Étiquette : CEDEAO

  • Maroc: Notes confidentielles sur la Guinée Bissau

    Maroc: Notes confidentielles sur la Guinée Bissau

    Maroc, Guinée Bissau, Sahara Occidental, CEDEAO, Union Africaine,

    De : Moha Tagma m.ouali.tagma@gmail.com
    Date : 22/10/2013 12:50 (GMT+00:00)
    A : Mohammed sitri sitri@maec.gov.ma
    Objet : GUINEE BISSAU

    Guinée Bissau

    La Guinée Bissau , ancienne colonie portugaise, depuis son indépendance le 10 Septembre 1974 connaît une instabilité chronique et une succession de Coups d’Etat et des retours épisodiques a l’ordre constitutionnel qui ne durent guère que quelques années.

    Cette situation assez atypique par rapport a la sous région de la CEDEAO trouve son origine dans la période post- guerre de libération. Les guérilleros du PAIGC, mouvement de libération fondé par Amilcar Cabral , n’ont en réalité jamais déposé les armes même après l’indépendance.

    Le pays est devenue depuis ces dix dernières une plaque tournante pour le trafic de la drogue en provenance de l’Amérique Latine et à destination de l’Europe.

    La Guinée Bissau, qui a une frontière commune avec le Sénégal a également pendant longtemps abrité les indépendantistes Casamançais , région du sud du Sénégal où un mouvement indépendantiste , le MFDC, a mené des actions armées contre l’armée sénégalaise.

    Le pays est actuellement dirigé par un Président intérimaire, M . Manuel Serifo Nhamadjo après un Coup d’Etat militaire qui a interrompu le processus électoral organisé après le décès du Président Malam Bacai SANHA. Les résultats ayant donné la victoire à l’ex Premier Ministre Carlos Gomes Junior, actuellement en exil au Portugal, ont été contestés par l’ex Parti au pouvoir ( PAIGC).

    Des nouvelles élections sont prévues le 24 Novembre 2013. La CEDEAO, l’Union Européenne et les Nations Unies font pression pour que les élections aient lieu à la date prévue.

    Le financement, soit 20 Millions de Dollars sera assuré par les pays de l’Union Européenne et par la CEDEAO.

    Le Sénégal met cependant un veto à ce que Carlos Gomes Junior puisse se présenter en raison du soutien affiché qu’il apporte au mouvement séparatiste Casamançais.

    Le Portugal et les autres pays lusophones, l’Angola notamment, sont des parties prenantes incontournables dans tout ce qui concerne la Guinée Bissau.


    Note sur
    la Guinée-Bissau

    I- Les origines de la crise en Guinée-Bissau

    1 – La Guinée-Bissau est marquée par une instabilité politique et par de fréquents soulèvements de l’armée. la stabilité du pays est hypothéquée par les tensions entre le pouvoir civil et militaire, les luttes de pouvoir et la collusion avec le trafic de drogue. L’ancienne colonie portugaise a toujours connu une fragilité institutionnelle faisant face à la corruption persistante et au trafic de drogue. L’apogée de la crise Bissau-guinéenne a été atteint le 2 mars 2009 avec l’assassinat du chef d’état major, le général Batista Tagmé Na Waie et le président Joao Bernardo Vieira.

    2 – La présence des Nations Unies (Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), depuis 2010 a permis de stabiliser relativement la situation dans ce pays mais l’année 2011 a connu une reprise de tensions politiques et une tentative de coup d’Etat accentuée par le décès, le 9 janvier 2012, du Président Malam Bacai Sanha.

    3 – Les élections présidentielles organisées en mars 2012, ont permis à M. Carlos Gomes Junior, Premier Ministre de remporter 48,97% des voix dans des élections jugées « libres et transparentes » par les observateurs de l’Union Africaine et de la CEDEAO. Devant la contestation de ces résultats par l’ex parti au pouvoir, PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), un coup d’Etat est perpétré, le 12 avril 2012.

    4 – Des tractations entre la junte militaire et les partis politiques sous les pressions de la communauté internationale et des organisations régionales (CEDEAO) , a débouché sur la création d’un Conseil national de transition et la mise en place d’une période de transition de deux ans. Un président de la République intérimaire Manuel Sherifo Nhamadjo est nommé.

    5 – Un Pacte de Transition politique, a été signé, le 17 janvier 2013, par tous les Partis politiques de la Guinée Bissau, y compris le PAIGC, pour assurer une plus grande participation politique à la gestion de la période de transition.

    6 – Ainsi, la Guinée-Bissau est confrontée à d’autres problèmes d’ordre sécuritaire dont le crime organisé, les conflits armés, la corruption et le trafic de drogues, d’armes, d’organes, de femmes et d’enfants. L’économie bissau-guinéenne est minée particulièrement par le poids d’une dette très lourde et par un chômage touchant près de 40% de la population active. Des doutes subsistent autour d’une probable implication des forces armées dans le trafic de drogues sont inquiétantes.

    7 – Par ailleurs, l’Armée ne veut pas perdre ses prérogatives liées à la détention de la réalité du pouvoir politique dans le pays. Les militaires n’accepteront jamais le retour de Carlos Junior à la tête du gouvernement.

    II- Les Elections présidentielles de 2013

    1 – Les élections générales sont prévues pour le 24 novembre 2013. Les principaux candidats à ces élections sont Carlos Gomes Júnior, le Premier ministre sortant, candidat du PAIGC (gauche) ;

    Kumba Ialá, président de la République de 2000 à 2003 (renversé par un coup d’État), candidat du Parti pour le renouveau social (PRS ; centre-gauche) ;

    Manuel Serifo Nhamadjo, dissident du PAIGC, se présentant sans étiquette ;
    Henrique Rosa, ancien homme d’affaires, président de la République par intérim de 2003 à 2005, candidat sans étiquette.

    Baciro Dja – ministre de la Défense le plus jeune candidat (33 ans) et membre dissident du PAIGC, se présentant à la présidentielle sans étiquette.

    2 – La Mission des Nations Unies pour évaluer les besoins électoraux a été installée le 3 juillet 2013 et le Représentant spécial du SGNU, José Ramos-Horta a relevé le 15 Juillet 2013, au cours d’une rencontre avec le Président de la transition la détermination des acteurs politiques de tenir les élections comme prévu, le 24 novembre 2013 mais a clairement indiqué qu’il existe « la possibilité de report des élections ».

    3 – Faute de moyens de recensement biométrique des populations et suite aux lenteurs dans le déblocage des fonds nécessaires (corps électoral estimé à 550.000), ces élections pourraient être reportées pour l’organisation du scrutin. Les experts électoraux des Nations unies prévoit un report au mois de février 2014, ou même mai 2014 pour permettre la préparation pour l’utilisation d’un logiciel informatique spécial.

    III- Relations bilatérales :

    1 – Pendant le mandat du Feu le Président Vieira, les relations entre le Maroc et la Guinée-Bissau étaient bonnes. Plusieurs Ministres et hauts responsables bissau-guinéens avaient effectué plusieurs visites au Maroc. Les relations avec le gouvernement de transition sont équilibrées.

    2 – Le Maroc a condamné le coup de force militaire et réitéré sa ferme opposition à toute prise de pouvoir par la force, réaffirmant son attachement au respect de l’ordre constitutionnel. , appréciant et appuyant les efforts de la CEDEAO ainsi que la réaction immédiate africaine.

    3 – S’agissant de la question du Sahara, la Guinée Bissau a eu des positions changeantes à ce sujet, après avoir reconnu la pseudo « rasd » en 1976 et soutenu, pendant longtemps, les thèses algériennes, la Guinée-Bissau a décidé , sous le mandat du Président Vieira, en mars 1997, de retirer sa reconnaissance. En mai 2009 elle rétablie, une autre fois, des relations diplomatiques avec la pseudo « rasd » et le 31 mars 2010, elle ne la reconnaît plus et soutient l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc.

    4 – La Commission Mixte créée par l’Accord du 15 mai 1996, a tenu sa première session les 14 et 15 mai 1996 à Rabat. La deuxième session a eu lieu à Rabat en 2008. La 3ème session de la Commission Mixte prévue a Bissau en 2011, n’a pu se tenir à cause de la situation de transition.

    5 – La coopération économique entre les deux pays est presque inexistante hormis les bourses (50 places) par an), une assistance financière et technique et des stages de formation professionnelle

    6 – Le 14 décembre 2011, la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) a ouvert une ligne aérienne reliant Casablanca à Bissau. Les entreprises marocaines ont également exploré la possibilité de construire des logements sociaux et une cimenterie. Des investissements marocains peuvent aussi concerner, notamment le secteur des télécommunications, l’exploration et exploitation minières, tourisme, pêches maritimes et les banques.

    Fiche sur la République de Guinée-Bissau
    (septembre 2013)

    Données générales :

    Nom officiel : La République de Guinée-Bissau
    Superficie : 36.125 Km²
    Capitale : Bissau
    Villes principales : Bissao, Cacheu, Bafata, Gabu
    Langue officielle : Portugais
    Monnaie : Franc CFA (100 FCFA= 0.15 €)
    Fête nationale : 24 septembre (fête de l’indépendance)

    Données démographiques :

    Population : 10503,182 hab. (2008)
    Croissance démographique : 3% (PNUD 2008)
    Taux d’alphabétisation : 39.6 % (PNUD 2005)
    Religion : Musulmans (55%), chrétiens (10%), animistes (35%)
    Indice du développement humain (IDH) : 0,374, 175ème pays (PNUD 2007-2008)

    Données politiques :

    Date d’indépendance : 10 septembre 1974
    Président : M. Manuel Serifo Nhamadjo (président de transition pour un an)
    Premier ministre : M. Rui Duarte Barros
    Ministre des Affaires Etrangères (MAE) : M. Fernando Delfilm da Silva juin 2013
    Date des prochaines élections : décembre 2013
    Type du régime politique : République multipartite représentative semi-présidentielle
    Principaux partis politiques : PAIGC, PRS
    Appartenance aux CER : CEDEAO, UEMOA, CEN-SAD

    Données économiques :
    PIB : 878 MUSD (2009)
    Taux de croissance : 3,5 (2009)
    Taux d’inflation : -1,7 % (2009)
    Balance commerciale : -82,6 MUSD (2010)
    Principaux clients : Inde (45%), Nigeria (33%), Espagne (5%)
    Principaux fournisseurs : Portugal (29,5%), Sénégal (25,4%), Brésil (8%)
    Part secteurs d’activité : Agriculture: 56% ; industrie : 12, 8% ; services : 31,2%
    Exportations : Noix de cajou
    Importations : Riz, boissons, bien de consommation

    Données bilatérales :

    Ambassadeur de la Guinée-Bissau à Rabat :
    Ambassadeur du Maroc : M. Taleb Barrada avec résidence à Dakar
    Question du Sahara : Suspension de la reconnaissance de la « rasd » le 31 mars 2010 et soutien l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc
    Dernière Commission Mixte : 2008 à Rabat

    A – Le pays

    1 – Situation politique intérieure :

    L’histoire récente de la Guinée-Bissau est marquée par une instabilité politique et par des fréquents soulèvements de l’armée. L’ancienne colonie portugaise fait face à un processus de décomposition politique et économique due à la fragilité de ses institutions, à la corruption persistante et au trafique de drogue. Le pays est présenté comme un important point de transit de la cocaïne sud-américaine vers l’Europe.

