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  • L’arme atomique et le nouvel ordre mondial

    L’arme atomique et le nouvel ordre mondial

    Topics : Occident, bombe atomique, Etats-Unis, Ukraine, Russie, Iran,

    par Medjdoub Hamed*

    Comment comprendre l’avènement des armes nucléaires à la fin de la première moitié du XXe siècle ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Ces armes sont mises en avant dans la guerre en Ukraine par la Russie, depuis qu’elle a envahi l’Ukraine, et cette mise en garde sert d’avertissement aux autres puissances occidentales s’ils s’avisaient à entrer en cobelligérance au côté de l’Ukraine.

    L’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, faut-il rappeler, avait amené les États-Unis et les alliés européens à soutenir militairement l’Ukraine ; la guerre a commencé depuis dans la région du Donbass jusqu’au 24 février 2022, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Pour appeler «opération militaire spéciale» par la Russie, le choix du nom a tout son sens. En effet, l’opération de guerre est effectivement spéciale, elle repose essentiellement sur la terreur qu’inspirerait l’emploi d’armes nucléaires par la Russie si elle venait à les utiliser. Sans les armes nucléaires, la Russie n’aurait jamais mené une telle opération qui aurait été certainement suicidaire.

    Si la Russie avait envahi l’Ukraine, et n’avait pas d’armes nucléaires pour tenir en respect les armées occidentales, ce sont toutes les armées, comme en 1941, des États-Unis, du Royaume-Uni, de France auxquels il faut ajouter l’Allemagne, le Japon, l’Australie, le Canada et bien sûr les pays d’Europe de l’Est qui viendraient à entrer en force en Ukraine et repousseraient la Russie, voire même occuper la Russie. Ce qui nous fait dire que la Russie ne pouvait et n’aurait jamais envahi l’Ukraine, ce serait au-dessus de ses forces. Mais, avec les armes nucléaires, oui, la Russie n’a pas hésité, elle est passée à l’action. Elle a bravé tout l’Occident, et ce par le seul fait qu’elle détient un des arsenaux nucléaires les plus puissants du monde.

    Comment alors comprendre le sens, le message qu’octroie la détention d’armes nucléaires à une puissance nucléaire dans l’action d’hostilité, dans l’action de guerre entre les hommes, ou tout court entre les humains ? Dès lors que l’œuvre de destruction qui se trouve dans l’arme nucléaire n’est pas l’œuvre des hommes, mais dans les propriétés de certains matériaux fissiles qui font partie de la Nature, et donc des forces naturelles, on peut comprendre que la découverte d’une telle force absolue, apocalyptique, a été permise aux humains pour un but précis. Et les humains, et donc les savants qui ont découvert ces forces naturelles n’ont conçu la bombe qu’au moyen de leurs pensées qui appartiennent aussi à la Nature, et par nature, on entend la Transcendance, la Création divine. Et la Transcendance ne l’a fait que dans un but précis, c’est-à-dire qu’elle devait concourir à la marche du monde humain. On peut même penser par le fait que depuis 1945, aucune guerre mondiale n’est survenue, c’est que la présence d’arsenaux nucléaires sont dissuasifs, aucune puissance nucléaire n’a intérêt à entrer en guerre avec une autre puissance nucléaire.

    Il existe donc une utilisation « à bon escient » de l’arme nucléaire ? La « Dissuasion nucléaire », par exemple, est un usage à bon escient, puisque la pensée qu’inspirerait une « apocalypse nucléaire » est suffisante pour dissuader les humains du moins ceux qui détiennent ces armes nucléaires, i.e. les puissances nucléaires de faire la guerre. D’autant plus qu’une guerre nucléaire pourrait être l’affaire de quelques heures ou au maximum quelques jours par des frappes nucléaires continentales et intercontinentales, et c’est fini plus de villes, plus de puissances nucléaires, sinon le désert nucléaire appelé aussi l’« hiver nucléaire ».

