Étiquette : changement climatique

  • Au Maroc, des oasis vieilles de plusieurs siècles menacés par le changement climatique

    Etiquettes : Maroc, oasis, changement climatique, sécheresse, culture, musique, festivals,

    En raison du réchauffement climatique, le Maroc connaît depuis quelques années une sécheresse extrême. Le sud du pays est connu pour ses oasis idylliques, mais en raison du manque de précipitations au cours des six dernières années, ces endroits se transforment rapidement en zones désertiques. Cela signifie également qu’un système agricole vieux de plusieurs siècles et le mode de vie qui y est associé risquent de disparaître.

    A M’Hamid El Ghizlaine il y a une prière pour la pluie tous les vendredis. En plus d’un centre, la zone oasis se compose de sept villages environnants, qui dépendaient tous de l’eau du fleuve Draa, aujourd’hui complètement asséché.

    « Auparavant, c’était très vert et fertile ici, mais maintenant cela ressemble à un cimetière », explique Halim Sbai, un habitant. Il s’implique dans sa ville natale et tente de toutes ses forces de sauver la ville de la destruction.

    Il est difficile d’imaginer que le terrain qu’il montre était autrefois vert et fertile. Les feuilles des palmiers pendent et sont desséchées. Cette région était autrefois connue pour ses dattes. Dans des villes comme Casablanca et Marrakech, ils étaient loués pour leur plein goût. Mais les palmiers ne produisent plus de dattes depuis longtemps.

    La sécheresse persistante a déclenché une bataille pour l’eau. Depuis 2014, l’eau de pluie ne circule plus dans le Draa et les habitants dépendent de puits. Là où l’on trouvait de l’eau à une profondeur de 6 mètres il y a vingt ans, on creuse aujourd’hui des puits à une profondeur d’au moins 14 mètres.

    « Je fais beaucoup d’efforts pour redonner vie à cet endroit, mais cela provoque une nouvelle extinction du reste de l’oasis. Nous redonnons vie à 5 pour cent et 95 pour cent meurent », dit Halim. « Des règles doivent être introduites rapidement, comme des accords sur la profondeur des puits. »

    Au milieu du cimetière des palmiers, nous voyons un petit morceau de terrain vert. Ici, en désespoir de cause, M. Gheurni a monté un petit projet : il a planté douze arbres pour s’assurer qu’ils ne disparaissent pas.

    Il repense avec nostalgie à des temps meilleurs : « La vallée du Draa était autrefois un paradis, diverses sortes de dattes poussaient en abondance dans la région. La rivière apportait également ses richesses en eau. Tout était vert et la vie végétale et animale était florissante. la sécheresse détruit tout. »

    Centres de villégiature et hôtels

    Les habitants de M’Hamed El Ghizlaine utilisent souvent des panneaux solaires pour pomper les eaux souterraines. Un outil économique et respectueux de l’environnement à long terme, mais les grands hôtels et resorts de la région ont également découvert cette technique pour obtenir leur eau. En combinaison avec leur capacité à creuser les puits les plus profonds, ils veillent à ce qu’il reste encore moins d’eau pour les résidents locaux.

    Pourtant, les habitants de l’oasis ne considèrent pas le tourisme comme une mauvaise chose. Même si la plupart des jeunes partent vers les grandes villes dans l’espoir d’y construire leur vie, les emplois offerts par les centres de villégiature et les hôtels garantissent qu’au moins une partie des jeunes restent dans la région.

    Avancement du sable

    Parce qu’il y a de moins en moins de végétation dans les zones oasiennes, le sable et le vent ont libre cours. Cela provoque l’enfouissement des maisons et les rend inhabitables. Le village de Bounou ne compte plus que quatre familles sur les quatre cents qui y vivaient autrefois. Ceux qui restent sont principalement des enfants et des personnes âgées. Les autres villageois sont partis vers les villes, où ils ont de meilleures chances d’avoir un bel avenir.

    Pourtant, il y a des gens qui restent. Ils sont même prêts à faire des compromis sur leur santé. Le sable fin qui s’infiltre par les fissures des maisons fait tousser toute la vie de tous les habitants.

    Mountasser est le chef du village de Bounou. Il a quitté le village il y a quelques années, mais il est revenu récemment car Bounou lui manquait et voulait l’aider. « Auparavant, une grande rivière coulait ici, mais maintenant nous devons nous contenter d’un réservoir d’eau », explique Mountasser.

    Abderrazik, 26 ans, est l’un des rares jeunes hommes vivant encore à Bounou. Il nous emmène au club-house local où, jusqu’à récemment, des activités pour les enfants étaient organisées.

    « Nous devons désormais tout faire dehors avec les enfants. Le toit du club-house est trop dangereux car il y a beaucoup de sable dessus. Il peut s’effondrer à tout moment », explique-t-il. Mais il ne veut pas penser à partir.

    À M’Hamed El Ghizlaine, la scène musicale vibrante reste l’une des rares raisons pour lesquelles les jeunes adultes ne quittent pas l’oasis. Halim a ouvert une école de musique où les jeunes musiciens apprennent à jouer ce qu’on appelle le « blues du désert », un genre musical qui a donné à la région une renommée internationale.

    Des festivals de musique internationaux sont organisés chaque année afin que les artistes et les visiteurs étrangers puissent se familiariser avec la culture de l’oasis et la musique qui y est associée. « L’agriculture a disparu, mais nous espérons que la musique perdurera encore longtemps », déclare Halim.

      #Maroc #sécheresse
    • Egypte: Impacts de la COP 27 sur la sécurité mondiale

      Egypte: Impacts de la COP 27 sur la sécurité mondiale

      Tags : Egypte, COP 27, changement climatique, réchauffement, sécurité mondiale,

      Professeur des universités, expert international docteur d’ Etat 1974- Abderrahmane MEBTOUL Directeur d’études ministère industrie-Energie 1974/1979-1990/1995-2000/2006-2013/2015 –Président de la commission transition énergétique des 5+5+ Allemagne en juin 2019

      C’est dans un contexte alarmant où ces deux dernières années 2021/2022, qui ont été marquées par les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les méga-feux en Amazonie, en Californie, ou en Grèce, avec la sécheresse au Maghreb et en Europe, la poursuite de la déforestation en Amazonie, et les inondations au Pakistan que se tiendra la COP 27 (l’acronyme COP (Conference of Parties) signifiant la conférence de toutes les parties (ou états) signataires de la Convention-Cadre de l’ONU sur les changements climatiques) du 6 au 18 novembre 2022 à Sharm el-Cheykh dans la péninsule du Sinaï, en Égypte.

      Cette importante rencontre engage la sécurité du monde où les rapports de l’ONU prévoient une sécheresse sans pareille entre 2025/2030 avec des incendies , une pénurie d’eau douce et donc une crise alimentaire. Fondamentalement, si nous échouons à passer à un monde à faible émission de carbone, c’est l’intégrité globale de l’économie mondiale qui sera menacée, car le climat mondial est un vaste système interconnecté. Toute action dans une zone déterminée du globe a un impact sur le reste du monde, où depuis 1850, notre planète s’est déjà réchauffée en moyenne de 1,1°C.

      Selon le sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le réchauffement planétaire en cours pourrait atteindre 1,5°C à 4,4°C d’ici 2100. Les experts du GIEC indiquent que le réchauffement climatique devrait être contenu à +1,5°C au maximum d’ici 2100 pour éviter que notre climat ne s’emballe. Cette limitation sera hors de portée à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

      Le réchauffement climatique a plusieurs effets négatifs qui menacent la sécurité mondiale. (voir le débat Pr Abderrahmane Mebtoul Radio Beur/Fm Paris le 30/10/2022 17h sur enjeux géostratégiques et TV- LCP Paris chaine parlementaire sur le réchauffement climatique et la sécurité mondiale a été diffusée le 31 octobre 2022 à 23h30 en présence de plusieurs experts disponible sur YouTube ).

      Premièrement, pour la hausse du niveau des mers, le constat est la hausse moyenne des températures qui provoque une fonte des glaces continentales (glaciers, icebergs, etc.). Le volume de glace fondue vient s’ajouter à celui de l’océan, ce qui entraîne une élévation du niveau des mers.. Près de 30 % de cette élévation est due à la dilatation causée par l’augmentation de la température de l’eau. Entre 1901 et 2020, le taux moyen d’élévation du niveau marin s’accélère, était de près d’1,3 mm par an entre 1901 et 1971, d’environ d’1,9 mm par an entre 1971 et 2006, et il atteint près de 3,7 mm par an entre 2006 et 2020. Le GIEC estime que le niveau des mers pourrait augmenter de 1,1 m d’ici 2100. Comme impact, les zones côtières seront confrontées à des inondations dans les zones de faible altitude plus fréquentes et plus violentes et à l’augmentation de l’érosion du littoral.

      Deuxièmement, la modification des océans qui absorbent naturellement du gaz carbonique, en excès dans les océans, acidifie le milieu sous-marin . Une acidification trop importante des eaux marines peut provoquer la disparition de certaines espèces, notamment des végétaux et des animaux tels que les huîtres ou les coraux. En plus de son acidification, les activités humaines entraînent d’autres modifications des océans : baisse de sa teneur en oxygène, réchauffement et augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines. Ces changements affectent les écosystèmes marins, et les populations qui en dépendent.