    L’apogée de la crise Bissau- guinéenne semble avoir été atteint le 2 mars 2009 avec l’assassinat du président Joao Bernardo Vieira et en juin de la même année, les 13 candidats à l’élection présidentielle anticipée.

    En septembre 2009, M. Malam Bacaï Sanha, candidat du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap vert (PAIGC, parti au pouvoir), a été élu Président de la République. En janvier 2012, suite à son décès, une élection présidentielle anticipée ont eu lieu en mars 2012.

    Carlos Gomes Junior, a remporté le 1er tour avec 48,97% et  Kumba Yala, avec23,36% . Ces résultats ont été rejetés par L’ensemble des candidats adversaires de M.Gomes et ont décidé de boycotter le deuxième tour du scrutin déclarant les fraudes massives orchestrées par le candidat vainqueur.

    Le 12 avril 2012, un coup d’Etat militaire a eu lieu le président de la République par intérim, Raimundo Pereira, et le Premier ministre, Carlos Gomes Junior ont été séquestrés. La junte militaire , en accord avec quelques partis de l’opposition, ont décidé de la dissolution des institutions de l’Etat et de la création d’un Conseil national de transition.

    Le 11 mai 2012, une délégation de la de la CEDEAO a désigné, après consultation, avec le commandement militaire, les partis politiques, les chefs religieux et le mouvement de la société civile. Manuel Serifo Nhamadjo, Président de la République de transition de la Guinée-Bissau pour une période d’un an.

    Le 17 Janvier 2013 : un Pacte de Transition Politique, a été signé par les Partis politiques de la Guinée Bissau, y compris le PAIGC, ancien parti au pouvoir, majoritaire dans le pays et écarté par le Coup d’Etat d’avril 2012. la Signature de ce pacte a pour objectif d’assurer une plus grande participation à la gestion de la période de transition politique que connaît le pays.
    Les prochaines élections sont prévues en décembre 2013

    2 –Situation économique :

    Sur le plan économique et budgétaire, la Guinée-Bissau demeure fragile, mais nombre de réformes sont en cours, réformes qui visent des résultats positifs en matière de stabilisation macroéconomique et croissance économique.

    L’économie bissau-guinéenne est minée particulièrement par le poids d’une dette très lourde et par un chômage touchant près de 40% de la population active. Depuis 1986, la politique économique a radicalement changé; le gouvernement ayant renoncé au dirigisme. Des programmes d’ajustement structurel successifs, touchant également l’agriculture et accompagnés d’une politique de stabilisation économique, ont été mis en œuvre depuis 1987, avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale. Cette politique semble porter ses fruits mais n’a pas réussit à réduire l’extrême fragilité de l’économie.

    L’économie de la Guinée-Bissau est principalement agricole. L’agriculture (environ 56% du PIB) occupe entre 75 et 80% de la population active, avec une production vivrière destinée au marché local et surtout la culture de la noix de cajou, qui représente 90% des recettes d’exportation. Les activités dans les secteurs secondaire (12% du PIB) et tertiaire (30% du PIB) se rapportent essentiellement à la transformation de la noix de cajou et aux activités de services liées (transport, banque, commerce…). Même si la Guinée-Bissau se réjouit d’une importante façade maritime, la pêche reste un secteur d’activité peu développé, dont la contribution au PIB reste faible. Un potentiel existe dans le secteur minier, avec des ressources en bauxite et phosphate, sous condition d’investissement dans les infrastructures portuaires. L’activité économique reste fortement pénalisée par l’état très dégradé des infrastructures, notamment dans le secteur énergétique, le pays étant quasiment privé de production d’électricité (une capacité de production de 5 MW, pour une production effective de 1,5 MW).

    3 Politique extérieure :

    La Guinée Bissau est le seul pays lusophone d’Afrique de l’ouest avec le Cap-Vert, qui est longtemps restée isolée en raison de son alignement sur l’URSS. Elle fut néanmoins membre fondateur de la CEDEAO en 1975 et de l’Union africaine en 2000, et a adhéré au traité UEMOA le 2 mai 1997. La Guinée-Bissau est devenue membre de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad) en 2004 et a organisé avec succès le 6ème sommet des chefs d’Etat de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) en juillet 2006.

    La Guinée-Bissau entretient des relations étroites avec le Sénégal sur le dossier de la Casamance. En 2006 en concertation avec Dakar, l’Armée a conduit une offensive le long de la frontière avec le Sénégal contre les bases de Salif Sadio, chef d’une frange radicale du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) qui utilisait le territoire bissau-guinéen comme sanctuaire.

    Devant le besoin pressant de ressources financières, la politique étrangère de la Guinée-Bissau est avant tout dirigée vers la recherche de nouvelles aides extérieures. La seconde réunion du Groupe international de contact sur la Guinée-Bissau s’est tenue à Lisbonne le 26 mars 2012. Un appel a été lancé au renforcement de laide des partenaires étrangers.

    Les Nations unies sont représentées en Guinée-Bissau par le Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS. L’objectif de BINUGBIS est d’appuyer un processus national de dialogue et de réconciliation, soutenir la mise en œuvre de la stratégie de sécurité RSS, assister à la lutte contre le trafic d’armes et de drogues, ainsi que de renforcer la coopération avec les organisations régionales.

    La Guinée-Bissau est l’un des cinq pays inscrit à l’ordre du jour de la Commission de Consolidation de la Paix de l’ONU.

    B – Les relations bilatérales :

    1- Les relations politiques :
    Pendant le mandat du Feu le Président Vieira, les relations entre le Maroc et la Guinée-Bissau étaient bonnes. Plusieurs Ministres et hauts responsables bissau-guinéens avaient effectué des visites au Maroc. Les relations avec le gouvernement de transition sont équilibrées.

    S’agissant de la question du Sahara, la Guinée Bissau a des positions changeantes à ce sujet, après avoir reconnu la pseudo « rasd » en 1976 et soutenu, pendant longtemps, les thèses algériennes, la Guinée-Bissau a décidé ,sous le mandat du Président Vieira, en mars1997,de retirer sa reconnaissance. En mai 2009 elle rétablie, une autre fois, des relations diplomatiques avec la pseudo « rasd » et le 31 mars 2010, elle ne la reconnaît plus et soutient l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc.
    La Guinéé Bissau n’a pas participé à l’atelier tenu du 22 au 25 février 2013 à Tindouf, sur l’approbation des ressources naturelles des pays africains, et ce en marge de la réunion d’Alger sur l’examen des statuts du Comité du Renseignement et des services de sécurité de l’U A

    2 – Coopération bilatérale

    Commission Mixte :
    Créée par l’Accord du 15 mai 1996, elle a tenu sa première session les 14 et 15 mai 1996 à Rabat. La deuxième session a eu lieu à Rabat en 2008.
    La 3ème session de la Commission Mixte devant se tenir a Bissau en 2011 a été reportée à cause de la situation de transition que le pays vie actuellement.

    Coopération économique
    La coopération entre les deux pays est presque inexistante hormis les bourses et quelques stages de formation professionnelle

    Le 14 décembre 2011, la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) a ouvert une ligne aérienne reliant Casablanca à Bissau.

    Les autorités bissau-guinéennes avaient exprimé le souhait que soit débloqué le montant de 150.000 Euros, assistance financière que Monsieur le Premier Ministre, Driss Jettou, s’était engagé à accorder à Feu le Président de la République Joao Bernardo Vieira, à la demande de ce dernier.

    #Maroc #Guinée_Bissau #Sahara_Occidental #CEDEAO

  • Libye: Pourquoi le Maroc se réjouit de la nomination de Bathily

    Libye: Pourquoi le Maroc se réjouit de la nomination de Bathily

    Libye, Maroc, Union Africaine, Abdoulaye Bathily, Commission Africaine, CEDEAO, Dlamini Zuma,

    Dans un communiqué publié dimanche par le ministère des Affaires étrangères, de la coopération Africaine et des Marocains résidant à l’étranger, le Maroc se félicite de la nomination par le secrétaire général de l’ONU, de sénégalais Abdoulaye Bathily, un diplomate chévronné, au poste de Représentant spécial pour la Libye et chef de la MANUL, la mission onusienne dans ce pays ravagé par la guerre civile depuis l’assassinat de Kadhafi.

    Le 27 août 2016, Bathily a été désigné par la CEDEAO, dont les pays membres sont très proches du Maroc, notamment le Sénégal, chef de file du lobbying marocain à l’Union Africaine, candidat unique au poste de Président de la Commission de l’Union africaine (Ua) lors des élections qui auront lieu au prochain sommet de l’UA prévu les 30 et 31 janvier 2017 à Addis Abeba.

    Selon un expert de l’Institut des Etudes Sécurité (ISS), « le Maroc espérait voir le Sénégalais Abdoulaye Bathily, élu à la présidence de l’UA. Allié historique et fervent défenseur de l’intégration du Maroc, le Sénégal, à travers Abdoulaye Bathily, aurait poursuivi son lobbying auprès de l’UA et des Nations Unies, pour une solution durable en faveur de Rabat sur le conflit du Sahara Occidental. Mais au lieu de cela, c’est le Tchadien Moussa Faki Mahamat qui a été élu, un candidat plus consensuel et favorable à l’autodétermination des Sahraouis ».

    Bathily à la tête de la Commission Africaine aurait permit à Rabat de se débarrasser de la sudafricaine Dlamini Zuma dont le mandat a été caractérisé par de nombreuses initiatives visant une solution du conflit du Sahara Occidental favorable au peuple sahraoui. Il aurait aussi facilité l’adhésion du Maroc à l’organisation panafricaine et les plans concoctés par Rabat en vue d’expulser la RASD de l’UA.

    #Maroc #Abdoulaye_Bathily #Sénégal #CEDEAO #Union_Africaine #Libye #Commission_africaine

  • Rapporchement entre la Guinée-Bissau et l’Algérie

    Rapporchement entre la Guinée-Bissau et l’Algérie

    Algérie, Guinée-Bissau, CEDEAO,

    Le chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló est arrivé lundi à Alger pour une visite de deux jours en sa qualité de président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

    Embaló devra rencontrer le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour évoquer les relations bilatérales entre les deux pays et la situation sécuritaire sous-régionale.

    Le Bissau guinéen, qui a remplacé, début juillet, le Ghanéen Nana Akufo Addo à la tête de la CEDEAO, milite pour mettre fin aux coups d’état en Afrique.

    Embaló a annoncé d’ailleurs la création d’une force anti-putsch lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français Emmanuel Macron, le 28 juillet dernier.

    Avant l’Algérie, le président bissau-guinéen était passé en Tunisie, un autre pays du Maghreb, où il participait au dernier sommet Japon-Afrique.

    Le Président Tebboune annonce l’ouverture d’une ambassade d’Algérie en Guinée-Bissau

    ALGER – Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a annoncé mardi l’ouverture d’une ambassade d’Algérie en Guinée-Bissau, en vue d’ »un retour à la normale » des relations bilatérales entre les deux pays.

