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  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 avril 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Chypre

    Le Secrétaire général a accueilli, ce matin, une session plénière des pourparlers informels 5+1 sur la question de Chypre.  Il a aussi tenu des réunions bilatérales avec les différentes délégations alors que les discussions se poursuivent. 

    Dans la soirée, il organisera un dîner pour les délégations. 

    Les discussions devraient se poursuivre jeudi.

    COVID-19/Média

    Dans un message vidéo diffusé ce matin à l’occasion d’une manifestation intitulée « COVID-19: Comment éviter que la pandémie ne devienne un événement d’extinction médiatique? » le Secrétaire général a déclaré que les événements de l’année dernière nous ont rappelé que l’accès à des informations fiables est plus qu’un droit humain fondamental – cela peut aussi être une question de vie ou de mort.

    Le Secrétaire général a indiqué que la pandémie s’est accompagnée d’une énorme « infodémie » concomitante qui a mis en péril la santé de millions de personnes dans le monde, sapant la confiance dans les vaccins et la science, et divisant les communautés et les pays.

    Il a également noté que la pandémie a eu un autre effet secondaire très dangereux: elle a accéléré le déclin financier de nombreuses organisations médiatiques d’intérêt public. À eux seuls, les journaux ont perdu environ 30 milliards de dollars l’année dernière.

    Le Secrétaire général a souligné que le maintien d’une information indépendante et fondée sur des faits est un bien public mondial essentiel, indispensable à la construction d’un avenir plus sûr, plus sain et plus vert.

    Inde/COVID-19

    L’équipe de l’ONU en Inde, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Renata Lok Dessallien, appuie la riposte des autorités à la pandémie en fournissant des équipements et des fournitures, y compris aux gouvernements locaux.

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF procurent des équipements et des fournitures dont 7 000 concentrateurs d’oxygène et 500 embouts nasaux pour l’approvisionnement en oxygène, ainsi que des unités génératrice d’oxygène, des machines pour dépister la COVID-19 et des kits de protection individuelle.

    L’OMS aide également à mettre en place des unités hospitalières mobiles et appuie les laboratoires. Quelque 2 600 agents de terrain de l’OMS ont été immédiatement déployés pour aider les autorités sanitaires à enrayer la propagation de la pandémie.

    Dans l’État occidental du Maharashtra, le deuxième plus peuplé de l’Inde, l’UNICEF a engagé des experts pour travailler sur la gestion des risques.

    L’équipe de l’ONU poursuit également sa campagne qui met l’accent sur l’importance du port du masque, du lavage des mains et de maintenir une distance physique de six pieds.

    Mongolie/COVID-19

    L’équipe de l’ONU en Mongolie, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Tapan Mishra, continue de soutenir la campagne de vaccination du pays.

    Depuis le mois de mars, la Mongolie a reçu plus de 90 000 doses grâce au Mécanisme COVAX, l’objectif étant d’atteindre jusqu’à 20% des 3,2 millions d’habitants du pays.

    Plus de 740 000 personnes ont d’ores et déjà reçu leur première dose et plus de 200 000 ont reçu leur deuxième dose.

    L’UNICEF et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont apporté un soutien technique, financier et logistique au Gouvernement pour sa campagne. L’UNICEF et la Banque mondiale ont aidé à construire une nouvelle unité centrale pour stocker les vaccins.

    L’OMS a formé les agents de santé à l’administration des vaccins, entre autres soutiens aux autorités.

    Burkina Faso

    Le Secrétaire général condamne fermement le meurtre, le 26 avril, de deux journalistes espagnols et d’un ressortissant irlandais, à la suite d’une attaque par des hommes armés non identifiés contre leur convoi dans la réserve de Pama, dans l’est du Burkina Faso. 

    Le Secrétaire général exprime ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu’aux Gouvernements et aux peuples du Burkina Faso, de l’Irlande et de l’Espagne. Il appelle les autorités à identifier rapidement les auteurs de ces actes et à les traduire en justice.

    Syrie

    Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, une réunion sur la Syrie. À cette occasion, l’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir O. Pedersen, a alerté que malgré plus d’une année de calme relatif, selon les normes syriennes, ce mois-ci vient rappeler que la situation pouvait continuer à se désintégrer ou à se détériorer rapidement.

    Il a fait état d’une escalade significative dans le nord-ouest de la Syrie. Il s’agit notamment de frappes sur un hôpital soutenu et notifié par l’ONU dans l’ouest d’Alep, à proximité de camps de personnes déplacées densément peuplés, et sur la frontière turco-syrienne où ont lieu les livraisons humanitaires transfrontalières de l’ONU.

    Le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, M. Mark Lowcock, qui a également informé le Conseil, a pour sa part déclaré qu’il est assez clair que la propagation du virus de la COVID-19 est rapide et s’accélère. L’ONU, a-t-il dit, fait tout ce qu’elle peut pour apporter son soutien, notamment en renforçant les capacités de surveillance, en fournissant des équipements de protection individuelle et en assurant la formation du personnel médical, ainsi qu’en soutenant le déploiement des campagnes de vaccination.

    Il a déclaré que dans le nord-ouest de la Syrie, des millions de personnes demeurent agglutinées près la frontière, dans une zone de guerre active, et dépendent de l’aide qui est livrée par les frontières, depuis la Turquie. Nos données indiquent que la situation de ces personnes est pire aujourd’hui qu’il y a neuf mois, a-t-il ajouté.

    M. Lowcock a déclaré que chaque mois, l’opération transfrontalière touche quelque 2,4 millions de personnes qui en dépendent pour obtenir de la nourriture, des médicaments, des abris et d’autres fournitures vitales. Un échec à proroger l’autorisation transfrontalière couperait cette bouée de sauvetage, a-t-il averti.

    Nomination

    Le Secrétaire général a annoncé aujourd’hui la nomination de M. Alain Noudéhou, du Bénin, comme son Représentant spécial adjoint au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il remplira également les fonctions de Coordonnateur résident et de Coordonnateur de l’action humanitaire au Mali.

    M. Noudéhou succède à Mme Mbaranga Gasarabwe, du Rwanda, dont le mandat s’achève en mai 2021. Le Secrétaire général est reconnaissant envers Mme Gasarabwe pour sa gestion des efforts de développement et humanitaires au Mali depuis son entrée en fonctions en 2015.

    M. Noudéhou apporte à ses nouvelles fonctions une vaste expérience dans les domaines du développement international et des affaires humanitaires, ayant récemment occupé les fonctions de Représentant spécial adjoint au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire au Soudan du Sud.

    Somalie

    Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Coordonnateur par intérim de l’action humanitaire en Somalie, M. Cesar Arroyo, a exprimé son inquiétude concernant les déplacements massifs de population à Mogadiscio. Selon M. Arroyo, les premières estimations font apparaître qu’entre 60 000 et 100 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile à la suite d’une flambée de violence le 25 avril.

