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  • Erdogan, Zefzafi et le BBB halal: des poids, combien de mesures?

    Erdogan, Zefzafi et le BBB halal: des poids, combien de mesures?

    Tags : Belgique, Maroc, Turquie, Nasser Zefzafi, Erdogan,

    Candice VANHECKE

    Beaucoup, en Belgique et ailleurs en Europe, espéraient un camouflet pour Recep Tayyip Erdogan aux élections présidentielle et législative du 24 juin dernier. Le ralentissement économique et les dérives autoritaires de l’AKP suite au putsch manqué de l’été 2016 auraient pu avoir raison de l’actuel président turc.

    Il n’en fut rien. Celui que certains médias occidentaux se plaisent à qualifier de dictateur1, a été réélu directement au premier tour avec 53% des voix. Un chiffre qui monte à 75% si l’on s’en tient aux votes des Turcs de Belgique. Depuis, ces derniers sont pointés du doigt.

    Dans son éditorial du 26 juin, L’Echo, par exemple, demandait aux «vibrants soutiens de l’autocratie turque qui vivent en Europe – et donc en Belgique – de limiter leurs effusions. Éviter de couvrir des quartiers entiers de leurs tracts nationalistes et de réserver leurs klaxons et drapeaux pour les victoires de leur équipe préférée au Mondial (…). Oui, la Belgique reste une démocratie où l’expression est libre, mais cette liberté-là est stérile sans le respect des valeurs qui la portent. Et c’est une leçon de démocratie qu’il faut malheureusement répéter.» On passera sur cette notion de liberté d’expression qui commence sérieusement à se réduire à peau de chagrin si des citoyens n’ont même plus le droit de se manifester en faveur d’un dirigeant de leur patrie d’origine.

    La fierté retrouvée du peuple turc

    Concentrons-nous plutôt sur cette notion de «valeurs» (qui devient hautement comique à l’heure où l’Europe s’apprête à réinstaurer des camps d’enfermement à ses frontières) et de «leçon de démocratie qu’il-faut-malheureusement -répéter». En quoi des hommes et des femmes qui soutiennent un politicien réélu à 53% des suffrages – on est quand même loin du score stalinien – n’auraient-ils pas intégré les bases de la démocratie ? Certes, depuis deux ans, la Turquie d’Erdogan a pris, sur certains aspects, comme la liberté de la presse ou d’association, un tournant dangereux. Mais il est impossible de comprendre le vote des Turcs d’ici et de là-bas en se focalisant sur ces seules questions, car elles ne sont en rien utiles pour comprendre le succès de l’AKP dans les urnes.

    Pour les citoyens de nationalité turque, Erdogan est surtout l’homme qui a rendu à la Turquie sa superbe sur la scène internationale, en lui permettant d’intégrer le G20 et en l’affranchissant de sa condition d’État mendiant son ticket d’entrée à une Union européenne à l’attitude invariablement hautaine, pour ne pas dire humiliante. Erdogan, c’est aussi celui qui ose dénoncer les crimes d’Israël à Gaza, au contraire des États arabes qui ont depuis longtemps tourné le dos aux Palestiniens. Erdogan, c’est enfin le président qui a fini par endiguer la série de putschs qui, jusqu’à l’arrivée de son parti au pouvoir, avaient rythmé l’histoire de la Turquie, sans que, en Occident, cela émeuve les défenseurs autoproclamés de la démocratie.

    Qu’on ne s’y trompe pas. Le présent billet ne se veut nullement une ode au président islamo-conservateur. Bien sûr, il existe une foule de reproches à formuler à la Turquie de l’AKP sur le plan des droits humains. On se dispensera cependant d’en faire ici la litanie, puisqu’il suffit d’ouvrir n’importe quel journal mainstream de ces dernières semaines, voire de ces dernières années, pour en prendre connaissance de manière détaillée.

    Mais passer sous silence le talent qui fut et qui demeure celui d’Erdogan à rendre sa fierté au peuple turc, c’est se priver d’une clé de compréhension fondamentale des résultats électoraux du 24 juin.

    Maroc-Belgique, un partenariat privilégié

    Enfin, et surtout, quelle crédibilité peuvent encore avoir certains médias et politiques en Belgique lorsque, la même semaine, ils s’époumonent d’indignation suite à la victoire d’Erdogan, puis se taisent dans toutes les langues nationales quand tombent les condamnations des manifestants du Hirak, le mouvement de contestation sociale au Maroc ? Où sont nos défenseurs des droits humains lorsque de simples citoyens qui, en 2016, réclamaient pacifiquement du travail, des hôpitaux et des écoles pour leur région en état de sous-développement chronique, se voient infligés des peines allant jusqu’à 20 ans de prison ferme, comme dans le cas de Nasser Zefzafi, le leader de la contestation rifaine ?

    Cité par Baudouin Loos dans Le Soir du 28 juin, le journaliste marocain Omar Radi résume très bien la situation : «lI n’y a jamais eu de volonté de transition démocratique. Il n’y a eu que des trahisons politiques de la part de pseudo-démocrates qui ont soutenu et ont tiré profit d’un régime despotique qui, dès 2002, a montré tous les signes de réticence à tout passage à plus de démocratie. Un régime dont la survie repose sur l’écrasement de la population, sur un État policier dont l’action conduit indéniablement au creusement des inégalités et à la dépossession économique. Ça fait trop longtemps que cela dure. Vous voudriez bien le croire, mais non, ce n’est pas un excès de zèle de la Justice. Ce n’est pas une architecture institutionnelle qui ne fonctionne pas. Ce n’est pas non plus que le Roi est mal entouré. C’est juste le fonctionnement normal et naturel d’une dictature.»

    Si les lourdes condamnations des Indignés du Rif ont scandalisé une grande partie de la communauté belgo-marocaine, elles n’ont, au contraire, pas réussi à émouvoir le moins du monde notre classe politique nationale. Même l’activiste belgo-marocain Wafi Kajoua, arrêté le 10 juin dernier au Maroc pour «atteinte à la sûreté de l’État, incitation à la rébellion et atteinte à l’intégrité territoriale du royaume» ne devra probablement pas trop compter sur le soutien de la Belgique. Jusqu’à présent, seuls les sites Rif Online et Maroc Leaks ont évoqué son incarcération et les Affaires étrangères belges se refusent à communiquer sur son cas, ce qui, comme le démontre l’histoire d’Ali Aarrass, autre Belgo-marocain emprisonné au Maroc, peut être interprété comme une volonté d’enterrer l’affaire, de façon à ne pas froisser le régime chérifien, ce précieux allié géopolitique dans la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine.

    Précieux allié géopolitique, mais aussi partenaire économique chouchou. Ironie des croisements de l’actualité, le jour où tombaient les condamnations de Nasser Zefzafi et de ses compagnons de lutte, on apprenait la signature d’un accord de partenariat entre la Wallonie et le Maroc, qui devrait aider nos entreprises à exporter… des produits halal vers les pays d’Afrique francophones, en ce compris, bien sûr, de la viande halal. Quand on sait que l’interdiction de l’abattage rituel entrera normalement en vigueur en Wallonie après les élections de 2019, voilà un accord de partenariat en forme de pied de nez assumé, tant à la face des communautés musulmanes de Belgique que des défenseurs des droits humains d’ici et du Maroc.

    Voir, à cet effet, le numéro du Point du 24 mai 2018, qui titrait en couverture : «Erdogan: jusqu’où ira le dictateur?». ↵

    Source : Politique, 12 juillet 2018

    #Maroc #Turquie #Belgique #Nasser_Zefzafi #Erdogan

  • France: Un réseau de trafic de drogue depuis la Belgique et le Maroc démantelé

    Tags : France, Belgique, Maroc, trafic de drogue, cannabis, cocaïne,

    Un réseau international de contrebande de cocaïne et de cannabis depuis la Belgique et le Maroc a été démantelé en France et 22 personnes interpellées, a annoncé vendredi le parquet de Marseille selon une information rapportée par le média The Brussels Times.

    L’arrestation, qui résulte d’une vaste enquête menée depuis Marseille, a mis en cause le chef présumé du réseau ainsi qu’un « grand baron de la drogue marseillais », a déclaré le procureur de Marseille Dominique Laurens.

