « El-Khabar », paru dimanche. Et de déplorer qu’au lieu d’admettre la nécessité de revoir les stratégies tracées pour cet effort sécuritaire en donnant aux armées locales les premiers rôles et en les dotant du matériel indispensable, les concernés persistent et signent en misant, de nouveau sur des forces européennes, avec l’appui des Américains.

    Soulignant que « les Maliens ne peuvent même pas songer à d’autres partenariats », M. Chergui s’est dit convaincu que « la solution à la crise malienne ne saurait être dans l’effort sécuritaire et militaire ». Force est de constater, que le +dumping+ du Sahel sous plus de 16 stratégies n’a fait que retarder le décollage socioéconomique, a-t-il encore ajouté.

    Pour M. Chergui, les pays du Sahel gagneraient à revenir aux mécanismes internes, tel que le processus de Nouakchott qui a contribué à la coopération sécuritaire et à l’échange d’informations, mais également au perfectionnement et formation des forces armées, tout en mettant en exergue la responsabilité morale de la communauté internationale dans leur approvisionnement en armes et moyens de lutte antiterroriste. A ce propos, il a rappelé que « l’Algérie a donné l’exemple dans ce sens ».

    L’ancien Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA s’est félicité, par ailleurs, de la réitération, par les autorités maliennes en place, de la priorité à l’application de l’Accord de Paix issu du processus d’Alger et du maintien du dialogue serein et constructif avec toutes les parties prenantes », citant comme indicateur de confiance mutuelle, le redéploiement des éléments de l’armée dans la ville de Kidal. Actuellement, a-t-il poursuivi, « les regards restent braqués sur la conférence du dialogue national prévue en novembre prochain pour arrêter les prochaines phases de la transition, qui verra un report du rendez-vous électoral, d’après les déclarations du Premier ministre à New York ».

    Evoquant en outre « la décision du remplacement des forces françaises Barkhane par une force européenne », M. Chergui a indiqué que « les alternatives qui s’offrent au Mali auront la part du lion dans les discussions et les consultations les semaines à venir ». Sur le même registre, M. Chergui a estimé que « la récente visite du chef du Commandement Africom en Algérie, de retour de Bamako, est une reconnaissance et une confirmation du rôle pivot de l’Algérie au Mali et au Sahel ».

    S’agissant du dossier libyen, l’ancien Commissaire à la paix de l’UA a relevé que « l’Algérie, qui aurait pu depuis la décision du CPS au niveau des ministres des Affaires étrangères à New York en septembre 2018, conduire les efforts internationaux en Libye comme elle l’a fait au Mali, a préféré être sous l’égide des Nations unies avec les conclusions qui en découlent ». Il a salué, dans ce sens, « la disposition et la mobilisation de l’Algérie, réaffirmées par le président de la République, pour apporter toute l’aide au service de la stabilité et du retour de la quiétude en Libye, ainsi que son rôle dans la région ».

    Outre le soutien à la réunification des rangs et la coopération sécuritaire, « l’Algérie peut contribuer à la reconstruction des institutions et au lancement de partenariats dans les domaines stratégique et économique mais aussi l’échange pour faciliter le pansement des blessures et un nouveau départ des frères Libyens ».

    Concernant les moyens de faire face à l’intrusion israélienne dans le continent africain, M. Chergui a préconisé « le rétablissement des fondements de la solidarité arabo-africaine ». « Le fait qu’Israël bénéficie de la qualité d’observateur au sein de l’UA alors que le peuple palestinien sans défense subit les violences les plus atroces (…) requiert un +redressement+ de la part du conseil ministériel le mois prochain », a ajouté M. Chergui.

