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  • The Economist : ça chauffe au Sahara Occidental!

    The Economist : ça chauffe au Sahara Occidental! – Une dispute dans le désert aggrave la vieille rivalité entre l’Algérie et le Maroc.

    Le thé est fortement caféiné, mais l’ambiance est morose. Au fur et à mesure que la nuit avance, le son de l’artillerie se fait entendre au loin. Une quinzaine de soldats sahraouis ont installé leur camp sous l’un des rares fourrés du désert du Sahara occidental. Les plus jeunes d’entre eux, qui n’ont pas l’air plus âgés que des adolescents, scrutent le ciel à la recherche de drones de surveillance. « La guerre est le seul moyen », dit l’un d’eux. Un peu avant minuit, un opérateur radio a reçu la nouvelle que des batteries marocaines ouvraient le feu. Puis vint l’écho tonitruant de la chute des missiles.

    Le conflit vieux de plusieurs décennies entre le Maroc et le Front Polisario, un mouvement nationaliste qui cherche à obtenir l’indépendance du Sahara occidental, se réchauffe à nouveau. Au cours de l’année dernière, le Maroc a enregistré auprès de l’ONU plus de 1 000 « incidents » au cours desquels le Polisario a tiré sur ses unités, bien que le Polisario affirme avoir organisé plus d’attaques que cela. Les combats ont surtout consisté en des duels d’artillerie le long de la plus longue ligne de front du monde, un mur de sable de 2 700 km (1 700 miles) construit par l’armée marocaine et semé de mines. Les commandants du Polisario affirment qu’une douzaine de leurs soldats et autant de civils ont été tués. Le Maroc nie officiellement que la guerre ait repris.

    Mais la guerre a des répercussions indéniables sur l’ensemble de la région, notamment en alimentant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, qui soutient le Polisario. Le conflit au Sahara occidental a contribué à la décision de l’Algérie de rompre ses liens diplomatiques avec le Maroc en août. Depuis, l’Algérie a cessé de fournir du gaz naturel au royaume par le biais du gazoduc Maghreb-Europe. Cela pourrait également nuire à l’Espagne, qui reçoit également du gaz par ce gazoduc et qui est en pleine crise énergétique. Pendant ce temps, l’administration Biden a été mise à mal par la décision de Donald Trump, en 2020, de rompre le consensus international et de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Des décennies après que le sort de ce territoire contesté aurait dû être décidé, il ne cesse de causer des ennuis.

    Des promesses non tenues

    Le Maroc et le Polisario ont commencé à se battre à peu près au moment où l’Espagne, la puissance coloniale, s’est retirée du Sahara occidental et où le Maroc a annexé le territoire en 1975. En 1991, les deux parties ont convenu d’un cessez-le-feu et d’un processus de paix non parrainé qui devait se conclure par un référendum sur l’indépendance du territoire. Mais le vote n’a jamais eu lieu, en grande partie à cause de l’obstructionnisme marocain. Le royaume veut utiliser une vague offre d’autonomie comme base de nouvelles négociations. Le Polisario rejette cette suggestion et affirme que le cessez-le-feu est terminé. En l’état actuel des choses, le Maroc contrôle près de 80 % du Sahara occidental. Le Polisario dirige la partie restante (voir la carte).

    La querelle entre le Maroc et l’Algérie remonte encore plus loin. Ils se sont livrés une brève guerre au sujet de leur frontière après l’indépendance de l’Algérie vis-à-vis de la France en 1962. Le soutien de l’Algérie aux mouvements révolutionnaires du monde entier a toujours mis la monarchie marocaine mal à l’aise. Mais les autorités algériennes affirment que le Maroc fomente des troubles dans leur pays en soutenant des groupes armés, tels que les islamistes pendant la guerre civile algérienne. Cela a incité l’Algérie à fermer la frontière en 1994 (elle reste fermée). Cette année, il a été rapporté que le Maroc avait ciblé les téléphones des officiels algériens avec des logiciels espions. L’Algérie a également déclaré que le royaume soutenait des groupes prétendument impliqués dans des incendies dans le nord de l’Algérie, et l’a rendu responsable d’un attentat à la bombe qui a tué trois camionneurs algériens le 3 novembre.

    Les actions du Polisario se font avec la bénédiction de l’Algérie, qui accueille les dirigeants du groupe et de nombreux réfugiés sahraouis plus modestes. « Nous sommes face à une situation de guerre », déclare un diplomate algérien. Le pays a l’habitude de soutenir les mouvements de guérilla. L’Algérie a accueilli Che Guevara, formé un jeune Nelson Mandela et invité Yasser Arafat à s’adresser à l’ONU en 1974, braquant ainsi les projecteurs sur la cause palestinienne. L’année dernière, l’Algérie a critiqué le Maroc pour avoir établi des liens diplomatiques avec Israël dans le cadre de l’accord qui a vu les États-Unis reconnaître le contrôle marocain du Sahara occidental.

