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  • Tebboune sur les subventions, l’allocation chômage et le reste

    Tebboune sur les subventions, l’allocation chômage et le reste

    Algérie, Conférence de presse -Tebboune sur les subventions, l’allocation chômage et le reste

    Lors d’une rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est revenu sur plusieurs questions liées à l’actualité nationale et internationale.

    «L’année 2022 sera celle des réformes structurelles pour la réédification de l’Etat algérien moderne», a déclaré le chef de l’Etat, faisant part de l’application, «pas à pas», de ses 54 engagements. Le Président Tebboune a rappelé qu’il avait déclaré devant les Algériens «54 engagements réels écrits et non des rêves ou des promesses électorales populistes», assurant qu’à la fin de l’exécution des engagements il y aura une autre Algérie. Le chef de l’Etat a également fait état du début d’application sur le terrain de plusieurs engagements. Et d’affirmer que sa «démarche visant à mener à bien les différentes réformes émane d’une parfaite connaissance des dessous de l’Etat», précisant que «nous avons grandi dans le patriotisme, nous vivons avec et nous n’ambitionnons ni argent ni pouvoir, mais le bonheur du citoyen», a-t-il affirmé. «L’Algérie est un pays protégé et gare à quiconque serait tenté de lui porter préjudice», a souligné le Président Tebboune, menaçant «ceux qui voudraient vendre le pays aux ennemis d’avoir à en payer le prix fort». Parmi les réformes institutionnelles initiées par le président de la République figure le renouvellement des institutions de l’Etat dans le cadre duquel a été installée la Cour constitutionnelle, censée, a-t-il soutenu, «rassurer le peuple». Un tel processus sera complété par, d’abord, les élections locales. Dans ce cadre, le Président Tebboune a indiqué que le citoyen était appelé lors des élections locales de samedi d’ « exprimer son avis et de choisir les plus aptes à gérer localement ». Le chef de l’Etat qui s’est engagé à protéger la voix du citoyen, a rappelé l’existence «d’un contrôle en amont et en aval pour prévenir toute tentative de fraude électorale ».

    Réformes

    Formant le vœu de voir un taux de participation « honorable » des citoyens à cette échéance électorale, le Président Tebboune a indiqué que la méthode adoptée pour amorcer le «changement souhaité est sous-tendue par les critères de probité à rechercher dans les candidats, loin de l’argent sale, pour avoir des candidats jeunes porteurs de nouvelles idées», a-t-il soutenu.

    Le chef de l’Etat a affirmé, à cette occasion, que «la phase post électorale connaîtra plusieurs réformes concernant la reconstruction des bases sociales et économiques de l’Etat et tout ce qui est à caractère économique et social ». Et d’ajouter : «après les élections des assemblées populaires communales et de wilayas, nous lancerons des réformes à caractère économique et social, en sus de la reconstruction des bases sociales et économiques de l’Etat afin de mettre en place un Etat moderne», a-t-il déclaré. Le président de la République a annoncé, par ailleurs, l’ouverture début 2022 des ateliers pour la révision des codes communal et de la wilaya afin de conférer davantage de prérogatives aux élus locaux et les doter d’outils leur permettant d’honorer leurs engagements devant les citoyens qui les ont choisis pour la gestion de leurs affaires.

    L’allocation chômage proche du SNMG

    « La réforme de la politique d’aide sociale figure parmi les grandes réformes devant se concrétiser l’année prochaine », dira le président de la République qui assuré que cette réforme passera par « un débat national élargi associant les syndicats, et que la levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des revenus très élevés », a-t-il affirmé. Et de faire remarquer que cette réforme «nécessite un certain niveau de numérisation et des statistiques précises», soulignant que «la revalorisation des salaires à travers l’augmentation du point indiciaire est une démarche juste ayant pour objectif d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens». Il a affirmé, dans le même ordre d’idées, que l’allocation chômage, prévue dans la Loi de finances 2022, «était proche du Salaire national minimum garanti (SNMG) et assurée au chômeur jusqu’à obtention d’un poste de travail».

    Une inspection générale sous tutelle de la Présidence

    Parallèlement aux efforts visant à doter le pays de statistiques précises, le Président Tebboune a annoncé la création d’une « inspection générale qui sera mise sous tutelle de la Présidence de la République afin de contrôler l’activité des responsables ». Mettant l’accent sur l’importance du contrôle en matière de mise en œuvre des décisions, le chef de l’Etat a parlé de ministres et de walis dont il a été mis fin aux fonctions pour manquement à leurs obligations. Le Président a indiqué, par ailleurs, que la politique d’investissement en Algérie tenait compte des besoins du pays, soulignant que la priorité est accordée aux investisseurs locaux.

    «L’Algérie ne tolérera aucun diktat»

    Au plan international, le président Tebboune a abordé les relations de l’Algérie avec ses voisins de la rive nord, affirmant que « la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) permettrait à l’Algérie de bénéficier des exonérations douanières qu’il prévoit, de façon à conforter son économie et renforcer sa production et ses exportations ». S’agissant des relations algéro-françaises, il dira que leur retour à la normale « ne se fera que sur la base d’un traitement d’égal à égal », invitant l’autre partie à comprendre que le traitement « d’égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5.630.000 de martyrs tombés au champs d’honneur entre 1830 et 1962 ». « L’Algérie ne tolérera aucun diktat », a soutenu le Président Tebboune qui a souligné que « l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle ». « Nos relations sont d’abord méditerranéennes, maghrébines et arabes. Nous entretenons de bonnes relations avec l’ensemble des pays musulmans, hormis ceux qui nous sont hostiles », a déclaré le chef de l’Etat. « L’Algérie n’a de haine pour aucun pays », a-t-il ajouté.

