Étiquette : Christopher Ross

  • Sahara: Récapitulatif des visites des Envoyés onusiens 1997-2011

    Sahara: Récapitulatif des visites des Envoyés onusiens 1997-2011

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, envoyés personnels du SG de l’ONU, James Baker, Alvaro de Soto, Horst Koehler, Peter van Walsum, Christopher Ross, Staffan de Mistura,

    Ci-après un récapitulatif des visites des différents Envoyés Personnels depuis 1997.
     
    Rapport S/1997/358 du 05 MAI 1997

    Baker visite la région du 23 au 28 avril 1997

    –      23 Avril 1997 visite à Rabat,
    –      25 Avril 1997 visite à Alger,
    –      26 Avril 1997 visite à Nouakchott,
    –      27 Avril 1997 visite à Tindouf.

    Moyen logistique fournie par l’Espagne.
     
    S/2002/178 du 19 février 2002

    Les 24 et 25 janvier 2002, l’Envoyé personnel, James A. Baker III, s’est rendu au Maroc où il a été reçu deux fois par S. M. le Roi Mohammed VI et des hauts fonctionnaires.
     
    Au cours de son séjour dans la région, l’Envoyé personnel a saisi l’occasion de visiter brièvement le quartier général de la MINURSO à Laayoune, où il s’est entretenu avec le Représentant spécial que j’ai récemment nommé, William Lacy Swing.

    L’Ambassadrice américaine à Rabat Mme Margareth Tutwiler qui accompagnait M. James Baker avait refusé de quitter l’avion durant le temps passé par Baker à la MINURSO.

    James Baker avait contourné le drapeau porté par le peloton d’honneur au moment de la présentation des armes à sa descente d’avion.
    Avion fournie par Bandar Ben Soltane.

    Rapport s/2004/827 du 20 octobre 2004
     
    Dans une lettre datée du 11 juin 2004 (S/2004/492), démission de James A. Baker III.
     
    Juillet 2004 nomination de Alvaro De Soto en tant que RSSG et chargé de poursuivre les consultations avec les parties.

    Visite dans la région en Septembre 2004.

    –      6 septembre 2004 à Rabat

    –      12 septembre 2004 à Tindouf

    –      15 septembre 2004 à Alger

    –      20 septembre 2004 à Nouakchott

    S/648/2005 du 13 octobre 2005

    Le 25 Juillet 2005 nomination de Peter Van Walsum Envoyé Personnel du Secrétaire Général.
     
    S/2006/249 du 19 avril 2006
     
    Mission de Reconnaissance de Peter van Walsum dans la région du 11 au 17 octobre 2005.

    –      11 octobre 2005 Rabat, M. van Walsum et sa délégation ont été accueillis par Francesco Bastagli, Représentant spécial pour le Sahara occidental.

    –      14 octobre 2005 dans la région de Tindouf , l’Envoyé personnel a rencontré M. Abdelaziz,

    –      15 octobre 2005À Alger, l’Envoyé personnel a été reçu par le Président de l’Algérie

    –      17 octobre 2005 à Nouakchott.
     
    S/2008/251 du 14 avril 2008

    L’Envoyé Personnel s’est rendu dans la région du 5 au 15 février 2008, pour des consultations approfondies sur les moyens de faire entrer le processus dans une phase de négociation plus intensive et davantage axée sur le fond.

    –      À Rabat, les 6 et 7 février 2008,

    –      Dans la région de Tindouf, les 9 et 10 février 2008,

    –      Alger les 11 et 13 février 2008,

    –      Nouakchott, le 14 février 2008.

    Logistique fournie par l’Espagne.
     
     
    S/2009/200 du 13 avril 2009

    En janvier 2009, après consultation des parties, j’ai désigné M. Christopher Ross comme mon nouvel Envoyé personnel.
     
     17 au 28 février 2009 visite dans la région en mission exploratoire :

    –      19 et 20 février, visite à Rabat,

    –      21 et 22 février 2009 visite dans la région de Tindouf (Algérie),

    –      Le 23 février 2009, visite à Alger,

    –      Les représentants de Mauritanie rencontrés à New York.
     
     
    S/2010/175 du  6 avril 2010

    22 juin au 1er juillet 2009, M. Ross a dû se rendre une deuxième fois dans la région, (Rabat, Alger, Tindouf, Nouakchott).
     
    S/2011/249 du  1er avril 2011
     
    17 au 25 mars 2010 L’Envoyé personnel  a effectué du une troisième visite dans la région (Rabat, Alger, Nouakchott, Tindouf).

    17 au 26 octobre 2010 L’Envoyé personnel a effectué une quatrième visite dans la région du (Rabat, Alger, Nouakchott, Tindouf).

    Tarik Mohammed, 25/02/2012

    #Sahara_Occidental #Maroc #ONU #Envoyés_personnels #Front_Polisario

  • Sahara Occidental : L’ONU et l’UE agacées par le Maroc

    Sahara Occidental : L’ONU et l’UE agacées par le Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Union Européenne, Christopher Ross, hacker Chris Coleman,

    L’étau se resserre sur la diplomatie marocaine, notamment pour ce qui est du dossier du Sahara occidental. Cette vérité cachée au peuple marocain par le palais royal est révélée par le «hacker» Chris Coleman qui, en publiant un document officiel prouve que la communauté internationale est agacée par l’entêtement du Maroc à vouloir bafouer le droit international et la Charte des Nations unies.

    L’ONU, les Etats-Unis, la France et l’Union européenne ont exprimé leur soutien total au diplomate américain Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, ainsi qu’au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Maroc tente vainement d’obtenir le remplacement de ce diplomate américain par un autre qui cautionnerait son occupation du Sahara occidental. La position de l’Union européenne (UE) a été exprimée par Mme Catherine Ashton dans une note envoyée à l’ambassadeur marocain à Bruxelles et révélée par le hacker Chris Coleman.

    «Soyez rassurés que la Haute représentante soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, et notant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard.»

    L’UE est préoccupée par la longue durée de ce conflit et espère que le retrait par le Maroc de sa confiance en Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, ne retardera pas d’avantage les négociations. La Haute représentante marque son soutien à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies 2044 (2012) du 24 avril 2012 prorogeant le mandat de la Minurso au Sahara occidental jusqu’au 30 avril 2013.

    La Haute représentante note, en particulier, que la résolution souligne l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf. Elle encourage aussi les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme, en gardant à l’esprit les obligations découlant du droit international.