    APS

  • L’échec de la France au Sahel profite aux autres puissances

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    Alors que les Américains se retiraient d’Afghanistan après plus de 20 ans d’une guerre qui ne mena nul part, c’était au tour de la France d’annoncer la fin de l’opération Barkhane qui n’a fait que propager encore plus la violence dans la région du Sahel. Aujourd’hui l’Algérie, la Russie, les Américains et les Chinois, dans d’autres mesures, reprennent là où Paris a échoué.
    Les discussions entre le Mali et la controversée société militaire privée russe, le groupe Wagner, suscitent une profonde inquiétude au niveau international. Le groupe a été identifié pour la première fois en 2014 alors qu’il soutenait les séparatistes pro-russes dans le conflit dans l’est de l’Ukraine. Depuis lors, il a été employé dans des pays tels que la Syrie, le Mozambique, le Soudan, la Libye et la République centrafricaine avec succès.
    Le président Emmanuel Macron a récemment déclaré que le contingent français de 5 000 hommes serait réduit de moitié, ce qui a incité le Premier ministre malien Choguel Maiga à accuser la France d’abandonner son pays.
    Cela a déclenché une réaction furieuse de la France, la ministre des Armées Florence Parly accusant le gouvernement malien de “s’essuyer les pieds avec le sang des soldats français”.
    Le président Macron s’est dit “choqué” par cette accusation, condamnant le gouvernement militaire du Mali, qui, selon lui, n’avait aucune “légitimité démocratique” après deux coups d’État en moins d’un an.
    Mais l’opinion publique malienne s’est incontestablement retournée contre la présence des troupes de l’ancienne puissance coloniale.
    Huit ans après l’arrivée des Français, la crise sécuritaire s’est propagée au Burkina Faso et au Niger, avec de nombreux groupes différents, certains liés à al-Qaïda ou au groupe État islamique, parcourant la région depuis leurs bases dans le désert du Sahara.
    Environ 55 militaires français et plusieurs centaines de Maliens ont été tués.
    Furieux de l’aggravation de l’insécurité, les Maliens manifestent régulièrement contre les militaires français et les accusent de ne rien faire dans la lutte contre les djihadistes. Ils appellent la présence des soldats français une occupation et exigent leur sortie rapide.
    La Russie est plus neutre
    Beaucoup sont heureux que les Russes les remplacent.
    Oumar Cissé, un éminent militant pour la paix dans la région agitée de Mopti, a déclaré que la Russie était un partenaire historique de l’armée malienne.
    “La Russie n’a aucun intérêt pour la politique malienne contrairement à la France, qui gère le conflit en fonction de ses intérêts économiques et politiques”, a-t-il déclaré à Aldjazair.org.
    Certains militants affirment que la présence des forces françaises elle-même a été un catalyseur de la violence djihadiste. La France s’est longtemps opposée aux négociations avec les djihadistes, une option privilégiée par certains Maliens.
    Il n’y a eu aucune protestation publique contre la Russie mais l’opinion publique envers l’intervention proposée de Wagner est divisée.
    Cependant, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a confirmé que le Mali s’était “tourné vers une entreprise militaire privée de Russie” pour aider à combattre les groupes djihadistes.
    Si l’accord avec le Mali se concrétise, cela signifierait une expansion majeure des intérêts militaires de la Russie en Afrique et un revers stratégique pour l’Occident. Le déploiement d’entrepreneurs militaires russes marquerait une rupture profonde avec la France et l’Occident.
    La ministre française Mme Parly a prévenu que “nous ne pourrons pas cohabiter avec des mercenaires”. Elle a ensuite accusé le Premier ministre malien d’”hypocrisie, de mauvaise foi et d’indécence” après avoir déclaré que son administration n’avait pas été consultée sur le retrait de la mission française, l’opération Barkhane.
    L’Allemagne et l’Estonie, dont les forces servent sous une force européenne basée au Mali appelée Takuba, ont également menacé de retirer leurs soldats.
    Le bloc régional ouest-africain Ecowas a fermement dénoncé le projet d’embaucher des sociétés de sécurité privées.
    En résumé, les tensions sont hautes dans la région et l’emprise occidentale en Afrique noire n’a pas fini de verser du sang. La Russie, premier fournisseur d’armement de l’Algérie et de bien des pays stabilisés semble paraître comme un choix plus équilibré et solide que la France. L’Algérie accomplie un difficile travail de convaincre ces pays africains de se désengager de la tutelle de la France qui ne fait que travailler à perpétuer leur dépendance vis-à-vis d’elle depuis des siècles pour mieux les exploiter.
    Aldjazair.org, 09/10/2021
  • Macron et les canards sauvages

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    Toute honte bue, face à un candidat lambda, voilà Emmanuel Macron qui n’hésite plus à étaler un vocabulaire qui ne relève pas de son bagage ordinaire. Il cherche, ainsi, à séduire un électorat radicalisé, avec tromperie sur la marchandise. Or, les électeurs reconnaîtront leur vraie chapelle, et l’original plutôt que la copie, surtout pompeuse. Certains disent qu’il a sombré dans le ridicule, mais le ridicule ne tue pas.

    Son but est, d’une part, de laver plus blanc que l’extrême droite et l’épouvantail zemmourien, et, d’autre part, de relativiser l’échec d’une France sur le champ africain et australien, notamment. Au Sahel, le Mali ne cache plus sa volonté de s’affranchir du carcan Barkhane pour sortir du bourbier du terrorisme. En Australie, le choix des sous-marins nucléaires américains, au lieu des sous-marins conventionnels français, jugés inadéquats pour le bras de fer avec la Chine, a fait perdre à la France quelque 50 milliards de dollars, de quoi s’enflammer, malgré la nécessité de la mesure, face aux Etats-Unis.

    Ainsi parlent les politiciens de France, sur leur paquebot politique, et Macron n’ a rien fait d’autre que d’adhérer à leur fantasme. Il s’est donc lâché sur le sujet, frappant à tour de bras, l’histoire et la mémoire, le réel et l’imaginaire, et la colère l’a submergé, rien qu’en pensant à tous les privilèges dont la France a bénéficié, durant les décennies bouteflikiennes (sauvetage d’Alstom pour les beaux yeux de Sarkozy, contrats juteux pour ADP, Suez, la Lyonnaise des eaux etc).

