Étiquette : Bolivie

  • La Bolivie inflige un camouflet au Maroc

    La Bolivie inflige un camouflet au Maroc

    Maroc, Sahara Occidental, Bolivie, RASD,

    Nouveau revers du Maroc: La Bolivie rétablit ses relations diplomatiques avec la RASD

    Le ministère des Affaires étrangères de Bolivie a exprimé jeudi sa volonté de renforcer ses “relations diplomatiques ” avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD), précisant que la suspension des relations entre les deux pays en 2020 ne reflétait pas l’engagement de la Bolivie dans la lutte contre le colonialisme.

    Dans un communiqué diffusé suite à la visite, à La PAZ, du ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, le ministère bolivien a réaffirmé son engagement à renforcer les relations diplomatiques avec la RASD entretenues depuis 1982 et interrompues le 2 janvier 2020.

    La diplomatie bolivienne explique, que la “décision inconsidérée (de rupture des relations) a été prise (à l’époque de la présidente) Jeanine Anez poursuivie pour génocide, et ne reflète pas l’engagement universel de lutte contre le colonialisme et la préservation de la paix, traditionnellement soutenue par l’État bolivien”. “La Bolivie maintient son engagement à continuer de travailler avec le gouvernement de la République arabe sahraouie afin de renforcer les relations d’amitié, de respect, de solidarité et de coopération”, ajoute le ministère.

    Il s’agit d’une nouvelle victoire pour la cause sahraouie, puisque cette décision s’ajoute à celle du Pérou qui a annoncé, le 9 septembre courant, le rétablissement des relations diplomatiques avec la République sahraouie, après 12 ans de suspension.

    La Bolivie avait reconnu la RASD le 14 novembre 1982, mais leurs relations ont été gelées en 2020 par l’ex-présidente intérimaire Jeanine Anez, suite au coup d’État contre le président Evo Morales.

    Jeanine Anez est poursuive aujourd’hui par la justice pour “terrorisme”, “sédition” “conspiration” “génocide”, “décisions contraires à la Constitution” et “manquement au devoir”. Elle est en détention préventive depuis six mois et attend d’être jugée.

  • VICTOIRES DIPLOMATIQUES DE LA RASD : Après le Pérou, la Bolivie établit ses relations avec la République sahraouie

                              Sahara Occidental, Maroc, Pérou, Bolivie, RASD, #Sahara, #Maroc,

    Après le Pérou , la Bolivie a annoncé le rétablissement de ses relations diplomatiques avec la Rasd.
    À cet effet le ministère des Affaires étrangères de Bolivie a exprimé jeudi sa volonté de renforcer ses « relations diplomatiques » avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD), précisant que la suspension des relations entre les deux pays en 2020 ne reflétait pas l’engagement de la Bolivie dans la lutte contre le colonialisme.
    Dans un communiqué diffusé suite à la visite, à La PAZ, du ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, le ministère bolivien a réaffirmé son engagement à renforcer les relations diplomatiques avec la RASD entretenues depuis 1982 et interrompues le 2 janvier 2020.
    La diplomatie bolivienne explique, que la « décision inconsidérée , de rupture des relations RASD-BOLIVIE , a été prise à l’époque de la présidente Jeanine Anez -poursuivie pour génocide-, et ne reflète pas l’engagement universel de lutte contre le colonialisme et la préservation de la paix, traditionnellement soutenue par l’État bolivien ». 
    « La Bolivie maintient son engagement à continuer de travailler avec le gouvernement de la République arabe sahraouie afin de renforcer les relations d’amitié, de respect, de solidarité et de coopération », ajoute le ministère bolivien. Il s’agit d’une nouvelle victoire pour la cause sahraouie, puisque cette décision s’ajoute à celle du Pérou qui a annoncé, le 9 septembre courant, le rétablissement des relations diplomatiques avec la République sahraouie, après 12 ans de suspension. 
    La Bolivie avait reconnu la RASD le 14 novembre 1982, mais leurs relations ont été gelées en 2020 par l’ex-présidente intérimaire Jeanine Anez, suite au coup d’Etat contre le président Evo Morales.
    Jeanine Anez est poursuive aujourd’hui par la justice bolivienne pour « terrorisme, sédition, conspiration , génocide, décisions contraires à la Constitution et manquement au devoir ». Elle est en détention préventive depuis six mois et attend d’être jugée. 
    Cette nouvelle victoire diplomatique sahraouie intervient après la reprise des relations diplomatiques entre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Pérou, rompues depuis 1996, du temps du régime autoritaire et corrompu de l’ancien président Alberto Fujimori. 
    Pour rappel , « Les gouvernements de la République du Pérou et de la République arabe sahraouie démocratique, et conformément aux principes et aux objectifs énoncés dans la Charte des Nations et aux dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, sont convenus le 8 septembre 2021 de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays ».
    Le Pérou qui a reconnu la RASD en 1984 sous le mandat du président Fernando Belaunde, a rompu 12 ans après ses relations avec la république sahraouie durant le règne d’Alberto Kenya Fujimori, un dictateur et un des dix anciens chefs d’États les plus corrompus des années 1980 et 1990, selon Transparency International.
    M. B.
    Le Courrier d’Algérie, 18/09/2021
  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 30 avril 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination

    Mardi 4 mai, le Secrétaire général va organiser une réunion virtuelle avec les chefs des organismes du système des Nations Unies pour réfléchir aux affaires internationales qui affectent et ont un lien avec leur travail. Le Conseil discutera des principales tendances émergentes, des opportunités et des défis auxquels fait face le système des Nations Unies, en mettant l’accent sur la riposte à la pandémie de COVID-19 et les risques pour les droits de l’homme, la biodiversité, l’action climatique, les perspectives économiques mondiales et l’aggravation des inégalités.

    Les membres du Conseil vont engager une discussion sur les causes actuelles et émergentes des conflits, dans le contexte de l’agenda mondial sur la prévention.

    Inde

    Dans un tweet, le Secrétaire général exprime sa solidarité et celle de la famille des Nations Unies au peuple indien qui est aux prises avec une horrible irruption de COVID-19.

    Le Secrétaire général déclare que l’ONU est prête à renforcer son appui et la Coordonnatrice résidente en Inde, Mme Renata Lok-Dessallien, a dit partager ce sentiment.

    Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a envoyé des fournitures cruciales, dont 3 000 concentrateurs d’oxygène, tests, kits médicaux et autres.

    Mme Yasmin Haque, Représentante de l’UNICEF en Inde, a prévenu qu’il faut beaucoup plus, maintenant que l’irruption se propage rapidement.

    L’agence contribue aussi à l’achat et à l’installation de centrales d’oxygène pour les hôpitaux du nord-est et de Maharashtra, ainsi qu’à l’installation de scanners thermiques dans les ports d’entrée de tout le pays.

    L’UNICEF aide également le Gouvernement à assurer le fonctionnement des services vitaux aux enfants les plus vulnérables, et à aider plus de 12 millions d’enfants dans 17 États à continuer l’école à distance.

    Israël

    Dans un tweet, le Secrétaire général vient d’envoyer des paroles de réconfort au peuple israélien après le terrible drame au Mount Méron.

    Il présente ses condoléances aux familles et aux proches de ceux qui ont perdu la vie et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

    Palestine

    M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a pris note aujourd’hui de la décision du leadership palestinien de reporter les élections législatives qui étaient prévues pour le 22 mai. Il a dit comprendre la déception de beaucoup de Palestiniens qui ont clairement exprimé leur désir d’exercer leurs droits démocratiques après 16 années sans élection.