    En fait, ce qu’on peut dire est que l’esprit du monde a octroyé le moyen nucléaire pour un suicide collectif, un suicide intercontinental. Les êtres humains souvent ne savent pas que toute l’œuvre humaine relève en fait du Créateur du monde humain et de l’univers quand bien même que le libre-arbitre est accordé à l’humain. Mais toute force, tout mouvement, toute particule de matière, toute onde dans la nature quelle qu’elle soit d’une brise de vent, du rayon solaire aux propriétés de la Terre et de la structure des êtres humains sont essentiellement œuvre de la Création et comprise dans le but de la Création. Souvent la pensée humaine oublie de se le rappeler ou même en est ignorante ; parfois elle reste comme voulue dans l’ignorance.

    Pour comprendre, prenons la nucléarisation des villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki, le 6 et 9 août 1945. Comment le bombardement de ces villes s’est-il opéré ? A peine la première bombe atomique, appelé « Gadget », a été testée le 16 juillet 1945 dans le désert près de Alamogordo (Nouveau-Mexique), aux États-Unis que moins de 20 jours plus tard, la première bombe atomique à l’uranium, appelée « Trinity », fut larguée sur Hiroshima. La ville a pratiquement disparu, elle été rasée. Après trois jours, le 9 août 1945, c’est le tour de Nagasaki d’être frappée par une bombe au plutonium, appelée « Fat man ». Drôle de nom pour des bombes apocalyptiques, l’homme est inconscient du malheur qu’il peut faire à autrui.

    Pourquoi en 25 jours, le destin de l’humanité a été changé par trois bombes atomiques ? Pourquoi le Japon a été frappé par deux bombes atomiques ? Pourquoi ce sont les États-Unis qui ont été les maîtres de l’œuvre dans la réalisation de ces bombes, et il faut le dire dans sa phase finale ? Alors que la découverte de la bombe a commencé avec les savants Avogadro, Dalton, Lavoisier, Proust dans les années 1700 et d’autres savants plusieurs siècles avant juillet-août 1945.

    Il est évident que la découverte de la bombe atomique est survenue selon un processus historique précis. Dans le sens qu’elle devait survenir et mettre fin à la guerre entre les États-Unis et le Japon. Sans cette bombe atomique et compte tenu de l’éloignement, la guerre nippo-américaine aurait continué indéfiniment. Le Japon n’aurait jamais capitulé ; la guerre aurait été longue et probablement sans vainqueur ni perdant ; la guerre se serait arrêtée d’elle-même, par épuisement des forces de part et d’autre.

    Et surtout, l’avènement de l’arme atomique devait être une arme radicale de dissuasion pour les grandes puissances après deux guerres mondiales. Elle a interdit les guerres mondiales ; Hiroshima et Nagasaki qui témoignent de ce qui en coûterait au genre humain des destructions apocalyptiques en un temps infinitésimal.

    Enfin, une vérité qui transcende les humains, les savants qui ont œuvré dans leurs recherches sur les propriétés de l’atome et les forces en dedans, de même les États-Unis qui ont mis tout ce qui était nécessaire dans la conception de la bombe, certes ce sont eux qui ont conçu la bombe absolue, mais, dans l’absolu, l’Esprit du monde, la Pensée du monde qui commande la pensée des humains, qui a éclairé les humains dans leurs pensées en leur communiquant le processus réactif nucléaire dans certains fissiles matériaux terrestres et la science et technique pour arriver à l’arme nucléaire. Sans ces pensées éclairées, les savants n’auraient pu découvrir ce qui leur était fermé ; ils n’ont accédé que parce que cela a été voulu selon un principe qui transcende les hommes.

    On comprend dès lors pourquoi l’avènement de l’arme atomique en 1945, et ce après deux guerres mondiales, et ses effets réels sur des objectifs humains. L’avènement de l’arme nucléaire entrait dans la marche absolue de l’humanité.

    De plus, l’arme absolue est montée d’un cran, devenant mille fois plus puissante avec la découverte de l’arme thermonucléaire (à hydrogène H) ; elle a dépassé de loin la fission nucléaire, la fusion thermonucléaire se compte désormais en mégatonnes de TNT (trinitrotoluène) et non en kilotonnes comme la précédente, elle est donc devenue plus radicale que radicale.