    Un acte «infâme et déshonorant»

    Dans ce contexte, le Président Tebboune a affirmé que « l’Algérie est un Etat qui rassemble les belligérants », en allusion à la participation de la Syrie au prochain sommet arabe prévu le 22 mars 2022 à Alger, ajoutant que cette rencontre « devrait être unificatrice et qu’elle puisse constituer un nouveau départ pour un monde arabe déchiré ». La diplomatie algérienne sera «une vitrine reflétant l’image de l’Algérie et les efforts déployés à tous les niveaux », a-t-il insisté, critiquant la démarche de certains médias occidentaux « qui n’évoquent nullement les expériences réussies de l’Algérie dans nombre de domaines et braquent les projecteurs sur les points négatifs seulement ». Au terme de cette rencontre périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a déclaré qu’« il était triste qu’un ministre de l’entité sioniste menace un pays arabe (l’Algérie) à partir d’un autre pays arabe (le Maroc) », qualifiant cet acte « d’infâme et déshonorant ».

    par El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 28/11/2021

    #Algérie #Tebboune #Salaires #Subventions #Chômage

  • Algérie. Un dossier prioritaire

    Algérie. Un dossier prioritaire

    Algérie, chômage, emploi – Algérie. Un dossier prioritaire

    La promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage des jeunes constituent deux axes prioritaires de la politique de développement national. Dans ce contexte, le Conseil des ministres, tenu hier, sous la présidence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a confirmé, une fois de plus, l’intérêt qu’accorde l’Etat à ce dossier stratégique, tant il s’agit d’œuvrer pour le maintien et la préservation de la cohésion sociale et, l’élimination des disparités régionales. L’ambitieux plan d’action du Gouvernement consacre l’engagement des pouvoirs publics pour la consolidation des dispositifs de soutien à l’emploi des jeunes et la dynamisation du marché du travail, à travers la relance économique et le soutien de l’investissement productif, place cette préoccupation au cœur de la démarche globale pour la croissance socioéconomique du pays. Le président de la République, qui intégra la question de l’emploi parmi ses «54 engagements » de campagne, a rappelé, en mai dernier, -—à l’occasion de la célébration de la fête des travailleurs—, que l’Etat s’oriente «progressivement vers l’absorption d’un nombre important de nos jeunes chômeurs par la mise en place de mécanismes de soutien aux entreprises économiques».

    Le but étant «de réduire le taux de chômage, à travers des approches en adéquation avec les exigences de l’économie de la connaissance, notamment à travers les startups et les PME», précisait le chef de l’Etat. L’orientation présidentielle, transposée dans le plan d’action du Gouvernement, fait la part belle à l’approche économique de l’emploi, plutôt que l’approche sociale, à travers l’encouragement des jeunes à se lancer dans le monde de l’entrepreneuriat, en créant des opportunités d’investissement. Pour contribuer à atténuer le fléau du chômage, qui touche, en grande partie, les primo-demandeurs d’emplois, priorité est accordée à la valorisation de leur savoir-faire et de leurs capacités d’innovation.

    En fait, l’intégration socioprofessionnelle des jeunes qui se pose avec acuité aujourd’hui, ne peut être confinée dans des approches globales et de dispositifs centralisés. La démarche des pouvoirs publics pour l’accompagnement des jeunes en quête de perspective sur le marché du travail vise, à cet effet, à stimuler l’esprit d’initiative en incitant les jeunes générations à s’investir dans l’auto-emploi à travers la création de start-up et, l’investissement dans des segments porteurs tels que les services de l’économie numérique. Aussi, le secteur économique est particulièrement sollicité pour contribuer à l’effort de l’Etat en matière de réduction du chômage.

    Doté d’un fort potentiel, l’industrie, à travers ses différentes filières, les activités minières, entre autres, bénéficiant d’un intérêt particulier dans la vision de développement du gouvernement à l’horizon 2024, est considéré comme l’un des principaux moteurs de croissance susceptibles de contribuer au soutien de la politique nationale visant la promotion de l’emploi, et in fine, la résorption du phénomène du chômage des jeunes.

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    Emploi des jeunes : Les organismes ne chôment pas

    Sauver les emplois et en créer d’autres est en tête des défis majeurs que les pouvoirs publics doivent relever impérativement en vue de la consécration de la stratégie de relance pour la phase post-Covid-19.

    Parmi les points à l’ordre du jour de la réunion du Conseil des ministres, l’examen du dossier de l’emploi des jeunes qui tombe, pour ainsi dire, à point nommé pour apporter des réponses et des solutions et innover en termes de mécanismes afin de répondre aux exigences qu’impose le marché du travail et de l’emploi.
    En la matière, le principal enjeu réside dans l’adaptation de l’offre à une demande de plus en plus pressante. De l’avis unanime des experts, des organismes concernés et des organisations professionnelles, la question de l’emploi se décline sous forme d’une problématique qui menace l’équilibre social, d’où la nécessité de son traitement en urgence.
    «Des milliers de jeunes arrivent annuellement sur le marché du travail sans possibilité d’insertion professionnelle, ce qui impacte déjà d’une manière très visible l’équilibre de la société à laquelle il faudra trouver dans l’immédiat des sources de revenus réguliers», note l’économiste Brahim Guendouzi.
    Au-delà du travail proprement dit, l’enjeu de l’emploi est donc étroitement lié au principe de la stabilité des citoyens. Depuis le début de l’année, plus de 1,4 million de demandes d’emploi ont été reçues par l’Agence nationale de l’emploi (Anem), a révélé récemment son DG, Abdelkader Djaber, alors que l’organisme n’a reçu que 285.000 offres au cours de la même période.

