Abdelaziz Djerad, instruit, mardi, les membres du gouvernement et les walis de permettre aux cadres et personnel exerçant dans les institutions et administrations publiques ainsi que les entreprises publiques économiques qui sont candidats aux prochaines législatives, de bénéficier d’un congé d’office, à compter du 17 mai, pour leur permettre de mener leur campagne électorale, indique un communiqué des services du Premier ministre.
Le Premier ministre, Monsieur Abdelaziz Djerad, a instruit, ce jour mardi 11 mai 2021, les membres du gouvernement et les walis à l’effet de permettre aux cadres et personnel exerçant au niveau des institutions et administrations publiques ainsi que les entreprises publiques économiques qui sont candidats retenus lors des élections législatives du 12 Juin 2021, de bénéficier d’un congé d’office, et ce, dès le 17 mai 2021, précise la même source. En outre, il y a lieu de préciser que le congé en question sera accordé à ces candidats à l’effet de leur permettre de mener leur campagne électorale.
Durant la période précédant la campagne présidentielle de 2017 en France, la droite a presque totalement abandonné le discours sur l’immigration pour se positionner, notamment par rapport aux centristes. D’ailleurs, plusieurs personnalités de droite ont même décidé de quitter Les Républicains sous la présidence de Laurent Wauquiez, ce dernier étant accusé de faire le jeu de l’extrême-droite en ayant un discours ferme sur l’immigration et la sécurité. Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle de 2022, qui aujourd’hui mise sur les thématiques sécuritaires, assurait pourtant en 2017 lorsqu’il quittait LR : «Je ne reconnais plus ma famille politique». «Je n’aime pas sa politique de l’agressivité et des boucs émissaires», avait-il également dit de Wauquiez, critiquant notamment ses déclarations sur «le cancer de l’assistanat».
Même son de cloche chez Valérie Pécresse qui avait alors également quitté son parti car en désaccord avec la nouvelle direction et ses idées trop droitières. Mais aujourd’hui celle qui ambitionne de porter les couleurs de la droite à la prochaine présidentielle, change elle aussi de discours. Pécresse est revenue hier sur l’attaque au commissariat de Rambouillet et développé ses propositions pour lutter contre le terrorisme. «Il faut cesser de nier le lien entre terrorisme et immigration», estime-t-elle . «On a frappé le visage de la France. La police, c’est la Nation, l’État», a réagi Pécresse, avant d’énumérer plusieurs propositions pour mieux lutter contre le terrorisme. «Dans cette guerre, il n’y a pas de risque zéro, pas de réponse à tous les risques», explique l’ex-LR. Mais, ajoute-t-elle, «il y a toute une série de failles dans nos dispositifs qui doivent être comblées».
Sur la question de l’immigration, Pécresse martèle qu’il faut «contrôler nos frontières», puis «travailler sur l’immigration clandestine» en posant la question de la «régularisation». «Il faut renvoyer les clandestins dans leur pays d’origine», insiste la fondatrice de Libres ! «Il y a aujourd’hui un vrai sujet sur les frontières. C’est un sujet qui n’est pas que national, mais aussi européen», dit l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy.
Aussi, ajoute-t-elle, «nous devons organiser à la frontière de l’Union européenne ce qu’on appelle la procédure d’asile à la frontière». Autrement dit, «cela veut dire que tous les migrants qui arrivent sans papiers aux frontières, qui demandent l’asile, ne doivent pas pouvoir pénétrer sur le sol européen. On doit pouvoir examiner leur demande d’asile aux frontières et les renvoyer chez eux s’ils ne sont pas persécutés».
Depuis 2012, le séjour illégal sur le territoire français n’est plus un délit. Une situation qui doit être revue, selon la présidente de la région Île-de-France. Ainsi, celle qui il y a encore cinq estimait que d’aborder ses thématiques faisait le jeu du Rassemblement National réalise, au vu de l’actualité et des sondages d’opinions, que les Français, dans une large majorité, réclament des mesures sérieuses que ce soit sur l’immigration ou la sécurité.