    Les deux hommes faisaient partie des 22 personnes âgées de 21 à 59 ans interpellées lors de l’opération, menée dans cinq départements français mardi et mercredi.

    Le réseau a importé « de grandes quantités de cocaïne de Belgique et de grandes quantités de cannabis du Maroc », avant de vendre la drogue dans les régions de Paris, d’Occitanie, de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et de Bourgogne-Franche-Comté, a précisé le parquet.

    Environ 291 kg. de résine de cannabis, 13 kgs. de cocaïne, près de 130 000 € en espèces, deux armes, 10 véhicules et deux montres de luxe ont été saisis lors de l’opération de cette semaine.

    Des informations judiciaires ont été ouvertes sur sept des 22 suspects, notamment pour importation de stupéfiants en bande criminelle et blanchiment d’argent. Cinq ont été placés en garde à vue. Sept autres devaient encore comparaître devant le juge d’instruction.

    L’enquête a été lancée à Marseille en mars.

    #France #Maroc #Belgique #Trafic_de_drogue #Cannabis #Cocaïne

  • Maroc : Plan d’action pour la Belgique

    Maroc : Plan d’action pour la Belgique

    Tags : Wallonie, Flandre, Belgique, Maroc, RME, lobbying,

    I- ANALYSE SWOT

    FORCES :

    La proximité géographique : vol direct, circulation des personnes et des biens…etc.
    Système politique : Les deux pays sont une monarchie constitutionnelle.
    Langue : L’utilisation de la langue française par le Maroc et la Wallonie constitue un élément de rapprochement et un facilitateur politique, économique et culturel.
    Forte communauté marocaine en Belgique : près de 500.000 personnes dont des binationaux soit 5% de la population belge.

    La Belgique est parmi les principaux pays sources des envois des transferts des marocains résidant à l’étranger. Au titre de l’année 2007, les recettes voyages provenant de la Belgique ont augmenté par rapport à 2006. Elles sont estimées à 2363,9 millions de DH. La Belgique occupe ainsi la 6ème position derrière la Grande-Bretagne (3ème) et avant la Hollande (8ème) avec 4,0% du total des recettes voyages.

    La Belgique figure parmi les 10 premiers pays partenaires commerciaux du Maroc. Le volume global des échanges commerciaux avec la Belgique s’est chiffré en 2008 à plus de 10 milliards de DH, soit environ 900 millions d’Euros contre 7 milliards de DH en 2007 pour revenir à 7,6 milliard de dirhams en 2010.

    Plusieurs entreprises et groupes belges se sont implantés au Maroc: Emaphos (phosphates entre l’OCP et Prayon Rupel), Sobay (Pétrochimie), Thomas et Piron (plan Azur, Mogador et lixus), Biotech (Pesticides), UCB (pharmaceutique), Besix (premier quai de Tanger Med), STIB (projet de Tramway Rabat-Salé), agro-alimentaire (KT Food, Puratos, Amylum, Pralinor … ), textile (Belgatex, Rakotex, B et B Limited , Eurofactory, Mann Clothing Factory , Markotex, Matimex, Takatex ).
    Outils institutionnels de coopération: (la Haute Commission Mixte de Partenariat et la Commission Mixte maroco-belge) :

    – La Haute Commission Mixte de Partenariat entre les deux Royaumes, dont la première session a eu lieu mars 2007 sous la présidence des deux Premiers Ministres et ce, à l’instar de la France, de l’Espagne et du Portugal. Cette instance a pour but d’instaurer la continuité d’un dialogue politique et d’adapter les mécanismes d’évaluation de la coopération bilatérale.

    – La Commission Mixte maroco-belge, arrivé à sa 18ème session en 2009,
    Coopération au développement : Le Maroc est un partenaire privilégié de la Belgique en matière de coopération au développement, cette aide est octroyée sous forme de dons. Depuis 1965, la Belgique a accordé au Maroc au titre de cette coopération une enveloppe estimée à 1,3 milliard d’euros pour le financement de projets liés aux domaines prioritaires dont l’eau potable, la santé, la formation professionnelle, l’agriculture, le développement rural et le micro-crédit.

    FAIBLESSES :

    Langue : Le fait de parler français aux flamands offusque ces derniers dont le sentiment identitaire est très fort. Cette situation peut être contournée par l’utilisation de l’anglais lorsque cela est possible.

    Les investissements belges au Maroc demeurent modestes. Au titre de l’année 2007, ceux-ci ont été de l’ordre de 1,842 Milliards Dh, soit 4,5 % du montant global des investissements enregistrés cette année. Les secteurs agro-alimentaires, la conserverie, les mines, l’immobilier, les travaux publics, le tourisme, le textile l’industrie pharmaceutique constituent autant de domaines qui attirent les investisseurs belges.

    En dépit de sa place parmi les 10 principaux pays partenaires commerciaux du Maroc, la part de la Belgique dans nos importations globales ne représente que 2%. Quant à nos exportations vers la Belgique, elles représentent 2% du total export du Maroc.

    OPPORTUNITES :

    La communauté marocaine est un potentiel important qui pourrait servir de vecteur de connaissance mutuelle. Son importance réside dans son intégration au tissu social, économique, culturel et politique belge.

    Il convient de saisir la proximité géographique entre les deux pays notamment pour bénéficier de l’expertise de la main d’œuvre belge qui constitue un élément important du développement économique que connaisse le pays.

    Il serait bénéfique également de développer la coopération dans le domaine énergétique et d’en faire un pionnier dans la coopération entre les deux pays.

    Parmi les 22 députés belges au parlement européen, juste 7 ont voté contre le renouvèlement de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE. Il convient de procéder à des échanges interparlementaires afin de consolider davantage les relations et maintenir ces positions favorables.

    MENACES :

    L’Activisme du Polisario : Existence d’organismes qui soutiennent le Polisario, notamment Oxfam Solidarité qui entreprend des actions humanitaires au profit des jeunes sahraouis de Tindouf. Cette ONG incite également les autorités belges à financer des envois de produits alimentaires vers Tindouf.

    A noter également l’existence d’un comité belge de soutien au peuple sahraoui dont le fondateur n’est que Pierre GALLAND, du parti socialiste et aussi d’un intergroupe parlementaire au sein du Sénat (2003-2007) portant le nom de « paix pour le peuple sahraoui ».

    Belgique/Algérie : En ce qui concerne les échanges commerciaux, pour les trois régions de la Belgique, depuis plusieurs années et de manière constante, l’Algérie est le second marché sur le continent africain. Ce pays fait également partie des pays de concentration de sa Coopération au développement.

    La communauté marocaine agit parfois, soit par ignorance soit intentionnellement contre les intérêts du Maroc, d’où la nécessité d’un meilleur encadrement

    II- Plan d’action

    Au niveau politique :

    *Consolidations des acquis politiques :

    La sauvegarde et la consolidation des acquis du Maroc quant à son intégrité territoriale en menant une campagne d’information auprès des nouveaux responsables gouvernementaux belges;

    La dynamisation du partenariat maroco-belge à travers la tenue de la 2ème session de la Haute Commission Mixte créée en 2007 ;

    Le renforcement de la coopération parlementaire à travers la concrétisation des visites, au Maroc, des responsables parlementaires influents dans les deux Chambres Parlementaires belges;

    L’exploration des voies et moyens à même de dynamiser les relations entre les parlementaires marocains et leurs homologues belges ;

    Le renforcement du cadre juridique et la mise en œuvre des instruments en présence.

    *Réalisation des visites de personnalités gouvernementales et parlementaires :

    Projet de visite du nouveau Premier Ministre belge ;

    Projet de visite du nouveau Ministre des Affaires Etrangères belge ;

    Projet de visite de la nouvelle Présidente du Sénat belge, Mme. Sabine de BETHUNE, du parti Démocrate-chrétien et Flamand (CD&V), sur invitation du nouveau président de la Chambre des Conseillers du Maroc ;

    Projet de visite du Président de la Chambre belge, M. André FLAHAUT, du parti Socialiste (PS), sur invitation du nouveau Président de la Chambre des Représentants du Maroc.

    Projet de visite du Président de la Commission des Relations Extérieurs et de la Défense au Sénat belge, le Sénateur Karl Vanlouwe dans les provinces du Sud (M. Vanlouwe s’intéresse davantage à la situation dans le Sahara marocain depuis les événements de Gdim Izik).

