Étiquette : camionneurs algériens

  • Seul territoire africain au statut post-colonial non défini

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Algérie, Algérie, camionneurs algériens, ONU, Mauritanie, MINURSO,

    -Le Maroc contrôle 80% du Sahara occidental et propose une large autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination
    -Mercredi, Alger a fait état du décès de trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc dans ce territoire.

    RABAT : Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif. Il s’agit du seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial reste en suspens. Le Maroc en contrôle 80% et propose une large autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination. Mercredi, Alger a fait état du décès de trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc dans ce territoire.

    Désert face à l’Atlantique

    Le Sahara occidental est un territoire de 266.000 km2 situé sur la côte atlantique et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie. Quasi désertique, il est riche en phosphates et son littoral, long de 1.100 km, est très poissonneux.

    Coupé du Nord au Sud depuis les années 1980 par un « mur de défense », comme l’appellent les autorités marocaines qui l’ont érigé, long de 2.700 km, il compte plus d’un demi-million d’habitants.

    Le Maroc assure mener d’importants programmes d’investissements, mais le Polisario estime qu’ils ne profitent pas à la population sahraouie.

    De 100.000 à 200.000 réfugiés sahraouis, selon les sources, vivent dans des camps près de la ville algérienne de Tindouf, non loin de la frontière avec le Maroc.

    Conflit
    En octobre 1975, la Cour internationale de justice de la Haye reconnaît des liens pendant la colonisation entre le Sahara occidental, le Maroc et la Mauritanie. Mais, les jugeant insuffisants, elle se prononce pour l’autodétermination de la population.

    En novembre, une « Marche verte », à l’appel du roi Hassan II, mobilise 350.000 Marocains qui franchissent la frontière au nom de « l’appartenance » du territoire au royaume.

    Un accord met fin à la colonisation espagnole du Sahara: l’Espagne cède au Maroc le nord et le centre du territoire. Le sud revient à la Mauritanie.

    En 1976, le Polisario autoproclame une République arabe sahraouie démocratique (RASD), avec le soutien notamment de l’Algérie, de Cuba et de l’Afrique du Sud.

    En 1979, le Maroc prend le contrôle de la quasi-totalité du territoire après le retrait de la Mauritanie. A partir de 1980, le conflit tourne à l’avantage du Maroc.

    Un cessez-le-feu entre en vigueur en 1991 après 16 ans de conflit, avec la définition d’une zone tampon contrôlée par des Casques bleus.

    Un référendum a été sans cesse repoussé en raison d’un différend sur la composition du corps électoral et le statut du territoire.

    A la mi-novembre 2020, le cessez-le-feu a volé en éclats après le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie, selon eux illégale.

    Discussions au point mort
    Relancé fin 2018 après une longue interruption, le dialogue sous l’égide de l’ONU entre le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie est en suspens depuis deux ans. Et la Mission de l’ONU (Minurso), basée à Laâyoune, éprouve de multiples difficultés à remplir son mandat d’observation en raison d’entraves posées par les deux parties.

    Début octobre, l’ONU a nommé l’Italien Staffan de Mistura comme nouvel émissaire, après le rejet depuis 2019 d’une dizaine de candidats par le Maroc ou le Polisario.

    Le 29, le Conseil de sécurité a appelé « les parties » à reprendre les négociations « sans pré-conditions et de bonne foi », en votant une résolution prolongeant d’un an la Minurso.

    Principal contentieux entre Rabat et Alger
    Le statut du Sahara occidental constitue le principal contentieux entre les deux poids-lourds du Maghreb, le Maroc et l’Algérie.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, en raison « d’actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée » et regrettée par Rabat.

    Représentations diplomatiques
    Rabat a multiplié les actions pour asseoir sa position, avec l’ouverture d’une vingtaine de représentations diplomatiques de pays amis à Dakhla ou à Laâyoune, soulevant les protestations du Polisario.

    En décembre 2020, les Etats-Unis, alors dirigés par Donald Trump, ont reconnu la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations du Maroc avec Israël.

    En juillet dernier, le secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis pour le Proche-Orient Joey Hood a affirmé qu’après l’élection de Joe Biden, la position américaine sur le Sahara occidental restait « inchangée ».

    ALGÉRIE-MAROC: DES DÉCENNIES DE RELATIONS DIFFICILES

    ALGER : Les deux poids lourds du Maghreb, l’Algérie et le Maroc, entretiennent depuis des décennies des relations difficiles en raison notamment de l’épineux dossier du Sahara occidental.

    Le conflit du Sahara oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, depuis le départ du colonisateur espagnol dans les années 1970. Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté; les indépendantistes un référendum d’autodétermination.

    Mercredi, Alger a fait état du décès de trois Algériens tués au Sahara occidental dans un bombardement attribué au Maroc.

    Rupture

    Le 7 mars 1976, Rabat rompt ses relations diplomatiques avec l’Algérie après la reconnaissance par Alger de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée par le Front Polisario.

    Dès 1963, une « guerre des sables » avait opposé les deux voisins après plusieurs incidents frontaliers, et leurs relations s’étaient gravement détériorées avec la « Marche verte » de 350.000 Marocains en direction du Sahara occidental en 1975.

    Libre circulation

    Le 26 février 1983, le roi Hassan II et le président algérien Chadli Bendjedid se retrouvent à la frontière.

    En avril, la libre circulation est rétablie pour les résidents des deux pays et, en mai, un accord sur la libre circulation progressive des personnes et des biens ainsi que l’ouverture des lignes aériennes et ferroviaires est signé.

    Reprise des relations

    Le 16 mai 1988, Alger et Rabat annoncent la reprise de leurs relations diplomatiques. Le 5 juin, les frontières sont officiellement rouvertes.

    Le 7 juin, Hassan II effectue sa première visite à Alger depuis 15 ans, où il participe à un sommet arabe extraordinaire.

