Étiquette : campagne électorale

  • Algérie : Les ratés de la communication électorale

    Le discours politique sans impact

    La dernière campagne électorale a révélé un discours alambiqué et un style de communication rébarbatif et morose révélant l’incapacité des candidats à aller vers l’essentiel.

    Bien que des programmes soient élaborés par de jeunes universitaires formant 74 % des candidats, le discours politique n’a pas été à la hauteur des attentes citoyennes. Au moment même où l’on parle d’un tournant dans la construction de la nouvelle Algérie avec un Parlement entièrement rénové, les contradictions apparaissent de façon visible sur les discour politique des uns et autres qui ont été creux, sans envergure et ne portaient pas sur les problèmes soulevés par les citoyens. Les partis classiques en lice dans ce vote ont brillé par les généralités, des propos et des discours aux accents populistes et démagogiques.

    Les dernières vidéos ont révélé des chefs de partis incapables de convaincre Les électeurs. Le président du parti El Bina El Watani Abdelkader Bengrina est allé même offrir des caramels à ses fidèles partisans dans une salle de meeting à Alger qui ne contenait que son fief. Le chef de file du MSP Abderezzak Makri se tenait debout face à un micro en invitant « les citoyens à voter en masse pour voir la lueur de l’espoir ressurgir ». Les anciens partis comme le FLN et le RND ayant brillé par leur absence se sont contentés de réinvestir la scène politique avec de nouveaux habits. Ils ont tenté de faire croire aux citoyens que « l’ère ancienne est finie et place auxjeunes maintenant » en essayant de placer dans leurs listes des universitaires, patrons d’entreprises, cadres et autres intellectuels. Ces derniers n’arrivaient pas à situer l’enjeu de cette élection en évoquant tout juste sur certains plateaux de télévisions qu’ils « vont gagner la bataille » en l’emportant haut la main. Certains nouveaux leaders politiques étaient également sûrs de « créer la surprise en remportant la majorité dans la future assemblée ». Pourtant, il y a dans chaque joute électorale, des sondages d’opinion qui révèlent les intentions de vote et les perspectives d’obtenir des résultats selon la capacité des candidats et leurs engagements pour un changement quelconque au sein de l’assemblée populaire. C’est l’outil de communication qui n’a jamais été utilisé dans précédemment et a été ignoré jusque-là.

    Ni sondages ni plan de communications

    Les observateurs estiment que dans l’ensemble il y a eu absence totale de la stratégie de la communication chez la plupart des candidats. Il suffit de le constater sur les réseaux sociaux qui n’ont pas été investis par ces jeunes candidats alors que les nouvelles technologies sont devenues des armes médiatiques plus redoutables et utilisées par une grande partie des citoyens. Au lieu de programmes et des explications sur les futurs projets de lois que ces candidats devaient présenter, c’est le contraire qui s’est déroulé. Des discours de « bouffonneries » frisant le ridicule et des anecdotes de mauvais goût ont été au rendez-vous pour ceux qui voulaient séduire un public très exigeant en matière de « rendus » politiques et qui souhaitent un changement réel au sein des institutions de la République. La communication de ces candidats se résumait dans des communiqués à l’adresse de la presse pour couvrir des meetings généralement vides. Le style des candidats qui tentaient d’imiter ou de calquer leur image à ce qui se déroule sous d’autres cieux, ont butté par le contraire. Des déclarations « saugrenue » de certain leaders politiques ont eu des réactions intempestives de la part des citoyens médusés par de tels propos. L’on songe notamment aux propos de Bengrina sur « le viagra de la tête et le commandos politique » sachant que ces phrases étaient jugées « choquantes » par l’opinion publique.

    D’autres candidats ont versé dans des promesses « paradisiaques comme celui a déclaré que l’Algérie aura ces 100 millions de logements » ou bien ceux ne cessaient de haranguer les foules avec des discours sur le 1er Novembre et la guerre de Libération nationale se posant comme des « gardiens du temple » et quieux étaient plus patriotes que d’autres. C’est dire que les plans de communication avec choix des discours, du temps réparti pour chaque intervention et l’investissement sur l’image du candidat étaient classés parmi les grands ratés.

    Par : FAYÇAL ABDELGHANI

    Le Midi Libre, 14 juin 2021

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  • Macron veut accélérer l’expulsion des migrants algériens

    Il envisage des mesures drastiques avec l’Algérie

    A l’approche de chaque échéance électorale en France, certains sujets reviennent avec acuité a savoir entre autres l’Islam, la sécurité, l’expulsion et l’immigration …C’est sur ce dernier que mise Emmanuel Macron.

