Étiquette : Camille Kouchner

  • Crimes sexuels sur mineurs: le Sénat français veut poser un interdit « clair »

    Deux ans et demi après l’entrée en vigueur de la loi Schiappa contre les violences sexuelles et sexistes, le Sénat examinera jeudi une proposition de loi visant à créer un nouveau crime sexuel pour protéger les mineurs de moins de treize ans.

    Dans un contexte marqué par l’affaire Olivier Duhamel, la chambre haute relance ainsi la question du seuil d’âge qui avait animé le débat public en 2018. D’autres textes sont également en préparation à l’Assemblée nationale, dont un de la députée LREM Alexandra Louis. Elle a estimé récemment dans un rapport d’évaluation de la loi Schiappa que la législation actuelle ne « marque pas un interdit assez fort » et « ouvre encore trop le débat autour du discernement » des mineurs.

    La question de l’inceste
    Le texte intégrera la question de l’inceste, a précisé la députée à l’AFP, alors que Brigitte Macron a dit souhaiter une réforme judiciaire pour lutter contre ce crime mis en lumière par l’affaire Duhamel. Au Sénat, le texte examiné jeudi en première lecture est porté par la présidente centriste de la délégation aux Droits des femmes Annick Billon. Il a été adopté à l’unanimité par les sénateurs en commission, a-t-elle indiqué à l’AFP.

    Poser “un interdit clair”
    Pour Annick Billon, il s’agit de poser « un interdit sociétal clair ». La nouvelle infraction de crime sexuel sur mineur, qu’elle propose de créer, reposerait sur la prise en compte du jeune âge de la victime sans qu’il soit nécessaire d’établir son absence de consentement. L’infraction serait constituée en cas de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’elle soit, commise par un majeur sur un mineur de moins de treize ans, dès lors que l’auteur des faits connaissait ou ne pouvait ignorer l’âge de la victime. La peine encourue serait identique à celle actuellement prévue en cas de viol commis sur mineur de quinze ans, soit vingt ans de réclusion criminelle.

    La question du consentement
    Actuellement, une condamnation pour viol ou agression sexuelle suppose que les juges démontrent l’absence de consentement à travers les notions de « violence, menace, contrainte ou surprise » de la part de l’auteur. La loi de 2018 a précisé que, lorsque les faits concernent un mineur de moins de 15 ans, « la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l’abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes ».

    Le seuil d’âge: 13 ou 15 ans?
    Les auditions de la commission des Lois ont montré que la volonté de légiférer à nouveau ne fait pas consensus. Selon la rapporteure Marie Mercier (LR), ce sont les représentants des avocats « qui ont exprimé l’opposition la plus ferme à la proposition de loi, jugée inutile et inopérante ». Le seuil d’âge à 13 ans ne fait toujours pas non plus l’unanimité. Le choix de cet âge a été longuement réfléchi, souligne Mme Billon. « 13 ans, c’est l’âge de la responsabilité pénale des enfants », développe-t-elle. « C’est aussi un écart d’âge suffisant » pour ne pas mettre en difficulté des jeunes couples constitués d’un mineur et d’un jeune majeur. Mais les associations de protection de l’enfance poussent à ce que cette limite soit fixée à 15 ans.

    “Promesse d’Emmanuel Macron”
    « La promesse de campagne d’Emmanuel Macron la situait à 15 ans, la faisant coïncider avec la majorité sexuelle. Simple bon sens », a rappelé Innocence en danger dans un communiqué, saluant néanmoins « une réelle avancée législative ». Alexandra Louis défend elle aussi l’âge de quinze ans, « beaucoup plus protecteur », comme la sénatrice PS Laurence Rossignol. Les sénateurs ont adopté en commission un amendement de la rapporteure pour renforcer la protection des jeunes de 13 à 15 ans en précisant que « la contrainte ou la surprise peuvent également résulter de ce que la victime mineure était âgée de moins de quinze ans et ne disposait pas de la maturité sexuelle suffisante ».

    La question de la prescription
    La question de la prescription est un autre point délicat. Le texte aligne le délai de prescription sur celui du viol, soit 30 ans à compter de la majorité de la victime. Mme Billon proposera dans l’hémicycle de l’allonger à 40 ans « pour ouvrir le débat ».

    7 sur 7, 19 jan 2021

    Tags : #MetooInceste, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, viol, pédophilie, pédocriminalité,

  • Brigitte Macron et Olivier Duhamel : ce rendez-vous secret qui crée polémique

    Par Ansta Andry. Publié le 19 janvier 2021

    Brigitte Macron et Olivier Duhamel, un rendez discret

    En 2017, le magazine Le Parisien avait parlé de ce rendez-vous secret entre la première dame et Olivier Duhamel. Un rendez-vous qui avait eu lieu entre les deux tours de l’élection présidentielle. Le tabloïd avait confirmé à l’époque : « L’épouse du futur chef d’État avait déjeuné en petit comité avec le constitutionnaliste ».

    Cette rencontre a été organisée dans un restaurant parisien, La Rotonde. Durant laquelle, Emmanuel Macron avait reçu ses soutiens durant sa campagne présidentielle. Dans leur livre Madame la présidente, Ava Djamshidi et Nathalie Schuck avaient écrit : « Certains alcoolisés se vautrent sur les canapés en velours carmin ». Une soirée qui a été confirmée par Philippe Besson dans son ouvrage, « Un personnage de roman ».

    Mais depuis les révélations de Camille Kouchner qui accuse son beau-père d’inceste sur son frère jumeau pendant son adolescence dans son livre « La Familia Grande », ce rendez-vous de Brigitte Macron avec Olivier Duhamel a refait surface. En effet, d’après les analyses de L’Express, la première dame aurait déjeuné avec le grand politicien en petit comité dans le seul but d’avoir des conseils avant que son mari entre à l’Élysée.

    « La Rotonde ? J’assume totalement »

    Durant cette soirée on pouvait apercevoir Frédéric Mion, directeur des Sciences Po et Brigitte Taittinger, directrice de la stratégie et du développement de Sciences Po. Aussi, le grand Olivier Duhamel qui est un homme influent ayant un large réseau. Comme on le sait tous, malgré que Brigitte Macron n’est pas sur la même longueur d’onde qu’eux, elle était dans l’obligation d’entrer en contact avec ces personnes qui pourrait être utile à son mari.

    De plus, Olivier Duhamel avait déjà apporté « ses conseils et notes » au futur président depuis quelque temps. D’ailleurs, ce déjeuner discret se portait seulement sur d’ordre politique. En effet, ils avaient examiné « le Premier ministre idéal » à cette époque. Selon L’Express : « C’est l’un de ces repas que Paris a le secret. Brigitte Macron ne cille pas. Elle sait être une tombe. Scène de la vie parisienne ».

    Critiqué à ce sujet, Emmanuel Macron avait lancé : « La Rotonde ? J’assume totalement ». Avant d’ajouter : « Qu’ils aillent à Montretout chercher les châteaux. Chez moi on fait et on fête ».

    Source : Ferocee, 19 jan 2021

    Tags : #MetooInceste, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, viol, pédophilie, pédocriminalité,

  • L’affaire Olivier Duhamel libère la parole des victimes d’incestes

    Les victimes d’incestes prennent la parole sur les réseaux sociaux. Dix jours après le début de l’affaire Duhamel, les #MeTooInceste se multiplient sur Twitter, alors qu’un Français sur dix serait victime d’inceste.