    Début février 1989, la visite de M. Bendjedid à Ifrane, la première d’un président algérien au Maroc depuis 1972, scelle la réconciliation. Un accord est conclu pour un projet de gazoduc devant relier l’Algérie à l’Europe, à travers le Maroc (le futur GME, gazoduc Maghreb Europe lancé en 1996).

    En juin 1992, la promulgation par Rabat d’une convention met fin aux problèmes frontaliers.

    Fermeture des frontières

    Mais, le 16 août 1994, les déclarations du président algérien Liamine Zeroual selon lesquelles il reste en Afrique « un pays illégalement occupé » –allusion au Sahara occidental– sont mal perçues à Rabat.

    Le 26, le Maroc instaure un visa d’entrée pour les Algériens après l’attaque d’un hôtel de Marrakech où deux touristes espagnols ont été tués par des islamistes franco-maghrébins. Rabat accuse des services de sécurité algériens d’être derrière l’attentat.

    L’Algérie ferme sa frontière avec le Maroc.

    Le 25 juillet 1999, Abdelaziz Bouteflika assiste aux obsèques de Hassan II à Rabat. Mais ce début de réconciliation est brutalement freiné le 15 août après un massacre qui fait 29 morts en Algérie. Bouteflika accuse le Maroc de faciliter l’infiltration d’islamistes armés.

    Léger dégel

    En 2005, une série de rencontres entre M. Bouteflika et Mohammed VI marque un « dégel ».

    En juillet 2011, le roi se prononce pour la réouverture des frontières terrestres et une normalisation.

    En décembre 2019, Mohammed VI appelle à ouvrir une « nouvelle page » dans un message de félicitations au nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune.

    Normalisation Israël-Maroc

    En décembre 2020, l’Algérie dénonce des « manoeuvres étrangères » visant à la déstabiliser et pointe du doigt Israël après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations de Rabat avec l’Etat hébreu.

    Nouvelle rupture

    Le 18 juillet 2021, Alger rappelle son ambassadeur à Rabat. Un diplomate marocain a exprimé son soutien au séparatisme kabyle, en réaction à l’appui apporté par Alger au Polisario. Alger s’oppose à toute velléité indépendantiste de la Kabylie, région berbérophone du nord-est de l’Algérie.

    Le 24 août, Alger rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, accusé « d’actions hostiles ». Rabat regrette une décision « complétement injustifiée ».

    Un mois plus tard, l’Algérie ferme son espace aérien aux avions marocains.

    Le 31 octobre, Abdelmadjid Tebboune « ordonne » au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne.

    Trois Algériens tués

    Le 3 novembre, l’agence officielle algérienne APS affirme que trois Algériens ont été tués le 1er novembre dans un bombardement attribué au Maroc ayant pris pour cible des camions faisant la liaison entre la Mauritanie et l’Algérie.

    D’après le site spécialisé Mena défense, « les camionneurs algériens ont été tués à Bir Lahlou au Sahara occidental ».

    Arab News, 04/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Algérie #Mauritanie #ONU #MINURSO #Décolonisation #Territoire-non_autonome

  • Attaque marocaine: l’étrange silence de Guterres et de Faki

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, camionneurs algériens, Antonio Guterres, ONU, Moussa Faki, Union Africaine,

    Alertées jeudi dernier par l’Algérie endeuillée suite à la mort de trois de ses ressortissants bombardés par le Maroc, les instances internationales gardent un silence qui en dit aussi long que l’insignifiante réaction du SG de l’ONU à l’égard d’un aussi grave événement.
    Les propos d’Antonio Guterres ne peuvent en fait même pas s’apparenter à une réaction à proprement dire car il s’agit d’une phrase lâchée au cours d’un briefing habituel et au cours duquel il a appelé les «deux parties au dialogue pour apaiser les tensions».

    Ces mots sont à l’évidence loin de s’adapter à la situation décrite par l’Algérie par la voix de son ministre des Affaires étrangères qui a saisi officiellement le secrétaire général des Nations-Unies pour l’informer de la mort de trois camionneurs algériens sous des projectiles tirés par l’armée marocaine et «l’emploi par le Maroc d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, ce qui constitue un acte de fuite en avant». Cette situation est «porteuse de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au Sahara Occidental et dans toute la région», ajoutait le message transmis.

    Antonio Guterres n’a pas réagi de manière officielle ni sous une quelconque autre forme que dicte le protocole en pareille circonstance ni même présenté ses condoléances dans une affaire où il y a eu mort d’hommes. La légèreté de la phrase qu’il a prononcée ne peut aussi être mise sur le compte de l’absence d’éléments car il aurait fallu à ce moment qu’il évoque l’enquête menée dans les territoires sahraouis par une équipe de la Minurso (Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental).

    À aucun moment, le SG de l’ONU n’a cité ce point primordial. C’est pourtant au niveau de l’institution qu’il représente que les conclusions des Casques bleus onusiens ont été ou seront transmises. Dans cette affaire, le rôle d’Antonio Guterres reste ambigu à ce stade.

    Le silence du président de la commission de l’Union africaine (UA) laisse aussi perplexe et soulève plusieurs interrogations car il ne reflète en aucun cas les réactions habituellement observées à ce niveau lorsque des événements aussi graves surviennent entre deux États membres. On ne peut de ce fait que s’interroger sur le rôle de Moussa Faki qui est lui-même au centre de grosses accusations depuis juillet dernier, date à laquelle il avait accepté unilatéralement l’entrée d’Israël en qualité de membre observateur au sein de l’organisation africaine. L’infiltration de Tel-Aviv s’est faite grâce au Maroc et au Tchad, ce qui a laissé de lourds soupçons peser sur le président de la commission de l’UA lui-même originaire de ce pays (le Tchad). Son statut ne lui permet pas pour autant de garder le silence ou de se suffire de déclarations de circonstance sur l’affaire sur laquelle il a été alerté par l’Algérie.