    A moins d’une année de la présidentielle du mai 2022, le président français Emmanuel Macron semble ferme sur la question de l’immigration en envisageant d’accélérer l’expulsion des ressortissants algériens en situation irrégulière. En outre, il a annoncé des mesures drastiques et que les demandes d’accueil des migrants clandestins seront portées a la connaissance des autorités algériennes très rapidement.

    Selon un conseiller d’Emmanuel Macron, «le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas», a rapporté ce jeudi 20 Minutes. Le président souhaite donc que son gouvernement s’attaque au dossier de l’immigration clandestine. Pour cela, il a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière.

    Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gérald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Le chef de l’Etat leur a demandé «d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur» et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine.

    Cibler notamment les clandestins fichés

    Sur environ 120.000 demandeurs d’asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire. Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute a «13,14% pour la France», alors que l’Elysée avance le chiffre de 15,3%. Macron qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé mercredi des mesures «opérationnelles très rapidement». Son gouvernement doit pour cela cibler en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits. L’objectif est de les emmener directement a l’aéroport dès leur sortie de prison.

    Sur 1.115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire, souvent parce qu’ils sont incarcérés, dont 400 sont sous surveillance. Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée. Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. «Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique». La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laissez-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais a l’arrivée.

    Des discussions «plus difficiles» avec l’Algérie

    Macron a en outre «demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées a leur connaissance très rapidement», a averti la présidence française sans autre détail. Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

    Rappelons que la président français a été giflé par un homme alors en déplacement dans la Drôme mardi dernier.

    Echourouk online, 10 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Emmanuel Macron, campagne électorale, élections présidentielles, étrangers, xénophobie, islamophobie,

  • L’homme qui a giflé Macron était un amateur de l’épée médiévale

    L’homme soupçonné d’avoir giflé le président français Emmanuel Macron dirigeait un club d’amateurs d’épée médiévale et n’avait pas de casier judiciaire, ont déclaré mercredi deux sources au fait de l’enquête.

    Une source policière a identifié le suspect comme étant Damien Tarel, 28 ans. Des connaissances dans sa ville natale de Saint-Vallier, dans le sud-est de la France, ont décrit un homme qui aimait les jeux de rôle d’époque et ne causait pas de problèmes.

    Tarel fait l’objet d’une enquête pour agression contre un fonctionnaire, a déclaré le procureur local.

    Macron, qui était en voyage pour prendre le pouls du pays après la pandémie et à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle, a été giflé mardi lors d’un bain de foule dans le sud de la France alors qu’il saluait une petite foule de badauds.

    Le président a tendu la main pour saluer un homme, qui a crié « A bas la Macronie » et « Montjoie Saint Denis », le cri de guerre de l’armée française lorsque le pays était une monarchie, et a giflé Macron sur la joue.

    Une source proche de l’enquête a décrit Tarel comme quelqu’un « d’un peu perdu, un peu geek, un peu joueur ».

    Tarel et un deuxième homme étaient toujours en garde à vue mercredi, a ajouté la source. L’accusation d’agression contre un agent public est passible d’une peine maximale de trois ans de prison et d’une amende de 45 000 euros.

    Reuters n’a pas été en mesure d’identifier l’avocat de Tarel.

    Tarel dirigeait un club local axé sur la pratique des arts martiaux européens historiques, notamment l’escrime traditionnelle, et avait fondé un club de jeux de société appelé « Les chevaliers de la table carrée ».

    Aurélien Laniece, un ami de Tarel, a déclaré à Reuters qu’il le connaissait comme une personne honnête prête à aider ses voisins et qui aimait enseigner sa passion aux autres.

    Laniece s’est dit surpris par les informations publiées dans les médias français selon lesquelles les comptes de médias sociaux de Tarel montraient qu’il suivait des groupes d’extrême droite et monarchistes. Reuters n’a pas pu corroborer cette information, les comptes de Tarel ayant été rendus privés.

    « Il n’est pas le genre de gars à faire ça (frapper quelqu’un) », a déclaré Laniece. « Le verrouillage a été difficile, mais il était désireux de travailler à la réouverture ».

    Les responsables gouvernementaux ont exprimé leur inquiétude ces dernières semaines concernant les frustrations refoulées qui éclatent après le verrouillage. La France est sous couvre-feu depuis plus de sept mois.

    Macron a déclaré qu’il n’avait pas craint pour sa sécurité, et a continué à serrer la main des membres du public après avoir été frappé.

    « On ne peut pas avoir de violence, ou de haine, que ce soit dans les discours ou dans les actes. Sinon, c’est la démocratie elle-même qui est menacée », a-t-il déclaré à un journal local après l’incident.

    Macron a déjà été pris pour cible par des citoyens désabusés. Il a été bombardé d’œufs par des syndicalistes au sujet des réformes du travail lorsqu’il était ministre de l’économie en 2016.Deux ans plus tard, il a été laissé secoué après avoir été chahuté par des manifestants anti-gouvernementaux.