    Les motivations de l’Algérie sont également stratégiques, cependant. Si le Polisario contrôlait le Sahara occidental, l’Algérie aurait accès à l’Atlantique et à des routes plus faciles vers l’Afrique de l’Ouest, tandis que le Maroc serait confiné dans le coin nord-ouest du continent. Au lieu de cela, elle a regardé le Maroc exploiter le territoire. La partie du Sahara Occidental appartenant au royaume est riche en phosphates, en pétrole et en droits de pêche. Il a cherché à cimenter son emprise sur le territoire, en offrant aux Marocains qui s’y installent de généreuses subventions. Cette politique peut également contribuer à faire pencher le vote si le Maroc est un jour contraint d’organiser un référendum sur l’indépendance du Sahara occidental.

    Le royaume a dépensé des milliards de dollars pour remettre en état le Sahara occidental. De nombreux bâtiments de Laayoune, la capitale, semblent avoir été construits assez récemment, notamment les consulats ouverts par un nombre croissant de pays africains. La ville de Dakhla, sur la côte, était un hameau de pêcheurs il y a quarante ans. Aujourd’hui, c’est une station balnéaire en plein essor, remplie de kite-surfeurs. Un grand port, destiné à approvisionner l’Afrique de l’Ouest, est en cours de construction. Des camions empruntent la route côtière qui relie le Sahara occidental – et donc le Maroc – à l’ensemble de la région. Le déploiement par le royaume de troupes dans une zone tampon non patrouillée pour libérer la route des manifestants l’année dernière a contribué à déclencher les combats actuels.

    Le Maroc a longtemps été un centre de production à faible coût pour les entreprises européennes. Dernièrement, il a essayé de cultiver des alliés et des liens commerciaux en Afrique sub-saharienne. Après avoir boycotté l’Union africaine pendant 32 ans en raison de l’inclusion du Sahara occidental, le Maroc est revenu en 2017. Le roi Mohammed VI a ouvert des dizaines de nouvelles ambassades et consulats sur le continent ; la plupart des investissements étrangers du Maroc sont destinés à l’Afrique subsaharienne. Cela a porté ses fruits : moins de la moitié des membres de l’UA reconnaissent désormais le Sahara occidental. En général, l’influence du Maroc en Afrique s’accroît, alors que celle de l’Algérie diminue. Lorsque deux camionneurs marocains ont été tués en traversant le Sahara au début de l’année, les djihadistes ont été accusés. Mais les diplomates occidentaux soupçonnent l’Algérie, qui tente de contrecarrer la poussée du Maroc vers le sud, d’avoir joué un rôle.

    La situation au Sahara occidental complique les relations étrangères du Maroc ailleurs. En septembre, le tribunal général de l’Union européenne a annulé les accords de pêche et d’agriculture entre l’UE et le Maroc parce qu’ils incluaient le territoire. (Un appel est en cours.) Plus tôt cette année, le royaume a permis à des milliers de candidats à l’immigration de descendre sur Ceuta, une enclave espagnole, parce que l’Espagne avait admis Brahim Ghali, le leader du Polisario, pour un traitement contre le covid-19. Le Maroc s’est également brouillé avec l’Allemagne en raison de son « attitude négative » vis-à-vis du Sahara occidental.

    En octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé la Minurso, la mission de maintien de la paix de l’ONU au Sahara occidental, et a appelé à la reprise des pourparlers. Un nouvel envoyé de l’ONU, Staffan de Mistura, a été nommé pour le territoire. Mais la position de l’Amérique brouille les cartes. La résolution qui prolonge la minurso appelle à « l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental », une phrase ajoutée par l’Amérique, apparemment à la demande de la Russie. Cela semble être en conflit avec la position officielle de l’Amérique qui reconnaît le contrôle marocain. Le président Joe Biden n’a pas encore dit s’il maintiendrait cette position, qui, selon les critiques, crée un dangereux précédent.

    Canaliser leur colère

    Les dirigeants du Polisario, basés dans des camps de réfugiés près de la ville algérienne de Tindouf, affirment que les manœuvres du Maroc ne leur ont laissé d’autre choix que de rompre le cessez-le-feu. Mais ils étaient également sous pression dans leur pays. Les 173 000 réfugiés sahraouis en Algérie sont de plus en plus inquiets. Ils disent qu’il n’a pas plu à Tindouf depuis des années et que leurs troupeaux ont été frappés par la maladie. L’aide internationale a diminué. Pourtant, l’Algérie semble vouloir maintenir les Sahraouis dans les camps afin qu’ils n’abandonnent pas la lutte. Le Polisario craint que la frustration ne déborde et ne conduise à la radicalisation. « La situation est comme un volcan qui pourrait entrer en éruption », déclare un journaliste sahraoui.

    Les combats ont permis aux dirigeants de gagner du temps. Mais les jeunes Sahraouis veulent maintenant une escalade. « Ils n’ont pas encore l’impression d’être dans une vraie guerre », dit Bachir Mustapha, un conseiller de M. Ghali. Malainin Lakhal, un diplomate sahraoui, est d’accord. Les jeunes Sahraouis « veulent des attaques », dit-il. « Ils veulent des prisonniers. Ils veulent voir de grandes opérations comme dans les années 1970 et 1980. » Beaucoup d’entre eux se sont inscrits à un entraînement militaire. Les Sahraouis vivant à l’étranger ont fait des voyages épuisants de dix jours à travers le désert mauritanien pour rejoindre les forces sahraouies et contourner les restrictions de voyage liées aux covidés imposées par l’Algérie.