    Constitution du groupe d’amitié bilatérale entre les nouveaux Parlements marocain et belge ;

    Développement des Contacts avec les Députés ayant une attitude hostile ou hésitante à l’endroit de notre pays, notamment ceux qui font partie du parti politique N-VA et ECOLO et ce, en vue de les convaincre à revoir leurs positions;

    Echange de visites entre les dirigeants des différents partis politiques maroco-belge, ayant une vision politique rapprochée, ou peut citer à titre d’exemple : PS/USFP, ECOLO/PED, MR/ PAM ou RNI… ;

    Renforcement de la coopération décentralisée entre régions, villes, communes à travers des partenaires mutuels dans les domaines du développent humain et durable ;

    Mise en place d’un programme d’échanges entre jeunes dirigeants (Young leaders) des deux pays couvrant les volets politiques et économiques.

    Mission d’une importante délégation qui comporte les walis, gouverneurs, et membres des conseils régionaux pour avoir des échanges de vues avec la présidente du Comité des régions de l’UE, Mercedes BRESSO.

    *Renforcer davantage les liens avec la communauté marocaine en Belgique à travers un meilleur encadrement, en s’appuyant sur un noyau d’acteurs belgo-marocains fiables, cette stratégie continuera à s’articuler autour de quatre grands axes:

    L’information et la sensibilisation autour des nouvelles réalités du Maroc démocratique et moderne ;

    Fédération puis mobilisation de l’essentiel de cette diaspora en vue de renforcer la dimension humaine de nos liens avec la Belgique.;

    *Actions diplomatiques à entreprendre dans les domaines social et religieux au profit de la communauté marocaine :

    1-Volet Social :

    Développer une stratégie de communication et d’information ;

    Assurer une présence sur le terrain, en créant des évènements à caractère culturel, économique et social et en capitalisant sur les diverses actions organisées par les associations ou organismes belgo-marocains afin de communiquer sur les nouvelles réalités du Maroc ;

    Favoriser l’organisation de colloques et conférences en partenariat avec les associations ;

    Organiser des actions ponctuelles rassemblant l’élite intellectuelle marocaine en Belgique,

    Sensibiliser les marocains influents dans divers milieux professionnels sur l’importance et la nécessité de s’organiser en lobby puissant

    Valoriser l’image de la communauté marocaine établie en Belgique

    Organiser, en collaboration avec les autorités en charge de l’égalité des chances, la première édition de « Marocain et Marocaine de l’année » ;

    Organisation de voyages pour les acteurs sociaux issus de l’immigration;

    Développement de projets culturels au Maroc en faveur des jeunes issus de l’immigration,

    Agir en amont sur la valorisation de la dimension amazigh de l’identité marocaine;

    Mettre en place avec le concours des départements et organismes concernés de nouveaux dispositifs adaptés en vue du renforcement de l’enseignement de la langue arabe ;

    Entreprendre des démarches auprès des autorités belges pour les cas de retraités (pensionnaires désirant vivre au Maroc) ;

    Sensibiliser les départements marocains compétents aux questions liées au traitement des dossiers par les tribunaux marocains relatifs essentiellement aux conflits familiaux, divorces, successions, litiges immobiliers,…) ;

    Développer et promouvoir des coopérations décentralisées entre les régions, villes, communes, ports et autres entités belges avec des entités partenaires marocaines, en mettant l’accent sur celles dont sont originaires nos compatriotes.

    2-volet religieux :

    Agir en concertation avec les consulats en vue d’atténuer le climat de tension et de compétition notamment entre les mosquées gérées par les marocains, les sensibiliser à la nécessité de fédérer leurs efforts pour surmonter les différends et unifier leurs rangs.

    Rapprocher les membres de la communauté marocaine et les associations religieuses dirigées par des marocains, autour du projet marocain concernant le champ religieux, lancé par la création du Conseil des oulémas pour les marocains de l’Europe, conformément aux principes fondamentaux de la pratique de culte dans notre pays;

    Etablir un cadre juridique avec la Belgique (le Ministère de la Justice), permettant l’envoi d’imams et de prédicateurs du Maroc, en fonction des besoins des mosquées avec des contrats déterminés dans le temps;

    Accorder des bourses pour des étudiants d’origine marocains dans les Universités au Maroc, notamment pour les études religieuses et les Sciences théologiques;

    Organiser des programmes de formation au Maroc pour des imams marocains résidents en Belgique.

    Au niveau économique :

    *En matière de coopération et d’aide au développement :

    Parmi les actions visant à promouvoir les secteurs économiques du Maroc:

    Journée de promotion économique du Maroc, organisée en partenariat avec la Chambre de Commerce Maroco-belgo-luxembourgeoise-UE ;

    Forum sur l’investissement au Maroc, en partenariat avec l’AMDI Paris ;
    Journée de promotion économique du Maroc en partenariat avec la Chambre Arabo-belgo-Luxembourgeoise ;

    Salon Seafood, le plus grand Salon mondial consacré aux produits de la mer qui compte 1.600 exposants venant de 80 pays dans le monde et qui accueille environ 25.000 personnes ;

    Salon des Vacances qui connaît un succès retentissant avec environ 112.213 visiteurs et plus 800 exposants;

    Salon SMAP : Salon de l’immobilier et de l’art de vivre marocains qui rencontre un très vif succès avec une participation de prés de 45.000 visiteurs. Lors de cet événement, une table ronde sur la promotion du Maroc est prévue.

    Salon Decosit à Bruxelles qui aura lieu en mois de septembre (Textile)
    Cuir : B2B, la date est à déterminer

    Salon européen Sea Food, Bruxelles, Produit de la mer, la date est à déterminer

    Electricité et Electronique : B2B

    Mission du Président du Conseil Economique et Social marocain, Chakib BENMOUSSA pour un échange de vues avec le président du Comité Economique et Social Européen, Staffan NILSON.

    Mission d’une importante délégation d’institutionnels (MASE N, CNRST…) et d’opérateurs économiques représentant plusieurs secteurs au sein de la CGEM et de l’ANPME, à l’Agence exécutive pour la compétitivité et l’innovation, relevant de la Commission européenne, en vue d’opérationnaliser le partenariat en matière d’énergie, d’environnement, du soutien aux entreprises, du transport multimodal, de la communication et de la finance.

    *Parmi les initiatives visant à renforcer l’économie solidaire, le partenariat entre les coopératives marocaines et les universités belges. Il s’agit du projet « Academic Exchange » qui vise, entre autres, à aider dans une première étape, une vingtaine de coopératives marocaines à exporter leurs produits.

    Au niveau culturel :

    * Assurer une présence culturelle continue du Maroc en Belgique :

    Participation à la journée du cinéma francophone à Anvers : coordonner l’organisation d’une journée du cinéma francophone à Anvers (Flandre), avec la participation de six pays francophone (Maroc, France, Belgique (CTB), Canada (Québec), Sénégal, Suisse), et ce, durant la semaine de la Francophonie qui se déroulera du 24 au 30 mars 2012. Cette manifestation fera l’objet d’une large couverture médiatique (TV5, le monde etc..) ;

    La 2ème édition du Festival du Film Africain de Charleroi : Dans un souci de favorisation de la coopération sud-sud et dans le cadre de multiples actions envers la diaspora africaine en Belgique, soutient de l’association « Soleil Levant » en Belgique pour l’organisation du Festival du Film Africain de Charleroi qui aura lieu du 09 au 14 décembre 2011 à l’université du travail de Charleroi. L’objectif de ce festival, selon les organisateurs, est de favoriser le dialogue international entre générations et de lutter contre toutes formes de discrimination ;

    Projet Daba Maroc 2012 (l’année du Maroc Belgique : Ce projet est actuellement en cours de finalisation. Les événements culturels auront lieu parallèlement en Belgique (Bruxelles, Wallonie, Flandre) ainsi qu’au Luxembourg et en France. Pour donner plus d’ampleur et de prestige à cet important événement, il a été proposé de solliciter Le Haut Patronage de Sa majesté Le Roi Mohammed YI Que Dieu l’Assiste en faveur de ladite manifestation.