Reste à voir si les électeurs seront convaincus par les revirements opportuns de Pécresse et Bertrand sur ces dossiers, ou s’ils leur préféreront des candidats plus constants dans leurs positions.
DIA-29 mars 2021: La campagne électorale s’étalera du 17 mai au 8 juin 2021 pour les élections législatives du 12 juin prochain, selon le calendrier rendu public par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), indiquant aussi que 24.392.438 électeurs seront appelés aux urnes à travers les 58 wilayas du pays et à l’étranger.
Après la convocation du corps électoral par le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune, le 11 mars dernier, en vue de l’élection des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), la révision exceptionnelle des listes électorales a été ouverte le 16 mars pour être clôturée le 23 du même mois.
Ainsi, les candidats à cette élection qui sont appelés à déposer leurs dossiers de candidature aux élections législatives du 12 juin prochain avant le 22 avril, ont un délai de 22 jours et ce, du 13 avril jusqu’au 14 mai, pour introduire un recours concernant la candidature et aussi son renouvellement avant le 18 mai, selon le calendrier de l’Anie.
Les candidats à l’élection législative qui doivent déposer les listes de leurs représentants avant le 23 mai, sont tenus également d’introduire des recours concernant la liste des encadreurs des bureaux de vote à partir du 24 avril et ce jusqu’au 12 mai. La publication de cette liste se fera, suivant le calendrier de l’Anie, du 23 avril au 7 mai 2021.
Quant à la campagne électorale, l’article 73 de la loi organique relative au régime électoral précise qu’”à l’exception du cas prévu à l’alinéa 3 de l’article 95 de la Constitution, la campagne électorale est déclarée ouverte, vingt-trois (23) jours avant la date du scrutin(…)”.
Ainsi, les candidats aux élections législatives sont tenus de se conformer aux dispositions de la nouvelle loi organique relative au régime électoral qui stipule, dans son article 75, que “tout candidat ou personne qui participe à une campagne électorale doit s’abstenir de tenir tout discours haineux et toute forme de discrimination”, comme cela a été souligné dans le préambule de la nouvelle Constitution.
Autre nouveauté dans la même loi, celle concernant le financement de la campagne électorale, notamment au profit des jeunes qui ont été appelés par le Président de la république à prendre part au processus de construction de nouvelles institutions qui inspirent “confiance et crédibilité”.
Le chef de l’Etat a, lors du dernier Conseil des ministres, donné des instructions pour encourager la participation des jeunes à cette échéance électorale , ordonnant “d’assurer la gratuité des salles, des affiches publicitaires et de le leur impression au profit des jeunes candidats et de charger les services des walis de créer un mécanisme administrativement adéquat”.
Dans le même contexte, les dispositions de la nouvelle loi électorale visent la lutte contre l’emprise de l’argent sur l’opération électorale, et stipulent que la campagne électorale se déroulera sous la loupe d’une commission indépendante auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections qui sera composée de représentants du Conseil d’Etat, de la Cour des comptes et de la Cour suprême.
Cette commission, avait souligné le président de l’Anie, Mohamed Charfi, “sera chargée de surveiller le financement des comptes des campagnes électorales et référendaires, et permettra de mettre le financement des campagnes électorales sous la loupe de l’ANIE qui veille à éloigner l’argent suspect de l’opération électorale”.
Pour ce qui est de l’annonce des résultats provisoires du scrutin, elle se fera 48 heures après la réception des procès-verbaux des commissions électorales des wilayas et de l’étranger, et ce en attendant la proclamation des résultats définitifs, dans un délai de 10 jours, par la Cour constitutionnelle, au lieu du Conseil constitutionnel, comme il se faisait précédemment.