    C’est qu’avec le Hirak et la remise en ordre de la maison Algérie, au pas de charge par feu Gaïd Salah, toute une clientèle de l’ancienne puissance coloniale est passée à la trappe. Pendant quelques mois, mais quelques mois seulement, le président Macron a cru que les choses allaient «rentrer dans l’ordre» et que les «acquis» seraient, en fin de compte, préservés. Il semble qu’il n’en est rien.

    Aussi, n’a-t-il pas d’autre alternative que de régler son pas sur le pas de Sarkozy, balayant les déclarations antérieures sur le «crime contre l’humanité» et remettant au goût du jour la sucette des «bienfaits de la colonisation». De là à brandir une nouvelle loi, pour bien marquer sa différence, il n’y a qu’un pas mais celui-là se jouera à pile ou face, en avril 2022. «Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages», a, pourtant, prévenu Charles de Gaulle.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 07/10/2021

  • France-Algérie : La réaction d'un pays qui se respecte et qui impose le respect

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    Macron montre qu’il n’a pas compris qu’un chef d’État ne doit jamais faire publiquement de telles déclarations qui bafouent la non-ingérence et n’ont que des effets désastreux. Ses déclarations ont déclenché une crise entre la France et l’Algérie qui est pourtant un partenaire important dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. 
    L’Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, qui empruntent d’habitude son espace aérien pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne où sont déployées les troupes de l’opération antijihadiste Barkhane, a rapporté ce dimanche l’AFP en citant un porte-parole de l’état-major français.
    « Ce matin, en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de son territoire aux avions militaires français », a déclaré à l’AFP le colonel Pascal Ianni, confirmant des informations révélées par le quotidien Le Figaro.
    Selon lui, toutefois, « cela n’affecte ni les opérations ni les missions de renseignement » menées par la France au Sahel. 
    Les avions militaires de la france vont devoir passer par le Maroc et la Mauritanie.
    La décision de l’Algérie devrait servir d’exemple aux chefs d’États francophones de l’Afrique de l’Ouest. Contrairement aux supplétifs de la Françafrique, la réaction de l’Algérie est celle d’un État qui se respecte et impose le respect. 
  • Mali: Le premier ministre accuse la France d’ »abandon en plein vol »

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    Choguel Kokalla Maïga, premier ministre malien, a accusé samedi la France d’un «abandon en plein vol» avec le retrait de la force Barkhane. Une décision qui, selon lui, a mis son pays «devant le fait accompli», contraignant selon lui son gouvernement à conclure des accords sécuritaires avec d’autres partenaires pour lutter contre le terrorisme.

    «La nouvelle situation (…) nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires», a-t-il fait valoir à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

    Le chef du gouvernement a ainsi justifié l’approche de recourir à des partenaires russes, affirmant qu’il s’agit ainsi de «combler le vide que ne manquera pas de créer la fermeture de certaines emprises de Barkhane dans le nord du Mali». Il a notamment déploré le «manque de concertation» et l’annonce «unilatérale» du retrait de Barkhane, sans coordination tripartite avec l’ONU et le gouvernement malien.

    Dans un contexte de menace terroriste accrue, «l’opération française Barkhane annonce subitement son retrait en vue, dit-on, d’une transformation en coalition internationale dont tous les contours ne sont pas encore connus», a-t-il pointé. Et d’ajouter : «en tout cas, pas de mon pays, pas de notre peuple».

    Selon le premier ministre, son pays «regrette que le principe de consultation et de concertation, qui doit être la règle entre partenaires privilégiés, n’ait pas été observé en amont de la décision».

    Il a réclamé qu’au vu de l’évolution à venir, alors que le peuple malien est en droit de vivre en sécurité, la mission de paix Minusma de l’ONU et ses 15.000 Casques bleus aient «une posture plus offensive sur le terrain». Il a enfin assuré qu’il n’y avait «pas de sentiment anti-Minusma au Mali, pas plus qu’un sentiment antifrançais».

    L’annonce par le gouvernement du président Assimi Goïta de signer des accords sécuritaires avec des sociétés d’experts et de conseillers russes a non seulement courroucé Paris mais également ses alliés au sein de la Cédéao, ce qui présage d’une dégradation des relations entre les deux pays, mais aussi d’une probable recrudescence d’actes terroristes dans la région, ce qui ne manquera pas d’inquiéter l’Algérie.

    Répondant aux critiques de journalistes maliens, le Premier ministre du Mali, Choguel K. Maïga n’est pas allé de main morte. «On accuse le Mali de vouloir changer de stratégies, le Président Assimi Goïta a dit simplement à la Cédéao, qu’on ne peut pas être dans une situation où par exemple on apprend qu’il y a une attaque quelque part et on a un hélicoptère qui peut voler pour intervenir, on l’interdit au motif que cette zone est une zone d’entraiment d’autres forces partenaires», a-t-il martelé.