    La guerre a mis du vent dans les voiles du Polisario pour la première fois depuis des années. La suite n’est cependant pas claire. M. Mustapha promet une « deuxième phase » de combat. « Tous les dirigeants sont pour cela », dit-il. Mais la capacité militaire du Polisario a diminué pendant le cessez-le-feu et est loin d’être comparable à celle du Maroc. Il est normal de voir des officiers sahraouis septuagénaires commander des soldats d’une vingtaine d’années. Le soutien de l’Algérie serait essentiel si les choses devaient réellement démarrer. Le Polisario espère que l’Algérie verra dans la guerre une occasion de revitaliser la politique étrangère du pays, qui est à la dérive.

    Certains membres du Polisario veulent poursuivre d’autres tactiques, comme attaquer plus profondément dans le territoire occupé par le Maroc. C’est « bien plus qu’une possibilité », affirme Mohamed Wali Akeik, qui a récemment été nommé chef d’état-major de l’armée sahraouie. « Les entreprises et les consulats, les compagnies aériennes et d’autres secteurs » sont tous des cibles potentielles, dit-il. Une grande partie de tout cela n’est peut-être que de l’esbroufe. Le Polisario aime affirmer que ses barrages d’artillerie et ses raids sapent le moral des Marocains. Il espère que toute escalade mettra le Maroc suffisamment mal à l’aise pour qu’il fasse des concessions.

    Les troupes marocaines, cependant, se retranchent le long de la ligne de front. Ses drones de surveillance patrouillent dans le ciel du Sahara occidental ; en septembre, il a reçu un premier lot de drones de combat turcs. Les dépenses militaires du Maroc ont augmenté de 29 % l’année dernière. L’Algérie craint qu’il ne travaille avec Israël pour imposer sa volonté dans la région. Les responsables marocains expriment leur soutien aux séparatistes berbères d’Algérie et suggèrent que les généraux au pouvoir retournent dans leurs casernes. L’Algérie, pour sa part, a déplacé des troupes à la frontière. Les diplomates affirment qu’elle travaille avec le groupe Wagner, une société de sécurité russe controversée.

    Il y a peu de chances que le Polisario réalise son rêve d’indépendance pour le Sahara occidental. Certains observateurs pensent que c’est pour le mieux. Sans le soutien du Maroc, un État sahraoui indépendant pourrait avoir des difficultés. Il aurait l’aide de l’Algérie, qui est plus riche que le Maroc grâce à d’abondants hydrocarbures. Mais l’Algérie elle-même est dans la tourmente. Les efforts visant à sevrer l’économie du pétrole et du gaz ont échoué. De grandes manifestations en 2019 ont conduit à la démission du président. Le public, cependant, voit le nouveau président comme une marionnette de l’armée. L’État est préoccupé par la répression des groupes associés au mouvement pro-démocratique Hirak.

    Nae à l’autonomie

    Le Maroc est mieux préparé pour l’avenir. Il abrite les plus grands constructeurs de voitures et d’avions d’Afrique et ses trains les plus rapides. Plus de 60% des Marocains ont reçu deux injections du vaccin covid-19, contre 10% des Algériens. Plus d’un tiers de l’énergie du pays provient d’énergies renouvelables. Pourtant, les Sahraouis du côté marocain ont de quoi être mécontents. Ceux qui parlent d’indépendance disent qu’on leur refuse un emploi. Les militants sont traqués par la police. Quant à l’offre d’autonomie du Maroc, les Sahraouis pointent du doigt la monarchie répressive. Ce ne serait pas comme l’Écosse en Grande-Bretagne, disent-ils.

    Bien sûr, les choses sont pires de l’autre côté du mur de sable, où de nombreux Sahraouis ont passé toute leur vie dans des camps poussiéreux. Certains ont participé au Hirak – et ont des idées sur le leadership du Polisario. M. Ghali a 72 ans. Pourtant, les dirigeants grisonnants du Polisario semblent peu enclins à passer le relais à une nouvelle génération. Pour l’instant, en tout cas, l’accent est mis sur la guerre. Personne ne fait confiance à l’ONU pour trouver une paix juste. Dans le camp de réfugiés de Boujdour, une jeune femme sahraouie affirme qu’il est hors de question de renouveler l’ancien cessez-le-feu : « Nous ne le permettrions pas. » L’humeur est la même sur la ligne de front, où un combattant appelé Omar se tient armé et prêt. « S’il y a des négociations à l’avenir, ce sera sous le bruit des armes », dit-il.

    The Economist, 05/11/2021

  • Au Maroc, un silence assourdissant

    Au Maroc, un silence assourdissant – Le Maroc dit s’accrocher au bon voisinage en réaction au conflit avec l’Algérie

    Rabat, 4 nov. (EFE).- Le porte-parole du gouvernement marocain, Mustafa Baytas, a déclaré aujourd’hui que son pays s’accroche au « respect des principes de bon voisinage » avec tous ses voisins, interrogé sur la tension actuelle avec l’Algérie qui accuse son pays. de la mort de trois civils algériens dans une attaque au Sahara.