    Habib Si Ali, expert consultant en ressources humaines, préconise des solutions urgentes en matière de redynamisation du marché de l’emploi. Il évoque, en premier lieu, «la réactivation dans l’immédiat des dispositifs existants, l’Angem et l’Ansej notamment, qui, par manque de ressources, sont gelés depuis deux ans». En second lieu, il cite la mise en application du dispositif Cnac pour le soutien aux entreprises en difficultés financières.

    «La Cnac n’a pas seulement pour vocation d’octroyer des allocations chômage. Dans le statut de cet organisme, il est aussi question de subventions dédiées aux entreprises en difficultés, c’est justement ce dispositif qu’il y a lieu d’appliquer dans le but de conserver les emplois dans les secteurs très fortement impactés par la pandémie, tels le BTPH, le Transport, le Tourisme et les services». Redynamiser le marché de l’emploi requiert nécessairement le recours à des mesures d’encouragement des entreprises, en tête desquelles figure l’allègement des charges fiscales et parafiscales devant permettre de mettre en place des plans de recrutement. «Résoudre de façon efficace la crise de l’emploi en Algérie ne pourrait se faire en dehors de la création d’une cellule de veille au sein de laquelle seront représentés l’ensemble des intervenants concernés», ajoute-t-il.

    Cette cellule aura pour principale mission l’élaboration d’une feuille de route homogène qui offre une meilleure visibilité, autant en termes de statistiques concernant les contingents de demandeurs d’emploi qui augmentent chaque année qu’en matière de voies et moyens pouvant garantir la relance de l’investissement public pour la consécration de l’objectif «plein emploi». «Les opérateurs privés doivent aussi s’impliquer énergiquement, et l’État, de son côté, les rassurer davantage par des mécanismes permettant l’émergence d’un climat des plus favorables à l’investissement créateur d’emploi, générateur de la fiscalité pour l’Etat et, d’une manière globale, moteur de la croissance économique.

    Karim Aoudia

    El Moudjahid, 22/11/2021

    #Algérie #Emploi #Chômage

  • Turquie : les exportations de voitures augmentent de 19%

    Tags : Turquie, exportation de voitures – Turquie : les exportations de voitures augmentent de 19%

    AA / Bursa

    Les exportations turques de voitures ont enregistré une croissance de 19 % au cours des dix premiers mois de cette année 2021, par rapport à la même période de l’année précédente.

    Selon les données de l’Union « Uludag » des exportateurs de voitures, la période entre janvier et octobre 2021 a enregistré des exportations de voitures d’une valeur totale de plus de 23,85 milliards dollars.

    Dans des déclarations à l’Agence Anadolu, Baran Celik, président du conseil d’administration de l’Union « Uludag », a souligné les très bons résultats de la croissance des exportations du secteur, malgré les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 et la crise des puces électroniques à laquelle sont confrontés les fabricants de véhicules.

    Il a ajouté qu’ils visent à porter les exportations du secteur à 30 milliards de dollars d’ici la fin de cette année.

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    Turquie : taux de chômage de 11,7% au troisième trimestre de 2021

    Le taux de chômage a été de 11,7% en Turquie, au troisième trimestre de 2021.

    C’est ce qui ressort des données annoncées mardi par l’Institut des statistiques turc (TUIK), concernant le taux de chômage dans le pays.

    Selon ces données, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières a été de 11,7% au troisième trimestre de 2021, après une baisse de 0,4 point par rapport au trimestre précédent et de 1,7% en glissement annuel.

    Le nombre de personnes au chômage a atteint les 3 842 000, après une baisse de 57 mille.

    Le taux de chômage des jeunes âgés entre 15 et 24 ans a été de 22,1%, après une baisse de 1,1 point par rapport au trimestre précédent.

    Par ailleurs, le taux de participation à l’emploi pour ce groupe d’âge a été de 41,6%.

    Les données pour les années 2020 et 2021 sont comme suit :

    2020 2021
    1er trimestre 13% 13%
    2ème trimestre 13,3% 12,1%
    3ème trimestre 13,4% 11,7%
    4ème trimestre 12,9%

    Anadolou

    #Turquie #Exportation_voitures #Chômage

  • Tunisie : le taux de chômage s’élève à 18,4%

    Tunisie : le taux de chômage s’élève à 18,4%

    Tags : Tunisie, chômage – Tunisie : le taux de chômage s’élève à 18,4%

    Le taux de chômage mesuré par l’Institut national de la statistique de Tunisie (INS) a atteint 18,4% de la population active au troisième trimestre 2021, en hausse de 0,5 point par rapport au premier trimestre de 2021. Le nombre de chômeurs estimé pour le troisième trimestre 2021 s’élève, à 762,6 mille du total de la population active, contre 746,4 mille chômeurs pour le premier trimestre 2021 ; soit 16 mille chômeurs de plus sur le marché du travail. Ainsi, le taux de chômage atteint 18,4% contre 17,9% au deuxième trimestre, rapporte l’Agence de presse officielle TAP, se référant aux chiffres de l’INS.

    Ce taux a connu une augmentation parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 41,7% au cours du deuxième trimestre à 42,8% au cours du troisième trimestre 2021.

    D’après la même source, les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés dans les régions de l’ouest et du sud tunisiens : nord-ouest (33,0%), sud-ouest (26,3%), centre-ouest (23,0%) et sud-est (22,5%). Les écarts, par rapport au taux national (18,4%), varient entre quatre et quatorze points.

    La Tunisie, embourbée depuis des années dans une crise multi-dimensionnelle, s’est dotée, récemment d’un nouveau gouvernement, quelques semaines après l’éviction du précédent cabinet de Hichem Mechichi, par le Président Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet dernier.