    Le Jeune Indépendant, 26/09/2021

  • Le repli du Mali vers la Russie, une option de souveraineté

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    Par Mahmoud Benmostefa
    Le Mali entend s’affranchir de la tutelle de la Françafrique. Après des décennies de mainmise française sur la politique du pays, et une décennie presque de présence militaire directe, le gouvernement malien a affirmé haut et fort vouloir se débarrasser d’un fardeau nommé France au milieu d’un ressentiment contre l’ancienne puissance coloniale de plus en plus fort sur le continent africain.
    Ainsi, la réorientation stratégique de Bamako en direction du couple russo-chinois augure d’une nouvelle phase dans le processus de décolonisation «post-coloniale». L’annonce par le gouvernement du président Assimi Goïta de signer des accords sécuritaires avec des sociétés d’experts et de conseillers russes a non seulement courroucé Paris mais également ses alliés au sein de la Cédéao, ce qui présage d’une dégradation des relations entre les deux pays, mais aussi d’une probable recrudescence d’actes terroristes dans la région, ce qui ne manquera pas d’inquiéter l’Algérie.
    Répondant aux critiques de journalistes maliens, le Premier ministre du Mali, Choguel K. Maïga n’est pas allé de main morte. «On accuse le Mali de vouloir changer de stratégies, le Président Assimi Goïta a dit simplement à la Cédéao, qu’on ne peut pas être dans une situation où par exemple on apprend qu’il y a une attaque quelque part et on a un hélicoptère qui peut voler pour intervenir, on l’interdit au motif que cette zone est une zone d’entraiment d’autres forces partenaires», a-t-il martelé. 
    En réalité, cette affaire de contrats avec les Russes est une réponse à l’arrogance française qui a cru que le retrait du Mali allait faire plier les autorités de Bamako et les amener à redemander le retour des troupes françaises.
    Ce que la cécité française refuse d’admettre c’est le refus quasi général au Mali de la poursuite de la présence des troupes étrangères sur le sol malien. Un refus qui renseigne sur les ravages des opérations Serval et Barkhane depuis 2012 et leur impact catastrophique sur la population malienne. 
    Des années durant, la présence française a privé le Mali d’importants contrats d’armements avec de tierces parties autres que la France. Le recours à d’autres partenaire consacre l’option de souveraineté qui faisait défaut aux maliens.
    D’ailleurs, Choguel Maïga a été direct sur ce sujet. A ses dires, cette situation ne peut pas continuer, c’était par le passé. «On ne peut pas nous interdire d’acheter du matériel avec un autre pays par ce que un pays ne veut pas, on peut nous empêcher d’envoyer nos éléments dans un autre pays pour qu’ils les forment par ce qu’un pays ne le veut pas», a-t-il indiqué.
    «Pourtant, ajoute le Premier ministre Choguel Maïga, au départ l’intervention des forces étrangère a été sollicitée pour trois raison: premièrement détruire le terrorisme; deuxièmement aider l’Etat malien à instaurer son autorité sur tout le territoire et enfin appliquer les résolutions des Nations Unies».
    Au final, quasiment aucun objectif n’a été atteint ! Ni le terrorisme n’a été vaincu, les troupes françaises ayant quitté le Mali sans gloire, et l’Etat malien n’a pas été consolidé, loin s’en faut. La France ayant semé que désordre et désolation. Enfin, la vision impériale de Paris ne lui a pas permis de faire appliquer les résolutions de l’Onu.
    S’agit-il d’un nouveau schéma néocolonial ? Assurément oui ! Paris a considéré sa présence au Mali depuis le putsch de 2012 selon le prisme de la Françafrique légué par Jacques Foccart à ses lointains successeurs. Cependant, l’époque de Foccart est bien loin et les rapports sociaux entre anciens colonisateurs et anciens colonisés ont radicalement changé. Ce que les politiques et militaires français ont feint de ne pas relever.
    D’où les conséquences chaotiques de la présence française au Mali sur les plans politiques, militaires, économiques et symboliques. Et c’est libéré de ce complexe du colonisé que le président Goïta a entrepris la recherche de nouveaux partenaires dans le grand bloc eurasiatique. Russes et Chinois sont donc appelé à remplacer, le premier militairement, le second économiquement, la France au Mali en particulier et au Sahel en général.
    Mécontents autant que désarçonnés, les Français ont réagis par le biais de leur ministre des Affaires étrangères qui a accusé Bamako de vouloir introduire la société Wagner au Mali. 
    Disant connaître Wagner de la Syrie, de l’Ukraine, de la République centrafricaine et de la Libye, Jean-Yves Le Drian a déclaré que «Wagner, qui a offert ses services à la junte (sic) au Mali, est connu pour renforcer l’instabilité des pays où il est positionné, par extorsion, en violation du droit humanitaire». Exit les bavures des troupes françaises dans le cadre de Serval et Barkhane ! De nombreux civils maliens ont été tués par les forces françaises dans le cadre de l’opération Barkhane. En janvier 2021, 19 civils réunis pour un mariage ont tués au centre du Mali. Trois mois plus tard, une enquête de l’Organisation des Nations unies (ONU) conclut à la bavure française.
    Le Drian a cependant noté que le président par intérim du Mali, le général Assimi Goïta, a indiqué son intention d’introduire la société Wagner dans le pays, mais qu’il n’y a pas encore d’accord. 
    Précisant que la France a fait part de son mécontentement face à un tel accord à l’administration malienne, Jean-Yves Le Drian a déclaré que «le général Goïta sait que la présence de Wagner au Mali, un accord avec cette société, est incompatible avec la présence internationale et européenne dans le pays». Un avertissement que Bamako a résolu d’ignorer, les éléments de langage du chef de la diplomatie française étant d’un autre âge, celui de «l’Afrique de Papa», et non pas celui du 21ème siècle.
    Cela d’autant que la menace brandie par Paris de se retirer totalement vise d’abord à faire pression sur l’Union européenne et l’ONU et fragiliser, par la même, l’accord de paix inter-malien signé en septembre 2015 à Alger.
    L’anachronisme temporel de la France est la cause de sa débâcle en Afrique, les politiques français étant incapable de dépasser leur complexe de colonisateurs. Le président Assimi Goïta l’a bien compris, il a entrepris de sécuriser son pays avec l’aide des Russes et sa reconstruction avec les Chinois. 
    La stratégie malienne renforcera à coup sur le flanc méridional de l’Algérie, au grand dam de Paris.
  • Algérie : Lamamra relance l’Accord de paix et de réconciliation au Mali

