Étiquette : Belgique

  • La Belgique commémore les attentats de Bruxelles de 2016

    Cinq ans jour pour jour après les attentats de Bruxelles, un hommage national a été rendu aux victimes. Le roi des Belges Philippe et la reine Mathilde ont d’abord assisté à une cérémonie à l’aéroport de Zaventem, étaient également présents le Premier ministre Alexander De Croo et une poignée de familles de victimes. C’est là qu’une première attaque suicide avait fait seize morts et des dizaines de blessés le 22 mars 2016.

    Un second hommage s’est ensuite déroulé à la station de métro Maelbeek, où une heure plus tard, une autre explosion avait également fait seize morts. Ces attentats perpétrés par trois kamikazes avaient été revendiquées par l’organisation Etat islamique. Outre les 32 morts, plus de 340 personnes ont été blessées.

    « Une multitude d’existences furent bouleversées à jamais », a relevé le Premier ministre Alexander De Croo lors d’une troisième cérémonie, entrecoupée de musique, poésie et dépôts de fleurs, dans le quartier européen.

    Ces attaques sont les pires qu’ait connu la Belgique depuis la Seconde guerre mondiale. Si le pays est uni dans le recueillement, ces hommages interviennent aussi sur fond de critiques en raison des lenteurs de l’administration et des assurances pour prendre en charge les préjudices des attaques.

    Euronews, 22 mars 2021

    Tags : Belgique, Bruxelles, terrorisme,

  • Affaire de Malika El Aroud : le Vlaams Belang demande la fermeture des guichets de visas au Maroc

    Source : Vlaams Belang, 5 mars 2021

    Dans le cadre de l’affaire « El Aroud », le secrétaire d’État Sammy Mahdi a plaidé en faveur de sanctions en matière de visas à l’encontre des pays tiers qui refusent de reprendre leurs citoyens expulsés. Il a dit qu’il comptait beaucoup sur l’Union européenne pour cela.

    « Aussi souhaitable que soit une position ferme de l’UE, il n’en reste pas moins qu’elle ne l’a pas fait jusqu’à présent et qu’elle n’a jamais voulu utiliser son pouvoir (économique) pour persuader des pays tiers non désireux de coopérer », explique le député Dries Van Langenhove (fraction du Vlaams Belang). « L’amélioration promise depuis longtemps dans ce domaine est donc restée une simple annonce ».

    En outre, il est déjà clair qu’un éventuel durcissement de la politique des visas ne suffira pas à encourager les pays à reprendre leurs ressortissants illégaux. « Si Mahdi est sincère, il doit plaider au niveau européen pour que des sanctions plus sévères, notamment économiques, soient envisagées », a déclaré M. Van Langenhove, « y compris la fin des droits de douane avantageux à l’exportation, la coopération au développement et le transfert d’argent en franchise d’impôt de la Belgique vers les pays d’origine ».

    Le Maroc ne coopère pas à l’expulsion d’El Aroud : « Agissez vous-même ».
    Le Vlaams Belang souligne en outre que le gouvernement belge ne doit pas attendre pour agir lui-même. Le Maroc est l’un des partenaires prioritaires de la coopération belge au développement depuis 1965, et rien n’empêche ce gouvernement de lier cette aide à la volonté du pays nord-africain de reprendre ses citoyens.

    « Si nécessaire, le gouvernement belge doit également procéder à la fermeture (temporaire) des guichets de visa à l’ambassade de Belgique à Rabat et au consulat général à Casablanca. Il ne fait aucun doute qu’une telle mesure ne manquerait pas ses effets ».

    « Lorsque ce pays a été confronté à un important afflux de Russes et de Tchétchènes il y a une vingtaine d’années, et que la Russie a refusé de reprendre ses ressortissants, le gouvernement belge, dans un rare élan de détermination, a fermé les guichets de l’ambassade de Belgique à Moscou. Deux semaines plus tard, la Belgique avait un accord de réadmission avec la Russie », a rappelé M. Van Langenhove. « La question est donc de savoir ce qui empêche effectivement le gouvernement belge de parler la même langue à Rabat aujourd’hui qu’à Moscou à l’époque. Une chose est sûre : la réticence – voire l’obstruction pure et simple – de certaines cargaisons de tiers qui traînent depuis des années doit enfin et résolument être stoppée ».

