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  • Entre le Maroc et l’Espagne, la crise s’approfondit

    Dans un article intitulé « Sahara occidental : entre le Maroc et l’Espagne, la crise s’approfondit », La Croix affirme que
    les Marocains résidant à l’étranger sont les premières victimes de la guerre diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. La rasion? La décision des autorités marocaines de suspendre les liaisons maritimes avec l’Espagne.

    Dans ce contexte, le ministère marocain des affaires étrangères a fait savoir par un communiqué diffusé le 6 juin que le retour des MRE dans le cadre de l’opération Marhaba 2021 aura lieu à partir des ports français de Sète et Marseille, italien de Gênes et portugais de Portimao. « Une mesure qui contraint les vacanciers de retour au pays à prendre l’avion ou à effectuer des traversées maritimes plus longues et plus coûteuses».

    Selon La Croix, moins de 50 000 passagers avaient pu transiter l’an dernier. Le Maroc en attend 650 000 cette année entre le 15 juin et le 15 septembre, soit quatre à cinq fois moins qu’une année ordinaire ».

    « Ainsi, la crise entre le Maroc et l’Espagne ne cesse de s’aggraver. Cette crise a démarré après que le président américain Donald Trump a reconnu à la fin de son mandat, en décembre dernier, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental (en échange de la reprise des relations entre le Maroc et Israël), un territoire au statut resté « indéterminé » depuis près d’un demi-siècle, selon l’ONU », indique le quotidien français.

    La Croix affirme que Rabat « ambitionnait alors une reconnaissance en cascade, notamment de la part de Madrid, son premier partenaire ». Cependant, « c’est d’abord avec l’Allemagne que les relations se sont détériorées après que Berlin a réagi négativement à la décision de Donald Trump. Rabat a alors suspendu ses relations diplomatiques avec Berlin en mars, en raison de « malentendus profonds » sur des « questions fondamentales ».

    « Puis la crise a véritablement éclaté avec Madrid après la discrète hospitalisation du dirigeant indépendantiste sahraoui Brahim Ghali en Espagne, en avril. Et elle s’est envenimée entre les deux pays après que le Maroc a relâché sa surveillance aux frontières, laissant quelque 10 000 Marocains, dont 2000 mineurs, gagner l’enclave espagnole de Ceuta au nord du Maroc à la mi-mai », ajoute le média français.

    Rappelant que « le parlement européen a condamné cette « instrumentalisation politique » dans une résolution adoptée le 10 juin », la même source précisé que « les députés européens ont ainsi rejeté « l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, notamment des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un État membre de l’Union ». Le ministère marocain des affaires étrangères a vertement réagi le lendemain à ces « tentatives d’européanisation » de la crise qui « n’altèrent aucunement sa nature purement bilatérale, ses causes profondes et la responsabilité avérée de l’Espagne dans son déclenchement ».

    « L’Espagne, elle-même n’entend plus rester attentiste dans ce conflit. D’après El Pais, le gouvernement espagnol prévoit de renforcer sa présence dans les enclaves de Ceuta et Melilla et de demander la coopération sur place de l’agence européenne Frontex pour bien montrer que « ces deux villes autonomes constituent la frontière extérieure de l’Union européenne ». Madrid estime que « Rabat est allé trop loin, tant à Ceuta que dans le récent différend avec l’Allemagne », rapporte le quotidien madrilène », conclue-t-il.

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  • El Confidencial dévoile les fake news de la presse marocaine sur la crise de Ceuta

    Dans un article publié dimanche, le journaliste Ignacio expose les méthodes de la presse makhzénienne « pour vilipender l’adversaire espagnol et justifier le Maroc« .