      Troisièmement, l’amplification des phénomènes météorologiques extrêmes provoque l’évaporation de l’eau , ce qui modifie le régime des pluies. Cela apporte des pluies plus intenses, avec les inondations qui les accompagnent dans certaines régions, et des sécheresses plus intenses et plus fréquentes dans de nombreuses autres régions. En effet, lors de pluies violentes, les sols ne peuvent pas fixer l’eau. Elle s’écoule alors directement vers les cours d’eau plutôt que de s’infiltrer. Dans ces conditions, les nappes d’eau souterraines peinent à se reconstituer. Le réchauffement planétaire entraîne d’autres dérèglements tels que le dérèglement des saisons et le déplacement des masses d’air qui pourraient, à long terme, accroître le nombre d’événements climatiques extrêmes : tempêtes, ouragans, cyclones, inondations, vagues de chaleur, sécheresses, incendies.

      Quatrièmement, le réchauffement climatique est une menace sur les plantes et les animaux car les cycles de croissance des végétaux sauvages et cultivés sont modifiés : gelées tardives, fruits précoces, chute des feuilles tardives, etc. Beaucoup d’espèces ne supporteront pas les nouvelles conditions climatiques et l’agriculture devra s’adapter en choisissant des espèces précoces.. Les comportements de nombreuses espèces animales sont perturbés : modification des zones de vie de certaines espèces, modification des aires de migration, etc. Elles devront migrer ou s’adapter rapidement à ce dérèglement climatique sous menace d’extinction. Un réchauffement de 1°C oblige déjà certaines espèces à se déplacer de plusieurs centaines de km vers le Nord ou de plusieurs dizaines de mètres en altitude pour retrouver leurs conditions de vie.

      Cinquièmement, l’impact du réchauffement climatique bouleverse les conditions de vie humaine. Certains de ces effets sont irréversibles, ils ont poussé les écosystèmes au-delà de leur capacité d’adaptation. Aujourd’hui, selon le rapport du GIEC, environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des habitats très vulnérables au changement climatique.. Si le niveau des mers augmente d’1,1 m d’ici 2100, près de 100 millions de personnes seront contraintes de changer de lieu d’habitation, et certaines terres côtières ne seront plus cultivables. En raison de la montée des eaux, des famines ou encore des tempêtes, de nombreuses personnes seront contraintes, pour s’adapter au dérèglement climatique, de quitter leur maison ou leur pays : près de 220 millions de migrants climatiques sont envisagés d’ici à 2050 à cause de toutes ces catastrophes. Par ailleurs, le changement climatique accroît les risques sanitaires : vagues de chaleur, cyclones, inondations, sécheresses, propagation facilitée de maladies.

      Sixièmement, les dérèglements climatiques perturbent la distribution des ressources naturelles, leur quantité et leur qualité. De plus, les rendements agricoles et des activités de pêche sont impactés. Les rendements agricoles pourraient baisser d’environ 2 % tous les 10 ans tout au long du 21ème siècle, avec des fluctuations chaque année. Cela mène à une insécurité alimentaire (augmentation du prix des denrées, difficultés d’approvisionnement, etc.) et des tensions autour des ressources.

      Septièmement, les impacts sur les couts. Ainsi, l’AIE les engagements gouvernementaux actuels ne permettraient d’atteindre que 20 % des réductions d’émissions nécessaires d’ici 2030. Pour atteindre les objectifs, il faudrait investir chaque année jusqu’à 4 000 milliards de $ au cours de la prochaine décennie, en dirigeant la majorité de ces investissements vers les économies en développement. Des estimations plus larges sont réalisées pour chiffrer les investissements nécessaires à plus long terme. Morgan Stanley prévoit par exemple qu’il faudrait 50 000 milliards de $ pour transformer ce que le groupe bancaire décrit comme les cinq industries clés : énergies renouvelables, véhicules électriques, hydrogène, captage / stockage du carbone et biocarburants. Selon le réassureur Swiss Re, assureur des assureurs, il faudrait 270.000 milliards de dollars d’ici 2050, et les objectifs de l’accord de Paris ne pourront être atteint qu’en 2069, soit 20 ans de retard, devant miser sur l’efficacité énergétique en premier lieu dans le transport de l’énergie, le BTPH , l’industrie sans compter les coûts dans , la santé et de l’agriculture et celui des loisirs nouveaux mode du tourisme. nécessitant la réforme du système financier mondial du fait que les obligations vertes représentent en 2021 seulement 2% de la valeur du marché obligataire mondial. Sans changement de trajectoire, les prévisions du NGFS, qui s’appuient sur la simple mise en place des politiques actuelles, envisagent une perte de production équivalant à environ 5 % du PIB mondial d’ici 2050, et jusqu’à 13 % d’ici 2100. La Commission européenne, quant à elle, parle d’un investissement de 3 500 milliards d’euros au cours des dix prochaines années (soit 25 % du PIB), tandis que l’université de Tsinghua University prévoit que le plan chinois coûtera au cours des quatre prochaines décennies environ 21 600 milliards de de dollars ce qui représente 122 % du PIB du pays .

      Espérons que cette énième rencontre en Egypte , proposera des solutions concrètes où le réchauffement climatique dont la responsabilité en incombe en premier lieu au pays développés y compris la Chine et la Russie gros pollueurs , avec un impact catastrophique sur les pays en voie de développement , notamment sur l’Afrique où les engagements de la COP21 ont été très partiellement appliqués( le professeur Abderrahmane Mebtoul a présidé en juin 2019 à Marseille la réunion de la société civile des 5+5 + Allemagne sur la transition énergétique en présence des ministres des affaires étrangères et des organisations internationales où des actions concrètes ont été proposées) . Or avec les tensions en Ukraine avec la crise énergétique, bon nombre de pays recourent massivement aux énergies fossiles et la paix dans cette région est une condition essentielle pour aborder sereinement le sujet stratégique du réchauffement climatique et donc la transition énergétique irréversible qui modifiera le pouvoir énergétique et économique mondial entre 2025/2030/2040 dont l’émergence des BRICS avec en 2021 25% du PIB mondial et plus de 45% de la population mondiale ( sur la transition énergétique voir interview du président de l’AIE à EuroNews le 02/11/2022 17H) .

      Pour les pays en voie de développement qui aspirent au bien à des stratégies d’adaptation avec l’aide des techniques nouvelles des pays développés s’impose pouvant tolérer un minimum. Si l’Afrique, l’Asie dont la Chine et l’Inde plus de 4 milliards d’habitants sur les 8 milliard avaient le même modèle de consommation énergétique que l’Europe et les USA, moins d’un milliard d’habitant pour un PIB mondial dépassant les 40%, il faudrait selon les experts trois à quatre fois la planète terre. Le monde connaît un bouleversement inégal depuis des siècles, d’un côté pluies diluviennes, inondations de l’autre côté, sécheresse et incendies .

      Pour réduire les coûts, impossible à supporter les Etats à terme où selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une « transition décisive » pourrait entraîner une hausse de 2,5 % du PIB mondial à l’horizon 2050, plusieurs propositions : premièrement, de développer la transition énergétique, favoriser le Mix solaire /gaz moins nocif que le pétrole et le charbon, l’éolien, l’hydraulique le développement des énergies renouvelables, les panneaux photovoltaïques pour le marché local combiné avec la thermique pour les interconnexions pour pouvoir exporter.

      Soutenu dans de nombreux pays par des subventions gouvernementales, l’investissement dans les panneaux solaires a réduit les coûts de façon spectaculaire au cours des dernières décennies. Depuis 2010, leur prix moyen a baissé de 82 % aux USA, pour atteindre l’équivalent de 0,068 $ par kilowatt/heure (kWh), contre 0,32 $ /kWh pour le charbon ; le solaire et l’éolien terrestre sont désormais les sources d’énergie les moins chères, et les futurs investissements dans d’autres technologies devraient également faire baisser les coûts liés à la transition ; deuxièmement simuler la productivité : l’investissement dans les nouvelles technologies devrait aussi permettre d’améliorer l’efficacité, de renforcer la productivité globale et d’augmenter la croissance économique potentielle ; troisièmement, l’augmentation des investissements dans les infrastructures clés qui peuvent générer des externalités positives supplémentaires, en améliorant la résilience d’un réseau électrique.

      Abderrahman Mebtoul

    • Gouvernance environnementale au Sahara Occidental

      Gouvernance environnementale au Sahara Occidental

      Tags : Gouvernance environnementale, Sahara Occidental, Maroc, désertification, changement climatique,

      Questionné sur la gouvernance environnementale dans le territoire disputé du Sahara Occidental, le Maroc a présenté les arguments suivants :


      I- Pertinence de l’examen de la question de la gouvernance environnementale :

      L’examen de la question de la gouvernance de l’environnement est très utile à l’exercice mené dans le cadre de la déclinaison des idées mentionnées dans le paragraphe 120 du rapport du Secrétaire général et ce, pour plusieurs raisons :

      La problématique de la protection de l’environnement a été propulsée, depuis 1972 et surtout après le Sommet de Rio en 1992, en tête de l’agenda onusien, suite aux constats alarmants sur l’état de l’environnement dans le monde.

      En 2000, les Nations Unies adoptaient les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et notamment le 7ème objectif qui consiste à assurer un environnement humain durable.

      Selon la Convention des Nations Unies de lutte contre la désertification, 250 millions de personnes sont directement affectées par la désertification, et environ 1 milliard de personnes, dans plus de cent pays, sont menacées par ce phénomène.

      Selon, l’ONU, la désertification constitue un obstacle majeur pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, en Afrique.

      C’est en Afrique, au nord comme au sud du Sahara, que la désertification fait le plus de dégâts : Les deux tiers du continent sont constitués de zones désertiques ou arides.

      Les conséquences, actuelles et projetées, des changements climatiques sur le développement des pays africains sont :

      L’aggravation du stress hydrique et multiplication des conflits liés à l’accès à l’eau ;

      Les difficultés en matière de production agricole et d’insécurité alimentaire croissante ;

      Les problèmes énergétiques en constante augmentation, compliquant davantage les problèmes liés au développement industriel ;

      L’appauvrissement de la diversité biologique, faisant peser des menaces sur le bien-être de millions de personnes qui dépendent de la diversité biologique pour leur subsistance ;

      La multiplication des risques de conflits, l’instabilité et les menaces à la sécurité liées aux migrations massives de populations.