    La dite résolution se félicite également de l’ouverture des commissions du Conseil national des droits de l’homme à Dakhla et El Ayoun, et les mesures prises par le Maroc pour assurer un accès sans réserves ni restrictions à tous les titulaires des mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des Nations unies des droits de l’homme.

    Tous les acteurs concernés directement ou indirectement par la question du Sahara occidental partagent la position de Mme Ashton, à savoir le soutien total au représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, la nécessité de résoudre ce conflit de longue date par la voie des résolutions des Nations unies, le respect des droits de l’homme dans le territoire sahraoui et la participation de la population sahraouie dans l’exploitation de ses ressources naturelles», est-il écrit dans ce document révélé par Chris Coleman.

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #diplomatie_marocaine #Lobbying #UE #Christopher_Ross

  • Notes confidentielles du Maroc: La guerre déclarée contre Ross

    Notes confidentielles du Maroc: La guerre déclarée contre Ross

    Maroc, Sahara Occidental, Christopher Ross, ONU, MINURSO, DPKO, Ban Ki-moon,

    Synthèse des rapports et notes marocaines sur l’ambassadeur M. Christopher Ross

    *5 avril 2012 : Echéance d’avril : Dans son rapport, Ban demande de renforcer le mandat de la MINURSO

    *11 avril 2012 : Selon Hilale, Ross cherche un chef de la MINURSO capable de gérer la situation dans un « scénario d’élargissement de la MINURSO, insidieusement distillé dans le projet de rapport du SG » . Pour Hilale, cela « augure d’une timorisation programmée de la question du Sahara. D’où l’impératif pour notre pays de considérer toute modification du mandat de la MINURSO comme une ligne rouge et tout mettre en œuvre pour la déjouer quel qu’en sera le prix ».

    * 23 Mai 2012 : L’ambassadeur marocain aux USA, Rachad Bouhlal, s’entretient avec Mme Kate Wiehagen Leonard, du Morocco Desk auprès du Département d’Etat et dénonce « les dérives inacceptables du dernier rapport du Secrétaire Général de l’ONU et l’éloignement manifeste de M. Ross de la logique de neutralité et d’objectivité qu’il doit observer en tant que médiateur impartial ».

    *31 janvier 2013 : Arrivée de Ross à Genève. Entretien avec Mme Pillay et Athar Khan le 5 février. Anders Kompass se charge de dire à Mme Pillay d’éviter tout engagement de sa part sur un éventuel élargissement du mandat de la MINURSO aux droits de l’homme ou sur la création d’un mécansime indépendant au Sahara. Athar Khan « veille à ce que l’entretien porte uniquement sur la situation des populations des camps de Tindouf et qu’aucune discussion ne puisse être engagée sur le programme des CBM, afin de ne pas lui offrir l’occasion d’y interférer de nouveau », selon une note de Hilale.

    * 11 février 2013, Ross s’est déplacé à Genève où il s’est entretenu avec Mazin Abushanab, responsable du Programme des CBM au HCR. Il a voulu s’informer sur le déroulement du Séminaire de Faro, au Portugal.

    * 9 avril 2013 : réunion de El Othmani avec Ross : Ross a déclaré que l’objectif de sa visite dans la Région qui a compris les territoires occupés consiste à :

    -présenter sa nouvelle approche pour le règlement du conflit ;
    -rappeler le contexte régional au Sahel qui nécessite une solution urgente du conflit;
    -œuvrer à l’amélioration des relations bilatérales entre el Maroc et l’Algérie ;
    -veiller à la relance de l’UMA et son apport possible à la solution du conflit du Sahara.

    *19 avril 2013 : Ross dément l’info publiée par Lakome selon laquelle il a sifflé à John Kerry l’idée de demander d’élargir le mandat de la MINURSO et demande à Bourita d’arrêter ce genre de “désinformation”.

    *10 juillet 2013 : Entretien de Ross avec Mme Pillay à Genève. Celle-ci refuse de s’adhérer à l’idée d’élargir le mandat de la MINURSO aux droits de l’homme.

    *18 janvier 2014 : Ross déclare que les discussions porteront sur deux paramètres :
    le compromis (l’accord mutuellement acceptable) et les modalités de réalisation de l’autodétermination.

    Il est important d’aller au-delà des deux propositions, d’utiliser leur contenu mais avec un nouvel emballage (« repackaging »)

    Dans un premier temps, des questions seront soumises aux parties, qui pourraient y répondre lors de la prochaine visite, prévue fin février/début mars 2014.

    Questions soulevées par l’Envoyé personnel ( Ces questions seront précisées par M. Ross et soumises par écrit dans les prochains jours) :

    1. Durant ces 5 années de processus, qu’aurait pu faire l’Envoyé personnel ? Est ce qu’il y a eu des opportunités qui ont été ratées ?

    2. Pour vous, quels sont les objectifs de cette médiation de l’Envoyé personnel ? Est-ce que la question du statut du territoire est toujours posée ? La question de la souveraineté est-elle tranchée ?

    3. Quels sont les parties dans ce conflit et quels sont les intérêts et besoins de chaque partie ?

    4. Quels sont les multiples moyens d’exercice de l’autodétermination ? Quelles sont les modalités concrètes à suivre en ce qui concerne l’exercice du droit à l’autodétermination dans le cas du territoire du Sahara ?

    5. Quel serait le contenu d’un Accord éventuel sur le statut du territoire ? Que signifierait, pour le Maroc, « une Autonomie la plus large possible »? Le Roi Hassan II avait souligné que, « à part le drapeau et le timbres tout est négociable» qu’est ce que cela signifie ?

    6. Quelles sont les séquences et les étapes à suivre pour avancer vers la solution politique définitive du conflit ?

    7. Quels seraient les garanties offertes par le Maroc et la Communauté internationale, pour attirer le Polisario à la table des négociations ?

    8. Quels sont les mesures d’accompagnement possibles pour favoriser la confiance (visites familiales à travers le mur) ?

    * 20 février 2014 : Les arguments à donner à Ross concernant l’autodétermination :

    1- Autodétermination :

    Le processus de négociations en cours se déroule dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité. En effet, le Conseil de sécurité exerce ses prérogatives, depuis 1990, conformément au chapitre VI et aux articles 12 et 24 de la Charte des Nations Unies.

    De ce fait, la résolution du différend devrait prendre en compte les paramètres établis par le Conseil de sécurité à savoir :

    -Une solution politique négociée et mutuellement acceptable ;

    -L’accord des parties ;

    -La conformité de la solution avec le principe d’autodétermination.