    « Daba Maroc », en Automne 2012, à Bruxelles, Charleroi, Mons, Namur, Liège, La Louvière, Tournai, il est à sa 1ere édition, DCAC Coordinateur pour le Maroc, Désigner un commissaire coté marocain le Dr. Khrouz, il est proposé une Caravane du livre, du Théâtre, Exposition, Danse, Photographie, Films, Défilé de mode, Conférences, Musique

    Festival « Aflam des Cinémas Arabes», qui aura lieu à Bruxelles, du 11 au 15 janvier 2012, Envoi du film  » La 5ème Corde » de Selma Bargach

    Festival International du Film d’Amour de Mons, du 24 févier au 2 mars 2012,  (Participation du Maroc en 2011 par le film ‘Mémoire d’argile » de Majid R’chich, il est proposé d’envoyer le Film « Marock »

    Salon de vacances de Bruxelles, du 2 au 6 févier 2012, Participation en 2011 avec un stand sur le Maroc (à caractère touristique), il est proposé l’envoi des Brochures et de dépliants sur le Maroc.

    Festival du Film Arabe de Bruxelles, en mars-12, -Participation du Maroc en 2011, (des acteurs marocains ont été primés lors de la cérémonie de clôture de cette manifestation), les Films proposés sont : » La 5ème Corde », « Pégase », « La Source des Femmes »

    Moussem de Charleroi, annuel; Mois de mai, le Maroc a participé en 2011 avec des expositions de photos, des stands culinaires…, ll est proposé pour l’année 2012 des Troupe folklorique, Exposition de photos, Stand culinaire.

    Manifestation culturelle » Saga Africa », Hannut, Juin de chaque année, il est proposé pour cette manifestation des Films, Troupe Musicale (Gnaoua) , Exposition de photos (Institut des Etudes africaines)

    Journée culturelle « Afrique fête la Wallonie à Charleroi », Octobre 2012, (En 2011, le Maroc a participé en tant qu’invité d’honneur), il est proposé pour l’année 2012 un Défilé de mode, Cours de danse et de musique, Dégustation culinaire, Marché de produits et artisanat d’Afrique  

    7ème édition du Festival International du Film Oriental, Participation à la 5ème et 6ème édition – Hommage rendu a la renaissance du cinéma marocain,
    Films proposés: » La 5ème Corde », » Whatever Lola Wants », « La Source des Femmes »
    *Promouvoir les échanges culturels et sportifs bilatéraux Echange de visites d’élèves entre le Maroc et la Belgique :

    Dans le cadre de sa mission de diffusion des principes d’éducation relative à l’environnement et au développement durable, l’ASBL « Regards Croisé » et l’instar des années précédentes organise en collaboration avec cette Ambassade, des échanges d’élèves, âgés entre 12 et 13 ans, entre les écoles marocaines et belges en trois étapes au cours de l’année 2012. Il est à signaler que son Altesse Royale le prince Laurant de Belgique est impliqué dans les œuvres de ladite association.

    Projet International Twinnig Maroc : Le projet consiste à l’organisation d’un voyage au Maroc en faveur d’un groupe d’étudiants de la sixième et septième année (options : Bureau et Soins des cheveux et Styliste des cheveux) durant la période allant du 21 au 30 avril 2012. Le but de cet échange se résume dans l’immersion des élèves belges dans la culture marocaine, pratiquer la langue française et faire des activités en commun et découvrir la culture er la civilisation marocaine à travers la vie quotidiennes de leur homologues marocains. Fès et Meknès sont les deux villes ciblées pour l’exécution de ce projet ;

    Le festival International des Champions Fre Fight-Kick Boxing-MuayThai-Agadir 2012 : L’association belge « Belgomas asbl » de la ville de Charleroi organisera un voyage festif sportif et socioculturel à partir de la ville de Charleroi à destination de la ville d’Agadir pour la période du 5 au 12 juillet 2012 au palais des Sports d’Agadir, incluant un circuit de découverte du sud marocain et un Gala de Boxe au palais des sports d’Agadir, animé par des champions marocains, africains et européens (Belgique, France, Italie, Russie, Pays Bas, Benin, Congo, Turquie, l’Algérie et Maroc) ;

    La 2ème édition du festival International des Champions Fre Fight-Kick boxing-MuThai-Laayoune : 9 au 15 mai 2012.

    *Autres manifestations organisées en collaboration avec l’Ambassade :
    La participation du Maroc à l’édition de la manifestation culturelle « SAGA AFRICA » ;

    Programme d’actions de promotion des coopératives marocaines : Ce programme consiste à encourager l’échange des étudiants stagiaires de Hautes Ecoles commerciales belges et marocaines. Il est à rappeler que cette Ambassade avait déjà facilité la réalisation d’un partenariat du même genre entre la Hautes Ecole Francisco Ferrer à Bruxelles et l’université Chouaib Doukali à el Jadida, ainsi que la Haute Ecole Commerciale de Tanger.

    *Valoriser la maison de cultures maroco-flamande « DAARKOM » comme canal de promotion de la culture marocaine en Belgique :

    La maison de cultures Maroco-flamande « Daarkom » fut inauguré le 23 septembre 2011, en présence de messieurs : Mohamed AMEUR, Ministre Délégué auprès du premier Ministre, Chargé de la Communauté marocaine résident à l’Etranger, Bensalem HIMMICH, Ministre de la culture. Cette maison des cultures dont la mission principale consiste à favoriser l’enrichissement culturel mutuel des deux communautés, propose des disciplines et des activités diverses : Théâtre, cinéma, musiques, arts visuels, danse, rencontres littéraires, conférence et débats, café-théâtre, etc…

    Assurer le suivi constant de l’activité belge et rendre compte quotidiennement à travers une revue de presse, tout en insistant sur les articles et reportages en rapport avec notre pays et la communauté marocaine établie en Belgique.

    Susciter l’intérêt des journalistes belges et des correspondants de la presse étrangères en Belgique lors d’événements ponctuels : politique, économique, social, culturel etc… notamment par l’organisation de petit déjeuners/déjeuners débat et de diners d’échanges avec les éditorialistes belges ; dits « diner de l’Ambassadeur » ;

    Expliquer et commenter les positions du gouvernement marocain, question nationale, droits de l’Homme, les grands chantiers etc… ;

    Assurer les liaisons avec les organes de presse : conférences de presse de M. l’Ambassadeur, des personnalités marocaines de passage en Belgique….

    Mettre à contribution les relais du Maroc en Belgique pour la promotion de notre pays ;

    Améliorer la réalisation de la Newsletter de l’Ambassade… ;

    #Maroc #Belgique #Wallonie #Flandre #RME



  • La Commune de Molenbeek interdit une manifestation rifaine

    La Commune de Molenbeek interdit une manifestation rifaine

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    La Commune de Molenbeek interdit la marche sur ordre de Rabat au bras long

    Said El Amrani, actif pour le Collectif Riffijnen en Belgique a publié une déclaration hiersuite à l’interdiction d’une marche en commémoration de Mohsin Fikri par la commune de Molenbeek. La semaine prochaine marquera six ans depuis que le poissonnier de Riffin Mohsin Fikri a été écrasé à mort dans un camion à ordures alors qu’il tentait de sauver son poisson confisqué. Sa mort atroce a provoqué un mouvement de protestation dans le Rif (nord du Maroc) fin 2016.

    Dirigés par Nasser Zefzafi et avec des manifestations pacifiques, les Rifains ont exigé la liberté, la dignité et la justice sociale. Des centaines de manifestants ont été arrêtés et condamnés en 2017. Les chefs du Hirak ont ​​été condamnés à de lourdes peines en juin 2018. Nasser Zefzafi et trois autres dirigeants ont disparu en prison pendant 20 ans. Le mouvement de protestation a reçu beaucoup de solidarité (internationale), également en Belgique.

    Voici les trois raisons invoquées par les autorités de la commune de Molenbeek pour refuser l’autorisation de la marche organisée par le Collectif Belge Riffiens le samedi 29 octobre pour commémorer la mort de Mohsin Fikri :

    1- La commémoration n’a rien à voir avec la commune de Molenbeek et ses habitants.

    2- Nuisance de circulation aux intersections proposées (avant la marche).

    3- La marche ne contribue pas à la cohésion sociale.

    Le collectif est convaincu que l’interdiction est une décision politique, influencée par des personnes proches du bourgmestre de Molenbeek telles que des édiles et conseillers d’origine marocaine proches du régime marocain (bras long Rabat).