    Tags : Belgique, Maroc, Malika El Aroud, visa, terrorisme, extradition,

  • Le Maroc met la pression sur la Belgique en refusant de rapatrier « la veuve noire »

    La Belgique ne peut pas faire sortir la «veuve noire» Malika El Aroud du pays: pourquoi est-il si difficile d’expulser des sans-papiers?

    Depuis un an maintenant, le Département de l’Immigration a détenu Malika El Aroud à son retour chez elle. L’intention est de la déporter vers son pays d’origine, le Maroc, mais cela s’avère impossible. La «veuve noire du Jihad» refuse de coopérer, elle n’a actuellement plus de passeport valide et le Maroc ne prend pas non plus de mesures pour délivrer les documents de voyage nécessaires. Le Conseil du contentieux des étrangers a maintenant décidé qu’elle devrait être libérée car elle ne peut pas être renvoyée.
    Un à un, ils se mordent les dents: le retour obligatoire des personnes sans titre de séjour en cours de validité reste une question particulièrement difficile pour les secrétaires d’État successifs et les ministres de l’asile et des migrations. Ce n’est pas seulement le cas en Belgique, il en va de même dans d’autres Etats membres européens.

    Ce sont généralement des noms inconnus qui doivent quitter le territoire, des personnes qui essaient d’attirer le moins d’attention possible. Mais avec Malika El Aroud, les choses sont légèrement différentes.

    Qui est encore Malika El Aroud?

    Malika El Aroud est un nom qui revient régulièrement en matière de terrorisme. Elle-même s’est fait connaître comme une djihadiste d’Internet: elle a glorifié le terrorisme. Mais elle a reçu le nom de «veuve noire» après la mort de son premier et de son deuxième mari.

    Son premier mari a tué le chef de guerre afghan Massoud lors d’un attentat-suicide deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001. Le mari numéro deux a été tué lors d’un raid aérien américain en Afghanistan.

    En 2010, El Aroud a été condamné à huit ans de prison en Belgique. Elle a également purgé cette peine.

    Pourquoi la Belgique a-t-elle essayé de l’éloigner?

    El Aroud avait la double nationalité: belgo-marocaine. Mais sa nationalité belge lui a été retirée par le tribunal en 2017. Elle a toujours tenté d’obtenir un permis de séjour, mais cette demande a été rejetée. Cela signifie qu’elle doit quitter le pays.

    Dans la politique de retour, les personnes qui ont perturbé l’ordre public sont la priorité absolue. Dans la pratique, l’Office des étrangers essaie de forcer tous ceux qui purgent une peine de prison et qui se trouvent illégalement sur notre territoire à rentrer.

    Mettez-le dans un avion, facile non?

    Cela semble simple, mais ce n’est pas le cas. Forcer quelqu’un à retourner dans un pays d’origine est souvent difficile dans la pratique. Vous avez besoin de documents valides pour voyager. Il existe des accords internationaux à ce sujet et les compagnies aériennes risquent de lourdes amendes.

    S’il n’y a pas de documents de voyage valides ou si la personne refuse de les donner, le bureau de l’immigration doit les obtenir lui-même. Malika El Aroud n’avait plus de passeport valide. Et elle ne veut pas en faire la demande elle-même. Elle refuse de coopérer.

    Pour le Département de l’Immigration, un tracas administratif commencera alors avec le pays d’origine. Certains pays fournissent les documents nécessaires sans trop de problèmes. Mais pas tout.

    Un pays d’origine ne devrait-il pas reprendre ses ressortissants?

    En principe, un pays est obligé de prendre soin de ses ressortissants. Dans ce cas, le Maroc ne refuse pas formellement non plus de fournir les documents. Cela prendra très longtemps et on ne sait pas combien de temps cela prendra.

    Combien de temps pouvez-vous enfermer quelqu’un en vue de son expulsion?

    En attendant le retour forcé, une personne peut être détenue sans titre de séjour valide. Mais il y a une durée maximale. El Aroud a passé 8 mois dans un centre de retour fermé.

    Après cela, elle a également passé des mois dans un retour à la maison. Mais il n’y a toujours pas d’informations sur les documents de voyage et c’est pourquoi le Conseil du contentieux des étrangers a maintenant décidé de la libérer.