Dans son article 191, la loi organique portant régime électoral stipule que ” la Cour constitutionnelle examine les recours relatifs aux résultats provisoires des élections présidentielles, des élections législatives et du référendum, et proclame les résultats définitifs de toutes ces opérations”.
Le président Tebboune avait déclaré, au lendemain de son élection à la tête du pays, de créer la Cour constitutionnelle qui sera dotée des plusieurs attributions en remplacement du Conseil constitutionnel.
Au total, 10.702 candidats au niveau des 58 wilayas prendront part aux prochaines élections législatives, et les 407 membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui seront élus au suffrage universel direct, vont siéger pour un mandat de 5 ans.
Par Gaspard Sebag L’ancien président est accusé d’avoir dépassé le plafond des dépenses électorales
L’ancien président français Nicolas Sarkozy doit retourner devant le tribunal mercredi, deux semaines seulement après sa condamnation historique pour corruption, cette fois-ci face à des allégations distinctes selon lesquelles il aurait dépassé les limites de dépenses électorales lors de sa campagne électorale ratée de 2012.
M. Sarkozy est accusé d’avoir ignoré les avertissements des comptables qui l’avertissaient que le financement de sa campagne était hors de contrôle, alors qu’il enchaînait les meetings pour tenter de se faire réélire. Il aurait ainsi dépensé au moins 42,8 millions d’euros (51 millions de dollars), soit environ deux fois plus que le plafond total fixé pour les deux tours.
Depuis qu’il a quitté ses fonctions, la vie de M. Sarkozy est devenue une sorte de marathon juridique. L’année dernière, il a passé trois semaines au tribunal pour tenter de se défendre contre les allégations de corruption. Quelques semaines auparavant, l’ancien président avait été interrogé par un enquêteur principal qui a porté de nouvelles accusations dans une autre enquête sur les allégations de financement illégal de sa campagne victorieuse de 2007 par le régime de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Un autre accusé dans l’affaire de mercredi, Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne de Sarkozy en 2012, devrait demander le report du procès après qu’un de ses avocats a été testé positif au Covid-19. Dans la partie de l’affaire qui ne concerne pas l’ex-président, Lavrilleux est accusé d’avoir participé à un système de fausses factures et risque jusqu’à cinq ans de prison.
Après la condamnation du mois dernier, les enjeux sont moins importants pour M. Sarkozy dans ce qui est devenu l’affaire Bygmalion, du nom d’une société de communication engagée pour organiser ses meetings pendant la lutte électorale de 2012. Il risque tout au plus une peine d’un an et une amende de 3 750 euros.
Pourtant, les intérêts divergents de la douzaine d’autres accusés laissent penser que les accusations pourraient être plus nombreuses que lors des récentes comparutions devant le tribunal.
Lors du procès pour corruption de l’ancien président, les trois coaccusés ont fait front commun pour nier l’existence d’un quelconque pacte illégal, Sarkozy rejetant les conversations téléphoniques mises sur écoute et présentées par l’accusation comme des « bavardages » sortis de leur contexte. Il a fait appel de la condamnation, suspendant ainsi son exécution.
L’affaire de la limitation des dépenses, si elle n’est pas reportée, doit durer jusqu’à la mi-avril. Thierry Herzog, qui a été condamné au début du mois aux côtés de Sarkozy dans le procès pour corruption, a été l’avocat de l’ex-président tout au long de cette affaire.
Herzog n’était pas immédiatement disponible pour faire des commentaires avant le procès. L’avocat – qui, comme son ami, l’ex-président, fait également appel de sa condamnation pour corruption – a précédemment déclaré qu’il considérait que la question de la campagne électorale était réglée car son client avait déjà payé une pénalité.
Sarkothon
En raison de ses dépenses excessives, le parti de M. Sarkozy a été contraint de recourir à des dons privés dans le cadre de ce que l’on a appelé le « Sarkothon », après que la Cour constitutionnelle française a décidé en 2013 de ne pas rembourser 11 millions d’euros de dépenses électorales.