    Le silence que gardent la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) est plus que naturel. L’une comme l’autre se trouvent entre les mains de pays du Golfe qui souscrivent à la sacro-sainte alliance entre monarchies et s’alignent ouvertement sur les thèses marocaines.

    Il y a dix jours, le représentant permanent de l’Arabie Saoudite avait, une nouvelle fois, clairement affiché le soutien de son pays au Maroc et affirmé que son pays se tenait prêt à défendre l’intégrité de son territoire si celle-ci venait à être menacée.

    L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et les autres monarchies du Golfe sont aussi connus pour avoir toujours tourné le dos à l’Algérie dans des conflits l’opposant au Maroc. Leur silence dans l’affaire des camionneurs algériens tués au Sahara Occidental est légitimement complice et leur réaction dépend, à l’évidence, des premières réactions officielles en provenance de Rabat.

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 07/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Camionneurs_algériens #ONU #Union_Africaine #Antonio_Guterres #Moussa_Faki_Mahamat

  • Le drone Bayraktar TB-2 opérationnel au Sahara Occidental

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, drones, Turquie, Bayraktar, Algérie, camionneurs algériens,

    Une vidéo diffusée par des comptes spécialisés sur les réseaux sociaux montre le survol du drone d’attaque turque Bayraktar TB-2 au-dessus de la région de Smara, ville du sud des territoires occupés. Une première apparition qui intervient quelques jours après le raid contre les trois routiers algériens près de la localité de Bir-Lahlou.
    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Après la Syrie, la Libye et le Haut-Karabakh, le Bayraktar TB-2, drone fabriqué par la firme turque Baykar, a fait son apparition au Sahara Occidental. Plusieurs comptes spécialisés sur la messagerie russe Telegram et sur Twitter ont diffusé, hier, une vidéo de cet appareil survolant la région de Smara.
    Cette ville, située au sud des territoires sahraouis occupés par le Maroc, comprend plusieurs bases militaires, vu sa proximité avec le mur de séparation.

    «L’implication d’un drone de combat turc Bayraktar TB-2 utilisé par l’armée marocaine dans le bombardement ayant tué trois civils algériens le 1er novembre dernier dans la région de Bir Lahlou, dans les territoires libérés du Sahara Occidental, se précise», estime le site spécialisé Menadéfense, qui a publié une photo de ce drone reconnaissable à sa structure en V inversé. «Le Maroc a choisi le Bayraktar TB-2 en 2020, lors de l’exposition aéronautique IADE qui a eu lieu à Djerba en Tunisie. Le contrat portait sur l’acquisition de 13 appareils et d’un lot de 200 micro-missiles MAM-C et MAM-L fabriqués par Roketsan. Selon nos informations, le montant de ce contrat tournait autour de 180 millions de dollars.

    Une facture alourdie par le recours à une troisième partie américaine pour contourner les sanctions canadiennes sur l’exportation d’équipements militaires à la Turquie. Il s’agit de sanctions affectant la boule optronique Wescam WS-15D et du moteur Rotax 100. Le contrat initial sans armement était de 70 millions de dollars», écrit Menadéfense.

    Cette apparition dans le ciel de Smara intervient trois jours après le raid meurtrier contre trois routiers originaires des villes de Ouargla et de Laghouat à leur retour de Mauritanie. Les trois Algériens ont été la cible d’un tir de missile, probablement à partir d’un drone de ce type.

    Notons que les victimes étaient à l’arrêt à mi-chemin entre la localité de Bir-Lahlou, dans le territoire libéré, et le village mauritanien de Aïn-Ben-Tili, distants tous les deux de 30 km. Les Bayraktar TB-2 qui équipent l’armée azerbaïdjanaise ont montré leur efficacité durant la seconde guerre du Haut-Karabakh qui a eu lieu durant l’automne 2020. Cependant, de nombreux drones ont été détruits en Libye ces dernières années. 23 appareils livrés par la Turquie aux forces du Gouvernement d’union nationale (GNA) ont été abattus entre mai 2019 et mai 2021 par les unités du maréchal Khalifa Haftar.

    Notons que le Maroc détient, selon des sources militaires sahraouies, des drones d’attaque israéliens Heron. L’un de ces drones aurait été engagé dans le raid qui a coûté la vie à Dah El Bendir, le chef de la gendarmerie sahraouie, au mois d’avril dernier.

    Tarek Hafid

    Le Soir d’Algérie, 06/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Turquie #Drones #Bayraktar #Algérien #Camionners_algériens

  • Algérie-Maroc: Vigilance et unité

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens,

    Le régime du Makhzen, par son implication dans l’assassinat de trois ressortissants algériens, aura atteint le paroxysme de ses provocations et aggravé la spirale de tension, mettant en péril, la paix et la stabilité dans la région. C’est un constat que font nombre d’analystes et d’observateurs politiques pour qui, le royaume chérifien, a, une fois de plus, franchi une ligne rouge. Dans son communiqué, la présidence de la République a affirmé que plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat. Ce faisant, il est historiquement et objectivement établi que le Maroc persévère dans ses attaques et n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de notre pays, et ce depuis son indépendance.

    Cette animosité atavique, dont le caractère systématique et prémédité avait débuté avec la guerre d’agression ouverte en 1963, au moment où l’Algérie sortait exsangue mais victorieuse d’une héroïque lutte de libération nationale. C’était une des perfidies les plus infamantes du Makhzen. D’ailleurs, cette animosité, couvée de longue date, à coup de rancunes tenaces, a poussé le Maroc à faire de son territoire une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie.

    La revue El Djeich avait souligné dans son éditorial du 3 octobre dernier que ces hostilités et d’autres telles que la propagande destructrice émanant d’officiels marocains sont intervenues en réaction à la ferme et indéfectible position de principe de l’Algérie quant à la nécessité d’une solution juste à la question sahraouie. C’est là que réside le motif de l’obstination marocaine et son refus de regarder la vérité en face. L’occupant marocain continue de commettre des violations barbares à l’encontre des civils sahraouis.

