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  • Un scandale qui n’en finit pas : nouvel épisode dans la saga du Marocgate

    Etiquettes : scandale, Marocgate, Maroc, Qatargate, corruption, parlement européen, Belgique, communauté marocaine,

    Une contribution de Mohsen Abdelmoumen – Le scandale du Marocgate n’en finit pas de rebondir en Belgique. Pour ne pas égratigner la communauté marocaine établie au Plat Pays, la presse mainstream belge s’entête à faire ses titres en parlant du «Qatargate», alors que l’on sait très bien que le Qatar n’a joué qu’un tout petit rôle dans ce scandale retentissant qui a secoué le Parlement européen et qui l’a discrédité à jamais. Devant le tremblement de terre occasionné par l’arrestation des différents protagonistes de cette énorme affaire de corruption, la plupart étant des eurodéputés, des résolutions avaient été prises au niveau du Parlement européen mais aucune d’entre elles n’a jamais été mise en œuvre, que ce soit l’obligation pour les lobbyistes de s’enregistrer au registre de transparence ou encore l’interdiction d’accès au Parlement pour les envoyés du Qatar ou du Maroc. Les lobbyistes marocains continuent donc à fréquenter les lieux sans l’ombre d’un contrôle, et la présidente Roberta Metsola et les eurodéputés continuent à faire leurs petites affaires comme si de rien n’était. Cela s’appelle la «démocratie» à l’occidentale.

    Quant à l’appellation «Qatargate» serinée par la presse, rappelons que le Qatar a su exploiter les réseaux marocains préexistants pour ses propres intérêts à l’occasion de la préparation de la Coupe du monde de football en 2022. D’ailleurs, selon les aveux du «repenti» Pier Antonio Panzeri, le Maroc était là bien avant le Qatar dans cette vaste organisation d’ingérence au Parlement européen, avec des milliers d’euros distribués en cash et de nombreux cadeaux, tels des voyages au Maroc dont ont profité tous les personnages impliqués dans ce que, nous, nous appelons à juste titre le «Marocgate».

    Madame «Droits de l’Homme» : innocente avec conviction

    Parmi ceux qui ont profité des fameux voyages, citons Madame «Droits de l’Homme», l’eurodéputée belge du parti socialiste Marie Arena, grande «amie» du repenti Panzeri, qui a enfin été auditionnée par les enquêteurs le 9 février dernier en tant que suspecte. On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi il a fallu si longtemps à la justice pour entendre Arena, si ce n’est parce qu’elle a bénéficié d’appuis politiques très lourds. Pour rappel, le domicile de Marie Arena ainsi que celui de son fils, qui habite l’appartement voisin, avaient été perquisitionnés le 19 juillet 2023, perquisition au cours de laquelle les policiers avaient trouvé chez le fils d’Arena, Ugo Lemaire, la somme de 280 000 euros en cash disséminés un peu partout, y compris sur le balcon, des traceurs GPS, de la drogue (hachich et poudre blanche) et une balance de précision, ainsi que plusieurs véhicules. Or, on apprend qu’avant de s’activer chez le fils prodigue avec les résultats que l’on sait, le chien renifleur a sauté sur la table de nuit de la chambre d’Arena, où il a permis de découvrir un carnet rouge contenant une liasse de billets de banque entourés d’un élastique pour un total de 1 250 euros cash. Une balise GPS a également été retrouvée dans la chambre. Mais bien sûr, comme à son habitude, Marie Arena clame son innocence avec conviction. Chacun sait qu’il n’y a rien d’anormal de dormir avec une liasse de billets entourés d’un élastique sur sa table de nuit et avec une balise GPS. Tout le monde le fait, voyons.

    Dans son carnet rouge, sorte de journal intime saisi lui aussi, Arena dit avoir été trahie et salie par son «ami» Antonio Panzeri, qu’elle s’est retrouvée, pauvre biche innocente, au centre d’une toile invisible que les autres ont tissée et qu’«aucun de ses actes n’est reprochable». Et d’ajouter qu’entre elle et Panzeri, «c’était bien plus qu’une love affair, c’était une amitié basée sur la bienveillance et la disponibilité dans les moments difficiles qu’ils avaient traversés ces cinq dernières années». Madame Panzeri doit apprécier, à moins que les enveloppes bien remplies de l’ambassadeur marocain Atmoun aient amplement consolé ses déboires conjugaux.

    Concernant le fils d’Arena, Ugo Lemaire, on apprend que lors de la perquisition, les enquêteurs ont découvert une carte d’identité établie au nom d’un certain Frédéric H., ressortissant français, avec la photo du fils d’Arena. Cette carte avait été signalée volée. Selon les enquêteurs, cette carte aurait bien été trafiquée par Ugo Lemaire qui y aurait apposé sa photo à la place de celle du propriétaire légitime de la carte d’identité, Frédéric H. En outre, l’analyse de l’Iphone d’Ugo Lemaire retrouvé lors de la perquisition établit, d’après les photos et vidéos visualisées, que le fils d’Arena serait l’intermédiaire d’un trafic de cannabis entre l’Espagne et la Belgique, en provenance du Maroc où il a été invité à plusieurs reprises. Ses communications sur un réseau de chat se faisaient au nom de Frédéric H. En outre, les deux voitures retrouvées lors de la perquisition sont immatriculées en Espagne et font déjà l’objet d’une enquête pour trafic de stupéfiants. On se demande aussi pourquoi cet individu qui a invoqué son droit au silence lors de son audition n’a pas été arrêté, alors que les faits démontrent qu’il est impliqué dans un vaste trafic de stupéfiants. Jouirait-il de la même protection que sa mère ?

    Autre fait d’importance, le 3 mai 2023, l’inspecteur en chef de l’enquête sur le Marocgate a été enregistré à son insu par Francesco Giorgi, un autre inculpé qui a été quelques semaines en prison et qui était l’assistant de Panzeri et le compagnon de l’ex-vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili. L’enregistrement de l’entretien entre Giorgi et l’inspecteur principal de l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) de la Police judiciaire fédérale (PJF) a été publié dans la presse fin janvier dernier et a soulevé un véritable tollé ainsi que la réprobation des avocats des différents inculpés qui mettent en doute l’impartialité des enquêteurs. Cet inspecteur affirme que Panzeri ment, et que personne ne le croit, et que le statut de repenti pourrait être annulé selon les preuves de ses divers mensonges. Quant à la justice, le policier dit ne pas y croire et qu’il faut être fou pour y croire, car les juges sont nommés par décision politique. Il ajoute également qu’il ne croit ni au monde politique, ni à l’Union européenne, ni aux fonctionnaires européens. Il ne croit qu’à une chose : le travail des enquêteurs qui recherchent la vérité. L’enregistrement audio se trouve à la suite de l’article.

    Espionnage, corruption, empoisonnement

    Cerise sur la baklawa marocaine, un inspecteur principal belge qui enquête sur le Marocgate a porté plainte pour tentative d’assassinat. En effet, un soir de janvier 2024, il s’était rendu avec deux collègues au café Le Bar des Amis, au centre de Bruxelles, où ils se sont fait remarquer pour leur comportement agressif envers certains clients. La police a dû intervenir et l’inspecteur a été embarqué au commissariat où on l’a placé pour la nuit en cellule de dégrisement. Or, il s’avère qu’il a dû être envoyé à l’hôpital tôt le lendemain matin où les médecins ont découvert qu’il souffrait d’une hémorragie interne. Lors de l’analyse de sang, les médecins ont découvert qu’il avait reçu une dose massive d’amphétamines, bien plus que ce qui est habituellement ingéré dans le cadre d’une prise «festive». De plus, l’inspecteur est connu pour son intégrité et son abstinence en matière de stupéfiants. Ses deux collègues présentaient également des signes plus légers d’overdose d’amphétamines. L’inspecteur a pu être soigné à temps mais a dû rester hospitalisé quelques jours et a porté plainte contre X pour tentative d’empoisonnement.