Malgré les déboires juridiques de Sarkozy, il n’est pas le seul. Aucun des grands partis politiques français n’a été épargné par des embarras juridiques au cours de la dernière décennie. Plusieurs ministres d’Emmanuel Macron font actuellement l’objet d’une enquête, la présidence de François Hollande a été ternie lorsqu’on a découvert que son ministre du budget fraudait le fisc et Marine Le Pen a été accusée d’avoir détourné des fonds de l’Union européenne.
Mais le parti de centre-droit de Sarkozy, Les Républicains, est peut-être le plus durement touché, avec les condamnations consécutives en moins de neuf mois de ses deux hommes politiques les plus célèbres. Quelques mois avant Sarkozy, l’ancien Premier ministre français François Fillon et son épouse Penelope ont été reconnus coupables d’avoir détourné plus d’un million d’euros dans un scandale lié à un faux emploi de conseiller.
Fillon, grand favori de la course à la présidence française de 2017 jusqu’à ce que les allégations apparaissent quelques mois avant le vote, n’a pas atteint le second tour et Sarkozy a déclaré peu après sa condamnation qu’il n’avait pas l’intention de faire un retour pour l’élection de 2022.
Hier, le président Donald Trump a révélé cette intéressante stratégie de réélection :
Agrandir – Je vais sortir du centre médical Walter Reed aujourd’hui à 18h00. Je me sens vraiment bien ! N’ayez pas peur de la Covid. Ne la laissez pas dominer votre vie. Nous avons développé, sous l’administration Trump, d’excellents médicaments et de l’expérience. Je me sens mieux qu’il y a 20 ans.
Il s’agit d’un pari de la dernière chance, pris à un risque personnel élevé.
Trump n’était certainement pas assez bien pour sortir de l’hôpital.
On ne sait pas vraiment quand Trump a été infecté par le virus SARS-CoV-2 et quand il est tombé malade de la Covid-19. Les traitements que ses médecins ont dit avoir utilisés avec lui sont quelque peu contradictoires. Après le diagnostic de la Covid-19, Trump a reçu une forte dose d’anticorps monoclonaux qui attaquent directement le virus et réduisent la croissance globale des virus. Le remdesivir, un médicament antiviral qui réduit la production d’ARN viral, a également été administré :
Il semblerait que si vous donnez des anticorps monoclonaux, il vaut mieux les administrer tôt dans le cours de la maladie, lorsque le traitement est encore en mode antiviral. L'ajout d'une cure de remdesivir de cinq jours au schéma thérapeutique convient également à cela : les deux sont conçus pour réduire la quantité de virus présente et (en théorie) empêcher la maladie de progresser vers un stade plus sévère.
Les deux thérapies ont plus de sens dans la première phase d’une infection virale alors qu’elle ne se situe encore que dans la partie supérieure du système respiratoire. Dans cette phase, le système immunitaire normal est toujours en train de renforcer ses défenses. Mais Trump semble avoir déjà été dans la deuxième phase de l’infection où le virus est dans les poumons et lorsque le système immunitaire commence à attaquer le corps. Il a, au moins deux fois, manqué d’oxygène dans le sang, probablement sans le ressentir. Cette «hypoxémie heureuse» est typique de la Covid-19 :
L'adéquation de l'échange gazeux est principalement déterminée par l'équilibre entre la ventilation pulmonaire et le flux sanguin capillaire, appelé appariement ventilation / perfusion (V / Q). Dans la phase initiale de la COVID-19, plusieurs mécanismes contribuent au développement de l'hypoxémie artérielle, sans augmentation concomitante du travail respiratoire. Une détérioration clinique rapide peut survenir.