    Selon les organisateurs, l’interdiction n’a rien à voir avec des aspects sécuritaires, d’autant plus que les initiateurs et autres sympathisants et défenseurs belges des détenus politiques ont organisé des dizaines de protestations et de manifestations à Bruxelles depuis le début du Hirak dans le Rif.

    Et à ce jour, toutes ces actions se sont déroulées dans une atmosphère bonne et paisible, comme en témoignent les policiers locaux eux-mêmes. Le collectif engagera donc des actions politiques, judiciaires et médiatiques pour faire respecter le droit de manifester conformément à la constitution belge. Les organisateurs mettront également tout en œuvre pour commémorer dignement la mort de Mohsin Fikri et aussi pour agir contre toute forme d’injustice et d’oppression.

    Mise à jour : Un communiqué du collectif vient d’être publié.

  • Roi du Maroc: 12 palais, 600 voitures de luxe et 1100 domestiques

    Roi du Maroc: 12 palais, 600 voitures de luxe et 1100 domestiques

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    12 palais, 600 voitures de luxe et 1100 domestiques : l’immense richesse des rois au Maroc

    Selon HLN.BE, « le roi du Maroc Mohammed VI (58 ans) a connu un bon parcours. Cette semaine, il a annoncé qu’il injectait pas moins de 3 milliards de dirhams (plus de 280 millions d’euros) dans l’économie marocaine, alors qu’une grave sécheresse sévit dans le pays ».

    « L’argent provient d’un fonds royal, bien qu’avec sa fortune personnelle de 7,2 milliards d’euros, le roi ait évidemment beaucoup d’argent à dépenser. Par exemple, il possède pas moins de 12 palais dans son pays et à l’étranger, il a plus de 600 voitures de luxe à son nom et il porte les montres les plus exclusives de tout le continent africain », a indiqué le média belge dans on édition du 19 février 2022.

    Ces informations ont été citées par Sam Van Rooy pour exprimer l’opposition du Vlaams Belang aux aides de la province de Flandre destinées au Maroc. « L’argent des impôts flamands sera utilisé pour subventionner deux projets au Maroc pour un total de 2 millions d’euros. Sur ce montant, 1 million d’euros est destiné à – je cite – « l’augmentation de la capacité de production d’énergie dans les campagnes marocaines » et un autre million d’euros à – je cite – « le développement des PME marocaines dans le cadre de l’économie verte ». Apparemment, le laborieux Flamand doit maintenant aussi payer pour – je cite pour la troisième fois – « la protection de l’environnement, le renforcement de l’économie locale et l’emploi durable au Maroc », a-t-il déclaré dans une séance du parlement flamand. « Savez-vous quelle est la fortune du roi du Maroc ? 6 milliards d’euros ! 6 milliards d’euros ! », a-t-il ajouté.

    Selon le responsable du parti d’extrême droite, le roi du Maroc possède 2 avions privés, 600 voitures – ce qui est beaucoup plus que vous possédez, je l’admets – et un million de montres. Et il y a tout juste deux ans, ce roi a acheté une maison de 1000 mètres carrés à Paris, près de la Tour Eiffel.

    « Deux millions d’euros, Monsieur Jambon, c’est le montant de la subvention que vous accordez au Maroc, c’est donc le montant que le roi du Maroc dépense pour ses 1100 domestiques dans ses 12 palais mégalomanes en deux jours seulement », martèle-t-il.

    #Maroc #Belgique #Vlaams_Belang #Flandre #Parlement_flamand #MohammedVI #Fortune

  • Congo: Il y a 62 ans, coup d’Etat contre Lumumba

    Congo: Il y a 62 ans, coup d’Etat contre Lumumba

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    En ce jour il y a 62 ans, un coup d’État soutenu par les États-Unis a eu lieu pour renverser Patrice Lumumba, le héros congolais de la libération, panafricaniste, et premier dirigeant démocratiquement élu et premier ministre de la République démocratique du Congo indépendante. L’anti-impérialisme de Lumumba et sa vision d’une nation unie ont fait de lui un ennemi à la fois pour la Belgique et les États-Unis. La CIA a ordonné son assassinat, mais lorsqu’ils n’ont pas pu terminer le travail par eux-mêmes, les États-Unis et la Belgique ont secrètement distribué de l’argent et de l’aide aux politiciens rivaux qui ont organisé le coup d’État, emprisonné, torturé.

      Suite à une victoire éclatante aux premières véritables élections auxquelles les Congolais ont participé, Patrice Lumumba est devenu premier ministre du Congo du 24 juin 1960 jusqu’à son renversement et son emprisonnement le 14 septembre de la même année par le militaire Joseph-Désiré Mobutu et ses soutiens. Ce dernier a ensuite dirigé le pays, d’abord en sous-main, puis de manière directe à partir de 1965 jusqu’à son renversement en 1997.

    Le 17 janvier 1961, Lumumba, ce grand combattant pour l’indépendance du Congo, pour la justice sociale et pour l’internationalisme a été torturé puis exécuté, en compagnie de plusieurs de ses camarades, par des dirigeants congolais complices des puissances occidentales ainsi que par des policiers et des militaires belges. Lumumba n’avait que 35 ans et aurait pu continuer à jouer un rôle très important, tant dans son pays, qu’en Afrique et au niveau mondial.

    Comme l’a écrit la journaliste Colette Braeckman :
    « Patrice Lumumba, Premier ministre congolais destitué en septembre, placé en résidence surveillée puis détenu à Thysville, avait été envoyé au Katanga le 17 janvier 1961. Cinq heures après son arrivée sur le sol katangais, il était mis à mort avec ses deux compagnons Maurice M’Polo et Robert Okito »1.

      Parmi les dirigeants congolais qui ont participé directement à la mise à mort de Lumumba, on trouve Moïse Tshombé président proclamé de la province congolaise du Katanga qui a fait sécession le 11 juillet 1960, à peine deux semaines après le début de l’indépendance que le Congo a obtenue le 30 juin 1960. La sécession du Katanga proclamée par Moïse Tshombe fut soutenue par la Belgique et des grandes entreprises privées minières belges très présentes dans cette partie du Congo, voir plus loin, afin de déstabiliser le gouvernement du premier ministre Patrice Lumumba.

      Au moins cinq policiers et militaires belges étaient également présents lors de l’assassinat. Joseph-Désiré Mobutu, un des principaux responsables congolais de l’assassinat de Lumumba, n’était pas présent sur place le jour de l’assassinat qui a eu lieu dans l’Est alors qu’il se trouvait à l’Ouest du pays dans la capitale.
      La responsabilité de la Belgique dans l’assassinat de Lumumba en janvier 1961 a été établie par plusieurs auteurs, notamment par Ludo De Witte dans L’Assassinat de Lumumba, et cela a fait l’objet des travaux d’une commission du parlement belge en 2001-2002. On pourra lire également l’interview donnée par Ludo De Witte au CADTM en 2018. Dans cette interview, Ludo De Witte résume simplement les causes de l’assassinat de Lumumba :

      « Lumumba a été la victime de l’impérialisme. En fait on voulait continuer l’impérialisme au Congo, remplacer un système colonial par un système néocolonial. Un système où il y aurait des noirs, des Congolais, qui seraient des politiciens et des ministres mais, en coulisse, ce serait toujours les pouvoirs occidentaux et leurs grandes sociétés qui domineraient le pays. C’est bien ça le néocolonialisme contre lequel Lumumba voulait lutter et c’est pour cela qu’il a été assassiné. ».

      Il convient de prendre connaissance du discours du premier ministre de la République du Congo, Patrice Lumumba face à Baudouin, roi des Belges. Baudouin avait déclaré dans son allocution :
      « L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique ».

    Lumumba de la prison :
    « L’histoire aura un jour son mot à dire, mais ce ne sera pas l’histoire qui est enseignée à Bruxelles, Paris, Washington ou aux Nations Unies. Mais l’histoire qui sera enseignée dans les pays libérés de l’impérialisme et de ses marionnettes. « 

      Lors de la proclamation de l’indépendance du Congo le 30 juin 1960, le Premier ministre du Congo, Patrice Emery Lumumba, prononce un discours mémorable

      Lumumba dans son discours veut que justice soit rendue au peuple congolais, en voici une version intégrale sous forme vidéo et sous forme écrite :
      Discours prononcé au siège du parlement après ceux du Roi Baudouin et du Président Joseph Kasa-vubu, le jour de la proclamation de l’indépendance de la République démocratique du Congo.
      « Congolais et Congolaises,
      Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux,
      Je vous salue au nom du gouvernement congolais.
      À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.

      Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.

      Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.
      Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?

      Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres.
      Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.

      Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les Noirs, qu’un Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du blanc dans sa cabine de luxe.

      Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation ?
      Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréé pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a été proclamée et notre pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.

      Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la Déclaration des droits de l’Homme.
      Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudront sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés.
      Et pour cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit. Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l’histoire, n’a pas essayé de s’opposer à notre indépendance, est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j’en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis.

      Ainsi, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le Congo nouveau, notre chère République, que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m’aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger.

      Je demande à la minorité parlementaire d’aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays. L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.

      Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j’ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre indépendance complète et souveraine. Notre gouvernement fort, national, populaire, sera le salut de ce pays.
      J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants, à se mettre résolument au travail en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.
      Hommage aux combattants de la liberté nationale !
      Vive l’indépendance et l’Unité africaine !
      Vive le Congo indépendant et souverain ! »

    Source : Mille babords

    Lumumba, combattant internationaliste

      Avant de devenir premier ministre, Lumumba a établi des liens solides avec une série de mouvements et de personnalités anti impérialistes, panafricanistes et internationalistes. En décembre 1958, il est présent à la Conférence des Peuples africains à Accra. Il y rencontre, entre autres, l’ Antillo-Algérien Frantz Fanon, le Ghanéen Kwame Nkrumah et le Camerounais Félix-Roland Moumié 2. Il y prononce un discours dans lequel il déclare :

      « Notre mouvement a pour but fondamental la libération du peuple congolais du régime colonialiste et son accession à l’indépendance. Nous fondons notre action sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – droits garantis à tous les citoyens de l’humanité par la Charte des Nations Unies – et estimons que le Congo, en tant que société humaine, a le droit d’accéder au rang des peuples libres. ».

      Il le conclut en ses mots :
      « C’est pourquoi nous crions vivement avec tous les délégués : A bas le colonialisme et l’impérialisme. À bas le racisme et le tribalisme. Et vive la nation congolaise, vive l’Afrique indépendante. »
      À l’issue de cette conférence, Lumumba, est nommé membre permanent du comité de coordination, comme le rappelle Saïd Bouamama dans Figures de la révolution africaine 3. Lumumba était également proche de militants belges anticolonialistes et anticapitalistes comme Jean Van Lierde qui était engagé dans le soutien à la révolution algérienne et qui entretenait des liens étroits4 avec l’hebdomadaire La Gauche et avec son animateur principal Ernest Mandel.

      Quelques semaines après la conférence d’Accra, Lumumba et son mouvement organisent dans la capitale du Congo belge à l’époque, une réunion pour rendre compte des résultats de ce sommet anticolonialiste. Il y revendique l’indépendance du Congo devant plus de 10 000 personnes. Il décrit l’objectif du Mouvement National Congolais en évoquant « la liquidation du régime colonialiste et de l’exploitation de l’homme par l’homme » 5.

      Selon Le Monde diplomatique de février 1959, suite à cette conférence, une émeute éclata à Léopoldville à partir du 4 janvier 1959. Voici ce qu’en dit le mensuel français :
      « Le point de départ de l’émeute est en relation directe avec la conférence panafricaine d’Accra. C’est en effet au moment où les leaders du Mouvement national congolais — au premier rang desquels le président du Mouvement, M. Lumumba — s’apprêtaient à tenir une réunion publique sur ce sujet que les premiers troubles ont éclaté. Avec l’autorisation du gouverneur général du Congo belge, M. Cornelis, une délégation de nationalistes congolais, conduite par M. Lumumba, s’était rendue au Ghana en décembre. Et c’est un compte rendu de son voyage et de ses travaux qu’elle s’apprêtait à faire le 4 janvier, quand la police donna l’ordre aux conférenciers et à ceux qui étaient venus les entendre de se disperser » 6.

      Il faut préciser qu’au cours de l’année 1959, la répression organisée par la Belgique colonialiste a fait des dizaines, voire des centaines, de morts. Un exemple de l’ampleur de la répression : en octobre 1959, lors du congrès national du Mouvement national congolais (MNC) à Stanleyville, les gendarmes ont tiré sur la foule en faisant 30 morts et des centaines de blessés. Lumumba est arrêté quelques jours plus tard, il est jugé en janvier 1960 et condamné à 6 mois de prison le 21 janvier 1960.

      Mais les protestations sont telles qu’à Bruxelles, le pouvoir prend peur et décide de lâcher du lest en convoquant des élections locales auxquelles les Congolais sont invités à participer. Lumumba est libéré le 26 janvier quelques jours après sa condamnation. Finalement, après les élections locales, des élections générales sont organisées en mai 1960, les premières dans l’histoire du Congo belge. Le Mouvement national congolais (MNC) en sort vainqueur et, en conséquence, Lumumba est nommé premier ministre.


    L’enchaînement des évènements qui mène au coup d’État contre Lumumba et à son assassinat

      Suite au discours de Lumumba le 30 juin, le gouvernement belge, la monarchie et les patrons des grandes entreprises belges présentes au Congo décident d’écarter Lumumba et de provoquer la sécession du Katanga, la province la plus riche en matières premières.

      Tout de suite se présentent des complices congolais en la personne de Moïse Tshombé, proclamé président du Katanga le 11 juillet 1960, puis en la personne du président Joseph Kasa-Vubu qui révoque Lumumba en septembre 1960 sans en avoir le pouvoir constitutionnel, et en Joseph-Désiré Mobutu qui dirige quelques jours plus tard un coup d’État et fait arrêter Lumumba alors que ses ministres lui ont confirmé leur confiance et que son parti est le principal parti au parlement. Mobutu, qui a fait une carrière militaire pendant la colonie et est un ancien journaliste dans la presse congolaise pro-coloniale, a réussi à obtenir un poste de colonel dans la nouvelle armée et s’est retourné très vite contre le gouvernement congolais.

      Entretemps la Belgique avait envoyé au Congo dès juillet 1960, 11 000 soldats, ce qui est énorme, dont 9 000 au Katanga. Ces 11 000 soldats belges sont acheminés au Congo en dix jours, précédés par des troupes spéciales de paras-commandos. Cette intervention militaire constitue une véritable agression contre un État désormais indépendant. Il faut souligner que la Belgique, membre de l’ OTAN, a disposé jusque dans les années 1980, en Allemagne de l’Ouest, d’une zone militaire suréquipée s’étendant de la frontière belge au rideau de fer. L’état-major belge avait à sa disposition un arsenal militaire considérable, en partie d’origine américaine, et l’ OTAN lui a permis de déployer avions, transports de troupes et même des navires de la marine de guerre qui ont bombardé des positions congolaises dans l’estuaire du fleuve Congo.

      Le gouvernement des États-Unis et la CIA sont aussi à la manœuvre aux « côtés » de la Belgique, avec qui ils ont décidé d’assassiner Lumumba. Lumumba[fn] The Assassination Archives and Research Center, Interim Report : Alleged Assassination Plots Involving Foreign Leaders, III, A, Congo.

    . De même que la France. Dans un télégramme en date du 26 août 1960, le directeur de la CIA Allen Dulles indique à ses agents à Léopoldville au sujet de Lumumba :
      « Nous avons décidé que son éloignement est notre objectif le plus important et que, dans les circonstances actuelles, il mérite une grande priorité dans notre action secrète » 7.
      Soulignons que le 12 août 1960, la Belgique avait signé un accord avec Tshombé, reconnaissant de facto l’indépendance du Katanga. Les tentatives du gouvernement de Lumumba pour faire face à cette sécession étaient tout à fait légitimes, mais étaient combattues par les grandes puissances occidentales.
      Malgré son arrestation par Mobutu, Lumumba ne capitule pas et il garde le contact avec les ministres qui restent fidèles à leur engagement et avec ses camarades. Un gouvernement clandestin dirigé par Antoine Gizenga s’établit à Stanleyville. Lumumba réussit à échapper à ses geôliers le 27 novembre 1960 et cherche à rejoindre le gouvernement clandestin à Stanleyville, mais il est arrêté quelques jours plus tard en route.