    Il apparaît, selon certaines de nos sources, que cette méthode d’empoisonnement à l’amphétamine est utilisée par les services de renseignement marocains qui l’emploient pour décrédibiliser les personnes visées en portant atteinte à leur intégrité. Il est clair que cet inspecteur avait le tort d’enquêter sur le Marocgate et que les sbires de la DGED d’El Mansouri ont voulu détruire son intégrité d’enquêteur. Combien d’agents El Mansouri a-t-il mobilisé pour faire cette opération d’empoisonnement en plein Bruxelles contre des enquêteurs de premier plan dans le cadre du Marocgate ? Ce qui vient de se passer avec l’empoisonnement de l’inspecteur principal chargé de l’enquête du Marocgate vient s’ajouter à la série de crimes que livre l’entité voyou du Maroc en territoire belge : espionnage, corruption, empoisonnement… Sans parler des pressions exercées sur le juge Michel Claise dont le fils a été débauché par les services marocains qui ont utilisé pour ce faire le fils de Marie Arena, Ugo Lemaire.

    Par ailleurs, le Makhzen marocain aux abois n’arrête pas de s’attaquer à l’Algérie et à sa grande armée dans un désespoir illimité, sachant que l’Algérie est en train de montrer au monde son humanisme à travers son engagement diplomatique exemplaire à défendre les causes justes palestinienne et sahraouie, et les pas de géant qu’elle accomplit tous les jours afin d’offrir un avenir meilleur à ses dignes enfants. Le Makhzen marocain dans sa faillite et sa détresse totales se livre sans aucune gêne au vol du patrimoine culinaire et culturel algérien. Quand on n’a pas d’histoire, on la vole à ses voisins. Le Marocgate dont on continue à suivre les rebondissements montre au monde entier le visage hideux de l’entité voyou du Maroc, vassal des Occidentaux et de l’entité sioniste d’Israël. Le Makhzen et ses mercenaires ont beau mentir comme des arracheurs de dents et nier la vérité, les faits sont là pour les désigner comme les principaux coupables dans cette vaste affaire du Marocgate qui n’en finit pas de faire des vagues.

    M. A.

    Source : Algérie Patriotique, 09/03/2024

    #Marocgate #Maroc #Qatargate #ParlementEuropéen #corruption #MarieArena

  • Belgo-marroquíes bajo presión de la DGED

    Etiquettes : Belgique, Maroc, communauté marocaine, services secrets, DGED, lobbying,

    3 mujeres belgo-marroquíes alertan a las autoridades belgas: « Agentes marroquíes activos en Bélgica nos presionan ».
    Mujeres belga-marroquíes intentan alertar a los servicios belgas.

    Gilbert Dupont

    Son belgas de origen marroquí. Las conocimos en Bruselas. Una de ellas hace carrera en la función pública. Todas desean permanecer en el anonimato. Han creado asociaciones que dirigen en sus barrios. De este modo, representan a la comunidad belgo-marroquí, dentro de la cual tienen peso.

    Evidentemente, esto es lo que atrae la atención de ciertos servicios -no especifican cuáles- que pretenden, según ellos, monopolizarlos, vigilarlos y controlarlos.

    La palabra « espías » aparece en las conversaciones. Están preocupadas, y ése es el motivo de la reunión: aclarar y alertar. Estas presidentas de asociaciones no reniegan de sus raíces y declaran que quieren seguir siendo fieles a Marruecos, pero se niegan a que ciertas personas intenten monopolizarlas y desviar las organizaciones sin ánimo de lucro que dirigen hacia otros objetivos e intereses. « Tenemos orígenes marroquíes, pero no estamos al servicio de Marruecos. En Bélgica, estamos al servicio de la comunidad belgo-marroquí. Estamos alertados por el hecho de que individuos y agentes persiguen objetivos que representan una amenaza para la seguridad y la estabilidad (de la comunidad belgo-marroquí). « 

    Este es su mensaje: « Cuando eres alguien que cuenta en la comunidad, te conviertes en un objetivo. Los « agentes » quieren obligarte a estar de acuerdo con ellos y con su ideología y a conseguir sus objetivos. Tienes que trabajar para ellos: o colaboras, o te destrozan. Nos presionan ».

    Representan a asociaciones de solidaridad multicultural activas en diversos ámbitos de la vida social, educativa y religiosa. « Nos enfrentamos a presiones, intimidaciones, chantajes e incluso amenazas.

    « Malos marroquíes

    Identificaron a tres mujeres. Una de ellas trabajaba hasta hace poco en el Consulado General de Marruecos en Bruselas, del que fue despedida, según supieron, tras sospechas de « malas prácticas ».

    « Una de las prácticas consiste en amenazar: ‘O colaboras como queremos, o te destrozamos difamando tu imagen en la comunidad, en los barrios, en las redes sociales y en las asociaciones’.

    La difamación es una técnica: desacreditar difundiendo el rumor de que son malos marroquíes y desleales a Marruecos por apoyar posturas sobre un tema determinado contrarias a los intereses marroquíes. « Somos independientes. Desde hace algún tiempo, no es fácil resistirles. Nos presionan y amenazan con obligarnos a caminar recto. Si retrocedemos, buscan desacreditarnos y aislarnos en nuestra comunidad. Hoy en día, haber nacido en Bélgica o en Marruecos es irrelevante. No renegamos de nuestros padres, de nuestros orígenes o de Marruecos, pero nuestra vida está en Bélgica y, a través de las asociaciones que representamos, trabajamos para la comunidad belgo-marroquí. No estamos al servicio de Marruecos, eso es muy diferente ».

    Llamamiento

    Insisten una y otra vez en permanecer en el anonimato. « Es una cuestión de seguridad », dicen. « Hay gente peligrosa que puede llegar muy lejos. Nos vigilan y, a través de nosotros, es a la comunidad a la que quieren poner bajo control y dependencia. Pedimos a los servicios belgas que estén vigilantes, que hagan lo necesario para acabar con esto ».

    Fuente : La DH, 17/10/2023

    #Bélgica #Marruecos #Servicios_secretos #DGED #Comunidad_marroquí

  • Interview de Mourad Boucif, cinéaste marocain de Belgique

    Etiquettes : Mourad Boucif, Maroc, Belgique, cinéma,

    “Il faut galérer pour trouver un travail en dehors du nettoyage et du chauffeur de bus”

    La Gazette du Maroc : Comment évaluez-vous l’intégration des immigrés marocains en Belgique ?

    Mourad Boucif : L’intégration des immigrés se porte beaucoup mieux par rapport à il y a quelques années. Aujourd’hui la Belgique tout entière est consciente que les personnes issues de l’immigration sont des citoyens belges et resteront définitivement sur le territoire. (La majorité d’entre eux est née en Belgique et a la nationalité belge). Le mythe du retour n’existe plus. L’implication de la communauté marocaine à travers les différentes institutions belges a joué un rôle crucial pour la cohabitation avec la population belge de souche.

    Vous avez filmé le gouffre entre les communautés dans “Au-delà de Gibraltar”, comment voyez-vous l’avenir des communautés en Belgique ?

    Je suis optimiste quand à l’avenir des différentes communautés qui vivent en Belgique. Il y a 40 ans jour pour jour, date de la première vague d’immigration en provenance du Maroc, on n’aurait jamais espéré retrouver une personne d’origine marocaine dans un cabinet ministériel ou dans une administration communale (mairie). Aujourd’hui nous avons trois ministres issus de l’immigration dont une d’origine marocaine (Mme Fadila Lannaan, ministre de la Culture, de la Jeunesse et de l’Audio-visuel). Petit à petit le brassage se fait et le mélange implique inévitablement la rencontre “de l’autre”, même pour les plus “conservateurs” ou les plus “récalcitrants”.