    « Nos deux pays sont passés par une conjoncture qui les a éloignés, mais à partir de cette visite, nos relations bilatérales reviendront à la normale », a indiqué le Président Tebboune dans une déclaration conjointe avec le président de la République de Guinée-Bissau, M. Umaro Sissoco Embalo, au terme des entretiens qu’ils ont eus au siège de la Présidence de la République.

    Affirmant qu’il était « inconcevable que l’Algérie n’ait pas une ambassade en Guinée-Bissau », le Président Tebboune a souligné que « nous rectifierons cette erreur. J’espère que vous effectuerez, comme convenu, une visite d’Etat en Algérie dans les plus brefs délais pour permettre un retour des choses à la normale ».

    Passant en revue les relations historiques unissant les deux pays, le président de la République a affirmé que cette visite « nous rappelle l’histoire de l’Afrique et l’histoire commune entre l’Algérie et la Guinée-Bissau ».

    Le président de la Guinée-Bissau salue le rôle pivot de l’Algérie dans l’instauration de la sécurité et de la stabilité en Afrique

    ALGER- Le président de la République de Guinée-Bissau, M. Umaro Sissoco Embalo a salué mardi le rôle pivot de l’Algérie dans l’instauration de la sécurité et de la stabilité en Afrique, affirmant que le continent africain misait beaucoup sur l’Algérie dans ce domaine.

    « Je tiens à vous exprimer notre affection et notre volonté de renforcer les relations entre nos deux pays et de redynamiser leurs liens, d’autant plus que le rôle de l’Algérie est central et important dans l’établissement des liens de l’unité africaine, la lutte contre le terrorisme et l’instauration de la sécurité et de la stabilité sur le continent », a indiqué M. Umaro Sissoco Embalo dans une déclaration de presse conjointe avec le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au terme des entretiens qu’ils ont eus au siège de la Présidence de la République.

    Le président de la République de Guinée-Bissau a également salué le rôle important de l’Algérie sur la scène africaine et internationale, précisant que « les pays de l’Afrique de l’Ouest sont bien conscients du rôle que joue l’Algérie dans l’établissement de la stabilité dans cette région, à l’instar de ce qu’elle est en train d’accomplir au Mali ».

    Par ailleurs, l’invité de l’Algérie s’est félicité de la décision du Président Tebboune d’ouvrir une ambassade d’Algérie en Guinée-Bissau, exprimant sa reconnaissance et sa gratitude au Président de la République pour « l’esprit de solidarité fraternelle et l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, ainsi qu’à la délégation qui l’accompagne durant cette visite ».

    En ce qui concerne son invitation par le Président Tebboune à effectuer une visite d’Etat en Algérie, M. Umaro Sissoco Embalo a répondu favorablement, indiquant que les ministres des Affaires étrangères des deux pays prépareront cette visite qui devrait être couronnée par la signature de plusieurs accords, a-t-il dit.

    « Nous, en tant que jeunes à l’époque, nous nous rappelons de la citation d’Amilcar Cabral « Les musulmans vont en pèlerinage à la Mecque, les chrétiens au Vatican et les révolutionnaires à Alger », celle-ci étant la Mecque des révolutionnaires », a-t-il ajouté.

    APS

    #Algérie #Guinée_Bissau

  • Le Maroc et le Sahel

    Le Maroc et le Sahel

    Maroc, Mali, Sahel, CEDEAO, République Centrafricaine, Congo, RDC, RCA, Guinée Bissau,

    Note envoyée au MAEC le 31.10.2013

    Nadia Elmahjoubi

    Position du Maroc

    A. Fondements de la position marocaine

    Le Maroc :

    -Estime que la priorité doit être donnée au recouvrement par le Mali de son intégrité territoriale, à la lutte contre les activités terroristes et criminelles perpétrées contre les populations de ce pays ;

    -Réitère son engagement en faveur de la préservation de l’unité, de la stabilité et de l’intégrité territoriale du Mali et son soutien aux efforts déployés pour le développement de ce pays ;

    -Encourage la recherche d’une solution politique et pacifique, qui reste le moyen le plus approprié au règlement de la crise malienne ;

    -S’engage à suivre de près la situation humanitaire dans la région et ne ménagera aucun effort pour assister les réfugiés jusqu’au rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région du Sahel.

    Efforts déployés par le Maroc 

    Au Conseil de sécurité de l’ONU 

    Le Maroc en tant que pays africain membre non-permanent du Conseil de Sécurité :

    -A soutenu l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2056 sur la situation au Mali, qui appelle les Etats du Sahel et du Maghreb à intensifier leur coopération en vue de lutter contre les activités de l’AQMI et des groupes qui y sont affiliés dans la région du Sahel ;

    -A co-parrainé l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2071, appellant les autorités maliennes à engager un dialogue politique avec les groupes rebelles maliens et les représentants légitimes de la population locale du Nord du Mali ;

    -A soutenu l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2085 autorisant le déploiement d’une opération africaine au Mali (après concertation avec la CEDEAO), avec pour objectif de permettre aux Maliens de recouvrer leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire et de lutter contre le terrorisme international.

    En marge de la 67ème session de l’Assemblée générale de l’ONU 

    Le Maroc a :

    -Salué la résolution du C.S portant sur la mise en place d’une stratégie globale et intégrée pour la région du Sahel, qui pourra permettre la mise en place de mesures permettant de relever les défis sécuritaires, humanitaires, et de développement sur le court, moyen et long terme dans la région du Sahel ;

    -Favorablement accueilli la désignation par le SG des N.U d’un envoyé spécial des N.U pour le Sahel, et dont la mission sera basée sur l’accompagnement des efforts entrepris par la CEDEAO et par le Mali, pour trouver une solution à la question sécuritaire au Sahel et une issue pacifique à la sortie de crise ;

    -Appelé la communauté internationale à porter une attention particulière aux défis socio-économiques et à la question du développement humain, auxquels doivent faire face les pays sahélo-sahariens et les Etats ouest africains ;
    -Salué l’initiative française de mettre en place un Groupe des Amis du Sahel.

    En marge de la 68ème session de l’Assemblée générale de l’ONU 

    Le Maroc a :

    -Réaffirmé lors de la réunion de haut niveau sur le Sahel, son appui total pour la stratégie intégrée des Nations-Unies et appelle les pays de la région à sa mise en œuvre ;
    -Préconisé une approche profonde du développement en faveur des pays de la région afin de concrétiser la stabilité et le développement socio-économique dans la région sahelo-sahelienne ;
    -Salué les efforts de la communauté internationale et des organisations internationales et régionales visant à relever les défis de sécurité et de développement au Sahel, tout en relevant l’intérêt de réaliser la stabilité dans cette région.

    Sur le plan politique 

    Le Maroc réitère sa disposition à poursuivre les efforts en matière d’aide et d’assistance en vue de contribuer à la restauration de la paix et de la sécurité dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest et ce, a travers les initiatives suivantes :

    2. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) 

    Le Maroc soutien les efforts de la CEDEAO visant à trouver une solution politique et pacifique à la crise malienne, fondée sur le dialogue entre les différentes parties au conflit et a manifesté son intention de fournir une aide humanitaire et un soutien politique pour parvenir à la résolution du conflit malien.

    3. La Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD)

    Le Maroc soutien les efforts de la CEN SAD en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et d’armes, et le crime organisé dans la région du Sahel (session extraordinaire du Conseil exécutif de la CEN-SAD tenue à Rabat dernièrement) ;

    Aussi, Conformément aux prescriptions de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEN-SAD, tenue le 17 février 2013 à Ndjamena, le Secrétariat Général de la CEN-SAD organisera conjointement avec le Maroc, la Retraite de haut niveau sur la nouvelle vision et les missions de la CEN SAD. Cette rencontre permettra à la CEN-SAD de jouer son rôle dans un espace sahélo-saharien empreint de défis et permettra une réflexion sur la recherche de solutions agissantes pour relever les défis de la région sahélienne.

    – La Conférence régionale pour la sécurité aux frontières

    Le Maroc réitère sa volonté a intensifier la coopération régionale, notamment a travers l’examen des problèmes de sécurité dans la région, dont la prolifération et le trafic d’armes transfrontaliers, le terrorisme, le trafic de stupéfiants, l’immigration clandestine, le crime organisé transfrontalier et le trafic de migrants ;

    Le Maroc encourage la consolidation du dialogue stratégique, l’échange d’expertises et d’informations ainsi que la coordination opérationnelle dans le domaine de la sécurité frontalière ;

    Conscients de l’impératif de développer une stratégie entre les pays du Sahel et ceux de l’Union du Maghreb arabe (UMA) visant à lutter contre le terrorisme, le Maroc a abrité en mars 2013 une conférence régionale sur le contrôle aux frontières au Sahel et au Maghreb.

    – La Conférence ministérielle des Etats d’Afrique riverains de l’Atlantique

    Le Maroc encourage les synergies interrégionales traitant des questions à caractère sécuritaire entre les différentes organisations présentes dans l’espace ouest africain. Le pays soutien une coopération élargie basée sur le principe de responsabilité partagée, nécessaire pour trouver des solutions concrètes à la menace du crime organisé.

    Sur le plan sécuritaire 

    Le Maroc :

    5. Estime que l’urgence doit porter sur le recouvrement par le Mali de son intégrité territoriale et sur la lutte contre les activités terroristes et criminelles commises à l’encontre des populations du pays et de la région sahélienne en général, tout en restant focalisé sur la nécessité d’aider et de soutenir les pays sahélien à renforcer leurs institutions sécuritaires pour assurer une meilleure gestion de leurs frontières et faire face au terrorisme, au crime organisé transnational et aux trafics de tous genres ;
    6. Constate que la région du Sahel fait face à des activités criminelles transfrontalières et terroristes sans précédent, soulignant les difficultés des Etats de la région à sécuriser les frontières et les conséquences de l’aggravation de la pauvreté qui amène de plus en plus de personnes à recourir à des activités criminelles pour subvenir à leurs besoins ;
    7. Pense que les effets de la crise libyenne n’ont fait qu’exacerber cette situation, alors que des initiatives louables ont vu le jour pour faire face aux défis sahéliens, d’où la nécessité d’asseoir une coopération régionale accrue afin de faire face aux problèmes structurels ;
    8. Regrette la persistance de visions sécessionnistes qui persistent dans les zones grises et qui facilitent la prolifération des activités terroristes et de la criminalité transnationale organisée dans la région du Sahel ;
    9. Reste préoccupé par la situation au Sahel et plus particulièrement au Nord du Mali, concernant les violations des droits de l’Homme, telles que les exécutions sommaires, la torture, les châtiments cruels, les recrutements d’enfants soldats, les violences à l’égard des femmes ;
    10. Est conscient des dangers de la dégradation continue de la situation sécuritaire au Sahel, alimentée par les tensions régionales, le terrorisme, les trafics transfrontaliers, les rébellions armées et déplacements de centaines de milliers de réfugiés ;
    11. Soutien toutes les initiatives visant la mise en place d’une stratégie globale et intégrée pour la région du Sahel et qui permettra l’instauration de mesures à même de relever les défis sécuritaires, humanitaires et de développement sur les court, moyen et long terme dans cette région ;
    12. Encourage le renforcement des capacités nationales en matière de sécurité et en matière de coopération bilatérale, plus particulièrement entre les pays voisins, et ce, dans l’objectif d’instaurer les bases d’une coopération sous-régionale effective.