À ce stade, Trump a été amené à l’hôpital Walter Reed et a commencé la thérapie antivirale. Mais sa maladie a dû s’aggraver. Après son deuxième jour à l’hôpital, ses médecins ont annoncé qu’il avait reçu le corticostéroïde dexaméthasone :
Le stade sévère se manifeste par une réponse immunitaire hyperactive menant à la fameuse «tempête de cytokines», et potentiellement de gros problèmes. La dexaméthasone semble vraiment être la meilleure thérapie que nous ayons pour le moment. J'ai donc trouvé intéressant - et pas dans le bon sens - que l’équipe médicale du président l’ait effectivement mis sous dexaméthasone, car son mode d’action consiste à atténuer la réaction inflammatoire. Et si une personne en est encore aux premiers stades de l’infection, c’est le contraire de ce que vous voulez faire.
Les médecins ont également déclaré que le scanner thoracique de Trump montrait ce à quoi ils s’ « attendaient » sans décrire ce que c’était. Cela signifie probablement que le virus avait commencé à attaquer les poumons :
En raison d'un œdème pulmonaire accru (conduisant à des opacités de verre dépoli et à une consolidation sur l'imagerie thoracique), à une perte de surfactant et à une pression surimposée, un collapsus alvéolaire s'ensuit et une fraction substantielle du débit cardiaque perfuse les tissus pulmonaires non aérés, entraînant un shunt intra-pulmonaire.
Cela a augmenté le besoin de donner de l’oxygène supplémentaire et de commencer par le stéroïde anti-inflammatoire.
Si la maladie ne peut pas être arrêtée à ce stade, les prochaines conséquences dangereuses, de petits caillots sanguins (microthrombi) sont susceptibles de se produire. Trump devra prendre une sorte d’anticoagulant pour empêcher ceux-ci de provoquer un accident vasculaire cérébral.
Aucun médecin sain d’esprit ne libérerait à ce moment là un patient de l’hôpital.
Mais Trump voulait être de retour à la Maison Blanche. Il a calculé qu’il devait montrer que le virus pouvait être vaincu.
Il n’a aucune autre chance de gagner les élections. Les gens croient à juste titre qu’il a foiré la réponse américaine à la pandémie. Même les électeurs plus âgés qui ont voté pour Trump en 2016 disent maintenant qu’ils voteront contre lui :
Dans un récent sondage Washington Post-ABC, 52% des électeurs de plus de 65 ans ont probablement soutenu Biden, contre 47% pour le président Trump. Il y a quatre ans, Trump a gagné ces électeurs sur Hillary Clinton.
Trump en a été averti très tôt. Comme Tomas Pueyo l’a écrit en avril :
Plus vous êtes âgé, plus vous avez de chances de voter républicain et de mourir du coronavirus. Les électeurs âgés de 80 ans et plus sont 80 fois plus susceptibles de mourir du coronavirus que ceux de moins de 40 ans (taux de mortalité de 16% contre environ 0,2%).
Cet effet est suffisamment fort pour que les personnes qui ont voté pour Trump lors des élections de 2016 soient environ 30% plus susceptibles de mourir du coronavirus que les Démocrates. Dans certains États en ballottage de l'élection de 2016, comme la Pennsylvanie, si le coronavirus était devenu incontrôlé, cet effet à lui seul aurait pu éliminer jusqu'à 30% de l'écart entre les républicains et les démocrates lors de l'élection de 2016.
Trump ne peut plus convaincre les électeurs, en particulier les plus âgés, qu’il a tout fait pour les protéger du virus. Ce qu’il peut probablement encore faire est de les convaincre que cela n’a pas d’importance parce que le virus peut être vaincu.
Pour ce faire, Trump devait se mettre en scène.
Je ne veux pas suggérer que Trump s’est infecté intentionnellement. Mais il a fait à peu près tout ce que l’on ne devrait pas faire si l’on veut empêcher l’infection.
Trump est relativement vieux, il a des facteurs de risque supplémentaires et malgré cela, il peut maintenant dire qu’il a vaincu le virus. S’il ne lui arrivait plus rien, personne ne pourrait en douter.