    Les « fake news » de la presse pour vilipender l’adversaire espagnol et justifier le Maroc.
    Exemples de canulars : Le plongeur de la Garde civile qui a sauvé un bébé marocain était turc et l’armée a maltraité des mineurs marocains à Ceuta
    Juan Francisco Valle, le plongeur de la Garde civile qui a sauvé un bébé marocain des eaux de Ceuta le 17 mai, portait un nom turc. Sa photo avec le nouveau-né dans les bras a fait le tour du monde, mais une partie de la presse marocaine a assuré qu’il s’agissait d’un « faux », qu’il n’était pas un sauveteur espagnol mais turc. Le quotidien El País publie une vieille photo des événements qui se sont produits en Turquie et les relie à ce qui se passe dans la région frontalière entre Castillejos et la ville occupée de Ceuta », a déclaré le 21 mai le journal en ligne marocain Hespress, le plus lu du pays, dans la légende de la photo du plongeur et du bébé. Il n’était pas le seul à faire de telles affirmations. Depuis que la crise entre l’Espagne et le Maroc s’est aggravée avec l’hospitalisation du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, à Logroño, la presse marocaine, en particulier celle qui est pro-gouvernementale, a inventé un bon nombre d’histoires. Son but est de nuire à l’image de l’adversaire espagnol et de justifier ainsi les actions de ses autorités. D’autres journaux, également marocains, se sont efforcés de démentir ces canulars. Les images de plus de 10 000 Marocains, dont un cinquième de mineurs, entrant à la nage dans Ceuta entre le 17 et le 19 mai, ont terni la réputation du Maroc, accusé de pousser ses migrants à risquer leur vie. De nombreux journaux de Rabat et de Casablanca ont répondu en essayant, à leur tour, de jeter une ombre sur les actions des Espagnols qui les ont accueillis de l’autre côté de la frontière. « (…) les enfants ont été placés dans des conditions inhumaines dans des hangars utilisés pour stocker la contrebande » à Ceuta, a écrit le chroniqueur Mohamed Rida Braim dans l’agence de presse officielle MAP le 20 mai. Les « soldats ont maltraité les mineurs et mis leur vie en danger en les jetant à la mer » pour les expulser de la ville, a ajouté le quotidien « As Sabah » le 11 juin. Ceci en réponse à la résolution du Parlement européen qui reprochait au Maroc l’utilisation d’enfants dans la crise qu’il a déclenchée avec l’Espagne. Les journaux n’inventent pas toujours les nouvelles. Les associations de la société civile leur donnent des informations déformées dont ils se font l’écho. L’Organisation marocaine des droits de l’homme, une ONG complaisante avec les autorités de Rabat, a affirmé que des adultes, dont des demandeurs d’asile, « ont été expulsés par l’armée espagnole » de Ceuta à coups de matraques, de coups de pied, de gaz lacrymogènes et de balles réelles.
    « Abus sexuel » des Marocains
    Le média qui a fourni plus de détails sur les abus présumés commis par les forces de sécurité espagnoles à Ceuta est Chouf TV, un site de vidéos dirigé par Driss Chahtane, un journaliste qui, après avoir passé un an derrière les barreaux, a changé d’avis sur les autorités de son pays. Son site web a diffusé en direct pendant des heures, depuis le côté marocain de la frontière avec Ceuta, la retransmission de l’entrée massive d’immigrants dans la ville autonome a créé un effet d’appel. Chouf TV a envoyé sa journaliste vedette, Fatima-Zahra Rajmi, à Ceuta, qui a non seulement dénoncé devant les caméras les « agressions » subies par les enfants mais aussi les « abus sexuels » dont sont victimes certaines femmes marocaines dans la ville. Rajmi, qui vit dans la province d’Almeria et a obtenu la nationalité espagnole en 2019, a été brièvement détenue le 21 mai par la Garde civile alors qu’elle s’apprêtait à quitter Ceuta. Elle avait une réquisition d’un tribunal d’Almeria pour un délit de blessure. « (…) elle a été surprise par trois véhicules dans lesquels circulaient des policiers armés », a déclaré Driss Chahtane au journal « Le 360 », le plus sympathique du palais royal, à propos de l’arrestation. « Ils l’ont arrêtée, l’ont menottée et l’ont emmenée (…) », a-t-il ajouté. « L’interrogatoire auquel ils l’ont soumise visait à savoir pourquoi elle avait utilisé l’expression « Ceuta occupée » dans ses rapports », a-t-il conclu.
    Son arrestation « constitue une violation flagrante de la liberté de la presse et de la liberté d’expression », a immédiatement dénoncé le Syndicat national de la presse marocaine dans un communiqué. Les employeurs du secteur, regroupés au sein de l’Association nationale des médias et des éditeurs, n’ont pas manqué non plus de critiquer l’outrage commis par la Guardia Civil à l’encontre du journaliste. Si le journal numérique « Yabiladi » de Casablanca a été le premier à nier que la photo du plongeur et du bébé était un faux, un autre journal, « Le Desk », a démenti la thèse de l’arrestation de Fatima-Zahra Rajmi pour sa couverture anti-espagnole des événements de Ceuta. Elle a publié sur son site internet la réquisition judiciaire pour les blessures. Le Desk a également rappelé comment, il y a un an, elle attendait avec sa caméra devant le commissariat de police avec le journaliste critique Omar Radi, convoqué par la police judiciaire. En le voyant, elle l’a accusé d’être un « traître et un espion à la solde d’une puissance étrangère ». Radi est en prison depuis juillet 2020 dans l’attente de son procès. Chouf TV, conclut « Le Desk », « est une plateforme réputée pour être liée à certains milieux policiers ». « Le faux passeport algérien du chef du Polisario », titre en exclusivité le quotidien « Le 360 » à la une de son site internet le 21 mai. Il reproduit le prétendu document avec lequel Brahim Ghali est entré en Espagne le 18 avril pour être hospitalisé. Il ne contenait pas le nom du leader sahraoui mais celui d’un certain Mohamed Benbatouche. Elle a ainsi accrédité l’accusation du ministère marocain des affaires étrangères concernant l’utilisation par le Ghali, avec la complicité des autorités espagnoles, d’une fausse identité.
    Le Desk » a démonté le passeport exhibé par « Le 360 » et a montré qu’il s’agissait d’une grossière manipulation. Sa durée n’était, par exemple, que de cinq ans alors que les passeports algériens n’expirent qu’après dix ans. Ghali s’est présenté en Espagne avec un authentique passeport diplomatique algérien, sur lequel figurait son vrai nom, mais il a été admis à l’hôpital de Logroño sous une autre identité, peut-être pour des raisons de sécurité ou pour éviter que les services secrets marocains n’en aient connaissance. « Alors qu’une avalanche de migrants se déverse sur Ceuta, une vague de « fake news » submerge la presse marocaine », déplore le quotidien « Le Desk ». Bien que l’intensité de la crise ait diminué, les fake news continuent. « Où sont passés les ambassadeurs d’Espagne et d’Allemagne ? » s’interrogeait Le Site Info dans un titre mercredi. « Ils n’ont pas daigné venir », répond le quotidien, à l’occasion d’un événement visant à présenter le modèle de développement du Maroc au corps diplomatique. Ils montrent ainsi, soutient-il, leur « animosité » et leur mentalité « post-coloniale ». En réalité, l’Espagnol Ricardo Díez-Hochleitner n’était pas présent car il était le seul ambassadeur accrédité à Rabat à ne pas être invité. L’Allemand, Götz Schmidt-Bremme, est parti depuis plusieurs semaines déjà vers une autre destination, mais la crise entre son pays et le Maroc se poursuit pour des raisons similaires à celle que traverse l’Espagne avec son voisin du sud. Les « fake news » ne sont pas le monopole de la presse marocaine. Depuis le début de la crise, la presse espagnole a publié de nombreux articles sur le Maroc. Les plus frappantes sont peut-être celles qui concernent les nombreux lobbies engagés par les autorités marocaines aux Etats-Unis pour défendre leur cause. La diplomatie marocaine aimerait avoir autant de ressources et être aussi influente à Washington.
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  • Sahara Occidental : Reconnaissance envers l’Espagne