    Sur le plan humanitaire 

    Le Maroc très présent sur le terrain, exprime sa profonde préoccupation quant à la détérioration de la situation humanitaire dont souffre un grand nombre de déplacés civils, en provenance notamment du Nord du Mali ;
    La crise au Nord du Mali a aggravé la sécurité alimentaire dans la région sahélienne, déjà désastreuse en raison des sécheresses et des aléas climatiques. D’importantes aides humanitaires ont été acheminés au profit de réfugiés maliens en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso sous forme de denrées alimentaires et de produits pharmaceutiques  (46 tonnes de denrées alimentaires au Niger et 50 tonnes de produits alimentaires et pharmaceutiques au Burkina Faso).

    Position du Maroc sur la crise malienne

    -Le Maroc est conscient des graves menaces engendrées par les groupes terroristes au Nord du Mali et qui mettent en péril la stabilité dans la région du Sahel et dans le reste du monde ;
    -Le Maroc a soutenu l’opération militaire française dans ce pays qui s’est traduite par la libération des zones qui étaient sous contrôle des groupes armés radicaux ;
    -Par ailleurs, le pays soutient également les efforts déployés par la CEDEAO et l’ONU visant à parvenir à une solution fondée sur le dialogue entre les différentes parties au conflit et a manifesté son intention de fournir une aide humanitaire et un soutien politique pour parvenir à la résolution du conflit malien ;
    -Lors de la présidence tournante, en décembre 2012 au Conseil de Sécurité, le Maroc a joué un rôle capital dans l’adoption à l’unanimité des Quinze dans la résolution 2085, autorisant le déploiement d’une force africaine au Mali pour une période initiale d’une année ;
    -Aussi, lors de la Conférence, tenue au siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en janvier 2013, le Maroc a décidé une contribution de 5 millions de dollars destinée à financer la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA). A travers cette contribution, le Maroc a réaffirmé son soutien constant au Mali, ainsi que son appui aux efforts des pays de la région et de la communauté internationale en vue d’assurer la stabilité et le développement du Mali et de toute la région ;
    -Par railleurs, le Maroc se félicite de la réussite du processus électoral au Mali, des progrès enregistrés en matière de sécurité dans le pays et s’engage à maintenir son soutien au gouvernement et au peuple maliens particulièrement dans les domaines de la réconciliation nationale et de la justice transitionnelle ;
    -Le Maroc encourage la restauration de la légitimité politique au Mali à travers une transition politique, faisant suite à des élections libres, inclusives et démocratiques. A cet effet, le pays soutient le lancement des travaux et des mesures préliminaires en vue de la tenue des pourparlers inclusifs de paix au Mali, tels que prévus par l’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013 ;
    -Le Maroc salue les initiatives prises en matière de réconciliation nationale, priorité du mandat du Président Ibrahim Boubakar Keita, ainsi que la mise en place de « mesures de confiance » et l’établissement d’un dialogue officieux avec les représentants de groupes armés implantés au Nord du Mali ;
    -Enfin le Maroc souligne que la dimension cultuelle et culturelle du pays constitue une composante fondamentale et nécessaire au processus de réconciliation nationale, à la reconstruction durable et à l’instauration d’une paix durable au Mali.

    Position du Maroc sur la crise bissau-guinéenne

    Au lendemain des élections présidentielles en Guinée Bissau, un coup d’Etat militaire a été perpétré le 12 avril 2012 en Guinée Bissau, suite auquel le Président de la République par intérim, M. Raimundo PEREIRA, a été séquestré ainsi que d’autres personnalités politiques.

    Le Maroc a :

    -Fermement condamné ce coup d’Etat militaire et a appelé au rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel et au renforcement des institutions de l’Etat ;
    -Réitéré son soutien au parachèvement du processus électoral en Guinée Bissau, ainsi qu’aux initiatives de la CEDAO visant le retour de la paix et de la stabilité dans ce pays ;
    -Egalement salué la constitution d’un gouvernement inclusif en Guinée Bissau, ainsi que l’instauration d’un Conseil National, tout en rappelant la nécessité de poursuivre les efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel et permettre une meilleure intégration régionale du pays ;
    -Entretenu des relations équilibrées avec le Gouvernement de transition et a salué les développements positifs au niveau du processus de transition, soulignant la nécessité de tenir des élections libres, justes, démocratiques et inclusives, afin d’éviter tout risque de troubles (l’organisation de nouvelles élections générales est en principe prévue pour le 24 novembre 2013) ;
    -Encourage le pays à intensifier ses efforts pour parvenir à une solution politique et à un renforcement de la coopération avec les autres parties prenantes afin d’engager un processus commun et crédible pour mettre fin à la crise.

    Position du Maroc sur la crise centrafricaine

    -L’arrivée par la force au pouvoir de la rébellion « Seleka », le 24 mars 2013, a été largement condamnée par la communauté internationale et a entraîné la suspension de la participation de la République Centrafricaine aux instances internationales et régionales (Nations Unies, Union Africaine, Organisation Internationale de Francophonie…etc.) ;
    -Au lendemain de cette prise illégale du pouvoir,  le Maroc a fait part de sa volonté d’apporter son soutien aux efforts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale en vue d’aider la République Centrafricaine à rétablir la sécurité et l’Etat de droit, à réaliser une Union nationale et à relancer le processus démocratique ;
    -Par ailleurs, le Maroc salue la mise en place de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), qui a pris la relève de la Mission de consolidation de la paix en République centrafricaine (MICOPAX), conformément aux décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ;
    -Il convient de signaler que face à la situation d’insécurité et d’instabilité que connaît le pays, le Maroc a été sollicité pour répondre à des demandes d’aide, notamment humanitaires, auxquelles il a répondu favorablement par l’évacuation de plusieurs blessés de guerre. Le Maroc a été le premier à répondre aux besoins exprimés par la Centrafrique ;
    -Lors de sa visite au Maroc en mai 2013, le Ministre centrafricain de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale, M. Abdalla-Kadre Assane, porteur d’un message adressé à Sa Majesté le Roi Mohammed VI par le Président centrafricain de transition, M. Michel Djotodia, a salué les actions humanitaires entreprises par le Maroc au profit du peuple centrafricain, notamment après le « changement politique » survenu en Centrafrique, en mars 2013.
    -Enfin le Maroc salue les efforts de l’Union Africaine en faveur d’une sortie de crise durable en République Centrafricaine et insiste sur la nécessité à ce que les initiatives africaines soient appuyées par une mobilisation de la communauté internationale, aussi bien au sein des Nations Unies que de l’Union Européenne.

    Position du Maroc sur la crise en République Démocratique du Congo (RDC)

    -Les Nations Unies sont un acteur majeur pour le maintien de la paix en RDC et la résolution de la crise en RDC. Le déploiement de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) a débutée en mars 2001 ;
    -Avec un contingent composé de 691 militaires et de 04 observateurs militaires, notre pays contribue activement à cette force qui compte plus de 15 000 militaires et de 1000 policiers de différentes nationalités ;
    -A noter qu’en juillet 2011, la MONUC est devenue la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), avec un mandat reconduit par le Conseil de sécurité jusqu’au 31 mars 2014, dotant la mission d’une « brigade d’intervention » qui aura pour mandat de combattre et de neutraliser les groupes armés dans l’est de la RDC. Jusque là, le mandat de la Monusco était axé essentiellement sur la protection des civils ;
    -Le Maroc se félicite de la signature, le 24 février 2013 à Addis-Abeba, de l’accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la République démocratique du Congo et la région et encourage la RDC à mettre en œuvre les réformes annoncées par le Président Kabila ;
    -Cependant, le Maroc a condamné l’escalade des violences perpétrées par le M23 contre les populations civiles et la MONUSCO et a exprimé son inquiétude concernant la dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire, les violations régulières des droits de l’homme par le M23 et d’autres groupes rebelles, incluant l’enrôlement d’enfants soldats ;
    -Enfin, le Maroc encourage à la mise en œuvre de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région (Accords de paix Addis-Abeba) et estime que les efforts politiques et diplomatiques régionaux devraient être poursuivis de manière intensive en vue de parvenir à la paix dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs.

    Nadia El Mahjoubi
    Secrétariat Général
    Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc
    Tel:  00212 37 67 60 39
    Fax: 00212 37 66 01 28
    Poste: 6039

    #Maroc #Mali #Sahel #Congo #RDC #RCA #Guinée_Bissau #CEDEAO

  • Crise malienne et situation dans le Sahel -Note du MAEC-

    Crise malienne et situation dans le Sahel -Note du MAEC-

    Mali, Sahel Azawad, MNLA, Maroc, Al Qaïda, FLNA, MUJAO, Algérie, CEMOC, Ansar Eddine, CEDEAO, Mauritanie, Niger,


    ⦁ Depuis le mois de mars, le Mali connaît une grave crise : les rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) revendiquent la région de l’AZAWAD, coupant ainsi le pays en deux. D’une part, le groupe des Ansar-dine veulent une application stricte de la Chariaa sur l’ensemble du territoire national, d’autre part des sous-officiers s’estiment trahis par leur hiérarchie et provoquent une insurrection. Les trois régions du nord Mali, Tombouctou, Gao et Kidal ne sont plus sous le contrôle étatique. Le président Amadou Toumani Touaré est renversé, un nouveau gouvernement est mis en place.

    ⦁ Grave au Nord, la crise est violente à Bamako avec un risque de devenir une crise africaine généralisée avec une économie criminelle à travers les exportations irrégulières et illégales des produits nationaux (coton et or) et les trafics (armes et drogues). Au Libéria, au Sierra Léone et en Côte d’Ivoire, des cartels risquent d’entrer en action pour  promouvoir les trafics illicites en tout genre. Au Nord, les rebelles disposent déjà de trois aéroports  : Gao, Tessalit et Tombouctou qui peuvent accueillir de gros porteurs et recevoir tous les commerces, y compris ceux de la drogue, des armes et aussi des militants étrangers.

    ⦁ L’armée nationale est divisée à tous les niveaux et la classe politique est également éclatée.

    ⦁ Les radicaux (Aqmi, Ansar Dine, Mujao, Boko Haram) qui occupent le Nord et les autres groupes, le MNLA en particulier et le FLNA jouent la compétition au plus extrémiste. Les islamistes veulent renforcer globalement leur présence, ce qui cependant comporte des risques de division. L’incertitude politique et sécuritaire à Bamako les aident à renforcer leurs rangs, leur unité, leur expansion et l’exécution de leur agenda.

    ⦁ L’appel à l’envoi des troupes étrangères au Mali constitue une excellente publicité pour les jihadistes. Il facilite les recrutements, donne du prestige aux radicaux et attire les combattants étrangers. Si les troupes de la CEDEAO n’interviennent pas il y aura certainement une déconsidération pour cette organisation.

    I. La crise malienne
    1. Eléments de rappel  :
    ⦁ 22 mars 2012  : Prise du pouvoir à quelques jours des élections présidentielles. Le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT) est renversé par des éléments de l’armée. Des mutins ont arrêté une grande partie des membres du gouvernement. Le Mali fait alors face à une crise institutionnelle et sécuritaire grave.

