Étiquette : chantage à la migration

  • Le Maroc souffre « gravement d’un complexe d’infériorité »

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Espagne, Centre national espagnol des renseignements, CNI, espionnage, Pegasus, chantage à la migration,

    ALGER – L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, a indiqué mercredi que le Maroc, qui n’a cure des conventions internationales et des relations interétatiques, souffrait « gravement d’un complexe d’infériorité ».

    « Les rapports confidentiels +classifiés+ du Centre national espagnol des renseignements (CNI) confirment ce que l’on a toujours affirmé », à savoir que le Maroc « n’a cure des conventions internationales et des pratiques vertueuses qui régissent les relations interétatiques », a affirmé le diplomate au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans une déclaration à l’APS.

    M. Belani souligne que toutes les méthodes immondes utilisées « sans état d’âme » par le régime marocain dans la « sale guerre » qu’il mène aux pays du voisinage, comme l’espionnage avéré à l’aide du logiciel sioniste Pegasus, l’utilisation de la migration massive comme moyen de pression sur l’Espagne, ainsi que les menaces et le soutien politique, financier et logistique aux groupes terroristes, sont des moyens « amoraux ».

    « Les écoutes avérées des communications de dignitaires étrangers par le biais du logiciel espion Pegasus (en Algérie, France, Espagne…), les harcèlements médiatique et judiciaire orchestrés par des officines occultes, rattachées aux services marocains, l’utilisation de la migration massive comme levier de pression politique, les circuits invasifs de trafic de drogue sur une échelle industrielle et les menaces indirectes liées à la possible réactivation de cellules terroristes dormantes dans certains pays européens ainsi que le soutien politique, financier et logistique aux groupes terroristes algériens sont autant de moyens amoraux qu’utilisent, sans état d’âme et avec cynisme, les autorités de ce pays dans la sale guerre qu’elles mènent aux pays du voisinage », a soutenu l’envoyé spécial.

    « Les dernières déclarations de l’ex-ministre des Affaires étrangères de l’Espagne sont accablantes, à cet égard », a-t-il ajouté.

    Evoquant tous les sévices insupportables infligés aux militants sahraouis, dont Sultana Khaya, qui ont fait l’objet de violences physiques et sexuelles documentées, et pour lesquels il a été épinglé par des ONG internationales, M. Belani a expliqué que le Maroc « se réfugie dans la fuite en avant et dans le déni en accusant ces mêmes ONG de partialité flagrante et en faisant circuler, par son représentant à New York, un véritable torchon fait d’arguties bêtement ressassées qui constituent une insulte à l’intelligence des membres de la communauté internationale ».

    « Ce dernier poussant le ridicule jusqu’à reprocher à la militante sahraouie son refus de coopérer avec le ‘Conseil national des droits de l’Homme’ qui est, comme chacun le sait, un organe alibi et une feuille de vigne aux mains du colonisateur marocain pour dissimuler ses graves méfaits en matière de violations systématiques des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés », a-t-il dit.

    Et de poursuivre: « En effet, les derniers rapports internationaux mettent à nu les tentatives désespérées du Makhzen institutionnel de masquer les différentes formes de répression aveugle qui accablent les militants sahraouis innocents ».

    Le responsable a également cité « l’autre élément distinctif du comportement condamnable de ce pays qui est la tendance systématique à dénaturer, falsifier et décontextualiser, de manière biaisée et malhonnête, les propos prêtés aux responsables politiques étrangers sur la question du Sahara occidental comme ce fut le cas lors du ‘Souk de Marrakech’ ».

    « Les représentants de ces mêmes pays (Turquie, Italie, Roumanie, Pays-Bas, Allemagne…) ont tous tenu à recadrer officiellement la teneur des dépêches mensongères colportées par l’agence de presse officielle marocaine qui a retrouvé sa véritable nature de méga-incubateur de média-mensonges », a-t-il fustigé.