    Suite à la position honorable de Madrid vis-à-vis de la question sahraouie

    Ces derniers temps, la cause sahraouie a remporté de grandes victoires diplomatiques qui lui ont permis d’opérer de nouvelles avancées dans la bataille pour l’affirmation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’établissement de son Etat, libre et indépendant, sur ses propres territoires.
    Parmi ces victoires, outre le soutien et la sympathie de la grande majorité de l’opinion publique internationale qui a pris conscience de la réalité du dossier sahraoui, figure la position honorable de l’Espagne envers la question sahraouie qui s’est traduite essentiellement par cette prise en charge médicale du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Cet évènement a donné lieu à une campagne médiatique enragée, orchestrée par le Makhzen et ses relais, dans une vaine tentative d’interférer et d’infléchir l’orientation de la diplomatie espagnole.
    Ce qui est à relever sur ce point précis est la sagesse et la clairvoyance de la diplomatie espagnole dans le traitement de la question, en partant du fait qu’il s’agit du Président d’un Etat membre de l’Union africaine, jouissant de la reconnaissance de plusieurs pays du monde, tout comme est reconnu au peuple de la dernière colonie du continent noir, le droit à l’autodétermination. Aussi, les campagnes médiatiques tendancieuses et les attitudes clairement hostiles ne pouvaient contraindre l’Espagne à se démarquer de sa position honorable envers la cause ni l’influencer.
    A ce propos, dès le début, les autorités espagnoles, à leur tête la ministre des Affaires étrangère, de l’Union européenne et de la Coopération, Mme Arantxa Gonzalez Laya, ont tenu à assumer pleinement leurs responsabilités et à camper sur leur position, tout comme elles ont veillé à informer l’opinion publique espagnole et internationale des faits dans leurs moindres détails, à travers l’adoption d’un discours clair et franc qui a battu en brèche toutes les allégations, les informations tendancieuses et mensongères que certaines parties ont tenté de véhiculer à travers différents supports médiatiques, notamment les plateformes des réseaux sociaux.
    Ce qu’il y a lieu de souligner également, concernant la grande victoire diplomatique remportée par la cause sahraouie récemment, c’est que la position honorable et humaine de l’Espagne, inspirée du droit international, a été fortement approuvée et appréciée par l’opinion publique espagnole et internationale, comme le montrent les différentes opinions recueillies sur les plateformes des réseaux sociaux, tant il s’agissait, avant tout, de soins prodigués à un chef d’un Etat toujours sous occupation.
    Ainsi, l’attitude de l’Espagne est en parfaite cohérence avec sa position envers la question sahraouie, en ce sens que Madrid plaide pour une solution politique, juste, durable et acceptable par les deux parties au conflit. Une position qui n’est pas pour plaire à certaines parties qui aspirent à maintenir le statu quo et à faire perdurer le conflit, au détriment du peuple sahraoui et de ses droits légitimes à la liberté et à l’établissement de son Etat sur son propre territoire.
    De même, l’attitude de l’Espagne prouve, sans doute aucun, qu’elle axe ses efforts sur l’instauration de la paix dans le monde, notamment dans la région du Maghreb arabe. Elle est consciente que la poursuite du conflit au Sahara occidental ne peut que saper la paix dans la région tout entière.
    Ce qui est sûr, c’est que la popularité en hausse du président sahraoui, M. Ibrahim Ghali, en Espagne et dans le monde est due au fait qu’il a accepté de se présenter devant la justice espagnole qui l’a innocenté des faits dont il était accusé. Une attitude qui ne pouvait émaner que d’un révolté et un militant, comme a tenu à le souligner Monsieur le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, un homme qui respecte la justice et qui est pleinement convaincu de la justesse de sa cause. De même, par son honorable position, l’Espagne a prouvé qu’elle est un Etat de droit et qu’il existe bien une séparation entre l’exécutif et le judiciaire. Elle a ainsi asséné une gifle mémorable à tous ceux qui manœuvraient en secret ou ouvertement dans l’espoir de la voir renier sa position. Les choses sont allées plus loin, au point où ils ont tenté, de manière flagrante, de faire du chantage à Madrid, à la lumière de ses dernières positions vis-à-vis de la cause sahraouie.
    Il est certain que, de par sa position honorable, responsable autant qu’attendue, l’Espagne a eu à faire face avec courage à toutes sortes de manœuvres et de provocations orchestrées par des parties qui œuvrent à aggraver la situation, à travestir les faits et à concocter de fausses accusations. Aussi, l’attitude de l’Espagne à propos de ce qui se trame à l’encontre de la RASD est une attitude émanant de sa pleine conscience de sa responsabilité historique envers la cause du Sahara occidental qui, comme nous l’avons déjà dit, est une question de décolonisation de la dernière colonie en Afrique. Ceci permettra à la cause sahraouie d’acquérir inévitablement davantage de succès et de victoires sur la voie de l’affranchissement et de la libération.
    Source : El Djeïch nº 695
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  • Le Maroc utilise la précarité de sa jeunesse pour exercer des pressions sur l'UE

    Le Maroc utilise la détresse sociale et la précarité de sa jeunesse dans le but d’exercer des pressions sur les pays de l’Union européenne (UE), a indiqué le Parti communiste français (PCF), appelant le gouvernement de son pays à réagir face aux atteintes aux libertés, l’agressivité et l’expansionnisme marocain qui sont des facteurs de déstabilisation dans la région. « Le cynisme du pouvoir marocain vient d’atteindre un nouveau degré d’abjection. Dans une orchestration largement préparée en amont, les autorités ont volontairement relâché le contrôle des frontières laissant passer dans l’enclave espagnole de Ceuta près de 10 000 migrants, dont 2000 enfants, rêvant d’immigrer vers l’Europe », soutient le PCF, dans une tribune publiée sur le site du parti, intitulée « Maroc: le cynisme et les menaces d’un Etat voyou ». 