    L’affaire Olivier Duhamel a-t-elle libéré la parole des victimes d’inceste ? Il y a dix jours dans son livre « La familia grande », Camille Kouchner accusait son beau père, le politologue Olivier Duhamel, d’avoir agressé sexuellement son jumeau, adolescent à la fin des années 80. Une enquête judiciaire a été ouverte suite à la parution du livre. Et ce témoignage pousse aujourd’hui de nombreuses victimes d’incestes à prendre la parole sur les réseaux sociaux. Précisions de Rémi Brancato.



    France Culture, 17 jan 2021

    Tags : #MetooInceste Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, viol, pédophilie, pédocriminalité,

  • 44 ans après, Jack Lang regrette avoir signé une tribune défendant des pédophiles

    En 1977 il avait pris fait et cause pour trois hommes jugés pour des rapports sexuels sur des mineurs pour « attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de moins de 15 ans ». « C’était une connerie », concède-t-il aujourd’hui, en pleine affaire Olivier Duhamel.

    C’était le 26 janvier 1977, dans Le Monde, et le texte est désormais en ligne en tant qu’archive. Dans une tribune, 69 intellectuels, artistes ou médecins prenaient la défense de trois hommes jugés pour « attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de moins de 15 ans », avec qui ils avaient eu des relations sexuelles.
    « Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit », pouvait-on notamment lire.
    Une tribune qui avait été initiée à l’époque par le sulfureux écrivain Gabriel Matzneff – désormais visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de quinze ans -, et qui avait été signée notamment par Jack Lang, qui n’était alors que simple membre du Parti socialiste.
    Ce lundi sur Europe 1, en pleine affaire Olivier Duhamel, l’ancien ministre de François Mitterrand a regretté cette signature : « C’était l’après-68, nous étions portés par une sorte de vision libertaire fautive », a-t-il expliqué, mais « cette pétition était une connerie et était inacceptable ».
    « Depuis lors, j’ai combattu, comme tant d’autres, ce genre de bêtises », a poursuivi l’ancien ministre de la Culture.
    « Si une fille de treize ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ? », pouvait-on lire
    Dans le texte, les signataires dénonçaient les trois ans de détention provisoire qu’avaient déjà subis les trois accusés. « Une si longue détention préventive pour instruire une simple affaire de ‘mœurs’, où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d’instruction qu’ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive nous paraît déjà scandaleuse ».
    « Il y a une disproportion manifeste, d’une part, entre la qualification de ‘crime’ qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d’autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?) », poursuivaient-ils. « La loi française se contredit lorsqu’elle reconnaît une capacité de discernement à un mineur de treize ou quatorze ans qu’elle peut juger et condamner, alors qu’elle lui refuse cette capacité quand il s’agit de sa vie affective et sexuelle ».
    « On était très nombreux à l’époque à signer cette tribune », se défend Jack Lang
    « On était très nombreux à l’époque à signer cette tribune : il y avait Daniel Cohn-Bendit, Michel Foucault, une série d’intellectuels », s’est justifié Jack Lang lundi matin. Pourtant, les noms de Daniel Cohn-Bendit et Michel Foucault ne figurent pas au bas de la liste des signataires, au contraire de Louis Aragon, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Patrice Chéreau, André Glucksmann, Bernard Kouchner, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Jean-Paul Sartre ou encore Philippe Sollers.
    « Depuis lors, j’ai combattu, comme tant d’autres, ce genre de bêtises », a poursuivi celui qui avait toutefois qualifié le milliardaire américain Jeffrey Epstein, accusé d’une multitude d’abus sexuels et de viols, de « personne charmante, courtoise et agréable » en 2019. « Epstein, ça n’a rien à voir. Quelqu’un peut être un instant un homme charmant, avant que l’on découvre découvre trois ans après qu’il est un salaud », a répliqué le président de l’Institut du monde arabe sur Europe 1.
    En octobre dernier, nous avions été le premier média français à révéler que la fondation de Jeffrey Epstein avait réalisé un don de près de 58 000 dollars à une mystérieuse association, composée de proches de Jack Lang. L’ancien ministre avait répondu de façon évasive que ce don était destiné « à financer un film ».
    Source : Le Journal de Saône et Loire, 18 jan 2021
    Tags : #MetooInceste Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, viol, pédophilie, pédocriminalité,

  • Les complexités de l’affaire Duhamel-Camille Kouchner

    Entre emprise incestueuse et discours libertaire, entre désir de littérature et campagne médiatique, entre culture de Cour et quête d’émancipation, le scandale provoqué par la sortie de « La Familia grande » révèle les contradictions d’un monde de pouvoir où l’endogamie est la règle.

    Un nouveau genre littéraire exclusivement français est-il en train de s’installer ? Un an exactement après Le Consentement de Vanessa Springora, et le livre de Virginie Linhart L’Elément maternel, quelques mois après la sortie de celui de Raphaël Enthoven Le Temps gagné, voici que paraît La Familia grande de Camille Kouchner, fille de Bernard Kouchner. Un nouveau livre écrit par des enfants de ce que l’on appelle Saint-Germain-des-Prés dénonçant des relations d’emprise plus ou moins graves.

    Dans le registre des plus graves, à l’abus sexuel et l’emprise intellectuelle d’un écrivain sur une adolescente décrit par Springora, succède cette fois une affaire d’inceste commis vers la fin des années 80 sur un adolescent par son beau-père, un intellectuel de gauche et homme de pouvoir. Une fois de plus, le milieu intellectuel et l’héritage de Mai 68 sont mis au banc des accusés par un livre qui se situe à mi-chemin entre le roman autofictionnel et le document.

    Tout comme Vanessa Springora laissait la presse donner le nom de son prédateur désigné par une initiale, ce sont en effet les médias, Le Monde et Le Nouvel Observateur qui, avant même la sortie du livre, ont jeté à l’opinion, alors que les faits sont prescrits, le beau-père en question, le nom d’Olivier Duhamel, qui n’est pas nommé dans le livre, et dont le commun des mortels a appris à cette occasion qu’en plus de co-animer chaque semaine sur Europe 1 l’émission « Mediapolis » et de commenter l’actualité politique sur LCI, il régnait, entre autres, sur la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), qui finance Sciences Po, et sur le cercle de réflexion Le Siècle, deux hauts lieux du pouvoir intellectuel français… La presse people s’est aussitôt emparée de l’affaire pour taper sur toutes les figures publiques reconnaissables dans le livre et dénoncer « l’omerta » dont bénéficieraient les anciens soixante-huitards pour se livrer à leurs turpitudes.

    Plus encore que Le Consentement, donc, la sortie de La Familia grande met à jour les questions contradictoires posées par un livre traitant d’un monde où l’endogamie a longtemps été la règle et qui est en train d’exploser.

    « La Familia grande » entre témoignage et récit littéraire
    Raphaëlle Bacqué évoque le travail d’enquête mené par Ariane Chemin pour le journal Le Monde -publié dans un article en amont de la sortie du livre de Camille Kouchner-.