    M. Wennesland a encouragé les Palestiniens à poursuivre sur la voie démocratique. Il a ajouté que l’organisation d’élections transparentes et inclusives dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, comme stipulé dans les accords précédents, demeure essentielle pour restaurer la légitimité et la crédibilité des institutions palestiniennes et ouvrir la voie au rétablissement de l’unité nationale. Fixer une nouvelle date et pas trop tardive pour les élections serait une mesure importante pour montrer au peuple palestinien que leur voix sera entendue.

    Tadjikistan/Kirghizistan

    La Représentante spéciale des Nations Unies pour l’Asie centrale, Mme Natalia Gherman, a eu une conversation téléphonique aujourd’hui avec les Ministres des affaires étrangères du Kirghizistan et du Tadjikistan sur la situation actuelle à la frontière entre les deux pays.

    Mme Gherman a dit profondément regretter les morts et les blessés et a salué le dialogue entre les Présidents des deux pays ainsi que la reprise du travail de la commission intergouvernementale sur la délimitation et la démarcation de la frontière.

    Elle a exprimé son appui aux mesures visant à désamorcer la situation et exhorté les deux Gouvernements à intensifier leurs efforts pour trouver une solution à long terme au différend frontalier, et ce, par des moyens pacifiques.

    Soudan du Sud

    Hier dans le pays, un agent humanitaire d’une agence des Nations Unies et un autre d’une ONG ont été physiquement agressés dans deux incidents distincts dans la ville de Torit, dans l’État de l’Équatoria oriental.

    Le 24 avril, à Jamjang dans la zone administrative de Ruweng, des jeunes sont entrés dans le lotissement d’une ONG internationale et ont agressé le personnel, en faisant plusieurs blessés.

    Ces attaques se produisent dans un contexte de chômage très élevé parmi les jeunes qui demandent à être engagés par les organisations humanitaires.

    Le Coordonnateur humanitaire au Soudan du Sud, M. Alain Noudéhou, a souligné que les attaques contre les organisations humanitaires sont complètement inacceptables et qu’elles doivent cesser. Il a exhorté les autorités et les communautés à garantir la sûreté et la sécurité des agents humanitaires, et le Gouvernement, à faire respecter la loi et l’ordre.

    Soudan

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que la situation en matière de sécurité dans la ville d’Ag Geneina, au Darfour occidental, est stable mais qu’elle reste tendue et imprévisible.

    Plus de 230 000 personnes ont fui le conflit au Darfour depuis le début de cette année, ce qui représente quatre fois plus que les 53 000 déplacés de toute l’année 2020.

    Les premiers besoins sont la nourriture, la protection, les abris et l’eau, entre autres.

    L’ONU et se partenaires continuent de renforcer leur réponse. Depuis le début du conflit en janvier dernier, ils avaient distribué hier une assistance alimentaire à plus 100 000 personnes, des soins de santé, à 65 000, et des abris et autres fournitures, à 64 000 personnes.

    L’ONU prévient, qu’à la veille de la saison des pluies, le renforcement de la réponse humanitaire sera un défi majeur, compte tenu des restrictions et de la pénurie de fonds. À ce jour, le Plan de réponse humanitaire n’est financé qu’à hauteur de 10%.

    Mozambique

    Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit aujourd’hui profondément préoccupé par les conséquences humanitaires de la rapide escalade de violence dans ls nord du Mozambique, où quelque 30 000 personnes ont fui la ville côtière de Palma depuis qu’elle a été attaquée par des groupes armés, le 24 mars dernier.

    Selon le HCR, le conflit armé en cours dans la riche province pétrolifère et gazifière de Cabo Delgado a donné lieu à de graves abus des droits de l’homme et à l’interruption de services vitaux, avec un grave impact sur les civils. Des gens fuient toujours Palma, mais très peu de routes sont ouvertes. Le HCR s’inquiète pour ceux qui sont ne sont pas en mesure de quitter la zone.