    Le document signé par son responsable-adjoint du secteur international chargé de la région MENA, Pascal Torre souligne que, « Rabat utilise la détresse sociale et la précarité de sa jeunesse, poussée par le désespoir, la misère qui explose et les inégalités croissantes, afin d’exercer des pressions diplomatiques sur les pays de l’Union européenne ». Il a fait savoir que « cet épisode, qui n’est pas nouveau, jette une lumière crue sur la réalité du régime de Mohammed VI qui (…), n’hésite pas à sacrifier son peuple, à faire du chantage aux migrants et à laisser planer le doute sur la coopération contre le terrorisme ». 
    Le parti communiste affirme, en outre, que « cette provocation du Maroc à l’égard de l’Espagne s’explique essentiellement par la situation au Sahara occidental et par l’accueil récent, dans un hôpital près de Saragosse, du président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, en convalescence après avoir contracté la Covid-19 ». Dans ce contexte, le parti communiste français relève que « depuis le deal honteux entre Trump, Netanyahou et le roi du Maroc reconnaissant la « prétendue » souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange d’une normalisation des relations avec Israël, Rabat se croit tout permis ». 
    Le PCF précise à cet effet que, le ministre des Affaires étrangères marocain (Nasser Bourita), homme de toutes les basses besognes, multiple les intimidations auprès des capitales européennes afin que celles-ci emboitent le pas de la violation du droit international ». Le parti dirigé par Fabien Roussel a rappelé que « pour avoir contesté l’oukase de Donald Trump et exiger le respect du droit, Rabat a suspendu sa coopération avec Berlin », précisant que « les résolutions de l’ONU condamnent la colonisation marocaine et le pillage des ressources du Sahara occidental et exigent l’organisation d’un référendum d’autodétermination ». « L’élection de J. Biden et l’absence d’effet d’entrainement jettent le doute sur la pérennité de cette forfaiture », poursuit le PCF. 
    D’autre part, l’auteur du communiqué estime que « les récents événements en Palestine, avec la destruction de Ghaza, ont créé une certaine fébrilité car l’abandon des Palestiniens par Rabat ne s’est traduit par aucune concession de la part de Benjamin Netanyahou alors que l’opinion publique marocaine ne faiblit pas dans sa solidarité avec le peuple palestinien ». « L’agressivité marocaine s’explique aussi par le dévoilement sur la scène internationale de l’ampleur des régressions démocratiques. 
    Le nombre de journalistes emprisonnés pour avoir rendu compte de la corruption de la classe dirigeante ou de la répression dans le Rif ou dans les territoires s’accroît de manière inquiétante », a-t-il opiné. Il cite notamment les cas de Soulaiman Raissouni, d’Omar Radi, de Taoufik Bouachrine, de Chafik Omerani ou d’Imad Stitou dont certains ont entamé une grève de la faim. « Combien de temps encore, le gouvernement français va-t-il fermer les yeux sur les atteintes aux libertés, l’agressivité et l’expansionnisme marocain, facteurs de déstabilisation régionale ? », s’est également interrogé le PCF. « Les communistes français expriment leur solidarité avec les forces démocratiques marocaines. Ils saluent le courage du peuple sahraoui qui, avec leur président Brahim Ghali, lutte pour leur droit inaliénable à l’autodétermination », a-t-on conclu.
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  • Bernabé López : « Le Maroc a montré le pire de lui-même ».

    Selon Bernabé, un grand ami du Maroc, le royaume de Mohammed VI « a montré le pire de lui-même ».

    Questionné par La Vanguardia sur la particularité de la dernière crise hispano-marocaine par rapport aux crises précédentes, Lopez a déclaré : « Nous sommes toujours dans le tunnel car l’épisode n’est pas encore terminé. Mais en remontant dans l’histoire, on a l’impression que c’est la plus grande crise depuis celle de Perejil en 2002. Comme par le passé, elle a répondu au malaise marocain face à certaines déclarations et certains gestes, mais cette réponse a été disproportionnée. Lâcher dix mille personnes comme ça pour entrer à Ceuta a attiré l’attention du monde entier. Sans aucun doute, elle a eu l’effet inverse de celui escompté. Il suffit de se rappeler l’éditorial du Monde . Ils ont donné l’image d’un pays auquel on ne peut pas faire confiance. Elle a montré le pire d’elle-même ».

    Concernant la décision de Donald Trump a encouragé le Maroc, l’éminent Professeur honoraire de l’Université autonome de Madrid a estimé que « sans aucun doute, la décision du président Trump de reconnaître le Sahara comme un autre territoire du Maroc a créé un sentiment d’impunité chez eux et cela aide à comprendre l’enhardissement par rapport au point de vue de l’Espagne, une pression qu’ils ont également exercée sur l’UE. Il suffit de voir la suspension des relations avec l’Allemagne au début du mois de mars, également au sujet du Sahara. C’était déjà un avertissement de ce qui pourrait nous arriver ».

    Pour lui, « l’objectif principal du Maroc était de souligner les ambiguïtés internationales sur le Sahara et de faire oublier ce qui ne l’intéresse pas : la solution réside dans un accord entre les parties. L’hospitalisation en Espagne de Brahim Gali est un prétexte qui leur va comme un gant. Mais ils ont été trop enhardis et ont donc agi ». « Leur deuxième erreur, à mon avis, est d’être allés trop loin dans la diabolisation du Front Polisario, qu’ils veulent assimiler à une organisation terroriste, alors qu’il s’agit de l’autre partie au conflit reconnue par les Nations unies. Il a fermé la porte à une solution », précise-t-il.

    « La vérité, dit-il, est que depuis 2003 et le plan susmentionné, l’ONU a fait preuve d’une inaction et d’une passivité absolues. Elle se contente d’adopter des résolutions décaféinées, au grand bonheur du Maroc. On ne peut pas attendre grand chose des Nations Unies concernant l’avenir du Sahara, alors qu’elles ne sont même pas capables de nommer un représentant spécial. Nous verrons si cette crise l’incitera à repenser certaines choses ».

    Lopez prévient contre une escalade. « Entre cette passivité de l’ONU et le soutien des USA, il n’est pas surprenant que Rabat agisse avec plus de belligérance », signale-t-il.

    Bernabé Lopez estime que « le Maroc a été maladroit avec Ghali, qui a un profil gris et qu’on a élevé en le dénigrant au point d’en créer le profil d’un guérillero mythique. L’Algérie n’a pas tardé à l’exploiter ; il y a l’image de son président, entouré de soldats, lui rendant visite comme s’il était un héros. Je l’ai rencontré lorsqu’il était le représentant du Front Polisario à Madrid et il avait un profil plutôt discret. Il n’était certainement pas un chef de guerre. Cette initiative s’est retournée contre le Maroc ».