    Je le vis dans ma chair d’avocate, le traumatisme que représente l’inceste. D’autre part, il y a également cette nécessité de sauvegarder cette prescription. […] En 48 heures, tous les registres -littéraire, médiatique, juridique- sont mêlés. C’est en réalité l’imprescriptibilité qui va finir par protéger la présomption d’innocence et le secret de l’enquête ! Parce que le lynchage est tel qu’il y a impossibilité de se défendre d’une accusation qui, de toute façon, est prescrite sur le plan judiciaire. […] Se greffe à tout cela, des combats judiciaires qui devraient plutôt être menés dans un autre temps et dans une autre sagesse. Marie Dosé

    Ceux que vous évoquez Marie Dosé c’est-à-dire ceux qui ne peuvent pas dire publiquement ce qui leur est arrivé – ceux qui n’ont pas cette force, ce talent ou l’entregent nécessaire- sont, à mon sens, satisfaits qu’un livre de cette nature existe. Ce livre qui met à jour ce qui, sans cela, resterait dans le secret des familles. […] Une famille n’est pas seulement un lieu d’amour et de solidarité, c’est aussi un mécanisme dont la fonction est de taire les infamies qu’on y commet ou de « silencer ». Dans cette histoire, il s’agit de faire entendre quelque chose qui a déjà été dit. Raphaël Enthoven

    Le sondage Ipsos de novembre 2020 énonce que 10% de la population française a été confrontée à l’inceste. En ce sens, l’histoire que raconte Camille Kouchner touche à l’universel et n’appartient pas seulement ni à un milieu, ni à une culture politique. Pourtant il y a une spécificité de cette histoire dans cette famille et son rapport au droit ainsi qu’au langage.

    Le secret des familles

    La famille est vraiment un lieu clos, propice au pire ! C’est le lieu de la domination. En tant qu’avocate pénaliste, nous savons à quel point ce silence de la mère est presque majoritaire. Et une fois que les choses sont dites d’ailleurs, soit l’enfant n’est pas cru, soit l’autre partie est choisie. Marie Dosé

    Cela participe à l’incrédulité du milieu ! Ce sont à la fois des professeurs de droit, des adeptes de la psychanalyse, des militants de l’émancipation des femmes. L’entourage, lorsqu’il apprend l’inceste est dans une forme d’incrédulité et ça participe aussi au maintien du silence. C’est un milieu ultra-initié qui prône un discours qui est en contradiction totale avec cet acte. Raphaëlle Bacqué

    C’est là que la rhétorique est vraiment neutre ; c’est l’utilisateur qui en décide. Le discours libertaire a été mis au service de cet acte. Raphaël Enthoven.

    Source : France Culture

    Tags : Olivier Duhamel, Camille Kouchner, pédophilie, pédocriminalité,

  • Pédocriminalité : les faits doivent-ils être imprescriptibles ?

    L’affaire Duhamel a remis au cœur du débat public la question de la prescription des faits de pédocriminalité. Réclamée depuis des années par les associations de victimes, la prescription des crimes sexuels sur mineur.es est pourtant défendue par nombre de spécialistes du droit pénal.

    La familia grande, le livre de Camille Kouchner sur l’inceste et l’affaire Olivier Duhamel qu’elle révèle à cette occasion posent à nouveau la question des crimes sexuels sur les enfants et plus spécifiquement celui de l’inceste.

    Dans ce livre douloureux, elle traite à la fois de la volonté de la victime, son frère, de ne rien dire, de son propre silence à elle mais aussi celui de l’entourage et avant tout de celui de sa propre mère.

    Elle y décrit ce mécanisme de mutisme qui a détruit cette famille et qu’elle brise par cet acte d’écriture.

    Un silence de plusieurs dizaines d’années qui invite certains à se redemander si la prescription de ce type de crimes ne devrait pas être levée pour les rendre désormais imprescriptibles.



    Source : France Culture, 12 jan 2021

    Tags : Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, pédocriminalité, pédophilie, abus, viol,

  • JE SAVAIS QUE C’ÉTAIT TRÈS GRAVE…

    Bonjour les amis.

    J’ai lu cette semaine LA FAMILIA GRANDE de Camille Kouchner, le livre dont tout le monde parle et, une fois n’est pas coutume, c’est à juste titre.

    Avant de poursuivre plus avant je vous invite à lire sur le lien ci-dessous la critique pertinente et assez complète d’un lecteur dont le pseudonyme est BLOK.

    Alors, ce livre de Camille Kouchner a le grand mérite de nous faire comprendre comment la gauche intello à partir des années 60/70 a commencé à perdre un peu ses repères en prônant un idéal de liberté pour tous, mais en oubliant au passage son obligation morale de protéger le temps de l’enfance et de ne pas permettre tout et n’importe quoi, en oubliant qu’il y a une grande dissymétrie entre le monde des adultes et celui des enfants.

    Une légéreté qui apparaît réellement sidérante dans le livre quand, par exemple, la mère de Camille accuse ses enfants de lui « avoir piqué son mec ». Là, on touche le fond de la misère morale.

    Lors de son passage à LA GRANDE LIBRAIRIE Camille a eu des mots très justes et très douloureux.

    Par exemple quand, à l’âge de 13 ans, son frère jumeau appelle à l’aide et lui raconte les incursions nocturnes du beau-père dans sa chambre, Camille dit:

     » Je ne comprenais rien de ce qu’il me racontait mais je savais que c’était très grave ».

    Elle explique bien à quel point c’est perturbant pour une enfant qui a un beau-père adorable, brillant, intelligent, fin, très cultivé, ayant le sens de l’humour, de mettre en parallèle une relation personnelle qu’elle qualifie de « solaire » avec des comportements qui sont ignobles, inexplicables pour une enfant.

    On imagine bien le profond désarroi d’une ado et comment ces faits vont avoir une incidence toxique majeure dans sa vie ultérieure.

    Aujourd’hui les ados réclament des comptes à leurs parents, et ce n’est que justice.

    Alain Finkielkraut a eu la très mauvaise idée d’essayer de trouver des circonstances atténuantes au beau-père en parlant de consentement. Quelle bourde ! Surtout quand on sait qu’il y a moins d’un an Vanessa Springora avait écrit un livre intitulé justement LE CONSENTEMENT dans lequel elle démontrait que ce faux-argument est celui qui est brandi par tous les prédateurs sexuels pédophiles. Le consentement c’est le piège dans lequel sont enfermées les victimes, rendues et devenues coupables.C’est d’une perversité monstrueuse!

    Rappelons enfin qu’en ce qui concerne l’affaire des enfants Kouchner, le beau-père est justement professseur de droit constitutionnel. Il pouvait donc mesurer mieux que quiconque la gravité des faits qui lui sont reprochés aujourd’hui.

    Enfin, et en parallèle, il y a dans ce livre un portrait au vitriol de l’intelligentsia parisienne, terriblement égoiste, terriblement carriériste, à tel point qu’elle en oublie parfois le bien-être affectif de ses propres enfants.

    Source : Le blog de alez jacta est


    LE CONSENTEMENT…OU QUAND UN ÉCRIVAIN PÉDOPHILE NOTOIRE EST ENFIN PUBLIQUEMENT DÉNONCÉ

    Bonjour les amis,

    Je viens de terminer le livre de Vanessa Springora intitulé LE CONSENTEMENT, et la première chose qui frappe l’esprit c’est qu’il ait fallu attendre 40 ans pour que ce livre nécessaire soit édité.