    « Outre le pillage systématique de notre riche patrimoine historique et culturel, ce travail prémédité et planifié de désinformation et de manipulation est orienté dans le cadre d’une division du travail, en mettant à contribution un grand nombre de serfs médiatiques, grassement payés par le gouvernement marocain, pour ternir et souiller l’image de l’Algérie et tenter de porter préjudice à son action internationale, comme c’est présentement le cas à travers la campagne enragée de dénigrement de l’organisation par notre pays des Jeux méditerranéens dans la ville d’Oran », a-t-il constaté.

    M. Belani a salué à cette occasion « la réaction patriotique des Algériens, à travers les réseaux sociaux » qui « vient démontrer, une nouvelle fois, que l’Algérie et son peuple feront échec à toutes les conspirations haineuses ».

    APS

    #Maroc #Espagne #Algérie #SaharaOccidental #Espionnage #Pegasus

  • Qu’est-ce qui se cache derrière la crise migratoire à Ceuta ?

    Après l’intensification de la vague migratoire vers l’enclave espagnole en territoire africain, la ville autonome de Ceuta, la spécialiste en études arabes et islamiques, Ana Laura de León, s’est entretenue avec GPS International pour analyser comment cela influencera les relations bilatérales entre l’Espagne et le Maroc.

    Le conflit diplomatique qui oppose l’Espagne et le Maroc trouve son expression la plus visible dans la vague de migrants marocains et subsahariens vers Ceuta, encouragée par Rabat. Selon les experts, cela serait motivé par la tentative du Maroc d’imposer à l’UE l’agenda de Trump sur le Sahara occidental. À cet égard, « bien que ce phénomène ne soit pas nouveau, le nombre de personnes en si peu de temps l’est », a déclaré M. De León.

    La tension politique monte face à la vague de migrants

    À cet égard, « la situation est devenue plus complexe en raison d’une vague de migrants sans précédent, au cours de laquelle on estime que près de 10 000 personnes ont tenté de passer dans l’enclave espagnole, dont 6 000 ont été renvoyées sur le territoire marocain », a déclaré le directeur du Centre d’études arabes et islamiques. Le processus de réintégration devrait se poursuivre, « mais il y a des problèmes avec les mineurs et les personnes qui pourraient subir de graves conséquences dans leur pays d’origine », a-t-elle déclaré.

    Parmi les principaux facteurs, « nous pourrions mentionner l’omission de la protection des frontières par Rabat, qui est étroitement liée aux divergences sur le territoire correspondant au Sahara occidental », a-t-il déclaré. Pour sa part, « bien que l’Espagne ait reçu la solidarité du reste des pays européens, qui ont exhorté le Maroc à coopérer pour désamorcer la situation, ce fait remet sur la table le débat sur la politique migratoire européenne », a-t-il conclu.

    Sputnik et Radio M24 ont également été en contact avec l’internationaliste argentin Juan Pablo de Maria, avec qui nous avons parlé de la situation politique actuelle en Argentine.

    Sputnik, 29 mai 2021

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Donald Trump, Front Polisario, Espagne, Ceuta, chantage à la migration,

  • De Volkskrant se moque de la presse marocaine

    Crise autour de Ceuta ? L’agence de presse marocaine n’écrit que « lorsque le gouvernement a déterminé sa position ».

    Comment les médias marocains traitent-ils la crise de Ceuta ? L’agence de presse attend, un hebdomadaire est indispensable, dit le correspondant Dion Mebius.

    Dion Mebius

    Neuf mille Marocains ont envahi l’enclave espagnole de Ceuta à la nage ou en canot pneumatique. Ce qui s’est passé la semaine dernière à la frontière hispano-marocaine en Afrique n’est rien de moins que la plus grande crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc depuis près de vingt ans. La version marocaine de l’agence de presse ANP s’est donc lancée dans… rien.