      II- Enjeux de la gouvernance environnementale au Maroc :

      Le Maroc est confronté à plusieurs défis environnementaux qui représentent des goulots d’étranglement par rapport aux efforts de développement humain déployés au niveau national et local :

      1- Une situation de stress hydrique :

      De part sa situation géographique, le Maroc est caractérisé par un climat fortement contrasté avec un régime pluviométrique dominé par une forte irrégularité dans l’espace et dans le temps. Les ressources naturelles en eau au Maroc sont parmi les plus faibles au monde, et le Maroc, est parmi les pays ayant le moins de ressources en eau par habitant.

      En effet, le potentiel des ressources en eau naturelles, est évalué à 22 milliards de Mètres cubes par an, soit l’équivalent de 730 Mètres cubes /habitant/an. Plus de la moitié de ces ressources sont concentrées dans les bassins du nord et le Sebou couvrant près de 7% du territoire national.

      De plus, les apports en eau sont très irréguliers dans le temps : ils peuvent varier dans un rapport de 1 à 9 suivant les années. Ils sont également variables dans l’espace : les apports par habitant peuvent varier dans un rapport de 1 à 8 entre les bassins.

      Cette situation risque de se dégrader sous l’effet des changements climatiques. En effet, dans les dernières décennies, le Maroc a souffert de ce phénomène avec une aggravation des phénomènes extrêmes et une réduction importante de la pluviométrie et par conséquent des écoulements.

      Dans ce contexte et pour accompagner le développement du pays, le Maroc s’est engagé depuis longtemps dans la voie de la maîtrise de ces ressources en eau à travers la réalisation d’importantes infrastructures hydrauliques, ce qui lui a permis d’assurer ses besoins en eau sans difficultés majeures.

      Le Maroc a réussi à bâtir un modèle efficient de gouvernance de l’eau, propre au pays et cité en exemple à l’échelle internationale. La stratégie du Maroc a permis de doter le pays d’importantes infrastructures hydrauliques constituées de 128 grands barrages totalisant une capacité de près de 17 Milliards de Mètres cubes et de plusieurs milliers de forages et de puits captant les eaux souterraines.

      Toutefois, le secteur de l’eau reste confronter à des défis liés principalement à la raréfaction des ressources en eau sous l’effet des changements climatiques, à la surexploitation des ressources en eau souterraine.

      Le scénario tendanciel montre que la plupart des bassins seront déficitaires à terme à l’horizon 2030. Le déficit cumulé est estimé à près de 2.4 Milliards de Mètres cubes par an.

      2- Le problème de la désertification :

      Selon le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), la fragilité des écosystèmes et l’aridité du climat rendraient près de 90% du territoire marocain vulnérable à la désertification ;

      L’allongement de la durée des cycles de sécheresse et les conditions de vie précaires en zone rurale, qui incite les populations y résidant à surexploiter les ressources naturelles locales, sont actuellement les principales causes de l’évolution de la désertification au Maroc ;

      Les conséquences directes de la désertification sont particulièrement lourdes : raréfaction des ressources naturelles, perte de productivité des sols, envasement des barrages, ensablement rampant, accentuation de la pauvreté ;

      Dans le cadre du Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification, lancé depuis 2001, le Maroc a entrepris l’aménagement de 579 000 hectares de bassins versants, le reboisement et la stabilisation des dunes sur une superficie de 36 000 hectares ;

      Ce travail de préservation du territoire marocain a aussi été caractérisé par la création de 10 parcs nationaux, 3 réserves de biosphère, 24 réserves biologiques et naturelles, la mise en place de 18 projets intégrés et la construction de 130 barrages.

      Le Maroc a adhéré à la Convention des Nations Unies sur la Désertification en 1994 et l’a ratifiée en 1996. 

      3- L’impact des changements climatiques :

      Bien qu’étant un faible émetteur de gaz à effet de serre, le Maroc est fortement impacté par les changements climatiques.

      Le Maroc ambitionne de découpler la croissance de son économie de ses émissions de gaz à effet de serre. Il est convaincu que la mise en œuvre d’une politique d’atténuation des changements climatiques par réduction des émissions de gaz à effet de serre lui permet de contribuer à son développement global, notamment grâce à l’introduction des technologies propres.

      Le Maroc œuvre en réagissant efficacement aux vulnérabilités et en anticipant une politique d’adaptation qui prépare l’ensemble de sa population et de ses acteurs économiques à faire face à ces vulnérabilités. Les vulnérabilités naturelles sont le stress hydrique, la fragilité du couvert végétal, la désertification et la sismicité.

      Avec le Plan National de lutte contre le Réchauffement Climatique, le Maroc met en place un processus permanent de pilotage des politiques nationales en la matière qui lui permet de progresser significativement et d’apporter des garanties de bonne gouvernance.

      Les impacts des changements climatiques les plus importants portent sur la réduction de la ressource en eau et l’aggravation de la désertification, sur l’agriculture, avec en particulier une réduction des récoltes céréalières et la disparition de certaines cultures, sur la disparition de la biodiversité et sur l’élévation du niveau de la mer, l’augmentation de la fréquence des sécheresses au Sud et à l’Est du pays et des orages sur l’Atlas, ainsi qu’une réduction de la durée d’enneigement de l’Atlas.

      III- Les enjeux et la pertinence de la gouvernance environnementale dans la région du Sahara marocain :

      1- Etat des lieux :


      Historiquement, le Sahara marocain a toujours constitué un relais privilégié pour le commerce caravanier dont les itinéraires ont longtemps fait de ces provinces marocaines une plaque tournante des échanges commerciaux avec le continent africain. Ainsi, Cette région a toujours constitué le point d’ancrage du Maroc en Afrique subsaharienne.

      Lorsque le Maroc a récupéré le Sahara en 1975, il a engagé un effort exceptionnel pour aider cette région à rattraper son retard économique et social, partant de la nécessité de développer des structures fonctionnelles et des programmes de mise à niveau adaptés aux spécificités de la zone

      Le Maroc a hérité d’un territoire aux besoins immenses et présentant de réelles contraintes :

      L’immensité du territoire rend difficile le désenclavement des localités éloignées, ainsi que   la généralisation des équipements de tous les centres en infrastructures de base (électricité,  routes, télécommunication, eau potable, dispensaires, écoles, etc.).

      L’éloignement de la région des principaux centres économiques du pays, entraîne un surcoût de transport des produits et rend difficile l’approvisionnement en matières premières, et la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée.

      Les conditions naturelles des provinces du sud sont très difficiles. La région se caractérise par Climat hyper-aride avec très faible pluviométrie (20-60 mm/an) et déficits hydriques considérables, des hautes températures avec des écarts thermiques importants et une forte évaporation, des vents violents fréquents et des sols squelettiques très appauvries.

      L’urbanisation accélérée au Sahara marocain a généré d’autres problèmes liés à l’aménagement du territoire et à la satisfaction des besoins vitaux des populations de la région. 68.5 % de la population des provinces Sud est concentrée dans des villes. Le taux d’urbanisation dépasse 75,73%.

      La fragilité de l’écosystème des provinces du Sud et les fortes pressions liées à l’urbanisation provoquent une inquiétante dégradation de l’environnement dans la région.

      La stratégie des autorités nationales et locales traduit cette volonté d’action à travers une approche globale et intégrée. Elle engage un processus de concertation et de coopération local porteur d’une vision d’avenir qui concilie les impératifs du développement économique et la préservation de l’environnement.
       L’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), lancée en 2005, destinée à combler le retard  affiché dans la réalisation des objectifs du Millénaire, participe également à cette effort national de réalisation d’un développement durable dans les provinces du sud.

      Assurer la conformité des actions de l’INDH aux politiques environnementales nationales est l’un des objectifs du plan de gestion de l’environnement (PGE).

      2- Gouvernance en matière d’environnement dans les provinces du sud : Objectifs et réalisations

      L’intérêt de la population locale est au cœur de la gestion durable des ressources des écosystèmes naturels de la région

      A/ Une Gouvernance construite sur une gestion de proximité

      Identification participative des projets

      Définition des responsabilités territoriales

      Exécution totalement déléguée des projets (appels d’offres locales, suivi-évaluation)

      B/ La misse en place de structures de gestion régionales:

      Direction des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification

      Agence des Bassins Hydrauliques

      Directions Régionales de l’Agriculture

      L’actuelle organisation administrative est prédisposée à la régionalisation avancée

      C/ Un programme de mise à niveau adapté

      Reconstitution des formations autochtones

      Lutte conte l’ensablement

      Création de ceintures vertes

      Conservation et valorisation de la Biodiversité

      Conservation des ressources en eau

      Valorisation agricole

      3- Quelques réalisations en matière de gouvernance environnementale dans les provinces sahariennes:

      1. Gestion des ressources en eau :

      La gestion de la ressource en eau dans les provinces du sud représente un défi colossal, du fait des contraintes naturelles et du climat aride qui caractérisent la région du Sahara marocain.

      Depuis 1975, les provinces du Sud ont bénéficié d’un programme de recherche et de mobilisation des ressources d’eaux souterraines, destiné principalement à l’alimentation des principales villes.

      Ce programme a été renforcé par une stratégie de conservation des ressources en eau, dont les objectifs se déclinent comme suit :

      Mobilisation et gestion rationnelle de l’eau.

      Amélioration du service d’approvisionnement en eau axée sur l’option du dessalement de l’eau de mer.

      Aménagements hydrauliques: 5 barrages, 2 lacs collinaires.