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    IL REÇOIT LE CHEF DE LA MINUSMA ET SON HOMOLOGUE MALIEN : Lamamra relance l’Accord de paix et de réconciliation au Mali

    Très actif depuis son rappel à la tête de la diplomatie nationale, Ramtane Lamamra, qui avait entamé sa mission par une tournée africaine, reprend en main le dossier malien à travers la relance de l’Accord de paix et de réconciliation conclu à Alger en 2015.

    Pour ce faire, Lamamra a reçu hier, successivement, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali El-Ghassim Wane (Minusma), et le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Lors de sa récente entrevue médiatique, le président Tebboune a affirmé que la diplomatie algérienne est sollicitée de toutes parts concernant les crises et conflits dans la région. L’assertion se vérifie sur le terrain. Ainsi, après avoir contribué à la mise en branle du processus de sortie de crise en cours en Libye, l’Algérie tourne le regard vers son voisin du sud.

    Aux dernières nouvelles, le Nord-Mali subit à nouveau l’insécurité. Dimanche dernier, des attaques terroristes simultanées ont coûté la vie à plus de 50 civils. Conséquence de l’ingérence armée qui favorise l’instabilité politique, la situation au Mali commande un retour à la solution pacifique originelle issue des pourparlers de 2015 à Alger.

    En effet, et comme il fallait s’y attendre, Lamamra a abordé, avec El-Ghassim Wane, la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali comme solution, non seulement parrainée par les Nations unis mais aussi soutenue et remise au gout du jour par des acteurs étrangers, pour ne citer que les États-Unis. Pas que, le chef de la Minusma, dans sa visite de travail en Algérie, est attendu demain pour participer à une conférence sur « le rôle de la Minusma dans la stabilité du Mali et la sécurité de l’espace sahélo-saharien ».

    Aujourd’hui, il y a au moins deux facteurs de conjoncture qui plaident en faveur de la nécessité d’exhumer l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Le premier a trait au coup de force opéré, mai dernier, par l’armée malienne contre le président Bah N’Daw, son P.M. et son ministre de la Défense. Ce qui a fait plonger davantage le pays dans l’instabilité politico-institutionnelle. Le deuxième élément est lié à la fin de l’opération Barkhane (5 100 soldats déployés sur le terrain) annoncée trois semaines plus tard par le président Français, Macron. Une décision qui en dit long sur la limite de l’action militaire dans la lutte contre le terrorisme.

    Si maintenant Alger continue à plaidé en faveur de l’application de l’accord de paix et de réconciliation, la Minusma en tant qu’organe onusien tentera de pallier au départ de la force française Barkhane pour mieux préparer les conditions de mise en œuvre de cet accord. « Toute modification de l’opération Barkhane a un certain nombre d’implications que nous sommes en train d’étudier et nous allons nous ajuster en conséquence », a déclaré à l’APS, le chef de la Minusma, au sortir de son entretien avec Ramtane Lamamra. Plus précis à propos des conséquences immédiates du retrait de Barkhane, El-Ghassim Wane évoque « des zones où elle était présente, auront un certain nombre d’impacts qui doivent être étudiés et nous devons prendre des mesures correctives nécessaires ». À ce titre, il rappelle la demande du SG de l’ONU de renforcer, par quelque 2 000 casques bleus, les effectifs de la Minusma et laquelle requête attend toujours l’aval du Conseil de sécurité.