    La nouvelle cheffe du gouvernement, Najla Bouden, devra s’atteler à redresser une économie durement frappée par de nombreuses crises.

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    Tunisie : la situation générale dans le pays au centre de l’entretien entre Saïed et le S.G. de la Centrale Syndicale

    Le président tunisien Kaïs Saïed et le secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT – la plus importante organisation syndicale du pays), Noureddine Taboubi, ont abordé la situation générale qui prévaut dans le pays.

    C’est ce qui ressort d’un entretien téléphonique, tenu dimanche entre les deux parties, selon un bref communiqué publié par l’UGTT, dont l’Agence Anadolu a eu copie.

    Au cours de cet entretien téléphonique, « l’importance d’accélérer le processus du 25 juillet a été soulignée, afin qu’il constitue véritablement une occasion historique de rompre avec la décennie (la période depuis la révolution de 2011 jusqu’à aujourd’hui), laquelle a été dominée par l’échec. »

    Ces informations interviennent au moment où une manifestation importante a été organisée par des milliers de Tunisiens sur la place du Bardo, près du parlement, dans le centre de la capitale, pour dénoncer les mesures d’exception prises par Saïed. Certains d’entre eux ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du parlement mais en ont été empêchés par les forces de l’ordre.

    La manifestation répondait à l’appel de l’initiative « Citoyens contre le coup d’État » à organiser une manifestation, pour défendre la légitimité constitutionnelle et parlementaire et en solidarité avec le pouvoir judiciaire « contre les tentatives d’assujettissement et de domination. »

    Pour sa part, le ministère de l’Intérieur a indiqué, dans un communiqué, que le nombre de personnes présentes à la manifestation sur la place du Bardo, à une heure de l’après-midi dimanche (12 heures GMT), était d’environ 1 000 personnes.

    La place du Bardo et le quartier du Parlement ont connu une forte présence sécuritaire, plusieurs unités de sécurité ayant été déployées pour empêcher les manifestants d’atteindre la place donnant sur le siège du Parlement.

    Les manifestants ont brandi des slogans appelant à la liberté d’expression et à « mettre fin au coup d’État », ainsi qu’au retour aux institutions légitimes, dénonçant la voie empruntée par Saïed. « À bas le coup d’État », « partez » et « le peuple veut ce que vous ne voulez pas », ont été les slogans choisis par les manifestants.

    L’initiative « Citoyens contre le coup d’État », composée de militants, de défenseurs des droits de I’Homme et de citoyens, a été créée en même temps que l’annonce par Saïed de ces mesures d’ »exception » ; en guise de rejet de celles-ci.

    La Tunisie traverse une crise politique depuis le 25 juillet dernier, lorsque son président, Kaïs Saïed, a adopté des mesures d’exception, dont le gel des compétences du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés, la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois et la promulgation de lois par décrets présidentiels. Le président a également pris la tête du ministère public, démis le Premier ministre et nommé un nouveau gouvernement avec Najla Bouden à sa tête.

    AA

    #Tunisie #Emploi #Chômage

  • Maghreb Connection, un livre sur le trafic de cannabis marocain

    Stéphane Sellami co-signe Maghreb Connection aux éditions Robert Laffont. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai.

    Stéphane Sellami co-signe Maghreb Connection aux éditions Robert Laffont. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai. Il revient sur ce phénomène du narco-banditisme né dans les cités qui s’appuie sur le trafic de drogues, principalement cannabis et d’herbe, et qu’on peut situer au carrefour des années 2000 en Île de France et du côté de Marseille. Ca a vraiment son essort de ce côté-là, notament à la mort d’un parrain d’une nouvelle génération qui s’appelait Farid Berama en 2006 à Marseille.

    Au début, le grand banditisme était le braquage et la nouvelle génération s’est emparé du narco-trafic parce que c’est ce qui rapporte de l’argent aujourd’hui. Dans les années 1980-1990, on avait un milieu qui était centré sur les braquages des banques, des fourgons blindés. Puis, ce milieu a évolué. Une nouvelle génération a émergé qui s’appuie, elle, sur ce trafic de drogue.

    Cette nouvelle génération s’est appuyé aussi sur de l’argent provenant des braquanges pour pouvoir financer ces trafics.

    Le trafic qui repose sur la résine de cannabis ou d’herbe, vous avez un producteur qui aujourd’hui c’est le riche marocain. Ce sont des traficants qui s’appuient sur des membres de leurs familles ou des proches qui sont qui, aujourd’hui, sont domiciliés au Maroc. Ce sont surtout des liens familiaux ou claniques.

    C’est une réalité dans ces quartiers gangrénés par le trafic de drogue. C’est un quotidien qui devient très difficile.
    Il y a une difficulté en termes d’emploi, de revenues. Par exemple, Porte de Clignancourt, Michelet, Saint-Ouen, il y a des points de deal qui rapportent, en termes de chiffres d’affaires, entre 45000 et 50000 euros par jour. Ce qui équivaut à 1 million d’euros par mois.

    Stéphane Sellami est co-auteur de l’ouvrage Maghreb Connection. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai. Il documente les quartiers gangrénés par les trafiquants, « on revient sur le phénomène de narcobanditisme qui naît dans les cités et s’appuie sur le trafic de drogue, principalement de cannabis et d’herbe, qui a émergé au carrefour des années 2000 en Ile-de-France et du côté de Marseille ». Petites et moyennes ville de province touchées « On avait un milieu dans les années 1980, 1990 centré sur les attaques de banques, de fourgons blindés et ce milieu a évolué. Une nouvelle génération a émergé s’appuie sur le trafic de drogues », explique l’auteur. La nouvelle génération s’est appuyée sur l’argent provenant des braquages pour favoriser le trafic. « Ce sont aussi des petites villes ou des moyennes villes de province qui sont aujourd’hui atteintes. Ce problème existe depuis plusieurs années », explique l’auteur.