    « Nous pouvons ne pas être d’accord avec ce que le président Macron a fait. On vote l’année prochaine et il y aura beaucoup de gens qui voteront contre lui, a déclaré le Parisien Louis Bernard « mais cette campagne électorale ne peut pas être basée sur la violence. »

    Reuters, 09 juin 2021

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  • Algérie : Les islamistes se sentent pousser des ailes

    Législatives du 12 juin : Les islamistes se sentent pousser des ailes

    Le jour « J » se rapproche à grands pas. Plus que quelques jours nous séparent des élections législatives anticipées du 12 juin.

    Un scrutin pour lequel les participants ont mené campagne depuis le 20 mai dernier. Aujourd’hui donc à minuit ; et après trois semaines, la campagne électorale prendra fin et les partis ainsi que les indépendants observeront alors le silence électoral jusqu’au samedi prochain. Maintenant que la campagne électorale tire à sa fin l’heure est désormais au bilan en attendant bien sûr le verdict des urnes. Un verdict difficile à pronostiquer et qui risque de réserver de grandes surprises. Lors de la campagne électorale les partis politiques notamment n’ont juré que par la victoire et chacun y est allé de ses arguments pour étayer cette ambition.

    Et même les partis fortement associés à la « issaba » déchue, à savoir le FLN et le RND, ne s’avouent pas vaincus, loin s’en faut. En effet, les leaders de ces deux partis, honnis durant le « Hirak » qui a été à l’origine de la chute de l’ancien régime, se montrent des plus optimistes quant au score qu’ils pourraient réaliser lors de ce rendez-vous électoral. Ainsi, si Tayeb Zitouni fait preuve de pondération en ne versant pas dans l’excès d’optimisme ou carrément l’exagération, ce n’est pas le cas de Abou El Fadl Baadji, le secrétaire général du parti du FLN. Tout au long de la campagne électorale ce dernier n’a eu de cesse de clamer haut et fort que son parti, loin d’être mort comme le soulignent nombre d’analystes, sortira vainqueur de ce scrutin. Il est allé même jusqu’à soutenir que « le FLN fera un raz-de- marée et qu’il investira avec force l’APN ». Il justifie cela par le fait que les Algériens restent attachés au vieux parti qui jouit toujours, selon ses dires, de leur « estime ». Il est vrai que certains observateurs, et malgré les vicissitudes connus par ce parti ces derniers temps et la perte de crédibilité auprès d’une partie de l’opinion publique, n’exclut pas l’éventualité de la réalisation d’un score honorable pour ce parti qui sera loin du naufrage que lui prédisent d’autres analystes.

    Les partis islamistes seront certainement les plus farouches concurrents du duo FLN-RND. Le courant islamiste, dont tous les partis ont opté pour la participation aux législatives de samedi prochain, ambitionne cette fois-ci de jouer crânement toutes ses chances. Les leaders de ces partis islamistes croient cette fois-ci en leur bonne étoile en supposant que le contexte politique actuel leur est plutôt largement favorable. En effet la perte de crédibilité du FLN et du RND, l’engagement ferme du Président Tebboune quant à la transparence du scrutin et d’autres facteurs aussi, font que les partis islamistes sont largement optimistes, eux qui n’ont eu de cesse de mettre en avant, durant la campagne électorale, que si par le passé ils étaient tout le temps victimes de la fraude électorale, ce ne sera plus le cas puisque le pays traverse une nouvelle ère politique avec l’avènement d’un nouveau régime. Abderrazak Makri, président du MSP, et Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina, sont, à ce titre, les plus ardents partisans de la thèse de la victoire des islamistes. Chacun d’eux soutient que son pardi va remporter cette élection. Il y a, il est vrai, une bataille interne de leadership dans le camp des islamistes, mais ces derniers visent aussi la victoire finale des législatives.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi Libre, 08 juin 2021

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  • Algérie: L’idée de la « réconciliation » divise les chefs de partis

    CAMPAGNE POUR LES LÉGISLATIVES DU 12 JUIN : L’idée de la « réconciliation » divise les chefs de partis

    La veille de la fin de la campagne pour les législatives, la polémique autour de la réconciliation refait surface. Faut-il négocier avec, voire, amnistier les oligarques emprisonnés ? Entre les voix pour et celles contre, chacune avance ses arguments.

    Les moyens et méthodes pour la récupération des biens mal acquis et des fonds détournés, notamment vers l’étranger, par la horde d’hommes d’affaires de l’ancien régime emporté par le Hirak, divise la classe politique. Certains plaident pour une négociation avec les oligarques pour la stabilité politique et le développement économique. D’autre s’y opposent au motif de moraliser la vie politique et bâtir un État de droit.