      En janvier 1961, alors que Lumumba est toujours très populaire, Mobutu et les puissances occidentales craignent qu’une révolte populaire aboutisse à la libération du leader et décide de le faire exécuter. L’opération qui mène à l’exécution de Lumumba est directement accompagnée et dirigée par des Belges aux ordres de Bruxelles. De leurs lieux de détention, le 17 janvier 1961, Lumumba, Mpolo et Okito ont été emmené en avion, piloté par un équipage belge, à Élisabethville, capitale du Katanga, et livrés aux autorités locales. Ils ont ensuite été torturés par des responsables katangais, dont Moïse Tshombé, et par des Belges. Ils sont ensuite fusillés le soir même, par des soldats sous le commandement d’un officier belge.

      Selon le témoignage du Belge Gerard Soete, commissaire de police chargé à l’époque de mettre en place une “police nationale katangaise”, les trois corps ont été transportés à 220 kilomètres du lieu d’exécution, et ont été enfouis dans la terre derrière une termitière, en pleine savane boisée.
      L’Agence France Presse qui a recueilli le témoignage de ce commissaire de police belge rapporte que 3 trois jours plus tard, les corps ont de nouveau été déplacés afin de les faire disparaître définitivement. Gerard Soete a affirmé avoir été accompagné d’”un autre blanc” et de quelques congolais, quand ils ont découpé à la scie les corps des trois martyrs avant de les mettre à dissoudre dans de l’acide [9].

    Le soutien de la Belgique à la dictature de Mobutu
      L’armée belge est intervenue à deux reprises au Congo pour aider Mobutu et son régime dictatorial à mettre fin à des actions de résistance d’organisations lumumbistes, la première fois en novembre 1964 avec l’opération Dragon Rouge et Dragon Noir respectivement à Stanleyville et à Paulis. À cette occasion, l’opération a été menée conjointement par l’armée belge, l’armée de Mobutu, l’État-major de l’armée des États-Unis et des mercenaires parmi lesquels des Cubains anti-castrites.

      Dans un discours prononcé à l’assemblée générale des Nations unies en novembre 1964, Ernesto Che Guevara avait dénoncé cette intervention. Il l’a aussi dénoncée dans un discours prononcé à Santiago de Cuba en disant : « aujourd’hui, le souvenir plus présent, plus poignant que tout autre est certainement celui du Congo et de Lumumba. Aujourd’hui, dans ce Congo si éloigné de nous et pourtant tellement présent, il y a une histoire que nous devons connaître et une expérience qui doit nous être utile. L’autre jour, les parachutistes belges ont pris d’assaut la ville de Stanleyville », extrait du Discours de Che Guevara à Santiago de Cuba, le 30 novembre 1964, à l’occasion du 8e anniversaire du soulèvement de la ville mené par Frank País.

      La deuxième intervention de l’armée belge s’est déroulée à Kolwezi au cœur de la région minière du Shaba (Katanga) en mai 1978 en collaboration avec l’armée française et celle de Mobutu. La justice belge n’a toujours pas rendu de jugement sur l’assassinat de Lumumba. L’affaire n’a pas été classée grâce à l’action de tous ceux et de toutes celles qui veulent que justice soit rendue. La famille de Lumumba continue son action pour exiger la vérité. Un juge d’instruction belge est toujours en charge de l’affaire car l’assassinat a été qualifié de crime de guerre pour lequel il n’y a pas de prescription. Et comme le souligne l’avocat de la famille, Christophe Marchand, cité par la RTBF le 23 juin 2011 « les principaux commanditaires sont morts aujourd’hui (…) mais d’anciens conseillers et attachés de cabinet du ministère des Affaires étrangères sont toujours vivants ».

    Lumumba : une figure devenue emblématique
      La figure de Lumumba a traversé l’histoire et constitue encore aujourd’hui un exemple pour tous ceux et celles pour l’émancipation des peuples. Lumumba n’a jamais capitulé.
      Sa popularité était telle sous le régime du dictateur Mobutu que celui-ci a décrété en 1966 que Patrice Lumumba était un héro national. Non content de l’avoir renversé en septembre 1960 puis d’avoir été un des principaux organisateurs de son assassinat, il a essayé de s’approprier une partie de son aura. Le jour de son exécution, le 17 janvier, est un jour férié au Congo-Kinshasa.

      À Bruxelles, suite à des années d’action des militant·es anti-colonialistes, le conseil municipal de Bruxelles-Ville a voté le 23 avril 2018 la création d’une place Patrice-Lumumba, qui a été officiellement inaugurée le 30 juin de la même année, date du 58e anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo.
      Cela est bien peu de chose.
      Au-delà de dire la vérité sur la lutte de Lumumba et d’exiger que justice lui soit rendue, l’important est de prolonger son combat et celui de tous les Congolais et Congolaises qui ont lutté et luttent pour qu’on mette fin à toutes les formes de spoliation, d’oppression et d’exploitation.

      C’est pourquoi, le CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde) considère que les autorités de la Belgique doivent :

    • Reconnaître publiquement et nommer l’ensemble des méfaits et crimes commis par Léopold II et le royaume de Belgique à l’encontre du peuple congolais, et de lui adresser en conséquence des excuses officielles ;
    • Approfondir un travail de mémoire, en impliquant les acteurs concernés, tant dans l’enseignement que dans les activités d’éducation populaire, en passant par les espaces institutionnels ;
    • Procéder à une restitution de l’ensemble des biens culturels congolais ;
    • Soutenir activement une remise en cause de tous les symboles colonialistes dans l’espace public belge ;
    • Réaliser à un audit historique de la dette afin de procéder à des réparations et rétrocessions financières inconditionnelles pour les montants perçus en conséquence de la colonisation du Congo ;
    • Agir au sein des instances multilatérales, Banque mondiale, FMI, Club de Paris, etc., afin que leurs membres procèdent à une annulation totale et inconditionnelle des dettes odieuses de la République démocratique du Congo ;
    • Soutenir publiquement tout moratoire sur le remboursement de la dette qui serait décrété par le gouvernement congolais afin d’améliorer le système de santé public et de faire face à l’épidémie de Covid-19 et d’autres maladies qui provoquent des décès qui sont tout à fait évitables si les dépenses de santé publique étaient nettement accrues.

      Le CADTM apporte son soutien aux différents collectifs qui en Belgique convoquent des actions dans la foulée de Black Lives Matter et tous ceux qui agissent sur le thème de la mémoire coloniale.
      Le CADTM apporte son soutien au peuple congolais pour faire face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise du Covid-19. Malgré les diktats des créanciers et les graves manquements des gouvernements congolais successifs qui se traduisent par une sévère répression et un déni flagrant des droits humains fondamentaux, les mouvements sociaux congolais résistent. Le CADTM apporte son soutien à ces luttes qui visent à faire triompher la justice sociale.

    Cet article a été publié sur le site du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-monde (CADTM).
    Lire hors-ligne :

    Références
    1. Colette Braeckman, « Congo La mort de Lumumba Ultime débat à la Chambre sur la responsabilité de la Belgique dans l’assassinat de Patrice Lumumba Au-delà des regrets, les excuses de la Belgique REPERES La vérité comme seule porte de sortie Van Lierde l’insoumis », publié le 6 février 2002 https://plus.lesoir.be/art/congo-la-mort-de-lumumba-noir-ultime-debat-a-la-chambre_t-20020206-Z0LGFG.html
    2. Félix Roland Moumié (1925-1960), dirigeant de la lutte anti colonialiste et anti impérialiste au Cameroun a été assassiné sur ordre de la France à Genève le 3 novembre 1960.
    3. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, 300 p.
    4. Voir le résumé de l’intervention de Jean Van Lierde lors d’une conférence publique réalisée à Bruxelles en octobre 1995 pour rendre hommage à Ernest Mandel http://www.ernestmandel.org/new/sur-la-vie-et-l-œuvre/article/dernier-hommage-a-ernest-mandel
    5. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, p. 160-177.
    6. Philippe Decraene, « L’Afrique noire tout entière fait écho aux thèmes panafricains exaltés à Accra » in Le Monde diplomatique, février 1959 https://www.monde-diplomatique.fr/1959/02/DECRAENE/22920
    7. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, p. 160-177.