    Aujourd’hui, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aussi exprimé sa préoccupation face à l’exode en cours des civils qui fuient les zones dangereuses de la province de la province de Cabo Delgado. L’OIM indique que les trois-quarts des déplacés sont des femmes et des enfants.

    Myanmar/Pauvreté

    Un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dit que le nombre de pauvres pourrait doubler à cause de l’impact conjugué de la pandémie de COVID-19 et de la crise politique en cours.

    Le rapport dit que 12 autres millions de personnes ont été plongés dans la pau vreté, ce qui pourrait porter à 25 millions, soit près de la moitié de la population, le nombre de personnes qui vivront en-deçà du seuil de pauvreté d’ici le début de 2022.

    Cette situation se produit après plus d’une décennie de progrès dans la réduction de la pauvreté au Myanmar.

    L’Administrateur du PNUD, M. Achim Steiner, a prévenu que sans des institutions démocratiques opérationnelles, le pays risque un recul dramatique et évitable vers des niveaux de pauvreté jamais vus depuis une génération.

    Bolivie/COVID-19

    La Bolivie a reçu 92 000 doses de vaccin, il y a deux jours. C’est la deuxième livraison appuyée par le Mécanisme COVAX, dans le pays. Il s’agit d’un effort mené par les autorités en partenariat avec l’équipe de pays des Nations Unies, et en particulier l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Ce deuxième lot porte à plus de 320 000 le nombre de doses, déployés grâce au Mécanisme COVAX, qui appuie le schéma national de vaccination, visant en priorité les groupes à risque, dont les agents de santé, les personnes plus âgées et celles qui ont des maladies.

    Brésil/COVID-19

    L’équipe de pays continue d’aider les autorités nationales et locales à faire face aux multiples impacts de la pandémie, en particulier dans la région d’Amazonie. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fourni une formation de 10 jours sur le paludisme et la prévention de la COVID-19 aux agents de santé de la communauté autochtone des Yanomami, dans l’État de l’Amazonie.

    Dans la capitale Manaos, une des villes les plus touchées par la pandémie, l’équipe de l’OIM travaille toujours avec les autorités pour fournir des soins de santé aux communautés autochtones et riveraines. L’OIM a aussi offert des soins médicaux à 200 réfugiés et migrants ainsi qu’à la communauté d’accueil, pendant ces 15 derniers jours.

    Avec l’appui de l’UNICEF, un réseau de jeunes communicateurs autochtones de la région de l’Amazonie a lancé une série podcast intitulée « Amazon Indigenous Voices » sur Spotify. Ces jeunes produisent six épisodes sur les vulnérabilités des peuples autochtones pendant la pandémie.

    Le HCR et l’UNICEF travaillent avec les autorités locales de l’État de Pará, pour créer un centre de réception et d’assistance du peuple Warao. C’est une occasion de répondre aux besoins des populations autochtones, y compris leur réinstallation si nécessaire.

    Rapport sur le VIH/sida

    Aujourd’hui, le Secrétaire général a publié un nouveau rapport avec des recommandations et des cibles pour replacer le monde sur la voie de la fin du VIH/sida. Il prévient que malgré l’action intensive et les progrès enregistrés dans certains endroits et certains groupes de population, l’épidémie du HIV continue de se propager. Le Secrétaire général dévoile une série de 10 recommandations et exhorte le monde à s’attaquer aux inégalités qui ralentissent les progrès.

    D’après le rapport, l’année 2019 a comptabilisé 1,7 million de nouvelles infections, soit trois fois plus que l’objectif de moins de 500 000 fixé pour 2020. En outre, les 690 000 morts liées au sida dépassent de loin l’objectif fixé pour la même année, visant à réduire le nombre de morts à moins de 500 000 par an.

    Le rapport indique aussi que la COVID-19 a provoqué d’autres reculs. Le Secrétaire général souligne que la COVID-19 n’est pas une excuse pour rater les objectifs du VIH/sida mais qu’elle est bien un avertissement: les pays ne peuvent plus s’offrir le risque de sous-investir dans la préparation et la riposte aux pandémies.