    D’après Lopez, la reconnaissance officielle d’Israël a eu l’effet d’un « boomeang » . « C’est pourquoi, affirme-t-il, en guise de compensation, le gouvernement marocain a publiquement félicité le Hamas pour sa « victoire » à Gaza. La maison royale et son entourage, le pouvoir caché du Makhzen, s’est probablement tiré une balle dans le pied » car «  elle a mis en évidence les ambiguïtés avec Israël ».

    A une question sur le silence de la France, Lopez a réponde : « Ce silence est significatif en soi. Il s’agit d’un changement par rapport aux crises précédentes, lorsque la France faisait clairement état de sa relation spéciale avec le Maroc. Cette fois, elle fait preuve de prudence. Depuis la présidence de François Hollande (2012-2017), la France exprime une volonté de s’entendre avec l’Algérie, ce qui met en colère le Maroc, qui craint de perdre son grand soutien. Les relations se sont également considérablement refroidies en 2014 après une tentative judiciaire de poursuivre l’homme fort de la sécurité, Abdellatif El Hammouchi, pour torture, ce qui a conduit à la suspension de la coopération sécuritaire, une question clé, pendant un an. Mais le poids du Maroc est si fort qu’un an plus tard, El Hammouchi a été décoré par l’Elysée ».

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  • Maroc-Espagne : Tout ça pour nada !

    Ce mardi 1 juin, la justice espagnole vient d’annoncer que tous les charges contre le président de la RASD, Brahim Ghali ont été abandonnées malgré les pressions énormes du Maroc afin de mettre en prison voire d’expulser vers Rabat, le leader du Polisario. Cette affaire montre surtout l’amateurisme de la diplomatie chérifienne qui sait maintenant qu’elle devra assumer un prix lourd face à l’Europe après l’épisode choquante de l’invasion migratoire marocaine à Ceuta.

    Le Makhzen prêt à sacrifier sa population pour une simple hospitalisation

    Après la révélation par le média pro Maroc, Jeune Afrique de l’admission de Brahim Ghali dans un hôpital près de Madrid, la diplomatie marocaine a actionné graduellement, plusieurs outils de pression. La convocation de l’ambassadeur espagnol à Madrid ainsi que les remontrances de Bourita sur l’accueil du leader du Polisario par l’Espagne n’ont pas fait bouger d’une ligne, le comportement de Madrid dans cette affaire. Alors que la ministre des affaires étrangères espagnole, Arancha Gonzàlez Laya a tenté de faire comprendre que l’accueil était simplement fait à titre humanitaire, Rabat s’estimant fort de son amitié avec Israël et de la reconnaissance américaine sur le Sahara Occidental, décide de passer à l’action. Le 8 mai, le compte Twitter de la diplomatie marocaine lance une menace à Madrid sur les conséquences de cette hospitalisation.

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    10 jours plus tard, le Maroc met ses menaces à exécution en envoyant plus de 10 000 migrants marocains à l’assaut de l’enclave espagnole revendiqué par le Maroc comme un territoire occupé. Les images de femmes, d’enfants mais également de bébés choquent le monde entier. L’Espagne savait que le Maroc utilisait depuis des années, la carte migratoire mais reste surpris par le nombre et par la coordination car au même moment, l’ambassadrice marocaine à Madrid qui a tenu plusieurs propos provocateurs à l’égard de l’Espagne est rappelée au Maroc pour consultations.

    Cette marche bleue s’est transformée très rapidement en marche noire pour les sorciers de Rabat. Immédiatement, l’Espagne a procédé à l’expulsion de la majorité des migrants marocains tout en renforçant la souveraineté de Ceuta.

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    Le Maroc a surtout montré au monde entier la réalité de la situation socio-économique de ses citoyens qui ont préféré devant les caméras du monde entier nageaient jusqu’à la mort pour pouvoir au minimum manger. En utilisant ces pauvres citoyens, le roi milliardaire et son clown de ministre, Bourita ont cru tordre le bras de l’Espagne mais ils n’ont fait que cracher sur la fierté des marocains devant les caméras des chaines occidentales.

    Le Maroc s’isole et met la lumière sur la colonisation au Sahara Occidental

    En effet, immédiatement après l’invasion de Ceuta, l’Europe a soutenu sans trembler l’Espagne dans le conflit qui l’oppose au Maroc. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a assuré à l’Espagne de la solidarité de l’Union.

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    L’Allemagne, véritable chef de l’Union européenne qui est en conflit avec le Maroc (L’ambassadrice marocaine a été rappelée par Rabat) sur la question du Sahara Occidental a qualifié le Maroc de chantage aux migrants et que l’UE devait agir contre ces pratiques.

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    Même la France, parrain du Maroc en Europe est restée très silencieuse dans son soutien à Rabat. Paris réalise que le comportement marocain est allé très loin et que la reprise en main du dossier sahraoui par l’axe Berlin-Madrid ne lui permet pas de faire du lobbying pour le moment.

    Le Makhzen a sans doute sous-estimé gravement l’Union européenne en croyant qu’elle allait suivre aveuglément la reconnaissance américaine sur le Sahara Occidental. Mais elle aussi oublié que l’Europe va prendre des mesures qui pourraient faire mal à l’économie marocaine.

    Déjà, l’Espagne et l’Algérie ont décidé de mettre fin à la fourniture de gaz à travers le gazoduc Maghreb-Europe d’ici septembre pour la remplacer avec le Medgaz et le surplus en GNL. Berlin prépare également un dossier pour geler les aides européennes au développement que reçoit massivement le Maroc chaque année.

    Ironie de l’histoire, alors que le conflit du Sahara Occidental était tombé en désuet, c’est Nacer Bourita, le ministre des affaires étrangères du Maroc qui par ses actions et ses déclarations a pu sans le vouloir remettre en lumière, la question du Sahara Occidental dans l’actualité. Peut-être que Bourita est un agent du Polisario sans le savoir…

    Hussein le Flamand

    Kassaman, 01 juin201

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Union Européenne, UE,

  • Le gaz algérien, le service « sanitaire » rendu au Polisario, le Maroc et Pedro Sánchez

    Le gaz algérien, le service « sanitaire » rendu au Polisario, le Maroc et Pedro Sánchez

    Si le service rendu dans la « guérison » de Brahim Ghali à Logroño et l’affaire du gaz sont liées, elles n’ont encore été clarifiées par personne dans le gouvernement de Sánchez.