    Etiquettes : France, Maroc, trafic de drogues, cannabis, haschich, kif, banditisme, gangs, crime organisé, braquage, enrichissement illicite, chômage, emploi, discrimination,

  • Algérie/ Fronts multiples (Edito du Quotidien d’Oran)

    par Abdou BENABBOU

    Au vu de la situation financière du pays, il semble que la planche à billets sera appelée encore une fois à mettre un peu de mou dans la rigidité des obstacles économiques et sociaux. La loi de finances complémentaire en fin d’ébauche, en tenant compte du déficit budgétaire et des lourds soucis annonçant de dangereuses perturbations sociales ne pourra que se plier à un procédé déjà utilisé par la Banque centrale.

    Dans la logique du gouvernement, le recours au FMI est à écarter car il ne peut être question de se plier aux conditions draconiennes du fonds financier international dont la première et la principale sera de se départir sans rechigner de la politique du soutien des prix et en définitive faire table rase de la politique sociale suivie actuellement par le gouvernement. A fortiori quand il est constaté que malgré une évidente générosité financière gouvernementale en matière de politique des prix, discutable et discutée en permanence, des indicateurs démontrent chaque jour que le lourd malaise social n’est pas maîtrisé. Malgré une magnanimité gouvernementale visible à l’œil nu, des milliers de ménages ne paient plus leurs factures d’eau, de gaz et d’électricité et le chômage et le sous-emploi cruellement palliatif envahissent les rues.

    Les retraites sont péniblement honorées. Les salaires de la fonction publique n’ont pas une odeur de sainteté et la boucle est bouclée par les banques qui se dessaisissent de plus en plus de leurs réserves qui ne sont plus des chasses gardées. Cerise sur le gâteau, les réclamations salariales à cors et à cris se multiplient sans que l’on tienne compte de leurs répercussions classiques toujours occultées et qui souvent ne sont pas synonymes d’amélioration du niveau de vie.

    On voit mal le gouvernement se faire harakiri en adoptant des mesures somme toute objectives et sensées, et constituant le fondement élémentaire d’une saine économie, et nouer avec la vérité des prix. Les autorités politiques sont conscientes qu’à emprunter cette voie, c’est l’explosion sociale assurée et garantie. Pour elles, la multiplicité des fronts à affronter ne permet pas la latitude de se conformer à une normalité économique et qu’importent les moyens pour que la stabilité sociale soit préservée.

    Le Quotidien d’Oran, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, situation financière, économie, loi de finances complémentaire, déficit budgétaire, FMI, politique du soutien des prix, politique social, subventions, chômage,

  • Algérie/ Le parcours du combattant

    par Kamal Guerroua


    Quelle est l’utilité d’un diplôme universitaire en Algérie ? Une formation à la fac permet-elle des débouchés sérieux pour les jeunes «instruits» en quête d’emploi ? Ou est-ce quasiment le contraire ? Selon une enquête réalisée, entre novembre 2018 et mars 2019, par l’ONG «Education For Employment», dans le cadre du projet «Building Algerian Youth’s Future», à laquelle ont participé près de 2.160 personnes, la perspective de l’emploi reste minime, voire dure pour les jeunes Algériens. Cette étude du marché ayant ciblé des villes du Sud, telles que Aïn Salah, Béchar, Ghardaïa, Illizi, Ouargla, Tamanrasset ainsi que deux villes du Nord, Bou Arréridj et Oran, a consisté en des entretiens individuels avec les parties représentatives du secteur privé, institutionnel et académique, avec la distribution d’enquêtes quantitatives auprès de 1.475 demandeurs d’emploi.

    En effet, le recours à l’intelligence artificielle a permis de recueillir et d’analyser plus de 30.000 offres d’emploi dont 4.824 dans les wilayas ciblées par l’étude, en termes de répartition géographique, métiers, professions, compétences demandées et niveau d’éducation requis. Ainsi, apprend-on de l’enquête, que pas moins de 75% des chômeurs de sexe masculin recourent au marché informel pour trouver du travail ! Chiffre qui donne froid dans le dos. Puis, dans une ville stratégique (deuxième du pays), comme Oran par exemple, 61% des jeunes chômeurs cherchent à faire des formations de court cycle dans l’enseignement supérieur pour bénéficier davantage d’opportunités professionnelles.

    Sachant que ces formations-là ne permettent pas «vraiment» à ces derniers d’espérer un avenir meilleur puisque le métier qui leur échoit généralement dans le marché n’est autre que «vendeur dans un magasin» ou «serveur dans un restaurant» ! La même source indique, de surcroît, que pas moins de 69% des chômeurs de sexe féminin recourent aux parents, amis ou au «piston» comme on dit, pour espérer trouver du boulot. Pareil constat a été, aussi, dressé dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, où, environ 46% des chômeurs cherchent une formation de cycle court à l’université. Mais, curieusement, il paraît également que le métier qui permet facilement des débouchés à ces derniers, n’est autre que celui du «manutentionnaire» !

    En gros, les débouchés pour les jeunes chômeurs diplômés de la région sont rares, pour ne pas dire presque introuvables. Aussi, l’enquête précise que, comme à Oran, les chômeurs de B. B. Arréridj préfèrent le secteur informel, plus accessible et moins bureaucratisé à celui du privé ou de l’Etat. D’ailleurs, pas moins de 59% de chômeurs de sexe masculin y recourent alors que 93% des chômeurs de l’autre sexe comptent sur les connaissances personnelles, parents ou amis dans leur recherche d’emploi.