    ⦁ Ce coup d’état a été suivi d’un effondrement de l’armée malienne dans la partie nord du pays où la rébellion touarègue, aux côtés de laquelle évoluent des groupes relevant d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), a annexé d’importants territoires, s’emparant successivement des villes de Kindal, Gao et Tombouctou.

    ⦁ 2 avril 2012  : Pour obliger les mutins à restituer le pouvoir aux autorités civiles, la CEDEAO adopte des sanctions économiques, financières et diplomatiques à l’encontre de la junte à Bamako, en décrétant notamment un embargo total sur le pays.

    ⦁ 6 avril 2012  : le principal groupe d’opposition touarègue, le MNLA, revendique Kidal, Gao et Tombouctou afin de créer un nouvel Etat, la République de l’Azawad, dont il a unilatéralement déclaré l’indépendance.

    ⦁ 7 avril 2012  : les sanctions imposées sont levées à la suite de l’acceptation par le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE) d’un accord-cadre négocié par la CEDEAO, prévoyant un plan de transition pour un retour à l’ordre constitutionnel avec le transfert du pouvoir exécutif au président de l’Assemblée nationale.

    ⦁ 12 avril 2012  : investiture de Dioncounda Traoré. Le président intérimaire est chargé de conduire un gouvernement d’Union nationale pour rétablir l’intégrité du territoire national. Un intérim qui doit durer 40 jours pendant lesquels le président intérimaire est chargé d’organiser des élections. Compte tenu de la situation exceptionnelle que vit le Mali, ce délai est impossible à respecter.

    2. Les causes de la rébellion au Mali

    ⦁ Les Touaregs revendiquent le Nord du Mali (Azawad) comme leur territoire ancestral  : ils ont toujours été le relais des insurrections et des mutineries armées contre Bamako à travers notamment le MNLA. Autrefois leurs revendications étaient moins radicales  : elles étaient principalement liées au développement économique, commerciale ou à l’autonomie politique du Nord Mali. Désormais, le MNLA et ses alliés se radicalisent proclamant unilatéralement l’indépendance de l’Azawad. Mais ont-ils réellement les moyens pour dominer un territoire si étendu comme le Nord du Mali?

    ⦁ Le MNLA est un mouvement politico- militaire dont le désarmement n’a jamais été effectif même durant la période de trêve.

    ⦁ Grâce à la crise libyenne, le MNLA a multiplié et renforcé ses capacités militaires et son opérationnalisation au point de doubler l’armée régulière  : la chute de Kadhafi a entraîné une désintégration de la dictature libyenne, mais a eu pour conséquence une circulation incontrôlée d’armes à feu et de matériel létal lourd, ainsi que le repositionnement, voire redéploiement des islamistes, dont la présence s’est renforcée dans la zone sahélo-saharienne.

    ⦁ Les Touaregs autrefois combattants aux côtés de Kadhafi ont profité de cette nouvelle donne politique pour introduire des armes au Nord du Mali afin d’y préparer les futures hostilités. Il s’ensuit un renforcement et une réapparition de la rébellion au Nord  :

    ⦁ Ainsi, les touaregs dont l’assise est transnationale, habitent le Sahel et y exercent des manoeuvres militaires sans contraintes, connaissent le terrain mieux que l’armée régulière et une sérieuse disproportion existe entre l’étendue immense du pays qui fait plus d’un million 200 mille km et ne comptant que sur une armée de moins de vingt mille hommes. Cette armée reste confrontée a des difficultés relatives à la couverture administrative du territoire et dans la gestion de l’adversité découlant de la rébellion, mais aussi et surtout de la criminalité et du terrorisme. Cela fait qu’un pays pauvre comme le Mali, ne peut ni contrôler, ni maîtriser son territoire, encore moins la bande sahélienne qui couvre des centaines de milliers de kilomètres. Depuis le 27  juin, les groupes islamistes radicaux ont pris le contrôle de près de deux tiers du territoire malien.

    ⦁ Aussi, les rebelles visent deux principaux objectifs: cibler les grandes villes pour provoquer des déplacements massifs de populations et provoquer délibérément une crise humanitaire sans précédent au Mali.

    3. Les groupes armés présents au Nord du Mali  :

    ⦁ Le Mali est en présence d’un côté, le MNLA, branche politique qui revendique l’autodétermination du Nord Mali et d’un autre côté, les salafistes d’Ansar Dine qui ont des revendications plus religieuses que politiques, comme l’application de la Chariaa, sur l’ensemble du Mali. Enfin les Touaregs dont la rébellion n’est pas homogène.

    ⦁ Avec le soutien d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et le Mouvement intégriste nigérian Boko Haram, les extrémistes religieux contrôlent les villes principales comme Gao et Tombouctou, épicentres des plus grands risques.

    ⦁ L’interaction des mouvements politico-religieux entre d’une part, le MNLA et le Front de Libération Nationale de l’Azawad (FLNA) et d’autre part, les salafistes d’Ansar Dine, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et les fondamentalistes de Boko Haram, constituent un réel danger pour toute la zone sahélo-saharienne, où terrorisme et trafic de drogue dans cette zone se fait en toute impunité.

    4. L’option diplomatique ou militaire  pour contrer la crise malienne :

    ⦁ La crise malienne nécessite un dialogue politique et l’option militaire ne doit en pincipe intervenir qu’après l’épuisement de tous les recours politiques possibles. Cependant, dans le cas où le dialogue échoue avec la junte et le MNLA, l’Union Africaine et la Communauté internationale doivent soutenir l’option militaire prônée par la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour rétablir l’intégrité territoriale du Mali.

    ⦁ Toutefois, pour éviter l’idée d’interventionnisme occidentale, la Communauté internationale doit mettre aux devant les troupes maliennes et de la CEDEAO, qui auront besoin de soutien logistique, comme les renseignements, la communication et la mobilisation des troupes et l’appui aérien pour leur progression dans les contingences du combat réel sur le terrain et afin d’assurer une victoire rapide et efficace.

    ⦁ Ainsi, toute action militaire doit se faire conformément à une stratégie politique en vue d’une réunification du pays. L’objectif de ce processus politique est de forger une vision nationale et inclusive pour l’avenir du Mali, ce qui exige une feuille de route pour la transition.

    ⦁ Tout processus politique au Mali doit permettre aux autorités de transition de s’engager dans des négociations avec les groupes rebelles du nord mais à condition de cesser tout contact avec les organisations terroristes et ce, conformément aux exigences de la résolution 2071 du Conseil de sécurité . Cette résolution donne 45 jours à la CEDEAO pour préciser les modalités d’une opération militaire, que le Conseil de sécurité se dit prêt à envisager.

    5. Les risques si la crise malienne perdure  :
    Si la crise malienne perdure :
    ⦁ Les divisions entre les différents centres du pouvoir à Bamako se multiplieront et s’approfondiront  ;
    ⦁ Les radicaux islamistes renforceront leurs positions locales et attireront des combattants étrangers  ;
    ⦁ Plus la crise fera partie du paysage international et plus elle se banalisera comme le cas des conflits de l’Afghanistan ou de la Somalie.

    II. Impact sur la sous-région sahélienne

    Le Sahel constitue un ensemble géopolitique cohérent  : plus la crise s’aggravera et plus elle affectera toute la région. Les principaux effets de la crise seront donc :

    ⦁ Le détournement de l’attention et des efforts des gouvernements  : les priorités politiques et économiques nationales seront relégué au second plan ;
    ⦁ La   diversion des ressources vers le sécuritaire au détriment de l’économique : achat d’armes, gonflement des effectifs des forces de sécurité… ;
    ⦁ Le découragement des investisseurs nationaux et surtout étrangers;
    ⦁ Une radicalisation des groupes et mouvements religieux par effet de contagion ou d’imitation et pour conserver leur espace  d’action. Des pays tel le que le Sénégal où les confréries sont puissantes peuvent être atteints ;
    ⦁ Une émergence de tensions et de suspicions entre états au Nord et au Sud du Sahel  ;
    ⦁ Le   ralentissement ou la suspension de l’aide internationale avec une priorité pour l’humanitaire.

    1. Position des pays dits du «  champ  »  :

    ⦁ L’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger sont les principaux pays acteurs concernés par la situation dans le Sahel  : l’Algérie, ayant elle-même connu le terrorisme islamiste dans les années 90 et disposant d’une armée puissante se prévaut d’un statut de leadership dans la sous-région sahélienne. Aucune solution viable ne pourrait être envisagée sans l’appui politique et militaire de cette dernière, notamment, pour ce qui est de la crise au Mali ou dans l’établissement d’une réelle coopération régionale dans la lutte contre les djihadistes au Sahel.
    ⦁ La Mauritanie quant à elle développe de bonnes relations avec tous ces partenaires dans la région  : préoccupée par les questions sécuritaires et de son intégrité territoriale, elle met l’accent sur la lutte armée contre les terroristes dans la région, mais ne souhaite pas intervenir militairement au Mali.
    ⦁ Le Mali est implicitement accusé par ces partenaires dans la région de laisser les réseaux djihadistes contrôler le nord du pays. ATT affirmait avant son renversement que l’AQMI n’était pas un problème malien et que par conséquent il ne pouvait lutter seul contre ce groupe.
    ⦁ Enfin, depuis l’élection du Président Mohamadou Issoufou en avril 2011, le Niger a réitéré sa volonté de lutter par tous les moyens contre le terrorisme islamiste dans la région, notamment en réglant si nécessaire la crise malienne par les armes. Le Niger jouit d’une certaine stabilité et d’une reconnaissance grâce à la réussite obtenue par les gouvernements précédents dans la négociation des crises avec les touaregs du Niger , alors que le Mali a échoué.

    2. Effets engendrés par les grandes crises politiques au Sahel  :

    ⦁ Circulation d’armes au Sahel
    ⦁ Il y a aurait  prés de 80 000 Kalachnikovs en circulation dans la région du Sahel (prix variant entre 200 et 300 euros l’unité). Selon l’ONG Oxfam,  prés de 640 millions d’armes légères sont disséminées à travers le monde, dont 100 millions en Afrique.
    ⦁ Selon l’OTAN, la trace d’au moins 10  000 missiles sol-air a été perdue en Libye post-conflit et d’après Human Rights Watch (HRW) après la fin du conflit libyen, la présence d’un arsenal de dizaines de milliers de tonnes de munitions de fabrication russe et française circule dans le Sahel.
    ⦁ Les inquiétudes les plus vives concernent les explosifs et les armes légères et de petit calibre  : une partie entre 800  000 à 1  000  000 d’armes légères seraient tombées entre les mains de l’AQMI.
    ⦁ Au nord du Niger, l’armée nigérienne aurait intercepté une importante quantité de Semtex (645 kilos) et 445 détonateurs et 11 000 munitions de différents calibres.
    ⦁ Début 2012, aux frontières algéro-nigériennes, un convoi a été intercepté disposant de 71 armes de guerre de type PM AK, 38 fusils mitrailleurs, 02 lance-roquettes de type RPG-7, 04 mitrailleuses, 05 fusils à lunettes ainsi que de 16 fusils mitrailleurs.
    ⦁ Un autre arsenal de guerre provenant de la Libye enterré dans le sable de la région désertique d’In Amenas aurait été découvert  : il comptait 15 missiles antiaériens de fabrication russe capable d’abattre des avions en plein vol, ainsi qu’une grande quantité de munitions.
    ⦁ Pour lutter contre le trafic d’armes au Sahel, certains Etats du Sahel ont lancé un certain nombre de programmes et d’initiatives pour sécuriser leurs frontières  : les mesures de sécurisation et les programmes de lutte contre le terrorisme et le trafic d’armes se sont donc multipliés, au niveau national ou régional.
    ⦁ Des initiatives nationales des pays concernés comme les services de sécurité d’Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie ont établi une liste de 26 trafiquants d’armes libyennes et ont lancé des mandats d’arrêt internationaux à leur encontre  : ils seraient originaires des pays du champ mais aussi des pays voisins comme le Tchad, le Nigeria, le Sénégal, le Burkina-Faso et bien sûr la Libye.
    ⦁ Le Mali quant à lui opté pour une nouvelle approche qui consiste à racheter des armes des militaires maliens qui étaient dans les rangs de Kadhafi en Libye. A cette fin, il a été établi une structure dans le nord du pays qui a pour mission de centraliser ces actions pour permettre d’éviter une dispersion dans les mains des indépendantistes.