    « En ce qui concerne le voisinage, le Maroc a un respect très scrupuleux des principes de bon voisinage avec tous », s’est limité à déclarer Baytas lors de la conférence de presse après la semaine du Conseil du Gouvernement après avoir été interrogé par la plupart des journalistes sur les tensions actuelles avec le pays voisin.

    Le ministre marocain a en revanche insisté sur le fait que tout commentaire ou réaction sur des questions liées à la diplomatie marocaine et aux relations internationales est de la responsabilité du ministre des Affaires étrangères de les faire lorsqu’ils surviennent.

    La tension entre le Maroc et l’Algérie est montée d’un nouveau cran après que la présidence algérienne a confirmé – dans un communiqué hier – les rumeurs circulant depuis mardi et dénoncé qu’un « avion de chasse sans pilote » (drone) marocain a tué trois civils algériens qui voyageaient dans deux camions le long de routes désertiques qui traversent l’ancienne colonie du Sahara occidental. EFE

    Swissinfo, 04 novembre 2021

  • Nouvelle agression du Maroc: Terrorisme d’Etat

    Nouvelle agression du Maroc: Terrorisme d’Etat – « C’est parce que l’Algérie a coupé le gaz que le Maroc s’en prend aujourd’hui aux faibles et aux civiles désarmés »

    Nouvelle agression du makhzen : L’acte abject est signé

    Le Maroc cherche-t-il à entraîner la région dans un nouveau conflit armé ? Des va-t-en guerre au Maroc ou ailleurs veulent-ils entraîner l’Algérie dans un conflit régional aux conséquences imprévisibles pour la région ? La question se pose et s’impose, après le lâche assassinat de trois ressortissants algériens, lors d’un «bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région». Un crime signé, puisque, selon le communiqué de la présidence de la République, plusieurs facteurs désignent «les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat». Le jour choisi — il serait naïf de croire que c’est un simple hasard du calendrier, pour perpétrer ce crime odieux — relève assurément de la provocation à laquelle ne cesse de s’adonner le Maroc, et ce depuis des années. C’est, en effet, le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célébrait, dans la joie, la sérénité et le recueillement, le 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération nationale, que les assassins sont passés à l’acte. Et si le Maroc est désigné une nouvelle fois comme le coupable, c’est aussi parce que les conclusions de l’enquête menée par les autorités algériennes conduisent vers le makhzen. En effet, l’Algérie, comme à son habitude, ne s’est pas précipitée à condamner le Maroc, avant d’avoir la certitude de l’identité des criminels. Le communiqué de la présidence a rappelé que dès qu’elles ont eu connaissance de la survenance de cet acte ignoble, les autorités algériennes ont pris les dispositions nécessaires pour «enquêter, en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré». Aussi, c’est sur la base de cette enquête qu’il est permis de dire que ce lâche assassinat est une «nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur». Dès lors, il faut se demander à quel jeu malsain et dangereux le Maroc est-il en train de jouer ? Est-il en train de pousser l’Algérie à franchir ce pas qu’elle se refuse de faire, en dépit de la répétition d’actes agressifs et hostiles à son égard ? Car la mort de ces trois Algériens dans le bombardement de leurs camions est la énième provocation d’une longue liste qui compte, déjà, le soutien à des organisations classées terroristes et qui agissent contre l’Algérie, l’espionnage de personnalités nationales et de militaires algériens via le programme Pegasus, des dérives particulièrement dangereuses et irresponsables, comme celle invoquant un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle». Ce sont-là les plus récentes marques d’hostilité. Car, faut-il le rappeler, «il est historiquement et objectivement établi que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays, et ce depuis l’indépendance de l’Algérie». et c’est ce que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, n’a pas manqué de faire dans la déclaration dans laquelle il a annoncé, en août dernier, la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Il reviendra à la charge en déclarant à un média étranger que «Rabat est allé très loin dans son attaque contre l’Algérie». Mais il est clair, après cette nouvelle agression contre de simples civils algériens, que le Maroc ne s’est fixé aucune limite et que surtout il n’entend pas revenir à la raison, en dépit des nombreux avertissements qui lui ont été adressés. Le communiqué de la présidence a indiqué que «les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’État rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les Martyrs de la Libération nationale qui font de l’Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni». Reste à se demander si le Maroc est prêt à assumer les conséquences de ses actes hostiles et incessants ?

    Nadia Kerraz

    Trois ressortissants algériens lâchement assassinés sur l’axe Nouakchott-Ouargla : Terrorisme d’etat

    -Le camion a été bombardé alors que ses occupants faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région.
    -Plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat.
    -Dr Idriss Attia, enseignant universitaire et politologue, à El Moudjahid : «Le Maroc veut provoquer une guerre régionale.»

    Trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un «bombardement barbare» de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, a indiqué mercredi un communiqué de la présidence de la République, faisant état de plusieurs facteurs désignant les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme «ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».