    Abdoulaye Diop porteur d’un message de Goïta à Tebboune

    Pour sa part, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, dans sa visite en Algérie, va plancher sur l’aspect sécuritaire, comme l’a fait savoir ce ministre du gouvernement de transition sous la présidence d’Assimi Goïta.

    Autrement, a-t-il indiqué à son arrivée à Alger, sa visite visait à « conforter le partenariat stratégique algéro-malien », précisant que celle-ci constitue « l’occasion d’échanger sur une stratégie pour faire face aux défis sécuritaires dans la région du Sahel ». A la même occasion, Abdoulaye Diop a indiqué qu’il était porteur d’un message du président de la transition au Mali, Assimi Goïta, adressé au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ajoutant que le développement du partenariat entre Alger et Bamako sera évoqué au cours de la réunion du Comité bilatéral stratégique prévue aujourd’hui.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 11/08/2021

  • Google Maps trouve une base militaire secrète au nord du Niger

    Google Maps trouve une base militaire secrète au nord du Niger

    Un génie de Google Maps trouve une base militaire SECRETE entourée de mines terrestres dans le désert

    Un fan de Google Maps aux yeux d’aigle a repéré une base militaire « secrète » cachée au milieu du désert du Sahara.

    Des images aériennes prises pour le service de cartographie numérique de Google montrent l’installation au Niger, près de la frontière libyenne, apparemment entourée de mines terrestres.

    Selon le Daily Star, la découverte a été partagée sur Reddit par un utilisateur avec la légende « Base secrète ! (Au milieu du Sahara) ».

    Les photos, prises à vol d’oiseau, montrent une piste d’atterrissage, des bâtiments, des véhicules et une clôture d’enceinte.

    Un commentateur a répondu : « Bon sang, c’est vraiment très loin. Que pensez-vous que soient ces carrés bleus ? Ils ressemblent à des piscines mais… probablement pas. »

    Selon le Star, le camp, connu sous le nom d’Aerodrome Madama, est en fait un aérodrome militaire français.

    Il est situé dans une colonie frontalière à la frontière nord-est du Niger.

    L’armée nigérienne maintient une garnison d’environ 100 soldats sur le site, qui était auparavant un fort colonial français construit en 1931.

    En octobre 2014, le gouvernement français a annoncé son intention d’y baser des hélicoptères et 50 soldats français.

    Cette décision s’inscrit dans le cadre de son opération anti-insurrectionnelle Barkhane.

    Le gouvernement français a construit une base opérationnelle avancée à Madama et, en 2015, il y avait jusqu’à 250 soldats en opération.

    Un utilisateur de Reddit a répondu : « Holy smokes ! Entouré de mines terrestres et 250 soldats français là-bas. C’est fou ! Bonne découverte. »

    L’opération Barkhane dirigée par la France implique la mise à disposition d’une force militaire d’environ 4 500 soldats, répartis entre le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, selon le Conseil européen des relations étrangères.

    Son quartier général se trouve à N’Djamena, et l’opération Barkhane est la plus grande opération extérieure de la France, avec un budget de près de 600 millions d’euros par an.

    Ses activités vont des patrouilles de combat aux côtés des forces maliennes et des milices partenaires à la collecte de renseignements et à la formation, en passant par des activités de développement local destinées à combler le vide laissé par un gouvernement absent.

    Dans d’autres nouvelles, Facebook a lancé de nouveaux « outils de prière » qui offrent aux méga-églises américaines la possibilité de collecter des fonds et d’écouter les demandes de prière.

    Samsung a dévoilé un aperçu du design de son très attendu smartphone Galaxy Z Fold 3.

    Et, selon de récentes rumeurs, le prochain iPhone sera d’une nouvelle couleur rose et coûtera un peu moins de 800 £.

    The Sun, 02/08/2021

    Etiquettes : Niger, Barkhane, France, Aérodrome Madama, #Niger #Barkhane

  • Retrait français du Mali : Punir les putschistes et tenter d’enliser l’Algérie (Analyse)

    – La France s’emploie à remplacer « Barkhane » par la Force européenne « Takuba », tout en encourageant les Américains à intervenir afin d’éviter que la région du Sahel ne tombe dans l’escarcelle de l’influence russe