      Recharge artificielle de nappe.

      Installation de stations de dessalement de l’eau pour un volume de 6,4 Mm3/an (17% des réserves souterraines).

      Le recours au dessalement de l’eau de mer ou la déminéralisation des eaux saumâtres s’est également imposé pour diminuer les surexploitations des ressources souterraines.

      Les villes de Laâyoune et Boujdour ont été dotées d’unités de dessalement d’eau de mer, avec des capacités de production de 13 000m3/j à Laâyoune et 2600m3/J à Boujdour.

      Un important projet d’alimentation en eau potable a été réalisé pour la ville de Smara, à partir du champ captant de Sidi Al Khatari, avec une production
      de 3460m3/J.

      D’autres projets d’alimentation en eau potable sont mis sur pied tels que des centres de Foum el Oued et de la ville d’El Marsa et aussi d’alimenter la commune rurale de Sidi Ahmed Laaroussi dans la province de Smara et l’extension du réseau de distribution dans la ville de Smara et sa périphérie.

      50% de la population de la région Laâyoune Boujdour Sakia El Hamra bénéficiait en 2010 du service d’assainissement, 42% pour la région de Oued Ed Dahab Laouira, 28% pour la région de Guelmim Es Smara, contre 48% à l’échelle nationale.

      2. Développement durable des Oasis :

      Le Maroc, qui dispose de la plus grande superficie oasienne au monde, a lancé plusieurs programmes de développement territorial des oasis, qui intègrent l’enjeu des changements climatiques. Il s’agit :

      du développement d’une approche territoriale, visant à décliner les stratégies nationales au niveau des régions ;

      du programme de développement durable des oasis de Tafilalet ;

      du Programme de développement durable des oasis de Guelmim, de Tantan, d’Assa-Zag et de Tarfaya, impliquant 54 communes, pour la période 2010-2013.

      Le « Programme de Sauvegarde et de Développement des Oasis dans les provinces du sud du Royaume (POS) » piloté, depuis 2006, par l’Agence pour la Promotion et le Développement Economique et Social des Provinces du Sud du Royaume, vise, en priorité, la préservation, la valorisation de l’environnement naturel et la sensibilisation des acteurs locaux à la protection de l’environnement, avec une action concertée en faveur de la biodiversité et le développement du tourisme durable. La totalité des fonds alloués à ce programme s’élèvent à 18,11 Millions de dollars. Les bénéficiaires de ce projet sont les agriculteurs oasiens, les femmes, la société civile, les collectivités locales, et le secteur privé du tourisme..

      3. Lutte contre la désertification :

      Selon le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), la fragilité des écosystèmes et l’aridité du climat au Maroc rendraient près de 90% du territoire marocain vulnérable à la désertification.

      Les conséquences directes de la désertification sont particulièrement lourdes : raréfaction des ressources naturelles, perte de productivité des sols, envasement des barrages, ensablement rampant.

      Dans les provinces du Sud du pays, l’ensablement dû à l’érosion éolienne, constitue l’une des principales manifestations de la désertification.

      Des dizaines de petites retenues et des centaines de seguia sont mises hors d’usage après seulement une courte période de fonctionnement sous l’effet de l’ensablement.

      Dans le cadre du Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification, lancé depuis 2001, le Maroc a entrepris l’aménagement de 579 000 hectares de bassins versants, le reboisement et la stabilisation des dunes sur une superficie de 36 000 hectares ;

      Ce travail de préservation du territoire marocain a aussi été caractérisé par la création de 10 parcs nationaux, 3 réserves de biosphère, 24 réserves biologiques et naturelles, la mise en place de 18 projets intégrés et la construction de 130 barrages.

      Le développement et valorisation du figuier de Barbarie dans les provinces sahariennes est un projet qui vise à optimiser la production de cette plante à des fins commerciales ce qui permettra d’améliorer les revenus de la population locale et repousser le phénomène de désertification.

      La promotion de la participation des populations locales garantit la pérennité des actions de développement et par-là même, à s’inscrire dans le cadre du développement durable en harmonie avec les capacités intrinsèques du milieu.

      4. Valorisation de patrimoine naturel :

      Le programme camelin vise à exploiter le cheptel de dromadaires des provinces du sud. Ce programme permettra de développer le territoire sur les plans économique, social, et culturel, par l’implication directe de la population locale. L’exploitation du dromadaire, seule espèce à pouvoir valoriser les vastes zones pastorales du sud, va créer des emplois, et maintenir ce mammifère comme facteur clé d’identification et de conscience patrimoniale des provinces du sud.

      Le développement et valorisation du figuier de Barbarie vise à optimiser la production de cette plante, très abondante dans le sud, et qui résiste fortement au climat aride de la région. La participation de plusieurs associations à ce projet a permis la valorisation de ce fruit et l’amélioration de sa commercialisation.

      La mise en valeur du Parc National de Dakhla : Le Parc National de Dakhla fut créé en 1992 sous l’égide d’Associations écologiques et l’INRH, dans le but de protéger 2 millions d’hectares couvrant la côte des phoques moines et l’Adrar Souttouf, immense reg intérieur parsemé de buttes gréseuses au relief souvent allongé ;

       La protection des phoques moines : La côte des phoques moines se caractérise par le paysage singulier de la falaise d’Aguerguer. Cette côte, abrite les rares phoques moines qui subsistent. Répondant aux besoins de la protection de l’environnement et la préservation du patrimoine naturel de la région, les autorités nationales et locales ont décidé d’intégrer le plan de sauvegarde du phoque moine de l’Atlantique Oriental. 

      Conservation et valorisation de la biodiversité :


      Pointe d’Awfist : SIBE littoral d’une superficie de 100 ha

      Baie de Cintra: Vaste baie marine de 22.000 ha.

      Hassi Touf : SIBE littoral, constitué par l’embouchure de Oued Kraa

      Repeuplement de la faune saharienne : Réhabilitation de la grande faune dans la station d’acclimatation de Safia à Dakhla (Aousserd) sur 900 ha, avec la participation active d’une association locale.

      5- Energies renouvelables :

      Le projet de développement intégré de l’Energie solaire vise la mise en place en 2020 d’une capacité de production électrique à partir de l’énergie solaire d’une capacité totale de 2 000 MW sur cinq sites : Ouarzazate-Ain BniMathar-Foum Al Oued-Boujdour et SebkhatTah.

      Le Royaume du Maroc a cherché à valoriser le potentiel des provinces du sud en termes d’énergie renouvelable en réalisant un parc éolien à Tarfaya de capacité de 200 à 300 mille Watts ainsi que deux parcs à Laâyoune de capacités de 100 mille Watts chacun.

      Quelques enseignements à tirer :

      Au cours des dernières trente années, la gestion centralisée des efforts de développement de la région du Sahara marocain a cédé le pas à une gouvernance territoriale de proximité avec la création de l’Agence pour la promotion et le développement Economique et Social des Provinces du sud du Royaume en 2002.

      Depuis lors, de nouveaux concepts et de nouvelles approches ont vu le jour : l’ensemble des projets et des initiatives de développement se sont inspirés d’une culture de partenariat, engageant ainsi les acteurs locaux et les différents « stakeholders » dans la définition des actions, en y intégrant la dimension de la protection de l’environnement.

      Le projet ambitieux de la régionalisation avancée dont bénéficieront en premier lieu les provinces du sud, constituera une nouvelle étape dans l’approfondissement de la gouvernance territoriale et servira de modèle aux autres régions du Royaume.

      La capitalisation des projets de développement durable mis en œuvre dans les provinces du sud ces dernières années témoigne des acquis certains enregistrés dans le domaine de planification locale ascendante, à travers des initiatives visant à asseoir les principes dune gouvernance environnementale.

      #Maroc #Sahara_Occidental #Environnement


    • La désertification détruit la Mauritanie

      Mauritanie, désertification, climat, sécheresse, changement climatique,

      Fadumo Abdulqadir*

      Alors que je marchais dans la chaleur torride à travers Taguilalett, en Mauritanie, j’ai vu des maisons sur le point d’être submergées par du sable jaune-rouge cloqué. Je réaliserais bientôt que c’est la dure réalité de la vie dans le nord-ouest de l’Afrique. L’imprévisibilité de la crise climatique est à l’origine de nombreuses destructions, allant du déracinement des familles et de la destruction des moyens de subsistance à un impact profond sur la santé et le mental.

      La désertification, c’est-à-dire le processus par lequel des terres fertiles deviennent désertiques, est un problème important dans toute l’Afrique. Actuellement, 45 pour cent de la masse terrestre de l’Afrique connaît la désertification, avec un pourcentage encore plus élevé à haut risque. La Mauritanie est fortement affectée par le changement climatique et le fardeau de la désertification.

      Étant donné que 90 % de la Mauritanie se trouve dans le désert du Sahara, le pays est particulièrement vulnérable aux effets de longues périodes de sécheresse et à la diminution des précipitations. Pour les civils, ces catastrophes naturelles peuvent briser des vies. Actuellement, près de 17 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté extrême, avec un enfant sur quatre vivant dans la pauvreté absolue . De nombreux Mauritaniens dépendent des ressources naturelles pour subvenir à leurs besoins, et la désertification a gravement affecté le développement économique du pays. Le changement climatique plonge des communautés déjà vulnérables dans une pauvreté accrue.

      Comba Ibrahim de Taguilalett m’a raconté comment elle s’est échappée de son ancien village après que le sable a inondé leur maison. Elle a déménagé dans un nouveau village dans l’espoir d’échapper au sable saharien. L’enlèvement régulier du sable, qui demande de la force, affecte son corps : elle souffre de courbatures et de douleurs qui lui causent des nuits blanches.