    Autre fait important dans l’avènement de l’arme nucléaire, la découverte de cette arme, dès le départ, n’est pas restée pour les seuls États-Unis, elle a été « distribuée » à une deuxième puissance avant même que l’arme soit devenue thermonucléaire. En 1949, l’URSS qui a fait son premier essai nucléaire s’est placée à parité avec les États-Unis. Entre 1952 et 1953, ces deux puissances sont arrivées pratiquement en même temps à parité sur le plan des armes thermonucléaires (1er novembre 1952 pour les États-Unis, et 12 août 1953). Ensuite, elle est « distribuée » aux autres puissances, vient la Chine en 1967, la France en 1968… C’est dire que l’ordre de l’humanité est bien agencé par Celui qui l’a créé et qu’Il suit pas à pas cette humanité qui ne cesse d’être frondeuse, belliqueuse.

    Il demeure cependant qu’Il l’a assagi par ce mystère qu’est la bombe qui ne s’emploie encore que sur Son Ordre. Impossible aux humains bien qu’ils soient concepteurs éclairés de cette arme nucléaire d’en faire appel. On ne peut croire parce que Dieu a octroyé le libre-arbitre aux humains que ces humains peuvent faire ce qu’ils voudront. En réalité, tant dans les questions les plus petites que les questions les plus grandes, l’Esprit du monde laisse faire mais oriente toujours et « corrige » en permanence les « erreurs » des humains, c’est-à-dire les guerres qu’ils se font entre eux.

    Le Bien et le Mal est consacré dans la Création de l’univers et donc l’être humain est confronté à ce monde dual qui entre dans la nature humaine. Qu’il soit frondeur, belliqueux ou épris de paix, c’est ainsi qu’il peut voguer entre les deux extrêmes. Mais ces extrêmes sont aussi régis par le Transcendant et bien qu’Il laisse l’humain libre ; l’humain n’est libre que parce que c’est consenti par le Transcendant pour que l’humain se sente libre, se sente maître de son destin. Mais, dans l’absolu, il ne l’est pas si ce n’est sa conscience sur laquelle il ne sait rien qui lui dicte ce dont il a besoin pour exister. Et cela se situe dans son « esprit » humain, dont il ne sait rien sur sa source.

    Le même processus se joue aujourd’hui, dans la guerre en Ukraine. Les humains font la guerre et croient chacun dans son camp qu’ils sont dans leur droit d’envahir ou dans leur droit de repousser celui qui veut l’envahir. Si la Russie a opté pour envahir l’Ukraine, et lancé son « opération militaire spéciale », c’est aussi parce qu’il y a des causes. L’OTAN, le pacte atlantique, a voulu s’étendre jusqu’aux frontières de la Russie, et s’est étendu à la plupart des pays de l’ex-aire de l’URSS devenue la Fédération de Russie.

    De même, le peuple ukrainien globalement a opté pour l’Occident, ce qui est dans son droit de peuple libre. Mais, dans la géopolitique mondiale, il n’y a pas que le droit d’un peuple libre ou de peuples libres ; bien qu’il y ait des droits de peuples libres, il existe aussi des contingences dans le choix des peuples libres. En effet, un peuple libre peut lutter pour son choix vers le régime qui l’attire mais il faut encore qu’il sache que ce choix n’affecte pas l’autre peuple libre qui lui aussi a fait son choix. Le peuple russe comme le peuple ukrainien est un peuple libre et peu importe le régime politique qui l’administre ; c’est le choix de tout peuple libre.

    On a vu durant la colonisation des peuples envahis par d’autres peuples et sont restés longtemps colonisés, et régis par le colonisateur. L’exemple de l’Inde, mais un moment de l’histoire, elle est sortie de la colonisation. D’autres peuples ont été envahis, mais compte tenu de leur faible peuplement, le colonisateur est resté et a constitué un État, c’est le cas des États-Unis, du Brésil et tant d’autres pays. Cependant, dans le nouvel âge nucléaire, il n’y a plus de colonisation ; le monde est désormais structuré. Et les différences entre les peuples se situent dans les idéologies qu’ont les peuples à travers le système politique qui les régit. Un occidental, par exemple, peut dire que le régime russe n’est pas démocratique et déduire que le peuple russe n’est pas libre, et réciproquement, le Russe peut dire que le régime occidental est certes démocratique mais capitaliste et qu’à travers le capital, il exploite les masses travailleuses. Et qu’au fond, la démocratie n’est qu’une façade et c’est le capital qui régit la société ; et donc pas de véritable liberté ; le pauvre restant toujours pauvre et le riche restant toujours plus riche.