    Journée internationale du Jazz

    Le vingtième anniversaire de la Journée internationale du jazz est célébré aujourd’hui. Dans son message, le Secrétaire général rappelle le rôle historique du jazz dans la lutte contre le racisme et la discrimination. Il souligne aussi comment cette forme artistique continue d’unir les cultures à travers le globe.

    Mais, ajoute-t-il, dans le contexte d’une pandémie, les musiciens et les gens qui vivent des arts créatifs soufrent. Le Secrétaire général souligne l’importance de rétablir nos sociétés vibrantes aussi sûrement, équitablement et rapidement que possible.

    À 17 heures sur jazzday.com, un concert mondial de stars du jazz aura lieu avec des artistes à New York, à Paris, à Cape Town, à Tokyo, à Rio de Janeiro et d’autre villes dans le monde.

    Des artistes de plus de 20 pays sont attendus, dont Herbie Hancock, Dee Dee Bridgewater, Joe Lovano, Angélique Kidjo et beaucoup d’autres.

    Journée mondiale du thon

    Dimanche 2 mai, la Journée mondiale sera commémorée pour mettre à nouveau l’accent sur l’importance d’une gestion durable des stocks de poissons pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

    Conférence de presse

    Lundi prochain à 15 h 30, le Représentant permanent de la Chine et Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai, M. Zhang Jun, donnera une conférence de presse en personne sur le programme de travail mensuel du Conseil.

    Contributions

    Le Royaume-Uni a payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2021, faisant grimper le nombre d’États Membres qui ont fait de même à 98.

    Etiquettes : QUESTIONS D’ORGANISATION, AFFAIRES HUMANITAIRES, DROITS DE L’HOMME, RÉFUGIÉS, SANTÉ, COMMÉMORATION/CÉLÉBRATION OFFICIELLE, ENFANTS, VIH/SIDA, DÉVELOPPEMENT, MOYEN-ORIENT, INDE, ISRAËL, ÉTAT DE PALESTINE, TADJIKISTAN, KIRGHIZISTAN, SOUDAN DU SUD, SOUDAN, MOZAMBIQUE, MYANMAR, BOLIVIE, BRÉSIL,

  • Poursuivre les ex-présidents pour corruption est une tendance mondiale, mais ce n’est pas toujours bon pour la démocratie.

    (The Conversation est une source indépendante et à but non lucratif de nouvelles, d’analyses et de commentaires d’experts universitaires).

    Victor Menaldo, Université de Washington ; James D. Long, Université de Washington, et Morgan Wack, Université de Washington.

    (TheCONVERSATION) Dans le monde entier, d’anciens présidents font l’objet d’enquêtes, de poursuites et même d’emprisonnement.

    En Bolivie, l’ex-présidente Jeanine Áñez a été arrêtée pour terrorisme, conspiration et sédition le 13 mars. Une semaine auparavant, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné à une peine de prison pour corruption et trafic d’influence.

    Le Premier ministre israélien en exercice, Benjamin Netanyahu, est actuellement en procès. Jacob Zuma, l’ancien président de l’Afrique du Sud, sera jugé en mai. Et aux États-Unis, les procureurs de New York enquêtent sur les relations d’affaires de l’ancien président Donald Trump.

    À première vue, poursuivre les hauts responsables actuels ou passés accusés de conduite illégale semble être une décision évidente pour une démocratie : Tout le monde devrait être tenu responsable et soumis à l’état de droit.

    Des poursuites déstabilisantes

    Mais les présidents et les premiers ministres ne sont pas n’importe qui.

    Ils sont choisis par les citoyens d’une nation ou leurs partis pour diriger. Ils sont souvent populaires, parfois vénérés. Les poursuites judiciaires à leur encontre sont donc inévitablement perçues comme politiques et divisent.