      Elle a également des taches sombres sur la main causées par le pelletage constant de sable chaud. En regardant ses mains, j’ai été attristé de voir les cicatrices, un rappel visuel et poignant de son combat. « C’est la vie en Mauritanie », m’a-t-elle dit. Sa situation est désastreuse, comme le reste de sa communauté. L’impact de la désertification détruit ses moyens de subsistance et sa santé, et il y a peu de répit pour ses luttes.

      Parallèlement à la désertification, les habitants doivent également faire face à la crise de la pénurie d’eau. L’eau fraîche, propre et salubre est un luxe ici; selon l’ Organisation mondiale de la santé, 2 150 Mauritaniens meurent chaque année de maladies diarrhéiques, la majorité (90 %) de ces décès sont liés à l’eau contaminée . Ceux qui vivent dans des villages reculés ont encore plus de mal à accéder à l’eau potable en raison de la rareté de l’eau.

      Malgré leurs luttes, beaucoup de Mauritaniens souffrent en silence. Maria Neira, directrice du Département de l’environnement, du changement climatique et de la santé à l’OMS, a récemment déclaré : « Les impacts du changement climatique font de plus en plus partie de notre vie quotidienne, et il y a très peu de soutien dédié à la santé mentale disponible pour les personnes et les communautés confrontées à aléas liés au climat et risque à long terme ».

      Fatima Ahmed, une autre habitante à qui j’ai parlé, s’inquiète constamment du bien-être de ses enfants. Trois de ses quatre enfants sont aveugles – les enfants sont nés aveugles – elle pense que la chaleur excessive et les tempêtes de sable exacerbent encore leur santé. Elle s’inquiète pour l’avenir qu’ils pourraient avoir si la situation ne s’améliore pas. J’ai compris son inquiétude alors que j’étais assis dans sa maison en tôle ondulée d’une pièce. Alors que c’était étouffant d’être dans le désert du Sahara, être à l’intérieur de sa maison en tôle ressemblait presque à un dôme chauffant. Alors que sa situation détériore la santé de sa famille, elle reste reconnaissante d’avoir un chez-soi. Elle espère que sa maison et ses affaires ne disparaîtront pas sous le sable mouvant.

      La maison de Fatima est l’une des nombreuses maisons inhabitables de Taguilalett. La vice-maire de Taguilalett, Amina Mohamed, nous a fait visiter le village, soulignant à quel point la désertification menaçait la nourriture, le logement et la santé de la population. « La désertification a touché les habitants de Taguilalett, de nombreuses maisons sont invivables. Les gens ont décidé de quitter le village à cause d’un manque d’eau et de revenus. Ils se déplacent vers la capitale, Nouakchott, pour commencer une nouvelle vie. De nombreuses vies ont été détruites – et je regarde un autre village disparaître sous le sable », a-t-elle dit.

      Si le changement climatique est le facteur le plus important de la désertification, il est crucial de ne pas ignorer que les activités humaines en sont également partiellement responsables. La déforestation est courante en Mauritanie et, avec l’augmentation de la pauvreté, les gens se tournent vers d’autres sources de revenus . Selon Global Forest Watch, de 2001 à 2021, la Mauritanie a perdu environ 33 hectares de couverts arborés. Les habitants coupent illégalement des arbres et les brûlent dans l’espoir d’obtenir du charbon de bois. Pour eux, le charbon de bois est une source de revenus et un moyen de survivre. Beaucoup reconnaissent à peine les implications de l’abattage des arbres sur l’environnement et comment cela aggrave la désertification. Ils vont à des mesures extrêmes en raison de leur désespoir. Cette situation n’est pas non plus un cas isolé. A Nouakchott, ils sont confrontés au même problème. Ils ont combattu ce problème en installant des barrières et des gardes de sécurité pour protéger les arbres plantés.

      Comba Ibrahim de Taguilalett a déclaré qu’elle était « fatiguée de l’incertitude de sa vie », épuisée par les bouleversements constants auxquels elle et sa famille sont confrontés à cause de la désertification. Malheureusement, c’est l’histoire de beaucoup. Elle ne supporte pas la vue du sable et veut le distancer. Pour Comba, et pour beaucoup d’autres Mauritaniens, le sable semble les suivre partout où ils vont. Ils ne peuvent tout simplement pas le distancer.

      Lancée en 2007, la Grande Muraille Verte vise à restaurer les paysages dégradés et à lutter contre la désertification dans la région du Sahel en Afrique. L’initiative vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d’emplois verts d’ici 2030. Actuellement, le projet n’est achevé qu’à environ 15 %. Alors que l’initiative de la Grande Muraille Verte vise à prévenir la désertification, pour des personnes comme Comba et Fatima, qui font face à la dureté du changement climatique, elles ont besoin de soutien maintenant.

      *Fadumo Abdulqadir est notateur chez Muslim Hands, Royaume-Uni.

      Newsweek, 19/07/22

      #Mauritanie #Climat #Désertification #Sécheresse #Grande_muraille_verte

    • Maroc: les pêcheuses adoptent de nouvelles pratiques résilientes au climat

      Maroc: les pêcheuses adoptent de nouvelles pratiques résilientes au climat

      Au Maroc, les pêcheuses adoptent de nouvelles pratiques résilientes au climat – coquillages, fruits de mer, changement climatique,

      Environ 10 000 femmes ramassent des coquillages et autres fruits de mer le long du littoral pour gagner leur vie.
      Au Maroc, le changement climatique est désormais au cœur des préoccupations politiques, tant au niveau national que local, mais sa gestion nécessite une réponse collective.

      L’inclusion des femmes et des filles dans la conception et la mise en œuvre des actions de réponse climatique est essentielle pour aborder l’adaptation au changement climatique, l’atténuation et les solutions pour le développement durable et l’égalité des sexes.
      Dans le secteur de la pêche, environ 10 000 femmes pêcheuses ramassent des coquillages et autres fruits de mer le long du littoral marocain pour gagner leur vie, risquant leur vie au quotidien.
      Les pêcheuses de Tiguert, près de la région d’Agadir, témoignent des risques quotidiens auxquels elles sont confrontées lors de la collecte de coquillages et partagent comment elles travaillent de manière à aider à préserver ces ressources naturelles pour les générations futures.

      Armées d’un seau, d’un panier, d’un couteau et de bottes, si elles en ont, les pêcheuses, généralement âgées de 45 à 60 ans, se mettent en route à l’aube vers le pied des falaises où les attend la tâche ardue du ramassage des coquillages.

      Sur la route vers les falaises, qui s’étirent sur plus de 20km, un panneau rudimentaire autorise le ramassage des fruits de mer. La randonnée de 10 km prend près de deux heures dans chaque sens, mais leurs espoirs de rentrer chez eux avec une bonne récolte sont inébranlables.

      « Avec une lame fine et un couteau, je gratte tout en respectant et en protégeant l’habitat de l’espèce », explique Fadma Ouchane, vice-présidente de la coopérative Mahar Assahel, créée en 2019 pour soutenir les pêcheuses locales et faire passer leurs besoins, tels que comme la mise à disposition de moyens de transport et d’un espace de travail près de la mer. « En quelques minutes, mon panier commence à se remplir.

      Une fois les coquillages ramassés, ils sont nettoyés, cuits et séchés au soleil avant d’être exposés le long de la route pour être vendus. Selon la disponibilité des coquillages, les femmes peuvent gagner environ 200 DH ou 300 DH (21 $ et 31 $) par mois, un demi-kilo valant 40 DH (4 $).

      Bien que les coquillages soient plus abondants de mai à juillet, le fait que les coquillages soient relativement sédentaires et que leur récolte soit possible toute l’année en fait une source de revenus fiable pour les femmes pêcheurs.

      Africa Renewal, 09/03/2022

      #Maroc #Pêche #ChangementClimatique

    • Maroc : L’exception en matière de changement climatique

      Tags: Maroc, changement climatique, réchauffement climatique – Maroc : L’exception en matière de changement climatique

      La nation nord-africaine a ouvert la voie dans la région MENA pour lutter contre le réchauffement climatique grâce à des projets d’énergie renouvelable.

      Le Maroc ressent de plus en plus les effets du changement climatique mais, contrairement à d’autres nations, il a depuis longtemps accepté de relever le défi et a mis au point une série de tactiques pour en contrer les effets néfastes.

      Le résultat est un statut de modèle, non seulement dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, mais aussi au niveau mondial, selon les analystes.

      Le changement climatique au Maroc devrait avoir un impact significatif. Les principaux effets se feront sentir dans le système agricole et la pêche, qui emploient la moitié de la population et représentent 14 % du produit intérieur brut (PIB).

      En outre, 60 % de la population et la plupart des industries se trouvant sur la côte, l’élévation du niveau de la mer constitue une menace importante pour les principales forces économiques.

      « L’économie du royaume est fortement tributaire de l’agriculture, de la pêche et du tourisme, autant de secteurs qui subissent les effets du changement climatique », a déclaré à Al Jazeera Yasmina Abouzzohour, chercheur postdoctoral à la Harvard Middle East Initiative.

      « Se positionner en tant que leader dans la lutte contre le changement climatique renforce l’image du royaume au niveau international. »

      De grandes réalisations
      En conséquence, Rabat a transformé la crise en opportunité et est devenu l’un des pionniers de la politique climatique, non seulement dans la région mais aussi au niveau mondial. Des plans ambitieux ont été mis en œuvre depuis des années pour assurer l’avenir du Maroc.

      Le gouvernement a mis en œuvre plusieurs stratégies nationales pour améliorer la gestion de l’eau, renforcer l’utilisation des ressources en eau non conventionnelles et moderniser les systèmes d’irrigation. Il a également investi massivement dans la construction de barrages pour acheminer l’eau du nord vers les régions arides du sud.