    Springora y raconte comment elle a été victime de G.M. écrivain et prédateur sexuel qui bénéficiait de la complaisance du Tout Paris et du monde des Arts et des Lettres. Un prédateur qui se payait des voyages à Manille pour se taper des mineurs et qui se vantait ensuite de ses exploits lors de ses passages sur les plateaux télé de la capitale. Un prédateur qui avait fait l’apologie de la pédophilie dans son essai « Les moins de 16 ans ».

    Le CONSENTEMENT c’est l’histoire d’un piège qui se referme sur une jeune victime. Le livre de Springora nous explique très bien la dissymétrie profondément immorale qui existe entre une ado de 14 ans et un pédophile de 50 qui se fait passer pour un séducteur, c’est à dire à peu près la même dissymétrie qu’il peut y avoir entre le Loup et l’Agneau.

    L’ado est à cet âge en pleine découverte de soi, de ses premiers émois et sentiments amoureux, de sa sensualité sous l’influence des signaux très forts que lui envoie son corps. L’ado ne peut envisager une relation avec une autre personne que sur la base d’un état amoureux très sincère alors que le pédophile lui n’est attiré que par la chair fraîche. Et pour s’en approprier, il embobinera sa victime dans un discours amoureux aussi faux que pervers. Bien évidemment l’ado n’a pas les moyens à cet âge-là de détecter l’imposture criminelle dont elle va être victime…

    Le livre explique bien la stratégie particulièrement perverse, odieuse et préméditée avec laquelle G.M. amènera Vanessa dans son lit. Il la harcèlera de lettres, puis lui proposera un premier rendez-vous innocent en tout bien tout honneur : le piège tendu fonctionnera à la perfection. C’est tout simplement à vomir….et c’est d’ autant plus à vomir qu’on a tous en tête le passage de G.M. à Apostrophes où il se vantait du « consentement » de ses victimes, où si c’est de justesse s’il ne se faisait pas passer pour un bienfaiteur de l’humanité. 

    Bernard Pivot d’ailleurs vient de faire lui-aussi son mea culpa, et reconnaît ne pas avoir eu les mots adéquats durant son émission. Seule la canadienne Denise Bombardier avait réagi de manière indignée sur le plateau d’Apostrophes et avait fermement recadré G. M. en lui rappelant que dans son pays il serait en prison pour abus sexuels commis sur des enfants.

    Le livre de Vanessa Springora permet de prendre conscience des séquelles et des conséquences définitives  du crime qui a été commis, comment Vanessa a été dépossédée de sa jeunesse, comment cette relation va perturber sa vie de femme et le rapport qu’elle aura ensuite avec les autres hommes de sa vie.

    Enfin le livre nous parle aussi de l’incroyable complaisance coupable de l’entourage, à commencer par celle de la maman qui vivait séparée du père au moment des faits (…encore une fois les prédateurs savent bien profiter des pères absents…). Une maman qui, bluffée par G.M. auréolé de son image de « grand écrivain », n’a pas voulu voir l’ignoble piège dans lequel était tombée sa fille.

    Mais on apprendra aussi que G.M. échappera à la brigade des mineurs qui n’enquêtera jamais sérieusement sur son cas, malgré des dénonciations anonymes. C’est tout simplement effarant.

    Aujourd’hui les faits sont prescrits, et le livre de Springora est sa seule manière de dénoncer publiquement la véritable nature monstrueuse de G.M….C’en  est fini de sa postérité. Il restera dans notre mémoire pour ce qu’il a été : un affreux sagouin au sourire lubrique et concupiscent qui voulait se faire passer pour un esthète raffiné.

    Le CONSENTEMENT c’est aussi une manière définitive de tordre le cou à tous ceux qui disent qu’il faut séparer l’homme de son Art. Aucun artiste n’ est au dessus des lois…Aucun Art ne justifie le moindre crime, le moindre abus sexuel.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=M5vh4aTl8XE&w=560&h=315]


    Le blog de alea jacta est

    Tags: Olivier Duhamel, Camille Kouchner, inceste, viol, pédocriminalité, pédophilie,

  • Olivier Duhamel et le scandaleux secret de famille de Camille Kouchner

    « Pour un enfant intelligent, rien ne doit être surprenant. La liberté implique de vivre comme les grands. » (Camille Kouchner, janvier 2021).

    Il a fallu vingt ans pour qu’éclate au grand jour un scandale qui n’en était pas un, de l’existence de Mazarine, la fille cachée de François Mitterrand. Ce n’était pas un scandale dans la mesure où les mœurs n’ont fait que prendre de l’avance sur leurs temps. Il aura fallu en revanche plus de trente et un ans pour qu’un vrai scandale soit mis à jour. Annoncée dès ce lundi 4 janvier 2021, la sortie du livre de la juriste Camille Kouchner, fille de l’ancien ministre, « La Familia grande » prévue le jeudi 7 janvier 2021 (aux éditions du Seuil) a fait l’effet d’une véritable bombe dans le milieu politico-médiatique. En cause, le politologue Olivier Duhamel.

    Disons-le très nettement : je n’appréciais pas beaucoup Olivier Duhamel. Il intervenait encore récemment sur les plateaux de télévision comme « éditorialiste » et je dois bien dire que je ne voyais pas vraiment sa valeur ajoutée, si ce n’est sa notoriété qui, peut-être (j’en doute) aurait pu apporter un peu d’audience. Par ailleurs, je trouvais que le mélange des genres n’était pas très opportun entre l’analyse politique qui demande du recul et sa double élection, de juillet 1997 à juin 2004, au Parlement Européen sur la liste socialiste d’abord de Michel Rocard en juin 1994 (il a fait partie des remplaçants de Pierre Moscovici et Bernard Kouchner nommés au gouvernement de Lionel Jospin) et sur celle de François Hollande (en position éligible) en juin 1999.

    Néanmoins, il n’est pas ici l’objet de faire du lynchage sur un homme qui mérite autant que tout justiciable à être entendu. Pour l’heure, c’est vrai qu’il a voulu rester silencieux si ce n’est ce message sur Twitter le 4 janvier 2021 : « Étant l’objet d’attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions dans lesquelles je travaille, j’y mets fin à mes fonctions. ». En particulier, il présidait depuis le 10 mai 2016 la prestigieuse Fondation nationale des sciences politiques, succédant à des politologues très renommés : Jean-Claude Casanova, René Rémond, François Goguel, Pierre Renouvin et André Siegfried. Olivier Duhamel a aussi démissionné de la présidence du club Le Siècle, qu’il assumait depuis le 1er janvier 2020 et qui montrait qu’il était parmi les élites les mieux implantées de France.

    J’essaie surtout de comprendre car si l’un est manifestement en faute, mais je ne suis pas juge, la situation est complexe car les histoires de familles recomposées sont toujours complexes, surtout si ses membres sont des personnalités connues à fort caractère. Cependant, je ne crois pas qu’il faille résumer des accusations d’une telle gravité, à savoir de viol sur mineur et d’inceste comme de simples « attaques personnelles ». L’expression elle-même paraît être une insulte à la victime. C’est parce qu’il y a un mélange explosif de personnalités très réputées que le silence a pu durer si longtemps.