    LIRE AUSSI : Belgique : L’ambassadeur du Maroc accusé d’ingérence politique ?

    Les Marocains se plaignent beaucoup du racisme en Belgique. Quelle est sa nature, quelles sont ses manifestations et est-ce que vous, en tant que cinéaste, vous l’avez vécu au quotidien ?

    Il est clair que toute personne étrangère vivant en Belgique a son lot de situations de discrimination et de racisme. Personnellement, je n’ai pas été épargné. Ayant arrêté mes études trop tôt et n’ayant pas de diplôme, j’ai dû galérer pour trouver un travail en dehors “du nettoyage” et “de chauffeur de bus”.. Sans vouloir dénigrer ces professions, avec tout le respect que j’ai pour ceux qui les font, je souhaitais simplement à ce moment trouver un emploi où je pouvais m’exprimer réellement, avoir des responsabilités…

    Pour cela j’ai compris qu’il me fallait reprendre les études, car on n’était pas prêt à me donner cette chance. J’ai entrepris des études d’éducateur spécialisé pendant trois ans et j’ai décroché mon diplôme. C’est de cette façon que je suis entré dans le social. Malheureusement, nos hommes politiques et les médias n’ont pas aidé à une meilleure imprégnation des différentes communautés vivant sur le territoire. A plusieurs reprises, des hommes politiques de partis traditionnels ont eu tendance à exprimer des propos très durs vis -à-vis des étrangers.

    Les médias ne sont pas épargnés par ce type de dérapages. Et tout cela dans la plus grande normalité.

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    Il n’y a pas longtemps une sénatrice d’un grand parti au pouvoir annonçait publiquement avec force que “le voile de la femme musulmane était une soumission vis-à-vis de l’homme et une infériorité acceptée de la part de ce dernier”. Cette déclaration publique est passée “comme une lettre à la poste” sans aucune réaction des responsables politiques. Ces personnes ayant une grande responsabilité devraient être plus vigilantes et surtout faire attention aux signes qu’elles donnent à la population, que ce soit aux autochtones ou aux allochtones (Belges de souche ou aux personnes issues de l’immigration). Nous devons tous être très méfiants devant ce type de discours surtout dans cette période très sensible que nous traversons.

    Le terrorisme a menacé et menace toujours la Belgique comme toute l’Europe, comment voit-on le rôle joué par les Marocains dans les filières terroristes ?

    Malheureusement, l’implication de ces personnes d’origine marocaine n’aide pas à la cohabitation entre les différentes composantes de notre société. Les amalgames sont plus présents et renforcent les préjugés à l’égard de l’autre. Ce type d’événement vient parasiter les relations qui se créent. Les répercussions négatives sont assez importantes. Auparavant, les crises internationales avaient un léger impact en Europe. Aujourd’hui, les pays européens sont directement concernés et nous ressentons quotidiennement des réactions de repli et de rejet. Ce qui implique les mêmes schémas vis-à-vis des victimes. Heureusement, un énorme travail associatif se réalise sur le terrain et essaie de limiter les dégâts. Mais la route est encore longue, Incha Allah…

    Quel rôle peut jouer l’artiste marocain en Belgique pour donner des alternatives d’approches face aux clichés et aux clivages culturels ?

    Il est clair que nous, les artistes, avons un champ d’action et des cartes en main.

    L’artiste, par définition, est une personne qui s’intéresse et qui s’ouvre sur le monde, afin de le reproduire et de l’immortaliser à travers ses oeuvres. Les enjeux de ce type de travail peuvent avoir de grandes répercussions au sein de l’opinion publique. Je suis convaincu que les artistes peuvent réussir là où les politiciens ont peut-être échoué.
    J’ai travaillé plus d’une douzaine d’années dans le social, j’essaie encore aujourd’hui d’être le plus engagé possible, mais j’ai compris un jour qu’il me fallait d’autres outils, d’autres moyens beaucoup plus efficaces. J’ai compris que dans un système inégalitaire le travail social sera inégalitaire. C’est pour cette raison que je suis devenu cinéaste.

    Quelle image se fait-on en Belgique aujourd’hui des Marocains ?

    Le Maroc et la Belgique ont toujours eu de bonnes relations tant au niveau de la population que de nos gouvernants. Même si les événements tragiques que nous traversons n’aident pas réellement à une meilleure cohabitation. L’image de l’étranger est en train
    de changer progressivement. Aujourd’hui nous pouvons voir des personnes d’origine marocaine un peu partout “dans notre paysage”.

    Nous avons des ministres, des journalistes qui présentent les infos, des ingénieurs dans de grandes entreprises, des metteurs en scène, des comédiens, des cinéastes… Nous sommes le premier pays européen à avoir des ministres d’origine marocaine, congolaise et turque.

    Quels sont vos projets de cinéma pour l’avenir ?

    Actuellement, je prépare un deuxième long-métrage. Celui-ci aura pour thème la participation des Marocains au sein des troupes françaises lors de la seconde guerre mondiale. Ce projet qui a des allures de fresque historique est surtout une réflexion sur nos certitudes, sur la pensée unique…

    C’est “la rencontre de l’autre” qui m’intéresse énormément. Tant que l’on ne réalisera pas que “l’autre” est une chance, un patrimoine de l’humanité, la communauté des hommes n’avancera pas !

    Abdelhak NAJIB

    La Gazette du Maroc

    #Maroc #Belgique #Mourad_Boucif #Cinéma

  • Quelle commémoration pour les 60 ans des accords de main d’œuvre entre la Belgique et le Maroc en 2024 ?

    Etiquettes : Maroc, Belgique, main œuvre, immigration,

    Le 17 février 2024, il y aura 60 ans que la Belgique et le Maroc ont signé́ une convention bilatérale de recrutement de main d’œuvre. Cet accord a fait l’objet d’une commémoration en bonne et due forme à l’occasion de son quarantième puis de son cinquantième anniversaire en 2004 et 2014 respectivement. Compte-tenu de l’intensité́ des liens économiques, culturels et humains qui unissent les deux pays, il parait assez naturel que l’opération soit renouvelée en 2024 pour le soixantième.

    Toutefois, il reste utile de s’interroger sur les motivations profondes d’un tel travail mémoriel et de revenir un instant sur les raisons pour lesquelles cet accord a pris une importance symbolique toute particulière dans les relations belgo-marocaines. Il faut peut-être tout d’abord rappeler que ce texte fut à peine commenté et médiatisé au moment de sa signature. Sa portée et sa vocation historiques échappaient probablement aussi en grande partie aux signataires qui en ont bouclé la négociation en quelques jours à peine. Le contenu de la convention, en réalité peu novateur car semblable en bien des points aux autres accords de même type signés par la Belgique à l’époque, ne sera connu du grand public que treize ans plus tard, au moment de sa publication – fort tardive – au journal officiel, le Moniteur belge.

    Avant 2004, l’accord du 17 février 1964 n’avait d’ailleurs fait l’objet d’aucune attention mémorielle particulière. N’ayant ni le lustre ni l’ambition du Traité d’amitié du 4 janvier 1862 entre la Belgique du Roi Léopold Ier et le Maroc du Sultan Mohammed IV pour prendre ce seul exemple, l’accord de 1964 réunissait en réalité toutes les qualités pour connaître un destin de note de bas de page dans le long chapitre des relations entre la Belgique et le Maroc. Mais les choses vont prendre une toute autre tournure en 2004. Probablement inspirés par la commémoration des 50 ans de l’accord belgo-italien de 1946, un collectif de jeunes citoyens Belges d’origine marocaine se met en tête de reproduire l’exercice et de donner la place symbolique qu’elle mérite à la trajectoire de leurs parents en faisant revivre sur la place publique cet accord oublié.