    AA / Istanbul
    La France a, enfin, tracé sa feuille de route portant sur le retrait de la Région du Sahel africain, mais il s’agit d’un retrait limité, aussi bien au plan spatial que temporel, ou encore en termes d’effectifs.
    Ce retrait vise, selon nombre d’observateurs, à alléger le fardeau des charges financières françaises et à réduire le bilan des pertes en vies humaines, sans pour autant renoncer à l’influence de Paris dans la région.
    La feuille de route est axée sur la fermeture des bases militaires françaises à Kidal, à Tombouctou et à Tessalit, dans le nord du Mali, ainsi que sur la réduction des effectifs des forces françaises, pour les faire passer de 5100 actuellement à environ 2500 à 3000 éléments. L’application de ce plan s’étalera selon les prévisions françaises du début du second semestre de 2021 jusqu’à l’orée de l’année prochaine.
    Cette annonce a été faite par le Président français, Emmanuel Macron, au cours du Sommet virtuel tenu, le 9 juillet courant, avec les dirigeants des Etats du Sahel. Le seul chef d’Etat de la région qui a fait le déplacement à Paris à cette occasion est le Président du Niger, Mohamed Bazoum.
    De son côté, Mahamat Déby, chef du Conseil militaire tchadien, qui dirige le pays de facto après l’assassinat de son père, Idriss Déby, avait anticipé le Sommet des Etats du Sahel, en se rendant en France, jeudi dernier, soit la veille du Sommet, pour se réunir en tête à tête avec le locataire de l’Elysée, avec qui il a discuté pendant une heure d’une série de questions.
    Les deux présidents ont passé en revue au cours de leur entrevue la nouvelle stratégie de la France dans la région et Déby a fait part de son dépit des provocations russes lancées contre son pays après l’entrée de soldats de la République centrafricaine dans le territoire tchadien, selon des médias français.
    Macron craint une deuxième défaite décisive
    La défaite du parti de Macron (La République en Marche, LERM), aux élections locales, dix mois avant la tenue de la prochaine Présidentielle, a amené le président français à revoir certaines de ses politiques pour tenter de rattraper la situation, afin d’éviter le scénario de son départ de l’Elysée.
    C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision de Macron de mettre un terme à l’Opération militaire « Barkhane » au Sahel, et d’amorcer la réduction des effectifs des forces françaises dans la région et ce, avant même de convenir d’une opération militaire alternative, qui éviterait un déséquilibre sécuritaire dans la région, lequel déséquilibre profiterait aux groupes armés et aux organisations terroristes.
    Toutefois, Macron parie sur la force européenne « Takuba » pour combler le vide au Sahel. Cette opération compte en son sein des unités spéciales européennes ainsi que 2000 soldats des forces d’élite françaises, auxquelles pourraient s’ajouter environ 1100 soldats américains déployés dans la région.
    Il convient, toutefois, de souligner que la force « Takuba » ne sera pas déployée sur le terrain et que son rôle principal se limitera à entraîner les forces locales des Etats du Sahel, de même que pour les forces américaines qui se contenteront de former et d’offrir du conseil et un appui logistique en termes de transport et de renseignements.
    Il semble que les pays européens, et à leur tête le Royaume-Uni, ne soient pas particulièrement emballés pour peser de tout leur poids militaire dans la région du Sahel, qu’ils considèrent comme étant un pré carré français.
    De même, les Américains veulent mettre un terme, très prochainement, à leur guerre lancée contre le terrorisme, et qui se poursuit depuis près de deux décennies, et éviter ainsi de s’enliser dans un nouveau marécage sécuritaire.
    Au plan interne, l’Opinion publique française exerce une pression sur la Direction de son pays pour le retrait les forces armées française du Sahel après la mort de plus de 50 soldats, depuis 2013, et des dépenses avoisinant un milliard d’euros annuellement, pour couvrir les besoins de l’Opération « Barkhane », selon le magazine « Le Monde diplomatique ».
    En se basant sur ces chiffres, la France aurait dépensé, jusqu’à présent, quelque 8 milliards d’euros au moins dans son combat au Sahel.
    Néanmoins, les résultats des sondages d’opinion publiés, au mois de janvier dernier, ont montré que 51% des Français sont contre l’intervention militaire au Sahel, alors que le taux de ceux qui appuyaient cette approche s’élevait à 73%, lors du lancement de l’opération « Serval » en 2013, avant que ce seuil ne tombe à 58%, en 2019, pour atteindre les 49% en 2021.
    Ces résultats ont poussé Macron, qui caresse le rêve de remporter un deuxième mandat présidentiel, à accélérer le retrait des forces françaises des principales lignes de front dans le nord du Mali, en optant pour l’internationalisation de la guerre, tout en maintenant les bases françaises dans la région, en particulier, au Niger et au Tchad, afin de faire barrage à l’expansion de l’influence de la Russie et de la Chine comme cela fût le cas en République centrafricaine après que Paris eut mis fin à l’opération « Sangaris ».
    Punir le Mali et tenter d’impliquer l’Algérie
    L’attention focalisée par la France sur le retrait du Nord du Mali uniquement vise essentiellement à punir le chef des putschistes, le colonel Assimi Goïta, qui avait renversé le Président intérimaire proche de Paris, Bah N’daw, malgré l’échec de l’armée malienne à faire face aux groupes terroristes disséminés dans le pays.