Son vrai message dans cette vidéo de la Maison Blanche est : « Je l’ai battu. Vous pouvez le battre. Le virus n’a pas vraiment d’importance. Ignorez-le. »
Ce message, dans diverses variantes, sera désormais répété tous les jours. Certaines personnes commenceront à y croire et cela pourrait en effet aider Trump à gagner les prochaines élections.
Il y a des risques dans cette stratégie. Certains de ceux qui ont récemment été infectés à la Maison Blanche peuvent mourir. Cela conduirait à des accusations selon lesquelles Trump a causé cela par son imprudence.
Un autre risque, personnel celui-la, que prend Trump, est le fait qu’il n’a pas encore vaincu le virus. Il peut encore avoir besoin d’oxygène. Ses poumons sont toujours touchés et mettront plusieurs semaines à guérir. Ce virus est insidieux. Il y a un risque qu’il y ait une sorte de rechute ou de complication qui nécessitera un traitement supplémentaire chez Walter Reed. La Maison Blanche est équipée pour les urgences médicales mais pas pour les soins intensifs qui s’ensuivent souvent. Si Trump doit retourner à l’hôpital, sa stratégie échouera probablement.
Trump recevra toujours de la dexaméthasone. Ce médicament a des effets secondaires et son abandon peut être délicat :
La production de corticostéroïdes est contrôlée par un «mécanisme de rétroaction», impliquant les glandes surrénales, l’hypophyse et le cerveau, appelé «axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien» (HPAA).
L’utilisation de doses importantes pendant quelques jours ou de doses plus petites pendant plus de deux semaines entraîne une diminution prolongée de la fonction HPAA.
L’utilisation de stéroïdes ne peut pas être interrompue brusquement ; la réduction progressive du médicament donne aux glandes surrénales le temps de revenir à leurs schémas normaux de sécrétion.
Les symptômes et signes de sevrage (faiblesse, fatigue, perte d’appétit, perte de poids, nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales) peuvent masquer de nombreux autres problèmes médicaux. Certains peuvent mettre la vie en danger.
Il est peu probable que Trump revienne bientôt sur la scène électorale. Il pourra être heureux s’il a assez d’énergie pour le prochain débat télévisé avec Joe Biden. Il aura probablement besoin de médicaments supplémentaires pour le soutenir.
Lorsque le Premier ministre britannique Boris Johnson est tombé malade avec la Covid-19, son approbation dans les sondages a augmenté. Nous n’avons pas vu cet effet pour Trump. Mais les sondages peuvent être erronés. Ils se sont trompés en 2016 parce que beaucoup de ceux qui ont été interrogés ne voulaient pas admettre qu’ils voteraient pour Trump. Cet effet peut maintenant être encore plus fort qu’il ne l’était à l’époque.
Le retour de Trump à la Maison Blanche envoie un message de confiance. Il est probable que cela lui apportera des voix supplémentaires.
En décidant de quitter l’hôpital tôt, Trump a montré sa volonté de prendre un risque personnel important pour obtenir sa réélection. On peut détester le bâtard mais l’admirer pourtant pour cela.
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone
NICOLAS SARKOZY À NOUVEAU ENTENDU DANS L’ENQUÊTE SUR LE FINANCEMENT LIBYEN DE SA CAMPAGNE DE 2007
L’enquête pour « corruption passive », « recel de détournement de fonds publics » et « financement illégal de campagne » dont est suivi Nicolas Sarkozy a été largement validé le 24 septembre par un arrêt de la courd ‘appel.
Depuis 2019, le président devenu célèbre par son utilisation de l’expression « pauv con » n’a jamais été inquiété ni entendu par les juges et prétend être « totalement innocent dans cette affaire ». Pire encore, il dénoncé grossièrement un « complot » au sujet de l’accusation d’avoir financé sa campagne présidentielle de 2007 avec de l’argent de celui qu’il assassinera froidement 4 ans plus tard.