      Un effort important a été adopté pour régénérer les forêts, notamment pour repeupler plus de 130 000 hectares (320 000 acres), a indiqué M. Abouzzohour.

      D’ici 2030, le Maroc prévoit de produire 52 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables – 20 % d’énergie solaire, 20 % d’énergie éolienne et 12 % d’énergie hydraulique.

      Le pays d’Afrique du Nord a supprimé toutes les subventions pour le diesel, l’essence et le mazout de chauffage, et s’efforce de se concentrer sur des pratiques durables en matière d’aquifères et d’océans.

      « Selon les données disponibles, le Maroc pourrait atteindre son objectif de produire 52 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2024, soit six ans avant l’échéance initiale », a déclaré M. Abouzzohour.

      Sans précédent
      Le Maroc est le seul État arabe que le Climate Action Tracker a évalué comme étant capable d’atteindre l’objectif de réchauffement de 1,5°C.

      « Le Maroc fait de grandes réalisations grâce à ses projets d’énergie renouvelable », a déclaré à Al Jazeera Fatima Driouech, professeur associé à l’Université polytechnique Mohammed VI et vice-présidente du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

      Le sommet des Nations unies sur le changement climatique à Glasgow, la COP26, a débuté le 31 octobre avec deux semaines d’intenses négociations diplomatiques à l’ordre du jour, avec des responsables de près de 200 nations présents pour discuter des moyens de contrer le réchauffement de la planète.

      L’urgence climatique mondiale est bien réelle et des mesures doivent être prises de façon imminente, selon les scientifiques.

      « Le dernier rapport du GIEC montre que les changements climatiques récents sont généralisés, rapides et s’intensifient, et que leur ampleur et leur portée sont sans précédent depuis des milliers d’années. Il réaffirme avec une grande confiance qu’il existe une relation quasi linéaire entre les émissions cumulées de CO2 d’origine anthropique et le réchauffement planétaire qu’elles provoquent », a déclaré M. Driouech.

      « De nombreux changements s’intensifient directement avec le réchauffement de la planète, et chaque augmentation du réchauffement est donc importante. Chaque augmentation supplémentaire du réchauffement planétaire entraînera de nouveaux changements dans les phénomènes extrêmes… À moins d’une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, il sera impossible de limiter le réchauffement à 1,5°C, voire à 2°C. « 

      La communauté internationale s’est adaptée à ce défi lentement mais sûrement, mais pas encore suffisamment, a noté M. Driouech.

      Des changements plus intenses
      Bien que toutes les régions du monde soient touchées par le changement climatique, le défi pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) est particulièrement important.

      « La région MENA devrait connaître des conditions plus chaudes qu’aujourd’hui, et les changements seraient plus intenses dans les scénarios à fortes émissions que dans les scénarios à faibles émissions », a déclaré M. Driouech.

      « Les sécheresses agricoles et écologiques devraient augmenter dans la région MENA, ainsi que dans l’ensemble de la Méditerranée et dans d’autres parties de l’Europe. »

      La conséquence immédiate de ce phénomène est un énorme mouvement migratoire humain en direction des zones les plus élevées, à mesure que la population de la Terre augmente.

      Cela peut avoir des conséquences considérables, en particulier dans les régions qui sont déjà politiquement instables, selon les analystes.

      Aljazeera, 10/11/2021

      #Maroc #Changement_climatique #Réchauffement_climatique #Climat #Energie_verte #Energie_renouvelable

    • Couche d’ozone et couche de la famine

      Couche d’ozone et couche de la famine – Le gouvernement chinois appelle ses ressortissants à stocker la nourriture et des centaines de civils innocents, femmes et enfants sont assassinés en plein jour, un peu partout au cœur du continent africain.

      La discordance des nouvelles qui parviennent des quatre coins du monde est manifeste. Des positives et des négatives s’entremêlent pour livrer un lot de faits et d’événements planétaires pour que la réalité bouscule le virtuel. Au moment où une centaine de chefs d’Etat se gargarise de la nécessité de préserver la planète, le gouvernement chinois appelle ses ressortissants à stocker la nourriture et des centaines de civils innocents, femmes et enfants sont assassinés en plein jour, un peu partout au cœur du continent africain. Les recommandations de la COP26 pourraient paraître comme un gag quand les problèmes de l’environnement se restreignent dans le chapitre du réchauffement climatique et les histoires d’effet de serre sans que l’homme ne soit au centre des préoccupations.

      Essayez de sensibiliser le Burkinabé, le Centrafricain ou le Camerounais sur le besoin de sauver la nature quand eux-mêmes ne sont préoccupés que par le sauvetage de leur vie. Ils vous riront au nez. Leurs réponses seront désopilantes car un énorme fossé sépare leurs priorités et celles des Etats forts. Quelques pays riches ne sont pas en reste. Plusieurs d’entre eux considèrent qu’ils se tireront une balle dans le pied s’ils se conformaient à réduire leur CO2.

      Evidemment, il doit être question de sous-développement, de crises et de guerres soutenues, de peuples coincés dans des décrépitudes dramatiques et intolérables. Evidemment des Etats nantis tentent de faire preuve d’une générosité teintée de mésalliance, mais le sujet de l’environnement est si vaste et sa prise en charge n’a aucun sens si on se limite seulement à garder uniquement les yeux sur la couche d’ozone. La couche de la famine et de la misère, celle des exodes et des suicides des populations programmés devraient représenter les réels soucis de l’environnement. Sans y prêter une grande attention pour en venir à bout, les différentes conférences au sommet où chacun vient avec des suspicions et des arrière-pensées seront à l’évidence inopérantes.

      Abdou BENABBOU

      Le réchauffement climatique, ses catastrophes et l’avenir des exportations algériennes d’hydrocarbures

      L’écrit journalistique, chronique comprise, est souvent acte de répétition. Pardon aux lectrices et aux lecteurs qui vont se dire, mais il se répète ! Malheureusement, les circonstances imposent de reprendre à l’envi les choses car le sujet est important. La répétition ne vaut donc pas que pour le couscous et, de toutes les façons, « bis repetita placent ». De quoi s’agit-il ? Du climat, pardi. De l’urgence climatique, de tous ces défis que pose le réchauffement de la planète avec un effet de serre que seuls Donald Trump et quelques illuminés nient encore.

      Il y a deux mois, alors que le pays était en proie à de terribles incendies, j’ai publié une chronique (1) pour rappeler une vérité simple : on ne peut empêcher les catastrophes naturelles mais on a l’obligation de s’y préparer et de réfléchir à comment en atténuer les effets. Il y a toujours eu des incendies ou des inondations, c’est un fait. De même, il est une loi implicite qui dit que là, où il y a eu inondation, il y en aura encore quels que soient les travaux entrepris par l’homme pour se protéger. Mais le vrai problème, c’est qu’il va y en avoir de plus en plus. Tous les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’affirment : la fréquence des épisodes extrêmes, notamment les pluies diluviennes, s’amplifie.

      Cela signifie que l’habituel intervalle qui sépare deux catastrophes, intervalle dont la longueur fait que l’être humain a tendance à oublier et à relâcher sa vigilance, va augmenter. Il y a vingt ans, en novembre 2021, Alger et, plus particulièrement Bab-El-Oued, connaissait de terribles inondations. Deux décennies c’est beaucoup pour une mémoire d’homme. Cela pousse à relativiser, à mettre le funeste événement uniquement sur le dos de la mauvaise gestion.

      Question : que ferons-nous si de tels drames se répètent d’année en année ? Que l’on me pardonne de citer toujours le même exemple mais gardons en tête que nombre de villes côtières scandinaves investissent actuellement pour augmenter les capacités d’écoulement et d’évacuation des eaux de pluie.

      Autrement dit, il ne s’agit pas simplement de s’inquiéter de savoir si, quelque part, tel ou tel service communal ou de la wilaya n’a pas fait son travail. Alors que débute bientôt à Glasgow la Conférence sur les changements climatiques (COP26) sous l’égide des Nations unies, il est nécessaire de bien comprendre que cette question est vitale pour l’avenir proche. Qu’il ne s’agit pas uniquement de com’ et que tout finira par s’arranger. Bien sûr, les questions de géopolitique sont fondamentales mais le réchauffement climatique et ses conséquences sont une problématique multidimensionnelle. On y trouve de la géopolitique avec la question des migrants, des gens qui vont quitter leurs terres car de plus en plus hostiles. Incendies à répétition, montée des eaux de la Méditerranée, érosion des côtes, pluies et vents extrêmes sont aussi à anticiper ce qui obliger à repenser aussi les plans d’urgences en matière de sécurité civile.

      Mais il n’y a pas que cela. Le réchauffement climatique interpelle un pays comme l’Algérie qui tire sa prospérité de l’exploitation d’hydrocarbures. Jusqu’à présent, une vérité implicite fonde toutes les politiques d’exportation et de mise en valeur du pétrole et du gaz naturel : quelle que soit la conjoncture, il y aura toujours des clients pour nous en acheter (en supposant que nos réserves ne s’épuisent pas plus rapidement que prévu). Or, une mécanique de fond est en train de se mettre en place dans nombre de pays industriels, Chine comprise. Tous affirment vouloir atteindre la « neutralité carbone » (différence entre les gaz à effet de serre émis et ceux extraits égale à zéro). Et pour y parvenir, tous comptent réduire leur consommation d’hydrocarbures.

      Mardi 26 octobre, le gestionnaire français de transport d’électricité haute tension, RTE, a publié un rapport stratégique sur les perspectives énergétiques de la France en 2050. Ce document qui a nécessité deux années de travail en dit long sur les tendances qui se dessinent. Bien sûr, il faut le lire en étant conscient que l’on est en année électorale et que nombre de lobbies ont agi en coulisses pour influer sur ses projections et conclusions. Il n’empêche : la France ambitionne d’atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire demain pour n’importe quel dirigeant responsable.