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    La commémoration des 40 ans avait pour objectif conscient de redéfinir les termes du débat. Il s’agissait de rappeler que l’immigration marocaine en Belgique doit se concevoir comme une histoire de travailleurs, qui est aussi celle de leurs épouses et de leurs enfants. Il s’agissait avant tout de la réinscrire dans l’histoire sociale de la Belgique d’après-guerre. En d’autres mots, l’objectif était de résister autant que possible au framingproduit par le tournant du 11 septembre 2001 qui a conduit à réduire la complexité de ces parcours d’immigration de travail en provenance du Sud et de l’Est de la Méditerranée à une seule matrice : celle de minorités musulmanes prétendument inassimilées prises dans un clash des civilisations. La commémoration des 50 ans a amplifié cette perspective de reprise en main du narratif. En associant la commémoration des 50 ans au slogan « C’est du Belge », l’accent était mis à la fois sur l’ancrage local mais également sur la multiplicité des succès des Belgo-marocains et la diversité de leurs contributions au rayonnement de la Belgique.

    Un travail de mémoire

    Forts de ces rappels, comment faut-il appréhender la commémoration des 60 ans qui s’annonce en 2024 ? Sachant que le contexte d’aujourd’hui n’est plus celui de 2004 ni celui de 2014, quelle devrait être la philosophie générale d’une commémoration en phase avec les défis de son temps ? Nous lançons ici quelques propositions pour ouvrir le débat dans une perspective à la fois de continuité par rapport aux commémorations antérieures mais aussi dans une approche de changement avec l’idée d’un événement avec une forte orientation prospective.

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    Une première proposition pourrait certainement faire l’objet d’un large consensus assez rapidement. Elle consiste à rappeler qu’il devrait toujours s’agir d’une commémoration et non d’une célébration de l’accord de 1964. Contrairement à certains raccourcis trop rapidement empruntés, il ne devrait y avoir aucune ambigüité sur l’idée qu’il n’y a rien à célébrer, et encore moins à fêter, dans cet accord de main d’œuvre. L’accord de 1964 est tout au mieux un prétexte pour mener à bien un travail d’hommage, de rétrospective et de mémoire.

    Deuxièmement, la commémoration devrait avoir une ambition multi-thématique. La dimension artistique et culturelle a, de façon très naturelle, dominé les autres en 2004 et 2014 et joué un rôle prépondérant. Toutefois, le vécu des Belgo-marocains a évolué au point qu’il est indispensable aujourd’hui de jeter les projecteurs sur les évolutions sur d’autres terrains au premier rang desquels le champ économique et social, le champ scientifique, sportif sans oublier les pratiques citoyennes qui pourraient donner une assise populaire à l’événement.

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    Initiée par des Belges d’origine marocaine, les commémorations précédentes se voulaient délibérément centrées sur la Belgique. Les parties marocaines ont été relativement peu associées. Or, il existe aujourd’hui entre les deux pays une société civile à la fois dense et composite qui ne se limite pas aux seuls descendants des travailleurs marocains résidant en Belgique. Une importante communauté de Belges s’est développée au Maroc et on dénombre des migrants de retour de plus en plus nombreux (Marocains de Belgique de retour au Maroc mais aussi dans une moindre mesure Belges du Maroc de retour en Belgique). Au-delà de ces groupes, il y a aussi beaucoup de « Belges de Belgique » et de « Marocains du Maroc » qui se sentent concernés par le rapprochement entre les deux pays. On ne compte plus aujourd’hui les initiatives de coopération décentralisées entre universités, syndicats, associations, centres culturels, maisons de jeunes, etc. Ce constat ouvre sur une troisième proposition qui vise à élargir cette commémoration pour qu’elle soit plus en phase avec cette diversité des parcours et éviter toute forme de nombrilisme communautaire. Il s’agit ici de se projeter dans une dynamique réellement multi-acteurs en ce sens que la commémoration donnerait la parole à toutes les parties prenantes intéressées et s’organiserait concrètement tant en Belgique qu’au Maroc.

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    #Belgique #Maroc #Immigration

  • En Belgique, des étudiants condamnés à mort par bizutage sont condamnés à des amendes et à des services

    Etiquettes : Belgique, étudiants, bizutage, Sanda Dia, Université catholique de Louvain,

    Sanda Dia, un étudiant noir de 20 ans de l’Université catholique de Louvain, est décédé en 2018 après que des membres d’une fraternité d’élite l’ont forcé à boire de l’huile de poisson, à avaler du poisson rouge et à se tenir debout dans une tranchée remplie de glace.

    Dix-huit étudiants qui ont soumis un jeune homme noir à un rituel de bizutage notoire de fraternité dans une prestigieuse université en Belgique, entraînant sa mort et déclenchant un débat national sur le racisme, ont été reconnus coupables d’homicide involontaire vendredi et condamnés à payer des amendes et à effectuer des travaux d’intérêt général.

    Sanda Dia, une étudiante de 20 ans de l’Université catholique de Louvain, maintenant connue sous le nom de KU Leuven, est décédée d’une défaillance de plusieurs organes en décembre 2018. Il avait été forcé, aux côtés de deux autres promesses de fraternité, de boire de l’alcool excessivement, de boire de l’huile de poisson jusqu’à ce qu’il vomit, d’avaler des poissons rouges vivants et de rester dehors dans une tranchée remplie de glace.

    La décision rendue vendredi par la Cour d’appel d’Anvers semblait mettre fin à une affaire qui avait fait son chemin dans le système judiciaire belge pendant cinq ans. Le tribunal a déclaré les 18 étudiants coupables d’homicide involontaire et de traitement dégradant, mais les a acquittés des chefs d’accusation qui comprenaient la négligence coupable et l’administration d’une substance nocive causant la mort ou la maladie.

    Les étudiants – tous membres de la fraternité Reuzegom, qui attire traditionnellement des descendants de l’élite du pays – ont été condamnés chacun à effectuer 200 à 300 heures de travaux d’intérêt général et à payer des amendes de 400 euros, soit environ 430 dollars.

    Les étudiants, qui n’ont jamais été nommés en public, paieront également des dommages et intérêts au père, au frère et à la belle-mère de M. Dia, qui recevront des totaux de 15 000 euros, 8 000 euros et 6 000 euros, soit environ 16 000 dollars, 8 500 dollars et 6 400 dollars. Les étudiants verseront également à la mère de M. Dia le montant qu’elle a demandé en dommages-intérêts: 1 euro.

    Les avocats des étudiants ont maintenu que la mort de M. Dia était un cas tragique de bizutage qui a mal tourné, et les familles des étudiants se sont battues pour garder la condamnation hors de leur casier judiciaire.

    L’un de leurs avocats, John Maes, a salué vendredi la décision comme « équilibrée et bien motivée », selon Belga, une agence de presse belge.

    Dans des commentaires à la presse belge, un avocat de la famille Dia, Sven Mary, a exprimé sa déception face au verdict.

    « Il est difficile pour la famille d’entendre que personne n’a été reconnu coupable de négligence coupable ou d’administration de l’huile de poisson », a déclaré M. Mary.

    Mais il a laissé entendre qu’il ne conseillerait pas à la famille de faire appel de la décision : « Devrais-je recommander cela à ces personnes ? Je ne sais pas si je leur rendrais service.

    Parce que les étudiants impliqués n’ont pas parlé publiquement de l’affaire, a-t-il ajouté, la famille ne saurait pas exactement ce qui s’était passé avant la mort de M. Dia.

    « En fin de compte, nous n’avons pas obtenu de réponse à cause du silence que les garçons ont maintenu », a-t-il déclaré. « Nous ne le saurons jamais. C’est difficile à gérer pour la famille.

    Après la mort de M. Dia, les médias locaux ont découvert des détails sur la fraternité, dont les membres comprenaient des fils de juges, des chefs d’entreprise et des politiciens, ce qui a provoqué la colère de nombreux Belges.