    Parmi le s personnes déplacées figurent des personnes vulnérables qui avaient cherché refuge dans la capitale somalienne mais qui ont de nouveau fui pour trouver refuge à la périphérie de la ville. Le Coordonnateur de l’action humanitaire a déclaré qu’en plus du déplacement de civils innocents, la violence initiale engendre de l’incertitude et fait craindre des perturbations dans l’aide humanitaire destinée à des centaines de milliers de personnes vulnérables à travers la ville.

    M. Arroyo a indiqué que la situation s’est embrasée alors que la Somalie fait déjà face à une sécheresse, une augmentation significative des cas de COVID-19 et une grave infestation de criquets pèlerins. Il a ajouté qu’en dépit de ces besoins accrus, la réponse humanitaire reste gravement sous-financée.

    Sahel

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a fait savoir que la situation humanitaire dans la région du Sahel s’aggrave rapidement en raison de l’escalade du conflit, de l’insécurité alimentaire croissante et de la pandémie de COVID-19. En 2021, près de 29 millions de personnes au Sahel auront besoin d’assistance et de protection, soit 5 millions de plus qu’au début de 2020.

    Selon les agences humanitaires, de 2015 à 2020, les attaques violentes ont été multipliées par 8 au Sahel central et ont triplé dans le bassin du lac Tchad. L’insécurité a un impact disproportionné sur les enfants et les femmes. La violence sexiste est également en hausse, avec des risques généralisés d’enlèvement de femmes et de filles, de mariage forcé, d’agression sexuelle et de viol.

    Dans tout le Sahel, 5,4 millions de personnes sont déplacées en raison des activités des groupes armés, ainsi que des violences intercommunautaires et des opérations militaires.

    Les agences humanitaires préviennent que l’insécurité alimentaire atteint des niveaux record. Dans le seul bassin du lac Tchad, 6,2 millions de personnes devraient souffrir de la faim cette année, soit près de 2 millions de personnes de plus que l’année dernière. Dans les pays du Sahel central, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, 3,4 millions de personnes seront confrontées à une crise alimentaire pendant la saison maigre de 2021.

    En 2021, le plan de réponse humanitaire visant à aider six pays du Sahel nécessitera un total de 3,7 milliards de dollars.

    Initiative Elsie

    Ce matin, l’Initiative Elsie, un fonds d’affectation spéciale de l’ONU pour la participation des femmes en uniforme aux opérations de paix, a annoncé ses cinq premiers bénéficiaires -le Libéria, le Mexique, le Niger, le Sénégal et la Sierra Leone- lors d’un événement virtuel de haut niveau. Le Fonds, qui est géré par ONU-Femmes, a également lancé son deuxième cycle de programmation à cette occasion.

    Bien que des progrès aient été accomplis vers la réalisation des objectifs de genre dans l’armée et la police, tels que fixés dans la stratégie sur la parité des genres applicable au personnel en tenue, ONU-Femmes a averti qu’au rythme actuel, il faudra 30 ans pour atteindre la parité entre les sexes pour les troupes militaires, 12 ans pour les unités de police constituées, 8 ans pour les agents de police individuels et 7 ans pour les observateurs militaires et les officiers d’état-major.

    Créé en 2019, le Fonds de l’Initiative Elsie a jusqu’à présent reçu 27,9 millions de dollars de contributions et de promesses de dons de la part de l’Allemagne, de l’Australie, du Canada, de la Finlande, des Pays-Bas, de la Norvège et du Royaume-Uni. Il recherche un financement supplémentaire pour aider à accélérer le rythme du changement vers une participation significative et accrue des femmes en uniforme dans les opérations de paix de l’ONU.

    Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail

    Aujourd’hui est célébrée la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Cette année, l’objectif est de sensibiliser et de stimuler le dialogue sur l’importance de créer et d’investir dans des systèmes de sécurité et de santé au travail résilients, en s’inspirant d’exemples régionaux et nationaux pour atténuer et prévenir la propagation de la COVID-19 sur le lieu de travail.

    Dans un message vidéo, le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), M. Guy Ryder, a souligné qu’un environnement de sécurité et de santé au travail fort et résilient est vital pour la reprise et la prévention des crises.

    Nations Unies, 28 avr 2021

    AFFAIRES HUMANITAIRES, DROITS DE L’HOMME, SANTÉ, MAINTIEN DE LA PAIX, QUESTIONS D’ENVIRONNEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE, INFORMATION PUBLIQUE, AFRIQUE, CHYPRE, INDE, MONGOLIE, BURKINA FASO, SYRIE, SOMALIE,

  • Le Sahel a besoin d’un sursaut civil et politique

    25/04/2021 – HR/VP Blog – Je me suis rendu cette semaine en Mauritanie, au Tchad et au Mali pour rencontrer les autorités, les assurer de l’engagement sans faille de l’Europe mais aussi souligner le besoin de davantage de résultats concrets en matière de sécurité comme de retour de l’état de droit et des services publics.

    La situation sécuritaire reste très préoccupante au Sahel. Un chiffre suffit à illustrer ce propos : dans le Centre du Mali, on relève chaque jour deux incidents sécuritaires graves impliquant morts et/ou blessés. Comment améliorer cette situation qu’aucun Etat européen ne tolérerait ? Comment consolider durablement les gains militaires ? Via un « sursaut civil et politique » comme il a été décidé au Sommet du G5 et de la Coalition Sahel qui s’est tenu à N’Djamena en février dernier.

    « Dans la lutte contre l’instabilité au Sahel, il ne suffit pas de reconquérir des territoires par la force. L’enjeu est avant tout de regagner la confiance des populations. Elles veulent voir des maitres d’école, des médecins, des juges. Autant, si ce n’est plus, que des militaires. « 

    Dans la lutte contre l’instabilité au Sahel, il ne suffit pas en effet de reconquérir des territoires par la force. L’enjeu est avant tout de regagner la confiance des populations : elles attendent un Etat exemplaire et un accès aux services de base et respectueux des droits de l’homme. Elles espèrent le retour de l’Etat, partout et pour tous. Elles veulent voir des maitres d’école, des médecins, des juges. Autant, si ce n’est plus, que des militaires. C’était un sujet central de la mission qui m’a conduit ces derniers jours en Mauritanie, puis au Tchad et au Mali.

    « Le Sahel est une des régions du monde où l’Union et ses Etats membres sont les plus engagés en faveur de la paix, de la stabilité et du développement. « 

    Comme exprimé déjà sur ce blog à plusieurs reprises (voir ici et là), le Sahel est une des régions du monde où l’Union et ses Etats membres sont les plus engagés en faveur de la paix, de la stabilité et du développement. Entre 2014 et 2020, l’UE et ses Etats membres y ont consacré 8,5 milliards d’euros en matière d’aide au développement, d’aide humanitaire, de sécurité et de défense. L’Union a aussi déployé dans la région trois missions de la politique de sécurité et de défense commune. Je n’avais cependant pas encore eu l’occasion de me rendre sur place, mes visites précédentes ayant été annulées en raison de la situation sanitaire.

