Étiquette : Ceuta

  • Crise des migrants à Ceuta : des centaines de mineurs en errance

    La crise des migrants dans l’exclave méditerranéenne espagnole de Ceuta s’est atténuée. Après la mort de trois personnes cherchant une protection dans la zone frontalière, le Maroc a accepté le retour d’environ 7 500 personnes sur un total de 9 000.

    Parmi eux se trouvent de nombreux enfants et adolescents dont les parents ont fourni la preuve qu’ils sont les tuteurs légaux.

    Cependant, des centaines de mineurs non accompagnés restent encore dans la ville autonome.

    Mabel Deu est la vice-présidente régionale de la ville de Ceuta : « Nous travaillons sans relâche et jusqu’à l’épuisement pour obtenir l’affiliation de ces enfants, les données nécessaires et la confirmation de leurs parents pour pouvoir ramener ces mineurs chez eux. »

    Le problème : de nombreux autres mineurs errent dans l’exclave. Sans savoir où aller ni vers qui se tourner. Ils ne sont pas tous originaires du Maroc, loin s’en faut.

    « Nous n’avons rien »
    « Quel âge avez-vous ? » demande le journaliste. « J’ai quinze ans et je viens de Guinée Conacry » dit l’adolescent. « Là-bas, nous n’avons rien à manger, nous n’avons rien, les écoles ne sont pas efficaces » explique-t-il.

    L’arrivée massive de migrants à Ceuta, contre laquelle le Maroc n’a rien fait, s’est produite dans le contexte d’une grave crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Elle a été déclenchée par l’hospitalisation accordée par l’Espagne à Brahim Ghali. Il est le chef du Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance de la région du Sahara occidental, dont une grande partie a été annexée par le Maroc.

    Selon les médias, Ghali est sur la voie de la guérison après sa grave maladie du Covid 19.

    Euronews, 24 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Migration, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Crise des migrants à Ceuta : des centaines de mineurs en errance

    La crise des migrants dans l’exclave méditerranéenne espagnole de Ceuta s’est atténuée. Après la mort de trois personnes cherchant une protection dans la zone frontalière, le Maroc a accepté le retour d’environ 7 500 personnes sur un total de 9 000.

    Parmi eux se trouvent de nombreux enfants et adolescents dont les parents ont fourni la preuve qu’ils sont les tuteurs légaux.

    Cependant, des centaines de mineurs non accompagnés restent encore dans la ville autonome.

    Mabel Deu est la vice-présidente régionale de la ville de Ceuta : « Nous travaillons sans relâche et jusqu’à l’épuisement pour obtenir l’affiliation de ces enfants, les données nécessaires et la confirmation de leurs parents pour pouvoir ramener ces mineurs chez eux. »

    Le problème : de nombreux autres mineurs errent dans l’exclave. Sans savoir où aller ni vers qui se tourner. Ils ne sont pas tous originaires du Maroc, loin s’en faut.

    « Nous n’avons rien »
    « Quel âge avez-vous ? » demande le journaliste. « J’ai quinze ans et je viens de Guinée Conacry » dit l’adolescent. « Là-bas, nous n’avons rien à manger, nous n’avons rien, les écoles ne sont pas efficaces » explique-t-il.

    L’arrivée massive de migrants à Ceuta, contre laquelle le Maroc n’a rien fait, s’est produite dans le contexte d’une grave crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Elle a été déclenchée par l’hospitalisation accordée par l’Espagne à Brahim Ghali. Il est le chef du Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance de la région du Sahara occidental, dont une grande partie a été annexée par le Maroc.


    Selon les médias, Ghali est sur la voie de la guérison après sa grave maladie du Covid 19.
  • L’Espagne mobilise les envoyés européens pour contrer l’attaque diplomatique du Maroc

    L’Espagne a mobilisé ses envoyés en Europe pour faire face à l’attaque diplomatique lancée par le Maroc, dans le but de clarifier la vision espagnole de la crise des migrations illégales et le dossier du Sahara occidental et leader indépendantiste, Brahim Ghali.

    « Le Maroc est actif dans différentes capitales de l’Union européenne pour présenter sa version des événements liés à la crise actuelle avec l’Espagne », indique un mémorandum signé par Camilo Villarino, directeur du cabinet du ministre espagnol des Affaires étrangères.

    Selon El Confidencial , le ministre des Affaires étrangères Gonzalez Laya a envoyé un communiqué aux représentations diplomatiques de son pays concernant la crise migratoire et le dossier du Sahara occidental.

    Le ministre a déclaré: « Il est nécessaire d’assister de manière proactive nos diplomates dans leurs contacts avec les ministères des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne ».

    La tension entre le Maroc et l’Espagne a commencé à s’intensifier immédiatement après que Madrid a refusé, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, alors président américain Donald Trump, la reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, qui a été suivie par le report indéfini d’une réunion de haut niveau entre les Espagnols et l’Espagne. Gouvernements marocains.

    Le chef du mouvement pour l’indépendance du Sahara occidental, le Front Polisario, Ghali est actuellement soigné en Espagne. Le Maroc dit qu’il est entré dans le pays avec un faux passeport algérien, une affirmation que l’Espagne nie.