    En octobre 2020, l’entreprise espagnole Naturgy et Sonatrach, la plus grande entreprise algérienne et contrôleur de gaz naturel, ont conclu un accord pour revoir les conditions commerciales des différents contrats de gaz existant entre les parties, comme l’a rapporté le président de l’entreprise espagnole, Francisco Reynés, à la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV).

    Naturgy, l’ancien Gas Natural Fenosa et maintenant Naturgy Energy Group, S.A. (NEGSA), est une société espagnole spécialisée dans le secteur du gaz et de l’électricité, dont les sièges sont situés à Barcelone et à Madrid. Elle est considérée comme l’une des trois plus grandes entreprises du secteur de l’électricité en Espagne. Avec Endesa et Iberdrola, elle contrôle 90 % du marché de l’électricité et est étroitement liée au gaz naturel.

    Comme l’a analysé le Libre Mercado, cet accord, qui a révisé les dispositions sur les prix, le volume et la durée, indique la volonté de Sonatrach et de Naturgy de prolonger leur partenariat à long terme initié il y a plusieurs décennies et montre la volonté des deux sociétés de consolider leur alliance stratégique et historique sur le long terme.

    Au même moment, la visite officielle du gouvernement espagnol présidée par Pedro Sánchez lui-même en Algérie a coïncidé avec une réunion parallèle du président de Naturgy, Francisco Reynés, et du président-directeur général de Sonatrach, Toufik Hakkar.

    L’accord sur ces modifications a renforcé l’alliance de Naturgy et Sonatrach, dont la relation d’affaires remonte à 1970 et qui se partagent la propriété du gazoduc Medgaz, qui relie les deux pays, avec 49% et 51%, respectivement.

    La pandémie de covid-19 a durement touché le secteur pétrolier et gazier et l’Espagne a assuré l’approvisionnement en gaz algérien avec des ajustements à la baisse qui ont profité à la société espagnole en bourse.

    Mais la question est de savoir si ces négociations ont inclus des gestes en faveur de l’allié de l’Algérie dans son conflit avec le Maroc, le Front Polisario. Après l’entrée illégale et secrète de Brahim Ghali en Espagne, le conflit entre l’Espagne et le Maroc est devenu visible, un conflit dans lequel, en plus d’autres facteurs connus, le renouvellement de la concession du gazoduc du Maghreb qui passe par le Maroc, nécessaire pour l’Espagne, bien que moins, et qui doit être renouvelé en octobre prochain, peut également être présent.

    Aujourd’hui, le gaz algérien arrive également en Espagne via un autre gazoduc, appelé Medgaz, qui relie directement l’Espagne et l’Algérie. Naturgy a acheté du gaz à l’Algérie il y a deux ans pour 30.000 millions d’euros, mais a ensuite essayé de négocier un nouveau contrat en raison de la chute du gaz sur les marchés, réduisant l’achat à moins de 15.000 millions.

    Le gazoduc algéro-espagnol ne plaît pas beaucoup au Maroc car il cesse de percevoir des « péages » pour le transport du gaz à travers son territoire. La construction d’une section de 200 kilomètres du gazoduc à travers l’Algérie à partir de la frontière algéro-marocaine rend presque inutile le passage du gaz par le Maroc, ce qui pourrait être une autre des causes du conflit. Il est dans l’intérêt de l’Espagne de maintenir les deux arrivées de gaz car la dépendance à l’égard d’un seul pays, en cas de conflit, pourrait être très dommageable.

    Si le service rendu de  » soigner  » Brahim Ghali à Logroño et la question du gaz sont liées, elles n’ont encore été clarifiées par personne dans le gouvernement de Pedro Sánchez. Il est connu que ce type de négociations génère des commissions substantielles dont on n’a jamais entendu parler. Malgré tout, en janvier dernier, l’Espagne avait le prix du gaz naturel le plus cher de l’Union européenne.

    Libertad Digital, 04 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • L’Algérie de la fierté et de la légalité

    Le Maroc est condamné de père en fils à vivre de ses turpitudes. Malgré les désillusions du défunt Hassan II, contraint sous les armes de la résistance de signer l’accord de cessez-le-feu de septembre 1991, le roi Mohamed VI connaîtra certainement le même sort. Les signes de la déroute sont nettement perceptibles dans la soumission totale au sionisme pour sauver un trône chancelant.

    Ils sont accentués par un isolement international traduit par le gel des relations diplomatiques avec l’Allemagne et l’Espagne, et le désaveu cinglant du Pentagone qui a apporté, par la voix du porte-parole de l’Africom un démenti sur la prétendue participation aux manœuvres marocaines dans les territoires sahraouis. Il a précisé que les exercices se dérouleront dans les frontières internationalement reconnues. Cette position conforte le choix stratégique du retour à la légalité internationale prônée par l’Administration Biden. La boucle est bouclée par l’Union européenne qui se refuse au chantage marocain et entend défendre ses frontières.

    En perte de vitesse, le Maroc colonial a perdu la bataille de la légitimité et de la reconnaissance internationale, dont la décision de la Cour espagnole de ne pas prononcer une détention provisoire «ni tout autre type de mesures préventives» contre le président sahraoui, Brahim Ghali, à qui ont rendu visite à l’hôpital d’Aïn Naâdja le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha. «Notre visite est un devoir pour un pays qui réclame justice et ne saurait s’y soustraire», a souligné le Président mettant en garde contre les tentations guerrières. Le Maroc a toujours été l’agresseur. Nous n’agressons jamais notre voisin. Nous riposterons si nous sommes attaqués. Mais je doute que le Maroc s’y essaie, les rapports de force étant ce qu’ils sont», a-t-il indiqué dans un entretien accordé à l’hebdomadaire français Le Point.

    En puissance d’équilibre, l’Algérie travaille inlassablement à la restauration de la paix et de la stabilité dans la région. Les acquis fondamentaux de l’Accord d’Alger constituent une base consensuelle revendiquée par tous les partenaires maliens, au moment où la Libye amorce le virage de la légitimité constitutionnelle.