    Un moment charnière pour le Sahel

    Mon déplacement cette semaine intervient à un moment charnière. Après le renforcement de l’action militaire décidé au Sommet de Pau début 2020, le Sommet du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) et de la Coalition Sahel qui s’est tenu à Ndjamena au Tchad il y a quelques semaines, a mis cette fois l’accent sur le retour de l’Etat de droit et des services publics dans les zones fragiles. C’est aussi l’axe central de la nouvelle stratégie pour le Sahel que le Conseil de l’UE vient d’adopter. C’est de cette réorientation que je souhaitais m’entretenir avec mes interlocuteurs sur place.

    « Les énormes défis auxquels la région est confrontée alimentent l’activité de groupes terroristes et contribuent au développement des trafics de drogue et d’êtres humains. Menaçant ainsi de déstabiliser les régions voisines et in fine l’Europe.  »

    Le Sahel est une région vaste et peu peuplée et des problèmes de gouvernance rendent difficile l’accès des populations aux services publics de base comme la justice, la santé, l’éducation et l’eau. La pauvreté et les inégalités se sont aussi creusées en raison d’une forte croissance démographique. Les énormes défis politiques, sociaux et économiques auxquels la région est confrontée alimentent l’activité de groupes terroristes et contribuent au développement des trafics de drogue et d’êtres humains. Menaçant ainsi de déstabiliser les régions voisines et in fine l’Europe.

    Le soutien de l’UE à l’intégrité territoriale et à la stabilité du Tchad

    Le programme initial de mon déplacement a cependant été bousculé par la mort du Président Idriss Déby du Tchad. J’ai tenu en effet à assister à ses obsèques à N’Djamena vendredi dernier pour manifester le soutien de l’UE au peuple tchadien dans ce moment difficile. Et exprimer notre attachement à l’intégrité territoriale et à la stabilité d’un pays qui joue depuis longtemps un rôle majeur dans la région, notamment sur le plan sécuritaire.

    Ma présence sur place m’a aussi donné l’occasion d’appeler à une conclusion rapide de la période de transition engagée après la mort du Président Deby et au renforcement de la cohésion du pays. Une nouvelle page s’ouvre pour le Tchad. Elle doit permettre de créer les bases d’un nouveau contrat social prenant en compte les aspirations des Tchadiennes et des Tchadiens sur le fondement des principes démocratiques.

    Le rôle important et croissant de la Mauritanie

    Ma mission avait commencé jeudi dernier en Mauritanie. Ce pays, qui a assuré la présidence du G5 jusqu’en février 2021, joue un rôle important et croissant dans la région. A Nouakchott, j’ai rencontré le Président Ghazouani, qui depuis son élection en 2019, a entrepris d’ouvrir l’espace politique. Je lui ai fait part de la reconnaissance de l’UE pour les efforts significatifs dans la lutte contre le terrorisme, les réseaux criminels et la migration irrégulière et de notre soutien à son ambitieux programme de réformes économiques et sociales.

    Enfin au Mali, j’ai rappelé à mes interlocuteurs des autorités de transition mises en place en août dernier – le Président Bah N’Daw, le Premier ministre Moctar Ouane et plusieurs de ses ministres, ainsi que le Président du Conseil National de Transition le Colonel Malck Diaw – notre soutien à la transition civile en cours qui doit mener le pays aux élections.

    « Il faut engager dès aujourd’hui les reformes clé nécessaires pour poser les bases d’un Mali véritablement nouveau. Plus de 8 des 18 mois prévus pour la transition sont déjà passés et il faut accélérer le rythme. « 

    Mais il faut aussi engager dès aujourd’hui les reformes clé nécessaires pour poser les bases d’un Mali véritablement nouveau. Plus de 8 des 18 mois prévus pour cette transition sont déjà passés et il faut accélérer le rythme. Dans un pays où l’on compte près de 350.000 personnes déplacés, un glissement dans le temps de la transition n’est pas une option. L’UE est prête à mobiliser 100M€ pour soutenir la préparation des élections et la mise en œuvre des réformes, sous réserve d’engagements et de progrès concrets.

    Le premier transfert démocratique du pouvoir au Niger

    Malheureusement, je n’ai pu me rendre au Niger comme initialement prévu, mais j’ai pu m’entretenir avec le Président Bazoum en marge des obsèques du Président Deby. J’ai salué le premier transfert démocratique de pouvoir de l’histoire du pays, intervenu il y a quelques semaines, et réitéré notre volonté le consolider le travail entrepris sous le mandat du Président Issouffou.

    Cette visite au Sahel se déroulait aussi bien entendu dans le contexte particulier de la pandémie de COVID-19 qui affecte gravement la région, notamment du fait de la fermeture prolongée des écoles. Elle a été l’occasion de souligner l’importance du soutien apporté par Team Europe aux pays de la région face à la pandémie.

    J’ai enfin profité de mon déplacement pour rendre hommage aux soldats français de l’opération Barkhane morts dans la région, ainsi que pour rendre visite aux missions européennes de formation présentes au Mali. J’ai pu également visiter le QG de l’opération française Barkhane à N’Djamena et échanger avec le Président Macron et les responsables militaires. Notre analyse commune est claire : des progrès ont été accomplis, grâce à une plus grande coordination des forces et une meilleure prise en charge de la sécurité par les troupes du G5 Sahel. Pour autant, la situation sécuritaire reste tendue et le niveau de violence élevé.

    « Des progrès ont été accomplis, grâce à une plus grande coordination des forces et une meilleure prise en charge de la sécurité par les troupes du G5 Sahel. Pour autant, la situation sécuritaire reste tendue et le niveau de violence élevé. « 

    Au-delà de notre responsabilité commune face à la menace du terrorisme, j’ai insisté pendant toute ma mission sur l’obligation de résultats qui nous lie, partenaires sahéliens et communauté internationale. Parce que l’absence de résultats aliène tôt ou tard nos populations et nos opinions. Nous devons montrer à nos citoyens que notre engagement massif porte des fruits. Le Sommet des Chefs d’Etat de la Coalition Sahel, prévu cet été, permettra de faire un premier bilan des avancées réalisées.

    EEAS, 25 avr 2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, Sahel, Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso, Mauritanie,

  • Afri’actu : Sahel : la dette française…

    «Nous avons une dette envers la Libye très claire : une décennie de désordre». Ces propos d’Emmanuel Macron prononcés ce 23 mars 2021 à l’Élysée retentissent tel un mea culpa de la France, dix ans après son rôle prépondérant dans l’invasion de la Libye en 2011 par les Forces étrangères. Avant lui, le président Obama avait reconnu que cette intervention à l’appel de Nicolas Sarkozy était sa plus grande erreur. De leur côté, la Chine et la Russie avaient exprimé leur regret de n’avoir pas opposé de véto à cette aventure.