    Abdelaziz Belaid : « la réconciliation pour la stabilité »

    Le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaid, a appelé à « des négociations avec les hommes d’affaires et les hommes politiques de l’époque de Bouteflika, actuellement en prison, pour parvenir à une réconciliation qui créerait la stabilité et attirerait les investissements ». Il est revenu à la charge lors de son passage au Forum du journal électronique « Eldjazair El-ane ». « Je suis pour négocier et récupérer les fonds qui sont à l’étranger et je laisse circuler l’argent disponible dans le pays », a-t-il plaidé. Il appelle cela de « l’intelligence moderne et une façon qui permet de redonner de la confiance aux investisseurs nationaux et étrangers».

    « Les investisseurs étrangers lisaient dans les médias algériens que ces hommes d’affaires étaient considérés comme des champions économiques. Ils ont été couronnés comme de bons managers et sont aujourd’hui en prison, qui aura confiance ? », a expliqué le chef d’El Moustakbel. « C’est d’abord une réconciliation économique et politique en second lieu » qui permettra « de retrouver la confiance », a appuyé Belaid. Pour lui, « il est impossible que l’économie algérienne redécolle dans ce climat de peur, de terreur et de ces lois coercitives qui dissuadent nos cadres », a-t-il mis en garde. Un wali rechigne à signer et tout le monde a levé le « frein à main ».

    Soufiane Djilali : « ces gens méritent leur sort »

    Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, s’oppose catégoriquement à tout élargissement des oligarques en prison. Il a jugé « immoral » le fait de négocier avec eux. Pour lui, ceux qui ont été jugés et condamnés pour corruption « méritent leur sort » même s’il reconnaît qu’ils ont agi dans « l’intérêt de parties tierces ». Ils ont « servi de tremplin à des personnes qui se sont enrichies en utilisant leurs noms ». Djilali appelle à donner la chance aux entrepreneurs qui sont capables de bâtir une vraie économie. Il demande la poursuite de la campagne de récupération des fonds dilapidés par les « oligarques » tout en excluant toute possibilité de négociation avec eux. « Pourquoi quelqu’un qui vole un kilo de pommes de terre est emprisonné, alors qu’un autre qui a dilapidé des milliards on veut le libérer et on négocie avec lui ? », s’interroge-t-il. « Le problème de notre pays c’est la dimension morale et éthique. Un État se construit sur des principes et non pas sur les compromis et la participation au crime », a-t-il soutenu. Pour lui, il n’est pas question de marchander les principes qui font le fondement de l’État. Il a rappelé que le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune a fait de la lutte contre la corruption et la récupération de l’argent détourné un des principaux thèmes de sa campagne présidentielle.

    Tayeb Zitouni : « La réconciliation passe par un référendum »

    Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Tayeb Zitouni, a déclaré que « parler de réconciliation économique avec les pilleurs de deniers nécessite d’organiser un référendum populaire car ce sont les citoyens qui sont concernés par le pillage et le gaspillage des ressources du pays ».

    Il s’est demandé s’il était possible de récupérer les fonds pillés grâce à la réconciliation et sur l’étendue du succès de la proposition émanant d’un certain nombre de chefs de partis. Zitouni a déclaré que « les laquais de la Îssaba sont toujours présents dans l’administration et encouragent les importations pour faire passer l’argent des citoyens à l’étranger ». Il a ajouté que ces pratiques représentent « des chiffres mirobolants qui rongent l’économie nationale, car nous importons chaque année un milliard de dollars de lait en poudre de France et divers produits, dont le fourrage, à 600 millions de dollars, tandis que Djelfa peut combler le déficit grâce à l’élevage de vaches ». En revanche, il a dénoncé les restrictions imposées aux élus locaux, affirmant qu’ils « font l’objet de divers harcèlements, et que quiconque tente d’amorcer le développement et de mettre un terme aux chefs de la corruption, est entré dans le cycle des accusations et des poursuites judiciaires ». Le SG du RND a estimé que « sortir de cette situation nécessite d’aller aux élections afin de se doter d’un parlement fort qui se dresse face aux prédateurs et d’assurer la stabilité ».

    Bengrina et Ghouini « pour » la poursuite de la lutte contre la corruption

    Dans la foulée d’autres chefs de partis s’y opposent directement ou indirectement. Abdelkader Bengrina, chef du Mouvement El Bina, a fait de la lutte contre les membres la Îssaba son argument électoral. Le président du Mouvement El Islah, Filali Ghouini, a appelé à « la lutte contre la corruption et à mettre un terme à l’abus de fonction et l’exploitation de la bureaucratie ».
    Lyes Ayoub

    Le Courrier d’Algérie, 08 juin 2021

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  • Algérie/ En vrac : Terreau machiste et femmes fraises !