    «Le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célèbre, dans la joie et la sérénité, le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, trois (03) ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région», précise la même source.
    «Les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré», note le communiqué, ajoutant que «plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur».

    «Les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’État rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les Martyrs de la Libération nationale qui font de l’Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni», affirme la même source.

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    Brahim Zitouni, politologue : «Une volonté d’entrainer la région dans une spirale de violence»

    Invité, mercredi, du JT de Canal Algérie, le politologue Brahim Zitouni, établi au Canada, estime que le procédé utilisé lors de l’attaque marocaine dénote la faillite du Makhzen et de son allié sioniste. « C’est parce que l’Algérie a coupé le gaz que le Maroc s’en prend aujourd’hui aux faibles et aux civiles désarmés », déclare-t-il. L’agression marocaine vise, d’après le spécialiste, à saper les échanges commerciaux avec le voisin mauritanien, dont la partie nord devient, par ricochet, un terrain propice pour les opérations de déstabilisation. L’universitaire s’interroge si, derrière cet évènement, ne se cache pas une volonté délibérée d’entrainer la région dans une « spirale » interminable de guerre et de violence

    El Moudjahid, 04/11/2021

  • Attaque du Maroc : La réaction de l’Algérie est légitime

    Attaque du Maroc : La réaction de l’Algérie est légitime – « La gravité de la situation donne à la réaction de l’Algérie toute sa légitimité », selon Abdelaziz Rahabi

    L’ancien ministre et diplomate, Abdelaziz Rahabi, réagissant à l’assassinat par le Maroc de trois citoyens algériens, estime que «la gravité de la situation donne à la réaction de l’Algérie toute sa légitimité», tout comme elle justifie les mesures adaptées qu’elle sera amenée à prendre.

    Cette agression «est une provocation qui relève d’une volonté délibérée de passer de la stratégie de la tension diplomatique permanente, qui a montré ses limites, à celle du choix de l’option (de) la pleine militarisation de la question du Sahara occidental», a-t-il écrit dans un post sur sa page Facebook.

    L’ancien ministre de la Communication a ajouté, dans ce même post, que «le Maroc fait le choix de l’escalade au moment où la communauté internationale appelle à l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et porte ainsi l’entière responsabilité de son acte et de ses conséquences sur la paix et la stabilité de la région».

    «Le Sahara occidental est un territoire non autonome qui relève de la décolonisation, au titre de la Charte des Nations unies et toutes ses déclarations et résolutions pertinentes depuis 1963. Il est reconnu comme tel par la communauté internationale et le Conseil de sécurité vient de le rappeler tout récemment», a-t-il ajouté en référence à la résolution 2602 adoptée vendredi dernier.A

    ce titre, soutient-il, il ne peut servir de base arrière à la puissance occupante pour lancer une attaque militaire de quelque nature que ce soit dans ce territoire sous contrôle de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental)».

    Le Maroc joue avec le feu: « Le crime ne restera pas impuni ».

    Le Maroc est allé trop loin dans ses provocations répétées à l’endroit de l’Algérie. En ce premier novembre, alors que les Algériens célébraient le 67ème anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération, trois (3) ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un «bombardement barbare» de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla.

    Selon les proches des victimes, dont les témoignages sont rapportés par des médias, «les deux camionneurs à bord de leurs véhicules MAN, en étaient à leur premier voyage et étaient accompagnés par un troisième algérien de Ouargla habitué du trajet ».

    L’incident a eu lieu entre Aïn Bentili et Bir Lahlou en territoire libéré, par où passe la route entre l’Algérie et la Mauritanie.
    Les deux camions étaient à l’arrêt lorsqu’ils ont été touchés par des tirs d’artillerie provenant du mur de séparation marocain se trouvant à plus de 25 km des lieux.

    Confirmant l’information ce mercredi, la présidence de la République a fait savoir dans un communiqué rendu public, que plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme «ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».

    «Les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré», note le communiqué, ajoutant que «plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur».

    «Les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’Etat rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les Martyrs de la guerre de Libération nationale qui font de l’Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni», affirme la même source.

    Algérie Breve News, 04/11/2021

  • Assassinat des 3 Algériens par le Maroc : Condamnation unanime

    Assassinat des 3 Algériens par le Maroc : Condamnation unanime – Le Conseil constitutionnel, le Conseil de la Nation, l’APN, des partis et des associations condamnent avec force

    Le Conseil constitutionnel « condamne dans les termes les plus énergiques le lâche assassinat » de trois ressortissants algériens dans le bombardement de leurs camions par les forces marocaines, indique ce jeudi un communiqué de cette institution.

    « Le Conseil constitutionnel condamne dans les termes les plus énergiques le lâche assassinat dont ont été victimes trois paisibles et innocents ressortissants algériens (le) 1er novembre, au moment où le peuple algérien célébrait dans la joie et la sérénité le 67ème anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre », souligne le communiqué rendu public par le président du Conseil, Kamel Feniche, à partir de Dar Es Salaam, où il participe au 5ème Dialogue judiciaire organisé par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. « En ces difficiles circonstances et à l’instar de l’ensemble des institutions algériennes et de toute la nation, les membres du Conseil constitutionnel s’associent à la douleur des familles éplorées et leur présentent leurs sincères condoléances tout comme ils s’inclinent, avec déférence, à la mémoire des victimes de ce bombardement alors qu’ils s’adonnaient à leurs activités commerciales sur la ligne Ouargla-Nouakchott », ajoute le communiqué. Le président du Conseil constitutionnel a mis en exergue que plusieurs délégations participant au 5ème Dialogue judiciaire organisé par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, « ont condamné cet acte criminel ».