    En réalité, la France n’est pas débitrice envers la seule Lybie, mais de tous les Etats du Sahel déstabilisés depuis l’effondrement de ce pays. L’Élysée devrait donc avoir le courage d’avouer que l’assassinat du Guide libyen et l’invasion de son pays par les armées occidentales sous sa houlette sont surtout les véritables causes de la tragédie sécuritaire dans les Etats du Sahel.

    Idriss Déby et certains de ses pairs du Sahel n’ont de cesse déploré cette action occidentale contre Mouammar Kadhafi. Et qui a plongé la sous-région dans le chaos sécuritaire en y déversant mercenaires de toutes nationalités munis d’arsenaux les plus modernes.

    Pourquoi la France se limite-t-elle à la seule Lybie au lieu de reconnaître sa dette envers tout le Sahel ?

    Selon l’analyste Antoine Glaser, Emmanuel Macron réalise cet aveu d’une culpabilité française envers la Libye moins pour souligner la responsabilité de son prédécesseur que pour tenter de reprendre pied dans ce pays, alors que la Turquie, la Russie et l’Italie y ont regagné du terrain. D’autant que la Libye, outre ses richesses pétrolières, est aussi un pays-clé pour le contrôle de la Méditerranée et des flux de migrants.

    Quoi qu’il advienne, ce show médiatique d’Emmanuel Macron est déjà perçu au Mali comme une reconnaissance indirecte de la France et des Occidentaux dans le chaos installé au Sahel. Sur RFI, Sory Ibrahim Diarra, président de l’Association malienne de veille citoyenne, explique : «Nous sommes vraiment contents de cette déclaration du président Macron. Tous les désordres qui se sont passés en Libye, au Mali, au Tchad, au Niger… Chaque pays du Sahel a été déstabilisé. Si la Libye redevient stable, tout le Sahel sera stable. ».

    Que notre ancienne puissance coloniale fasse donc son mea culpa à tous les Etats du Sahel ! Qu’elle leur paye sa dette en les aidant à la bonne franquette à faire repartir du Sahel la horde de mercenaires!

    Gaoussou Madani Traoré

    Maliweb.net, 29 mars 2021

    Etiquettes : France, Sahel, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Libye,

  • Les États-Unis visent donc l’Afrique. La lutte contre le terrorisme au Sahel expliquée par Jean

    Par Carlo Jean| 28/03/2021 – Étranger

    Le 29 mars, entre les États-Unis et trois pays d’Afrique de l’Ouest (Mali, Burkina Faso et Niger), une activité conjointe visant à coordonner le renseignement, les enquêtes antiterroristes et les activités judiciaires des pays de la zone sahélienne débutera. Voici en quoi consistera l’analyse de Carlo Jean, général des Alpini en congé et président du Centre de géopolitique économique

    Le 29 mars, une activité conjointe visant à coordonner le renseignement, les enquêtes antiterroristes et les activités judiciaires des trois pays débutera entre les États-Unis et trois pays d’Afrique de l’Ouest – le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le terrorisme étant transfrontalier, la réponse des États doit également être transfrontalière. L’homogénéisation des lois et pratiques policières et judiciaires représente l’un des points centraux. Elle est particulièrement urgente dans les États caractérisés par l’inefficacité et la faiblesse des gouvernements et des institutions. Ils sont souvent tribaux et ethniques, divisés par des rivalités anciennes et récentes.

    Au Sahel, le problème est particulièrement grave. Dans toute la région, la population est étroitement liée à la criminalité (trafic de drogue et d’êtres humains, enlèvements, etc.) et cette dernière aux différents groupes ethniques et tribaux, dans lesquels les groupes djihadistes trouvent des recrues et un soutien logistique. En particulier, il est difficile de distinguer qui est un « terroriste armé » et qui ne l’est pas. Souvent, dans les différents pays du Sahel, les terroristes sont appelés ceux qui s’opposent à leurs intérêts et à leur pouvoir ou ceux qui sont considérés comme des ennemis traditionnels, comme le sont les Touaregs par d’autres groupes ethniques. La définition même d’un terroriste est quelque peu ambiguë: pour certains, c’est un combattant de la liberté et un Robin des Bois; pour d’autres, un criminel dangereux. Il ne peut y avoir de réponse commune au terrorisme sans une définition claire de qui devrait être considéré comme un terroriste. L’initiative ATA ne signifie pas que les États-Unis ont l’intention de se désengager du Sahel. Les 800 soldats américains déployés dans la région resteront et en juin l’AFRICOM organisera le grand exercice Africa Lions, qui impliquera 5 000 soldats, en partie de Djibouti.

    Jusqu’à présent, et pas seulement en Afrique de l’Ouest, la lutte contre le terrorisme a été essentiellement militaire. Il s’est battu et a contenu les symptômes plutôt que d’éliminer leurs causes. Il a sans aucun doute frappé durement le terrorisme des différents groupes djihadistes opérant dans la région, mais il n’a pas stabilisé le pays, malgré une aide au développement substantielle. La lutte contre le terrorisme n’était pas seulement régionale, mais impliquait la communauté internationale, en particulier la France, qui a une responsabilité historique et morale dans ses anciennes colonies. Les Etats de la région ont fourni, individuellement ou au sein des institutions régionales (UA, ECOWACS, G5-Sahel), l’essentiel des troupes. Les Etats étrangers ont apporté un soutien opérationnel (France – Opérations Barkhane et Takuba; et USA – drones armés à Agadez) et une formation et un soutien logistique (notamment Europe – EUTM, mais aussi Chine). Si les opérations des forces internationales ont été «chirurgicales», visant à réduire les dommages collatéraux, c’est-à-dire les pertes au sein de la population, les interventions militaires africaines ont généralement été brutales. Ils ont alimenté la guérilla et le terrorisme au lieu de les éliminer. La propagation du djihadisme en Libye, après sa défaite au Moyen-Orient, y a contribué. Même le contre-terrorisme semi-doux ou ciblé des forces occidentales a eu ses limites, non seulement pour la résilience des différents groupes terroristes, mais aussi pour la revendication de lutter contre le trafic illicite et, surtout, l’immigration à laquelle ils sont liés. des économies de plus en plus locales. Les interventions militaires africaines ont généralement été brutales. Ils ont alimenté la guérilla et le terrorisme au lieu de les éliminer. La propagation du djihadisme en Libye, après sa défaite au Moyen-Orient, y a contribué. Même le contre-terrorisme semi-doux ou ciblé des forces occidentales a eu ses limites, non seulement pour la résilience des différents groupes terroristes, mais aussi pour la revendication de lutter contre le trafic illicite et, surtout, l’immigration à laquelle ils sont liés. des économies de plus en plus locales. Les interventions militaires africaines ont généralement été brutales. Ils ont alimenté la guérilla et le terrorisme au lieu de les éliminer. La propagation du djihadisme en Libye, après sa défaite au Moyen-Orient, y a contribué. Même le contre-terrorisme semi-doux ou ciblé des forces occidentales a eu ses limites, non seulement pour la résilience des différents groupes terroristes, mais aussi pour la revendication de lutter contre le trafic illicite et, surtout, l’immigration à laquelle ils sont liés. des économies de plus en plus locales.