    Et puis il y a les intérêts hautement stratégiques que vise chaque camp, à travers précisément cette idéologie. Les Occidentaux, notamment leur leader, les États-Unis, ont peur d’être surpassés par la Chine, une nouvelle étoile de puissance montante et qui est alliée à la Russie qui est aussi, malgré la fin de l’URSS, une grande puissance. Donc deux grandes puissances qui sont en train de mettre en danger l’ordre mondial construit depuis longtemps et toujours dominé par l’Occident. Cette crainte de l’Occident de se voir supplanter par les deux grandes puissances émergentes aura des « conséquences inouïes » sur les intérêts économiques, financiers, monétaires et militaires. Et c’est ce que craint l’Occident dans la guerre en Ukraine qui se joue en réalité entre l’Occident et la Russie, l’Ukraine n’étant que le théâtre de cette confrontation Est-Ouest.

    Et c’est précisément dans cette dissonance entre peuples libres et non libres selon comment chaque camp voit l’autre camp, et les intérêts stratégiques à l’échelle planétaire, que s’est opéré ce conflit russo-ukrainien devenu guerre d’invasion. Puis est survenue au grand jour l’opposition entre les deux camps prenant alors des autres régions du globe. On a le pôle de l’Ouest uni avec certains pôles du reste du monde qui le soutiennent où bien sûr n’est pas étranger l’intérêt et le pôle de la Russie et donc de l’Est auquel se joignent principalement la Chine tout en menant une politique de prudence et les autres pôles en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud tiraillés entre les deux camps.

    On comprend en fait qu’il y a un processus historique naturel qui régit la marche de l’humanité. Dans le sens que chaque camp est devenu ce qu’il est par les forces, par les guerres même qui ont façonné son histoire. Qu’aujourd’hui, la Russie envahisse l’Ukraine est une donnée qui entre dans la marche de l’histoire de l’humanité. L’invasion de l’Ukraine a été un concours de circonstances qui ont fait qu’elle le soit. Ne prenant que l’arme nucléaire découverte en 1945, le dédale d’événements qui a suivi montre que l’invasion de l’Ukraine en 2022 était potentielle dans le sens qu’elle a permis à la Russie d’envahir l’Ukraine sans craindre les alliés qui la soutiennent. Et c’est grâce à l’arme nucléaire qu’elle a tenu en respect l’Occident, de ne pas entrer en guerre au côté de son allié, l’Ukraine. Et ce faisant, cette guerre si elle venait à être gagnée par la Russie aura inévitablement des retombées sur l’hégémonie occidentale sur le monde.

    Aussi, sur un autre plan, dire que c’est le président Vladimir Poutine qui a déclenché l’invasion de l’Ukraine, c’est méconnaître les forces de l’histoire. Vladimir Poutine n’est qu’un homme, il ne peut déclencher l’invasion de l’Ukraine que si tous les éléments du puzzle historique sont déjà en place et n’attendent que leur réalisation. Ne serait-ce que l’arme nucléaire, si elle était absente et n’avait pas existé, il n’y aurait pas eu d’invasion ; de même si l’OTAN ne s’est pas intéressé à l’Ukraine, un pays de l’Est sans impact géostratégique, et l’Organisation repliée sur elle-même pour une défense collective réelle des pays de l’Ouest, il n’y aurait eu ni opération militaire spéciale, ni révolution Maïdan, ni Donbass. Une Ukraine qui n’aurait pas de conflit avec la Russie, tout simplement.