    La MAP, comme on appelle l’agence de presse nationale marocaine, n’a absolument rien publié au cours des trois premiers jours sur la migration vers Ceuta. Le silence était si assourdissant que d’autres médias marocains ont commencé à poser des questions. Ne vous inquiétez pas tant, a répondu le directeur de la MAP le deuxième jour, alors que l’Espagne avait déjà déployé l’armée : cette crise ne va pas disparaître. Son agence de presse commencera sa couverture « lorsque le gouvernement aura défini sa position ».

    Une petite phrase négligée, qui dit pourtant tout du paysage médiatique au Maroc. L’une d’entre elles est constituée en grande partie de médias qui copient la lecture officielle et/ou sont directement liés à la puissante maison royale. Les médias « propres » sont un moyen pour le makhzen, comme on appelle le pouvoir au Maroc, de partager son opinion sans publier immédiatement un communiqué de presse. Elle offre souvent aux journalistes la seule vision (trouble) de la véritable position du Maroc. Une version du Kremlin, mais à Rabat.

    Des voix critiques

    Il existe aussi des médias plus critiques, comme TelQuel, l’hebdomadaire francophone qui a exigé des explications de l’agence de presse MAP. TelQuel a osé commenter la façon dont le Maroc n’a pas empêché ou même encouragé ses propres citoyens à se rendre à Ceuta à la nage, les utilisant ainsi comme des pions pour mater l’Espagne. Un homme est mort ; un bébé vient d’être sauvé de la noyade par la police espagnole. Elle a montré peu d’intérêt pour « la vie et la dignité des citoyens marocains », écrit TelQuel.

    Même un média comme TelQuel sait qu’il y a des limites. Les franchir peut signifier la fin de votre journal ou magazine, comme le montre l’histoire récente des médias au Maroc. Le magazine frère de langue arabe de TelQuel, Nichane, a été contraint de fermer ses portes en 2010 après un boycott des annonceurs. Un an plus tôt, le gouvernement marocain avait déjà détruit 100 000 exemplaires de Nichane en raison de la publication d’un sondage d’opinion sur le roi Mohammed VI, alors que 91 % des personnes interrogées étaient favorables. On ne questionne pas sur le roi.

    Trahison de l’Espagne

    La MAP ne souffre pas de telles interventions. Après trois jours, le directeur du service de presse a rompu son silence. Il l’a fait dès le début, en parlant avec force de la « trahison » de l’Espagne, qui a soigné un ennemi de l’État marocain dans un hôpital espagnol depuis la mi-avril.

    Cet ennemi, Brahim Ghali, est le chef du Polisario, un mouvement de guérilla qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental occupé par le Maroc. Et voilà que « nos amis ibériques », s’emporte le directeur de la MAP, agissent comme s’ils avaient le nez en sang ? C’est ridicule !

    D’autres médias à l’esprit makhzen ont accusé l’Espagne de néocolonialisme en s’ingérant dans le conflit du Sahara occidental, ancienne colonie de l’Espagne. Sánchez revêt le masque de Franco », titrait le média Le360 à propos du Premier ministre espagnol.

    Mais ce qui a le plus marqué ces derniers jours, ce sont les mots durs qui n’ont pas été servis par un intermédiaire, mais directement par le gouvernement marocain. L’Espagne devrait savoir que le prix à payer pour discréditer le Maroc est élevé », a écrit, par exemple, Mustapha Ramid, un ministre marocain, sur sa propre page Facebook.

    Le fait qu’il n’est pas nécessaire d’être un observateur Makhzen pour faire cela, c’est ce qui m’inquiète vraiment dans ce conflit.

    Dion Mebius est correspondant à Madrid.