    Nous sommes à quelques encablures du scrutin législatif du 12 juin…Oh vivement, disent les populaces décontenancées par le burlesque de la campagne électorale des législatives . Et quelle campagne ! Après les visages sans visages de femmes qui s’envisagent députées, nous eûmes droit au nec plus ultra du folklore politique.

    Un obscur chef de parti, a comparé les femmes candidates aux législatives, à des fraises fraîches.

    «Dans nos listes du FGB ( nom de son parti), nous avons choisi des fraises sélectionnées. Ce sont de belles femmes ingénieures, médecins, mariées. Il y’a même des directrices ».

    Fraises fraîches ou quand le grotesque s’essaye à l’humour politique.

    Dans cette polysémie qui célèbre le machisme primaire , on retrouve la dimension et la place que donne l’homo algérianus à la femme.

    Ne dit-on pas dans certaines contrées : « El M’ra hachak» ? Comme si le fait d’aborder l’élément féminin mène à la honte voire à la répugnance.

    Femmes…fraises fraîches…Terreau machiste, et vocabulaire stigmatisant la femme, dans un spectre politique envahi par de dégradantes allégories.

    « El Hassnaouates » de notre parti , a terminé le macho chef de parti. Connotations qui puent le rabaissement . Et où l’allusion à la femme, quelles que soit les circonstances, n’est jamais innocente.

    « El M’ra » dit l’algérien de sa seconde moitié comme pour nommer une ombre voire une apparition.

    La femme…dans l’imaginaire collectif des algériens était déjà un fantôme. Elle devient matière évanescente, hypothétique et faire-valoir dès que l’on se permet le luxe de l’estampiller femme politique. « Femmes je vous aime », dit le chanteur. « Femmes , je vous hais » semblent dire les algériens à celles, qui sont leurs sœurs , leurs femmes , leurs mères.

    La femme algérienne , partie privative du « mec redjla » n’a pas fini d’apprécier le rétrécissement de sa surface vitale.

    La Nation, 06 juin 2021

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  • La campagne présidentielle de 2012 de Sarkozy était une connerie (scientifique)

    « LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE DE 2012 DE NICOLAS SARKOZY ÉTAIT UNE CONNERIE, À LA FIN TOUT EST PARTI EN SUCETTE » | SCIENTIFIQUE

    “La campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 a été une dinguerie, tout est parti en sucette à la fin”

    La campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 a été « une dinguerie » et à la fin tout est « parti en sucette », a expliqué jeudi au tribunal judiciaire de Paris Jérôme Lavrilleux, seul à l’UMP à avoir admis sa responsabilité au procès pour les dépenses excessives de la campagne de l’ancien chef de l’État.

    À l’époque directeur adjoint de la campagne et directeur de cabinet de Jean-François Copé, patron de l’UMP (devenu Les Républicains), M. Lavrilleux a reconnu avoir couvert le système de double facturation mis en place pour éviter que les comptes de campagne de M. Sarkozy dépassent le montant légal autorisé, mais il a répété l’avoir découvert tardivement. Pour lui, c’est avant tout « l’inorganisation totale » de la campagne qui a conduit à ce désastre.

    Quatorze personnes dont l’ancien président Nicolas Sarkozy – absent à l’audience – sont jugées dans cette affaire.
    « Si on vous suit, le système (de double facturation) aurait été mis en place à votre insu, vous, le directeur adjoint de la campagne, vous, le directeur de cabinet? », interroge la présidente du tribunal, Caroline Viguier. Jérôme Lavrilleux, dont la voix trahit un certain agacement, voire, parfois, de l’énervement, n’en démord pas et reste sur sa ligne.

    « Je n’ai pas participé aux réunions des experts-comptables de la campagne » qui, dès le mois de mars, avaient mis en garde contre le dérapage des comptes. « Je ne sais pas qu’on va dans le mur ». Appelé à la barre, Pierre Godet un des experts-comptables, confirme qu’il ne l’a jamais rencontré. « Mon rôle était que ça se passe bien, que le candidat soit satisfait », résume M. Lavrilleux. Mais tout de même, insiste Mme Viguier, le système consistant à imputer à l’UMP des factures très élevées de conventions « bidons » et de sous-facturer au contraire les vrais meetings du président-candidat n’est pas tombé du ciel. 

    “Parti en sucette”

    « Je ne veux pas briser un fantasme sur le fait que tout ceci ait été planifié longtemps à l’avance, mais en fait tout s’est passé au fil de l’eau, de manière empirique », soutient le prévenu. « On baignait tous dans cette atmosphère: plus on en fait, et plus on remonte dans les sondages », explique-t-il aussi. Du coup, « on est parti en sucette ». Mais, martèle l’ex-député européen qui a définitivement abandonné la politique et s’occupe désormais de gîtes ruraux, ce n’est pas l’équipe de campagne qui décidait du rythme des meetings. « Qui définissait la stratégie de la campagne pour gagner l’élection, qui décide que dorénavant on fait un meeting par jour… ce n’est pas moi, les décisions stratégiques se prennent à l’Élysée », s’emporte-t-il. 