    Et si l’invasion a eu lieu, c’est aussi qu’elle est inscrite dans l’Ordre de la Création, et donc qu’elle a valeur dans la marche du monde. Si le Président Vladimir Poutine, le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov ou le président biélorusse Alexandre Loukachenko parlent de Troisième Guerre mondiale, ça n’entre que dans la guerre psychologique entre les grandes puissances ; de la rhétorique nucléaire en somme et aucune puissance n’oserait franchir la ligne rouge, du fait « des conséquences apocalyptiques qui surviendraient et arrêteraient la guerre dans les jours même qui suivent, comme en août 1945 ».

    Aussi, peut-on dire qu’en cas d’utilisation d’armes nucléaires tactiques entre puissances nucléaires, il s’ensuivrait mécaniquement une spirale de guerre nucléaire qui amènerait vite les puissances nucléaires à mettre fin à la guerre et à négocier très rapidement la paix. Il n’y a pas d’issue pour échapper à une guerre apocalyptique qui entraînerait des millions de morts en un temps extrêmement court de l’ordre de minutes, d’heures si la folie humaine se libèrerait, se généraliserait. Toutes les prétentions stratégiques de part et d’autre seront réduites, l’objectif principal, essentiel serait leur survie qui serait menacée par leur propre aveuglement.

    Force de penser qu’une Troisième Guerre mondiale est interdite pour l’humanité. Pourquoi ? Pour les raisons citées supra mais aussi et surtout que si l’Esprit du monde a permis à l’humain de découvrir la puissance de la fission et la fusion thermonucléaire, à découvrir ce qu’est l’« arme de l’apocalypse », ce n’est certainement pas pour le détruire mais pour dissuader les humains d’aller au-delà de ce qui leur est permis.

    Si l’Esprit du monde avait voulu détruire l’humanité, Il n’aurait point besoin d’armes nucléaires, ni de guerre nucléaire, provoquer une collision de la Terre avec une météorite géante voguant dans l’espace et l’espèce humaine aurait péri comme le furent les dinosaures. Ou encore, si l’Esprit du monde avait voulu mettre fin à l’humanité, il n’aurait qu’à rapprocher « un petit peu » la Terre au soleil et la température s’élevant à 60-70°, et plus de vie sur terre. Donc force de constater que le Créateur a permis aux humains de découvrir les forces contenues dans l’atome, c’est paradoxalement pour les protéger du mal contenu en eux ; le mal et le bien sont deux instances qui régissent la nature humaine ; le bien ne peut exister sans le mal et inversement ; la paix ne peut exister sans son contraire, la guerre.

    C’est la raison pour laquelle l’humanité, depuis plus de 75 ans, est restée, malgré la rhétorique de guerre nucléaire, sans guerre entre les puissances reconnues, détentrices d’armes nucléaires. Et il n’y a pas neuf puissances nucléaires dans la planète ni dix, ni Israël dite détentrice officieuse d’armes nucléaire ou l’Iran dit puissance nucléaire de seuil. Toute puissance nucléaire a officiellement procédé à des essais nucléaires. Les êtres humains face à l’arme absolue ne peuvent pas jouer avec l’arme absolue ni entretenir le flou dans la détention d’armes nucléaires.

    Donc, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a un grand sens historique. Au-delà de la résistance du peuple ukrainien, du soutien multiforme en finance, en armements et autres par l’Occident pour l’Ukraine et de la poussée russe, la conclusion ne peut pas être plus claire. Il n’y aura pas d’emploi d’armes nucléaires dans le conflit. Les êtres humains peuvent se menacer mutuellement, mais cela restera de la rhétorique de guerre psychologique. Que la guerre dure, qu’elle s’épuise à la longue, comme la guerre d’invasion a été rendue possible pour la Russie et il n’y a pas eu contre elle une coalition de puissances par le fait de ses arsenaux d’armes nucléaires, qu’ils ont amené une réponse prudente de l’Occident, c’est que, par nature comme le monde est désormais aujourd’hui constitué, les puissances occidentales, dans leur soutien à l’Ukraine, ont constamment mis en avant un impératif, un commandement dans toute action à l’échelle planétaire : « Aider certes l’Ukraine mais « éviter à tout prix un suicide planétaire » ».