      Et comment veut-elle y arriver ? En produisant d’avantage d’électricité décarbonée pour ne plus avoir à recourir au gaz naturel et au pétrole. Pour RTE, les énergies fossiles vont peu à peu disparaître des secteurs suivants : transports, industries et bâtiments. Par quel moyen sera générée l’électricité qui remplacera ces énergies ? Le nucléaire et les renouvelables. Attention, il n’est dit nulle part que la consommation de gaz et de pétrole va cesser mais l’objectif est d’en faire peu à peu des énergies d’appoint voire de secours pour suppléer un manque de vents pour l’éolien ou de soleil pour le solaire. Selon RTE, une neutralité carbone obtenue avec un « mix » nucléaire-renouvelables (il y a plusieurs hypothèses pour les proportions de l’un et des autres) permettrait une économie de 20 à 70 milliards d’euros par an selon les cours du baril et du mètre cube. Ayons en tête que la France n’est pas la seule à réfléchir de la sorte : cela vaut pour l’Allemagne, les « dragons asiatiques » et d’autres pays importateurs de gaz et de pétrole.

      Autrement dit, le réchauffement climatique pose trois défis majeurs à l’Algérie. Le premier, d’ordre interne, concerne la capacité à faire face à ses effets, notamment les phénomènes météorologiques violents mais aussi l’impact sur l’agriculture, l’approvisionnement en eau, etc. Le deuxième est géostratégique. L’Afrique subsaharienne étant touchée par le phénomène, la question des migrations vers le nord sera posée avec encore plus d’acuité. Enfin, le troisième est un défi économique. Si ses clients, qu’ils soient européens ou asiatiques, baissent leurs achats de gaz et de pétrole, il faudra trouver des solutions de rechange pour assurer le développement économique. On rêve donc d’un vrai débat national sur cette question mais il est vrai que celle de la langue des panneaux dans les édifices publics est prioritaire.

      (1) « Ces catastrophes climatiques qui viennent », Le Quotidien d’Oran, jeudi 12 août 2021.

      Akram Belkaïd

      Le Quotidien d’Oran, 03/11/2021

    • La COP26 et le nouvel ordre énergétique mondial

      La COP26 et le nouvel ordre énergétique mondial – La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26 du 31/10/ au 12/11/2021, et le nouvel ordre énergétique mondial, horizon 2025/2030/2040

      La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP 26, accueillie par le Royaume-Uni, se tiendra du 31 octobre au 12 novembre 2021 au Scottish Event Campus (SEC) à Glasgow, au Royaume où l’Algérie sera présente posant la problématise de la transition énergétique 2025/2032040. Dans un rapport publié en 2020 par WWW.Fr, l’organisation estime le coût économique du déclin de la nature à 479 milliards de dollars par an au niveau mondial horizon 2050. Mais la transition énergétique aura un cout social à moyen terme, pouvant être définie comme le passage d’une civilisation humaine construite sur une énergie essentiellement fossile, polluante, abondante, et peu chère, à une civilisation où l’énergie est renouvelable et moins polluante ayant pour objectif le remplacement à terme des énergies de stock (pétrole, charbon, gaz, uranium) par les énergies de flux (éolien, solaire, hydrogène ). La transition énergétique renvoie à d’autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale. Il ne suffit pas de faire une loi car le déterminant c’est le socle social Cela pose la problématique d’un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH ; industries, agriculture. Les choix techniques d’aujourd’hui engagent la société sur le long terme. Dès lors la transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires.

      1.-Les subventions dans les énergies fossiles , décourageant les énergies alternatives, qui se sont élevées à 1000 dollars par an entre 2019/2020 pour chaque citoyen des pays du G20, malgré l’engagement de mettre fin au soutien au charbon, au pétrole et au gaz et selon le Fonds monétaire international (FMI), les subventions s’élèvent au total à 5,3 billions de dollars par année dans les plus grandes économies du monde. Elles incluent des déboursés, des crédits d’impôt et la réduction des prix du carburant. Ainsi, Le soutien public aux combustibles fossiles, surtout au pétrole, a cru de 178 milliards de dollars, dans les cinquante pays de l’OCDE, du G20 et du Partenariat oriental de l’Union européenne (six pays d’Europe centrale du Caucase). Or si l’ensemble du monde avait le même modèle de consommation énergétique que les USA et l’Europe qui concentre plus de 40% du PIB mondial pour une population inférieure à 1 milliard d’habitants sur un total en 2021 de plus de 7 milliards, il faudrait quatre à cinq fois la planète terre. C’est par la prise de conscience de ce désastre planétaire constaté régulièrement depuis quelques années, à travers tous les continents , avec un cout financier croissant, que d’ici, 2030/2035, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique USA/Europe/Chine, Inde devraient dépasser les 4000 milliards de dollars où les grosses compagnies devraient réorienter leurs investissements. Avec le retour des USA aux accords de Paris COP21 sur le réchauffement climatique.

      Bien que le nouveau président dit ne pas vouloir interdire le développement du pétrole/gaz de schiste dont les USA sont le premier producteur mondial, s’engageant avec les nouvelles techniques à améliorer les effets de la fracturation hydraulique, le programme de Joe Biden prévoit 2000 milliards de dollars sur les 20/30 prochaines années, soit 10% du PIB pour le développement des énergies renouvelables, les industries écologiques et l’efficacité énergétique. Plus globalement, le plan climat de Joe Biden prévoit d’investir, je le cite «dans les infrastructures intelligentes pour reconstruire la nation et pour garantir que nos bâtiments, nos infrastructures d’eau, de transport et d’énergie puissent résister aux impacts du changement climatique, de financer 1,5 million de nouveaux logements plus durables et éco-énergétiques, une réorganisation de l’industrie automobile vers les voitures hybrides et électriques, l’Etat fédéral devant programmer notamment l’installation de 500000 bornes de recharge publiques sur le territoire et instaurer une prime à la conversion».

      L’Europe va dans la même trajectoire, avec comme leader l’Allemagne, où la Commission européenne a fixé, avec le règlement d’exécution 2020/1294 du 15 septembre 2020, les règles du nouveau mécanisme de financement des énergies renouvelables. Chaque État membre doit contribuer à l’objectif européen de 32% d’énergies renouvelables en 2030. Une trajectoire indicative est fixée pour chacun d’entre eux, pour la période 2021-2030, avec des points de référence à atteindre entre 2025 et 2027, devant mobiliser au moins 1000 milliards d’euros d’investissements durables dans les dix années à venir avec des incitations pour attirer les financements privés, grâce notamment au rôle essentiel que jouera la Banque européenne d’investissement. La Chine et l’Inde ont un fort engagement pour la transition énergétique. Par exemple, selon le rapport de Global Wind Energy Council de 2019, la Chine et l’Inde font partie des cinq pays regroupant 73% de l’ensemble des capacités éoliennes mondiales installées. En termes d’énergie solaire, le soutien des gouvernements indien et chinois stimule la compétitivité de leurs filières solaires, faisant d’eux les premiers acteurs au niveau mondial.

      La Chine pour tenter de réduire la pollution atmosphérique due à cet usage incontrôlé du charbon, investit massivement dans les énergies renouvelables: pays leader, prévoit d’investir d’ici 2030, environ 375/400/ milliards de dollars Quant à l’Inde, elle s’est engagée à fortement développer les énergies renouvelables, en disposant en particulier de 100 GW de capacités solaires et de 60 GW éoliens d’ici à fin 2022 (contre 16,6 GW solaires et 32,7 GW éoliens à fin novembre 2017)(, devant mobiliser pour cette période près de 190 milliards de dollars selon les estimations de la Climate Policy Initiative (CPI). Les USA/Europe qui représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial pour une population inférieure à un milliard d’habitants poussent à l’efficacité énergétique et à la transition énergétique afin de luter contre le réchauffement climatique. Car si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique que les USA et l’Europe il faudrait cinq fois la planète actuelle. Je rappelle que selon le rapport de l’ONU une sécheresse sans précédent frappera l’Afrique du Nord et l’Afrique sub saharienne entre horizon 2025.

      Cette prise de conscience d’un désastre planétaire a été accentuée avec l’épidémie du coronavirus où la majorité des pays devraient axer leurs efforts pour la limitation du recours aux énergies fossiles, charbon et pétrole horizon en tête, le monde et donc aller vers un Mix énergétique, l’énergie de l’avenir horizon 2030/2040 étant l’hydrogène où la recherche développement connaît un réel essor. (Le professeur A. Mebtoul a présidé à Marseille en juin 2019 , avec les meilleurs experts des deux rives de la Méditerranée praticiens, experts et opérateurs, représentant l’Algérie, la commission de la transition énergétique, des 5+5+ Allemagne où les axes de la transition énergétique ont été définis). Les pays d’Afrique du Nord et du Proche Orient (MENA) dont l’Algérie seront touchés par les effets du changement climatique. les estimations indiquant une baisse attendue du PIB de l’ordre de 0,4% à 1,3% et pourrait même atteindre 14% si aucune mesure de lutte et d’adaptation face au changement climatique n’est adoptée.