    Précisons d’ailleurs qu’Olivier Duhamel n’a rien à avoir avec les frères Alain Duhamel et Patrice Duhamel. Il est en revanche le fils d’un grand homme politique démocrate-chrétienne, Jacques Duhamel (1924-1977), député-maire de Dole, et ministre sous Georges Pompidou, à l’Agriculture puis à la culture. Il est le deuxième d’une fratrie de quatre fils, parmi lesquels un énarque (décédé très jeune), un ancien directeur général de la radio RTL et ancien président-directeur général du groupe « La Provence », et enfin, un inspecteur général des affaires sociales.

    Olivier Duhamel a eu 70 ans le 2 mai dernier. Il est professeur émérite des universités à l’IEP Paris. Spécialiste en droit constitutionnel, il intervenait régulièrement dans les médias, soit par tribune dans la presse écrite, soit par interview à la radio ou à la télévision, comme je l’ai indiqué plus haut. J’ai toujours trouvé ses points de vue constitutionnels peu pertinents même si dotés d’une grande créativité, car probablement il n’a pas l’esprit politique qui consiste avant tout à assurer le réalisable pour tendre au mieux vers le souhaitable.

    Que lui reproche-t-on et qui le lui reproche ? La réponse aux deux questions est particulièrement éloquente. Rien de moins que le viol de son « beau-fils » alors que ce dernier était adolescent. Et c’est sa « belle-fille » qui l’accuse. On a de nombreux ingrédients de scandale : inceste (même si ce n’est pas le père biologique), pédophilie (ou pas, selon qu’on la définit selon l’âge de la victime), viol ou abus sexuel et aussi homosexualité (le beau-père marié à une femme a préféré « initier » le beau-fils et pas sa sœur jumelle). Sans compter le silence, l’étouffement, une mère incompréhensive ou trop libertaire, dans un milieu politique souvent connu pour donner des leçons de morale !

    Cela fait plus de trente ans que Camille Kouchner rumine ce secret de famille et j’imagine qu’il lui a fallu un courage fou pour écrire puis publier son livre. D’autant plus qu’elle a acquis personnellement une petite notoriété dans le droit social et que sa démarche risque de remettre en cause toute sa vie, et pas seulement professionnelle. Donc, la première chose, c’est de dire : chapeau madame, bravo pour votre courage ! Elle ne s’en prend pas à un « membre » de l’élite, a priori « indéboulonnable », elle s’en prend à un individu particulier, aurait-il été un révolutionnaire, un rebelle, un inconnu des médias que la démarche aurait été la même. Elle a sans doute aussi une visée thérapeutique.

    Cela faisait longtemps que la rumeur circulait : on disait que la victime avait un patronyme connu et que l’auteur présumé des faits était une personnalité très connue, mais jusqu’à maintenant, aucun nom n’avait été jeté en pâture dans l’espace public. Même le livre lui-même de Camille Kouchner a été imprimé dans le plus grand secret.

    Il est donc hélas nécessaire d’évoquer la vie privée de quelques personnalités pour bien comprendre la situation. Du côté d’Olivier Duhamel, il est d’abord l’époux, entre 1974 et 1981, de Leïla Murat, une cousine de la première épouse de l’ancien ministre gaulliste récemment disparu Albin Chalandon. Il fut ensuite l’époux d’Évelyne Pisier à partir de 1984 (et jusqu’à la mort de cette dernière en 2017). Eux deux ont adopté deux enfants chiliens, une fille en 1987 et un garçon en 1989. Neuf ans les ont séparés dans ce dernier mariage.

    Car parlons maintenant d’Évelyne Pisier (1941-2017), probablement une personne centrale dans le drame familial. Elle fut une politologue et a publié quelques romans. Elle a eu une vie assez exceptionnelle. Fille de Georges Pisier (1910-1986), un haut fonctionnaire maurrassien favorable à Pétain, elle est née à Hanoi pendant la guerre, a été interné dans un camp japonais après l’invasion japonaise de l’Indochine puis a vécu à Nouméa et enfin à Nice. Elle a un petit frère mathématicien, spécialiste de l’analyse fonctionnelle et membre de l’Académie des sciences, et une petite sœur très connue puisqu’il s’agit de l’actrice Marie-France Pisier (1944-2011).

    Les relations sont nombreuses dans cette famille puisque Marie-France Pisier a été l’épouse, entre 1973 et 1979, de l’avocat et futur ministre Georges Kiejman, puis, partir de 2009 (compagne à partir de 1984), d’un homme d’affaires important, filleul de Jean-Luc Lagardère. Bien qu’ayant déjà tourné dans plusieurs films, Marie-France Pisier étudiait encore les sciences politiques (comme sa sœur Évelyne) en mai 1968 et a aidé Daniel Cohn-Bendit à quitter la France avant d’être expulsé (et elle aurait eu une liaison avec lui). La mort de Marie-France Pisier il y a près de dix ans reste encore un mystère, elle est probablement tombée dans sa piscine après une crise cardiaque (mais certains ont parlé de suicide car elle se savait malade).

    Évelyne Pisier a eu une vie très romanesque. Militante féministe, elle s’est rendue à Cuba (où elle rencontra Bernard Kouchner) en 1964 pendant quatre ans et a eu une liaison avec Fidel Castro. En 1968, elle est rentrée en France et elle a passé sa thèse de doctorat en droit public à Assas en 1970 (son directeur de thèse était Georges Lavau). Elle fut agrégée de droit public et de sciences politiques (parmi les premières femmes ainsi) et enseignait à l’IEP Paris. Elle a été l’épouse du médecin très célèbre et futur ministre Bernard Kouchner de 1970 à 1984, enfin d’Olivier Duhamel de 1987 à sa disparition, comme écrit plus haut. Proche des milieux socialistes, elle fut nommée par Jack Lang, alors Ministre de la Culture, directrice du Livre et de la Lecture à son ministère, de 1989 à 1993. Ensuite, elle fut nommée professeur émérite à la Sorbonne.

    Les parents d’Évelyne Pisier, qui se sont mariés et ont divorcé deux fois, ont eu tous les deux une fin douloureuse : le père Georges s’est suicidé en 1986 et la mère Paula s’est suicidée en 1988, probablement effondrée par sa maladie. Ces dates sont évidemment importantes, voir plus loin.

    Terminons rapidement les présentations par le dernier morceau du puzzle, Bernard Kouchner. Militant communiste dans les années 1960 (quand il avait dans les 20 ans), il est gastro-entérologue, a cofondé Médecins sans frontières et Médecins du monde, puis s’est rapproché du parti socialiste et a initié beaucoup d’actions humanitaires (on l’appelle « sac de riz »). Onze années ministre (pas loin d’un record), et très grande popularité (sans traduction électorale).