    A fortiori provoquer une guerre mondiale pour un seul pays l’Ukraine qui serait tout simplement de la folie. Entraînant une menace généralisée pour l’ensemble des puissances du monde. Telle est situation dans la guerre en Ukraine, éviter à tout prix une guerre nucléaire. Aussi, les grandes puissances resteront toujours sur leurs gardes pour ne pas transporter une guerre nucléaire sur leurs sols.

    Ceci étant, si l’Occident ne change pas sa politique comme il l’a toujours menée lorsque, au nom de la démocratie, il a causé tant de malheurs au Vietnam, en Corée, en Irak, en Afghanistan, la liste est longue, et vis-à-vis de la marche absolue de l’humanité, il faut aussi dire que c’est « par nature » puisque ces guerres ont existé et donc ont été « permises » parce qu’elles entrent dans la destinée humaine. Si l’Esprit du monde qui octroie la pensée à tout être humain, l’être humain est +pensant, et dépendant de cette Instance suprême, ces guerres n’auraient pu avoir lieu, si le Transcendant aurait « fait penser autrement ceux qui auraient provoqué les guerres ». Et tout relève de la pensée de ce qu’elle dicte à l’homme de faire ou de ne pas faire.

    L’Esprit du monde est seul garant de l’existence de l’humanité entière comme de l’univers du monde. Tout être n’existe par lui-même ; il ne commande pas en propre son être ; il est dépendant d’une Puissance extérieure ; quoi qu’il lui arrive de mal, il ne peut rien sauf si cette Puissance décide autrement ; elle lui vient en secours, et surtout il sait que son existence, sa vie est limitée et il ne connaît pas sa fin sur terre. De la même façon, malgré toutes les souffrances endurées par les humains dans la guerre en Ukraine, celle-ci constitue un tournant à la fois pour l’Occident, pour les puissances émergentes adverses et pour l’humanité entière.

    Ce qui va advenir demain certes dépendra de la Russie et de l’Occident mais dépendra avant tout de la marche déjà tracée par l’Esprit du monde. Et tout montre que les puissances aujourd’hui ne pourraient se mettre d’accord tant les enjeux dans la guerre en Ukraine dépassent de loin ce qu’endurent les peuples en conflit. Aussi, si la raison entre les décideurs du monde ne l’emporte pas et probablement elle ne va pas l’emporter tant il y a une grave dissonance entre l’Occident et la Russie et les puissances qui la soutiennent ou du moins ne la condamnent pas, ce sera à l’Esprit du monde d’intervenir, Il mettra fin à la guerre.

    Et combien de guerres ont trouvé leur issue, non par les hommes mais par des événements imprévisibles qui n’étaient pas attendus, qui ont surpris, qui ont dépassé les enjeux et ont amené les décideurs à changer d’attitude vis-à-vis de la guerre. Ils se sont retrouvés à « penser malgré eux à la paix », à « penser dans leur intériorité » leur affaiblissement vis-à-vis des forces contre lesquelles ils ont tant combattu pour enfin prendre conscience qu’ils ne peuvent aller contre la marche comme elle est tracée pour le monde.

    La dernière guerre est la guerre en Afghanistan. Comment les États-Unis ont été tout feu au début de la guerre en Afghanistan, en 2001 ? Alors que des talibans enturbannés faiblement armés, quelques dizaines de milliers, ont mis, pendant vingt ans, en échec la première puissance mondiale et l’OTAN. Et les États-Unis et l’OTAN ont été obligés, en août 2021, d’évacuer l’Afghanistan, et quelle fin de guerre ? Une véritable déroute tant pour l’Occident que l’armée afghane qui a été « paralysée ». Mais qui a été à l’œuvre dans cette longue offensive des talibans qui a obligé à la fin le retrait des troupes américaines. Et qui a « paralysé » l’armée afghane ? Certes ce sont la détermination, la constance dans les combats qu’ont menés les talibans qui les ont amenés à la victoire. Mais le véritable concepteur de la marche du monde est l’Esprit du monde ; sans Lui, il n’y aurait pas eu de victoire. Et donc, c’est Lui qui a ordonné la « paralysie » de l’armée afghane en pleine déroute américaine, c’est Lui qui a ordonné la constance et la détermination dans les consciences des talibans, durant les vingt années de guerre, pour les amener à la victoire.