    Le Conseil de la Nation, présidé par M. Salah Goudjil, a également condamné énergiquement l’agression « traitre et coupable » perpétrée par le makhzen occupant marocain, dont ont été victimes trois (03) ressortissants algériens de manière « lâche et odieuse ». Cette agression lâche et odieuse a été menée « avec des armes de pointe fournis à ces traitres par leurs nouveaux alliés qui, ont déjà lancé des menaces à l’encontre de l’Algérie à partir du territoire marocain durant leurs nombreuses visites dans ce pays…Ces traîtres ont choisi la date symbolique du 1er Novembre pour commettre leurs crimes terroristes haineux et abominables », a souligné un communiqué du Conseil. « Le Bureau du Conseil de la nation tout en s’inclinant à la mémoire des Chouhada de ce bombardement barbare, exprime sa pleine adhésion à tout processus qu’initiera le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, Chef Suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, pour défendre notre chère patrie et châtier l’Etat du terrorisme odieux qui n’a pas hésité à assassiner des innocents afin d’assouvir ses basses ambitions expansionnistes et dominatrices », ajoute le communiqué. Les Algériennes et les Algériens qui sont imprégnés des valeurs de sacrifice et de rédemption et qui œuvrent et militent pour jeter les jalons et les fondements de la nouvelle Algérie sous la houlette du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune… ne feront pas l’impasse sur cet acte odieux, et ils sauront quand et comment répondre à ces lâches agresseurs en prenant exemple sur leurs ancêtres les glorieux Chouhada pour tout ce qui a trait à l’intégrité de leurs concitoyens et la sécurité des frontières de leur cher pays…A bon entendeur ».

    Le bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) a condamné aussi avec force, mercredi dans un communiqué, l’assassinat, lundi, par les forces marocaines de trois Algériens dans un bombardement barbare qui avait pour but de gâcher au peuple algérien la joie de la célébration du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale.

    « Suite à ce crime odieux, le bureau de l’assemblée affirme son soutien à toutes les décisions qui seront prises par les hautes autorités du pays face à ce crime odieux pour dissuader ses auteurs », lit-on dans le communiqué. « Le bureau souligne que les exécutants de cet acte ne resteront pas impunis et que le sang de ces trois martyrs ne coulera pas en vain, tant que l’Etat algérien défendra les vies de ses citoyens », selon la même source.
    Des partis politiques et des associations nationales ont également condamné énergiquement l’agression criminelle éhontée perpétrée par le Makhzen marocain à l’encontre des trois ressortissants algériens.

    Le parti du Front de libération nationale (FLN) a affirmé dans un communiqué « condamner vivement l’assassinat lâche dont ont été victimes trois algériens, par les forces armées marocaines », estimant que l’Algérie « est ciblée, de manière directe, à travers cette agression terroriste à laquelle se livre le régime de makhzen sioniste haineux de l’Algérie, Etat et peuple ».

    Le parti a affirmé que « cet acte criminel et les pratiques dangereuses et exécrables auxquels se livre le régime du Maroc allié de l’entité sioniste, confirment que ce régime s’est bel et bien lancé dans son inimité à l’égard de notre pays, à travers le soutien aux divisions et le financement des groupes séparatistes et terroristes en Algérie et enfin l’agression éhontée contre des citoyens algériens sans défense ».

    Le FLN a également salué le communiqué de la présidence de la République, indiquant que « toute impunité est de nature à constituer un précédant aux graves conséquences sur le fonctionnement des relations entre Etats conformément au droit international ».

    Le FLN a appelé, à ce propos, à « faire la lumière sur ce crime odieux et son caractère grave sur la sécurité et la stabilité dans la région ». Cette attaque perpétrée contre les citoyens algériens « nécessite une large action nationale à travers le renforcement du front interne et de la cohésion nationale et le soutien des institutions de l’Etat en ces circonstances difficiles par lesquelles passe notre pays », a-t-il conclu.

    De son côté, Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El-Bina, a qualifié ce crime d’acte « désespéré » et « misérable » du régime marocain, le tenant « entièrement responsable de ses conséquences et de ses répercussions désastreuses ».

    « Cet acte odieux perpétré à l’encontre des civils algériens innocents est une dangereuse transgression par le régime du Makhzen de tous les us et coutumes, les valeurs et les principes des relations de bon voisinage et de fraternité entre les deux peuples. Ce faisant, le Maroc a mis fin à toute réserve de l’Algérie, jusqu’à ce jour, face aux menaces marocaines », a-t-il dit. Ces crimes odieux « renforceront inévitablement la détermination du peuple algérien de soutenir les droits du peuple sahraoui frère », a-t-il soutenu. Soulignant que ce crime « s’ajoute à la série d’agressions qui nous viennent quotidiennement du régime du Makhzen qui cherche à plonger la région dans l’inconnu », M. Bengrina a appelé ce régime à être bien conscient que l’Etat algérien « est un pays uni, peuple et institutions, et à ne pas tester notre patience ».