    À une autre occasion, par exemple, des membres de la fraternité ont utilisé une insulte raciale en ordonnant à M. Dia de nettoyer après une fête. Une photo a également fait surface prétendant montrer un membre de la fraternité portant des robes du Ku Klux Klan. Un discours de fraternité faisait référence à « notre bon ami allemand, Hitler », et une vidéo montrait des membres chantant une chanson raciste sur l’histoire coloniale brutale des Belges en République démocratique du Congo.

    Des messages WhatsApp supprimés, récupérés par la police, montraient des membres de la fraternité essayant de brouiller les pistes après la mort.

    « Ce n’était pas un accident », a déclaré le frère de M. Dia, Seydou De Vel, dans une interview en 2020.

    « Ils pensaient: » C’est juste un homme noir, nous sommes puissants et rien ne peut nous arriver « , a déclaré son père, Ousmane Dia, dans une interview à l’époque.

    L’affaire a incité de nombreuses personnes de la communauté néerlandophone de Flandre à faire face à des questions de longue date sur le racisme endémique, d’autant plus que des détails ont émergé sur la fraternité parallèlement à une prise en compte tardive de l’histoire de la Belgique au Congo et à la propagation des manifestations Black Lives Matter dans le monde entier.

    M. Maes a semblé faire allusion à ces débats plus larges, affirmant vendredi que la cour s’était élevée « au-dessus du langage de guerre de ces dernières années ».

    D’autres ont exprimé leur indignation face au verdict. « Dix-huit personnes ont humilié et torturé Sanda Dia en 2018. Personne n’est intervenu avant qu’il ne soit trop tard », a écrit Kenny Van Minsel, qui était un dirigeant du corps étudiant de la KU Leuven lorsque M. Dia est décédé, en néerlandais sur Twitter. « Peines, amendes et aucune mention de négligence coupable. C’est au-delà de la folie.

    Après la mort de M. Dia, la fraternité a été dissoute, mais certains ont accusé l’université d’être lente à prendre des mesures disciplinaires contre les étudiants.

    Après une enquête initiale en 2019, les étudiants impliqués ont reçu l’ordre d’effectuer des travaux d’intérêt général et d’écrire un article sur l’histoire du bizutage. L’année suivante, la KU Leuven a annoncé qu’elle avait ouvert une nouvelle enquête après avoir eu accès au dossier pénal de l’affaire.

    En 2021, l’école a annoncé des « sanctions disciplinaires finales » contre les sept étudiants qui étaient toujours inscrits à l’université, les expulsant et leur interdisant de se réinscrire pendant un certain nombre d’années ou, dans certains cas, jamais.

    Une correction a été apportée le 

    26 mai 2023  : 

    une version antérieure de cet article a mal décrit le devoir donné aux étudiants impliqués dans le bizutage après la mort de M. Dia. Les étudiants ont reçu l’ordre d’écrire un article sur l’histoire du bizutage, pas sur le racisme.

    The New York Times, 26 mai 2023

    #Belgique #Bizutage

  • Mission économique belge au Sénégal

    Mission économique belge au Sénégal

    Topics : Belgique, Sénégal, mission économique, Princesse Astrid,

    Son Altesse Royale la Princesse Astrid présidera la première mission économique belge au Sénégal du 21 au 25 mai 2023, en représentation de Sa Majesté le Roi. La délégation belge se rendra à Dakar, Diamniadio et la région de Fatick-Mbellacadiao. La Princesse sera accompagnée par la Ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, le Vice-Président du Gouvernement wallon, Willy Borsus, et le Secrétaire d’Etat bruxellois, Pascal Smet.

    Les secteurs d’activité qui seront mis en avant lors de cette mission seront:

    •             la logistique portuaire et intermodale ;

    •             le secteur pharmaceutiques et les biotechnologies ;

    •             l’agro-alimentaire ;

    •             les énergies renouvelables, l’eau et l’environnement ;

    •             les industries créatives.

    Cette mission économique est organisée par l’Agence pour le Commerce extérieur, les trois agences régionales de promotion du commerce extérieur et des investissements (Flanders Investment & Trade – FIT, hub.brussels et l’Agence Wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers – AWEX) et le Service Public Fédéral Affaires étrangères.

    Source

    #Sénégal #Belgique

  • Énergies renouvelables : L’Algérie et la Belgique veulent renforcer leur coopération

    Énergies renouvelables : L’Algérie et la Belgique veulent renforcer leur coopération

    Etiquettes : Algérie, Belgique, énergie renovelable, énergie verte,

    « Le président Directeur général de Sonelgaz, Mourad Adjal, a reçu, mardi à Alger, l’ambassadeur du Royaume de Belgique en Algérie, Alain Leroy, avec qui il a examiné les moyens de renforcer la coopération et le partenariat entre Sonelgaz et les sociétés belges spécialisées dans la production d’électricité, notamment les énergies renouvelables », a indiqué hier un communiqué du groupe.

    « Lors de cette rencontre qui s’est tenue à la Direction générale du groupe en présence de plusieurs cadres dirigeants à Sonelgaz, M. Adjal et le diplomate belge ont évoqué les projets relatifs à la réalisation de structures de production d’électricité, confiés par Sonelgaz aux sociétés belges », selon la même source.

    #Algérie #Belgique #Energies_renouvelables #Energie_verte #Sonelgaz

  • Politiciens allochtones et lobbying politique en faveur du pays d’origine

    Tags : Belgique, Maroc, Algérie, lobbying, binationaux,

    Introduction

    Le thème abordé sur cette page, à savoir la nature des liens réels, supposés ou souhaitables entre politiciens binationaux et pays d’origine, est sulfureux, et le risque de se voir accusé de « faire le jeu de l’extrême-droite » est grand, sans parler des procès en diffamation… Pourtant, un débat de fond serait salutaire pour baliser le terrain et éviter certains dérapages, certaines manipulations de la part des gouvernements ou des lobbies des pays d’origine. A ma demande il avait brièvement eu lieu en 1993 au sein de la commission immigration-citoyenneté du parti Ecolo, sans aucune suite hélas (une importante motion avait pourtant été votée).

    La transparence du débat est indispensable pour qu’il ne puisse y avoir de double langage, d’ »agendas cachés » des uns et des autres. Je publie donc ici e.a. les réactions de Fatiha Saïdi et de Sven Gatz, si d’autres personnes souhaitent s’exprimer j’insérerai leurs textes sans problème.

    Visite de parlementaires belgo-marocains au Maroc

    Quelques articles publiés cette semaine dans Le Matin du Sahara et du Maghreb (organe officieux du Makhzen)… qui était au courant en Belgique ???

    Jeudi 6 Avril 2000
    Les parlementaires belges d’origine marocaine ont eu une série d’entretiens avec des responsables marocains

    Le Matin:
    [extraits] »(…) Les membres de la délégation ont exprimé, de leur côté, leur volonté d’apporter leur soutien s’agissant de la défense des intérêts du Maroc auprès des instances européennes (…) La délégation comprenant sept parlementaires et conseillers communaux belges d’origine marocaine ainsi que d’autres personnalités, est actuellement en visite au Maroc, où elle effectue une série de contacts avec des responsables gouvernementaux et des représentants d’organisations de la société civile. »

    Commentaire:
    Qui a mandaté ces gens pour aller au Maroc, leurs partis (PRL, FDF, PS), leurs groupes parlementaires respectifs (au conseil régional bruxellois et au sénat) pour Mostafa Ouezekhti (PRL), Amina Derbaki-Sbaï (FDF), Sfia Bouarfa (PS), Mohamed Azzouzi (PS) et Mohamed Daïf (PS, conseiller régional et communautaire et sénateur fédéral) ?
    Que signifie « défendre les intérêts du Maroc » pour des parlementaires belges ?
    Qui a mandaté le président de l’Exécutif des Musulmans, Monsieur Maloujahmoune, qui était l’une des quatre « autres personnalités » qui les accompagnaient, avec Ahmed Medhoune, Adil Akalay et Abdelmajid Mouja ? [mise au point 19/4]