    Horizons, 4 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Espagne, Union Européenne, UE, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Tomas Barbulo : « Le Maroc n’est pas un pays ami et a perdu la bataille de l’opinion publique ».

    Le journaliste et écrivain espagnol, Tomas Barbulo, a indiqué dans une interview au site sahraoui, SH24H, que le Maroc avec ses attitudes n’est pas un pays ami de l’Espagne, et a considéré que le Makhzen a perdu la bataille de l’opinion publique après l’utilisation de l’immigration comme une arme de chantage contre l’Espagne et l’Europe.

    Voici le texte intégral de l’interview publiée par SH24H le 30 mai dernier.
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    – Ces derniers jours, la cause et l’histoire du peuple sahraoui ont été au premier plan des débats au niveau national (Espagne). D’après votre expérience en tant que journaliste et chercheur sur le Sahara occidental, comment évaluez-vous les connaissances de l’opinion publique espagnole sur un conflit aussi proche ?

    Jusqu’à il y a quelques mois, il s’agissait d’une connaissance superficielle. Cependant, la récente agression du Maroc à Ceuta, utilisant des centaines de mineurs comme chair à canon sous prétexte que le secrétaire général du Front Polisario se trouvait dans un hôpital espagnol, a contribué à accroître l’intérêt du public pour le conflit.

    – Le Maroc a tenté de braquer les projecteurs sur la figure du président de la RASD, Brahim Ghali, pour justifier l’agression contre la souveraineté du territoire espagnol. Comment évaluez-vous l’approche des médias et quelles sont les intentions du Maroc ?

    Les attaques contre le gouvernement pour avoir accueilli Brahim Ghali sont une manœuvre de diversion. La réalité est que Mohamed VI est très inquiet car l’Union européenne ne suit pas la voie de Donald Trump et rechigne à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. C’est pourquoi il a créé un conflit diplomatique avec l’Allemagne, qui n’a pas fonctionné, et c’est pourquoi il a également créé un conflit avec l’Espagne. Toutes ces manœuvres visent la même chose : que l’UE viole le droit international et reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara occidental. Il y a des médias qui l’ont compris et l’ont dénoncé, et d’autres qui ont décidé de défendre la stratégie de Rabat. Ils sauront pourquoi ils le font.

    – Est-il possible de considérer le traitement médiatique actuel de la question du Sahara Occidental, dicté par le professionnalisme et le suivi régulier et objectif des événements du conflit du Sahara Occidental, ou simplement une circonstance dans laquelle la question du Sahara est exploitée à des fins de pression ou de chantage et tout cela au détriment de la vérité et de la noblesse de la lutte du peuple sahraoui ?

    Il y a tout. Il y a des médias et des professionnels qui rapportent les faits de manière objective et d’autres qui les déforment et les utilisent pour attaquer le gouvernement. Mais, au-delà des misères de certains, l’opinion publique espagnole soutient le peuple sahraoui et rejette les agressions marocaines.

    – Comment définissez-vous la position du gouvernement et des différentes forces politiques face à ces événements ?

    Comme dans presque tout ce qui concerne le Maroc, il y a un manque d’informations pour interpréter les faits avec précision. A première vue, le gouvernement a répondu rapidement et avec force à l’agression marocaine. La position du PP et de son leader, Pablo Casado, me semble incompréhensible. Il affirme qu’avec lui à la Moncloa, l’agression n’aurait pas eu lieu. Pourquoi ? Parce qu’il aurait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ?

    – En analysant en détail les déclarations de l’ambassadeur marocain de Rabat, on peut percevoir une interférence claire.

    Les déclarations de l’ambassadeur sont inadmissibles dans n’importe quel pays. Pouvez-vous imaginer ce qui se serait passé si l’ambassadeur d’Espagne à Rabat avait tenu des propos similaires ? Il aurait été expulsé du Maroc immédiatement. Cette dame a été invalidée pour représenter son pays en Espagne. J’espère que le gouvernement comprendra cela et refusera son retour à Madrid.

    – Depuis Rabat, ils tentent de marquer les lignes de travail du système judiciaire espagnol, quelle est l’intention et dans quelle mesure cela peut-il lui nuire ?

    Dans ce domaine comme dans d’autres, tels que ceux que nous avons mentionnés précédemment, Mohamed VI se comporte comme une brute de cour d’école, essayant d’intimider les autres avec bravade. Je pense que ce genre d’actions vise à faire voir à ses sujets qu’il est un dur à cuire, mais vu d’Espagne, ses menaces envers la justice sont ridicules.

    – Le Maroc a été sponsorisé par d’importants lobbies politiques et médiatiques espagnols pour dénaturer la lutte sahraouie et blanchir le régime de Rabat. Comment la récente agression contre l’Espagne a-t-elle influencé l’image supposée du « Maroc pays ami » ?

    Je pense qu’il est devenu clair pour l’opinion publique que le Maroc n’est pas un pays ami. Il est vrai que Mohammed VI a un bon nombre de copains dans les médias espagnols. Dans de nombreux cas, il exerce son influence par le biais d’actionnaires qui ont des engagements avec des entreprises françaises ou avec des fonds d’investissement liés à Israël. Maintenant, après l’agression de Ceuta, ces « amis du Maroc » ont beaucoup de mal à le défendre, car cela signifie se ranger du côté de celui qui s’est révélé être un ennemi. C’est pourquoi, au lieu de le défendre, ils attaquent le Polisario et son secrétaire général.

    – On parle d’un « avant et d’un après » dans les relations ou l’image du Maroc. Comment cela peut-il influencer la lutte sahraouie et la position du Maroc en Espagne ?

    Les relations entre l’Espagne et le Maroc sont très complexes. L’Espagne a cédé à de trop nombreuses reprises à la grossièreté et aux caprices de Mohammed VI en échange de sa coopération en matière d’immigration et de terrorisme. Même si je crois que cela doit cesser, je considère que c’est difficile. L’attitude du chef de l’opposition, Pablo Casado, dans cette affaire, en se rangeant du côté de Rabat, est une honte pour ses électeurs. S’il soutient publiquement le Maroc lorsque Mohamed VI fait une monstruosité comme celle qu’il a faite à Ceuta, que pouvons-nous attendre de lui ? Pour le reste, je crois que le Maroc a perdu la bataille de l’opinion publique et que le peuple sahraoui peut profiter de cette occasion pour donner un nouvel élan à la connaissance de sa lutte par le peuple espagnol.