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a adressé des messages à plusieurs organisations internationales, informant leurs responsables de la gravité extrême de l’acte de ce terrorisme d’Etat qu’aucune circonstance ne saurait justifier. Il a souligné la volonté et la capacité de l’Algérie d’assumer ses responsabilités en matière de protection de ses ressortissants et de leurs biens en toutes circonstances. «L’Algérie sait bien ce que coûtent les guerres, car elle compte des millions de chouhada. Nous sommes un peuple résistant qui ne cherche pas la guerre, mais plutôt la paix. Cependant, celui qui cherche la guerre…celui qui nous agressera, le regrettera amèrement», avait mis en garde le Président Tebboune.

    Le Parlement, les partis politiques, les associations, les organisations nationales, les citoyens ont énergiquement condamné cet acte odieux et stigmatisé l’horreur de ce crime inqualifiable.

    Devant ces circonstances difficiles, ils ont tous appelé à davantage de vigilance et de mobilisation autour des institutions de l’Etat, souligné la nécessité de se rassembler tel un seul homme face à toute agression visant le pays, de repousser le plan haineux de ses ennemis, de ses détracteurs et tous ceux qui tentent de porter atteinte à son unité et à sa stabilité. Ils ont tous insisté sur la nécessité de demeurer vigilants et unis.

    Mohamed Bouraib

    El Moudjahid, 05/11/2021

  • Le roi du Maroc ignore l’accusation de l’Algérie

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens, Sahara Occidental, Front Polisario, MINURSO, ONU,

    RABAT, 6 novembre (Reuters) – Le roi du Maroc a prononcé samedi un discours sur le Sahara occidental mais n’a pas mentionné l’accusation algérienne selon laquelle le Maroc a pris pour cible des civils algériens lors d’un incident survenu la semaine dernière dans le territoire contesté, selon les Nations Unies.

    L’accusation de l’Algérie a fait craindre une nouvelle escalade entre les rivaux nord-africains après que l’Algérie a coupé ses relations diplomatiques, cessé de fournir du gaz au Maroc et bloqué l’espace aérien algérien aux vols marocains.

    Les liens entre les deux pays sont fragiles depuis des années, mais se sont détériorés depuis l’année dernière, lorsque le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, a déclaré qu’il reprenait sa lutte armée pour l’indépendance du Sahara occidental, un territoire que le Maroc considère comme sien.

    Le silence du roi Mohammed sur le différend avec l’Algérie dans son discours annuel sur le Sahara occidental est conforme à la pratique du Maroc qui, peu après la rupture des liens avec l’Algérie en août, a ignoré toutes les déclarations venant d’Alger.

    Cependant, l’accusation de l’Algérie, mercredi, selon laquelle le Maroc a tué trois civils qui circulaient en voiture dans le Sahara, lundi, a fortement fait monter les enchères.

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a promis dans une déclaration que la mort des trois hommes « ne resterait pas impunie ».

    Le Maroc n’a pas répondu formellement à l’accusation.

    La force de maintien de la paix de l’ONU au Sahara Occidental, MINURSO, a visité le site de l’incident dans un territoire hors du contrôle marocain et a trouvé deux camions plaqués algériens très endommagés, a déclaré un porte-parole de l’ONU vendredi. Le porte-parole a dit que la MINURSO examinait l’incident.

    L’année dernière, les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental dans le cadre d’un accord qui incluait également le renforcement des liens entre Rabat et Israël.

    Depuis lors, le Maroc s’est montré plus affirmatif en poussant les pays européens à faire de même. Cependant, ils ne l’ont pas fait et en septembre, un tribunal de l’Union européenne a déclaré que certains accords commerciaux européens avec le Maroc étaient invalides parce qu’ils incluaient des produits originaires du territoire du Sahara occidental.

    Le roi Mohammed a déclaré samedi que le Maroc n’accepterait « aucune démarche économique ou commerciale qui exclut le Sahara marocain ».

  • Algérie-Maroc : risque de guerre des drones

    Tags : Maroc, Algérie, drones, Sahara Occidental, Front Polisario, camionneurs algériens,

    Jeune Afrique – Deux jours après avoir accusé le Maroc d’avoir « bombardé » un convoi de camions civils algériens, les autorités algériennes évoquent un « armement sophistiqué meurtrier », comprendre un drone. Les deux voisins se sont dotés ces dernières années de nombreux appareils sans pilote.

    Dernier rebondissement dans l’affaire des trois routiers algériens tués, selon la présidence algérienne, le 1er novembre, lors d’un bombardement marocain dans une zone contrôlée par le Polisario : le ministère algérien des Affaires étrangères annonce avoir saisi plusieurs instances internationales (ONU, UA, Ligue arabe et OCI) pour les informer de « la gravité extrême de l’acte de terrorisme d’État en question » et leur faire part de la volonté et de la capacité de l’Algérie « d’assumer ses responsabilités en matière de protection de ses ressortissants et de leurs biens en toutes circonstances ».

    Le communiqué du département de Ramtane Lamamra évoque l’usage d’un « armement sophistiqué meurtrier » sans pour autant fournir de précisions sur sa nature.

    Le site algérien menadefense, qui a le premier fait état de l’attaque, estime dans un billet publié le 5 novembre que celle-ci aurait été menée par un drone, plus précisément un Bayraktar TB2 acquis auprès de la Turquie.

    Si aucune source officielle marocaine n’a confirmé l’attaque rapportée par menadefense, l’affaire relance le débat sur la multiplication dans la région de ces appareils sans pilote. La course à l’armement entre les deux voisins a ainsi connu une forte accélération depuis le début des années 2000.

    Armement sophistiqué meurtrier

    Dans la région, l’Algérie a été pionnière dans le domaine des drones et de la surveillance aérienne. Grâce une coopération accrue avec l’Afrique du Sud, elle a acquis et déployé dès le début des années 2000 des drones de surveillance Seeker I, puis Seeker II.