    Vendredi 7 Avril 2000

    Le Matin
    Un centre culturel à Bruxelles
    Un dialogue ouvert et des échanges sur le plan culturel entre les Marocains résidant en Belgique et leur pays d’origine
    [extraits] « (…) Le projet de création d’un institut euro-arabe de culture à Bruxelles, ont affirmé les membres de la délégation, est un projet d’envergure dans la mesure où il permettra de faire participer toute une série d’institutions à tous les niveaux, communal, fédéral, communautaire, régional et même au niveau européen, à l’instar de l’institut culturel de Paris. (…) La délégation de parlementaires belges d’origine marocaine est arrivée, dimanche soir, à Casablanca pour une visite de 5 jours dans le Royaume à l’invitation du président de la Chambre des Représentants. »

    Commentaire
    C’est tout de même étrange, ce projet est celui de Monsieur Ouezekhti, qui l’avait évoqué dans son livre publié pendant la campagne électorale. D’après les responsables du Centre culturel arabe (centre.arabe@misc.irisnet.be), ce serait justement le même Ouezekhti qui aurait fait capoter leur projet, déjà très avancé avec la coopération d’un échevin FDF de la Ville de Bruxelles, d’ouvrir un nouveau Centre culturel arabe dans le quartier des Marolles à Bruxelles, sa motivation d’après eux étant qu’il souhaiterait qu’un tel projet reste essentiellement une initiative marocaine, et non une initiative de personnes indépendantes. Comment est-il arrivé à convaincre ses quatre collègues de la justesse de sa position ?

    Samedi 8 Avril 2000

    Le Matin:
    Rôle des députés européens d’origine marocaine pour le renforcement des relations avec l’UE – Un lobbying en faveur du Maroc
    Extraits: « Le Maroc compte beaucoup sur les députés européens d’origine marocaine pour défendre ses causes et renforcer ses relations avec les pays de l’Union Européenne (UE), a déclaré, lundi à Rabat, le premier vice-président de la Chambre des Représentants, M. Abdelaziz Alaoui Hafidi. Un tel rôle ne peut qu’être décisif dans l’exercice d’un lobbying en faveur du Maroc auprès de l’Europe, notamment en ce qui concerne l’instauration d’un véritable partenariat avec l’UE, a souligné M. Alaoui Hafidi lors d’un entretien avec une délégation de parlementaires belges d’origine marocaine, en visite actuellement dans le Royaume. M. Hafidi a appelé les mandataires belges à ne ménager aucun effort pour défendre les causes du Maroc, à leur tête l’intégrité territoriale du Royaume et à oeuvrer afin d’acculer à l’échec les manoeuvres de ses ennemis. (…) La délégation de parlementaires belges d’origine marocaine, est arrivée dimanche soir au Maroc pour une visite dans le Royaume à l’invitation du président de la Chambre des Représentants. Au cours de cette visite, qui se poursuivra jusqu’au 6 avril, les parlementaires belges auront une série de contacts, notamment à la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, au ministère des Affaires étrangères et de la Cooperation, et à la direction des investissements extérieurs, et à la CGEM, ainsi qu’avec des représentants de la société civile.  »

    Commentaires
    Il est intéressant de constater que la nouvelle tâche de nos conseillers régionaux et sénateur serait, selon M. Alaoui Hafidi, de « défendre les causes du Maroc, à leur tête l’intégrité territoriale du Royaume »: connaissent-ils d’ailleurs les positions de leurs partis respectifs (le PRL-FDF et le PS) à l’égard de l’occupation illégale du Sahara Occidental et du référendum d’autodétermination ?

    Prenons par exemple la position de l’Internationale Libérale en 1996: »The Liberal International Congress, meeting on 5th – 8th June in Noordwijk, The Netherlands expressing its concern for the decision taken on 29th May by the United Nations Security Council not to organise the scheduled referendum for the Saharaui people to decide on the future political status of the Western Sahara; reiterates the Liberal Internationalís support for a fair and honest referendum as the only way out of the conflict and to avoid a new period of war in the Western Sahara; (…) strongly condemns the Kingdom of Morocco for its attempts to manipulate the referendum by introducing thousands of Moroccans in the electoral census approved by the UN calls upon the United Nations to keep the MINURSO blue helmet troops in the region (…).  »

    Un autre article est par ailleurs paru cette semaine dans Le Matin du Sahara et du Maghreb. Il indique peut-être la voie à suivre à ceux des parlementaires belgo-marocains qui sont censés, à moins que nous ayons mal lu les articles de presse, faire du « lobbying en faveur du Maroc auprès de l’Europe »: ils peuvent toujours demander à ce que soient rétablis les sièges des Marocains résidant à l’étranger au Parlement marocain… et y postuler !

    « (…)M. Saïd Charchira, président du Forum des migrants de l’Union européenne (UE), a annoncé, mardi soir à Casablanca, la création prochaine du congrès des Marocains résidant à l’étranger. (…) M. Charchira a, par ailleurs, estimé insensé que les MRE ne soient pas représentés au Parlement marocain alors qu’ils sont quelque 2 millions de personnes à vivre à l’étranger. (…) » (Le Matin)
    ————————————————–

    (19/4, P.Y.L.) Une importante rectification s’impose ici: contrairement aux premières informations reçues (émanant pourtant de plusieurs sources, mais une étude approfondie de l’isnâd permettrait peut-être de remonter à une source unique au départ ?), l’Assemblée (« Constituante ») des Musulmans de Belgique aurait bien été consultée par Monsieur Maloujahmoune, et aurait donné son accord à ce voyage. Toutefois, il convient de préciser que les modalités précises de ce voyage n’auraient apparemment été connues qu’au dernier moment, essentiellement sa limitation à des élus d’origine marocaine, ce qui ne serait pas clairement apparu dès l’invitation initiale et qui aurait peut-être donné un autre résultat lors de la consultation de l’Assemblée, voire sur la décision du président lui-même.

    Par contre, le fait que le président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique ait été considéré par les autorités marocaines comme un personnage de même importance que les trois autres « personnalités » non parlementaires est en soi une insulte tant à l’institution élue des Musulmans de Belgique qu’à la communauté musulmane de ce pays qui est certes plurielle, mais avant tout « de Belgique » et non « du Maroc et de Turquie ». Cette tentative de récupération, cette manipulation scandaleuse doit être clairement dénoncée, elle l’a d’ailleurs déjà été sur le plan politique par la conseillère régionale Ecolo Fatiha Saïdi (voir ici), et il est à espérer que d’autres la suivront dans cette voie courageuse.

    Quant aux complicités de cette manipulation en Belgique, on peut légitimement s’interroger dans la mesure où une initiative du Parlement marocain se serait naturellement adressée uniquement aux parlementaires fédéraux belges (la députée Agalev Fauzaya Talhaoui et les sénateurs SP Chokri Mahassine et PS Mohammed Daïf), laissant de côté de simples conseillers régionaux bruxellois dont on se demande bien l’intérêt qu’il y avait à leur rencontre avec autant de membres du gouvernement et du parlement marocains, ce d’autant plus qu’une visite au Maroc (actuellement en cours) du secrétaire d’Etat fédéral belge à la Coopération, Eddy Boutmans (Agalev) était déjà programmée, alors que le ministre des Affaires Etrangères Louis Michel (PRL) a fait plusieurs voyages officiels au Maroc avant et après son entrée au gouvernement en juillet dernier.