    L’ agence espagnole EPA a cité une source gouvernementale qui a déclaré en réponse aux déclarations des responsables marocains: « Ghali n’est pas entré en Espagne avec un faux passeport, bien qu’il ait utilisé une autre identité pour être admis dans un hôpital de Logroño, où il reçoit toujours traitement pour le coronavirus. « 

    Selon la même source, le président sahraoui est entré en Espagne via l’Algérie avec le passeport qu’il utilise habituellement pour voyager et qui remplit les conditions légales requises.

    La ministre espagnole des Affaires étrangères a renouvelé la position de son pays sur la question du Sahara Occidental, affirmant que « l’Espagne reste fermement attachée à la solution politique qui doit être trouvée dans le cadre offert par les Nations Unies ».

    Elle a déclaré dans une interview au journal local La Razon vendredi: « C’est la position de l’Espagne, et cette position ne peut pas être changée car l’Espagne est un pays qui respecte la légitimité internationale », ajoutant: « Ni l’accueil du leader du Polisario ni les pressions exercées par le Maroc vont amener l’Espagne à changer sa position sur le Sahara Occidental. « 

    Le Maroc est en conflit avec le groupe séparatiste Polisario soutenu par l’Algérie au sujet du Sahara occidental depuis 1975, après la fin de l’occupation espagnole. Cela s’est transformé en une confrontation armée qui a duré jusqu’en 1991 et s’est terminée par la signature d’un accord de cessez-le-feu.

    Rabat insiste sur son droit de gouverner la région, mais a proposé un régime autonome au Sahara Occidental sous sa souveraineté, mais le Front Polisario veut un référendum pour laisser le peuple déterminer l’avenir de la région. L’Algérie soutient la proposition du Front et accueille des réfugiés de la région.

    Le cessez-le-feu de 1991 a pris fin l’année dernière après que le Maroc a repris ses opérations militaires au point de passage d’El Guergarat, une zone tampon entre le territoire revendiqué par l’État marocain et la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, ce qui, selon le Polisario, était une provocation.

    En lançant l’opération, le Maroc « a sérieusement sapé non seulement le cessez-le-feu et les accords militaires y afférents, mais aussi toutes les chances de parvenir à une solution pacifique et durable à la question de la décolonisation du Sahara occidental », a déclaré Ghali dans une lettre à l’ONU.

    Middle East Monitor, 25 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Migration, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Maroc : Gare au bâton européen

    L’Espagne montre les crocs face au chantage marocain des migrants

    Chaabane BENSACI

    Des enfants, des femmes, des vieillards qui tentent de braver les flots du détroit de Djebel Tarek (Gibraltar), pour subir, au bout de l’épreuve, les coups et les injures des gardes-côtes espagnols. Des scènes quotidiennes, depuis des mois.

    Le royaume marocain qui ne sait plus sur quel pied danser, l’euphorie de la normalisation avec l’entité sioniste, sous la bénédiction de l’ex-président Trump, étant consumée, recourt à une véritable forfaiture en jetant à la mer de pauvres êtres, tributaires d’une vie misérable. Le pays traverse une situation socio-économique précaire, l’essentiel des richesses monopolisées par le Makhzen se trouvant dans les paradis fiscaux. Le peuple, quant à lui, galère et rêve d’un lendemain moins cruel que le gouvernement islamiste, aux ordres de sa Majesté qui préside, paraît-il, le comité el-Qods, promet toujours radieux.

    Sans verser, pour autant, dans une anti-marocanité primaire, il y a là de quoi s’interroger sur le fossé entre le Makhzen et le peuple frère marocain qui ploie sous le joug de la tutelle étrangère. Après avoir provoqué une crise contre-productive avec l’Allemagne qui a balayé, vite fait bien fait, ses prétentions, Rabat se tourne vers le voisin espagnol, coupable d’accueillir, «à titre humanitaire», le président de la RASD, Brahim Ghali, hospitalisé pour cause de coronavirus. Convaincu de détenir une arme fatale avec le flux des migrants, le Makhzen a jeté, dans les eaux tumultueuses du détroit, des milliers de pau-vres hères, donnant à voir, au monde entier, des images navrantes, caractéristiques, jusqu’ici, des seuls pays en guerre.

    Le grand spécialiste des bévues diplomatiques et, néanmoins, MAE du Maroc, Nasser Bourita, n’a pas lésiné pour affirmer, sans la retenue élémentaire qu’exigent les usages, en ce domaine, que le royaume a «le droit de riposter au geste espagnol» et donc de recourir à l’arme des migrants, instrumentalisée, auparavant, dans le conflit qui a ravagé la Syrie, victime d’une déstabilisation à grande échelle, à laquelle participaient une coalition internationale, sous la bannière ensanglantée des droits de l’homme, des groupes rebelles inféodés à la Turquie après avoir bénéficié des subsides saoudiens et les principales factions terroristes que sont Daesh et Al-Qaïda (Hayat Tahrir al-Cham, la branche locale).