    La communauté internationale, de la France aux États-Unis, a exprimé son intention de réduire progressivement sa présence au Sahel, reconnaissant l’échec des efforts consentis pour stabiliser la région. Pour protéger l’Europe de la contagion terroriste du Sahel, il se concentre sur le renforcement des États d’Afrique du Nord. En ce qui concerne les trafics illicites et l’immigration, il pense de plus en plus que les États exposés doivent se débrouiller seuls, même si les fonds de développement seront augmentés pour faire face aux vagues migratoires résultant de la désertification progressive de l’Afrique subsaharienne.

    L’initiative de l’ATA (Anti-Terrorism Assistance Promotion Program), agence du département d’Etat américain, qui a inspiré cet article, s’inscrit dans cette tendance à démilitariser, au moins partiellement, l’antiterrorisme au Sahel. L’ATA l’avait déjà testé, mais avec des résultats quelque peu incertains, dans certains pays d’Afrique de l’Est. Premièrement, il vise à définir de manière unique qui est un terroriste. Ensuite, jeter les bases d’une homogénéisation de la législation et des structures d’enquête et judiciaire pour y parvenir. Enfin, établir des règles et des procédures pour la coordination régionale de l’ensemble du secteur.

    Les États-Unis sont convaincus que leur amélioration facilitera la lutte contre le terrorisme, en touchant ses causes et pas seulement ses symptômes, et qu’elle sera également fondamentale pour le développement et la stabilisation des différents États. Ce dernier ne peut être atteint avec les seules mesures militaires. Elles seraient nécessairement menées par les forces armées et les milices tribales et ethniques locales, car personne en Occident n’est assez bizarre pour penser à une recolonisation de la région.

    L’initiative ATA ne consiste pas à dissimuler le désengagement américain de l’Afrique. Cependant, il répond aux directives de politique étrangère de Biden d’abandonner les mythes du changement de régime et de la démocratisation des États de l’extérieur et de réévaluer le soft power et la défense des droits de l’homme. Bien entendu, il faut que le terrorisme soit contenu militairement. Cette politique traite de la dure réalité des choses, comme cela s’est déjà produit avec le retour des restrictions à l’immigration en provenance du Mexique.

    Les drones de missiles américains déployés à Agadez dans le nord-ouest du Niger continueront d’être nécessaires. Sans puissance dure, même la puissance douce la plus raffinée est réduite à de simples bavardages. Un «vieux guerrier de la guerre froide», comme Joe Biden, le sait très bien.

    Formiche, 28 mars 2021

    Etiquettes : Sahel, Mali, Niger, terrorisme, Burkina Faso, Tchad, Nigeria,

  • Au Niger, après des attaques djihadistes. « Ils veulent déstabiliser la zone » (Morelli, HCR.

    Patrizia Caiffa

    Plus de 200 victimes civiles au Niger, dont des dizaines d’enfants, ont été tuées ces dernières semaines par la violence des groupes terroristes djihadistes opérant dans le centre du Sahel. Depuis Niamey, Alessandra Morelli, représentante du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) s’est confiée à Monsieur : les agences des Nations Unies viennent d’envoyer un convoi dans la province de Tahoua pour suivre les besoins humanitaires. Déjà 600 personnes ont fui vers le Mali.

    Ils attaquent des villages dans le désert occidental du Niger, à la frontière avec le Mali. Ils brûlent les maisons et massacrent sans pitié des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants innocents. La dernière attaque, perpétrée par des mouvements djihadistes, a eu lieu le dimanche 21 mars et a été menée avec une dynamique impitoyable, planifiée dans les moindres détails : des centaines d’hommes à moto ont encerclé les villages d’Intazayene, Bakorate et Wistane dans le département de Tillia, dans la région de Tahoua, au Niger, qui connaît une insécurité croissante. Ils ont ouvert le feu à bout portant sur des nomades touaregs qui vaquaient sereinement à leurs occupations quotidiennes : hommes avec des chameaux, femmes et enfants aux points d’eau. Déjà 137 personnes ont été tuées, dont 22 enfants âgés de 5 à 17 ans. « Ils ont été abattus de manière violente : ils ont ouvert le feu sur des personnes qui travaillaient dans les champs ou près des points d’eau, alors qu’elles s’occupaient des animaux qui buvaient ». C’est Alessandra Morelli, représentante du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui s’adresse à Monsieur depuis Niamey, capitale du Niger : depuis 2017, elle coordonne une équipe de 400 personnes qui aident les personnes déplacées et les réfugiés sur un territoire complexe et stratégique. Leur action s’étend du Niger au Burkina Faso et au Mali, de la Méditerranée centrale et de la Libye au bassin du lac Tchad, qui voit depuis 6 ans des flux de Nigérians du Nord fuyant les attaques de Boko Haram.

    Un terrorisme transfrontalier de matrice djihadiste. Alessandra Morelli a trente ans d’expérience dans les zones de conflit et a survécu à un grave attentat à la voiture piégée à Mogadiscio en février 2014, dont elle porte encore les séquelles. Malgré cela, elle poursuit son travail passionné aux côtés des personnes déplacées et des réfugiés dans les pires crises humanitaires. Depuis quelques années, des milices de la province ouest-africaine de l’État islamique (Iswap), un terrorisme transfrontalier qui se déplace depuis le Mali, semblent également s’être installées dans ces territoires.

    Dans le centre du Sahel, y compris au Niger, la dynamique est celle de « créer des espaces opérationnels en brûlant des villages et en chassant les gens pour continuer à opérer », explique Morelli. L’objectif ?

    « Pour déstabiliser la zone et démontrer que le gouvernement nigérien n’a pas le contrôle du territoire ».

    Cette dernière attaque a eu lieu un mois après l’élection du nouveau président Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir et successeur du président sortant Mahamadou Issoufou. Selon le chef de mission du HCR, il s’agit probablement d’un « message au gouvernement ».

    Un convoi de l’ONU est en route pour Tahoua. Les agences des Nations Unies surveillent la situation et les mouvements des personnes qui fuient la région de Tahoua. Un convoi avec des représentants du HCR, de l’UNICEF, du Wfp et du gouvernement vient de partir et fera une première analyse des besoins humanitaires. « Nous effectuons tout avec une extrême délicatesse et attention – précise Morelli – pour éviter de nous retrouver au milieu d’une embuscade ». La région de Tahoua est immense, il y a très peu de routes, il est donc très difficile pour les militaires de traquer les personnes à moto. De plus, « les informations arrivent au compte-gouttes car il s’agit de zones éloignées et isolées, avec des télécommunications très faibles ». Le HCR, cependant, a déjà des nouvelles de plus de 600 personnes ayant traversé la frontière pour chercher un abri au Mali. Les régions nigériennes de Tahoua et de Tillaberi, qui font frontière avec le Burkina Faso et le Mali, abritent actuellement 204 000 réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays.