    Le droit à l’autodétermination laisse aux Nations Unies une certaine latitude quant aux formes et aux procédés selon lesquels ce droit doit être mis en œuvre. Le référentiel onusien ne saurait être réduit à la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU comme le prétendent l’Algérie et le Polisario. Les résolutions 1541 et 2625 ont élargi l’exercice du droit à l’autodétermination vers d’autres formes d’expression tels que la libre-association et l’intégration ou tout autre statut ;

    Ceci se reflète également sur le mode d’expression du principe d’autodétermination dont la pratique des Nations Unies attestent non seulement de la diversité des modalités d’application du principe mais aussi de la subsidiarité du recours au référendum à options multiples en faveur de la négociation et du sens du compromis qui en découle. En effet :

    En droit international, il n’est pas établi que le référendum soit le seul moyen par lequel des populations peuvent exercer le droit à l’autodétermination ;

    Le mécanisme du référendum n’est mentionné ni dans la charte des Nations Unies, ni dans les résolutions de référence du droit à l’autodétermination (1514, 1541, 2625) ni dans les récentes résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur le Sahara ;

    L’exercice du droit à l’autodétermination par le référendum représente un mode opératoire minoritaire dans la pratique onusienne ;

    Le référendum a été testé dans le cas du Sahara et a été déclaré inapplicable par les Nations Unies.

    Il existe une pratique dominante en matière d’autodétermination qui, loin d’être uniforme a eu à traiter depuis 1962, de la situation de 64 Territoires Non Autonomes (TNA). L’examen de ces cas a montré que le règlement de 14 des TNA s’est opéré au moyen de négociations entre puissances administrantes et les institutions locales reconnues comme interlocuteur et représentant la volonté populaire.

    * 26 mars 2014 : Réunion de Ross avec le Groupe d’Amis du Sahara Occidental :

    Il leur a demandé de lui faire part d’idées sur la substance d’une solution politique de compromis et sur les moyens par lesquels l’autodétermination peut se réaliser ;
    I1 compte intensifier la cadence des visites dans la région.

    I1 veut maintenir la pression sur les parties et compte faire un voyage par mois ; En Mai prochain, il organisera un nouveau round, durant lequel il va soumettre un large éventail de solutions et de cas possibles de la mise en œuvre de l’autodétermination.

    * 10 avril 2014 : Ban Ki-moon soumet au Conseil de Sécurité son rapport annuel sur le Sahara Occidental.

    * 25 avril 2014 : Rapport de Hilale :

    Le rapport du Secrétaire Général semble être le prélude, savamment étudié, au chamboulement du processus politique que M. Ross est entrain d’orchestrer ;

    Les confidences de Mme Malcorra, qui a refusé d’avancer des détails sur les options de M. Ross, dénotent une concertation étroite, synonyme de connivence, entre l’Envoyé Personnel et le Secrétariat ;

    Les options en gestation par M. Ross visent, à l’évidence, la mise à l’écart de l’Initiative d’Autonomie, en prévision de son enterrement lors de l’évaluation qu’il projette pour 2015;

    Plusieurs Ambassadeurs que j’ai rencontrés depuis mon arrivée à New York, estiment que l’orientation que M. Ross a donnée au dernier rapport du Secrétaire Général, n’aurait jamais été possible sans la bénédiction de Washington.

    * 22 mai 2014 : Suite à un dîner de travail : “Les discussions avec M. Ross confirment mon sentiment qu’il est un grand menteur et un défenseur rusé et très fin des thèses de l’Algérie. M. Ross semble avoir saisi la portée du choix par le Maroc, du langage de la franchise, de la fermeté et de sa mise en face de ses propres contradictions. Les semaines à venir nous diront si le message a été bien intégré”.

    * 5 juin 2014 : Après un dîner de travail avec Ross, Hilale a écrit : “Ses idées embryonnaires sur la solution susceptible de débloquer la situation, semblent être une simple reprise du plan Baker II, déjà rejeté par le Maroc. Il semble avoir compris que les règles de la discussion avec la partie marocaine ont changé, car à un moment de haute tension dans la discussion, il a laissé échapper une expression révélatrice d’un début de découragement. Il s’est exclamé « oh, mon Dieu ! Je crois que je risque de ne plus pouvoir retourner au Maroc ».

    * 18 juin 2014 : Selon un compte-rendu d’une réunion d’une délégation ministerielle avec Ross à New York :

    Le déplacement de cette délégation avait pour objectif de neutraliser le projet de M. Ross, annoncé dans sa lettre au Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, d’effectuer, au cours du mois de Juin, une tournée régionale, y compris au Maroc. » 2) Les interventions des membres de la délégation marocaine étaient fermes et sans concession.

    Tout au long de la réunion, l’Envoyé Personnel a été perturbé et sur la défensive. Il a vainement manœuvré, la veille, afin d’éviter la réunion, ainsi que sa venue à la Mission Permanente du Maroc et a tenté de détourner son ordre du jour.

    Il a marqué des signes apparents de nervosité en déclarant ne pas pouvoir continuer si sa neutralité est mise en doute.

    Il était confus et à court d’arguments face au plaidoyer de la délégation marocaine. Tantôt, il a reconnu ses erreurs, tantôt, il a amputé la responsabilité au Secrétariat.
    Il n’a ni vision claire, ni objectifs précis pour l’avenir et s’embourbe dans ses propres contradictions.

    La réunion a atteint les objectifs escomptés :

    – Le message ferme du Maroc a été bien saisi par l’Envoyé Personnel.

    – Il a été contraint d’accepter de s’engager à clarifier par écrit, les paramètres de son mandat, loin de toute ambiguïté, ou ambivalence.
    – La balle est dans son camp. Toute reprise du processus est désormais, tributaire des clarifications qu’il est tenu d’apporter ».

    * 20 juin 2014 : Le questionnaire lui a été envoyé immédiatement, en lui demandant d’accuser réception. Ce qu’il n’a pas fait encore.

    * 1 août 2014 : L’Ambassadeur Rosemary Dicarlo, Représentant Permanent Adjoint des Etats Unis à New York en charge de la question Nationale, qui a voulu m’informer que ses autorités « ont les inquiétudes » suivantes au sujet de la question du Sahara :

    La limitation par les autorités marocaines du mouvement du personnel des Nations Unies et de la MINURSO au Sahara,

    Au sujet du processus politique, Christopher Ross a programmé de visiter le Maroc et souhaite que sa visite ait lieu le plus rapidement possible,

    Les Etats Unis attendent que le Maroc accorde, rapidement son plein soutien à Madame Kim Bolduc, nouveau Représentant Spécial du Secrétaire Général,

    Durant la dernière visite de Sa Majesté le Roi à Washington, un accord a été conclu pour :

    Etablir un programme de visites régulières du Haut-Commissariat pour les Droits de l’Homme au Sahara,

    L’enregistrement de plus d’ONG originaires du Sahara,

    Cesser les poursuites judiciaires des civils par le tribunal militaire.