    La veuve noire réside désormais illégalement en Belgique et pourtant il est impossible de l’éloigner. Elle est peut-être l’une des personnes les plus célèbres dans cette situation, mais il y en a beaucoup comme ça.

    El Aroud peut-elle maintenant rester en Belgique?

    El Aroud peut désormais aller et venir où elle le souhaite. Cela peut sembler meilleur qu’il ne l’est en réalité. Parce qu’elle n’a pas le droit de travailler et n’a pas droit à des prestations ou à d’autres droits sociaux. Faites une assistance médicale urgente si nécessaire. Elle a une fille de nationalité belge et elle va peut-être y vivre.

    Si le Maroc délivre les documents de voyage nécessaires, le bureau de l’immigration peut toujours venir la chercher et la renvoyer.

    Mais cette histoire prouve une fois de plus que beaucoup de langage dur est utilisé pour revenir. Peu de progrès sont réalisés dans la pratique. Les taux de retour restent faibles.

    Que fera le secrétaire d’État Mahdi?

    Quant à El Aroud lui-même, qui sera bientôt de nouveau libre, le secrétaire d’État à l’asile et à la migration Sammy Mahdi (CD&V) affirme que les services de police et les autorités locales seront informés.

    Structurellement, le secrétaire d’Etat Mahdi souhaite travailler sur une meilleure politique de retour, notamment avec les pays du Maghreb. Il met à nouveau sur la table l’idée des pays d’origine qui ne coopèrent pas avec les sanctions de visa de retour. Il existe une législation européenne à ce sujet depuis l’année dernière, mais elle n’a pas encore été appliquée dans la pratique.

    La Commission européenne, en consultation avec les États membres, peut décider qu’il est plus difficile pour les ressortissants des États membres concernés d’obtenir un visa. Par exemple, ils devront payer plus pour cela ou cela prendra plus de temps avant d’obtenir un visa. Il sera de retour à l’ordre du jour du Conseil européen du 12 mars.

    « La semaine prochaine, je proposerai d’utiliser le mécanisme des faveurs de visa et des sanctions de visa pour les pays qui ne coopèrent pas bien en retour », a déclaré Mahdi. Bien qu’il espère également une « solution constructive » avec le Maroc.

    Radio 1, 2 mars 2021

    Tags : Maroc, veuve noire, terrorisme, Belgique, Malika El Aroud,

  • La « veuve noire » du djihadisme, Malika El Aroud, ne sera pas expulsée, faute de coopération du Maroc

    Le Conseil du Contentieux des Etrangers a estimé que Malika El Aroud ne devait plus demeurer dans une maison de retour de l’Office des étrangers, a indiqué lundi le secrétaire d’Etat à l’Asile, Sammy Mahdi. Le Maroc n’a pas coopéré à son extradition, ce qui a rendu son retour impossible.

    Malika El Aroud, surnommée la « veuve noire » du djihad ou encore la « fiancée des djihadistes », a été condamnée en 2010 pour participation à un groupe terroriste. Elle a été déchue de sa nationalité belge par un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles du 30 novembre 2017, « pour avoir gravement manqué à ses devoirs de citoyenne belge ». Elle ne possède donc plus que sa nationalité marocaine.

    Trouble jeu

    Mme El Aroud avait été placée par les services de l’OE dans un « logement FITT » en vue d’un éloignement vers le Maroc que les services tentent d’organiser depuis 2019. Vu l’absence de coopération du Maroc, il n’est pas possible d’opérer un retour dans un délai raisonnable et l’intéressée se refuse à partir volontairement. « Pour l’instant, elle ne peut pas être éloignée du territoire belge. Bien sûr, elle reste dans le collimateur des services », explique le secrétaire d’Etat dans un communiqué.

    M. Mahdi juge « frustrant » cet état de fait et demande des sanctions en matière de visas pour les pays qui ne reprennent pas leurs propres citoyens. « Le retour ne doit pas rester une proposition facultative pour les pays d’origine. Les pays qui coopèrent bien peuvent être récompensés par des avantages en matière de visas, mais ces avantages devraient être retirés lorsque les pays ne le font pas », a-t-il souligné.