    Cela dit, les critères «compétence» «qualification» et «diplôme» ne sont plus pris en compte, du moins dans ces deux wilayas, pour décrocher un poste d’emploi. Au demeurant, ces amers résultats dressés à Oran et à Bordj Bou Arréridj ne diffèrent pas énormément, d’après l’ONG chargée de cette enquête, de celui du reste du pays.

    Le Quotidien d’Oran, 06 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, diplômes, chômage, jeunesse, formation professionnelle, université, compétence,

  • Joe Biden plaide pour l’unité et met en garde contre la menace chinoise lors d’un discours au Congrès.

    Le président Joe Biden a proposé un nouveau plan d’envergure de 1 800 milliards de dollars lors d’un discours devant une session conjointe du Congrès mercredi, implorant les législateurs républicains de travailler avec lui sur les questions qui divisent et de faire face à la concurrence acharnée de la Chine.

    Mettant en avant une vision d’investissements publics accrus financés par les riches, le président démocrate a exhorté les républicains, qui se sont jusqu’à présent résolument opposés à lui, à l’aider à adopter un large éventail de lois controversées, allant des impôts à la réforme de la police en passant par le contrôle des armes à feu et l’immigration.

    Les républicains sont restés pour la plupart silencieux pendant le discours, tandis que les démocrates ont applaudi le discours de M. Biden.

    M. Biden, qui a pris ses fonctions en janvier, a également lancé un appel passionné en faveur d’une augmentation des impôts sur les sociétés et les riches Américains afin de contribuer au financement de son « plan pour les familles américaines » de 1 800 milliards de dollars.

    « Il est temps que les entreprises américaines et les 1 % d’Américains les plus riches paient leur juste part – juste leur juste part », a déclaré M. Biden.

    Il a prononcé son plaidoyer à la Chambre des représentants lors d’un événement réduit cette année en raison de la pandémie, enlevant son masque pour s’adresser à un groupe d’environ 200 législateurs démocrates et républicains, à d’autres responsables et à des invités.

    M. Biden tente de trouver un terrain d’entente entre les républicains, qui s’opposent à l’augmentation des dépenses et aux hausses d’impôts nécessaires pour les financer, et les démocrates libéraux, qui souhaitent qu’il mette en œuvre des plans plus ambitieux.

    Il a déclaré qu’il était prêt à travailler avec les législateurs des deux côtés de l’allée pour parvenir à un accord, et il doit rencontrer les principaux législateurs démocrates et républicains à la Maison Blanche le 12 mai pour essayer de trouver un terrain d’entente.

    Il est loin d’être évident que Biden puisse vraiment amener les républicains à dépasser un profond clivage partisan, le Congrès étant polarisé et les démocrates ne détenant qu’une faible majorité.

    Il avait promis tout au long de la campagne présidentielle de 2020 de travailler avec les républicains, mais sa principale réalisation législative, un plan de relance contre la pandémie de 1 900 milliards de dollars, est passée sans vote républicain.

    Les républicains au Congrès ont déjà l’intention de réaliser des gains lors des élections législatives de mi-mandat en 2022, et alignent un parti divisé pour s’opposer à Biden. Beaucoup s’interrogent sur la sagesse d’adopter des politiques de dépenses plus agressives que ce que la plupart des alliés ou rivaux de Biden avaient prévu.

    La Maison-Blanche espère qu’au moins certains républicains se plieront à la volonté populaire. Les sondages montrent que la plupart des Américains sont favorables à une augmentation des investissements dans les écoles, l’éducation et les infrastructures, ainsi qu’à une taxation accrue des riches.

    La première réaction des républicains à son discours a été sceptique, et quelque peu dédaigneuse.

    « Tout cela aurait pu n’être qu’un courriel », a déclaré dans un tweet le représentant Kevin McCarthy, le principal républicain de la Chambre.

    L’aile gauche démocrate, en revanche, en voulait plus. Le représentant Jamaal Bowman, un démocrate libéral, a déclaré que les propositions de M. Biden sont importantes « mais ne vont pas aussi loin que ce dont nous aurions vraiment besoin pour résoudre la crise de l’emploi, du climat et des soins. »

    S’exprimant moins de quatre mois après que des manifestants fidèles au président de l’époque, Donald Trump, ont pris d’assaut le Capitole des États-Unis pour tenter d’annuler les résultats de l’élection, M. Biden a déclaré que l’Amérique était « à nouveau en mouvement ».

    « Nous avons regardé dans un abîme d’insurrection et d’autocratie – de pandémie et de douleur – et ‘nous, le peuple’, n’avons pas bronché », a-t-il déclaré. « Au moment même où nos adversaires étaient certains que nous allions nous séparer et échouer, nous nous sommes rassemblés – unis. »

    Biden a fait valoir que ses propositions pour les familles et les infrastructures, qui totalisent environ 4 000 milliards de dollars, représentent un investissement unique en son genre, vital pour l’avenir de l’Amérique.

    « Ce soir, je suis venu parler de crise – et d’opportunité », a-t-il dit. « De la reconstruction de notre nation – et de la revitalisation de notre démocratie. Et de gagner l’avenir de l’Amérique. »

    Les républicains affirment que la plupart des dépenses visent à satisfaire la base libérale de M. Biden et que les plans du président s’apparentent à du socialisme.

    M. Biden a déclaré que les plans de dépenses étaient nécessaires pour ne pas se laisser distancer par la Chine, que lui et son administration considèrent comme un défi stratégique majeur.

    « La Chine et d’autres pays se rapprochent rapidement de nous », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il avait passé beaucoup de temps à discuter avec le président chinois Xi Jinping.