    Face au succès des drones d’attaque américains au Pakistan et au Yémen, les autorités algériennes ont ensuite décidé de miser sur des drones de combat à long rayon d’action.

    Aujourd’hui, l’armée aligne une vingtaine de drones d’attaque El-Djazaïr 54 et 55, de conception émiratie et reconstruits localement, une douzaine de drones CH-4 et au moins cinq drones de reconnaissance CH-3, de fabrication chinoise. Elle maintient également un régiment d’une douzaine de drones tactiques Seeker sud-africains destinés à la surveillance.

    Le succès commercial et militaire du drone de combat turc Bayraktar TB-2 et son efficacité en Syrie, en Libye et dans le conflit du Nagorno-Karabakh suscitent l’intérêt de l’institution militaire.

    Des négociations sont engagées en 2020 avec le fabricant turc pour renforcer rapidement la flotte de drones d’attaque algériens. Mais celles-ci ont été abandonnées en raison des sanctions canadiennes sur certains équipements utilisés à bord du Bayraktar. L’Algérie se résignera en 2021 à commander 24 drones d’attaques chinois Wing Loong II, qui entreront en service en fin d’année.

    Allié majeur non-membre de l’OTAN depuis 2004, le Maroc a dû attendre 2020 pour que l’administration Trump allège le régime d’exportation permettant ainsi au royaume de commander quatre drones MQ-9B Reaper, qui seront livrés dans les mois ou années à venir.

    Rabat a également bénéficié du redéploiement américain après les attaques terroristes du 11-Septembre pour accéder à quelques drones GNAT utilisés pour la surveillance. Ils ont été vus pour la première fois lors des événements de Gdeim Izik, à Laayoune, en novembre 2010.

    En 2019, le Maroc se tourne vers la Turquie pour acquérir 12 drones d’attaque Bayraktar TB2, capables de porter des missiles. Le Royaume a réceptionné une première livraison des drones trucs en septembre, les autres unités devant arriver courant 2022.

    La normalisation des relations entre le Maroc et Israël en décembre 2020 se manifeste également dans le domaine des avions sans pilote. L’armée marocaine a ainsi acquis 5 drones Hermes 900 auprès du constructeur israélien Elbit Systems. Elle possède également 2 à 3 drones Hermes 450 acquis en décembre 2020 auprès de la même entreprise.

    Tentation du drone

    Ce drone est utilisé pour des missions de reconnaissance, de surveillance et de relais de communications. En janvier 2020, trois drones Harfang, conçu par Airbus Group et Israël Aerospace Industries (IAI), ont été réceptionnés par Rabat.

    Le drone Harfang, développé sur la base du drone israélien Heron, est un système destiné au renseignement, à la surveillance et la reconnaissance de cible.

    Selon des sources militaires marocaines, ces drones sont uniquement utilisés pour les écoutes, la surveillance et les repérages, et non pour des attaques. Mais certains drones d’observation achetés par le Maroc auprès d’entreprises israéliennes disposent d’une option pour porter de petites charges explosives.

    Mohamed Shkeir, expert militaire marocain, évoque dans la presse la livraison de 4 drones Hermes 900 « kamikaze » ou « suicide » dans le courant de l’année 2021. Il s’agit de drones capables de s’écraser sur les cibles visées.

    Dans le contexte d’intensification des tensions entre les deux voisins, que la perspective d’un conflit ouvert coûteux en vies humaines n’enchante guère, un recours accru aux drones pourrait être tentant. Surtout si l’Algérie décide de faire bénéficier le Polisario de son expertise en la matière, comme l’a fait l’Iran avec les rebelles yéménites Houthis face à l’Arabie saoudite.

    Par Jeune Afrique

    CRIDEM, 06/11/2021

  • Mort de 3 Algériens: Un acte calculé, selon des politologues

    Tags : Algérie, Maroc, Makhzen, camionneurs algériens,

    L’agression perpétrée par les forces d’occupation marocaine sur l’axe routier Ouargla-Nouakchott et ayant ciblé trois Algériens exerçant une activité commerciale est un acte calculé derrière lequel se cachent de nombreux objectifs.
    Le politologue Ismaïl Debèche a estimé que le Maroc vit une crise interne multidimensionnelle et fait tout pour détourner l’attention de son opinion locale des véritables problèmes socioéconomiques auxquels il est confronté et qui se sont accentués dans le pays par la décision d’Alger de couper le robinet du gaz.

    «A travers cet agression, le royaume chélifien veut masquer ses échecs politiques, sociaux et diplomatiques. Sa préoccupation majeure est d’appliquer à la lettre les plans de l’entité sioniste dans la région», souligne-t-il. Et d’ajouter que cette provocation de trop ne doit pas resté impunie. «La riposte algérienne doit être ferme», ajoute-t-il. Dans ce sillage, il a salué la réaction responsable de l’Algérie qui a saisi à cet effet les institutions internationales et régionales. Il a soutenu que ces dernières doivent faire preuve de plus de «détermination» et de «fermeté» à l’égard du Maroc et de ses pratiques relevant du «terrorisme d’Etat».

    Debèche a précisé que les trois civils algériens on été assassinés au Sahara occidental, près de la frontière mauritanienne et non sur le sol algérien, sinon la «réponse de notre pays aurait été immédiate». Il a soutenu que les arguments marocains expliquant cet assassinat sont «injustifiés et irrecevables».

    Pour sa part, Idriss Attia, maître de conférences à la Faculté des sciences politiques et des relations internationales à l’université d’Alger, a estimé que le Maroc veut conduire notre pays dans une guerre régionale. «Le royaume vit une situation interne difficile, confronté à différents types de crises : économique, politique et sociale, accentuée par la décision de l’Algérie de lui couper le gaz», note-t-il.

    «Le Maroc veut détourner son opinion locale des véritables problèmes», signale-t-il. En commettant cet «acte terroriste», le régime marocain exécute un agenda que lui est dicté par l’entité sioniste et la France.