    Si les poursuites à l’encontre d’anciens dirigeants sont engagées par un rival politique, cela peut conduire à un cycle de représailles.

    C’est en partie pour cette raison que le président américain Gerald Ford a gracié Richard Nixon, son prédécesseur, en 1974. Malgré les preuves évidentes d’actes criminels dans le cadre du scandale du Watergate, Ford craignait que le pays « ne soit inutilement détourné des défis à relever si notre peuple devait rester fortement divisé » sur la question de la sanction de l’ex-président.

    À l’époque, la réaction du public était divisée selon les partis. Mais beaucoup de gens considèrent aujourd’hui que l’absolution de Nixon est nécessaire pour guérir les États-Unis.

    Nos recherches sur les poursuites judiciaires à l’encontre des dirigeants mondiaux montrent que l’immunité générale et les poursuites trop zélées peuvent miner la démocratie. Mais ces poursuites présentent des risques différents pour les démocraties matures comme la France et pour les démocraties naissantes comme la Bolivie.

    Les démocraties matures

    Les démocraties fortes sont généralement suffisamment compétentes – et le système judiciaire suffisamment indépendant – pour poursuivre les politiciens qui se comportent mal, y compris les hauts dirigeants. Sarkozy est le deuxième président moderne de la France à être reconnu coupable de corruption, après Jacques Chirac en 2011. Le pays ne s’est pas effondré après la condamnation de Chirac.

    Dans les démocraties matures, les poursuites peuvent responsabiliser les dirigeants et solidifier l’État de droit. La Corée du Sud a enquêté et condamné cinq anciens présidents à partir des années 1990, une vague de poursuites politiques qui a culminé avec la destitution en 2018 de la présidente Park Geun-hye.

    Mais même dans les démocraties matures, les procureurs ou les juges peuvent armer les poursuites.

    Certains observateurs estiment que la peine de trois ans de prison prononcée à l’encontre du Français Sarkozy – dont la condamnation pour corruption implique des pots-de-vin et une tentative de corruption d’un magistrat – était trop sévère.

    L’excès de zèle des poursuites contre l’État de droit

    Les poursuites politiques excessives sont plus probables, et potentiellement plus dommageables, dans les démocraties émergentes où les tribunaux et autres institutions publiques ne sont pas suffisamment indépendants de la politique. Plus le pouvoir judiciaire est faible et redevable, plus il est facile pour les dirigeants d’exploiter le système, soit pour étendre leur propre pouvoir, soit pour faire tomber un adversaire.

    Le Brésil incarne ce dilemme.

    L’ex-président Luiz Inácio « Lula » da Silva, un ancien cireur de chaussures devenu un gauchiste populaire, a été emprisonné en 2018 pour avoir accepté des pots-de-vin dans ce que de nombreux Brésiliens ont ressenti comme un effort politisé pour mettre fin à sa carrière.

    Un an plus tard, la même équipe de procureurs a accusé l’ancien président conservateur Michel Temer d’avoir accepté des millions de pots-de-vin. Après la fin de son mandat en 2019, il a été arrêté ; son procès a ensuite été suspendu.

    Les poursuites engagées à l’encontre des deux présidents brésiliens s’inscrivent dans le cadre d’une vaste enquête anticorruption menée depuis des années par les tribunaux, qui a conduit à l’emprisonnement de dizaines d’hommes politiques. Même le procureur principal de l’enquête est accusé de corruption.

    La crise brésilienne montre que personne n’est au-dessus des lois, ou bien elle montre au public que son gouvernement est incorrigiblement corrompu. Lorsque cela se produit, il devient plus facile pour les politiciens et les électeurs de considérer les transgressions des dirigeants comme un coût normal des affaires.