      2.-Cette situation impose à l’Algérie d’accélérer la transition énergétique pour une optimisation accrue de la consommation interne de l’énergie, au même titre que celle pouvant contribuer à prolonger la durée de vie des réserves d’hydrocarbures en diversifiant les moyens de production d’énergie alternatives, notamment à base de ressources renouvelables .La transition énergétique en Algérie tournera autour de cinq axes. -Le premier axe, l’Algérie a décidé d’investir à l’amont pour de nouvelles découvertes. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du cout, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables, posant le problème de la rentabilité. Le deuxième axe, est l’action contre le réchauffement climatique qui ne peut être conçue dans le cadre d’une Nation, impliquera une large concertation avec notamment les pays du Maghreb et de l’Afrique. D’une manière générale, pour le Maghreb dont l’Algérie, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L’eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir, le volume maximal d’eau mobilisable étant déficitaire d’ici à 2020 selon Femise (réseau euro-méditerranéen sur la région MENA. Dans la région du Maghreb, les effets négatifs toucheront la production de légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30 % et une baisse du blé à près de 40%. Ainsi, le changement climatique pourrait entraîner une véritable crise migratoire, l’or bleu, enjeu du XXIème siècle qui non résolu pouvant provoquer des guerres planétaires.

      Dans ce cadre, le développement des énergies renouvelables devant combiner le thermique pour l’exportation et le photovoltaïque pour le marché intérieur, transitoirement pouvant combiner le solaire et le gaz, dont le cout de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir, prévoyant un parc de voitures en Europe électrique et hydride avoinant les 80%. Or, avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. La production à grande échelle permettrait de réduire substantiellement les coûts tout en favorisant à l’aval une multitude de PMI-PME, renforçant le tissu industriel à partir des énergies propres (industries écologiques). La promotion des énergies renouvelables suppose des moyens financiers importants en investissement et en recherche-développement. Le programme algérien consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW dont 12 000 MW seront dédiés à couvrir la demande nationale de l’électricité et 10 000 MW à l’exportation. D’ici 2030, l’objectif de l’Algérie serait de produire, 30 à 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables. L’Algérie aura-t-elle les capacités d’absorption, la maitrise technologique pour éviter les surcouts, la maitrise du marché mondial et ne sera-t-il pas préférable de réaliser ces projets dans le cadre d’un partenariat public privé national, international et pourquoi pas dans le cadre de l’intégration de l’Afrique du Nord , pont entre l’Europe et l’Afrique, continent à enjeux multiples qui horizon 2O3O/2040, tirera la croissance de l’économie mondiale.

      Le troisième axe est d’améliorer l’efficacité énergétique car comment peut –on programmer 2 millions de logements selon les anciennes normes de construction exigeant de fortes consommations d’énergie alors que les techniques moderne économisent 40 à 50% de la consommation ? En Algérie existe un véritable paradoxe : la consommation résidentielle (riches et pauvres payent le même tarif ; idem pour les carburants et l’eau) représente 60% contre 30% en Europe et la consommation du secteur industriel 10% contre 45% en Europe montrant le dépérissement du tissu industriel, soit moins de 6% du produit intérieur brut. Ainsi, s’impose une nouvelle politique des prix ( prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspille des ressources renvoyant à la nécessaire révision de la politique des subventions. A cet effet, une réflexion doit être engagé par le gouvernement algérien pour la création d’une chambre nationale de compensation, que toute subventions devra avoir l’aval du parlement pour plus de transparence, chambre devant réaliser un système de péréquation, segmentant les activités afin d’encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couches sociales, impliquant une nouvelle politique salariale.

      Le quatrième axe, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 pour faire face à une demande d’électricité croissante , selon le 19 mai 2013 du ministre de l’Énergie et des Mines, l’institut de génie nucléaire, créé récemment, devant former les ingénieurs et les techniciens en partenariat, qui seront chargés de faire fonctionner cette centrale. Les réserves prouvées de l’Algérie en uranium avoisinent les 29.000 tonnes, de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d’une capacité de 1.000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans, selon les données du Ministère de l’Énergie. La ressource humaine étant la clef à l’instar de la production de toutes les formes d’énergie il s’aira d’éviter cet exode de cerveaux massif que connait l’Algérie, le poste services avec la sortie de devises étant passé de 2 milliards de dollars en 2OO2 à 10/12 milliards entre 2O10/2019.

      Le cinquième axe, est l’option du gaz de schiste introduite dans la nouvelle loi des hydrocarburées, l’Algérie possédant la troisième réservoir mondial avec plus de 19.000 milliards de mètres cubes gazeux (voir étude premier ministère 8 volumes sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul assité de 20 experts internationaux et des cadres de Sonatrach : pétrole/gaz de , opportunités et risques janvier 2015). En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, un large débat national s’impose, car on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques. L’Algérie étant un pays semi-aride, le problème de l’eau étant un enjeu stratégique au niveau méditerranéen et africain, doit être opéré un arbitrage pour la consommation d’eau douce, (les nouvelles techniques peu consommatrices d’eau devant être mise au point pas avant 2025, un milliard de mètres cubes gazeux nécessitant 1 million de mètres cubes d’eau douce . Sans compter la durée courte de la vie de ces gisements et la nécessaire entente avec des pays riverains se partageant ces nappes, devra être pris en compte les coûts (l’achat des brevets) devant forer plusieurs centaines de puits moyens pour un milliard de mètres cubes gazeux.

      En résumé, le monde devrait connaître horizon 2030 un profond bouleversement de la carte énergétique et donc du pouvoir économique mondial, l’énergie étant au cœur de la sécurité des nations (interviews-Pr A. Mebtoul AfricaPresse Paris, American Herald Tribune et Afrik Economy 2019//2020). Les décisions dans le domaine de l’énergie engagent le long terme et la sécurité du pays devront être prises par le conseil national de l’Énergie. Les changements économiques et climatiques survenus depuis quelques années dans le monde ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d’ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir. ademmebtoul@gmail.com

      (1) Synthèse des interventions du professeur Abderrahmane MEBTOUL membre de plusieurs institutions internationales sur l’énergie- –expert international- (directeur d‘études Ministère Energie Sonatrach 1974-1979-1990-1995- 2000-2007) -conférence devant le parlement européen octobre 2013 sur « le Maghreb face aux enjeux géostratégiques » – au séminaire international organisé par l’institution de la coopération allemande au développement (GIZ) le 17 octobre 2012 et sa conférence au Sénat français « l’Algérie face à la transition énergétique mondiale » ( décembre 2013) – voir deux importantes audits réalisés par le professeur Mebtoul assisté des cades de Sonatrach et d’experts nationaux et internationaux dont le bureau d ‘Etudes américain Ernest Young « le prix , la problématique de subventions des carburants dans un environnent concurrentiel ( 10 volumes Ministère Energie Alger- 2008) – audit pour le gouvernement « sur la stratégie pétrolière et gazière en Algérie , pétrole et gaz de schiste , opportunités et risques » ( 7 volumes 2015) – la stratégie gazière en Algérie, face la concurrence internationale » (revue internationale gaz d’aujourd’hui Paris janvier 2015)

      Professeur Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des universités, expert international docteur d’Etat 1974- directeur d’études Ministère Energie/Sonatrach 1974/1979-1990/1995-2000/2008- 2013/2015

    • L’Europe vient de connaître l’été le plus chaud jamais enregistré

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      L’Europe vient de connaître son été le plus chaud jamais enregistré, selon des scientifiques de l’UE

      BRUXELLES, 7 septembre (Reuters) – L’Europe a connu son été le plus chaud jamais enregistré cette année, mais de peu par rapport aux deux précédentes températures les plus élevées de juin à août, ont déclaré mardi des scientifiques de l’Union européenne.

      Le service Copernicus sur le changement climatique de l’UE a déclaré que la température moyenne de l’air à la surface en juin-août était proche de 1,0 °C au-dessus de la moyenne 1991-2020, ce qui en fait la plus chaude de son ensemble de données. Les étés les plus chauds précédents, 2010 et 2018, étaient de 0,1 °C plus froids.

      La température estivale de 2021 marque la dernière étape d’une tendance à long terme au réchauffement climatique, car les émissions de gaz à effet de serre modifient le climat de la planète.

      Les enregistrements de Copernic remontent à 1950 mais sont recoupés avec d’autres ensembles de données qui remontent au milieu du XIXe siècle.

      Il a déclaré dans un communiqué que, globalement, août 2021 était, avec août 2017, le troisième plus chaud jamais enregistré avec un peu plus de 0,3 °C de plus que la moyenne 1991-2020.

      Pour l’Europe, août 2021 était proche de la moyenne 1991-2020, mais avec des conditions contrastées à travers le continent. Ceux-ci comprenaient des températures maximales record dans les pays méditerranéens, des températures supérieures à la moyenne dans l’est et des températures généralement inférieures à la moyenne dans le nord.

      Plus tôt mardi, des groupes écologistes ont demandé que la conférence COP26, qui a été reportée l’année dernière en raison de la crise du COVID et qui doit avoir lieu du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow, soit reportée.

      En règle générale, des délégués de plus de 190 pays assistent aux pourparlers annuels, mais avec de nombreux pays aux prises avec COVID-19 et des pays plus pauvres qui ont du mal à accéder aux vaccins, ils devraient être reportés, a déclaré le Climate Action Network (CAN).

    • Merkel: L’Allemagne doit faire davantage pour lutter contre le changement climatique

      FRANCFORT, 18 juillet (Reuters) – La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré dimanche que la plus grande économie d’Europe devait faire mieux et plus vite pour lutter contre l’impact du changement climatique après les inondations record qui ont provoqué la pire catastrophe naturelle du pays depuis près de six décennies.

      « La somme de tous les événements dont nous sommes témoins en Allemagne et les forces avec lesquelles ils se produisent suggèrent tous (…) que cela a quelque chose à voir avec le changement climatique », a-t-elle déclaré aux habitants d’Adenau, dans l’État allemand de Rhénanie-Palatinat.

      « Nous devons nous dépêcher, nous devons aller plus vite dans la lutte contre le changement climatique ».

      Etiquettes : Allemagne, inondations, changement climatique, Angela Merkel,