    Source

  • Parti au Maroc chercher son fils, il écope de 8 ans de prison

    Parti au Maroc chercher son fils, il écope de 8 ans de prison

    Maroc, Belgique, Marc Moerman,

    Un ingénieur belge de 57 ans s’est rendu au Maroc pour récupérer son fils kidnappé, mais il est maintenant lui-même condamné à 8 ans de prison: « Il est innocent ! Les preuves sont là ».

    Il est parti au Maroc à la fin de l’année dernière pour récupérer son fils kidnappé. Neuf mois plus tard, Marc Moerman (58 ans), de Bruges, est lui-même en prison. La semaine dernière, il a été condamné à huit ans de prison après que son ex-femme a porté plainte pour abus sexuels sur sa belle-fille et son beau-fils et sur leur fils commun.

    L’homme lui-même crie son innocence et ne sait plus où donner de la tête. « Que devons-nous faire ? Les certificats médicaux, établis par des médecins marocains, prouvent qu’il s’agit de mensonges. Mais c’est mot contre mot », soupire sa sœur. Le ministre Van Quickenborne (Open Vld) suit l’affaire.

    Cela fait maintenant 10 jours que Marc Moerman est enfermé dans une prison marocaine. « Il y a des bagarres là-bas la nuit, c’est un vrai vacarme », explique sa sœur. « Mon frère m’a soudainement dit où se trouvait exactement son testament. Je lui ai demandé pourquoi. Mais ensuite, la connexion a été rompue. »

    #Belgique #Maroc

  • Maroc : Activiste rifain condamné pour avoir critiqué le roi

    Maroc : Activiste rifain condamné pour avoir critiqué le roi

    El Tribunal de primera Instancia de Alhucemas condena al activista rifeño Mouhamed.L a 20 meses de prisión y una multa de 5 mil euros, por criticar al rey Mouhamed 6.

    El Tribunal de Primera Instancia de #AlHoceima , condena al profesor Mohamed ElMahdali a 3 años de prisión firme por sus publicaciones en Facebook
  • La photo du président tunisien qui a agacé le Maroc

    La photo du président tunisien qui a agacé le Maroc

    Les pays africains se préparent pour la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement (TICAD), communément appelée Forum Japon-Afrique, en Tunisie les 27 et 28 août. Près de 50 dirigeants africains sont attendus, ainsi que plus de 200 représentants de la société civile et d’ONG africaines, 108 chefs d’agences régionales et internationales et 120 leaders du commerce, de l’industrie et de l’innovation technologique, ce qui en fait l’un des plus grands événements diplomatiques hybrides en Afrique. L’Afrique depuis le COVID. La TICAD est également le premier investisseur asiatique dans la paix et la sécurité en Afrique avec un portefeuille annuel de plus de 350 millions de dollars.

    Co-organisée avec les Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement, la Banque mondiale et la Commission de l’Union africaine, la TICAD se distingue par son accent multilatéral et multisectoriel. Les efforts pour faire avancer les objectifs de développement durable en Afrique sont explicitement liés à la consolidation de la paix, au développement constitutionnel, à la réforme du système judiciaire et à la gouvernance démocratique . Le dialogue de cette année se concentrera sur la réalisation d’une croissance durable et inclusive, la sécurité humaine et le renforcement des capacités africaines pour une paix et une stabilité durables.

  • Aït Baalla propose la visite d’une délégation du MR au Maroc

    Aït Baalla propose la visite d’une délégation du MR au Maroc

    Maroc, Latifa Aït Baalla, MR, Belgique, Sahara Occidental,

    A la haute attention de Monsieur Said Abdelkader El Figuigui

    Cher Monsieur,

    Je fais suite à notre aimable conversation téléphonique portant sur la visite au Maroc d’une délégation de mandataires Belges de notre parti en Belgique, le Mouvement Réformateur (MR) et pour laquelle je me permets de solliciter votre collaboration.

    L’appui à une telle mission s’inscrit dans le cadre des actions de rapprochement pour lesquelles nous oeuvrons de concert entre le pays d’origine et les pays d’adoption.

    La délégation arrive à Casablanca le 29 mai au soir et repartira le 1er juin au matin.
    En fonction du programme, la délégation logera à Casablanca ou à Rabat.
    Concrètement le programme des rencontres porte sur les 30 et 31 mai.

    Le MR est un parti de centre droit reconnu pour son intérêt pour les indépendants et les petites et moyennes industries et entreprises (PMI/PME).

    L’objet de cette visite est de rencontrer des partis frères afin de développer des synergies politiques et économiques mais aussi les responsables politiques aux commandes des destinées du Maroc, à savoir le PJD.

    Le Mouvement Réformateur (MR) a pour habitude de siéger au sein de l’Internationale Libérale aux côtés du Mouvement Populaire et de l’Union Constitutionnelle mais n’a pas de relations particulières avec les autres partis dont les sensibilités peuvent être considérées comme proches tels que le RNI, le PAM ou l’Istiqlal.

    L’idée est donc qu’ils puissent avoir un échange de vues avec les dirigeants de ces partis afin qu’ils soient en mesure de prendre la mesure des priorités politiques au Maroc, présenter les préoccupations du Parti en Belgique et dégager les axes éventuels d’une collaboration.

    Naturellement, le dossier du Sahara fera partie des discussions. Si nous avions eu plus de temps, j’aurai organisé une mission dans les Provinces du Sud.

    Nous souhaiterions dans la mesure du possible organiser un programme avec les axes qui pourraient être : (je crains toutefois que compte tenu du temps imparti, il ne faille tout concentrer sur Rabat et je reste naturellement à l’écoute de vos suggestions)

    Rencontre d’un projet humanitaire (femmes/enfants) le mercredi 30 mai 10.00
    – Solidarité Féminine, Aicha Ech Chenna (par exemple à Casablanca) afin d’aborder la question des droits de la femme/enfants

    Rencontre économique et déjeuner (Casablanca ou Rabat) le 30 mai 11.00

    – rencontre économique entre la CGEM, Monsieur Abdellatif Maâzouz, Ministre délégué auprès du Chef du Gouvernement en charge des Marocains Résidant à l’Etranger et l’Ambassadeur de Belgique autour de la thématique des relations économiques Belgique-Maroc et de l’investissement des Belges et Belgo-Marocains au Maroc (situation et opportunités d’investissement).
    Mercredi 30 après-midi et jeudi 31 mai
    – rencontres avec la présidence des partis politiques (Istiqlal, PAM, MP, RNI, UC)
    – Monsieur Mohammed Cheikh Biadillah, Chambre des Conseillers (PAM)
    – Monsieur Karim Ghellab, Président de la Chambre des Représentants (Istiqlal)

    Par ailleurs, nous songeons animer une soirée-dîner autour d’une projection du documentaire « La Marche Verte : le retour des branches à la racine » avec le témoignage de SE Ahmed Snoussi et le CORCAS, en présence de membres de la classe politique et de la presse (au lieu de faire une conférence de presse?)

    La délégation que j’aurai le plaisir d’accompagner sera composée des mandataires politiques belges suivants :
    M. Charles Michel, Président du Mouvement Réformateur (ex-Ministre Fédéral de la Coopération)
    M. Armand De Decker, Ministre d’Etat et Vice-Président du Sénat (ex-Président du Sénat, ex-Ministre Fédéral de la Coopération, inconditionnel de la marocanité du Sahara!)
    M. Denis Ducarme, Député (Parlement fédéral – participe à la IVème Commission à NY)

    Mme Françoise Bertieaux, Députée (Parlement de la FédérationWallonie-Bruxelles)
    M. Alain Courtois, Sénateur
    Mme Françoise Schepmans, Députée (Parlement bruxellois)
    M.Vincent De Wolf, Député (Parlement bruxellois) – Bourgmestre de la commune d’Etterbeek
    M. Philippe Goffin, Député (Parlement fédéral) et Bourgmestre de Crisnée
    M. Gaetan van Goidsenhoven, Député-Bourgmestre de la commune d’Anderlecht
    Mme Corinne de Permentier, Députée (Parlement fédéral)
    Vous remerciant vivement pour votre collaboration, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations les meilleures.

    Latifa Aït-Baala
    Présidente

    #Maroc #Belgique #MR #Sahara_Occidental