    Sans le savoir, la diplomatie marocaine a ouvert une boîte de Pandore, s’attirant les foudres non seulement de l’Espagne où on ne cache plus une sympathie soudaine mais grandissante pour la cause sahraouie mais aussi celles de l’Union européenne qui hausse le ton alors qu’elle verse à Rabat 300 millions d’euros par an pour «surveiller» ses propres frontières méditerranéennes, auxquels s’ajoutent 3 millions d’euros alloués par Madrid!
    Un comble, car aucun pays au monde n’est ainsi rétribué pour veiller à sa propre sécurité, hormis, bien sûr, l’Etat hébreu dont l’exemple, alimente, de plus en plus, le Makhzen.

    L’Expression, 24 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Union Européenne, UE,

  • Mohamed VI utilise l’Espagne comme otage pour obtenir plus d’argent de l’UE

    La raison de la récente offensive du royaume alaouite contre l’Espagne, aux postes frontières de Ceuta, peut avoir de multiples interprétations, au-delà de la colère que la diplomatie marocaine a exprimée face au transfert, par l’arrière-porte, du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, vers un hôpital de La Rioja.

    Selon la réaction immédiate de la Commission européenne, en soutien à l’Espagne, sans aucun doute, l’une de ces interprétations est le chantage que le Maroc a exercé sur la faiblesse diplomatique et le gouvernement Sánchez pour que Bruxelles réactive un paquet d’aides millionnaires qui ne l’est pas ; il vient d’être fermé en raison d’un manque d’entente entre les parties.

    Cela explique pourquoi les autorités marocaines ont ouvert les portes de leur frontière avec Ceuta, encourageant leurs concitoyens à se déplacer vers le territoire espagnol. Et cela explique aussi qu’il y a quelques mois, le Maroc a rendu possible le départ massif d’immigrants qui ont débarqué sur la côte espagnole des îles Canaries.

    Depuis 2007, le Maroc a reçu de l’Europe environ 13.000 millions d’euros d’aide à la coopération pour améliorer les flux migratoires. Il faut garder à l’esprit que le Maroc est un partenaire prioritaire de l’Union européenne, et que les deux sont nécessaires.

    A la table de Bruxelles, il y a environ 1.500 millions qui sont en jeu pour les Marocains.
    Mais le soutien clair de l’administration américaine, tant de Trump que de Biden, reconnaissant la souveraineté du Sahara occidental, a encore enhardi le régime de Mohamed VI, au point de déclencher la plus grande crise migratoire entre le Maroc et l’UE, avec plus de 8 000 migrants sur le sol espagnol, dont 1 500 mineurs.

    A Bruxelles, l’élaboration du règlement de l’instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale (ICVDI) est sur la table, dans le contexte du cadre financier pluriannuel 2021-2027. Sur le plan économique, il s’agit d’une dotation de 79 500 millions d’euros, dont 1 500 millions pourraient être destinés au Maroc.

    Mais les Alaouites veulent plus. Plus de reconnaissance institutionnelle comme la Turquie – qui est le premier bénéficiaire de l’aide de l’UE ; 3 000 millions pour renforcer les frontières avec l’Europe et maintenir les réfugiés sur le sol turc – plus d’argent, plus de ressources, moins de contrôle, et finalement, moins de demandes spécifiques comme celles demandées par le Conseil et le Parlement européen, avec plus de retours au Maroc de leurs ressortissants, la réadmission de migrants d’autres pays ou, l’échange d’informations et la coopération judiciaire sur la traite des êtres humains.

    Tension historique

    Les tensions entre le Maroc et l’Espagne sont historiques. Elles vont au-delà de la souveraineté de Ceuta et Melilla, qui n’ont d’ailleurs jamais appartenu au royaume alaouite, un royaume devenu indépendant du colonialisme espagnol et français, et qui est devenu un État en 1956.

    Il faut remonter, au moins à la guerre du Rif, connue sous le surnom de deuxième guerre du Maroc, en 1922, pour comprendre en grande partie la diplomatie entre épingles qui a presque toujours présidé aux relations entre ces deux pays, et où l’entente entre le roi Juan Carlos I et Hassan II a ouvert l’une des étapes les plus calmes depuis la célèbre bataille d’Anoual.

    D’Anoual à Ceuta

    Dans ce voyage à travers l’histoire et la géopolitique, le royaume marocain a réussi à profiter des faiblesses récurrentes de l’Espagne, faiblesses qui ont coïncidé avec des étapes de gouvernance fragile dans notre pays, comme ce qui s’est passé ces jours-ci au poste frontière de Ceuta. Cela a provoqué la plus grande crise migratoire de la région, une question qui a obligé la diplomatie européenne à intervenir, pour venir se rappeler que des milliards d’euros peuvent être joués dans les relations de voisinage.

    En 1922, la grave défaite militaire espagnole dans la zone du Rif, avec la victoire d’Abd El-Krim près d’Anual, entraîne une défaite humiliante qui prolonge la guerre dans le temps jusqu’à ce que, en 1926, Abd El-Krim se rende.

    Ce conflit cause la mort de 11 500 Espagnols et représente la redéfinition de la politique nationale qui finit par saper les fondements de la monarchie du roi Alphonse VI, connu pour avoir été l’instigateur d’une bataille mal pensée, avec de nombreuses pertes humaines, qui a conduit à la dictature de Primo de Rivera.