    – Que peut retirer le Maroc, au niveau national et international, des images qui montrent l’utilisation de la population comme outil politique ?

    Condamnation et mépris. En utilisant les personnes les plus vulnérables, dont des centaines d’enfants, comme munitions, Mohammed VI a montré qu’il était un monstre.

    – La potion de l’UE en tant que bloc est un élément clé de la défense des intérêts de l’Espagne et de la défense de Ceuta et Melilla en tant que frontières politiques européennes. Pourquoi le Maroc tente-t-il de se dissocier de l’UE et l’Espagne applaudit-elle les déclarations de soutien reçues de Bruxelles ?

    Le Maroc s’est rendu compte que son agression à Ceuta a causé de graves dommages à son image en Europe, au point de mettre en péril les milliards d’aide qu’il reçoit de Bruxelles, et c’est pourquoi il essaie de faire croire qu’il n’a de problème qu’avec l’Espagne. Mais à cette occasion, le soutien de l’UE aux frontières de Ceuta et Melilla en tant que frontières européennes a été clair. En d’autres termes, cela s’est retourné contre le Maroc.

    – Depuis 1975, l’Espagne tente de se dissocier de sa responsabilité dans le processus de décolonisation du territoire de la RASD sous occupation marocaine. Combien de temps encore Madrid fera-t-elle profil bas dans une affaire qui relève de sa responsabilité juridique et géostratégique ?

    L’Espagne s’est débarrassée de cette question depuis près d’un siècle. C’est pourquoi il faut dire qu’elle a été complice des massacres que le Maroc a perpétrés dans le passé et de la répression qu’il exerce actuellement contre les Sahraouis. Face à la mort de personnes âgées, de femmes et d’enfants, et face à la torture, il n’y a pas d’excuses : soit vous êtes avec le tortionnaire, soit vous êtes avec la victime. Il n’y a pas de place pour le silence. Mais je crains que la position de l’Espagne ne change pas.

    – Comment les intellectuels et l’opinion publique peuvent-ils influencer les actions politiques de l’Espagne concernant le Sahara Occidental ?

    En expliquant encore et encore les faits qui prouvent la responsabilité de l’Espagne au Sahara. Par le biais d’essais, de romans, de films, d’articles, de pièces de théâtre, de poèmes… Plus l’opinion publique est consciente, plus les gouvernements feront attention à ne pas l’offenser pour ne pas perdre leurs votes.

    SH24, 30 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Ceuta, Brahim Ghali, migration, UE,

  • Maroc-Espagne :Casado se rend à Ceuta

    Deux semaines après l’arrivée massive d’immigrants dans la ville autonome, le chef de l’opposition rencontrera Vivas et des hommes d’affaires

    Le leader du Parti Populaire, Pablo Casado, se rend ce jeudi à Ceuta au milieu de l’escalade verbale entre l’Espagne et le Maroc et au milieu de la controverse créée par la présence en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, qui est reparti tôt ce matin en Algérie après un mois et demi d’hospitalisation pour coronavirus à La Rioja.

    Au programme de la visite de M. Casado, qui a lieu deux semaines après le débarquement massif d’immigrants à Ceuta, il y a une réunion à 10h45 avec le président de la ville autonome, Juan Vivas, et une réunion avec des hommes d’affaires dans l’après-midi.

    Mardi, lors d’un petit-déjeuner organisé par Europa Press, M. Casado a appelé le gouvernement de Pedro Sánchez à « intensifier » la relation avec le Maroc pour résoudre la crise et ne pas mettre en danger la coopération en matière de politique migratoire, de lutte contre le terrorisme djihadiste et le trafic de drogue ou la collaboration dans le domaine de la pêche ou de l’agriculture.

    Après avoir rappelé que le PP « prévient » depuis un an de ce qui pourrait se passer avec Rabat, le président du PP a qualifié de « formidable maladresse » l’entrée en Espagne avec « fausse identité » du leader du Front Polisario.

    Précisément, le PP a demandé ce mercredi la démission « immédiate » de la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, pour sa gestion « infâme » dans la crise diplomatique avec le Maroc et l’ »obscurantisme » dans l’entrée et la sortie d’Espagne du leader du Front Polisario.

    « Je pense qu’il a généré une crise diplomatique de premier ordre et le gouvernement a montré qu’il a un poids nul en politique étrangère », a déclaré le secrétaire général du PP, Teodoro García Egea sur TVE pour justifier la demande de démission lorsqu’il a été interrogé sur le départ du Ghali d’Espagne tôt ce matin.

    M. Casado s’est plaint que, deux semaines après avoir parlé avec Pedro Sánchez à la suite de cette crise avec le Maroc, le chef de l’exécutif ne lui a pas reparlé. « Il m’a dit qu’il allait m’en informer ponctuellement et jusqu’à aujourd’hui », a-t-il déploré mardi.

    Des reproches croisés entre l’Espagne et le Maroc

    Ces derniers jours, la tension s’est aggravée avec Rabat, qui a accusé le gouvernement de Pedro Sánchez d’utiliser la migration comme un « prétexte » pour « détourner l’attention des causes réelles de la crise bilatérale », faisant allusion au fait que la racine de la crise se trouve au Sahara occidental.

    Le chef de l’exécutif, Pedro Sánchez, a déjà déclaré mardi qu’ »il n’est pas admissible » qu’il y ait un gouvernement qui dise que les frontières sont attaquées pour « inonder une ville espagnole d’immigrants à cause de désaccords en politique étrangère ».

    Et ce mercredi, la première vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo, a assuré que l’Espagne continuera à travailler pour récupérer la relation avec le Maroc, tout en précisant que la position de l’exécutif concernant la souveraineté du Sahara Occidental n’a « pas changé du tout ».

    La Vanguardia, 03 juin 2021

    Etiquettes : Pablo Casado, Espagne, Maroc, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, PP, Arancha Gonzalez Laya, migration,