    Aussi l’expert relève que cet assassinat s’inscrit dans une série d’agressions initiées par Rabat depuis sa normalisation avec l’entité sioniste afin de provoquer une réponse militaire algérienne.

    Assassinat des ressortissants algériens : L’ONU dément les mensonges marocains sur le lieu du bombardement

    L’assassinat, par le Maroc, de trois camionneurs algériens par un armement sophistiqué meurtrier a eu lieu dans le territoire sahraoui, près de Bir Lahlou, a confirmé vendredi l’ONU, apportant un démenti cinglant aux mensonges relayés par les médias marocains sur le lieu de l’agression pour occulter la responsabilité du Maroc dans ce crime.

    « Nous pouvons maintenant confirmer que le site (du bombardement) se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou », a déclaré le porte parole adjoint du SG de l’ONU, Farhan Haq, au cours d’un point de presse. « La Mission (Minurso) a observé deux camions portant des plaques d’immatriculation algériennes stationnés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés », a-t-il ajouté à une question biaisée d’un journaliste qui a tenté sciemment de semer l’amalgame sur le lieu du bombardement des trois citoyens algériens.

    Ce constat a été établi par une patrouille de la Minurso, dépêchée au lieu de l’attaque le 3 novembre, soit 24 heures après en avoir été informé, selon le porte-parole adjoint.

    Les précisions apportées par l’ONU démasquent les médias marocains qui ont tenté, en vain, de dégager la responsabilité du Maroc dans cette attaque ignoble contre des civils, en prétendant que les trois camionneurs algériens se trouvaient dans la zone tampon démilitarisé, sous surveillance de l’ONU, qui divise le Sahara Occidental.

    Des mensonges grossiers, si on considère que la zone de Bir Lahlou est située à plus de 70 Km du mur de sable érigé par le Maroc d’où commence la zone tampon, précise à l’APS l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar.

    Le bombardement des camionneurs algériens s’est produit exactement à  Bentili au sud du territoire sahraoui libéré de Bir Lahlou, plus loin encore de la zone tampon et du mur de la honte marocain.

    Selon le diplomate sahraoui, l’accord militaire n1 conclu entre la Minurso et le Front Polisario en décembre 1997 d’une part, et la Minurso et le  Maroc en janvier 1998 d’autre part, a institué une zone tampon de 5 kilomètres à l’Est du Mur où toute présence ou activité militaire y est interdite en plus de zones restreintes de 25 kilomètres à l’Est et 30 kilomètres à l’Ouest du Mur qui sont également soumises à plusieurs restrictions, relatives notamment aux activités et au renforcement des infrastructures militaires, précise le diplomate sahraoui. Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que le « lâche  assassinat » de trois ressortissants algériens par les forces d’occupation marocaines a eu lieu dans le territoire sahraoui libéré.

    « L’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au  Sahara Occidental et dans toute la région », a indiqué la diplomatie algérienne.

    Et dans le cadre du suivi des prolongements internationaux de cette agression, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra,  a saisi  les Nations Unies, l’Union africaine, la Ligue des Etats arabes et l’Organisation de la coopération islamique.

    Horizons, 07/11/2021

  • Des lobbies sionistes poussent le Maroc à la guerre

    Des lobbies sionistes poussent le Maroc à la guerre – L’Algérie est consciente de ce qui se trame derrière ce lâche assassinat des trois civils algériens par le Makhzen.

    L’Algérie tient compte des enjeux géostratégiques, elle est même consciente de ce qui se trame derrière ce lâche assassinat des trois civils algériens par le Makhzen.

    La situation diplomatique entre l’Algérie et le Maroc se corse davantage. L’escalade provoquée par le Makhzen n’est autre qu’une entreprise belliciste derrière laquelle se cachent des puissances impérialo-sionistes. Le lâche assassinat des trois camionneurs algériens montre on ne peut plus clairement que la stratégie du pourrissement et de la déstabilisation de l’Algérie, et de toute la région, s’inscrit dans une logique belliciste bien orchestrée. À qui profite l’escalade, voire la guerre même entre les deux peuples frères? Le Makhzen se met dans une posture d’«agneau», en se présentant comme la victime d’une «machination mensongère» de l’Algérie. Ce sont les directives qui lui ont été données par ses promoteurs dont la doctrine de «va-t-en-guerre» est bien établie depuis des décennies dans le but de fragiliser l’Algérie et transformer l’Afrique du Nord en un véritable brasier qui arrangera les affaires et les intérêts cupides des puissances étrangères et leurs visées néocolonialistes.

    Le Makhzen fait face à une véritable menace d’explosion populaire à cause de la dégradation drastique de la situation sociale et la propagation sans précédent de la pauvreté extrême. Pour faire face à cette réalité qui risque de l’emporter, il obéit à ses maîtres classiques pour assurer le rôle du sherpa de guerre à l’adresse de l’Algérie qui dérange énormément les calculs et les stratagèmes des puissances impérialo-sionistes dans la région. L’Algérie a toujours développé une diplomatie souverainiste dans le cadre du respect des conventions et accords onusiens. Elle n’a jamais développé une démarche diplomatique d’expansion ou de guerre contre un État voisin. Cela ne veut pas dire que l’Algérie va assister à ce jeu scabreux et dangereux sans pour autant réagir avec fermeté dans le cadre de la légalité internationale, loin s’en faut.

    Les autorités algériennes ont exprimé leur attitude quant aux enjeux et aux dessous des menaces qui ciblent la souveraineté nationale. Elles sont conscientes des stratégies qui se trament dans la région, des stratégies s’inscrivant dans une logique de la nouvelle reconfiguration des zones d’influence,laquelle a commencé avec le Moyen-Orient et s’est achevée en Afrique du Nord. C’est l’ancien plan du Grand Moyen-Orient (GMO) où l’Afrique du Nord est incluse.