    En 1956, l’indépendance du Maroc par rapport à la France et à l’Espagne est signée, avec une nouvelle révolte profonde, appuyée par le sultan Mohamed V.

    En 1975, alors que Francisco Franco est au lit, mourant, la Marche verte a lieu. Ce sont les braises de la réponse au colonialisme de l’Espagne qu’à cette époque le mythique Sahara occidental maintenait comme province espagnole.

    Il y a des années, en 1970, les Nations Unies ont accepté que le Sahara Occidental – revendiqué par le Maroc et la Mauritanie – organise un référendum d’indépendance. L’Espagne accepte qu’il en soit ainsi en 1974. Un an plus tard, le Maroc déploie 300 000 personnes dans une marche pacifique, vêtues de vert, la couleur symbolique de la paix, et après quelques jours, l’Espagne décide de se retirer, en supportant le poids de la signification de la perte de pouvoir et d’influence internationale que cela impliquait pour le pays.

    C’est l’époque du règne de Juan Carlos I, qui juste après la Marche Verte accède au trône d’Espagne, bien que pendant cette compétition, le monarque exerçait déjà les fonctions de chef d’État. Avec la Marche verte, le Maroc remporte une nouvelle fois une bataille contre l’Espagne.

    La relation entre les deux monarques a fait couler des rivières d’encre dans les médias. On a dit qu’ils s’appelaient même « frères ». Après le 23F, et lorsque Juan Carlos assume l’emballage institutionnel et le respect international en tant qu’ambassadeur d’Espagne, les relations avec le Maroc semblent moins tendues.

    Mais en 1995, les villes de Ceuta et Melilla adoptent le statut de villes autonomes, un coup porté à la souveraineté tant attendue du Maroc sur ces deux lieux de position géostratégique aux frontières et au passage du détroit de Gibraltar.

    Déjà en 2002, un navire de la Marine royale marocaine s’était emparé de l’île de Perejil, située à 4 km de Ceuta, en Méditerranée, créant un nouveau casus belli avec l’Espagne. Le gouvernement d’alors de José María Aznar, favorable à ce que le Sahara Occidental tienne des élections pour opter pour l’autodétermination, a décidé d’intervenir militairement sur l’île pour expulser les soldats qui occupaient les lieux.

    Dans cette opération, le rôle des Etats-Unis est crucial. Leur ami américain a servi d’arbitre et les eaux sont revenues au statu quo d’avant la prise de l’île de Perejil en 2002. Et de fait, les désaccords n’ont pas cessé. Les Rois d’Espagne ne se sont pas rendus au Maroc pour le mariage de Mohamed VI, fils du Roi Hassan II.

    Cette situation de désaccord s’est prolongée jusqu’à l’attentat contre la Casa de España, à Casablanca, et ensuite jusqu’à l’attentat ultérieur du 11-M. Mais avant cela, le Maroc avait déjà rompu les accords de pêche avec l’Union européenne, portant clairement atteinte aux intérêts de l’Espagne.

    L’attaque de l’île de Perejil par le Maroc est la première grande crise de l’Espagne avec le pays voisin au 21ème siècle.

    C’est en 2015 qu’une autre crise migratoire a lieu sur les côtes espagnoles avec 2 800 personnes arrivant en bateau, la Turquie et la Grèce étant alors les pays les plus touchés.

    La rupture de l’accord

    En décembre 2020, l’accord de sécurité en matière migratoire est rompu, et ces dates coïncident avec la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, avec entre temps un accord pour l’exploitation des ressources sahraouies.

    Les tentatives de l’Espagne pour empêcher la nouvelle administration américaine du leader démocrate Joe Biden de soutenir la souveraineté du Maroc sur la place controversée du Sahara n’ont pas abouti.

    Dans cette détérioration des relations entre l’Espagne et le Maroc depuis la fin de l’année dernière, le transfert à La Rioja, par le gouvernement de Pedro Sánchez, du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, pour être précis, accusé de viol, terrorisme, torture et crimes contre l’humanité, a déclenché l’une des plus grandes crises diplomatiques entre les deux pays.

    Le Maroc n’admet pas que Ghali se trouve en Espagne, que selon lui il est sorti sous un faux nom – ce que le gouvernement espagnol nie, et l’Audience nationale vient de dire qu’elle n’enquêtera pas. De même, il ne tolère pas son retour sur le sol sahraoui.

    Le conflit est servi, mais il est toujours plus qu’un prétexte pour serrer la corde dans les exigences économiques, mettant en avant une crise migratoire qui décime tout gouvernement, encore plus en période de pandémie.

    Dans cet environnement agité, et pour augmenter encore l’image de faiblesse du gouvernement espagnol face à un partenaire commercial aussi important pour le pays – il y a plus de 60.000 entreprises espagnoles qui exportent vers le royaume alaouite -, Carles Puigdemont, le fugitif catalan le plus célèbre de l’histoire de l’Espagne, a revendiqué la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

    Et il le fait aussi juste au moment où ERC et JxC concluent un accord du gouvernement de la Generalitat de Catalogne, soulignant qu’Esquerra Republicana -indépendantiste comme lui ex-Honorable Molt, pour être précis- est un partenaire du gouvernement d’Espagne.