    Il est en tout cas essentiel de casser ce monopole de fait du PRL dans les relations avec le Maroc et de privilégier, comme l’ont fait les écologistes, les relations avec les ONG et mouvements démocratiques marocains (en prenant soin de vérifier préalablement avec qui on travaille pour agir dans la clarté, étant donné que chaque syndicat et la plupart des ONG sont liés à l’un ou l’autre des partis politiques…) plutôt qu’avec des pouvoirs publics où l’esprit makhzénien et chauvin continue à prévaloir, comme le démontrent les atteintes à la liberté de la presse commises par le gouvernement de Monsieur Youssoufi, tant cette semaine que lors de la saisie de journaux qui avaient osé reproduire le mémorandum de Cheikh Yassine (voir aussi divers liens vers le Maroc).

    Article du Matin (de Bruxelles) et mise au point de Fatiha Saïdi (Ecolo)

    Le lobby politique marocain en Belgique

    voir le début de la polémique et sa continuation

    A propos d’un  » voyage singulier au Maroc « 

    Suite à la publication [dans Le quotidien bruxellois Le Matin] de l’article ‘Un voyage singulier au Maroc’ signé par Alain Narinx, ce mardi 11 avril 2000, je souhaite en mon nom personnel apporter la mise au point suivante. Monsieur Narinx fait état dans son article de la visite au Maroc de parlementaires et de personnalités belges d’origine marocaine. Il signale également que les parlementaires écolos d’origine marocaine auraient décliné l’invitation à participer à la délégation parlementaire pour « n’avoir pu être prévenus à temps ».

    Je regrette, d’une part, que monsieur Narinx n’ait pas pris la peine de s’assurer de la qualité de son information auprès des premiers intéressés et, d’autre part, si les parlementaires écolos ne se sont pas joints à la délégation, il s’agissait principalement de motivations de fond et accessoirement de forme. En effet, mon collègue Fouad Lahssaini et moi-même avons refusé de partir au Maroc, en l’absence d’un agenda politique clair qui effectivement se conjuguait à un départ précipité. Nous pensons, en effet, que la formation d’une telle délégation identitaire et sans considération pour les enjeux réels de la coopération belgo-marocaine est stérile. A ce titre, nous nous sommes interrogés sur l’agenda des rencontres de la délégation et sur leur portée politique. Au sein du mouvement écologiste, je fais le choix, au nom de la solidarité internationale, de soutenir les combats de la société marocaine chaque fois que les enjeux me paraissent importants et chaque fois qu’ils mettent en cause les intérêts des citoyens bi-nationaux Belges et Marocains.

    Lors de la marche du 12 mars dernier, mes collègues Anne-Françoise Theunissen (députée régionale ECOLO) et Mirella Minne (députée fédérale ECOLO) se sont rendues avec moi à Rabat pour effectuer la marche des femmes qui revendiquent aujourd’hui leurs droits civils dans une société en pleine émergence démocratique. Nous y étions en tant que femmes politiques écologistes soucieuses de droits humains et de l’égalité de ceux-ci.

    En tant que parlementaires belges et bruxellois, nos électeurs nous ont mandatés pour des objectifs précis et c’est au nom de ce pacte avec l’électeur que nous fondons notre action politique, non sur nos origines communes. Il va de soi que pour nous, l’identité ethnique ne peut tenir lieu d’horizon politique. La conséquence immédiate de cette position est que nous refusons de jouer le rôle d’une courroie de transmission politique ou d’un lobby, pour nos pays d’origine. Ceci étant, nous considérons qu’il est de notre devoir de soutenir les causes justes de la société civile marocaine et particulièrement lorsque ces causes ont des conséquences immédiates sur les immigrés marocains qui vivent dans notre pays.

    Une telle mise au point en ce qui concerne les rapports avec le pays d’origine est nécessaire afin de couper court aux propos qui pourraient jeter une suspicion au sujet de la loyauté d’une catégorie d’élus envers les institutions de notre pays, la Belgique. Je tiens à m’écarter de ce type de sous-entendus dangereux et rappeler que l’apport des élus d’origine étrangère peut aussi contribuer à rehausser l’image de la Belgique à l’étranger pour autant qu’elle se fonde sur les valeurs universelles qui fondent notre démocratie. Je reste également convaincue que la maturité d’une démocratie multiculturelle passe aussi par la reconnaissance de ce type de questions et par la possibilité de les soumettre à un vrai débat démocratique.

    Fatiha Saïdi

    Députée bruxelloise ECOLO



    Echange de courrier entre Sven Gatz (VU-ID) et Amina Derbaki Sbaï (FDF)

    Mesdames Bouarfa et Derbaki-Sbaï

    Messieurs Daïf, Ouzekhti et Azzouzi

    Ref : br000413c.yip

    Bruxelles, le 13 avril 2000

    Chères et chers Collègues,

    Je viens d’apprendre que vous vous êtes rendus récemment au Maroc sur invitation du Parlement marocain.

    D’après le journal Le Matin vous avez eu des entretiens avec des responsables marocains et vous avez exprimé votre volonté d’apporter votre soutien à la défense des intérêts du Maroc auprès des instances européennes.

    Selon la même source le premier vice-président du Parlement marocain a déclaré que le Maroc compte sur vous pour défendre l’intégrité territoriale du Royaume (marocain) et les causes du Maroc en général.

    Chères et chers Collègues, loin de moi de contrôler votre travail parlementaire. Or, je ne critique pas votre visite au Maroc, mais je me demande sincèrement si vous vous êtes conscient dans quel pièce de théâtre vous jouez ou figurez. Je tiens à exprimer mes soucis, que, je ne puis que l’espérer, ne seront pas interprétés de votre coté comme un paternalisme quelconque.

    Mon information est-elle correcte ?

    Si c’est le cas, ne pensez-vous pas que vous donnez un drôle de message, qui peut être abusé par ceux qui se battent contre le modèle multiculturel bruxellois ?

    Veuillez agréer, chères et chers Collègues, l’expression de mes sentiments distingués.

    Sven Gatz

    Président du Groupe

    VLD-VU-O

    (Sven Gatz est membre de la Volksunie (nationalistes démocrates flamands), où il a toujours eu des positions très courageuses (bien que parfois minoritaires) en pointe contre l’extrême-droite, pour le droit de vote des étrangers y compris non-européens et contre les discriminations et le racisme envers les immigrés et leurs descendants)

    Réponse d’Amina Debaki Sbaï

    ————————————————-

    Et les autres ?

    EL WATAN (Alger) 2 mai 1999 : BELGIQUE / Des Algériens candidats aux élections du 13 juin

    Pour le 13 juin prochain, des Algériens se sont portés candidats : certains aux élections européennes (Parlement européen), d’autres aux élections régionales ou sénatoriales (Chambre) belges.

    Ce sont bien sûr des binationaux (Algériens et Belges). Ils sont souvent jeunes et très actifs dans le mouvement associatif.

    Depuis quelques jours, des affiches avec leurs portraits, qualité et mots d’ordre circulent en Belgique. Au sein de la communauté immigrée, on parle d’eux avec une certaine fierté. On ne pense même pas aux courants politiques qu’ils représentent.