    * 02 août 2014 : M. Dwight Bush, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Rabat :

    1) L’Ambassadeur américain a exprimé une certaine inquiétude quant à la cadence des visites régulières, au Maroc, du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, en s’interrogeant sur ce qu’il en est des engagements du Royaume à cet égard, notamment ceux tenus lors de la dernière Visite Royale à Washington.

    2) L’Ambassadeur américain s’est interrogé sur la «capacité» de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Christopher Ross à effectuer une nouvelle visite au Maroc et faire en sorte qu’il puisse jouer son rôle.

    3) Monsieur le Ministre a exprimé, en premier lieu, la surprise du Maroc de ne pas avoir obtenu de réponse à trois questions concernant la mission de M. Ross, en précisant que non seulement cette réponse, qui devait intervenir en 48 heures, est toujours attendue depuis le 18 juin dernier, mais qu’en plus, l’Envoyé Spécial préfère passer par d’autres canaux plutôt que de répondre directement, alors que sa responsabilité est de le faire de la manière la plus claire et que le Maroc est en droit d’obtenir des clarifications sur sa démarche.

    4) L’Ambassadeur américain a aussitôt tenu à préciser, sur indication de son Conseiller, M. Lassenhop, qu’il « n’est pas ici en représentation de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies mais des Etats-Unis d’Amérique » en rappelant que le rôle de M. Christopher Ross est d’une importance particulière pour toutes les parties.

    5) Monsieur le Ministre s’est, en outre, interrogé sur les raisons ayant motivé le choix d’un responsable n’appartenant pas à la « peace keeping family » de même que sur sa mission, en signalant que 90% du personnel de la MINURSO est militaire. 6)

    * 4 août 2014 : La porte-parole Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies, Mme Vannina Maestracci des rapports de presse sur le fait que Christopher Ross n’a plus la confiance des parties au conflit et qu’il est sur le point de démissionner ou il pense le faire « sont sans fondement. L’Ambassadeur Ross poursuit ses consultations avec les parties sur leurs inquiétudes et également sur le timing de sa prochaine visite à la région ». « Ces manoeuvres s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle stratégie de l’envoyé personnel, et éventuellement du Secrétariat, de faire pression sur le Maroc afin de pouvoir décrocher le plus tôt possible sa visite dans la région », dixit le représentant permanent adjoint Abderrazzak Laassel.

    * 7 août 2014 : M. Ross envoie un email s’excusant de ne pas être présent à la réception organisée pour célébrer la fête du trône à l’ambassade marocaine à cause des problèmes de santé d’un ami.

    * 12 août 2014 : A New York, lors d’un point de presse du porte-parole du SG des NU, un journaliste d’Al Qods el Arabi a posé une question sur les relations de Ross avec le Maroc et son éventuelle démission en octobre après la soumission de son dernier rapport. Ledit porte-parole n’a pas donné de réponse, prétextant que cette question a été posée récemment et qu’il y reviendra ultérieurement. La mission note que cette question aurait certainement été soufflée par Ross pour accentuer la pression sur le Maroc et décrocher sa visite. La mission considère que la question trahit sa nervosité à ce sujet.

    * 14 août 2014 : Note du représentant adjoint marocain à New York : « Le fax du DPKO sur la disponibilité de Bolduc à rencontrer Hilale dénote de l’état de nervosité atteint par le Secrétariat de l’ONU qui ne sait plus comment expliquer l’absence de réponse du Maroc à ses demandes répétées, aussi bien pour la visite de Christopher Ross dans la Région que pour l’entretien avec Madame Kim Bolduc. Cette analyse est étayée par la coïncidence du fax d’Edmont Mulet avec la publication de l’interview accordée par l’Ambassadeur Omar Hilale avec la MAP. D’ailleurs, juste après la reprise de cette interview par les organes de presse nationaux, M. Ross s’est empressé pour demander par téléphone l’assistante du Bureau de Monsieur l’Ambassadeur afin de s’enquérir s’il est à New York ».

    *22 août 2014 : Note analytique de Hilale sous le tire de « Tentative de délégitimation de la marocanité du Sahara” dans laquelle il signale ce qu’il appelle les « dérapages du rapport du SG :

    * La qualification du Sahara pour la première fois de « territoire non-autonome », ou les tentatives de mettre le polisario sur le même pied d’égalité que le Maroc et la reconnaissance de la soi-disant commission des droits de l’Homme à Tindouf ont dévoilé les véritables intentions du Secrétariat visant la présence du Maroc au Sahara et l’élévation du statut du polisario en tant qu’entité « étatique ». 2) c- Recommandations du SGA Jan Eliasson à la Minurso et au HCDH:

    – Le fax confidentiel adressé par le SGA à Mme Pillay, la Minurso et aux différents
    Département de l’ONU -mes fax de Genève n. 1816 du 8 juillet 2014 et n.1967 du 6 août 2014- leur demandant de :

    *Mentionner dans toutes leurs correspondances que le Sahara est un territoire « non autonome ».

    *Tenir toutes les réunions des procédures spéciales et des mécanismes onusiens au siège de la Minurso.

    *Demander au HCDH d’exiger aux détenteurs de mandats d’indiquer dans leurs rapports le caractère non-autonome du Sahara.

    – C’est la première fois que le numéro 2 de l’ONU adresse des recommandations spécifiques visant à créer une situation nouvelle qui ne reconnaît plus ni les autorités marocaines ni l’espace de rencontre en dehors de la Minurso. L’objectif étant de consacrer le statut du Sahara en tant que « territoire non-autonome », et que seule l’ONU dispose de la légalité sur ce territoire. Ce qui est synonyme de contestation de toute autorité du Maroc sur le Sahara et sa population.

    3) Attitude de la Direction des Affaires Juridiques:

    – Le Département des Affaires Juridiques semble avoir cédé aux pressions du Polisario et de l’Algérie au sujet des tampons sur les documents de voyage du personnel de la Minurso, lui suggérant de ne plus accéder à Laayoune par un aéroport étranger, dans le but d’éviter les tampons de la police des frontières marocaines et de passer dorénavant par Casablanca. La concession faite au Polisario vise le double objectif, qualifié au Secrétariat par « Légal Status » c’est-à-dire « territoire non-autonome », et « Equal Treatment » en l’occurrence traitement similaire pour le Maroc et le Polisario en ce qui concerne l’accès au Sahara, à Laayoune comme à l’Est du mur dans les prétendus territoires libérés -mes fax n.300 du 6 juin 2014 et n. 445/14 du 21 août 2014-.