    La pertinence de Robles

    La ministre de la Défense, Margarita Robles, dans un rôle énergique de défense des intérêts souverains de l’Espagne, a accusé jeudi le Maroc de soumettre l’Espagne à un « chantage » à la frontière avec Ceuta, violant ainsi les normes du droit international. Et « nous n’allons pas accepter le moindre chantage ou la moindre remise en cause de l’intégrité territoriale », a-t-il averti.

    Ce vendredi, cependant, le ministre espagnol de la Défense a choisi de reprendre les « canaux diplomatiques » avec le Maroc et de renforcer les relations avec un pays avec lequel l’Espagne est « obligée » de se comprendre et de se respecter après la crise migratoire dans la ville autonome de Ceuta.

    « C’est la ligne qu’il faut suivre, celle des accords et non celle du fait accompli », a déclaré M. Robles, tout en se félicitant des « nouvelles positives et porteuses d’espoir » qui se sont produites « ces dernières heures. » .

    De cette manière, la ministre Margarita Robles a également fait référence dans sa présentation au fait que « les contrôles frontaliers ont été repris » et qu’un accord a été « conclu avec le gouvernement du Maroc sur la question des retours » des migrants qui ont traversé la frontière de Ceuta cette semaine.

    SPORT Talks Line LLC, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Ceuta, Espagne, Union Européenne, migration, argent,

  • Le Maroc utilise des migrants comme « des pions »

    Le recours du Maroc à l’utilisation de la migration clandestine comme moyen de chantage dans les relations bilatérales avec l’Espagne et l’Union européenne (UE), montre que Rabat n’a aucune considération pour la vie humaine, a estimé le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi.

    Dans une interview accordée à la chaîne d’information « 24 heures sur 24, Radio y Televisioon de Espana (RTVE) », le diplomate sahraoui a affirmé que cette manœuvre « ne surprend pas, car c’est ce qu’il (Maroc) fait et sait habituellement faire: chantage, manipulation et déformation ». « Le recours à l’immigration clandestine par le Maroc, comme moyen de chantage dans les relations bilatérales avec l’Espagne et l’Union européenne, (…) montre ce dont le Maroc est capable », a-t-il expliqué, qualifiant de « regrettable » l’utilisation de vies humaines (mineures), comme moyen de chantage.

    « Ce que nous avons vu ces derniers jours, et l’Europe en a été témoin, montre que le Maroc ne considère pas la vie humaine et est capable de recourir à toute atrocité pour tenter d’exercer des pressions afin de conditionner toute position favorable à la légalité internationale dans la mesure où le Sahara occidental est concerné », a-t-il souligné.

    Rappelant les mises en garde historiques de l’Etat sahraoui concernant les politiques expansionnistes du Maroc aux frontières légales des pays voisins, le délégué sahraoui a rappelé que le Front Polisario lutte depuis « 45 ans contre l’occupation illégale de notre pays par le Maroc et nous souffrons de toutes sortes de violations des droits humains ».

    « Nous voyons comment les femmes sahraouies ont été torturées et attaquées de manière sauvage par le Maroc », a dénoncé Arabi, faisant référence à la situation grave que vivent les sœurs Khaya dans les zones occupées du Sahara occidental.

    « Le Maroc tente depuis décembre de faire pression sur l’Espagne et l’Europe en vue de suivre la démarche effectuée par l’ex-président américain Donald Trump qui a annoncé sa reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Et il (Maroc) n’a pas réussi », a conclu le délégué du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi.

    Dans un récent rapport, l’ONG Amnesty international a dénoncé l’utilisation par le Maroc des migrants comme « des pions » dans le cadre de l’échiquier politique « morbide » avec l’Espagne.

    L’ONG a affirmé que 8.000 personnes, dont 2.000 mineurs non accompagnés, sont arrivées à Ceuta, à la nage ou à pied, entre le 17 et le 18 mai, sur fond de crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc.

    Amnesty, dénonce « le fait que des personnes demandeuses d’asile ou migrantes soient utilisées comme des pions sur un échiquier politique morbide ».

    L’ONG a rappelé qu’une publication sur Facebook du ministère marocain des droits de l’Homme indique que « l’ouverture des frontières vers Ceuta est intervenue en représailles » à accueil en Espagne du chef de l’Etat sahraoui, à titre humanitaire comme l’avaient affirmé les autorités espagnoles.

    Jeudi dernier, le gouvernement espagnol a accusé le Maroc d’ »agression » et de « chantage » après l’arrivée de plus de 8.000 migrants, dont un grand nombre d’enfants, depuis lundi dans l’enclave espagnole de Ceuta.

    L’afflux de ces migrants en provenance du Maroc « est une agression à l’égard des frontières espagnoles mais aussi des frontières de l’Union européenne », a dénoncé Margarita Robles sur la radio publique, en dénonçant un « chantage » de Rabat qu’elle a accusé d’ »utiliser des mineurs ».

