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  • Gaz: Le double jeu de Madrid

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    Par Mohamed K.

    Quelques semaines seulement ont suffi pour démonter toute la propagande farfelue des autorités espagnoles sur la fameuse « main de Poutine ». Quand l’Algérie a décidé, selon les termes du contrat gazier et comme le prévoient les clauses prévues à cet effet, de renégocier des prix du gaz exporté vers l’Espagne, Madrid s’est lancé dans une vaste campagne de dénigrement contre les autorités algériennes, les accusant d’être sous l’influence russe.

    Le fantasque ministre des Affaires étrangères, José Albarès, est allé plus loin en alertant l’Union européenne et même l’OTAN, soulevant la menace « russe » en Afrique du Nord et dénonçant un prétendu « chantage au gaz ». Il créa tout un scénario afin de rallier toute l’UE et l’Alliance atlantique, en évoquant sans honte « un complot russe » à partir du flanc sud de l’Europe. D’ailleurs, l’UE a pondu un communiqué ou une déclaration officielle en se rangeant du côté de Madrid et menaçant l’Algérie par des messages sibyllins de représailles.

    Or, voilà que l’agence américaine Bloomberg spécialisée dans les informations économiques a révélé lundi le double jeu ibérique. Pour combler ses propres déficits, le gouvernement madrilène est allé acheter, avec des roubles, d’importantes quantités de gaz de la Russie, le « supposé ennemi ».

    Une démarche qui va à l’opposé des propres résolutions de l’Union européenne et que Madrid a elle-même votée et adoptée. Des quantités qui viennent de dépasser allègrement les volumes que fournissent Sonatrach à l’Espagne. Ainsi, la Russie est devenue en un mois le deuxième fournisseur de gaz à l’Espagne. Rien que durant ce mois de juin, les importations en provenance de Russie ont doublé, alors que les différentes recommandations de l’UE et de l’OTAN appellent à réduire les approvisionnements en produits énergétiques russes.

    D’après l’agence américaine Bloomberg, les données de la société espagnole de la distribution du gaz GRT Enagas montrent que «les importations en provenance de Russie ont atteint 8.752 gigawattheures en juin, soit plus du double du mois de mai et 24% de la demande totale de l’Espagne».

    Bloomberg indique en détail, que sur les volumes des importations espagnoles durant le mois de juin dernier, soit deux mois après la résolution de la Commission européenne et la deuxième série de sanctions contre la Russie, «les livraisons de l’Algérie ont chuté à 7.763 gigawattheures contre 9.094 gigawattheures en mai, soit environ la moitié du chiffre de juin 2021 et représentant désormais 22% de la demande.

    On sait depuis des mois que les États-Unis restent le principal fournisseur, avec une part de 30%. En effet, les données dévoilées par l’agence américaine affirment que l’Espagne a «reçu près de 8,8 TWh de GNL russe en juin, au-dessus des 7,8 TWh de l’Algérie et juste derrière les 10,6 TWh déchargés des méthaniers américains.»

    Ces révélations ont soulevé des polémiques au sein des milieux politiques et médiatiques dans la péninsule ibérique. Des critiques ont fusé de partout contre le gouvernement de Sanchez, l’accusant « de naviguer à vue », en matière de diplomatie, et d’absence de prospective en économie.

    A la rescousse du tandem Sanchez-Albarès, la ministre de l’Energie espagnole, Teresa Ribera, a tenté des explications non convaincantes sur ces chiffres révélés par Bloomberg. Elle a affirmé que les importations espagnoles en gaz russe, «correspondent probablement aux accords commerciaux précédents».

    «Le GNL russe représentait 24,4% de l’approvisionnement total en gaz et le GNL américain 29,6%. Cela correspond aux importations russes des années précédentes, a déclaré Ribera, conseillant toutefois, juste pour le reflexe politique, de réduire les arrivées de gaz russe autant que «possible».

    Interrogé sur l’énorme quantité de gaz importé en un mois de Russie, la ministre n’a pas trouvé mieux que de sommer les entreprises espagnoles de chercher d’autres alternatives et d’autres fournisseurs pour satisfaire son marché local et régional.

    Des sources médiatiques ont indiqué que des sociétés espagnoles ont probablement acheté du gaz de Russie pour le revendre à son client marocain, après une transformation en dérivés dans leurs plateformes industrielles, et le réinjecter dans le gazoduc Transmaghrebin fermé l’an dernier par l’Algérie.

    Le Jeune Indépendant, 12/07/2022

    #Espagne #Algérie #Gaz #Russie #Union_Européenne #Maroc

  • L’économie française jugée «retardataire» dépassée par les USA et la Chine, constate Bloomberg

    Alors que les États-Unis et la Chine sortent vainqueurs dans l’économie mondiale au sortir de la pandémie, la croissance économique de certains pays comme la France et l’Allemagne est en retard du fait du rythme de leurs campagnes de vaccination et de la disponibilité des médicaments, rapporte Bloomberg.

    En 2021, l’économie mondiale devrait connaître sa croissance la plus rapide depuis un demi-siècle, laquelle ne concernera que certaines régions, indiquent des spécialistes de Bloomberg. En raison des milliers de milliards de dollars débloqués dans le cadre de leur plan de relance, les États-Unis sont en tête parmi les leaders économiques de cette configuration post-pandémique. À leurs côtés, la Chine, dont le succès peut être expliqué par sa lutte efficace contre le virus, indique l’agence.

    Bien que la croissance mondiale soit attendue à un niveau de 6,9%, elle ne sera pas au même niveau dans les autres pays du fait des différents rythmes des campagnes de vaccination et de la disponibilité des médicaments. Auparavant, les mêmes constats avaient été faits par Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI (Fonds monétaire international). «Alors que les perspectives se sont globalement améliorées, elles divergent dangereusement non seulement au sein des nations, mais aussi entre les pays et les régions», a-t-elle déclaré. «En fait, ce que nous voyons est une reprise à plusieurs vitesses, de plus en plus alimentée par deux moteurs: les États-Unis et la Chine».

    Parmi les pays retardataires figurent ceux de l’UE dont la France, l’Allemagne et l’Italie, mais aussi le Japon, poursuivent les experts de l’agence. Cette annonce intervient alors que l’Europe attend toujours les 750 milliards d’euros de son plan de relance validé en juillet 2020.

    Situation économique en France

    Quant à l’économie française qui a connu une chute historique de 8,2% en 2020, une crise inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, la Banque de France table sur un rebond de 5%, alors que le gouvernement prévoit 6%. Pour Bruno Le Maire, elle «va surprendre la zone euro et le reste de l’Europe par sa capacité de rebond d’ici la fin de l’année 2021».

    Afin de sortir le pays de la crise, un plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans a été lancé. 26 milliards ont déjà été déployés, soit 16 milliards d’euros auxquels s’ajoutent 10 milliards en provenance de la baisse des impôts de production accordée aux entreprises. Dans le même temps, la note sur la dette souveraine française a été confirmée à «AA/A-1+» par la société Standard & Poor’s (S&P).

    En raison de son économie diversifiée, ses mesures anticycliques et ses institutions solides, le pays devrait atteindre la reprise et un assainissement budgétaire progressif, d’après la société. Cependant, la France, comme l’Espagne et l’Italie, devra probablement attendre encore un an avant que l’industrie du tourisme ne se rétablisse complètement, a précisé S&P. Le déficit public français pour 2020 s’est établi à 211,5 milliards d’euros, soit 9,2 % du produit intérieur brut (PIB), après 3,1 % en 2019.

    Sputnik France, 5 avr 2021

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