    D’abord grâce aux socialistes puis comme ministre d’ouverture, Bernard Kouchner a été membre de nombreux gouvernements : à l’Insertion sociale du 23 mai 1988 au 28 juin 1988 (gouvernement de Michel Rocard), à l’Action humanitaire du 28 juin 1988 au 4 avril 1992 (gouvernements de Michel Rocard et Édith Cresson), à la Santé et à l’Action humanitaire du 4 avril 1992 au 30 mars 1993 (gouvernement de Pierre Bérégovoy), puis à la Santé du 4 juin 1997 au 7 juillet 1999 et du 6 février 2001 au 6 mai 2002 (gouvernement de Lionel Jospin), enfin, le bâton de maréchal, accordé par Nicolas Sarkozy, Ministre des Affaires étrangères et européennes du 18 mai 2007 au 13 novembre 2010 (gouvernements de François Fillon). Il fut aussi élu député européen sur la liste de Michel Rocard entre juin 1994 et juin 1997 (où il est devenu ministre) et il fut par ailleurs nommé Haut représentant spécial de l’ONU au Kosovo du 15 juillet 1999 au 15 janvier 2001. Précisons enfin qu’il a toujours échoué, dans les années 1980 et 1990, dans ses tentatives de se faire élire député sur son propre nom dans une circonscription.

    Sur le plan personnel, Bernard Kouchner a été le compagnon d’Évelyne Pisier comme dit plus haut, puis, à partir du début des années 1980, de la très célèbre journaliste Christine Ockrent (par ailleurs ancienne directrice générale de l’Audiovisuel extérieur de la France, devenu France Médias Monde), fille du directeur de cabinet du Premier Ministre belge Paul-Henri Spaak, l’un des Pères de l’Europe. La rupture entre Bernard Kouchner et Évelyne Pisier est intervenue à la fin des années 1970, Évelyne ayant eu marre des missions humanitaires de son mari : « Je venais de passer quelques années avec un héros, Fidel Castro, et j’en avais marre des héros. ». Ils ont eu néanmoins dans les années 1970 trois enfants, un garçon, puis deux (faux) jumeaux, une fille et un garçon. Je n’indiquerai qu’un seul prénom pour respecter l’intimité de la vie privée des deux autres. La fille s’appelle Camille et est celle qui a révélé le scandale. Pour terminer les présentations, Bernard Kouchner et Christine Ockrent ont eu également un garçon dans les années 1980 (qui est journaliste).

    Après des études au lycée Henri-IV et au lycée Fénelon, Camille Kouchner (45 ans) a soutenu sa thèse de doctorat en droit privé en 2004 (le directeur de thèse était Antoine Lyon-Caen). Elle est maintenant universitaire d’abord à Amiens puis à Paris et avocate.en droit social. Olivier Duhamel, son beau-père, fut son principal « père » fonctionnel, car son vrai père, Bernard Kouchner, était trop occupé par ses fonctions ministérielles. Pour Camille Kouchner, Olivier Duhamel était le « beau-père idéal » : « Il m’encourageait pour tout. Il me portait, me rassurait, me donnait confiance. ».

    En 1988, Camille Kouchner et son frère jumeau avaient 13 ans. Cette date est cruciale puisqu’elle survient quelques semaines et deux ans après le suicide de leurs grands-parents et que c’est la date où elle a appris la liaison qu’avait Olivier Duhamel avec son frère jumeau.

    Sur France Inter le 5 janvier 2021, la journaliste Ilana Moryoussef, ancienne correspondante à Moscou, a tenté de décrire l’ambiance familiale de l’époque : « Il y a toute une société d’esprits brillants et libres, l’élite de la gauche intellectuelle, qui se pressent tous les étés autour de la piscine, dans la vaste propriété d’Olivier Duhamel, à Sanary, dans le Var. C’est la famille élargie, celle qu’on se choisit. Un milieu où tout peut se dire, à condition d’argumenter. Où les enfants sont considérés à l’égal des adultes. Où tout tourne autour de la figure solaire de la mère, Évelyne Pisier, professeure de droit respectée et icône féministe. ».

    Ce fut le frère de Camille Kouchner qui l’informa en 1988 que leur beau-père venait le voir régulièrement la nuit en cachette. Cette liaison secrète est devenue un secret de famille. Le silence est devenu une chape de plomb et surtout de culpabilité. À la question du frère : « C’est mal, tu crois ? », la réponse de la sœur adolescente fut rapide : « Ben non, il nous apprend, c’est tout. On n’est pas coincés ! ». Promesse de silence. Dans leur esprit, tout ce que faisait Olivier Duhamel était forcément pour leur bien.

    Le secret a préservé la mère, Évelyne, qui, touchée par le suicide de ses parents, a eu des penchants pour l’alcool. Ce ne fut que plus tard, adulte, que le frère abusé a parlé à sa mère, pour éviter une répétition avec les plus jeunes de la demi-fratrie. La mère a alors défendu son mari en assurant ses regrets ou en dédramatisant les faits (« Ton frère n’a jamais été forcé. », etc.).

    Dans cette histoire, au-delà des faits eux-mêmes, les deux pires choses furent : d’une part, la loi du silence et surtout le sentiment de culpabilité de Camille Kouchner qui s’en veut de ne pas avoir arrêté ces abus et même de les avoir encouragés en pensant que c’était bien ; d‘autre part, l’immense silence, encore aujourd’hui, de tous les amis de la famille qui ont fini par le savoir et qui n’ont jamais rien dit, et qui doivent être nombreux puisque la propriété varoise d’Olivier Duhamel était leur point de ralliement. Seule Marie-France Pisier, la tante, a été choquée et a demandé à sa sœur de quitter Olivier Duhamel. Elle est morte brouillée avec Évelyne qui refusait la séparation. Le livre de Camille Kouchner est ainsi dédié à sa tante.

    Probablement qu’une action judiciaire aurait peu de chance d’aboutir à une condamnation, puisque le frère abusé a eu 18 ans en 1993, c’est-à-dire il y a plus de 27 ans, et il me semble que dans les deux cas (si les actes étaient qualifiés de viol ou seulement d’abus sexuel), il y aurait prescription.

    En effet, il semblerait qu’il y ait prescription dans les deux cas de figure, viol ou abus sexuel, tous les deux « commis par un ascendant légitime naturel ou adoptif ou toute personne ayant autorité sur la victime ». Viol : aujourd’hui prescrit au bout de trente ans après la majorité (loi n°2018-703 du 3 août 2018), mais pour les victimes nées avant le 3 août 1980, c’est la loi n°2004-204 du 9 mars 2004 (article 72) qui s’applique avec une prescription de seulement de vingt ans après la majorité (par la non rétroactivité des lois). Abus sexuel commis sur moins de 15 ans : aujourd’hui prescrit au bout de vingt ans après la majorité (loi n°98-468 du 17 juin 1998), mais pour les victimes nées avant le 17 juin 1977, c’est la loi n°95-116 du 4 février 1995 qui s’applique, prescription de seulement trois ans après la majorité.

    Ce scandale, comme on le voit, n’éclate pas dans une simple famille recomposée ordinaire, elle éclate dans un milieu très branché politiquement qui risque d’éclabousser de très nombreuses personnes, plutôt à gauche. D’un point de vue politique, cela n’aura probablement pas beaucoup de conséquence puisque la gauche a déjà explosé depuis 2016, mais d’un point de vue sociétale, ce sera certainement un nouveau point de référence pour en finir avec tous les crimes et délits sexuels passés sous le silence des alcôves familiales. Il y aura un avant et un après les révélations de Camille Kouchner. Et cela, il faut s’en réjouir et remercier la parole de Camille Kouchner. Au nom de toutes les victimes.