    Tags : Maroc, Belgique, la veuve noire, Malika El Aroud,

  • Le Maroc suspend tous les vols à destination et en provenance de la Belgique

    Le ministère marocain de la Santé a décidé de suspendre tous les vols de passagers à destination et en provenance de la Belgique à partir du 1er mars à minuit, jusqu’à nouvel ordre, selon le département belge des Affaires étrangères.

    La mesure, qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, affecte 56 vols des compagnies aériennes Air Arabia, Royal Air Maroc et TUI à Brussels Airport, rapporte l’agence de presse Belga.

    Dans une première réaction, TUI a déclaré à la VRT qu’elle suspendrait ses vols à destination et en provenance du Maroc pendant trois semaines jusqu’au 21 mars.

    Selon le site d’information marocain Le360 , qui a rapporté la nouvelle, l’interdiction est également en vigueur pour les vols vers et depuis l’Italie.

    Le 19 janvier, le Maroc avait déjà interdit tout trafic aérien à destination et en provenance de l’Australie, du Brésil, de l’Irlande et de la Nouvelle-Zélande.

    The Brussels Times, 1 mars 2021

    Tags : Maroc, Belgique, coronavirus, covid 19, voyages,

  • Un responsable de la Grande Mosquée de Bruxelles accusé d’espionnage en faveur du Maroc

    Le président de l’Association de gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles, Salah Echallaoui, est accusé d’espionnage en faveur du Maroc.

    C’est le ministre belge de la Justice Vincent Van Quickenborne qui l’a d’ailleurs accusé d’espionnage et d’ingérence, ont rapporté des médias locaux.

    Un rapport de la Sûreté de l’État belge pointant l’ingérence du Maroc dans la gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles, a souligné que trois agents des services de renseignement marocain y travaillent.

    Si l’espionnage n’est condamnable en Belgique que pour des infractions spécifiques, le responsable belge a dit vouloir en faire un délit pénal.

    D’après les mêmes sources, «le grief d’espionnage à l’encontre de Salah Echallaoui,vice-président de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), repose sur le fait qu’il aurait accepté, en tant que président de l’Association de gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles, qu’un agent lié au consulat général du Maroc et qu’un membre d’une société de gardiennage ayant été précédemment au service de l’ambassade du Maroc, surveillent les visiteurs de la mosquée du Cinquantenaire et, parfois, ceux de l’Exécutif des musulmans de Belgique».

    «Il n’est un secret pour personne, ont ajouté ces mêmes sources, que le Rassemblement des musulmans de Belgique (RMB) que préside également Salah Echallaoui est subsidié par le ministère marocain des Affaires religieuses (Habous), directement rattaché au roi Mohammed VI».

    Echourouk, 11 jan 2021

    Tags : Belgique, Maroc, Mosquée, espionnage, Islam, terrorisme,

  • Attentats de Bruxelles : 10 inculpés dont Salah Abdeslam renvoyés aux assises

    Le Français Salah Abdeslam et neuf autres inculpés du dossier des attentats jihadistes de 2016 à Bruxelles ont été renvoyés hier devant une cour d’assises, près de cinq ans après cette double attaque suicide qui avait fait 32 morts, a annoncé la justice belge.

    Dans une ordonnance rendue à huis clos, la chambre du conseil du tribunal de Bruxelles est allée au-delà des réquisitions du parquet fédéral, qui réclamait la comparution aux assises de huit suspects (dont Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre), et non dix. Par ailleurs, trois des 13 inculpés de ce dossier tentaculaire bénéficient d’un non-lieu, faute de charges suffisantes, a confirmé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse, qui a refusé de préciser les identités.

    Le procès ne devrait pas se tenir avant le second semestre 2022 à Bruxelles. La décision de la chambre du conseil est susceptible d’appel. Et concernant les suspects renvoyés aux assises, un ultime feu vert devra être donné par une autre juridiction, la chambre des mises en accusation. Le 22 mars 2016 au matin, une double attaque suicide à l’explosif, à l’aéroport puis dans une rame du métro de Bruxelles, avait fait 32 morts et plus de 340 blessés. Perpétrée par la même cellule jihadiste franco-belge à l’origine des attentats parisiens du 13 novembre 2015 (130 morts), elle avait été revendiquée par l’organisation Etat islamique.