    Dans la guerre en Ukraine, la situation est certes autre ; l’Ukraine est dotée d’une puissante armée, et depuis 2014, formée et soutenue par l’Occident, et encore aujourd’hui, au plus haut de la guerre, tient tête à la Russie, reconquiert même des territoires, force de dire que la guerre en Ukraine est dans l’impasse. Mais pour l’Esprit du monde, il n’y a pas d’impasse, aussi peut-on dire qu’Il interviendra et amènera les puissances inéluctablement à s’asseoir et à négocier la paix. Il n’y a pas d’issue sinon que le retour à la paix surviendra dans un proche avenir. Evidemment des événements imprévisibles qui surviendront mettront fin à la guerre, ouvrant en même temps une nouvelle histoire au monde, que ne commandent pas les humains.

    *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective

    Le Quotidien d’Oran, 22/11/2022

    #Bombe_atomique #Ukraine #Russie #OTAN #Etats_unis #Occident

  • De la bombe iranienne une fois de plus

    Iran, bombe atomique, Israël, Etats-Unis, Moyen Orient, Joe Biden,

    Mohamed Habili

    Les Iraniens ont bien voulu confirmer dernièrement, alors que Joe Biden poursuivait sa visite au Moyen-Orient, ce dont à vrai dire tout le monde se doutait un peu, à savoir qu’ils étaient effectivement en capacité de fabriquer la bombe atomique, mais que telle n’était pas leur intention, du moins pas encore. La confidence en a été faite dans un entretien avec El Jazeera par un responsable iranien relevant du ministère des Affaires étrangères. On ne peut qu’être frappé par le contraste entre le calme olympien dont ce responsable iranien, Kamal Kharrazi pour le nommer, a fait preuve, en se fendant de cet aveu, et le visage toujours dur, âpre, que prennent les Israéliens, mais aussi parfois Européens et Occidentaux, quand il est question de la première bombe nucléaire iranienne. Etre en capacité de quelque chose, cela peut s’entendre de deux façons différentes, l’une d’ailleurs n’excluant pas nécessairement l’autre. Soit on veut dire qu’on possède déjà à la fois les instruments et les matériaux nécessaires à la fabrication de la chose en question ; soit qu’on sait comment s’y prendre du début à la fin, intellectuellement parlant, mais que pour autant on ne songe pas encore à faire honneur à ce savoir. Le plus simple ici est de le prendre dans les deux sens, et de supposer que les Iraniens sont en fait en capacité dans les deux.

    Ce n’est pas un hasard s’ils ont attendu la visite de Biden au Moyen-Orient pour donner raison aux pires craintes des Israéliens, qui par ailleurs n’ont plus à sa soucier de convaincre les Américains quant à la réalité du danger qui les guette. Le fait est que cette visite leur a été entièrement consacrée, tout en se déroulant ailleurs que sur leur sol. Pour cause, il n’a été question que d’eux, et du danger qu’ils représentent, et pas seulement que sur Israël, mais également sur les autres alliés des Etats-Unis dans la région.

    La «Déclaration de Jérusalem» aurait pu très bien s’appeler la «Déclaration sur l’Iran», étant donné qu’elle se ramène à l’engagement des Etats-Unis de ne jamais laisser l’Iran fabriquer la bombe. Alors les Iraniens ont cru bon d’y aller de leur propre déclaration en la matière : oui, nous sommes déjà en capacité de fabriquer la bombe, oui nous avons profité de l’abandon par les Américains de l’accord de Vienne pour franchir les dernières étapes nous séparant de notre objectif, oui nous sommes maîtres de la décision afférente, que toutefois nous n’avons pas encore prise.

    Après cela, logiquement, Israël n’a plus qu’à attaquer. Il n’en fera rien cependant. Non pas parce que la bombe iranienne n’existe pas encore, et que les Américains ne se sont engagés qu’à empêcher sa fabrication, non pas à la détruire une fois fabriquée. Faire en sorte qu’une machine ne soit pas montée est une chose, la détruire une fois qu’elle l’est, c’en est une autre.