    Pour Lula, une condamnation n’a pas nécessairement mis fin à sa carrière. Il est sorti de prison en 2019 et, en mars dernier, la Cour suprême a annulé sa condamnation. De nouveaux sondages montrent que Lula conserve 50 % du soutien du public. Il est désormais probable qu’il se représente à la présidence en 2022.

    [L’expertise dans votre boîte de réception. Inscrivez-vous à la newsletter de The Conversation et recevez chaque jour les points de vue d’experts sur l’actualité du jour].

    Stabilité contre responsabilité

    Le Mexique a une approche différente pour poursuivre les anciens présidents : Il ne le fait pas.

    Au cours du 20e siècle, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir au Mexique, a mis en place un système de favoritisme et de corruption qui a maintenu ses membres au pouvoir et les autres partis en minorité. Tout en faisant mine de s’en prendre aux petits poissons pour corruption et autres indiscrétions, le système juridique géré par le PRI ne s’attaquait pas aux hauts responsables du parti, même les plus ouvertement corrompus.

    L’impunité a permis au Mexique de rester stable pendant sa transition vers la démocratie dans les années 1990 en apaisant les craintes des membres du PRI d’être poursuivis après avoir quitté leur poste. Mais la corruption du gouvernement a prospéré, et avec elle, le crime organisé.

    Le Mexique est loin d’être le seul pays à fermer les yeux sur les mauvaises actions de ses anciens dirigeants, y compris ceux qui ont supervisé des violations des droits de l’homme. Nos recherches montrent que seuls 23 % des pays qui sont passés à la démocratie entre 1885 et 2004 ont inculpé leurs anciens dirigeants pour des crimes après la démocratisation.

    Protéger les autoritaires peut sembler contraire aux valeurs démocratiques, mais de nombreux gouvernements de transition ont décidé que cela était nécessaire pour que la démocratie prenne racine.

    C’est le marché que l’Afrique du Sud a conclu lorsque l’apartheid a pris fin après des décennies de ségrégation et de violations des droits de l’homme. Le gouvernement sud-africain, dominé par les Blancs, a négocié avec le Congrès national africain de Nelson Mandela, dirigé par les Noirs, pour s’assurer qu’ils ne seraient pas poursuivis et conserveraient leurs richesses.

    Cette stratégie a permis au pays de passer à un régime majoritairement noir en 1994 et d’éviter une guerre civile. Mais elle a nui aux efforts visant à créer une Afrique du Sud plus égalitaire : le pays présente toujours l’un des écarts de richesse raciale les plus élevés au monde.

    La corruption est également un problème, comme le montrent les poursuites engagées à l’encontre de l’ancien président Zuma pour l’utilisation abondante de fonds publics à des fins personnelles. Mais l’Afrique du Sud est réputée pour l’indépendance de son système judiciaire, et les poursuites engagées contre Zuma sont soutenues par le président actuel. Cela peut encore dissuader de futurs méfaits.

    Israël n’a pas attendu que le Premier ministre Netanyahou quitte ses fonctions pour enquêter sur des actes répréhensibles. Il a été mis en examen en 2019 pour abus de confiance, corruption et fraude ; son procès est en cours.

    Mais il est émaillé de retards, en partie parce qu’en tant que Premier ministre, Netanyahou peut utiliser le pouvoir de l’État pour résister à ce qu’il appelle une « chasse aux sorcières ». Le procès a déclenché des protestations de son parti, le Likoud, et une tentative infructueuse d’obtenir l’immunité, entre autres tactiques de blocage. Netanyahou a même été réélu alors qu’il était sous le coup d’une inculpation.

    Israël est en partie un témoignage de l’État de droit et en partie une mise en garde contre la poursuite des dirigeants dans les démocraties.

    Huron Daily Tribune, 16 mars 2021

    Tags : Nicolas Sarkozy, Benjamin Netanyahu, Jacob Zuma, Richard Nixon, Watergate scandale, Bolivie, Luiz Inácio “Lula” da Silva, Bygmalion,