    Après quatre ans d’enquête, treize inculpations ont été prononcées par les juges d’instruction, dont celle de Salah Abdeslam, convoyeur présumé de plusieurs membres de la cellule des attentats ayant frappé Paris et la ville limitrophe de Saint-Denis. Le jihadiste de 31 ans, actuellement détenu en France, a été inculpé notamment d’«assassinats dans un contexte terroriste» et risque la prison à vie.

    Parmi les neuf autres suspects renvoyés aux assises devant un jury populaire, Oussama Atar, soupçonné d’avoir planifié les attentats, probablement mort en Syrie, pourrait être jugé en son absence, comme dans la procédure 13-Novembre où son nom figure aussi en première place. Sont également passibles de la prison à vie Mohamed Abrini, «l’homme au chapeau» qui a renoncé à se faire exploser à l’aéroport, et Osama Krayem, qui, lui, a rebroussé chemin après avoir accompagné le kamikaze du métro. Aucun d’eux n’était présent en décembre lors des trois jours d’audience devant la chambre du conseil qui ont permis aux avocats des suspects comme des parties civiles d’émettre un dernier avis. Les demandes du parquet n’avaient alors globalement pas été contestées par les avocats.

    Parmi les 13 inculpés, des hommes âgés de 27 à 42 ans, le parquet fédéral souhaitait que trois puissent bénéficier d’un non-lieu et que deux autres soient jugés devant un tribunal correctionnel pour répondre uniquement du chef de «participation aux activités d’un groupe terroriste». Il n’a été que partiellement suivi. La chambre du conseil a estimé que les frères Smail et Ibrahim Farisi, soupçonnés d’avoir apporté une aide logistique aux kamikazes, devait être jugés aux assises et non en correctionnelle, a indiqué une source judiciaire.

    Ce procès de la pire attaque survenue sur le sol belge depuis la guerre 1939-45 ne devrait pas se tenir avant 18 mois. La France doit d’abord mener celui des attentats du 13 novembre, prévu à Paris du 8 septembre 2021 à fin mars 2022. L’ancien siège bruxellois de l’Otan, un grand espace ultra-sécurisé, a été réaménagé pour héberger le millier de personnes concernées par ce procès hors normes. Pour Abdeslam, le procès à venir sera son deuxième en Belgique. Ce Français d’origine marocaine, qui a grandi dans la commune bruxelloise de Molenbeek, a été condamné en 2018 à 20 ans de prison pour avoir tiré sur des policiers, trois jours avant son interpellation le 18 mars 2016 dans la capitale belge.

    Tags : Maroc, Belgique, terrorisme, attentats de Bruxelles, Salah Abdeslam,

  • Responsable maroco-belge de la stratégie vaccinale aux États-Unis : « La Belgique fait toujours face à une pandémie »


    Malgré toutes les critiques, notre pays « fait beaucoup » en ce qui concerne l’approche à l’égard de la pandémie du coronavirus. C’est ce qu’a déclarét Moncef Saloui (61 ans) dans le septième jour. Le Belge d’origine marocaine est à la tête de l’opération Warp Speed, qui est chargée de guider l’ensemble de la stratégie vaccinale aux États-Unis.

    YURI VLEMINGS

    Moncef Saloui est appelé le « pape du vaccin » des États-Unis. Le président Donald Trump l’a nommé à la tête de l’opération Warp Speed le 15 mai de cette année – selon l’équipe de vaccination de Trump – et a salué les qualités de Saloui en tant qu’expert dans le domaine. « J’ai tout appris sur les vaccins en Belgique, chez GlaxoSmithKline », a déclaré M. Saloui, qui est parti du Maroc vers la Belgique le jour de son 17e anniversaire et a donné un coup de pied à la tête des vaccinations chez GSK. Son fils vit toujours à Bruxelles aujourd’hui. Des États-Unis, il reste en contact avec ce qui se passe chez nous.

    « À mon avis, la Belgique fait beaucoup, vue de l’extérieur », a déclaré Moncef Saloui au sujet de l’approche hautement critiquée de la pandémie dans notre pays. Selon l’expert en vaccins, nous pouvons également être fiers que trois des vaccins contre le coronavirus en préparation soient ancrés en Belgique : Pfizer à Puurs, GlaxoSmithKline à Wavre et Janssen Pharmaceutica à Beerse.