    ⦁ Ce model a poussé le président nigérien récemment élu, à prendre soin de s’attacher aux Touaregs nigériens, eux aussi rentrés par milliers, bien armés et entraînés, en nommant l’un de leurs chefs Touaregs comme chef de gouvernement pour éviter une nouvelle révolte.
    ⦁ Réfugiés et déplacés

    ⦁ Aujourd’hui prés de 436.000 personnes déplacées ou réfugiées ont fui à cause de la crise au Mali depuis le début des attaques contre l’armée malienne dans le Nord. Ce total comprend 261.624 réfugiés maliens enregistrés dans les pays voisins par le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés, et 174.000 maliens déplacés internes.
    ⦁ Tombouctou, Gao et Kidal, occupées par des islamistes armés comptent le plus de déplacés internes soit 105.000 personnes (plus de 60%). Elles sont suivies de Mopti (centre) comptant 32.500 déplacés, le reste étant réparti entre les autres villes et régions du Sud.

    ⦁ La crise humanitaire au Sahel

    ⦁ La région sahélienne est à une sévère crise alimentaire et nutritionnelle  : environ 15,6 millions de personnes sont déjà touchées par l’insécurité alimentaire et plus d’un million d’enfant souffre de malnutrition aiguë. Le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie ont déclaré l’état d’urgence et demandé une aide internationale. 20 millions d’euros serait nécessaire pour venir en aide aux victimes de cette crise.

    Pays Nombre de personnes
    Niger 5,5 millions
    Mali 3,5 millions
    Burkina Faso 2,85 millions
    Tchad 1,6 millions
    Sénégal 850 000
    Mauritanie 700 000
    Gambie 600 000
    Total 15,6 millions

    Personnes souffrant d’insécurité alimentaire – Répartition par pays

    ⦁ L’Impact de la crise en Côte d’Ivoire et en Libye et le retour massif de travailleurs migrants vers leur pays d’origine dans la région du Sahel, ont joué un rôle dans cette crise alimentaire. Le Niger et le Tchad sont les pays les plus touchés par les retours des migrants où le nombre de rapatriés est estimé à 103 297 personnes au Niger et à plus de 50 000 personnes au Tchad. Par ailleurs environ 3 millions de personnes dans le Sahel seraient directement touchées par la crise libyenne.
    ⦁ Du fait de la détérioration des conditions de sécurité au Sahel, il est devenu plus difficile pour les organismes des Nations Unies et leurs partenaires humanitaires de se rendre auprès des populations et de mener à bien leurs opérations.
    ⦁ Dans certaines zones isolées, privées d’assistance humanitaire en raison de l’insuffisance ou de l’absence de services de l’Etat, des organisations criminelles comme l’AQMI se chargent de fournir des services et une aide humanitaire. Cette situation pourrait permettre à AQMI de recruter davantage et de développer des réseaux locaux d’informateurs et de fournisseurs d’armes.
    ⦁ Criminalité transnationale organisée et trafic de drogues au Sahel
    ⦁ L’apparition récente de drogues parmi les articles faisant l’objet de contrebande et de trafic vient accroître encore les inquiétudes, compte tenu de leurs effets déstabilisateurs sur la région.
    ⦁ La zone du Sahel est devenue la plaque tournante du trafic de drogue en provenance de l’Amérique latine  : le Sahel étant un vaste espace dont le contrôle effectif échappe aux pays de la zone. 46 tonnes de drogue ont été saisies entre 2005 et 2008 à destination de l’Europe. Aujourd’hui, pas moins de 50 tonnes de cocaïne transitent tous les ans par ce canal. La Mauritanie, le Mali, la Guinée, le Niger et le Nigeria sont les plus touchés.

    ⦁ AQMI est impliquée  : une part du trafic de drogue alimente le budget du groupe terroriste en assurant la protection de la marchandise dans la zone du Sahel contre de fortes sommes d’argent pour financer son mouvement dans la région.
    ⦁ Impact sur l’économie
    ⦁ Après la Côte d’Ivoire, c’est au tour du Mali, connu jusqu’alors comme modèle de démocratie en Afrique de connaître une crise sans précédent. Pays enclavé avec des difficultés propres aux pays sahéliens, le Mali connait une récession sans précédent. L’économie malienne qui devait connaitre une croissance de 5.4% cette année, aura certainement une croissance négative (-1.2%) suite aux conséquences du coup d’état.
    ⦁ Les pertes d’emplois subséquentes aux fermetures d’entreprises, l’assèchement des revenus fiscaux, la détérioration des échanges extérieurs et la réduction de la production agricole ont entraînés une augmentation des prix des denrées de base, ainsi que des difficultés d’approvisionnement.
    ⦁ Les   fonds gelés par l’UEMOA, la BAD et la BOAD ajoutés à la suspension de financement de  certains projets de développement représentent plus de la moitié du budget national.
    ⦁ Les sanctions adoptées par la CEDEAO et par les pays voisins pour faire plier la junte ont contribué à aggraver la situation  : plus de 10% du budget devait provenir de la BCEAO, plus de 70% des biens de consommation doivent transiter par les pays frontaliers. Aussi, tout durcissement de mesures (conditions d’octroi de crédit de la BCEAO, embargo de la CDEAO, etc…) affecte négativement les conditions de vie des Maliens surtout ceux vivant dans le nord du pays.

    ⦁ Le risque d’une «  Afghanisation  » du Sahel
    ⦁ Parmi les différents groupes armés présents au nord du Mali, ce sont les groupes islamistes qui se sont imposé  : l’AQMI a déjà mis en place des camps d’entraînement dans le Nord-Mali. Son objectif est d’y instaurer «  un émirat islamique  » dans lequel les djihadistes marginalisés dans leur pays viendraient pour s’entraîner dans des structures beaucoup plus importantes, comme celles existant en Afghanistan.
    ⦁ Sur le long terme, l’AQMI veut créer une nouvelle base d’Al Qaida en Afrique pour organiser des attentats en Occident ou contre les intérêts occidentaux. A cet effet, le président nigérien Mahamadou Issoufo aurait affirmé qu’il aurait des djihadistes afghans, pakistanais (étrangers au Mali) et qui entraîneraient des groupes terroristes sur place.
    ⦁ D’un autre côté, le groupe Ançar Dine serait bien plus puissant au Mali, que les forces d’AQMI  : son objectif se limiterait à l’instauration d’un Etat islamique appliquant la Chariaa dans le pays.
    ⦁ La présence d’islamistes au nord du Mali pourrait également inciter d’autres rébellions dans la région du Sahel  : AQMI et Ançar Dine pourrait se constituer en assise au Burkina.
    ⦁ Les pays voisins redoutent surtout que la revendication d’indépendance des touaregs maliens ne fasse des rivaux dans leur propre pays  : l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina compterait entre 10 et 30  % de touaregs.
    ⦁ La CEDEAO a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser une option militaire et se dit prête à envoyer entre 2 000 et 3 000 hommes, même si elle ne dispose pas de bras armé organisé. Mais une intervention armée ne ferait qu’empirer la situation car elle déstabiliserait davantage le Sahel, accélérera la scission du Mali, ce qui profiterait à l’AQMI.

    III. Réaction marocaine

    1. Fondements de la position marocaine

    Le Maroc  :

    ⦁ Estime que l’urgence doit porter sur le recouvrement par le Mali de son intégrité territoriale et sur la lutte contre les activités terroristes et criminelles commises à l’encontre des populations du pays et de la région sahélienne en général, tout en restant focalisé sur la nécessité d’aider et de soutenir les pays sahélien à renforcer leurs institutions sécuritaires pour assurer une meilleure gestion de leurs frontières et faire face au terrorisme, au crime organisé transnational et aux trafics de tous genres  ;
    ⦁ Soutien la mise en place d’une stratégie globale et intégrée pour la région du Sahel, qui pourrait permettre la mise en place de mesures permettant de relever les défis sécuritaires, humanitaires et de développement sur le court, moyen et long terme dans la région du Sahel  ;
    ⦁ Encourage la recherche d’une solution politique et pacifique, qui reste le moyen le plus approprié au règlement de la crise malienne  ;
    ⦁ S’oppose à toutes formes d’intervention militaire au Mali  (cette position va à l’encontre la position défendue par les membres de la CEDEAO qui exhortent l’ONU à approuver le déploiement d’une force de paix africaine dans le nord du pays);
    ⦁ Reste préoccupé par la situation au Sahel et plus particulièrement au Nord du Mali, concernant les violations des droits de l’Homme, telles que les exécutions sommaires, la torture, les châtiments cruels, les recrutements d’enfants soldats, les violences à l’égard des femmes  ;
    ⦁ Pense que les effets de la crise libyenne n’ont fait qu’exacerber cette situation, alors que des initiatives louables ont vu le jour pour faire face aux défis sahéliens, d’où la nécessité d’asseoir une coopération régionale accrue afin de faire face aux problèmes structurels  ;
    ⦁ S’engage à suivre de près la situation humanitaire dans la région et ne ménagera aucun effort pour assister les réfugiés, jusqu’au rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région du Sahel.

    Le Maroc  en tant que pays africain membre non-permanent du Conseil de Sécurité :

    ⦁ Soutien l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2056 sur la situation au Mali, qui appelle les Etats du Sahel et du Maghreb à intensifier leur coopération en vue de lutter contre les activités de l’AQMI et des groupes qui y sont affiliés dans la région du Sahel  ;
    ⦁ A co-parrainé l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2071 autorisant le déploiement d’une opération africaine au Mali (après concertation avec la CEDEAO), avec pour objectif de permettre aux maliens de recouvrer leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire et de lutter contre le terrorisme international  ;
    ⦁ Favorablement accueilli la désignation par le SG de l’ONU d’un envoyé spécial des N.U pour le Sahel et dont la mission sera basée sur l’accompagnement des efforts entrepris par la CEDEAO et par le Mali, pour trouver une solution à la question sécuritaire au Sahel et une issue pacifique à la sortie de crise  ;
    ⦁ Appelle la communauté internationale à porter une attention particulière aux défis socio-économiques et à la question du développement humain, auxquels doivent faire face les pays sahélo-sahariens et les Etats ouest africains.