    4) Nomination de la Représentante spéciale du Secrétaire Général, Mme Kim Bolduc:

    – L’absence de consultation avec le Maroc, avant, durant et après la nomination de Mme Bolduc par le Secrétaire Général n’était pas fortuite. Bien au contraire, elle traduit le traitement que le Secrétariat voudrait imposer au Maroc, pour lui signifier que le Sahara est un « territoire non autonome », et par conséquent, il n’a pas à être consulté, à aucun moment du processus. Le Secrétaire Général ayant toute l’autorité juridique d’y nommer et envoyer qui il veut, et quand il veut, dès lors que le territoire relève de la responsabilité onusienne.

    5) – L’attitude de Christopher Ross:

    – L’Attitude de Ross depuis le printemps dernier, son rôle dans l’élaboration du rapport, sa menace de recourir à l’article VII de la Charte et sa tergiversation à répondre au questionnaire du Maroc s’inscrivent dans cette nouvelle posture du Secrétariat à l’égard de notre pays. Son rôle dans la mobilisation des différents Département onusiens et du Département d’Etat américain contre le Maroc procède de son objectif constant de faire plier le Maroc.

    II. Que peut ou doit faire le Maroc;

    – Face à cette tournure périlleuse dans la gestion du dossier du Sahara par le
    Secrétariat Général, le Maroc n’a d’autres alternatives que la fermeté, afin de déjouer ses manœuvres contre la marocanité du Sahara et afficher sa ferme opposition à tout changement des principes et paramètres présidant tant à la présence de la Minurso au Sahara qu’à la facilitation de la négociation politique.

    – Parallèlement, le Maroc devrait maintenir le fil de dialogue avec le Secrétariat, afin que ce dernier soit constamment mis devant ses responsabilités et ce, en dévoilant son parti pris, et dénonçant son impartialité, tout en réaffirmant haut et fort l’attachement au processus de négociation politique.

    – Cependant, la fermeté n’est pas une stratégie. Le Maroc doit disposer d’un plan de sortie de crise et d’une vision pour l’avenir de ses relations avec l’ONU et ce, afin de déjouer intelligemment les manoeuvres qui se trament contre lui sans jamais couper les ponts avec le Secrétariat.

    – En effet, notre pays ne peut pas tenir longtemps sur les deux fronts de Ross et de Bolduc. Les pressions seront crescendo. Celles de Washington et de Londres viennent s’ajouter à celles du Secrétariat. C’est pourquoi il serait dans notre intérêt de prendre l’initiative, particulièrement en ce qui concerne Bolduc.

    – A cet effet, je voudrais vous proposer que je reçoive Bolduc, début septembre, en vue de la mettre devant ses responsabilités en ce qui concerne les tentatives en cours et obtenir la confirmation de sa part que ses responsabilités se limiteraient à la mise en oeuvre du seul triptyque du mandat fondamental de la Minurso. A défaut de ces garanties, il lui sera signifié que le Maroc ne peut pas coopérer avec elle, et par conséquent, elle ne pourra pas s’y rendre.

    – L’objectif de cette tactique est d’utiliser notre ouverture sur Bolduc comme soupape de sécurité face aux pressions de l’ONU et des capitales précitées et ce, afin de ne pas trop antagoniser M. Ban Ki-Moon, qui voit dans notre attitude un défi à ses attributions statutaires. D’autant que les trois lettres reçues de Malcorra, Ladsous et son adjoint démontrent que le message de fermeté du Maroc sur cette question a été bien reçu.

    – L’accalmie autour de la Minurso permettra au Maroc de se concentrer au front diplomatique de Ross. Il sera ainsi en meilleure posture pour mieux résister aux pressions des capitales précitées, et canaliser ses efforts pour isoler Ross, l’affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements au sujet de son agenda caché au Sahara.

    – Cette stratégie d’ouverture sur Bolduc pourrait être testée lors de mes entretiens, à leurs demandes, avec Susana Malcorra, le 2 septembre prochain, et Jeffrey Feltman, le lendemain. Leurs demandes de me rencontrer trahissent un début de panic au sein du Secrétariat. J’ai sciemment retardé leurs rendez-vous afin de laisser passer le 1er septembre, date symbolique de la prise de fonction de Bolduc.

    – Lors du diner d’adieu que j’ai donné hier soir pour Mme Navi Pillay, et auquel ont assisté M. Eliasson et Mme Malcorra, cette dernière m’a fait part de ses inquiétudes au sujet de l’affaire Bolduc « qui est en train de devenir une boule de neige pour l’ensemble du dossier du Sahara ». Elle m’a confié ne pas être au courant d’instructions du Secrétariat pour changer les règles du jeu au Sahara, et que M. Ladsous pourrait se rendre à Rabat début septembre pour discuter avec les responsables marocains de la nomination de Bolduc.

    – A cet égard, il serait souhaitable de réserver toute concession possible du Maroc à Mme Malcorra qui est fiable, crédible, femme d’engagement et d’influence au Secrétariat.

    Elle pourrait être la garante de tout accord avec Bolduc qu’elle connaît bien. Plutôt qu’à Hervé Ladsous qui est un menteur et affiche ouvertement sa réticence à coopérer avec le Maroc.

    * 4 sept 2014 : -Hilale : Entretien avec M. Christopher Ross .

    * Ross estime que les situations dans les camps de Tindouf et dans la région sahélo-saharienne sont très dangeureuses et risquent de converger, avec des conséquences graves.

    * II souhaite une reprise rapide, sinon préliminaire du processus de négociations.
    * Son ambition est de visiter soit le Maroc uniquement, soit toute la région, avant le début du débat général de la 69éme session de l’Assemblée Générale, ou juste après sa clôture, au mois d’Octobre.

    * II a décliné ses objectifs pour ses prochaines visites comme suit:

    • Oeuvrer à rassurer le Maroc pour ce qui est du contenu du questionnaire.

    • Solliciter de chacune des parties, à formuler des messages à le ou les autres parties, sur leurs souhaits.

    • II est disposé à retenir toute proposition du Maroc, d’inclure des points à débattre lors de cette visite.