    « La Belgique a effectivement un impact incroyable sur cette pandémie », a-t-il déclaré au cours de la septième journée. « mais les investissements et le développement accéléré de ces trois vaccins viennent des États-Unis. C’est pourquoi je pense qu’il est juste de leur accorder également la priorité », a-t-il évoqué les doses produites dans notre pays mais qui sont déjà en route vers les États-Unis. Slaoui a demandé que tous les vaccins soient mis à la disposition du monde, en tout cas pour les 8 milliards de personnes qui devraient être vaccinées.

    Il s’agit simplement de savoir si, par exemple, dans notre pays, mais aussi aux États-Unis, nous aurons suffisamment de personnes vaccinées. Slaoui voulait rassurer les sceptiques. Le terme « vitesse de distorsion » vient de Star Trek et fait référence à la « vitesse imprudente ». Cependant, selon Slaoui, toute la procédure de vaccination n’est pas du tout imprudente. « C’est très rapide, mais c’est aussi réfléchi et sûr », a-t-il dit. « Très cher aussi, mais cela l’a rendu si rapide. Je le compare à la Formule 1 : Vous voulez aller le plus vite possible, mais aussi le plus sûr possible. »

    Slaoui a également demandé aux sceptiques d’examiner les données, qui seront accessibles à tous, ou d’écouter les experts en qui ils ont confiance et qui connaissent bien les données. « Fondez donc votre opinion là-dessus », a dit M. Slaoui. « Personnellement, je connais très bien les dates et je vais me faire vacciner, mes enfants, mes parents et tous ceux que j’aime. » Il a ajouté que les vaccins déjà mis au point « ont un taux d’efficacité exceptionnel de 95 % et, dans certains cas, de 100 % » et qu’ils sont tous « très sûrs ». D’autre part, Saloui comprend les préoccupations de sécurité à long terme, « parce que nous ne savons rien à leur sujet par définition encore. »

    Saloui a regretté que la pandémie aux États-Unis soit devenue si politisée. « Des dizaines de milliers de personnes meurent parce qu’elles refusent de porter un masque, de se laver les mains ou de garder les mains écartées. C’est vraiment dommage. » Saloui s’est dit convaincu que « sera la seule solution efficace pour être un vaccin sûr et efficace ».

    « Heureusement, ce virus est en fait un peu faible », a-t-il dit. « Une personne sur 1 000 meurt, une sur 100 ou peut-être 50 présente des symptômes. Nous avons la chance que ce virus ne soit pas plus mortel, car il perturberait complètement notre économie et notre vie sociale. »


    De Morgen, 6 décembre 2020, 15 h 42

    Tags : #Belgique #Vaccination #Vaccin #coronavirus #Covid19

  • L’État belge est condamné pour sa politique migratoire inhumaine

    Fin 2017, l’État belge concluait un accord avec la dictature du Soudan pour permettre l’identification d’exilés en transit vers l’Angleterre(1). Monsieur M.A., ressortissant soudanais arrêté et détenu en centre fermé, était alors identifié par la délégation soudanaise qui délivra un laissez-passer pour son expulsion. L’État a agi en violation des droits fondamentaux d’un bout à l’autre de cette affaire. D’abord, en ordonnant l’expulsion sans contrôle suffisant du risque encouru de subir torture et traitements inhumains et dégradants lors du retour au pays ; ensuite, en décidant de passer outre la décision de justice qui interdisait cette expulsion vers le Soudan ; enfin, en forçant le requérant à signer un retour “volontaire” qui n’avait de volontaire que le nom. Ce 27 octobre 2020, la Cour européenne des droits de l’Homme condamne la Belgique pour ces agissements graves et indignes d’un État de droit.

    Face au scandale de la collaboration entre la Belgique et le Soudan, État dictatorial, la Ligue des droits humains (LDH) avait introduit une action devant le Tribunal de 1ère instance de Liège, qui avait alors interdit les rapatriements vers le Soudan. La décision avait malheureusement été réformée en appel au motif que la LDH n’avait pas d’intérêt à agir au nom des personnes soudanaises. La LDH était par la suite intervenue devant la Cour européenne des droits de l’Homme dans l’affaire qui nous occupe aujourd’hui, M. A. c. Belgique.