    2. Sur le plan politique  :

    Le Maroc réitère sa disposition à poursuivre les efforts en matière d’aide et d’assistance en vue de contribuer à la restauration de la paix et de la sécurité dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest et ce, à travers les initiatives suivantes  :

    – Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) 

    Le Maroc soutien les efforts de la CEDEAO visant à trouver une solution politique et pacifique à la crise malienne, sans intervention militaire.

    – Conseil exécutif de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD)

    Le Maroc soutien les efforts de la CEN-SAD en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et d’armes, et le crime organisé dans la région du Sahel (session extraordinaire du Conseil exécutif de la CEN-SAD tenue à Rabat dernièrement 2012). Il encourage également la recherche de solutions agissantes pour relever les défis de la région sahélienne, toujours dans le cadre de la CEN-SAD.

    ⦁ Conférence régionale pour la sécurité aux frontières

    ⦁ Le Maroc réitère sa volonté a intensifier la coopération régionale, notamment a travers l’examen des problèmes de sécurité dans la région, dont la prolifération et le trafic d’armes transfrontaliers, le terrorisme, le trafic de stupéfiants, l’immigration clandestine, le crime organisé transfrontalier et le trafic de migrants  ;
    ⦁ Le Maroc encourage également la consolidation du dialogue stratégique, l’échange d’expertises et d’informations, ainsi que la coordination opérationnelle dans le domaine de la sécurité frontalière.

    – Conférence ministérielle des Etats d’Afrique riverains de l’Atlantique

    Le Maroc encourage les synergies interrégionales traitant des questions à caractère sécuritaire entre les différentes organisations présentes dans l’espace ouest africain. Le pays soutien une coopération élargie basée sur le principe de responsabilité partagée, nécessaire pour trouver des solutions concrètes à la menace du crime organisé. 

    3. Sur le plan humanitaire  :

    ⦁ Le Maroc très présent sur le terrain, exprime sa profonde préoccupation quant à la détérioration de la situation humanitaire dont souffre un grand nombre de déplacés civils, en provenance notamment du Nord du Mali  ;
    ⦁ La crise au Nord du Mali a aggravé la sécurité alimentaire dans la région sahélienne, déjà désastreuse en raison des sécheresses et des aléas climatiques. D’importantes aides humanitaires ont été acheminés au profit de réfugiés maliens en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso sous forme de denrées alimentaires et de produits pharmaceutiques  (46 tonnes de denrées alimentaires au Niger et 50 tonnes de produits alimentaires et pharmaceutiques au Burkina Faso).

    Nadia El Mahjoubi
    Secrétariat Général
    Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc
    Tel:  00212 37 67 60 39
    Fax: 00212 37 66 01 28
    Poste: 6039

    P.S.: Note envoyée au MAEC le 31 octobre 2013

    #Mali #Sahel #Niger #Mauritanie #Algérie #MNLA #FLNA #CEDEAO #CEMOC #MUJAO #AlQaida

  • Mali: quels sont les effets des sanctions de la CEDEAO?

    Mali: quels sont les effets des sanctions de la CEDEAO?

    Mali, Sahel, CEDEAO, sanctions,

    Presque tous les secteurs de l’économie malienne ont été affectés par les sanctions imposées au pays par la CEDEAO à la suite d’un coup d’Etat militaire.

    En début juillet, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, a décidé de lever les sanctions imposées contre le Mali depuis le début de l’année.

    A part le gel des avoirs maliens dans toutes les banques de la CEDEAO, les pays membres de la communauté avaient fermé leurs frontières avec le Mali et suspendu les transactions commerciales avec celui-ci. Seuls les produits médicaux et de première nécessité étaient épargnés.

    Ces sanctions ont porté un grand coup à tous les secteurs d’activité du pays qui a frôlé la récession en début d’année.

     »Les impacts ont été assez négatifs parce qu’en fait, déjà en début d’année, on tablait sur une croissance de 5% et un peu plus », explique Pr Abdoul Karim Diamoutene, économiste et enseignant chercheur à l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako.

    « Donc, il était prévu que, si durant le premier trimestre les sanctions avaient été levées, on aurait assisté à un ralentissement de la croissance. Mais déjà, le fait que nous soyons dans le second trimestre, l’on table sur une récession. Par conséquent, ça veut dire une croissance négative », poursuit-il.

    Selon lui, « on ne peut dire que les conséquences sont très négatives en perspective pour l’économie malienne ».

    Même si l’universitaire assure qu’il faut d’abord attendre les différents rapports, pour pouvoir chiffrer quantitativement l’impact des sanctions sur l’économie malienne, il précise qu’on peut bien se faire une idée des différents secteurs qui ont été nettement affectés et puis essayer de parler des conséquences.

    Selon Pr Diamoutene, les secteurs tertiaire et secondaire ont été les plus affectés.

    « Au niveau du secteur tertiaire, c’est le commerce qui a un peu pâti de la fermeture des frontières et aussi le secteur de l’hôtellerie et également du tourisme », dit-il.

    Le chercheur précise également que parce que l’Etat était privé de ses moyens, les missions nationales, souvent effectuées à l’intérieur du pays, la restauration et l’hébergement, ont été complètement bloqués et paralysés.

    « L’Etat est un véritable acteur économique dans nos pays, principalement un peu au Mali parce qu’à travers les grands chantiers de l’Etat, les infrastructures routières, les grands projets, donc, il y a un effet indu sur l’ensemble des secteurs », poursuit-il.

    « Donc, dès lors que l’Etat était privé de ses moyens au niveau de la Banque centrale, il a automatiquement réduit ses dépenses au strict minimum. Et je crois qu’ici, c’est presque environ 15 % du budget courant qui ont été autorisés à être utilisés », dit-il.

    Par ailleurs, cette situation a entraîné un effet négatif et réduit les opportunités pour les entreprises qui ont aussi été affectées.

    Mais les difficultés ont touché d’autres secteurs jadis très fonctionnels.

    « L’autre secteur qui a aussi été affecté, c’est le secteur de la construction, bâtiments et travaux publics. A ce niveau, la fermeture des frontières a été nettement ressentie, sur le Sénégal par où le ciment rentrait et peut-être aussi le Togo. Donc, le ciment est très cher », précise-t-il.

    « Pour preuve, le ciment qu’on pouvait acheter à environ 100 000 à 105 000 FCFA la tonne, à un moment, on l’obtenait jusqu’à entre 135 000 et 140 000 FCFA. Vous voyez déjà ? Les différents chantiers ont été arrêtés. Or, ce secteur-là a un effet amplificateur sur les autres secteurs », affirme Pr Diamoutene.

    « Quand on construit, les maçons, les menuisiers métalliques, les peintres, c’est toute une chaîne qui est en activité. Même les camions qui transportaient le sable, tous ces secteurs ont été complètement bloqués », explique-t-il.

    Le Mali reprend son souffle

    Le Pr Abdoul Karim Diamoutene estime que la levée des sanctions est une bonne chose pour le Mali dans la mesure où « les contraintes au niveau des différentes frontières seront levées », ce qui va faciliter l’acheminement du ciment et de différents produits à l’intérieur du pays.

    « Il faut reconnaître qu’avec la crise, l’Etat s’est orienté vers des pays comme la Guinée et la Mauritanie. Mais ces ports-là n’ont pas les mêmes commodités que les ports de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Du coup, ils n’ont pas pu annihiler les effets liés à cette crise. »

    « Mais l’élément important qui a secoué un peu, c’est le gel des avoirs de l’Etat au niveau de la Banque centrale et aussi le fait de priver l’Etat de l’accès au marché financier sous-régional », rappelle Diamoutene.

    « Donc, avec cette levée des sanctions, l’Etat va avoir accès à ses ressources, ce qui va lui permettre d’injecter de l’argent dans le circuit économique et également de faire face à d’autres échéances de dettes, etc. », explique-t-il.

    Selon lui, le fait que l’Etat puisse regagner sa prérogative au niveau de la Banque centrale lui permettra de reconvertir tous ces différents éléments au profit de l’économie nationale.

    « C’est la levée des sanctions au niveau de la Banque centrale qui constitue vraiment un véritable ouf de soulagement pour l’Etat et pour l’économie malienne », suggère le chercheur.

    Pour sa part, le Pr Aly Toukara, analyste politique, fondateur et Directeur du Centre des Études Sécuritaires et Stratégiques au Sahel basé au Mali, estime que cette levée des sanctions est une « bouffée d’air » pour le pays.

    Etant donné, dit-il, que tous les efforts étaient tournés vers le paiement des salaires des fonctionnaires de l’Etat et le soutient de l’effort militaire.

    « C’est une sorte de bouffée d’oxygène, pas forcément une victoire, ni pour la junte au pouvoir, ni pour la CEDEAO, car les deux parties étaient aux abois », dit-il.

    Une économie exceptionnelle qu’il faut relever

    Pour Pr Diamoutene, le Mali n’aura pas forcément besoin de refaire un long chemin pour retrouver son rythme économique d’antan.

    « Il faut comprendre la structure de l’économie malienne qui est fortement primaire, avec un poids important de l’informel… », dit-il.

    « Quand vous voyez la croissance de l’économie malienne, elle repose sur le secteur primaire qui est agricole, etc. et la performance de ce secteur dépend de la nature de la pluviométrie et aussi d’autres mesures d’appui et de soutien vers les intrants que l’Etat accorde », poursuit-il avant d’évoquer le secteur des mines, avec le commerce de l’or qui n’a pas souffert de la crise.

    Toutefois, il estime que les petites et moyennes entreprises qui ont été en difficulté pourront bien se remettre dans les prochains six mois.

    Pour assurer la reprise économique, Pr Abdou Karim Diamoutene estime que « le secteur agricole est fondamental. »

    « Le secteur agricole au Mali a besoin d’un certain nombre d’appuis dont les intrants agricoles. Et nous avons vu cette année avec la crise entre l’Ukraine et la Russie, que les prix ont presque doublé, triplé », remarque-t-il.

    « Donc, l’Etat ayant été privé de ses moyens, a eu du mal à faire face à ces différentes subventions, etc. Si ces mesures ne sont pas poursuivies et si la campagne agricole n’a pas pu obtenir les résultats escomptés, cela risque d’affecter nettement le processus de croissance du pays. »

    « Je crois que l’urgence, c’est beaucoup s’atteler à ce niveau-là d’autant plus que nous sommes dans la période hivernale », dit-il.

    M. Diamoutene craint que l’inflation au niveau mondial ne ralentisse la situation au Mali.

    « Tous les coûts de production ont augmenté. Donc, l’Etat n’ayant pas assez de moyens pour continuer à subventionner, cela risque de créer une tension sociale qui ne dit pas son nom », prévient le chercheur.

    BBC News, 8 jui 2022

    #Sahel #Mali #CEDEAO #Sanctions

  • CEDEAO: Sall et Ouattara contre l’interdiction des 3e mandats

    CEDEAO: Sall et Ouattara contre l’interdiction des 3e mandats

    CEDEAO, Accra, Macky Sall, Alassane Ouattara, Mohamed Buhari, troisième mandat,

    À Accra, lors du sommet des Chefs d’Etat du 3 juillet 2022, Buhari a voulu qu’il soit inscrit dans les textes de la Cedao, l’interdiction des 3e mandats. Refus catégorique d’Alassane Ouattara et Macky Sall.