    « Il est très sérieux dans sa volonté de devenir la nation la plus importante et la plus conséquente du monde. Lui et d’autres, des autocrates, pensent que la démocratie ne peut pas rivaliser avec les autocraties au XXIe siècle. Il faut trop de temps pour obtenir un consensus. »

    PROPOSITION DE REFONTE DE LA FISCALITÉ

    Le plan de M. Biden prévoit 1 000 milliards de dollars de dépenses pour l’éducation et la garde d’enfants sur 10 ans et 800 milliards de dollars de crédits d’impôt destinés aux familles à revenus moyens et faibles. Il prévoit également 200 milliards de dollars pour l’enseignement préscolaire gratuit et universel et 109 milliards de dollars pour la gratuité des collèges communautaires, indépendamment du revenu, pendant deux ans, a indiqué la Maison Blanche.

    Le plan pour les familles américaines et le plan pour l’infrastructure et l’emploi que la Maison Blanche a présenté au début du mois pourraient représenter la plus importante transformation de l’économie par le gouvernement depuis des décennies.

    Pour financer ces plans, M. Biden a proposé une refonte du système fiscal américain, notamment une augmentation du taux d’imposition marginal supérieur pour les Américains les plus riches, qui passerait de 37 % à 39,6 %.

    M. Biden a proposé de presque doubler l’impôt sur les revenus d’investissement – connus sous le nom de gains en capital – pour les Américains qui gagnent plus d’un million de dollars. Le plan d’infrastructure de plus de 2 000 milliards de dollars est financé par une augmentation de l’impôt sur les sociétés.

    La nouvelle de la proposition d’impôt sur les gains en capital a fait chuter brièvement les marchés boursiers la semaine dernière.

    Le sénateur américain républicain Tim Scott a fait valoir dans sa réfutation du discours de M. Biden que ces propositions nuiraient à la croissance économique à long terme.

    « Notre meilleur avenir ne viendra pas des combines de Washington ou des rêves socialistes », a déclaré M. Scott, le seul Noir républicain du Sénat. « Il viendra de vous, le peuple américain », a-t-il ajouté.

    Il a également fait valoir que la présidence de Biden bénéficie d’une reprise économique pour laquelle Trump, un républicain, a préparé le terrain.

    Reuters, 29 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Joe Biden, unité, danger chinois, emploi, pandémie, chômage,


  • Les événements de Washington et ce que cela signifie pour l’Europe

    10/01/2020 – Blog HR / VP – Les événements choquants à Washington mercredi dernier doivent être un signal d’alarme pour tous les défenseurs de la démocratie dans le monde. Nous devons lutter plus durement contre la désinformation et les inégalités et renouveler la coopération mondiale pour promouvoir l’état de droit et les valeurs démocratiques.

    J’ai été choqué, comme tous les défenseurs de la démocratie et amis des États-Unis dans le monde, par les scènes auxquelles nous avons assisté à Washington: une foule attaquant le Capitole pour empêcher le vote pour confirmer Joe Biden en tant que président du pays. Cela a eu un écho particulier pour moi parce que je devais me rappeler comment, il y a quarante ans, la jeune démocratie espagnole avait été menacée par un assaut du Congrès des députés par un groupe de police militaire. Heureusement, l’Espagne a pu surmonter cette épreuve, à partir des meilleures années de notre histoire moderne

    Une société américaine endommagée et divisée

    Les événements déconcertants de mercredi montrent à quel point la société américaine est endommagée et divisée après quatre ans d’administration Trump. Certes, il ne peut être comparé à l’assaut contre le Congrès espagnol en 1981 ou à d’autres précédents historiques de ce type: les forces de sécurité, comme la quasi-totalité de l’appareil d’État et des institutions démocratiques des États-Unis, ont rempli leurs devoirs, comme elles l’ont fait en les semaines précédentes, depuis le 3 novembre. Cependant, on ne peut sous-estimer l’importance de ce qui s’est passé et du désastre potentiel causé si l’affaire avait déraillé encore plus.

    «Ce que nous avons vu mercredi n’était que l’apogée de développements très inquiétants qui se sont produits dans le monde ces dernières années. Cela doit être un appel au réveil pour tous les défenseurs de la démocratie.

    Ce que nous avons vu mercredi n’était que le point culminant de développements très inquiétants survenus au niveau mondial ces dernières années. Ce doit être un signal d’alarme pour tous les défenseurs de la démocratie. Lutter contre les illusions et les attaques contre les valeurs démocratiques et surmonter les divisions de nos sociétés. Pas seulement aux États-Unis. Partout dans le monde, il y a des dirigeants politiques – dans l’opposition et aussi de plus en plus au pouvoir – prêts à saper les institutions démocratiques.

    Tout le monde doit comprendre que si nous acceptons les revers après les revers, même s’ils semblent mineurs, la démocratie et ses valeurs et institutions peuvent finir par périr de manière irréversible. Pour éviter ce sort, nous devons nous dresser immédiatement à toute violation de l’indépendance des institutions démocratiques, à toutes les explosions démagogiques des dirigeants populistes, à tous les discours incendiaires et haineux des démagogues, à toutes les campagnes de désinformation et les fausses nouvelles qui nourrissent et encouragent les ennemis. de la démocratie.

    «Chaque citoyen du monde doit comprendre que si nous acceptons des revers mineurs après des revers mineurs, la démocratie, ses valeurs et ses institutions peuvent finir par périr de manière irréversible»

    Mécontentement et dysfonctionnements de nos économies
    Cependant, nous devons également réfléchir aux causes profondes de la dynamique qui alimente ces forces. Le succès inquiétant des opposants à la démocratie dans le monde est également lié au fait qu’un nombre croissant de citoyens ne se sentent plus suffisamment protégés et respectés.