    Dynamique de répétition. En janvier 2021, des attaques similaires ont eu lieu dans la région occidentale de Tillaberi, à Tchombangou et Zaroumdareye. Deux jours plus tôt, une patrouille des forces militaires nigériennes était passée par là, l’attaque a eu lieu le jour suivant. « La dynamique est la même – dit Morelli – ils observent le mouvement des troupes et quand elles partent, ils attaquent ». C’est le deuxième massacre contre des civils en l’espace d’une semaine. Le 15 mars, des groupes armés ont tué au moins 58 personnes, dont six enfants, qui revenaient du marché dans le département de Banibangou, dans la région de Tillaberi, près de la frontière avec le Mali.

    L’une des pires crises humanitaires. Le Niger, le Burkina Faso et le Mali sont aujourd’hui à l’épicentre de l’une des crises humanitaires qui connaît la croissance la plus rapide. La région accueille déjà près de trois millions de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur du pays en raison des conflits. « Cinquante pour cent sont des réfugiés et les autres cinquante pour cent sont des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, souligne Morelli, ce qui signifie qu’il y a un énorme problème de sécurité. Malgré cela, le gouvernement nigérien continue de faire preuve d’une grande ouverture et d’une grande générosité envers les personnes qui fuient la violence dans les régions du Sahel et du lac Tchad. La présence des principales agences des Nations unies et de nombreuses organisations non gouvernementales en est la preuve.

    L’appel du Pape et la présence de la CEI. Le 24 mars, le pape François a également lancé un appel pour le Niger, priant « pour les victimes, pour leurs familles et pour toute la population », demandant que « la violence subie ne fasse pas perdre la foi dans le chemin de la démocratie, de la justice et de la paix. » Pour ceux qui travaillent sur le terrain « les paroles du Pape ont une immense valeur d’espoir », commente le chef de mission du HCR, qui collabore également avec la Caritas italienne dans la planification des corridors humanitaires. En janvier, elle a rencontré à Niamey l’évêque d’Acireale, Monseigneur Nino Raspanti, vice-président de la CEI, pour vérifier les initiatives lancées ces dernières années, dont un projet de bourses pour les mineurs réalisé en collaboration avec Intersos.

    SIR Agencia Informazione, 26 mars 2021

    Etiquettes : Sahel, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso, terrorisme, JNIM, EIGS, Al Qaïda, Barkhane,

  • Niger. La lutte pour la terre au Sahel agit comme un moteur du djihadisme

    Paolo M. Alfieri

    Dans un monde distrait par le Covid-19, la crise environnementale s’est transformée en crise alimentaire, puis en crise sociale, économique, ethno-religieuse et humanitaire. Et dans le vide du pouvoir, les massacres se multiplient.

    Le 31 mars, après 43 ans d’exploitation, le groupe français Orano, anciennement Areva, abandonnera les activités minières dans une importante mine d’uranium (fondamental pour la production d’énergie nucléaire) dans la ville d’Arlit, au nord du Niger. Après le quasi-épuisement du site d’Akouta – par le biais de la filiale nigérienne Cominak – et la chute du prix de l’uranium sur les marchés mondiaux après des années de profits et de vaches grasses, les Français vont donc cesser leurs activités, laissant plus de 600 jeunes employés, plus 800 autres entrepreneurs et des centaines d’autres induits, sans travail et sans espoir dans l’une des régions les plus pauvres de la planète. Combien de ces jeunes, parmi ceux qui ne tenteront pas d’émigrer directement en Europe, iront grossir les rangs d’un djihadisme qui, jour après jour, étend ses tentacules dans tout le Sahel, à l’heure où la pandémie de coronavirus soustrait l’attention et les ressources au développement et à la coopération coordonnés ? La perte d’un emploi ne transforme pas nécessairement un être humain en un extrémiste violent, mais l’absence d’avenir peut être dévastatrice pour la stabilité personnelle et, en même temps, sociale et régionale.

    La dernière attaque contre des villages, au Niger, remonte à dimanche dernier : 137 civils – dont 22 enfants âgés de cinq à 17 ans – ont été tués et d’autres blessés ou séparés de leurs familles dans la région de Tahoua. Ils étaient en route pour aller chercher de l’eau lorsque les attaques ont eu lieu : les hommes armés ont tiré sur tout ce qui bougeait. « Nous prions pour les victimes, pour leurs familles, pour toute la population, afin que la violence ne fasse pas perdre la foi pour la justice et la paix », a été la pensée adressée aux victimes par le pape François hier à la fin de l’audience générale. Des groupes liés à Daesh, à Al-Qaïda, des milices qui se déplacent sur une base ethnique ou pour prendre le contrôle de la région en vue de faire de sales affaires dans un territoire dévasté par le changement climatique et la lutte pour l’accaparement des ressources. Le Niger, mais aussi le Mali et le Burkina Faso, dans un monde désormais également « distrait » par Covid-19, sont au centre d’une catastrophe humanitaire.

    Rien qu’en 2020, 5 000 personnes sont mortes, 1,4 million ont été déplacées à l’intérieur du pays et 3,7 millions ont été plongées dans l’insécurité alimentaire dans ce triangle tourmenté. Une grande partie de la dynamique des conflits en cours part d’un bien de plus en plus précieux et rare : la terre. La crise environnementale, soulignait également un récent rapport de Caritas, est devenue une crise alimentaire, puis sociale et économique, ethno-religieuse, et enfin humanitaire, devenant ainsi une forme grave de dégradation humaine. Victimes d’attaques terroristes, des centaines de milliers de familles abandonnent leurs foyers et leurs activités dans des régions que les États ne contrôlent plus depuis longtemps. La galaxie djihadiste n’a aucun mal à combler le vide du pouvoir dans ces territoires.

    À partir du 2 avril, le Niger aura un nouveau président, Mohamed Bazoum, 61 ans. Dans le pays qui, avec 7,6 enfants par femme, détient le record planétaire de fécondité, Bazoum devra montrer que les promesses d’avenir lancées lors de la campagne électorale – les enjeux de la famille, l’éducation des jeunes, la croissance de l’économie et la lutte contre l’insécurité imposée par les djihadistes – ne sont pas de vains mots, avec le soutien de la communauté internationale. Le développement et la défense des populations vulnérables, ainsi que la promotion de la cohésion sociale et de la paix, sont des objectifs incontournables et communs également pour les pays voisins, un goulot d’étranglement nécessaire à franchir pour changer le destin d’une région qui doit repenser son avenir.