Selon l’AFP, qui cite les juges chargés de l’enquête, Nicolas Sarkozy a de nouveau été entendu hier sur ce dossier. Une information qui a déjà été diffusée par le site Mediapart.
Dans ce dossier, M. Sarkozy a été mis en examen en mars 2018 pour « corruption passive », « recel de détournement de fonds publics » et « financement illégal de campagne ». Il pourrait être interrogé a propos des versements qui auraient été réalisés par un de ses anciens collaborateurs, Thierry Gaubert, mis en examen le 31 janvier pour « association de malfaiteurs ». Les juges soupçonnent que de telles sommes auraient pu être utilisées pour doper le budget de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Selon la même source, l’entourage de Sarkozy n’a pas daigné répondre aux sollicitations de l’AFP.
Tags : France, Nicolas Sarkozy, élections présidentielles, campagne électorale, dépenses, financement illégal, Kadhafi,
En ce moment précis, les gens à travers le monde ont les yeux tournés, en premier lieu à l’évolution de la pandémie, dont leur avenir même peut dépendre ; en second, à celle de la maladie du président américain ; et enfin, à la guerre dans le Haut-Karabagh, le seul conflit armé qui ait éclaté en dépit de la crise sanitaire mondiale. Alors que celles qui avaient commencé bien avant se sont aujourd’hui soit calmées, soit arrêtées, comme en Libye, où les négociations ont pris la relève et semblent même progresser.
Donald Trump a créé la surprise avant-hier en s’autorisant une brève escapade pour aller saluer ses partisans massés autour de l’hôpital. Personne, pas même Jair Bolsanaro, l’homme qui lui ressemble le plus, n’aurait osé pareille conduite, aussitôt condamnée par les démocrates en des termes qui disent assez que la trêve est terminée et que la campagne retrouve toute sa férocité. Il faudrait s’intéresser de près aux prochains sondages, pour voir comment a été reçue l’équipée courte mais périlleuse du patient Trump. Encore que périlleuse, elle l’ait été surtout pour sa garde la plus rapprochée, embarquée dans la même voiture que lui, lui le pestiféré.
A la différence de Boris Johnson et de Jair Bolsanaro, deux des «coronasceptiques» à avoir été contaminés comme pour l’avoir cherché, mais dont l’élection est récente, Trump a une campagne à terminer, et même à redresser, compte tenu de l’avance de son rival dans les sondages.
On l’estime désormais à 14 points, ce qui à première vue semble dire que les jeux sont faits. Les médecins de Trump n’excluent pas qu’il sorte de l’hôpital dans les heures qui viennent, à supposer que cela ne soit pas déjà fait. On ne peut toutefois exclure que sa maladie évolue tout différemment. Que bien loin de pouvoir revenir à la Maison-Blanche pour se replonger dans la campagne, il voit son état empirer soudain pour se retrouver entre la vie et la mort.
Ce ne serait pas la première fois que le Covid-19 fasse mine d’abord d’accorder sa grâce pour ensuite revenir sur sa décision. Ce qui vaut pour une personne vaut également pour un pays. Certains de nos voisins ont cru être au bout de leur peine qui ensuite ont dû déchanter, et reconfiner à la hâte. Il faut craindre qu’il nous arrive la même chose. Six mois plus tard, l’épidémie est toujours là, mais on n’en voit pas le bout. Elle reprend du poil de la bête là où précisément elle a semblé refluer.
Aux dernières nouvelles, les autorités de la ville de New York, autant dire le centre du monde, envisagent sérieusement la refermeture, non pas seulement des bars et restaurants, comme à Paris et ailleurs en Europe, mais celle des écoles. Pour autant, ce n’est pas parce que la pandémie est plus que jamais au centre de la campagne que Donald Trump est condamné à perdre devant Joe Biden. S’il n’est pas envoyé pour de bon au tapis, il pourrait même sortir de l’épreuve plus fort qu’il n’y était entré. Ce qui ne vous tue pas vous renforce. On peut le voir sur les cas de Johnson et Bolsonaro.