    « Nous ne parlons pas de jeunes de 16, 17 ans », le Maroc a laissé passer des « enfants de 7 ou 8 ans, d’après ce que nous ont rapporté les ONG (…) en faisant fi du droit international », a vilipendé la ministre.

    L’image d’un bébé sauvé de la noyade par un agent de la garde civile espagnole a notamment fait le tour du monde, suscitant l’effroi sur les réseaux sociaux.

    Agences

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Sahara Occidental,

  • La France évite de critiquer le Maroc et soutient l’Espagne après la crise de Ceuta, qu’elle attribue à une « tension diplomatique ».

    Il plaide pour une reprise de la coopération avec Rabat et pour « une politique migratoire plus européenne ».

    Le secrétaire d’État français aux affaires européennes, Clément Beaune, a qualifié le phénomène migratoire d’ »européen » et a déclaré « soutenir » l’Espagne après un « épisode particulier » avec le Maroc qu’il attribue à une « tension diplomatique » entre les deux pays voisins.

    La migration, a-t-il déclaré, « est un problème européen », quelques heures à peine après que le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, a accusé l’Espagne de vouloir que l’Europe soit celle qui « assume » la crise découlant de la prétendue « entrée frauduleuse » du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Gali. Le gouvernement français a évité de critiquer le Maroc dans sa première réaction après le pic des arrivées à Ceuta et, par l’intermédiaire de Beaune, a prôné la « reprise de la coopération » avec le royaume alaouite. Il a toutefois reconnu qu’il y a eu un « épisode spécifique » où « l’Espagne a été mise dans une situation difficile ».

    Ainsi, le secrétaire d’État français a déclaré dans des déclarations à la chaîne BFMTV que, après le « pic » des arrivées et les « images déchirantes » de Ceuta, la France « soutient » l’Espagne, même si elle est allée plus loin et a plaidé pour une meilleure gestion des frontières et, en général, pour « une politique migratoire plus européenne », rapporte Europa Press. Beaune a évoqué le renforcement de l’agence frontalière Frontex ainsi qu’un mécanisme de répartition des migrants et des réfugiés, bien que sur ce dernier point elle ait rappelé le refus de pays comme la Hongrie et la Pologne, qui se sont traditionnellement opposés aux plans de solidarité avec les pays du sud de l’UE. Il a également appelé à renforcer le développement pour freiner la migration à la source.

    La Voz de Asturias, 24 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, migration, France, Union Européenne,

  • Maroc . L’AMDH dénonce le refoulement « illégal » de réfugiés à Ceuta

    Crise migratoire : une association marocaine dénonce le refoulement « illégal » de réfugiés à Ceuta, près de 1000 mineurs toujours coincés

    Crise migratoire : une association marocaine dénonce le refoulement « illégal » de réfugiés à Ceuta, près de 1000 mineurs toujours coincés

    L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a accusé l’Espagne d’avoir refoulé « illégalement » 40 réfugiés yéménites, dont un mineur, de l’enclave espagnole de Ceuta pendant la crise migratoire de la semaine dernière, dans un message publié sur Facebook.

    Ces réfugiés yéménites « étaient enregistrés et installés au centre d’accueil des demandeurs d’asile » avant la crise et ils ont été conduits « de force vers la frontière marocaine » par « la police et par les militaires espagnols », a dénoncé ce dimanche soir l’association AMDH, basée à Nador (nord).

    Cette expulsion, mardi, est « une grave violation des droits de ces migrants, reconnus comme réfugiés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés », a déclaré lundi à l’AFP Omar Naji, un militant de cette association.

    La semaine dernière, quelque 10.000 migrants, essentiellement Marocains et rêvant d’émigrer en Europe, ont tenté de rallier l’enclave espagnole de Ceuta en profitant d’un relâchement délibéré des contrôles frontaliers côté marocain, sur fond de crise diplomatique majeure entre le Maroc et l’Espagne.

    Plus de 6000 migrants ont été expulsés de l’enclave, avec, à partir de jeudi, une entente logistique entre les deux pays pour organiser les retours.

    A l’origine de la crise entre Rabat et Madrid, l’hospitalisation de Brahim Ghali, chef du Front Polisario, sur le sol espagnol, après avoir contracté le Covid-19.

    Rabat affirme que le chef du mouvement indépendantiste sahraoui, soutenu par Alger, a voyagé de façon « frauduleuse » « avec un passeport falsifié » et réclame une enquête « transparente » sur les conditions de son arrivée, que Madrid a justifiée par des « raisons humanitaires ».

    Des ONG ont dénoncé le traitement des migrants pendant l’afflux sur Ceuta. Amnesty International a notamment affirmé que certains, dont des mineurs, ont été « battus » par les forces espagnoles et a demandé une enquête sur ces « abus ».

    Un millier de mineurs toujours bloqué

    Environ un millier de migrants mineurs se trouvaient encore lundi dans l’enclave espagnole de Ceuta, d’où 7500 personnes ont été renvoyées vers le Maroc voisin depuis le début de la semaine dernière, ont indiqué les autorités espagnoles.