    Avvenire.it, 25 mars 2021

    Tags : Afrique, Sahel, Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, France, Barkhane, djihadisme, terrorisme, Al Qaida, JNIM, EIGS,

  • La combinaison des connaissances indigènes et scientifiques améliore la gestion des incendies au Sahel

    par Natalie Duncan*

    Le Sahel est une ceinture aride et chaude qui ne pardonne rien et qui s’étend sur le continent africain, du Sénégal au Tchad. Il marque la zone de transition entre le désert du Sahara au nord et les savanes humides au sud. Cette zone est caractérisée par un régime pluvial unique. Une longue saison sèche est suivie d’une saison des pluies courte mais intense ; certaines régions peuvent connaître jusqu’à 80 % de leurs précipitations annuelles entre les mois d’août et de septembre. Les populations qui vivent dans cet écoclimat difficile sont particulièrement vulnérables aux effets de la variabilité et du changement climatique.

    Au Sahel, le pastoralisme, ou l’élevage de bétail et d’autres ruminants, est le moyen de subsistance dominant. Les pasteurs s’appuient sur des informations liées au climat, comme la quantité et le moment des précipitations dans une région, pour prendre des décisions qui ont un impact sur leurs troupeaux. Cependant, les pasteurs signalent que la variabilité accrue du climat compromet leur prise de décision traditionnelle. Il est peut-être possible de surmonter ce problème en combinant les connaissances indigènes avec des informations scientifiques essentielles.

    En particulier, l’apport scientifique pourrait être utile aux communautés pastorales qui utilisent le brûlage dirigé dans le cadre des pratiques traditionnelles de gestion des terres, comme les Fulani au Sénégal.

    Le brûlage dirigé est différent des incendies de forêt, qui sont incontrôlés et ont souvent des effets dévastateurs. Les feux contrôlés sont allumés au début de la saison sèche pour améliorer les pâturages en éliminant les chaumes non appétissants, encourager la repousse et réduire le risque de feux de brousse plus incontrôlables plus tard dans la saison. Les pasteurs s’appuient sur les modes de connaissance indigènes pour élaborer leurs stratégies de brûlage. Ces modes de connaissance sont centrés sur la surveillance de la végétation et la prévision des conditions météorologiques futures ; pour la plupart, les connaissances indigènes reposent sur des preuves empiriques qui peuvent être vérifiées par l’expérience vécue.

    L’utilisation pastorale du feu pour la gestion des terres – y compris le moment, la fréquence et l’intensité des feux – correspond bien à la compréhension scientifique de la préservation de l’écologie dans le biome de la savane. Au Sénégal, la stratégie consiste généralement à allumer des feux au début de la saison sèche. Les feux sont plus fréquents dans le sud pour encourager la nouvelle croissance, mais rarement dans le nord, où la perte de fourrage l’emporte sur les autres avantages. L’étendue du brûlage est fonction du résultat souhaité : le brûlage de zones spécifiques d’herbes vivaces sèches permet de créer des pâturages, tandis que le brûlage de grandes étendues de zones environnantes crée des coupe-feu qui protègent les pâturages.

    Face à l’incertitude croissante du climat, il est possible d’intégrer des données scientifiques pour améliorer la résilience de la surveillance du climat par les autochtones et la prise de décision quant à savoir si, quand et comment effectuer un brûlage contrôlé. Trois paramètres cruciaux doivent être pris en compte pour s’assurer que les régimes de brûlage dirigé répondent de manière optimale aux besoins des pasteurs : la probabilité d’inflammation, la vitesse de propagation du feu et la quantité de combustible consommé. Pour quantifier ces paramètres, il existe cinq variables qui peuvent être mesurées à l’aide d’une collecte de données scientifiques : la teneur en humidité du combustible, la charge en combustible mort, le couvert végétal, la vitesse du vent et l’humidité relative. Ces variables sont liées aux conditions climatiques actuelles et passées et sont utiles pour prédire les risques de déclenchement d’un incendie.

    En incluant ces variables dans les simulations de la propagation des incendies, il est possible de développer un modèle météorologique des incendies pour les pays du Sahel, comme le Sénégal. Cela permettrait de formaliser la prédiction du comportement du feu, qui a été historiquement sous-étudiée dans les écosystèmes de savane d’Afrique. Les pasteurs bénéficieraient d’une meilleure compréhension de quand, comment et où utiliser le feu pour préparer efficacement les pâturages pour leurs troupeaux. Cela permettrait d’éviter les feux qui se propagent de manière intense et incontrôlée, endommageant les ressources naturelles limitées. En fait, lors d’un récent atelier financé par USAID, les pasteurs sénégalais ont déclaré avoir besoin de plus d’informations sur les conditions favorables aux feux de brousse.

    Cependant, l’utilité des données scientifiques et des modèles prédictifs seuls est limitée. Les cinq variables qui pourraient être utilisées comme intrants dans les simulations de propagation des feux ne tiennent pas compte des autres perturbations propres aux modes de vie pastoraux. Par exemple, les modèles par lesquels les pasteurs font migrer leurs troupeaux vers différents pâturages peuvent grandement influencer le comportement du feu, car la présence du bétail qui broute et piétine réduit naturellement la quantité d’herbe et donc l’intensité du feu.

    Compte tenu de l’incertitude liée au développement de modèles de prévision des incendies pour les écosystèmes de savane d’Afrique, il sera nécessaire de recourir à des techniques de vérification sur le terrain. Celles-ci s’appuieront probablement sur la surveillance du climat et de l’environnement effectuée par les éleveurs eux-mêmes, soulignant la nécessité de systèmes de connaissances à la fois scientifiques et indigènes.

    La création de partenariats entre les producteurs et la communauté scientifique est un domaine d’intérêt de l’Institut international de recherche sur le climat et la société de l’université Columbia, par le biais du projet « Adapting Agriculture to Climate Today, For Tomorrow (ACToday) Columbia World ». En se concentrant récemment sur la zone sahélienne, ACToday travaille au Sénégal pour établir des liens et accroître l’utilisation des données climatiques afin d’améliorer la résilience des éleveurs et de lutter contre l’insécurité alimentaire.

    L’utilisation en parallèle des modes de connaissance scientifiques et indigènes permet de surmonter les lacunes de chacun. Cela est soutenu par la littérature, qui a montré que l’utilisation des deux a eu un effet positif sur l’adaptation des pasteurs au climat. Les modèles de prévision des incendies qui prennent en compte les deux modes de connaissance seront essentiels pour améliorer la résilience pastorale face au changement climatique, ce qui permettra de mieux garantir que les feux de brousse restent contrôlés et que les brûlages dirigés sont d’une efficacité optimale.

    *Institut de la Terre de l’Université de Columbia

    Phys.org, 22 mars 2021

    Tags : Sahel, France, Barkhane, Tchad, Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie,changement climatique, sécheresse, désertification,

  • Communiqué sur la participation de la Grèce à la réunion ministérielle de la Coalition internationale pour le Sahel

    Annonce du ministère des Affaires étrangères sur la participation du ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias à la réunion ministérielle de la Coalition internationale pour le Sahel (19 mars 2021)

    Le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias a participé aujourd’hui, 19 mars 2021, à la réunion ministérielle de la Coalition internationale pour le Sahel («Coalition pour le Sahel»), qui s’est déroulée par vidéoconférence.