    Je lui ai immédiatement répondu que la question de la reprise du processus est, désormais, entre les mains du Secrétaire Général qui a proposé trois options au Maroc pour régler les problèmes qui ont provoqué le blocage actuel. Par conséquent, toute décision sur sa prochaine visite est tributaire des résultats des discussions proposées par le Secrétaire Général.

    2) II: Briefing d’Octobre:

    * II a fait part de son voeu d’éviter, lors de ce briefïng, d’expliquer ce qu’il a pu, ou non pu, faire depuis Avril dernier. Ajoutant qu’il ne souhaite pas dévoiler qu’il n’a pas pu se rendre dans la région à cause de l’absence de réponse d’une partie.

    – Je lui ai répondu que:

    • Sa réponse n’est pas juste car il doit expliquer pourquoi cette partie n’a pas répondu à sa demande de visite. Il doit ajouter que cette visite n’a pas eu lieu du fait des dérapages du dernier rapport et de l’absence de réponse du facilitateur au questionnaire du Maroc.

    • Son briefing devrait être bref, factuel et juste.

    • II doit préciser que, animé de bonne volonté, le Maroc a dépêché une délégation de Haut niveau à New York pour préparer minutieusement avec M. Ross, son déplacement à Rabat.

    * II a réagi à ma mise au point en précisant qu’il adhère à ma requête de brièveté du briefing et qu’il va dire qu’il a eu des réunions (pensant déjà que son déplacement dans la région est garanti) et qu’il est top tôt pour tirer des conclusions.

    * II pense que « le polisario » veut qu’il y ait une annonce bouleversante lors de ce briefing. Mais ce n’est pas son intention.

    Blocage du processus:

    * M. Ross a déclaré que l’absence de résultats des négociations, huit ans après sa prise de fonctions, provoque chez lui une souffrance intellectuelle. Et que le blocage actuel le gène énormément en tant que facilitateur.

    * Je lui ai répondu que le Maroc n’assume aucune responsabilité dans ce blocage. Bien au contraire, c’est lui et le Secrétariat qui l’ont provoqué avec ce rapport désastreux.

    3) II s’est trahi en reconnaissant que les responsables du Secrétariat ont pensé qu’il était temps de faire pression sur le Maroc pour faire avancer le processus.

    * Ma réponse était frontale: tous les hauts responsables du Secrétariat ont admis qu’ils n’avaient pas lu le rapport avant sa publication et ceux qui veulent faire pression sur le Maroc étaient lui, son entourage et des petits fonctionnaires du DPA et du DPKO. Par conséquent, il est la première victime de ce rapport, car il s’est tiré une balle dans le pied. Ce qu’il a concédé.

    IV: Questionnaire:

    * II m’a confié qu’il souhaite, désormais, travailler dans la transparence et l’absence de surprises, et éviter le précédent d’Avril dernier.

    * II ne pourrait pas répondre au questionnaire en raison de la nature délicate et sensible des questions, qui touchent au rôle de l’ONU, à son mandat de facilitateur et au résultat final de la négociation.

    * Le questionnaire a fait l’objet de plusieurs réunions des hauts responsables du Secrétariat, car c’est la première fois qu’un pays adresse un tel document à un représentant du Secrétaire Général.

    * II a essayé de donner des réponses en vrac au contenu du questionnaire, et ce comme suit:

    A. Le mandat de facilitateur: II a convenu qu’il est facilitateur et non médiateur, et ce après avoir entendu mon interprétation des deux rôles.

    B. Chapitre VI ou VII: il a souligné que son mandat est sous le Chapitre VI de la Charte.

    Comme par le passé, il a nié avoir la moindre intention de demander le passage au Chapitre VII

    C. Le changement des paramètres de la négociation: cela ne relève pas de ses attributions, mais de celles du Conseil de Sécurité, avec bien sûr, concède-t-il, l’accord préalable du Maroc.

    D. « Statut de territoire non-autonome »: il a exprimé le fond de sa pensée, en déclarant qu’il a toujours eu un problème avec la référence à la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Ajoutant qu’il est un représentant onusien.

    Je lui ai répondu que le Maroc ne lui a jamais demandé de clamer que le Sahara est marocain. Le mandat qui lui est octroyé par le Conseil de Sécurité n’a aucune relation avec un quelconque statut de « territoire non autonome ». Rappelant qu’aucun rapport du Secrétaire Général, depuis 23 ans, n’a fait une telle mention.

    * II est revenu à la charge en précisant que l’Assemblée Générale considère le Sahara en tant que « territoire non-autonome ».

    * J’ai tenu à lui rappeler que son mandat émane du Conseil de Sécurité et non de l’Assemblée Générale.

    E. Implication de l’Algérie: Pour M. Ross, l’Algérie n’est pas un partenaire de la négociation.

    Le Maroc se trompe. Comme d’habitude, il conseille au Maroc d’être plus discret s’il souhaite une implication de l’Algérie.

    * Je lui ai répondu que pour le Maroc, l’Algérie reste le responsable premier du différend sur le Sahara et que personne n’a le droit de lui donner un récépissé de dédouanement, et encore moins lui.

    F. Rôle de l’Union Africaine: II a indiqué que le dossier relève du Conseil de Sécurité. Il a été précisé à l’Union Africaine qu’elle ne peut pas y interférer, mais qu’elle sera tenue informée.

    G. La transparence du processus de négociations: il prétend n’avoir jamais tenu de double langage aux parties et qu’il leur a toujours rappelé deux principes cardinaux: un accord mutuellement acceptable et « l’autodétermination du peuple sahraoui », sans en préciser le modus operandi.

    * Je lui ai répondu que le Maroc détient les preuves que le langage qu’il tient à Rabat est totalement opposé à celui qu’il tient à Alger ou à Tindouf. Il n’a pas réagi à cette affirmation.

    H. Rapport d’Avril 2015: II a fait part de sa disposition à préparer, ensemble, le rapport d’Avril prochain, si, toutefois, le Secrétariat le permettra. Il s’est demandé si le contenu du rapport ne pouvait pas être limité aux activités de la MINURSO, car cela correspondra au renouvellement de son mandat. II se limitera à faire un briefing oral sur le volet politique.

    Conclusions:

    * L’entretien s’est déroulé dans une ambiance tendue. L’argumentaire de part et d’autre était frontal et les réponses, sans concessions.

    * M. Ross veut désespérément se rendre dans la région. Comme par le passé, il cherche ses objectifs chez les parties. Il n’a aucune feuille de route pour la reprise des négociations, sinon celle de se déplacer dans la région.

    * II reste attaché mordicus à ses convictions (souveraineté du Maroc/territoire non-autonome et rôle de l’Algérie).