    La CEDEAO a levé, ce dimanche à Accra, les sanctions politiques et économiques qu’elles avaient adoptées contre le Mali. La durée de transition au Burkina a été fixée à 24 mois et le président béninois Boni Yaya a été nommé nouveau médiateur pour la Guinee.

    #CEDEAO #MackySall #AlassaneOuattara #3eMandat

  • La CEDEAO regrette la décision de transition de 24 mois au Mali

    La CEDEAO regrette la décision de transition de 24 mois au Mali

    Mali, CEDEAO, transition,

    BAMAKO, 7 juin (Reuters) – La CEDEAO, bloc régional d’Afrique de l’Ouest, a dit mardi regretter la décision du gouvernement intérimaire du Mali de prolonger de 24 mois la transition vers le retour à un régime civil alors que les négociations entre les deux parties sont en cours.

    La junte au pouvoir au Mali, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en août 2020, a publié un décret lundi fixant le calendrier de 24 mois, à compter de mars 2022.

    La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui compte 15 membres, a fait pression pour une prolongation plus courte, de 16 mois au maximum. La CEDEAO a imposé des sanctions sévères en janvier après que la junte a déclaré qu’elle n’organiserait pas d’élections démocratiques le mois suivant comme prévu initialement.

    « La CEDEAO regrette qu’alors que les négociations sont toujours en cours pour parvenir à un consensus, les autorités maliennes aient pris cette décision sur la transition », a déclaré le bloc dans un communiqué.

    Elle a indiqué qu’un négociateur de la CEDEAO continuerait à engager les autorités maliennes pour parvenir à un « calendrier convenu mutuellement ».

    Les chefs d’État des pays membres de la CEDEAO se sont réunis ce week-end au Ghana, où ils ont décidé de ne pas lever les sanctions contre le Mali, à moins que la junte ne propose une transition plus courte. Ils devraient tenir un autre sommet avant le 3 juillet.

    Reuters, 08/06/2022

    #Mali #CEDEAO #Transition

  • Le PE s’inquiète de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel

    Le PE s’inquiète de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel

    Le PE s’inquiète de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel – Parlement européen, Mali, Algérie, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Erythrée, Ethiopie,

    Le Parlement européen s’est inquiété aujourd’hui de la montée de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel, notamment par la présence croissante de groupes terroristes dans la région, condamnant la violence et exigeant un « retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

    Dans une résolution adoptée aujourd’hui lors de la session plénière de l’Assemblée européenne, à Strasbourg, en France, les députés « expriment leur inquiétude face à l’aggravation de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel, condamnant fermement la violence et les morts dans la région, y compris la exactions commises dans le cadre d’opérations militaires », a déclaré l’institution dans un communiqué.

    Dans la résolution (approuvée par un vote à main levée), les parlementaires se disent également « profondément préoccupés par l’état de la démocratie et les récents coups d’État », appelant ainsi « tous les putschistes à fixer des limites claires à la durée de la transition politique et qui garantissent un retour rapide à l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections transparentes et inclusives ».

    Pour le Parlement européen, « toute coopération politique et de sécurité à long terme avec les acteurs de l’UE nécessitera des calendriers réalistes pour un retour à la démocratie, y compris des jalons clairs et mesurables ».

    « Inquiets de la présence croissante de groupes terroristes dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest, les députés pointent l’appauvrissement croissant des populations qui constitue la base socio-économique du développement du terrorisme », a déclaré l’institution à la presse.

    Dans le document approuvé, les députés affirment également soutenir les actions de l’Union africaine et les actions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour défendre la démocratie et l’État de droit.

    S’exprimant mercredi lors du débat en plénière, la commissaire européenne aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, a déclaré que l’Union européenne (UE) n’abandonnerait pas le Sahel en raison de l’instabilité dans cette région africaine, tout en exigeant plus d’engagement politique et de responsabilité envers les pays.

    « Qu’il soit clair que nous n’allons pas abandonner le Mali ni le Sahel », qui « restent une priorité pour l’UE », a souligné Jutta Urpilainen, intervenant dans un débat sur la situation dans cette région africaine qui regroupe 11 pays : le nord du Sénégal , sud de la Mauritanie, du Mali, du nord du Burkina Faso, de l’extrême sud de l’Algérie, du Niger, du nord du Nigeria, du centre du Tchad et du Soudan, de l’Erythrée et du nord de l’Ethiopie.

    Cependant, a-t-il prévenu : « Nous ne pouvons travailler qu’avec ceux qui veulent travailler avec nous, en étant plus exigeants dans la nécessité d’un engagement politique renforcé et d’une plus grande responsabilisation ».

    L’UE a déjà dénoncé la présence de mercenaires du groupe de sécurité privé russe Wagner dans différents pays africains, ce qui compromet le travail mené depuis des années pour renforcer la défense des États durement touchés par le terrorisme « djihadiste ».

    Fragilisée par la crise sahélienne, l’Afrique de l’Ouest a été encore plus déstabilisée par les coups d’État militaires successifs qui ont eu lieu au Mali (août 2020 à mai 2021), en Guinée Conakry (septembre 2021) et au Burkina Faso (janvier 2022).

    RTP Noticias, 05/05/2022

    #PE #Parlement_européen #Afrique_ouest #Sahel

  • Mali: Nécessité d’accompagner les sanctions d’une aide humanitaire

    Mali: Nécessité d’accompagner les sanctions d’une aide humanitaire

    Mali: Nécessité d’accompagner les sanctions d’une aide humanitaire – Abdoulaye Mar Dieye, climat, paix et développement au Sahel, CEDEAO,

    Déclaration de M. Abdoulaye Mar Dieye à la réunion de la Commission de consolidation de la paix sur les défis liés au climat pour la paix et le développement au Sahel

    Excellences,

    Chers collègues,

    Je suis particulièrement heureux de vous rejoindre aujourd’hui depuis Dakar pour faire la lumière sur la situation au Sahel.

    Je voudrais saisir l’occasion pour remercier le vice-président de la Commission de consolidation de la paix, SE l’ambassadeur Jose Blanco ainsi que l’ASG Elizabeth Spehar, qui est en ligne avec nous, et les collègues de PBSO, pour avoir organisé cette réunion opportune. Je tiens également à remercier mes collègues de l’OIM, de la FAO et de l’UNOWAS ; nos briefers de la société civile du Niger et du Mali ainsi que des représentants du G5 Sahel (ES Eric Tiare), de l’UA (Ambassadrice Fatima Kyari Mohammed) et de l’UE (Envoyée Emanuela Claudia Del Re). La liste des briefers d’aujourd’hui démontre l’énorme effort de coordination et les partenariats solides qui sont nécessaires pour garantir des résultats positifs au Sahel.



    Excellences,

    Ce sont des temps graves ! Le Sahel, objet de notre discussion aujourd’hui, subit des tensions supplémentaires, non seulement au niveau national et régional, mais aussi d’un point de vue international.

    D’une part, les récentes transitions militaires dans la région ont encore restreint les espaces démocratiques et politiques. Les sanctions de la CEDEAO contre le Mali, si elles ne sont pas accompagnées d’une clause humanitaire forte et de solides mesures d’atténuation, exerceront une pression supplémentaire sur une situation économique et sociale déjà désastreuse dans toute la région.

    D’autre part, la guerre actuelle en Ukraine pousse déjà à la hausse les prix du pétrole, du gaz et des denrées alimentaires dans le monde et aura sans aucun doute un fort impact sur les pays du Sahel. Cela créera probablement un effet d’éviction sur le financement humanitaire, singulièrement pour le Sahel, où les besoins humanitaires sont considérablement sous-financés à un taux faible de 20 à 25 %.

    Ces faits alarmants rendent cette réunion du PBC d’autant plus opportune et je tiens à vous remercier tous pour votre engagement envers le Sahel et votre leadership dans la résolution des causes profondes de la crise dans la région.

    La situation appelle des réponses édifiantes et solidaires.

    Premièrement, il est crucial de préserver l’unité politique du G5 Sahel et de réaffirmer son rôle central pour relever les nombreux défis auxquels la région est confrontée. Ce faisant, nous devons élever notre partenariat programmatique avec le G5 Sahel ; grâce à un meilleur alignement de notre soutien collectif à son Programme d’Investissement Prioritaire (PIP).
    Constatant l’importance et la centralité du G5 Sahel, je voudrais attirer votre attention sur la nécessité d’aborder le Sahel « à géométrie variable » : en effet, il faut regarder la région dans une perspective plus large, en incluant dans la politique et paramètres de sécurité, le Processus de Nouakchott et l’Initiative d’Accra.

    Deuxièmement, il est essentiel d’intensifier notre financement structurel aux pays du Sahel dans l’esprit du Plan Marshall allemand avec l’Afrique, qui vise à promouvoir l’innovation et à exploiter le potentiel de la jeunesse africaine. Le drame du Sahel est que l’investissement global est chroniquement faible ; une moyenne de 16-18 % du PIB ; tandis qu’un plancher minimum de 24 % du taux d’investissement global serait requis.

    À cet égard, les investissements structurels tels que l’Initiative de la Grande Muraille Verte de l’Union africaine et l’initiative Desert-to-Power de la Banque africaine de développement auront besoin d’un soutien plus fort pour une mise en œuvre à plus grande échelle.

    Troisièmement, les initiatives en cours réussies mises en œuvre dans le cadre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (SINUS) doivent être renforcées. Parmi ceux-ci, permettez-moi de mentionner l’initiative conjointe FAO-OIM sur la transhumance et la prévention des conflits soutenue par le Fonds pour la consolidation de la paix, l’initiative dirigée par le PNUD sur la stabilisation dans le bassin du lac Tchad et récemment dans la région du Liptako-Gourma, les agences des Nations Unies basées à Rome. appui à la résilience au Sahel. Toutes ces initiatives ont été vivement saluées par les chefs d’État et de gouvernement du G5 Sahel lors du sommet de N’Djamena en février 2021.

    Ce que nous apprenons de ces initiatives, c’est que le fonds pour la consolidation de la paix est un outil utile grâce auquel nous pouvons tester de nouvelles approches en plaçant la prévention au centre du lien humanitaire/développement/consolidation de la paix et en investissant dans la participation et l’autonomisation significatives des femmes et des jeunes, ciblant les groupes à risque dans les zones frontalières et transfrontalières traditionnellement délaissées.

    Excellences,

    Nous devons agir avec un sentiment d’urgence et de solidarité. Par conséquent, nous devons investir dans le moteur le plus puissant qui transformerait le Sahel en une version meilleure et stable, à savoir l’éducation. Il n’y aura pas de Sahel paisible et prospère sans notre jeunesse, et n’oublions pas l’importance d’investir dans les jeunes filles. Le Sahel a besoin de tout le monde sur le pont et dans de nombreuses configurations, nous avons vu comment les femmes et les filles agissent comme une force motrice.

    Investir dans la jeunesse n’est pas seulement une bonne économie et intelligente face au climat ; mais c’est un acompte pour un avenir stable, paisible et des plus prometteurs. Cela devrait alors être au cœur du Fonds de Consolidation de la Paix, singulièrement au Sahel.

    Merci.

    United Nations Integrated Strategy for the Sahel, 21/04/2022

    #Mali #Sahel #CEDEAO #Climat #Sanctions