    Dans son intervention, le Ministre a noté que la situation dans la région du Sahel continue de requérir l’attention de la communauté internationale tant d’un point de vue humanitaire que sécuritaire. La coopération des partenaires internationaux avec le groupe G5 des pays du Sahel contribue à la réponse aux défis complexes auxquels la région est confrontée en raison de la fragilité de l’environnement sécuritaire. Les problèmes interdépendants comprennent la pauvreté croissante, les activités des organisations criminelles et terroristes et l’augmentation des flux migratoires illégaux.

    Le ministre a souligné que, dans ce contexte, la Grèce renforce sa présence dans la région à travers l’ouverture récente d’une nouvelle ambassade au Sénégal et la nomination de l’ambassadeur de Grèce à Dakar en tant qu’envoyé spécial du ministère des Affaires étrangères pour le Sahel. M. Dendias a souligné qu’il s’agissait d’une manifestation pratique de l’intérêt de la Grèce pour l’Afrique de l’Ouest et les pays du Sahel, dans le but de soutenir activement les efforts visant à renforcer la sécurité et la stabilité de la région, en collaboration avec les pays de la région, la Union et autres partenaires internationaux.

    Ministère grec des affaires étrangères, 19 mars 2021

    Tags : Sahel, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger, Mauritanie, Grèce, Coalition internationale pour le Sahel,

  • Les États-Unis vont accorder plus de 80 millions de dollars d’aide humanitaire aux pays de la région du Sahel : Département d’Etat

    WASHINGTON (Reuters) – Les Etats-Unis vont accorder plus de 80 millions de dollars d’aide humanitaire aux pays de la région du Sahel, a déclaré vendredi la porte-parole du Département d’Etat américain, Jalina Porter.

    Le sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, David Hale, a annoncé cette aide lors d’une réunion sur la région, où 3 millions de personnes sont réfugiées ou déplacées à l’intérieur du pays au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie et au Niger, a précisé Mme Porter.

    Reuters, 19 mars 2021

    Tags : Sahel, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad,

  • Rappel historique : Marien Ngouabi (18 mars 1977-18 mars 2021)

    RAPPEL HISTORIQUE MARIEN NGOUABI
    18 Mars 1977 – 18 Mars 2021 : 44 ans
    L’homme disait « Lorsque ton pays est sale et manque de paix durable, tu ne peux lui rendre sa propreté et son unité qu’en le lavant avec ton sang». Disait Mariën Ngouaby.

    Il est allé jusqu’à laisser sa vie pour son Congo, son Afrique, l’humanité. Le sacrifice ultime dont sont capables ceux qui épousent profondément les causes qu’ils défendent.

    Mais qui était l’homme d’État Marien Ngouaby.

    L’officier professeur « marxiste léniniste » Marien Ngouabi assassiné de plusieurs coups de couteau dans sa gorge à l’hôtel MISTRAL de Brazzaville a été dès l’age de 30 ans, le président de la république du Congo Brazzavile. Après les deboirs de la présidence Massamba Débat, une période d’observation avant l’instauration du comité national revolutionniare renforcé, il a tenté d’instaurer un programme socialiste en vue de transformer la société congolaise. Cet homme troisième président du Congo va pendant sa gouvernance en même temps géré le pouvoir d’État et continuer à donner les cours à l’université de Brazzaville où il dispensait un cours de physique aux étudiants de première année de la faculté de sciences. Chose qui apparaît comme un exploit pour ceux qui ont une petite responsabilité en dehors de leurs responsabilités d’enseignant. Marien NGOUABI, était un president comme les autres. Il faisait dès 6h son footing matinal dans Brazzaville. Il sautait en parachute avec ses soldats parachutistes. Même si fondamentalement Marien dans ses actions politiques ne transforme pas la société congolaise, il reste dans les annales comme un homme d’état qui a donné sa vie pour construire un Congo autre. Sous Marien Henry Lopès ( l’auteur de Tribaliques) deviendra premier ministre. Sous la révolution, l’ancien PMK a été baptisé du nom de Marien Ngouaby dans la capitale ouagalaise. La capitale de son camarade et frère Sankara avec qui il avait un destin croisé.

    MARIEN NGOUABI ET THOMAS SANKARA.

    QUELQUES FAITS DE RESSEMBLANCE.

    En termes de formations :

    Marien NGOUABI tout comme Sankara étaient deux soldats qui sautaient au parachute. L’un a été formé à Strasbourg et le second à Pau.

    Les dates des révolutions :

    NGOUABI après avoir débarqué Massamba Débat met en place le CNR Conseil National de la Révolution aux sortir des consultations des nuits du 3 et 4 août 1971 pendant que SANKARA prend le pouvoir la nuit historique du 4 août 1983 et instaure le CNR Burkinabé.

    Si on pouvait voir NGOUABI dans les rues de Brazzaville lors de ses footing quotidiens à 6h, on pouvait rencontrer également le camarade président burkinabé au sport de masses ou sur son vélo dans les rues de Ouaga
    Au Congo Brazzaville de NGOUABI comme de SANKARA l’organe central s’appelait le CNR composé de 30 membres dont 12 militaires dont un certain lieutenant SASSOU NGUESSO. Au Burkina FASO il se nommait le CNR avec les 12 capitaines dont le bourreau BLAISE COMPAORE.

    Le malheur qui s’abbattra sur les deux hommes vient des plus proches. NGOUABI sera assassiné par des hommes envoyés par SASSOU NGUESSO à l’hôtel mistral ce 18 mars 1977, pendant que SANKARA le sera par les hommes envoyés par BLAISE membre du CNR et ministre de la justice faisant parti des 12 militaires.

    Au BURKINA c’est une coïncidence peut être mais le lycée qui porte son nom est un ancien camp militaire et le monument qui est devant l’école est le livre ouvert du Discours d’Orientation Politique de la Révolution burkinabé. Est ce un signe ? Les héritiers de SANKARA ont chassé son assassin 27 ans après sa dictature, espérons que les héritiers de NGOUABI fassent autant de SASSOU qui a construit depuis maintenant 32 ans un pouvoir tribal à fortes connexions ethniques.

    La proximité n’est pas un hasard.

    Vive éternellement les camarades présidents.

    L’homme Marien NGOUABI est un homme politique à connaître. A ouaga un lycée porte son nom depuis la Revolution démocratique et populaire mais combien sont les élèves de ce lycée qui le Connaissent effectivement, qui connaissent son statut d’enseignant…

    Ouaga Flash Info

    Tags : Congo Brazzaville, Burkina Faso, Marien Ngouabi, Thomas Sankara,