    Les raisons à cela sont nombreuses, mais elles sont aussi des deux côtés de l’Atlantique profondément liées aux dysfonctionnements de nos économies au cours des dernières décennies. La croissance significative des inégalités dans nos sociétés, l’évasion fiscale et les paradis fiscaux, l’affaiblissement de la capacité de régulation des grandes multinationales, la désindustrialisation et le chômage élevé – tous ces phénomènes ont contribué, en Europe comme aux États-Unis, à affaiblir la légitimité des démocratie représentative, en particulier parmi ceux qui se situent à une échelle inférieure de revenu et de richesse.

    «La croissance significative des inégalités, de l’évasion fiscale et des paradis fiscaux, la désindustrialisation et le chômage élevé ont affaibli, en Europe comme aux États-Unis, la démocratie représentative, en particulier parmi celles à plus faible échelle de revenus et de richesse. « 

    En Europe, nous avons commencé à agir pour inverser ces tendances. Nous voulons mieux protéger nos entreprises et nos emplois en filtrant les investissements étrangers et en demandant plus de réciprocité dans nos relations commerciales. Nous souhaitons également mieux réguler l’activité des grandes multinationales, notamment dans le secteur numérique, et lutter plus activement pour la justice fiscale. Et avec l’initiative Next Generation Europe EU, nous entendons renforcer la solidarité au sein de l’Europe en aidant les pays les plus touchés par la crise actuelle. Bien sûr, il y a encore un long chemin à parcourir sur toutes ces questions, mais nous sommes maintenant sur la bonne voie.

    La désinformation, une réelle menace pour la démocratie
    Au cas où quelqu’un aurait le moindre doute, les événements de Washington montrent également que la désinformation constitue une réelle menace pour les démocraties. Comme l’un de mes anciens collaborateurs au ministère espagnol des Affaires étrangères l’ a récemment écrit(le lien est externe), la démocratie repose sur la présomption que le libre échange d’idées et d’opinions conduira une communauté politique à prendre les meilleures décisions collectives. Si l’information échoue, la démocratie fait de même, en tant que moteur de voiture qui utilise un carburant non approprié.

    Contrairement à la propagande classique, visant à persuader les idées politiques, la désinformation n’opère pas sur les convictions, mais cherche à subvertir les faits, jusqu’à ce qu’ils forment une réalité parallèle. Il a eu d’énormes effets aux États-Unis. Briser le consensus sur les faits et la réalité signifie que les débats politiques ne portent pas sur les mesures à prendre pour résoudre les problèmes réels, mais sur la réalité à laquelle appliquer les politiques. Si certaines personnes croient qu’une élection était frauduleuse, parce que leur chef leur a répété à maintes reprises, elles se comporteront en conséquence.

    «Nous devons lutter plus efficacement contre le fléau de la désinformation et garantir le droit des citoyens à recevoir des informations véridiques.»

    La prolifération de la désinformation favorisée par les réseaux sociaux a puissamment renforcé les tendances autoritaires et xénophobes dans nos sociétés. Nous devons lutter plus efficacement contre ce fléau et garantir le droit des citoyens à recevoir des informations véridiques. Nous devons en particulier lutter contre les campagnes de désinformation soutenues par des régimes autoritaires. Le SEAE possède une vaste expérience dans ce domaine et accroît encore ses actions dans ce domaine.

    Il faut également pouvoir mieux réguler le contenu des réseaux sociaux, tout en respectant scrupuleusement la liberté d’expression. Il n’est pas possible que cette régulation soit effectuée principalement selon des règles et des procédures fixées par des acteurs privés. En décembre dernier, la Commission européenne a proposé la loi sur les services numériques, notamment pour remédier précisément à ce problème.

    La nécessité de remodeler la mondialisation

    Un autre défi majeur auquel nous sommes confrontés pour maintenir des sociétés et des économies ouvertes et démocratiques est de réussir à remodeler la mondialisation et à reconstruire un système multilatéral capable de lutter contre les dysfonctionnements qui ont affaibli les démocraties au cours des dernières décennies. Compte tenu du poids que les régimes nationalistes et autoritaires ont acquis sur la scène mondiale, la tâche ne sera pas facile, mais elle est essentielle pour tous ceux qui croient en la démocratie et en son avenir. Ce projet doit être au cœur de nos futures relations avec la nouvelle administration Biden. Cela signifie également développer des liens plus étroits avec les autres démocraties partageant les mêmes idées dans le monde. L’UE jouera pleinement son rôle dans cette entreprise.

    «Notre défi est de renforcer la foi que nos sociétés démocratiques ont en elles-mêmes pour pouvoir traverser des eaux troubles, sans tomber dans les tentations autocratiques.»

    Plus largement, notre défi est de renforcer la foi que nos sociétés démocratiques ont en elles-mêmes pour pouvoir voyager dans des eaux troubles, sans suivre les chants de sirène des populistes irresponsables qui trouvent toujours quelqu’un à blâmer et proposent des solutions faciles, et sans tomber dans l’autocratie. tentations. Nous devons travailler au renouvellement de notre contrat social à une époque qui change et développer des récits collectifs plus forts capables de remettre en cause les doctrines populistes.

    La force des institutions américaines

    Revenons aux scènes horribles du Capitole: ce dont nous avons été témoins, ce n’est pas l’Amérique que nous connaissons et que nous identifions aux idéaux de démocratie et de liberté. Je crois en la force des institutions américaines et je suis convaincu que la démocratie américaine réussira à surmonter l’épreuve qu’elle traverse actuellement. J’espère même qu’il en sortira plus fort, pour le bien de ses citoyens et du monde entier.

    EEAS, 10 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Europe, democratie, chômage,