    Ces mineurs non accompagnés errent dans les rues ou sont hébergés dans des centres gérés par les autorités locales, qui doivent étudier chaque cas pour décider d’un renvoi vers le Maroc ou d’un maintien en Espagne. Un porte-parole du ministère espagnol de l’Intérieur a estimé à « autour de mille » le nombre de ces mineurs. Il a rappelé qu’ »entre 8000 et 9000″ migrants, un chiffre sans précédent, étaient entrés en début de semaine dernière à Ceuta.

    Pour leur part, les autorités de Ceuta, une des deux villes espagnoles enclavées sur la côté méditerranéenne du Maroc, avaient même évoqué le chiffre de 10.000 personnes. La ville a une population d’environ 85.000 habitants. Quelque 7500 personnes ont été renvoyées vers le Maroc, a déclaré à l’AFP ce porte-parole de l’Intérieur.

    Mais il n’a pas précisé combien de mineurs étaient déjà repartis pour le Maroc.

    Plusieurs ONG ont rappelé que des mineurs ne pouvaient pas être refoulés sans un examen préalable détaillé de leur situation. Deux migrants étaient morts par noyade en tentant de rallier Ceuta, alors qu’un jeune Marocain qui avait tenté de se pendre vendredi avait été sauvé de justesse. Par ailleurs, un mineur a subi dimanche une fracture de la jambe, a annoncé la police espagnole dans un communiqué. Ces milliers de migrants, jeunes en majorité, avaient mis à profit la passivité des contrôles frontaliers côté marocain sur fond de crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Rabat est furieux après Madrid depuis l’arrivée le mois dernier en Espagne, pour y être soigné, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, ennemi juré du Maroc. Sur ce sujet, le ministre espagnol de la Justice, Juan Carlos Campo, a estimé lundi lors d’un forum économique que la crise avec le Maroc était en voie de résolution.

    RTBF, 24 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, refoulement, retournement à chaud,

  • Espagne : Le gouvernement rappelle au Maroc la réponse forte de l’UE sur Ceuta.

    Le gouvernement continue de travailler à la reconstruction de ses relations diplomatiques avec le Maroc après la crise de Ceuta et, lundi, il a voulu montrer une fois de plus qu’il a le soutien de l’Union européenne, face aux tentatives de Rabat de dissocier complètement l’UE de cette question. En outre, des sources gouvernementales ont rappelé au Maroc que l’Espagne est son « principal soutien » en Europe, également lorsqu’il s’agit de parler d’aide et de questions migratoires.

    Dans ce sens, l’Exécutif estime que la position de « solidarité » et d’ »unisson » de l’UE avec l’Espagne a été évidente la semaine dernière et que le Maroc est pleinement conscient de sa situation et de sa réalité, sans qu’il soit nécessaire que l’Europe agisse.

    Pour cette raison, le président Pedro Sánchez n’a pas demandé que cette question spécifique soit abordée lors du Conseil européen qui se tiendra entre lundi et mardi. Les sources consultées soulignent qu’il pourrait en tout cas faire référence à la crise de Ceuta lorsque sera débattue ce soir la demande de l’Italie d’inclure dans le prochain sommet de juin un point sur les mécanismes européens de gestion de l’immigration.

    Le gouvernement a également souligné les déclarations publiques faites par des dirigeants tels que le Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, rappelant au Maroc qu’une partie de l’aide qu’il reçoit « est conditionnée par son comportement ».

    En tout cas, la Moncloa estime que la situation avec le Maroc s’améliore, bien que ce dimanche, le ministre marocain des Affaires étrangères, Naser Bourita, ait une nouvelle fois haussé le ton en accusant l’Espagne d’être responsable de la « création » de la crise provoquée par la présence en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, et de vouloir ensuite que l’Europe la prenne en charge.

    M. Bourita a notamment défendu qu’il s’agit d’une crise bilatérale « qui n’a rien à voir avec l’Europe » car « elle a été créée par une décision nationale de l’Espagne sans consulter ses partenaires européens ».

    Le ministère des Affaires étrangères a évité de répondre à cette nouvelle critique du Maroc et de Moncloa insiste sur le fait que la réponse donnée par l’Union européenne a peut-être même été la  » plus forte  » de ces dernières années à ce type de crise, car tout le monde est sorti à l’unisson pour montrer sa solidarité avec l’Espagne.

    Et ils soulignent également que le Maroc est conscient que l’Espagne est son principal soutien en Europe et dans les questions liées à la migration et à l’aide. Par ailleurs, les sources consultées rappellent que c’est l’Espagne qui demande que le Maroc soit pris en compte lorsqu’on parle de ces questions.

    Alerta, 24 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Union Européenne, UE,

  • L’UE est devenue vulnérable au chantage

    Commentaire de l’invité sur la situation à Ceuta

    Les migrants doivent pouvoir venir en Europe en toute sécurité – mais pas de la manière dont les Verts le souhaitent.

    L’UE est devenue vulnérable au chantage. Le manque de volonté de parvenir à un accord politique est l’obstacle crucial à une intégration européenne plus profonde et à une aide durable à long terme pour l’Afrique. Le temps presse. Une solution ne peut plus attendre.