    De plus, la fermeture des bases militaires françaises dans les foyers de tension les plus chauds place, d’un point de vue sécuritaire, l’armée malienne face à une épreuve délicate et lui fait assumer des charges supplémentaires, ce qui pousserait la Direction de ce pays à retourner, contrainte, dans le giron français, espérant ainsi obtenir l’appui militaire et financier de l’Hexagone.
    Les régions de Kidal et de Tessalit, proches des frontières algériennes, ainsi que la cité ancestrale des Touareg, Tombouctou, souffrent d’une marginalisation par rapport aux villes du sud du pays, desquelles elles sont séparées par le fleuve du Niger, qui constitue une barrière naturelle.
    Le Nord du Mali a connu, au cours des décennies écoulées, une série de rébellions, durant lesquelles l’Algérie a joué un rôle central pour calmer la situation, via les négociations, dont les dernières en date avaient été couronnées par les Accords d’Alger signés en 2015 sous parrainage du pays maghrébin, entre les groupes armés touaregs et le gouvernement de Bamako. Cependant, ces Accords n’ont pas été respectés jusqu’à présent par la partie gouvernementale, ce qui menace de voir ces Accords s’effondrer.
    Le retrait français du nord du Mali pourrait aboutir à nouveau à un soulèvement des Touaregs et des Azawad et à la mise en échec des Accords de paix d’Alger.
    Rappelons que l’armée malienne a, de tout temps, fait face à des difficultés pour contrer les rébellions des Touaregs, compte tenu de ses capacités limitées ainsi que de la vaste région dans laquelle se déroulent les combats, parallèlement à une densité de population peu élevée et à une fine connaissance par les rebelles des sentiers ardus de la zone.
    Toutefois, les groupes armés terroristes pourraient se liguer sous la bannière du groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) sous le commandement de Iyad Ag Ghali, pour exploiter le retrait français et la faiblesse de l’armée malienne, ainsi que la reprise de la rébellion des Touaregs pour dominer à nouveau le nord du Mali, comme cela fut le cas en 2012.
    Cette situation pourrait amener l’Algérie, qui dispose de la plus forte armée dans la région du Sahel, à intervenir militairement pour empêcher l’établissement d’un émirat terroriste à ses frontières sud, selon le scénario préféré par Paris, qui ne veut pas aller de l’avant sur la voie d’une guerre ouverte contre le terrorisme en combattant au nom des pays de la région, comme cela avait été le cas pour les Etats-Unis d’Amérique qui mènent le combat en Afghanistan, à la place de Russie, de l’Iran et de la Chine.
    Le magazine « Jeune Afrique » a lancé un ballon d’essai à travers lequel il a prétendu que le chef d’Etat-major de l’armée algérienne, Saïd Chengriha, s’était rendu secrètement à Paris pour discuter de la crise du Sahel africain, ce qui a été formellement démenti par le ministère algérien de la Défense qui a qualifié cette information de « pures allégations ».
    L’armée algérienne avait mené une guerre féroce et acharnée contre les groupes armés durant la décennie des années 1990 du siècle dernier, une guerre qui n’a pu être remportée que par le truchement de la réconciliation nationale. Ainsi, l’Algérie saisit pertinemment que la guerre contre le terrorisme dans la région du Sahel ne peut être gagnée par la force militaire.
    Même après le kidnapping de ses diplomates dans la ville de Gao, dans le nord du Mali, en 2012, et l’attaque contre les installations pétrochimiques dans le sud-est de Tigentourine, à partir du nord du Mali en 2013, l’Algérie n’a pas dépêché ses unités dans la région, prétextant à l’époque que sa Constitution interdit à l’armée de combattre en dehors des frontières du pays.
    Toutefois, ce prétexte n’a plus lieu d’être depuis l’amendement par voie référendaire de la Constitution algérienne en 2020.
    En dépit de cette nouvelle configuration, l’armée algérienne demeure prudente pour éviter tout enlisement dans une guerre qui pourrait épuiser ses capacités, d’autant plus qu’une tension palpable est présente aussi au niveau de ses frontières est et ouest.
    De leur côté, les Français s’emploient à impliquer l’Algérie dans ce combat, dans la mesure où le retrait de ce combat créerait une vacance qui doit être comblée par l’une des parties.
    Le site de la chaîne d’information « France 24 » a rapporté, en citant une source militaire française : « Nous devons discuter de nos mouvements dans le nord du Mali avec la Mission des Nations unies dans ce pays (MINUSMA) et avec les Algériens qui sont concernés directement en tant que pays voisin ».
    La ministre française des Armées, Florence Parly, et son homologue américain, Lloyd Austin, ont signé, vendredi dernier, à Washington, une nouvelle feuille de route de coopération entre les forces spéciales des deux pays, ce qui pourrait présager de la possibilité de davantage d’implication de l’armée américaine dans les combats opérationnels contre les groupes armés au Sahel aux côtés de la force européenne « TaKuba ».
    La région du Sahel sera confrontée à de profonds tiraillements politiques et sécuritaires au cours de la prochaine étape, et pourra voir l’intervention de plusieurs acteurs régionaux et internationaux, ce qui aboutirait à contenir les opérations ou l’extension des groupes armés vers la région du Golfe de la Guinée, riche en pétrole et en gaz.
    Agence Anadolou, 14/07/2021
    Etiquettes : France, Mali, Sahel, Barkhane, Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Fasi, Algérie, Takuba,