    Au total, M. Sarkozy animera 44 meetings. Des « shows télévisés » aux moyens démesurés pour montrer que le président-candidat est « accompagné, qu’il était en train de monter, qu’il va gagner », décrypte M. Lavrilleux. En mars 2012, admet-il cependant, quand Franck Attal (également sur le banc des prévenus), le responsable de la filiale événementielle de Bygmalion chargée d’organiser les meetings, est venu le voir, car il s’inquiétait du paiement des fournisseurs de la campagne, il lui a proposé de facturer l’UMP.

    “L’incompétence”

    « C’est donc vous qui avez soufflé le système de ventilation », réagit immédiatement Mme Viguier. »Pas du tout! », rétorque M. Lavrilleux, qui affirme qu’il ne sait pas qui en a eu l’idée. « C’est une question qui va continuer à me hanter pendant longtemps ». « Ceux qui ont bouclé les comptes de campagne ont essayé de faire rentrer trois litres d’eau dans une bouteille d’un litre et demi », dit-il aussi.

    « Quelle est votre hypothèse? C’est Guillaume Lambert (le directeur de campagne) qui a mis en place ce système tout seul? », tente la présidente. « Je préfère penser que c’est de l’incompétence », soupire M. Lavrilleux. M. Lambert devait être interrogé lundi, mais son avocat a indiqué en début d’audience que son client avait été hospitalisé en urgence. 

    Prudent Press Agency, 04 juin 2021

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  • Algérie : Unité et mobilisation

    Les discours et interventions des prétendants à la députation sont souvent axés sur l’unité nationale et la stabilité du pays. En effet, ces deux thèmes reviennent quasiment en boucle que ce soit chez les partis engagés dans ces élections législatives ou chez les indépendants. Tous saisissent la particularité de la conjoncture par laquelle passe le pays, mais aussi toute la région du Maghreb et du Sahel.

    Les basses manœuvres qui visent le pays ont pour objectif de semer le chaos et diviser la nation pour l’affaiblir et affaiblir ses positions sur la scène internationale. L’Algérie dérange par ses principes immuables et non négociables et ceci ne sied pas à ses ennemis qui multiplient les attaques, les manipulations et les fake news.

    Face à ces défis, il s’agit en priorité de renforcer le front interne et œuvrer tous ensemble pour ne pas hypothéquer la souveraineté des décisions du pays, qui ne doivent être dictées par aucune force étrangère quelle que soit sa puissance. Et c’est ce message d’unité qui a été le dénominateur commun de cette campagne électorale pour les Législatives.

    L’appel au peuple pour s’unir et prendre conscience des risques qui guettent le pays reviennent ainsi inlassablement dans les interventions et les meetings des candidats à la députation et des chefs de partis. Les Algériens, dans leur écrasante majorité, sont conscients de ces défis et savent la délicatesse de cette conjoncture. Ils comprennent que des parties occultes travaillent à saper les plans et voies de gestion et de sortie de crise qui se basent essentiellement sur le retour au peuple et aux élections pour doter le pays d’institutions fortes et légitimes.

    Et pour ce, des voix s’élèvent ici et là pour remettre en doute cette vision et ce retour au seul peuple pour décider de son avenir, avec en premier lieu l’organisation de ces élections législatives nécessaires à la poursuite de l’édification des institutions de l’Etat. Une prise de conscience et une constante chez le peuple algérien qui a été rappelé par le chef d’Etat- Major de l’ANP, Said Chanegriha, qui a déclaré à Blida « Nous sommes pleinement convaincus que le peuple algérien est devenu, plus que jamais, conscient, qu’il ne peut être manipulé ou poussé dans des dédales périlleuses, qu’il se mobilisera contre tous les desseins pernicieux, pour les contrecarrer et affronter ceux qui les trament et se tiendra, comme à l’accoutumée, tel un seul homme aux côtés des institutions de l’Etat, face à ceux qui guettent le pays».