    L’arrêt rendu ce jour est une belle victoire pour les droits fondamentaux : la Cour a décidé à l’unanimité que Monsieur M.A. a été expulsé vers le Soudan sans contrôle suffisant du risque de subir torture et traitements inhumains et dégradants, et en violation de son droit à un recours effectif. La Cour estime en outre que ce retour ne pouvait être qualifié de “volontaire”.

    Monsieur M.A., ressortissant soudanais, était arrêté en Belgique en septembre 2017 et détenu en centre fermé. Identifié par la délégation soudanaise qui délivre un laisser-passer, il introduit une requête de mise en liberté devant la Chambre du conseil de Bruxelles. Avant que cette demande ne soit examinée, il est averti qu’il doit partir le lendemain vers Khartoum. Suite à une requête unilatérale, le président du Tribunal de 1ère instance néerlandophone de Bruxelles interdit à l’État belge de rapatrier le requérant avant que les juridictions ne se soient prononcées sur la mesure de privation de liberté. Le renvoi par avion est annulé mais le requérant est malgré tout emmené à l’aéroport et placé, sous la menace, dans un avion. Un agent en uniforme le menaçant d’autres tentatives d’expulsion, il signe pour un renvoi qui n’aura de “volontaire” que le nom.

    “La Cour juge en particulier que les lacunes procédurales dont se sont rendues responsables les autorités belges préalablement à l’éloignement du requérant vers le Soudan n’ont pas permis au requérant de poursuivre la démarche de demande d’asile qu’il avait soumise à la Belgique et ont conduit les autorités belges à ne pas suffisamment évaluer les risques réellement encourus par le requérant au Soudan. D’autre part, en éloignant le requérant vers le Soudan en dépit de l’interdiction qui leur en était faite, les autorités ont rendu ineffectifs les recours que le requérant avait initiés avec succès.”

    La LDH se réjouit de cette victoire mais déplore le manque de considération du gouvernement de l’époque pour les droits fondamentaux et la séparation des pouvoirs. Elle espère que cet arrêt constituera un message fort vers le nouveau Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration. Il est urgent que la politique migratoire ne soit plus celle du retour à tout prix. Parce que le droit de demander l’asile doit être respecté, partout, tout le temps.

    (1) https://www.liguedh.be/belgique-soudan-une-intolerable-collaboration-technique

    27 octobre 2020

    Ligue des droits de humains, 27 oct 2020

    Tags : Belgique, droits humains, Soudan, ressortissants soudanais,

  • La Belgique vue par les algériens

    L’inconsistante Belgique ou l’héroïsme ordinaire

    Par Amine Bouali

    La Belgique est un pays plutôt ennuyeux, elle n’a ni le soleil de l’Italie ni le panache de l’Espagne. Mais c’est aussi un véritable cas d’école : depuis décembre 2018, elle n’a pas de vrai gouvernement mais dans la vie quotidienne, tout fonctionne apparemment normalement, et à côté de sa capitale, la cosmopolite Bruxelles, ses deux régions si dissemblables, la Wallonie et la Flandre, se détestent cordialement, sans se résoudre encore à se déclarer la guerre.

    Le plat pays, à l’inverse de sa voisine du sud, la grandiloquente France, ne se prend pas au sérieux et n’arrête pas de se moquer de lui-même. Ce bout de terre de rien du tout, d’à peine 11 millions d’habitants, est pourtant la patrie de Tintin, du coureur cycliste Eddy Merckx, du peintre René Magritte et de l’immense Jacques Brel.

    Malgré son inconsistance apparente, il est le 24ème plus riche pays de la planète et son PIB a atteint 533 milliards de dollars en 2019. Avec beaucoup moins de ressources naturelles que d’autres pays mais surtout avec beaucoup moins d’esbroufe et de paresse. Le lecteur peut se demander quelle mouche nous a piqués pour faire ce petit éloge insolite de la lointaine Belgique ? D’abord, bien sûr, pour une raison surréaliste, et ensuite parce que ce pays approximatif nous a semblé être l’exemple instructif de l’héroïsme ordinaire et le contraire… de la fanfaronnade !

    Algérie1, 11 oct 2020

    Tags : Belgique, Algérie, Wallonie, Frandre, Tintin, Eddy Merckx, Magritte, Jacques Brel,