    Source : Le blog de Sylvain Rakotoarison (05 janvier 2021)

    Tags : Olivier Dyhamel, Camille Kouchner, Evelyne Pisier, Bernard Kouchner,

  • Pourquoi l’affaire Duhamel plonge-t-elle Sciences Po dans la tourmente ?

    Pourquoi l’affaire Duhamel, suite aux révélations de Camille Kouchner, dans son livre « La Familia grande » paru au Seuil, plonge-t-elle Science Po, cet établissement prestigieux, dans la tourmente ?

    Depuis les révélations du livre de Camille Kouchner, « La Familia grande », paru au Seuil, le 5 janvier 2021, Sciences Po Paris, l’une des plus prestigieuses grandes écoles françaises, est dans la tourmente. Le livre accuse d’inceste le politologue et constitutionnalise Olivier Duhamel, qui y occupait depuis plusieurs décennies une place centrale, en étant notamment président de la Fondation nationale des sciences politiques. Pourquoi et comment l’affaire Duhamel interroge-t-elle le fonctionnement et la gouvernance de cet établissement de renom ?

    Guillaume Erner reçoit Jérôme Lefilliâtre, grand reporter au quotidien Libération, il enquête sur l’affaire Duhamel.

    Vous pouvez écouter l’interview en intégralité en cliquant sur le player en haut à gauche de cette page.

    Source : France Culture, 12 jan 2021

    Tags : Olivier Duhamel, Bernard Kouchner, Camille Kouchner, Evelyne Pisier,

  • Affaire Olivier Duhamel : « Chez ces gens-là, Monsieur ! »

    Nous avons toutes et tous en notre vie, notre part d’ombre qui nous poursuit et que nous tentons d’oublier sans trop y arriver. Mais ici, avec le récent livre de Camille Kouchner, « La familia grande » (Seuil, Paris, 2021), nous plongeons dans les profondes ténèbres que la lumière n’a point atteinte. Ce récit de la fille de l’ancien ministre de Mitterrand et de Sarkozy, le « french doctor », l’homme aux sacs de riz, époux puis ex-époux d’Evelyne Pisier, sœur de l’actrice Marie-France Pisier, est une terrible confession.

    La confession d’une famille comptant dans une classe sociale aisée, s’estimant puissante, mais en réalité loin des vrais centres de décisions, pourtant hantant les allées du pouvoir, influente dans le monde universitaire et chérie des médias. Famille de soixante-huitards adepte de la libération sexuelle se pensant dénuée de tabous, mais où il est de bon aloi que les enfants fassent de brillantes études et conquièrent les hauts postes à l’administration et à l’université. L’idéal est sociétal et très loin d’être social. Libération des mœurs, mais pas un mot sur l’aliénation des travailleurs dénoncée il y a plus d’un siècle par Karl Marx qui est pourtant leur référence. Le féminisme de Simone de Beauvoir, mais guère de préoccupation pour les ouvrières qui se battent pour l’égalité des salaires. La liberté absolue, mais on parle peu des peuples opprimés ou des prisonniers politiques un peu partout dans le monde. En réalité, dans la belle propriété d’Olivier Duhamel à Sanary sur Mer, à l’Est de Marseille, liberté de baiser ou de se faire baiser par qui on veut, « interdit d’interdire », « sous les pavés la plage ». On connaît, merci ! Les bains de minuit à poil, bas la culotte, on pisse hommes comme femmes sur le gazon. « La liberté, les femmes, le couple, l’infidélité joyeuse, la modernité intelligente ». Quelle belle définition de ce milieu !

    Bon. Évelyne et Marie-France sont nées des œuvres d’un haut fonctionnaire français en Indochine dénommé Georges Pisier et de son épouse Paula, une femme libérée. Par après, ce fut l’enfance en Calédonie, où naquit Gilles. Autant le grand-père Pisier fut honni – il avait été pétainiste – autant Paula était admirée comme femme libre et féministe. Georges et Paula divorcèrent puis se remarièrent pour définitivement redivorcer. Paula s’échappa de Calédonie avec ses enfants et s’installa à Nice. Et aussitôt, Paula proclama le bas la culotte et l’abolition du soutien-gorge pour elle et pour ses filles. Plus question d’être des « cuculs entravées » !

    Marie-France commence sa carrière d’actrice à seize ans sous la houlette de François Truffaut, mais – obligation familiale – est tenue de faire des études universitaires qu’elle réussit d’ailleurs brillamment en obtenant deux diplômes en droit public. La famille déménage à Paris. Évelyne publie son premier roman et fait la connaissance de Bernard Kouchner, homme beau, fort, autoritaire et d’une solide culture de gauche émanant de son père juif résistant.

    Ils se rendent à Cuba – le pays de la révolution. Ils rencontrent Fidel Castro. Évelyne devient pour un temps sa maîtresse. Quelle belle pièce pour son tableau de chasse ! Et Camille commente : « Pendant ce temps, mon père aime ma tante, je crois Ma tante occupe mon père » Ben tiens ! « On n’interroge pas la liberté ! Bien plus malin de s’en amuser »

    Mais, comme toujours en cette classe, les contradictions s’accumulent Camille écrit : « Pour moi, un grand chef révolutionnaire attiré par une jeune femme Une idéaliste cédant au machisme qu’elle combat Une contradiction, sans doute La liberté, peut-être. Une anecdote surtout puisque, quelques années plus tard, c’est mon père que ma mère choisira d’épouser. L’institution du mariage pour les révolutionnaires ! Décidément, la liberté… »

    Chez ces gens-là, Monsieur, c’est la contradiction et non la révolution qui est permanente !

    En 1970, naquit le premier enfant, Colin. En 1975, vinrent au monde les jumeaux Camille et Victor. C’est en 1979 que Bernard Kouchner, avec l’aide de Sartre, entame sa fameuse campagne humanitaire pour sauver les boat people vietnamien dérivant en mer de Chine. Résultat pour la famille : un père jamais présent. En 1981, Évelyne quitte le père de ses enfants. Elle ne supportait plus son machisme et ses cris et sans l’avouer – liberté oblige – une fille dans chaque port ! Et puis, le « french doctor » se transforme rapidement en homme du monde et surtout de réseaux. Il s’acoquine avec la journaliste Christine Ockrent, qui ne supporte pas ses enfants. On ne peut rien y faire, c’est la garde alternée ! Soulagement ! Victor et Camille vont chez leur mère pour quelques jours.

    Après l’élection de Mitterrand, Evelyne, professeur de droit public s’amourache d’un de ses confrères, Olivier Duhamel – celui-ci n’est nommé dans le récit de Camille Kouchner que par le nom de « beau-père » – « un mélange de Michel Berger d’Eddy Mitchell ». Toujours l’ambiguïté, même dans l’aspect physique ! Et c’était aussi un « révolutionnaire ». Il se consacrait au Chili – un peu tard après le renversement de Salvador Allende, le 11 septembre 1973 – « Après Cuba, le Chili, avec Cuba, le Chili, la gauche en étendard, nous serons bientôt la familia grande. » Et puis, avec le temps, on devient un peu moins révolutionnaire ! Et c’est aussi le temps de Sanary, la propriété du beau-père. C’est la dolce vita annuelle. À lire le bouquin de Camille Kouchner, on dirait que l’année de toutes ces grosses têtes de la gauche bourgeoise n’est consacrée qu’à un seul but : les vacances à Sanary.