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 02 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, campagne électorale, conjoncture régionale, Maghreb, Sahel, déstabilisation, dangers, fake news, manipulations, complots, message d’unité,

  • Algérie: Une campagne à deux vitesses

    par Abdelkrim Zerzouri

    La campagne électorale pour les Législatives anticipées du 12 juin avance à deux vitesses. D’un côté, il y a les candidats parrainés par des partis politiques, très visibles sur les médias, qui leur assurent une couverture suivant les meetings animés par les chefs de partis, qui ont pris ces jours-ci leurs bâtons de pèlerins pour charmer l’électorat et présenter leurs candidats comme les plus méritants pour accéder à l’Assemblée populaire nationale (APN) et de l’autre, il y a les indépendants qui peinent à faire entendre leur voix, engagés qu’ils sont dans un travail de proximité pas assez médiatisé et caractérisé par un climat social défavorable. Elles se font, pour le moment, très discrètes, ces listes indépendantes qu’on présente comme une force qui est en passe de dessiner les contours de la prochaine APN, à l’issue du vote du 12 juin prochain, en raison du nombre plus ou moins élevé des listes indépendantes en lice pour le prochain scrutin. Une considération théorique amputée du constat sur le terrain, et qui reste à prouver? A la deuxième semaine de la campagne électorale, seuls les chefs de partis tiennent la vedette sur les écrans TV et les comptes rendus des journalistes, y compris dans les médias publics.

    Comment expliquer ce déphasage de la vitesse entre les partis si peu nombreux mais qui se font bien entendre et voir et les indépendants supérieurs en nombre mais qui tiennent les chaises de l’arrière scène ?

    Certainement que les médias ne font aucune discrimination entre les uns et les autres. C’est par manque d’expérience et d’enracinement des candidats indépendants dans le militantisme politique, étant en majorité d’illustres inconnus, qui a son poids dans la balance.

    Difficile pour eux de remplir une salle, y tenir un meeting pour leur speech quand on n’a pas d’envergure politique et qu’on n’a pas, à ses côtés, des militants rompus aux pratiques des rassemblements, grâce à leur capacité de ramener des gens pour remplir les salles même si la plupart viendraient par curiosité ou une quelconque autre motivation dont ces « organisateurs » de meetings ont le secret.

    Les indépendants, eux, restent-ils encore à l’âge de la naïveté, se contentant de faire ce qu’ils peuvent en engageant un travail de proximité qui ne nécessite aucune logistique ? Tout comme l’exploitation des réseaux sociaux où les candidats des partis y rivalisent également d’ingéniosité. Cette campagne à deux vitesses aura-t-elle un impact sur le choix des électeurs et sur le résultat des élections ? Difficile de pronostiquer là-dessus tant que les paramètres sur lesquels on pourrait se baser dans les estimations des tendances de l’électorat demeurent flous. On croit que certains partis sont honnis par la vox populi mais on s’étonnerait de voir leurs leaders remplir, aujourd’hui, les salles de meetings pas loin du taux de présence ou d’assistance enregistré durant ces dernières années qui portent le cachet du clientélisme, sans ancrage réel sur le terrain !

    Une campagne électorale est faite pour convaincre les électeurs et il reste encore un peu de temps aux candidats indépendants pour se ressaisir et s’offrir une offensive sur ce plan. Compter seulement sur des cercles de connaissances restreints, limités aux membres des associations, les habitants du quartier et les collègues de travail, pourrait s’avérer inconsistant lors du comptage des voix.

    Le Quotidien d’Oran, 31 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, campagne électorale, 12 juin, l’Assemblée populaire nationale, APN,

  • Algérie : Déconcertante platitude de la campagne électorale : Le FLN, les islamistes et les électeurs

    Par : M. Rahmani

    C’est une campagne électorale qui n’arrive pas vraiment à intéresser les citoyens et encore moins mobiliser et ce, plus d’une semaine après son lancement officiel malgré les interventions des candidats, les soi-disant contacts de proximité et les meetings qui ne drainent plus les foules comme avant.

    En effet, on est loin de ces foules qui se bousculaient pour assister à telle ou telle intervention d’un homme politique en vue ou une personnalité nationale mobilisée pour l’occasion. Ces fêtes qu’on avait l’habitude de voir et ces rassemblements hauts en couleur ont disparu du paysage laissant la place à une morosité et une indifférence sans précédent, surtout qu’il s’agit d’élections cruciales pour l’avenir du pays du fait d’une législature dont l’importance est vitale en ces temps de double crise sanitaire et économique.

    Désaffection et désintérêt des citoyens

    Ce désintérêt et cette désaffection pour la chose politique n’est pas fortuit et est l’expression d’un désaveu de tous ceux qui prétendent à la fonction de député siégeant au sein de l’auguste assemblée. Le citoyen échaudé et blasé parce qu’ayant été dupé à plusieurs reprises par des discours encenseurs et mirobolants faisant miroiter un avenir brillant pour les populations démunies et pour ceux qui croient vraiment en ce pays, n’y croit plus et met tout le monde sans exception aucune dans le même « panier ».