En temps de guerre, le candidat parti au front et d’où il est revenu sain et sauf a plus de chance que le candidat qui ne s’est pas trouvé au contact de l’ennemi. Or une épidémie est quelque chose qu’on a souvent comparé à une guerre. Pour peu que les électeurs américains les assimilent réellement et voilà l’avance de Biden réduite à pas grand-chose.
A l’annonce de l’infection de Donald Trump par le Covid-19, les principales places boursières à travers le monde, de même que les cours pétroliers, ont réagi à la baisse. Modérément sans doute, mais à la baisse quand même, ce qui montre bien que pour elles, c’est là une mauvaise nouvelle.
Si elles avaient réagi à la hausse, cela aurait signifié que pour elles la perspective d’une disparition de Trump de la scène était quelque chose de souhaitable. Ce serait dans ce cas comme si elles avaient indiqué que c’est dans son rival qu’elles se reconnaissaient, et qu’à leur manière insidieuse elles travaillaient déjà à sa victoire.
Elles ont ensuite, il est vrai, amorcé leur remontée, mais tout de même pas au point de retrouver leur niveau d’avant, ce qui semble dire qu’elles ne sont pas encore entièrement rassurées. Qu’une mauvaise nouvelle pour Trump et son camp soit reçue comme telle par les marchés financiers, voilà qui est flatteur pour lui.
Les médias anti-Trump, aussi virulents avec lui qu’il l’est avec eux, ont rapporté cette baisse, mais ils ne s’y sont guère attardés, peut-être seulement de crainte de lui accorder plus d’importance qu’elle n’en a. Ils auraient été obligés de lui prêter une plus grande attention si elle avait été plus importante.
N’empêche, si au lieu d’une baisse, ç’avait été une hausse, et même plus modérée que ne l’a été la baisse, les grands journaux américains, tous mortellement anti-Trump, n’auraient pas manqué d’y voir un bon présage pour la suite des événements.
L’hospitalisation de Trump, bien que normale, n’en donne pas moins à penser que son cas n’est pas aussi bénin qu’il a pu sembler d’abord. Toujours est-il qu’elle confirme l’idée que sa campagne électorale est terminée. Elle ne l’est pas que pour lui, mais également pour Joe Biden, qui ne pourrait pas poursuivre la sienne comme si de rien n’était. Ce serait du plus mauvais effet s’il le faisait. Il aurait l’air de tirer profit de la maladie de son rival.
Pis encore, de s’en réjouir. Un tel manque de goût serait sans doute contreproductif. Moins il en fait, donc, mieux c’est pour lui. Comme il a déjà souhaité prompt rétablissement à Trump, il ne lui reste au fond qu’à se retirer à son tour de la scène, du moins le temps de la quarantaine de Trump, et en entendant que ce dernier reprenne sa campagne. Une hypothèse peu probable, on s’en doute un peu.
La compétition se trouve ainsi amputée de sa phase la plus intense, sinon la plus décisive, sachant que ce n’est pas dans la dernière ligne droite que les électeurs américains se décident, mais bien avant. Cela est encore plus vrai dans le contexte actuel de polarisation extrême. Quand un pays est divisé en deux camps bien tranchés, comme c’est le cas des Etats-Unis depuis non pas d’hier mais l’élection de Trump, les électeurs ont eu largement le temps de faire leur choix.
Le président sortant avait d’ailleurs lancé la campagne pour un deuxième mandat dès le début de son arrivée au pouvoir. De même que les démocrates, qui n’ont jamais accepté sa victoire contre Hillary Clinton, s’étaient appliqués dès ce moment à le délégitimer. Ils l’auraient sûrement destitué si en plus de la Chambre des représentants ils avaient pris le contrôle du Sénat aux élections de mi-mandat, il y a maintenant près de deux ans.