    Ils sont algériens et c’est largement suffisant. Parmi les quelques candidats que nous avons pu contacter, Farida Bessa, journaliste ayant travaillé quelques années en Algérie à l’ENTV, où elle présentait entre autres le journal télévisé de 13 h, vit en Belgique depuis près de 5 ans. Elle a débuté à la radio belge et collabore aujourd’hui avec des TV arabes. Militant dans diverses associations de femmes et de promotion de l’immigration, elle est engagée dans la course électorale pour le Parlement européen sous la bannière du Parti réformateur libéral (PRL) qui fait liste commune avec le FDF et le MDC (centre-droit). «J’ai accepté d’être candidate à la condition de travailler pour la promotion de l’immigration. Je tiens à privilégier la défense des intérêts algériens et belges au sein du concert européen», affirme-t-elle. Dans le mouvement de la gauche, il y a Mouloud Atcheba, lui aussi journaliste. Il a travaillé dans les années 70 à Révolution africaine et à El Moudjahid. Installé depuis plus de vingt ans en Belgique, il se présente aux élections régionales sous les couleurs du Parti social chrétien (PSC). «C’est une manière pour moi de travailler pour une véritable citoyenneté de l’immigration en général. Je pourrai participer dans un sens positif à la promotion des relations belgo-algériennes qui connaissent ces derniers temps une véritable relance.», déclare-t-il. Mouloud est considéré ici comme le doyen des Algériens à s’intéresser au monde politique belge. Toujours à gauche, avec le Parti socialiste (PS), il y a encore un journaliste : Arezki Mokrane, qui collabore entre autres à la radio Chaîne III d’Alger. Il en est de même pour la jeune Ghezala qui est sur la liste PS. Ce sont des éléments qui sont présents dans le monde de la culture et des associations travaillant pour l’immigration.Chez les Verts (écolos), Senjak-eddine est un manager qui a un pied en Belgique et l’autre en Algérie. Pour tous les candidats, il est clair qu’ils tentent, en plus de leur mission d‘élus belges (en cas de victoire), de mener un travail de rapprochement avec le pays d’origine, l’Algérie. Ils sont conscients qu’ils peuvent influer sur les décisions politiques et économiques en faveur de l’Algérie. A titre comparatif, les Marocains, qui sont assez nombreux dans les institutions élues, constituent un véritable lobby qui défend l’intérêt de leurs concitoyens (300 000) vivant en Belgique et les intérêts commerciaux du Maroc.
    M’Hammedi Bouzina

    ———————-

    Pierre-Yves Lambert
    pyl.lambert@skynet.be

    Source : Sufrage universel

    #Belgique #Maroc #Algérie #Lobbying #Binationaux

  • Belgique: la VSSE n’a rien su de l’espionnage américain et allemand pendant des années

    Tags : Belgique, VSSE, Etats-Unis, Allemagne, espionnage Crypto AG,

    Les services de renseignement belges n’ont rien su de l’espionnage américain et allemand pendant des années

    Pendant des décennies, les services de renseignement belges n’ont rien su d’une importante opération d’espionnage de leurs partenaires américains et allemands, qui visait probablement aussi notre pays. Selon un rapport du Comité I, la Belgique a été « délibérément » tenue à l’écart du réseau secret d’espionnage, qui comprenait également les Pays-Bas et la France, rapporte ‘De Tijd’ lundi.

    Le Comité I, le régulateur belge des services de renseignement, a examiné l’affaire Crypto AG. Au cours de cette opération, la Belgique a été espionnée pendant des années par les États-Unis, l’Allemagne et d’autres pays amis. L’information a été révélé il y a trois ans des rapports secrets du service de renseignement américain CIA et du service allemand BND.

    L’opération, baptisée Rubicon, tournait autour de la société suisse Crypto AG, dont la CIA et la BND étaient secrètement devenues actionnaires en 1970. Crypto AG a été pendant des années le leader du marché des machines pour chiffrer les communications. Cependant, certains pays ont reçu des machines cryptographiques que les Américains et les Allemands pouvaient craquer, tandis que d’autres pays ont reçu des appareils étanches. De 1973 à au moins 1993, Rubicon a été l’une des opérations de renseignement les plus réussies depuis la Seconde Guerre mondiale.

    La Belgique n’était pas un partenaire, mais une cible

    Des documents divulgués indiquaient que la Belgique n’était pas un partenaire, mais une cible. Les messages confidentiels que les diplomates belges envoient des ambassades à l’administration centrale à Bruxelles et inversement sont probablement espionnés par les services américains et allemands depuis trois décennies.

    Dans son rapport final, le Comité I écrit que les services de renseignement belges n’ont jamais eu connaissance de l’affaire Crypto AG jusqu’à ce qu’elle soit divulguée à la presse. Les services de renseignement belges ont été « intentionnellement tenus à l’écart du réseau secret SIGINT Maximator », conclut le Comité I. Maximator, du nom de la bière allemande, est une alliance des services de renseignement d’Allemagne, de France, des Pays-Bas, de Suède et du Danemark, fondée en 1976. Ils ont intercepté des messages électroniques (« signals intelligence » ou SIGINT) via les machines de Crypto AG. « Il y a de fortes chances que la Belgique ait fait l’objet d’activités d’interception de ses messages cryptés. »

    Bien que l’affaire soit ancienne, le Comité I exhorte nos services de renseignement à rester attentifs à ce que leurs messages cryptés puissent faire l’objet d’activités de déchiffrement.

    Source

    #Belgique #Etats_Unis #Allemagne #Espionnage

  • En Belgique, il n’y a pas d’instruments contre la corruption – Juge M. Claise-

    Tags : France, Belgique, corruption, Parlement européen, trafic de drogue, crime organisé, Michel Claise,

    Qualifié de « belge par qui fait trembler les puissants, le shériff par qui le scandale arrive. L’Homme qui ébranle le PE en instruisant le Qatargate. Notre invité s’est forgé le long de ces 22 années au service de la justice une réputation de pourfendeur de la corruption. Et après les banquiers suisses, les stars de foot, l’ancien ministre de l’économie wallon, Serge Kubla, voilà les députés européens pris, à leur tour, dans les filets de ce magistrat qui regrette de faire partie du club des cassandres de la lutte anti-corruption », Michel Claise, juge d’instruction au Tribunal de Première Instance de Bruxelles a été l’ainvité de l’émission « Le grand entretien » de la chaîne franco-allemande ARTE.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=XqZ7zB5BhoY&w=560&h=315]

    A la question de s’il estimait que nous sommes gangrenés par la corruption désormais, le magistrat belge a répondu: « Je pense que dans les pays dit démocratiques se disent que le phénomène de la corruption n’est pas récent. Il est évident que dans les pays qui revendiquent le titre de démocrates, et on peut dire l’UE par exemple, il y a une aggravation du phénomène de la corruption. C’est incontestable. Une des raisons de cette aggravation c’est, incontestablement, la montée en puissance des organisations criminelles. Les organisations ne peuvent pas fonctionner si elles ne pratiquent pas le blanchiment d’argent pour que le produit financier devienne légal et la corruption pour permettre le maintien et l’exécution de leur commerce ».

    Ça veut dire qu’on est autant infiltré par les maffias et les organisations criminelles que ne le sont d’autres territoires du monde? « C’est tout à fait le cas. Il y a des enquêtes spectaculaires qui le prouvent sans la moindre contestation possible. Chez nous, en Belgique, Dieu sait si ça fait l’objet de pas mal d’articles dans la presse française… ». La presse française parle depuis quelques mois de « narco-Etat ». « Là, c’est un peu exagéré », réplique-t-il. « On n’est pas en Colombie où Escobar était à l’Assemblée Nationale colombienne. Le narcotrafic via notre célèbre Port d’Anvers met en évidence l’immensité du phénomène ».

    Selon Michel Claise, « c’est facile pour comprendre leur puissance. Imaginez-vous qu’un gramme de cocaïne se vend 50 euros. Si on saisit 100 tonnes, ces 100 tonnes ne constituent que 10 ou 13% du montant total. Le reste est dilué en Europe et vendu. Là, ça prend une dimension colossale, on va parler de centaines de milliards. A cela s’ajoute le phénomène des contrefaçons, le trafic d’armes, la prostitution, les escroqueries, la cybercriminalité. Vous avez là une économie en parallère, une économie d’entreprises pirates qui fonctionnent très bien ».

    M. Claise a signalé que « le monde politique chez nous n’a jamais pris conscience du phenomène ».

    Pour lui, contrairement à la Belgique, en France il y a des instruments pour lutter contre la corruption : l’agence Française de lutte contre la corruption, le Parquet National Financier.

    #Maroc_Qatargate #Parlement_européen #Corruption #trafic_de_drogue #crime_organisé