    Cette entreprise guerrière a été fomentée sur fond d’un semblant de printemps arabe dont l’objectif est de mettre à genoux les États nationaux et les contraindre à accepter le fait accompli, c’est-à-dire la mainmise des forces impérialistes sur lesdits États et imposer leur feuille de route néocoloniale sans recourir à la guerre conventionnelle. Les puissances impérialistes ne veulent pas intervenir vertement, les enjeux sont tellement compliqués et difficiles en termes de conséquences sur le plan économique et financier d’une guerre conventionnelle.

    Avec la nouvelle technologie, les forces et les puissances impérialistes recourent à la guerre hybride, la guerre de quatrième génération, c’est-à-dire investir dans la Toile et les médias mensonges sur les réseaux sociaux. C’est une stratégie visant la propagation des fakenews pour manipuler les internautes et les transformer en des mutants contre leurs pays d’origines.respectives. Mais si cette entreprise n’aboutira pas, elles n’hésiteront pas à déclencher une guerre par procuration.

    C’est le cas avec leur «rejeton» du Makhzen, une entité régentée par les desiderata desdites puissances impérialo-sionistes. Elles veulent coûte que coûte que l’Afrique du Nord soit mise à feu et à sang.

    La guerre rapporte beaucoup pour ces forces impérialistes qui n’investissent que dans les agressions contre les États souverains comme source de leur richesse à travers une politique de prédation et de pillage à grande échelle. C’est la raison pour laquelle, l’Algérie et son peuple doivent mesurer la portée de l’enjeu et de ses conséquences à court et à moyen terme. La guerre ne va aucunement servir les deux peuples frères, bien au contraire, elle va les enfoncer davantage dans le bourbier de la pauvreté et de la dislocation de l’entité nationale.

    L’Algérie tient compte des enjeux géostratégiques, elle en est même consciente de ce qui se trame derrière ce lâche assassinat des trois civils algériens par le Makhzen. La diplomatie algérienne sera à même de déjouer ce plan machiavélique et macabre, peaufiné dans des hautes sphères des puissances impérialo-sionistes.

    Hocine Neffah

    Algérie54, 07/11/2021

  • Maroc-Algérie. A quoi joue M6?

    Maroc-Algérie. A quoi joue M6? – L’assassinat de trois citoyens Algériens sur l’axe Nouakchott-Ouargla, alors qu’ils se dirigeaient à bord de leurs camions vers la Mauritanie, est un acte barbare signé lâchement, par le royaume de l’intrigue

    L’assassinat de trois citoyens Algériens sur l’axe Nouakchott-Ouargla, alors qu’ils se dirigeaient à bord de leurs camions vers la Mauritanie, est un acte barbare signé lâchement, par le royaume de l’intrigue. C’est un acte de provocation inédit depuis les batailles d’Amgala. Il confirme ce que la majorité des algériens soupçonnait, à savoir que le roi, sa cour et ses sponsors sont prêts à tous les dérapages possibles pour forcer notre pays à s’engager dans un conflit armée aux conséquences difficilement imaginables.

    Il semble bien que Mohamed VI, grand amateur de hashish ait, cette fois, forcé sur la dose. C’est en effet une agression caractérisée de ressortissants algériens qui étaient sur la frontière entre les territoires libérés du Sahara occidental et la Mauritanie. Il confine à un casus belli de la part d’un monarque perdu et sans doute encouragé par ses nouveaux amis intimes d’Israël qui lui chuchotent à l’oreille. On aura tout supposé de sa part contre l’Algérie qu’il ne porte pas dans son cœur mais jamais qu’il en arrive à tenter le diable comme il l’a fait mardi soir en faisant bombarder un convoi de camions de marchandises qui étaient paisiblement en route pour la Mauritanie. Mais c’était sans compter sur ces coups insidieux du makhzen qui a usé de drones pour tirer des missiles en direction de ces camions.

    Le bilan est lourd : trois civils algériens y ont péri et leurs camions carbonisés. « Notre ami » le roi à atteint sa cible. Il a fait tuer des algériens sans défense qui allaient tranquillement commercer en Mauritanie. La présidence de la République a eu raison de qualifier cet acte de « bombardement barbare » précisant que « plusieurs facteurs désignant les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme « ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat ».

    Dans son communiqué rendu public hier, la présidence a souligné utilement le contexte de cette attaque pour en saisir les motivations. D’abord en précisant qu’elle était le fait « des forces d’occupation marocaines du Sahara occidental » n’en déplaise au Makhzen qui se gargarise de la résolution du conseil de sécurité sur la cause sahraouie. L’Algérie rappelle à Mohamed VI que son pays reste un occupant du territoire sahraoui et au diable les résolutions de ses amis du conseil de sécurité !

    Ensuite, la présidence rappelle que ce coup de poignard dans le dos a été commis au moment où le peuple algérien célébrait dans la « joie et la sérénité le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale ». Mais les autorités algériennes ne vont pas rester les bras croisés face à cette grave dérive du roi. La présidence de la République à fait savoir en effet que ce triple assassinat ne restera impuni. Mais elles tiennent à élucider d’abord cet acte qualifié « d’ignoble » avant de lui opposer la riposte adéquate. A quoi joue donc le roi M6 ? Une chose est certaine, à trop jouer avec le feu, il risque de se brûler les doigts. Le communiqué de la présidence sonne comme un dernier avertissement.

    Par Imane B.

    Assassinat de trois Algériens sur l’axe Nouakchott-Ouargla : Alger accuse le Maroc

    La présidence de la République confirme officiellement l’assassinat, le 1er novembre dernier, de trois transporteurs algériens au moment où ils se dirigeaient vers Nouakchott, en Mauritanie. Dans un communiqué rendu public, hier, la Présidence affirme que les victimes ont trouvé la mort suite à un « bombardement barbare » de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla. L’Algérie accuse directement l’armée marocaine d’être à l’origine de cet acte, d’autant que « plusieurs facteurs désignant les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat ». « Le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célèbre dans la joie et la sérénité le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, trois (03) ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région », précise le communiqué.