    * II s’est trahi à plusieurs reprises dans nos échanges en ce qui concerne la paternité du rapport, son orientation anti-marocaine, et l’allusion, pour la première fois, à certaines questions hautement sensibles.

    * II a été très fragilisé par le rapport. Il a confié que le Secrétariat cherche toujours à déterminer les responsabilités dans ce dérapage. Cette fragilité s’est accentuée par la prise en main du dossier par le Secrétaire Général et ses trois options de sortie de crise.

    * II a essayé, maladroitement, de m’amadouer en déclarant que son option préférée est celle de l’entretien du Secrétaire Général avec moi-même. Avant de se trahir et déclarer que l’option du voyage de M. Feltman au Maroc serait plus appropriée. Ce qui dénote sa crainte d’une rencontre entre Sa Majesté Le Roi et M. Ban Ki-Moon.

    * 8 sept 2014 : Rencontre avec Mmes Susana Malcorra et Kim Bolduc

    Mmes Susana Malcorra, Chef de Cabinet du Secrétaire Général et Kim Bolduc, Représentant Spécial du Secrétaire Général pour le Sahara, et ce dans le bureau de la première. Cette rencontre avait un double objectif: mettre Mme Bolduc devant ses responsabilités en lui exposant clairement, devant témoin, les paramètres de la mise en oeuvre de son mandat et, sceller une compréhension identique de sa mission.

    Ci-après le compte rendu détaillé de nos échanges durant cette réunion:

    1. Introduction par Mme Malcorra :

    * Mme Bolduc est une bonne amie, que je connais depuis longtemps. Elle a passé une longue période dans le système onusien et a fait des postes difficiles, comme ceux de l’Iraq et d’Haïti.

    * Elle a informé Mme Bolduc des préoccupations du Maroc.

    * L’Ambassadeur Hilale dit les choses telles qu’elles sont. Il est un « straight shooter ». Il est, également, « un bon partenaire ».

    * II convient de développer des canaux de communication et de maintenir le dialogue ouvert.

    2. Mon cadrage de la mission de Mme Bolduc:

    * Si nous sommes, aujourd’hui, dans ce bureau, c’est grâce à Mme Malcorra. Sinon, les choses auraient été encore plus compliquées et plus difficiles.

    * Je suis reconnaissant à Mme Malcorra pour sa confiance et son amitié. Elle est, également, un partenaire avec lequel nous pouvons tout régler.

    * L’objectif du Maroc est que Mme Bolduc commence son mandat sans malentendus, ni surprises.

    Tout défi et/ou problème auxquels la MINURSO pourrait se heurter doivent être résolus par le dialogue et dans une totale transparence.

    * Le souci du Maroc est de faciliter la mission de Mme Bolduc et d’assurer sa réussite.

    * Le Maroc est prêt à travailler, la main dans la main, avec Mme Bolduc et développer un partenariat fructueux avec elle pour la mise en oeuvre du mandat de la MINURSO, qui se limite strictement à la surveillance du cessez-le-feu, au déminage et à l’assistance logistique aux mesures de confiance.

    * La réussite du mandat de Mme Bolduc dépend de sa focalisation exclusive sur cette triptyque, et ce conformément aux engagements du Secrétaire Général auprès de Sa Majesté Le Roi, lors de leurs deux derniers entretiens téléphoniques.

    * La MINURSO n’a ni vocation, ni mandat pour s’occuper des questions des droits de l’Homme, que le Maroc traite avec le HCDH à Genève, dans le cadre d’un partenariat confiant et engagé. Les Procédures Spéciales visitent régulièrement le Maroc, y compris le Sahara et travaillent en toute indépendance et liberté.
    Plusieurs visites de détenteurs de mandats, dont le Rapporteur Spécial sur les défenseurs des droits de l’Homme, sont programmées pour le début de 2015.
    * Le Maroc a pris l’engagement, avec le Secrétaire Général, de s’ouvrir sur les Procédures Spéciales.

    Il met en oeuvre une feuille de route établie avec le HCDH et assure le suivi des visites des Procédures Spéciales.

    * Mme Bolduc ne doit pas compliquer sa mission en essayant de s’ingérer dans les questions des droits de l’Homme qui ne relèvent pas de son mandat. Sinon, elle risque de se heurter à des problèmes et des difficultés qui vont compromettre sa mission. Elle n’aura aucune excuse de surprise en cas de ferme réaction des autorités marocaines.

    * Le Maroc n’acceptera jamais que les questions des droits de l’Homme soient instrumentalisées ni par la M/NURSO, ni par l’Algérie ou le « polisario », et encore moins par la minorité de séparatistes qui profite du climat de liberté et de démocratie pour le critiquer et se déplacer à Genève, voire même à Alger et Tindouf.

    * La MINURSO ne doit ni constituer un support aux allégations du « polisario », ni devenir un lieu de rencontres des séparatistes.

    * Des instructions auraient été données de New York pour que les réunions des Procédures Spéciales se tiennent désormais au siège de la MINURSO. Le Maroc s’oppose à une telle décision et regrette que le Secrétariat cherche à accorder une reconnaissance aux séparatistes et à compliquer les visites des Procédures Spéciales qui se sont déroulées, jusqu’à présent, dans les meilleures conditions. Les droits de l’Homme sont du ressort de Genève. New York n’a pas à y interférer.

    * Nous avons appris que quatre agents locaux (2 à Laayoune et 2 à Tindouf) auraient été recrutés par la MINURSO pour s’occuper des droits de l’Homme. Il s’agira d’un acte politique qui posera beaucoup de problèmes. Je souhaite que Mme Bolduc me confirme la véracité de cette information lors de notre prochaine rencontre.
    * Le Maroc est prêt à régler toutes les difficultés potentielles à travers le dialogue, la coopération et l’absence de surprises. A titre d’exemple, la question des plaques était presque réglée si ce n’était le contenu problématique du dernier rapport.
    * Mme Bolduc doit s’engager à respecter le mandat de la MINURSO. C’est à cette condition qu’elle bénéficiera de l’appui et de la coopération des autorités marocaines.

    3. Engagement de Mme Bolduc:

    * Durant sa longue carrière à l’ONU, elle a travaillé pour le bien des gens et pour la justice.

    * La MINURSO est une Mission difficile, dont elle comprend la complexité. Elle fera l’effort de mieux la connaître une fois sur le terrain.

    * Elle souhaite travailler en tant que partenaire. Si un dialogue est établi, il n’y aura pas de problèmes.