    Le Front El Moustakbal a dénoncé, direction et militants, cette agression criminelle. Ces attitudes hostiles qui illustrent la gravité et le fond de la pensée de ce régime à l’encontre de l’Algérie et du peuple, sont animées par la Fitna et la volonté de déclencher une guerre dans la région pour atteindre des finalités étroites au détriment de la dignité des peuples, et créer des conflits pour ouvrir la voix à la violation des valeurs et idéaux qui caractérisent les relations de fraternité entre les deux peuples », note un communiqué du parti.

    Un tel comportement est à même d’attiser le feu de la Fitna dans la région, déplore le Front, affichant, face à cette situation dangereuse, « sa position constante aux côtés des institutions de la République pour la prise de décisions idoines et la riposte ferme à ces agissements lâches ». Il faudra, pourtant, faire preuve de clairvoyance et d’intelligence dans le traitement de cette conspiration systématique et réfléchie, note le parti qui se dit « tout à fait confiant en les institutions de la République et demeurera en faveur des moyens de réalisation de la paix et de la sécurité dans la région ».

    Par la même occasion, le parti El Moustakbal a prié Allah d’accueillir les martyrs dans Son vaste paradis et d’accorder à leurs proches courage et réconfort.

    Le parti Tajamoua Amel Al Djazair (TAJ), a fait part de son indignation quant à cet acte barbare, « un des crimes commis par le régime du makhzen ». Le TAJ a affiché, par la même, son soutien indéfectible à toutes les mesures que prendra l’Etat algérien en riposte à cet acte criminel ». De son côté, l’Observatoire de veille pour les droits de l’homme et les causes justes a exprimé « son regret » quant à l’assassinat des trois ressortissant algériens, affirmant qu’il condamne ce crime odieux commis à l’encontre des civils innocents, enfants de ce cher pays ». C’est une violation flagrante des droits de l’homme, notamment le droit à la vie, et des traitées internationales commises par un pays voisin, a poursuivi l’observatoire.

    « Encore une fois, le régime du makhzen verse dans la provocation et discrédite sa prétendue initiative « main tendue », a martelé l’observatoire, saluant « les sacrifices consentis par les enfants du pays pour que l’Algérie demeure tenace face aux ennemis ».

    Le Califat général de la Tariqa (confrérie) Tidjania à Ain-Madhi (wilaya de Laghouat) a exprimé, pour sa part, sa profonde affliction et douleur devant le lâche assassinat des trois ressortissants algériens.
    Dans un communiqué dont l’APS détient une copie, le Califat général de la Tariqa Tidjania indique avoir « appris avec une grande douleur et tristesse l’information du lâche assassinat de trois ressortissants algériens, dont deux adeptes de la Tariqa Tidjania et porteurs de son message de paix et de fraternité.
    Une agression qui a eu lieu sur une route sûre qu’avaient toujours empruntée en toute sécurité leurs ancêtres pour diffuser l’Islam et qui est exploitée aujourd’hui pour faire parvenir des ravitaillements en terres mauritaniennes après l’ouverture d’un poste frontalier d’échanges commerciaux, est-il souligné.

    « Leur sang a coulé à une date chargée d’une grande symbolique historique, celle de la glorieuse Révolution, et nous les compterons parmi les Chouhada et les justes », poursuit le communiqué.
    « La confiance des algériens est grande en leur Etat et leur armée pour faire éclater et triompher la vérité, avec l’aide de Dieu, et nous adressons nos condoléances les plus attristées à leurs familles et proches, tout comme nous recevons humblement toutes celles qui nous parviennent », a conclu le Califat général de la Tariqa Tidjania dans son communiqué.

    Horizons, 04/11/2021

  • Algérie: Tebboune accuse et promet de punir le Maroc

    Algérie: Tebboune accuse et promet de punir le Maroc – Après la mort de trois routiers algériens dans un bombardement attribué au Maroc : Tebboune accuse et promet une riposte

    Deux jours après la mort de trois routiers algériens assurant la liaison entre la Mauritanie et l’Algérie, la présidence de la République a réagi par un communiqué affirmant qu’il s’est agi d’un «lâche assassinat» perpétré par une «arme sophistiquée» utilisée par des forces militaires marocaines. El Mouradia accuse les «forces d’occupation marocaines» au Sahara occidental et affirme que l’acte «ne restera pas impuni». Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août dernier en réaction à ses «actes hostiles» à l’Algérie. Les relations entre les deux parties ne cessent de se dégrader.

    PAR NAZIM BRAHIMI
    Entre l’Algérie et le Maroc, c’est l’escalade. Une ligne vient d’être franchie avec l’assassinat de trois ressortissants algériens sur la liaison Nouakchott-Ouargla, un crime qui porte la signature des forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental, a accusé hier la Présidence de la République dans un communiqué.
    Cette évolution douloureuse et violente intervient plus de deux mois après la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat.