    Selon la même source, « les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré ». « Plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur », indique la même source. Et d’ajouter : « Les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’Etat rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les Martyrs de la Libération nationale qui font de l’Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni », assure la Présidence de la République.

    Selon le site Menadéfense, qui a donné l’information avant-hier, ce drame s’est produit à un lieu situé entre Aïn Bentili et Bir Lahlou en territoire sahraouis libérés. Selon des sources citées par le site «les deux camionneurs à bord de leurs véhicules MAN, étaient à leur premier voyage et étaient accompagnés par un troisième algérien de Ouargla habitué du trajet ». « L’incident a eu lieu entre Aïn Bentili et Bir Lahlou en territoire libéré, par où passe la route entre l’Algérie et la Mauritanie. Les deux camions étaient à l’arrêt lorsqu’ils ont été touchés par des tirs d’artillerie provenant du mur de séparation marocain se trouvant à plus de 25 km des lieux.

    Pour nos interlocuteurs, les deux camions se trouvaient sur la route qui est fréquentée par le trafic routier et ne s’étaient pas écartés », ajoute le site. Jusqu’à hier, le Maroc n’avait pas réagi. En revanche, l’armée mauritanienne a démenti, mardi dernier, que « l’attaque contre des ressortissants algériens se soit produite dans le nord du pays ». « La Direction de la communication et des relations publiques de l’état-major général des armées dément toute attaque survenue à l’intérieur du territoire national », précise la défense mauritanienne dans son communiqué.

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 04/11/2021

  • La déclaration de guerre qui ne dit pas son nom

    La déclaration de guerre qui ne dit pas son nom – Quand ses relations se tendent avec le Maroc et qu’elle a envie de sévir contre lui, que fait l’Algérie ?

    Quand ses relations se tendent avec le Maroc, ce qui n’est pas rare, et qu’elle a envie de sévir contre lui, que fait l’Algérie ? Elle ferme ses frontières avec lui, ou bien elle rappelle son ambassadeur. Et si après cela, il persiste dans son hostilité, elle va plus loin encore, elle rompt ses relations diplomatiques avec lui ; et si malgré tout il ne change pas de comportement et que sa colère à elle est à son comble, elle ferme son espace aérien à ses avions. Le hasard du calendrier lui a permis de lui porter dernièrement un coup plus sévère encore : elle a décidé de ne pas renouveler le contrat Gaz Maghreb Europe arrivé à son terme, en vertu duquel elle approvisionnait ses partenaires européens en gaz naturel à travers son territoire, ce qui lui conférait des droits plutôt substantiels de prélèvement. Elle ne l’aurait probablement pas privé de cette manne en dépit de tout ce qu’elle lui reproche, si le contrat en question n’avait pas expiré de lui-même.

    Le Maroc, lui, quand il veut passer aux actes, que fait-il ? Il espionne à grande échelle, ou il tue, ou il fait les deux à la fois. A propos d’espionnage, notons au passage que la société israélienne NSO fabricant du logiciel Pegasus, vient d’être placée sur la liste noire américaine. Le même sort devrait être réservé aux Etats qui s’en sont servis, dont le Maroc, apparemment d’ailleurs celui qui en a fait le plus grand usage.

    Le Maroc, ne disposant pas de moyens de pression pouvant être mis en œuvre graduellement contre l’Algérie, est porté à l’irréparable d’entrée de jeu. L’assassinat, commis un 1er novembre qui plus est, de trois Algériens sur une route commerciale passant à l’intérieur du Sahara occidental, un territoire qui ne lui appartient pas, ne laisse d’autre choix à l’Algérie que d’y répondre, quand bien même il serait évident que ce soit justement le but recherché par lui.

    Cet acte, quel est-il? Un acte de haine pure, une agression caractérisée, une provocation évidente, une déclaration de guerre qui ne dit pas son nom ? Quel qu’il puisse être aux yeux de ses auteurs marocains, qui d’ailleurs ne cherchent même pas à le nier, pour nous, il signifie que le Maroc est passé à l’action armée contre nous. Il n’est pas possible de faire comme si cet acte inqualifiable ne s’était pas produit. D’ici à ce que la guerre éclate pour de vrai, quelle que soit en définitive sa portée, cela ne dépend plus du Maroc mais de l’Algérie.

    Un Etat ne fait pas carboniser à l’intérieur de leurs véhicules trois ressortissants confiants et désarmés d’un Etat voisin, sans qu’il se soit déjà placé dans le coup d’après. C’est la raison principale qui fait des trois assassinats une déclaration de guerre, particulièrement lâche par-dessus le marché, les tirs n’ayant pas été précédés de sommation. Si l’Algérie décide de ne pas répondre, elle n’en sera pas quitte pour autant. D’autres assassinats, d’autres agressions se produiront.

    Ce n’est pas que le régime marocain soit devenu fou, ou qu’il se soit convaincu qu’Israël l’aidera à remporter la victoire, ou même à se battre à sa place contre nous. C’est qu’il se sait condamné s’il n’obtient pas la reconnaissance internationale de son occupation du Sahara occidental. Il a lié son sort à la possession d’une terre qui n’est pas la sienne, qu’il occupe par la force, et qui peut toujours se libérer de lui. Si elle était sienne, qui la lui contesterait ?

    Entre se retirer du Sahara et entrer en guerre avec l’Algérie, il préfèrerait ceci à cela. Une guerre avec l’Algérie, c’est même de son point de vue, ce qu’il peut lui arriver de mieux dans la situation qui est la sienne, son but ayant toujours été de l’impliquer au premier chef dans le conflit l’opposant au Polisario. L’idée a été exprimée ici, il y a encore peu, que son intention était bien de nous attaquer, mais qu’il attendrait pour cela que la guerre éclate entre Israël et ses alliés d’une part, l’Iran et les siens de l’autre. Il l’a fait plus tôt que prévu, tout en restant convaincu sans doute d’un embrasement prochain du Golfe.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 06/11/2021