    Ces derniers jours, des milliers de personnes ont tenté de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta en Afrique depuis le Maroc. A la nage, à pied sur les plages à marée basse ou en canot pneumatique, ils ont voulu tenter leur chance pour une vie meilleure. C’est compréhensible. Le Maroc n’est pas une démocratie libérale, mais c’est un pays stable dont le bilan en matière de droits de l’homme est tolérable au regard des normes régionales. Mais le Covid-19 a, à tout le moins, aggravé les perspectives économiques de la jeune population du pays.

    C’est la cause, mais pas la cause, de la ruée vers l’enclave espagnole. Le déclencheur immédiat a été un problème interne, ou du moins intra-africain, entre le Maroc et les milices du Polisario. Parce que l’Espagne a traité ses dirigeants médicalement, le Maroc a été scandalisé et fait maintenant du chantage à l’Espagne – et avec elle toute l’UE.

    C’est intolérable. Il est tout aussi intolérable que le président turc mène l’UE par le bout du nez depuis des années en utilisant les réfugiés syriens en Turquie comme moyen de pression. Tout aussi intolérable est le soutien de l’UE aux forces en Libye qui promettent de manière très crédible à l’époque qu’elles arrêteront la migration à travers leur pays au plus tard à la côte. Et tout aussi intolérable est l’indifférence avec laquelle l’UE assiste à la transformation de l’Égypte en un État totalitaire, tant que personne n’en fuit.

    La politique migratoire ne peut être le seul principe directeur de notre politique étrangère, de sécurité et des droits de l’homme. Et l’UE doit enfin cesser de conclure des accords avec ses maîtres chanteurs. Parce qu’il y a suffisamment de moyens de pression – ne serait-ce qu’en raison de l’importante aide au développement que nous accordons à ces États.

    La pression migratoire en provenance d’Afrique ne cessera pas dans un avenir prévisible

    Mais il serait préférable de ne pas dépendre du tout de la bonne volonté de nos voisins. Je trouve donc d’autant plus surprenant que la gauche et les Verts critiquent maintenant bruyamment les refus des autorités de sécurité espagnoles en les qualifiant d’inhumains. Si chaque passage de frontière est récompensé par une admission, alors nous créons une course. Et cette course ne commence pas sur la plage au Maroc, elle commence dans les bidonvilles de Lagos, dans les villages de l’est de la Guinée-Bissau et parmi les bergers du nord de la Mauritanie. Nous nous rendons complices des trafiquants si nous affirmons que ceux qui parviennent jusqu’à nous ont gagné – et que tous les autres n’ont pas gagné.

    C’est pourquoi nous avons besoin d’une protection solide des frontières et de quotas d’admission fixes pour les réfugiés, comme les États-Unis le pratiquent avec succès depuis des décennies. Parce que la pression migratoire économique de l’Afrique ne cessera pas dans un avenir prévisible. La croissance économique est trop faible, le taux de natalité trop élevé et, surtout, des régimes kleptomanes comme l’Érythrée continuent de sucer leur population à blanc, bloquant toute création de richesse.

    L’automne dernier, la Commission européenne a présenté un ensemble de règlements de plus de 400 pages sur la réforme, ou plutôt la justification, d’une politique migratoire européenne. Le résultat des consultations menées jusqu’à présent n’est pas digne de l’UE. Hormis quelques questions techniques, les Etats membres n’ont pas avancé d’un millimètre. L’arrêt des négociations à Bruxelles est toujours synonyme de progrès pour les passeurs et les trafiquants d’Afrique du Nord. Tous les gouvernements, de Varsovie à La Haye en passant par Porto, doivent enfin s’en rendre compte.

    Aider l’Afrique à combler plus rapidement l’écart de prospérité avec nous

    Le poids politique que tous les gouvernements mettent dans la balance pour parvenir à un accord sur la protection du climat ou sur les questions financières doit également être utilisé pour résoudre le « problème des problèmes » de l’UE. Mais pour ce faire, chacun doit sortir d’un millimètre de sa coquille nationale. Ceci est d’un intérêt élémentaire pour nous, Allemands, au cœur de l’Europe, si nous voulons préserver et renforcer la cohésion de l’UE.

    C’est pourquoi, en tant qu’UE, nous devrions permettre aux personnes victimes de persécutions de demander des visas humanitaires avec des quotas flexibles. Nous serions alors également en mesure de répondre plus rapidement à des crises telles que celle du Tigré. En outre, nous devons lancer une initiative en matière d’éducation – pour les étudiants africains qui souhaitent étudier en Allemagne et faire ensuite profiter leur pays d’origine de devises étrangères et, à leur retour, de leur savoir-faire.

    Ainsi, nous pourrions mieux assumer notre responsabilité en matière de droits de l’homme, aider l’Afrique à combler plus rapidement l’écart de prospérité qui la sépare de nous, montrer à ceux qui souhaitent migrer une voie inoffensive vers l’Europe – via l’éducation et la formation – et restructurer notre politique dans la région – sans fausses priorités qui font de nous le jouet d’intérêts étrangers.

    L’antisémitisme chez les migrants : Nous avons besoin d’un groupe de travail contre la moralité des élites gauchistes !

    Focus Online, 23 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, UE, Union Européenne, Ceuta, migration, chantage,