    Le vieux parti se rebiffe et passe à l’attaque

    L’on se remémore, il n’y a pas si longtemps, Abou El Fadl Baadji, nouveau patron du FLN, toute honte bue, discourant dans une des localités du Sud du pays promettant de transformer la région à l’image de Dubaï. Ce qui avait alors amené la réaction d’un citoyen qui avait rétorqué que le FLN est aux commandes depuis l’indépendance, il avait plus de 50 ans pour le faire et il ne l’a pas fait, comment cela se fait-il qu’il peut être en mesure de le faire en 5 ans ? Une remarque qui avait cloué le bec à tous ceux qui soutiennent le vieux parti.

    Le patron du FLN qui est en perte de vitesse récidive et veut mettre en avant sa formation en s’attaquant aux autres partis, c’est le cas notamment d’El Bina et son chef Bengrina qui a essuyé le courroux de Baadji. En effet, ce dernier a rapporté que les candidats de ce parti ont été des cadres du FLN et que cette formation n’a pas de programme, c’est un parti satellite qui gravite autour de l’internationale islamiste, représentée par les Frères Musulmans.

    Un électorat blasé et difficile à convaincre

    Mais ces querelles de clocher n’intéressent pas le citoyen algérien qui n’est plus aussi malléable et manipulable à souhait comme il l’avait été avant, bien au contraire, il est devenu plus difficile à convaincre car ne croyant plus en personne et n’est pas près de se faire avoir comme cela avait été le cas durant les précédentes législatives. La chute du régime Bouteflika a mis à nu toutes les pratiques mafieuses de certains hommes politiques et de personnalités qui soutenaient cette gestion catastrophique du pays qui a abouti à une déliquescence de l’Etat algérien malmené pendant des décennies, a fini par achever le semblant de confiance du citoyen qui subsistait encore.

    Un sabordage et une sorte de hara-kiri à l’Algérienne qui se sont manifestés par un rejet total de la classe politique qui s’est donnée à fond au plus fort du moment et prête encore à servir celui ou ceux qui prendront la relève quelle que soit leur appartenance ou obédience, l’essentiel est qu’ils restent toujours dans le giron du pouvoir non pas pour servir mais plutôt pour se servir comme d’habitude.

    Et donc, cette désaffection des citoyens pour ces élections n’est pas le fait d’une colère passagère ou d’une quelconque décision politique qui n’a pas été digérée et qui a été rejetée par la majorité de la population, c’est plutôt l’accumulation de toutes ces manipulations, ces mensonges et ces discours spécieux, ces détournements et ces vols, ces corruptions qui ont gangréné l’Etat et qui ont manqué de le terrasser, n’était ce sursaut salvateur qui a évacué toute cette racaille.

    Les risques et les dangers du boycott

    Mais cette désaffection, ce désintérêt et ce boycott qui pourraient s’exprimer le jour des élections n’est pas sans risques et peut avoir un effet boomerang qui plongerait encore le pays dans une instabilité politique et une zone de turbulences dont l’issue est incertaine.

    En effet, les partis islamistes à l’instar d’El Bina de Bengrina, d’El Adala de Djaballah et du MSP de Makri se sont sentis pousser des ailes et se sont investis pleinement dans cette bataille sans réel adversaire, car les quelques petits partis font juste semblant et les indépendants sans expérience et sans moyens ne suscitent aucune crainte.

    Ces partis se voient déjà au pouvoir, présidant aux destinées de ce pays en partant à l’assaut de l’hémicycle qu’ils comptent conquérir coûte que coûte.

    Makri se sent pousser des ailes

    Ainsi, Makri, dopé par l’absence de partis pouvant lui barrer la route, se dit prêt à diriger le gouvernement ! Rien que cela !

    La nature ayant horreur du vide, il fallait bien que quelqu’un prenne cette place et lui se voit déjà l’occupant officiant au gouvernement et soutenu par une assemblée d’obédience islamiste.

    Il faut dire que Makri n’a pas tout à fait tort car cette désaffection et cette indifférence jouent le jeu des islamistes qui, eux, mobilisent leurs militants et sympathisants pour gagner ces élections qu’on dit propres et honnêtes pour une fois.

    Ce scénario peut se réaliser au vu de la situation actuelle et les islamistes pourront dans ce cas accéder au pouvoir en ayant la majorité dans l’auguste assemblée. Ce qui aura certainement de lourdes conséquences sur les libertés individuelles et collectives avec un projet de société des plus restrictifs.

    Un sursaut citoyen est-il possible ?

    Et donc, à moins d’un sursaut salvateur qui verrait les citoyens se déplacer en masse, voter pour les indépendants et les autres formations en lice et ainsi barrer la route aux islamistes, le pays ne verra pas le bout du tunnel et s’enfoncera encore plus.

    Le Provincial, 29 mai 2021

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