    De Volkskrant, 27 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, sahraouis, marocains; espagnols, migration, chantage à la migration, pression migratoire,

  • Afflux de migrants marocains vers l’Espagne: Sévère rappel à l’ordre du Maroc

    L’arrivée, lundi, de 6000 migrants marocains sur les côtes de Ceuta en Espagne, a suscité, mardi, une large vague d’indignation auprès du gouvernement espagnol, de l’Union européenne et des formations politiques, appelant le Maroc à « respecter ses engagements et à fournir d’avantage d’efforts en matière de lutte contre le phénomène de la migration clandestine ». Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a, après avoir qualifié l’afflux de migrants marocains de « crise grave pour l’Espagne et l’Europe », a promis de « rétablir l’ordre (…) dans (la) ville et aux frontières le plus rapidement possible », notant qu’il se rendra sur place. L’Union européenne a condamné, pour sa part, vivement l’afflux de migrants marocains, jugeant la situation « d’inquiétante ». « Il est inquiétant qu’au moins 6.000 personnes, dont un grand nombre d’enfants, aient rejoint Ceuta à la nage, en mettant leur vie en danger. Beaucoup ont dû être secourus, une personne est morte », a déclaré la Commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, rappelant que « les frontières espagnoles sont les frontières de l’Europe ».

    De leur coté, plusieurs formations politiques espagnoles ont condamné le flux migratoire partant du Maroc, appelant les autorités marocaines à assumer leurs responsabilités et agir vite et efficacement. Le porte-parole de la Coalition Caballas, Mohamed Ali, a mis en garde contre la « gravité » de ce qui s’est passé et a annoncé qu’il serait à la disposition du gouvernement de Ceuta pour exiger que le gouvernement accorde la « plus grande attention » à Ceuta.
    « Notre terre ne devrait pas souffrir du différend de politique étrangère entre l’Espagne et le Maroc », a-t-il déclaré.
    La dirigeante du Mouvement pour la dignité et la citoyenneté « MDyCà, Fatima Hamed, a qualifié ce qui vient de se produire de « drame », soulignant que la ville de Ceuta n’est pas prête à accueillir autant de monde et à faire face à un tel phénomène. »Ceuta n’est pas préparée à des situations pareilles », a-t-elle déclaré sur son compte Twitter, critiquant l’Union européenne, « pour ne avoir pris les mesures nécessaires pour y faire face ». De son côté, la section du parti Vox à Ceuta a sévèrement critiqué la passivité des autorités marocaines face à un tel drame, appelant le gouvernement à dépêcher « d’urgence l’armée et de la marine à la frontière avec le Maroc pour freiner la pression migratoire ».

    Politique de chantage

    Le président de Vox Ceuta, Juan Sergio Redondo, a rappelé que sa formation n’a jamais cessé de mettre en garde contre le « chantage du Maroc », rappelant que l’Espagne devrait dénoncer le Maroc devant les instances internationales pour que le pays soit sanctionné économiquement et politiquement ».

    Le chef du Parti populaire au niveau national, Pablo Casado a, après avoir, condamné l’afflux des migrants marocains, a appelé le gouvernement espagnol « à garantir immédiatement l’intégrité des frontières et à coordonner avec le Maroc le retour des immigrés dans leur pays ». Les relations diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc se sont tendues depuis l’accueil en Espagne, fin avril, du président sahraoui et chef du Front Polisario, Brahim Ghali, venu pour des soins. La baisse de vigilance des gardes- côtes marocains au niveau des frontières avec l’Espagne est, pour beaucoup d’observateurs, « une façon pour le Maroc de dénoncer l’attitude du gouvernement Espagnol ». La ministre espagnole des Affaires étrangères a précisé encore une fois que l’accueil en Espagne du président sahraoui Brahim Ghali, était pour des soins, dénonçant implicitement les autorités marocaines. « Je ne conçois pas que l’on puisse mettre en danger la vie de mineurs dans la mer comme nous l’avons vu ces dernières heures à Ceuta », que cela puisse être « une réponse à une action humanitaire », a déclaré Arancha Gonzalez Laya dans une interview tard lundi soir à la radio Cadena Ser.

    Le Maghreb, 20 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, chantage à la migration, Sahara Occidental, Union Européenne, UE,