    Évelyne et Olivier se marient à Conflans-Sainte-Honorine, la commune de Michel Rocard, comme il se doit. On reste entre « nous » ! Ils convolent parce qu’ils veulent adopter un enfant. Un peu tard pour Evelyne d’être enceinte du haut de ses 45 ans. Ce sera finalement une petite chilienne qu’on fera venir de là-bas. Elle sera prénommée Luz. Comme cela va de soi, les parents délèguent l’éducation de Luz à des nounous, au pédiatre et aussi à Camille et à son frère Victor. Et puis, c’est la période des suicides, le grand-père de Camille qu’elle n’a rencontré qu’une fois, se tire une balle dans la tête. Alors que sa tante et sa mère jouent l’indifférence, Camille, du haut de ses dix ans, est profondément surprise. Est-ce le choc de deux visions des choses ? Évelyne estime que c’était sa « liberté » de se donner la mort et Marie-France joue les indifférentes, elle s’en amusera même dans un de ses films où une urne funéraire portée par deux adolescents est trop lourde et ils en avalent la poussière sous le vent. On rit. Camille, elle, est sous le choc. Sa grand-mère Paula, un peu triste, ne porte cependant pas le deuil.

    Chez ces gens-là, Monsieur, on voit la mort et tout le reste comme un jeu !

    En 1988, Paula se tue. Camille avait onze ans. Ici, ce n’est plus un jeu. Camille et Victor ont vu le corps ensanglanté. Deuxième suicide dans la familia grande et ce ne sera pas le dernier. Après, tout change. Évelyne dépérit. Elle boit et fume sans arrêt. Bernard Kouchner est nommé secrétaire d’Etat du gouvernement Rocard. Colin a dix-huit ans et s’en va. Évelyne est nommée directrice du livre par Jack Lang, ami de la famille. Elle assure cette fonction avec des pieds de plomb. Et puis, c’est la catastrophe.

    Victor révèle à Camille la conduite de son beau-père. Les attouchements, les fellations qu’il lui impose. Victor demande à sa sœur de se taire. Et elle se tut pendant des années. Petit à petit, cependant, tout le monde est plus ou moins au courant, sauf les principaux intéressés : Evelyne, Marie-France et Bernard Kouchner.

    Chez ces gens-là, Monsieur, on ne cause pas, on la ferme !

    À Sanary, devenu le lieu de rencontre des intellos branchés, de quelques politiciens des artistes en vue. Le beau-père « se fait roi ». Il devient une personnalité de haut niveau. Et c’est la totale permissivité. La liberté, n’est-ce pas ! A quinze ans, les enfants sont autorisés à sortir en boîte. Toute la nuit. Lever à 13 heures. Des heures dans la piscine à faire des attouchements aux vieux. Évelyne veut que Camille soit déniaisée. Elle lui apprend qu’elle a fait l’amour la première fois à douze ans ! Mais Camille vit un calvaire. Les révélations de Victor la rongent. Et il faut se taire !

    En 1995, Camille et Victor ont vingt ans. Colin, l’aîné, est parti au Texas, Victor s’en va aussi à Madrid. Camille reste seule. Elle commence le droit mais n’assiste pas aux cours. Sa mère va mieux, a repris son boulot de prof, mais Camille est en proie à un terrible sentiment de culpabilité : être coupable de se taire !

    À vingt-cinq ans, Camille rencontre un scénariste du nom de Thiago. Cela ne plaît pas à sa mère, à sa tante et à son père. C’est un saltimbanque, il n’est pas dans la réalité. Ah ! le conformisme des bourges « libérés » ! Quant à Victor, il avait parlé à son beau-père qui menaçait de se suicider, le supplia de ne rien dire à sa mère. Victor s’éloigna. Il entama une brillante vie professionnelle, s’est marié et à trois enfants. Il s’est détaché de la « familia grande » pour construire sa propre famille et sans doute échapper aux fantômes. Quant à Camille, elle mène sa vie avec Thiago qui a un fils, Orso. Ils sont allés plusieurs fois à Sanary et Camille commença à avoir peur. Elle redoutait qu’Orso subisse le même calvaire que Victor. C’est là qu’elle décida de parler. Elle mit au courant son frère jumeau qui piqua une colère noire. Entre temps, Camille tombe malade, une embolie pulmonaire qui l’obligea à se rendre plusieurs fois à l’hôpital. Elle s’en sort et passe sa thèse de doctorat en droit et puis elle donne naissance à une petite fille, Lily, en référence à la chanson de Pierre Perret. Ensuite, Camille devient maître de conférences à l’université d’Amiens.

    Nouvelles vacances à Sanary. Colin, le frère aîné, veut y envoyer son fils de 2 ans et demi. Là, Camille est obligée de parler. Elle lui raconte. Son frère n’est pas surpris, car le beau-père est régulièrement venu dans sa chambre quand il était ado. Il mesurait son pénis avec un double décimètre ! Cependant, il lui en voulait de ne pas avoir parlé plus tôt ! Il avait quarante ans ! Et il a accepté lui aussi de se taire. Décidément !

    Camille accouche d’un deuxième enfant, un garçon, Nathan. Là, elle parle à sa tante Marie-France qui, furieuse, lui conseille de mettre son père au parfum. Évelyne pardonne. Elle dit à Victor qu’il y a eu fellation, mais pas sodomie ! Ce n’est pas si grave et puis, c’est un peu tard pour se séparer. Eh non ! La loi ne s’intéresse pas à la manière, mais au fait : l’inceste est un viol et doit être poursuivi comme tel !

    Chez ces gens-là, Monsieur, la culture de l’excuse est mise sur un piédestal !

    Et l’histoire se continuera avec un troisième suicide, en 2011, celui de Marie-France Pisier que l’on retrouvera au fond de sa piscine. Elle s’était démenée pour mettre un terme à cette abomination en conseillant à sa sœur de divorcer. Elle avait conseillé à Camille d’en parler à son père. Celui-ci, furieux, a voulu « péter la gueule » au beauf. Il ne l’a pas fait sous les suppliques de sa fille. Ce qu’elle regrette aujourd’hui comme elle l’a récemment déclaré à « l’Obs ». Camille a consulté des juristes qui lui ont dit que l’affaire est prescrite ! Il aurait fallu parler plus tôt. Enfin, c’est autour d’Evelyne de succomber à un cancer du poumon. Toute une génération s’en est allée, sauf le « présumé » coupable.

    En définitive, c’est le livre de Camille Kouchner qui mettra sans doute un terme à cette tragédie. On a appris que beaucoup de monde était au courant. Ainsi, le directeur de la célèbre faculté de Science politique savait et s’est tu lui aussi. Le beau-père, Olivier Duhamel, a démissionné de toutes ses hautes fonctions universitaires et médiatiques. C’est la chute !

    Mais ce qui reste de la « familia grande » se redressera-t-il ?

    Et cette classe de « bobos » donneurs de leçons mettra-t-elle un bémol à ses prétentions ? Ce serait étonnant, mais espérons-le dans l’intérêt du monde du progrès..

    Le blog de Pierre Verhas, 10 jan 2021

    Tags : Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Evelyne Pisier, Marie-France Pisier,