    Israël fêtera bientôt ses quatre-vingts ans d’existence. Depuis que le monde est monde et qu’il est question d’Israël, son Etat, à supposer qu’il soit le même dans la suite obscure des temps, n’a jamais existé plus de quatre-vingts ans. Les plus fatalistes d’entre les Israéliens sont à peu près certains que cette fois-ci non plus il n’en réchappera pas, que beaucoup de signes le montrent.

    Dans six ans, la bombe iranienne sera fabriquée, du moins le croient-ils. Et ce sera bien elle la moindre des choses qui puissent arriver à Israël.

    Le Jour d’Algérie, 18/07/2022

    #Iran #Israël #EtatsUnis #Bombe_atomique #Joe_Biden #Moyen_orient

  • Algérie – Essais nucléaires français au Sahara : Le visage de la barbarie coloniale

    En 1960, l’Algérie, malgré les épreuves, n’était pas loin de l’indépendance dont les lueurs clignotaient dans un tunnel dont on entrevoyait le bout.

    Après les manifestations du 11 décembre, peu en doutaient, sinon ceux qui allaient, pour reprendre la bonne formule d’Yves Courrière, allumer «les feux du désespoir». Le général de Gaulle, revenu aux affaires deux années auparavant, cherchait à sortir du bourbier algérien. Il organise en janvier 1961 un référendum sur l’autodétermination pour recueillir l’assentiment du peuple pour sa politique.

    Les résultats confortèrent sa démarche sans se résigner encore à prononcer le mot indépendance. Mais des négociations vont bientôt s’amorcer, d’abord à Melun puis à Evian 1 où la question du Sahara se révélera vite un point d’achoppement entre les délégations du gouvernement français et du FLN.

    L’enjeu était double. Il s’agissait d’abord d’exploitation du pétrole découvert en 1956 et qui assurait déjà 40% des besoins de l’économie française. Pouvoir poursuivre les essais nucléaires était l’autre souci des Français. Sans la possession de l’arme nucléaire alors détenue par trois pays (USA, Urss et Grande-Bretagne), la France ne pouvait prétendre au rôle de puissance que lui assignait son «chef» si attaché à la souveraineté au point de répudier, un peu plus tard, l’Otan.

    C’est le 13 février 1960, à 7h04, qu’explose Gerboise bleue au sud de Reggane. C’est sur le même site d’expérimentation que se produiront trois autres essais en surface. Gerboise sera successivement, bleue blanche, rouge puis verte le 27 décembre 1960. Le choix des couleurs n’était pas fortuit mais renvoie à celles du drapeau tricolore. Jusqu’à 1966, l’armée française va changer de site. Treize autres bombes vont exploser à In Ekker, au nord de Tamanrasset.

    En vertu des accords d’Evian signés le 18 mars 1962, l’article 5 de la déclaration de principe relative aux questions militaires stipule que la France utilisera pour une durée de cinq ans les sites comprenant les installations d’In Ekker, de Reggane et de l’ensemble de Colomb-Béchar Hamma Guir. Longtemps, les officiels et les médias évitaient soigneusement le sujet qui, comme toutes les questions militaires, relevait quelque peu du tabou. La première fissure se produit en 1985 avec le très beau documentaire d’Azzedine Meddour.

    A partir d’un montage ingénieux d’archives, «Combien je vous aime» évoque cet épisode de la barbarie coloniale. Tout au long des années 1990 du siècle dernier et 2000, les langues vont se délier, tant en France qu’en Algérie, pour relater les effets de ces essais.

    Les circonstances du déroulement des effets et les accidents longtemps occultés sont mieux connus. Des associations, les médias ne cesseront pas de mettre en valeur cet épisode.

    A une demande de repentance est associée une exigence de réparation et d’indemnisation des victimes. Mais le dossier paraît conditionné par l’issue du traitement du contentieux de la mémoire qui relève des relations entre les Etats.

    R. Hammoudi

    Sud Horizons, 12 fév 2020

    Tags : Algérie, France, bombe atomique, essais nucléaires, repentance,