    Les rapports «belliqueux» entre les deux pays gagnent ainsi en intensité qui risquent d’élargir, pour les prochains mois, le champ de la crise. Surtout que le palais d’El Mouradia promet une riposte. L’assassinat «ne sera pas impuni», annonce la présidence de la République, qui pointe la responsabilité du Maroc.
    La confirmation par Alger de ce «crime» intervient, faut-il le souligner, deux jours après les faits survenus le 1er novembre 2021 et qui ont fait couler, depuis, beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux et susciter des réactions contrastées, alors que l’armée mauritanienne a démenti dans un communiqué qu’une telle attaque se soit produite en territoire mauritanien.

    Après donc deux jours de supputations quant aux auteurs de cet acte criminel, Alger a affirmé, hier mercredi 3 novembre, que «trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla», soulignant que «plusieurs facteurs désignant les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».

    «Le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célèbre dans la joie et la sérénité le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région», s’est indignée la Présidence de la République.

    Et de relever que «les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré» pour conclure que «plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur».

    Après avoir retracé les faits et salué la mémoire des victimes, la présidence n’a pas hésité à promettre des représailles.
    «Les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’Etat rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les martyrs de la Libération nationale qui font de l’Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni», affirme la même source.
    La semaine passée, Alger, par la voix de son chef de la diplomatie, est restée dans la logique de la divergence diplomatique en estimant que le Maroc est allé loin dans son complot pour déstabiliser le front interne de l’Algérie, en recourant à des groupes classés «terroristes» par l’Algérie et en se faisant assister par Israël.

    «Leur assassinat ne restera pas impuni»

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a déclaré à un média russe que «Rabat est allé très loin dans son attaque contre l’Algérie, en recourant à des individus et des groupes classés terroristes par l’Algérie». Il a également reproché au Maroc d’avoir employé des méthodes «de guerre dite de quatrième génération pour déstabiliser le front interne de l’Algérie, recourant même à l’assistance et l’aide d’Israël». Ramtane Lamamra a indiqué, par la même occasion, que l’Algérie «ne critique aucun pays lorsqu’il exerce sa souveraineté. Or, face à cet acte dirigé contre la sécurité et la stabilité de l’Algérie, nous avions appelé l’attention de tous sur la dangerosité et le caractère inadmissible de l’action entreprise par Rabat». Et de souligner que «lorsqu’on explique au Maroc par la voix de ministres, aux invités, notamment israéliens, que l’Algérie est source d’inquiétude dans la région et qu’elle s’est alliée à un autre pays (…), l’Algérie s’est trouvée dans l’obligation de riposter vigoureusement».

    Sur sa lancée, M. Lamamra a mis en avant les «mensonges» des responsables marocains, estime qu’au moment où «l’Algérie a été de tout temps un facteur de stabilité et de paix dans la région, comme tout le monde le sait, la partie marocaine fait ressortir délibérément des déclarations fallacieuses sur la politique de l’Algérie et ses actions dans la région».

    Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé, par ailleurs, que le Maroc est «responsable» de l’instabilité dans la région, désormais ouverte sur l’inconnu, du fait de son occupation du Sahara occidental, son «refus» du plan de paix des Nations unies, et ses «entraves» à la solution au conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario.

    «Toutes les démarches entreprises jusqu’à présent par le gouvernement marocain visent à imposer un fait accompli incompatible avec le droit international et ne remplissant pas les conditions minimales d’une coexistence pacifique entre les pays de la région, entendre par là, le peuple sahraoui frère qui a des droits inaliénables», a ajouté M. Lamamra. Dimanche 31 octobre, le chef de l’Etat a signé l’acte officiel mettant fin à l’accord liant Sonatrach à l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) sur le passage par le Maroc du gazoduc Maghreb-Europe (GME) destiné à l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien.

    La non-reconduction de cet accord marque la fermeture de cette méga canalisation servant à l’alimentation d’une partie importante du réseau électrique marocain, une décision prise «au regard des pratiques à caractère hostile du Royaume marocain à l’égard de l’Algérie, des pratiques qui portent atteinte à l’unité nationale».

    Jil Jadid condamne
    La formation politique de Jil Jadid a réagi, hier, à l’assassinat de trois Algériens sur la ligne Nouakchott-Ouargla, considérant qu’il s’agit d’un «acte d’une extrême gravité».

    Jil Jadid «condamne l’assassinat des trois compatriotes, qui convoyaient des marchandises pour la Mauritanie», a indiqué le parti dans un communiqué rendu public et signé de son président Soufiane Djilali. «Cette attaque qui s’assimile à un acte de guerre est d’une extrême gravité, manifestant une agressivité irréfléchie de la part d’un voisin entraîné par sa volonté expansionniste», a ajouté le parti. «Au lieu de s’investir dans le développement de son pays et pour la coopération maghrébine, le Makhzen est en train de déstabiliser toute la région en y introduisant tous les facteurs géopolitiques d’un conflit qui risque de dégénérer au détriment des peuples du Maghreb», a relevé Jil Jadid.

    Reporters, 04/11/2021