    * Elle s’engage à respecter le mandat de la MINURSO tel qu’il émane des résolutions du Conseil de Sécurité et des instructions du Secrétaire Général et de Mme Malcorra.

    * « J’ai trop d’années dans la maison (Nations Unies) pour comprendre ce qui est utile et désirable, de ce qui n’est pas bénéfique à la MINURSO ».

    * Elle a dirigé plusieurs processus de réconciliation nationale, ayant permis aux différentes parties de se réunir autour d’une table de négociations.

    * Elle aura besoin d’une période d’apprentissage à la MINURSO. Tout ce que le Maroc lui dira aura un impact particulier sur elle.

    4. Insistance sur le respect du mandat et mise en garde contre son dépassement;
    * J’ai remercié Mme Bolduc pour ses assurances et pour son engagement à respecter le mandat de la MINURSO. Les autorités marocaines s’attendent à ce que Mme Bolduc se limite strictement à son mandat.

    Je prends note avec satisfaction, devant Mme Malcorra, que c’est bel est bien l’intention de Mme Bolduc.

    Cela sera de nature à rassurer les autorités marocaines.

    * Le Maroc dialoguera et coopérera avec Mme Bolduc dans le cadre de son mandat.

    * Les droits de l’Homme ne relèvent guère de la MINURSO. C’est une ligne rouge pour le Maroc. Le premier défi de Mme Bolduc sera de s’assurer de l’absence de recrutement d’agents locaux pour s’occuper des droits de l’Homme.

    * Le Maroc respecte l’initiative Rights Up Front du Secrétaire Général, qui n’est pas une règle de droit international. Toutefois, elle ne doit pas être un prétexte pour tenter d’inclure, de facto, les droits de l’Homme dans le mandat de la MINURSO.

    * Le Maroc ne souhaite pas que la mission de Mme Bolduc soit compromise par une instrumentalisation des droits de l’Homme (interférence, déclarations, demande de réunions au siège de la MINURSO…), par l’Algérie et le « polisario ».

    * S’agissant de rassembler les parties autour d’une table, cela relève du processus politique à New York, mené par l’Envoyé Personnel et non de la MINURSO. Toute tentative de changement du mandat de la MINURSO aura un impact aussi bien sur la mission de M. Ross que sur celle de Mme Bolduc.

    * Le Maroc a une opinion publique alerte, des partis politiques vigilants et un Gouvernement comptable devant le parlement. Ce dernier l’interpelle à chaque fois qu’il y a débordement dans ce dossier.

    Les conséquences seront désastreuses pour le processus politique et pour la MINURSO.

    * Les autorités marocaines à Rabat, Laayoune et moi-même à New York seront ouverts à la discussion et au dialogue avec Mme Bolduc pour assurer la réussite de sa mission.

    5. Conclusions de Mme Malcorra :

    * Mme Bolduc doit aller sur le terrain pour mieux comprendre la situation.

    * II peut y avoir des difficultés à l’avenir, car on ne peut pas être toujours d’accord, mais le principe de non surprise est fondamental pour les traiter.

    * Quand Mme Bolduc a une compréhension divergente de celle du Maroc, il est important qu’elle en discute avec les autorités marocaines pour parvenir à une entendement mutuel.

    * Les difficultés doivent être traitées sur la base d’une confiance mutuelle et dans le cadre du niveau de travail approprié, avant qu’elles ne se transforment en problèmes.

    * C’est comme cela que Mme Bolduc fonctionne: elle mettra toutes les questions sur la table et les discutera de manière très ouverte.

    6. Confirmation de l’entendement au terme de la rencontre:

    * J’ai réitéré la volonté du Maroc de coopérer avec Mme Bolduc, si, et seulement si, elle respecte son mandat.

    * J’ai réaffirmé l’engagement du Maroc, auprès du HCDH, en matière des droits de l’Homme et son opposition à toute ingérence de la MINURSO dans ces questions.
    * J’ai rappelé les défis sécuritaires liés à la montée, dans la région sahélo-saharienne, du terrorisme, de l’extrémisme et du fanatisme, ainsi que des trafics de tous genres. Ce qui demande une vigilance et une mobilisation constantes. Mme Malcorra en a pleinement convenu.

    7. Conclusions:

    * Cette rencontre trilatérale m’a permis de mettre Mme Bolduc devant ses responsabilités, sans la moindre ambiguïté, et en présence de Mme Malcorra.

    * Les deux responsables ne pourront pas, par la suite, prétendre qu’elles n’étaient pas au fait de la position du Maroc sur la nécessité du strict respect, par la MINURSO, de son mandat et des conséquences qui découleront de tout dépassement.

    * J’ai, à chaque fois, tenu à mettre en garde Mme Bolduc contre toute ingérence dans les questions des droits de l’Homme, au risque de mettre en danger sa propre mission.

    * J’ai invité Mme Bolduc à déjeuner, à la résidence, le Mercredi 10 Septembre. Je compte lui rappeler les lignes rouges du Maroc et sa détermination à prendre toutes les mesures pour les protéger.

    Informations de dernière minute de la part du DPKO:

    * Cette Mission vient d’être contactée par Mme Jody Hilton, assistante de M. Hervé Ladsous au DPKO, pour apporter les clarifications suivantes au sujet de questions que j’ai posées à Mme Malcorra:

    a. Il n’y a aucun changement dans les plans habituels de vols de la MINURSO (en réponse à ma question au sujet du voyage du personnel de la MINURSO au Sahara à travers des aéroports du nord du Maroc).

    b. Elle confirme que la MINURSO n’a embauché aucun agent local pour superviser les droits de l’Homme, car elle ne peut recruter que pour des postes inclus dans son budget (en réponse à ma question si la MINURSO a recruté des agents locaux pour s’occuper des droits de l’Homme).

    * Je vous saurai gré de bien vouloir s’assurer à Laayoune, de la véracité des réponses données au sujet des deux préoccupations du Maroc.

    * 16 sept 2014 Note Analytique

    « La nouvelle stratégie de l’Envoyé Personnel : Quel positionnement pour le Maroc »

    L’Ambassadeur Christopher Ross est Envoyé Personnel du Secrétaire Général pour le Sahara depuis 2009. Comparativement à ses prédécesseurs et à l’exception notable de James Baker, il a fait preuve d’une certaine longévité dans ses fonctions actuelles.

    C’est un homme ambivalent, ambigu qui dispose d’une réelle capacité à dire à chacun de ses interlocuteurs exactement ce qu’il a envie d’entendre. On ne peut pas dire dans l’absolu qu’il soit animé d’un sentiment anti-marocain. Par contre, il est indéniablement sceptique sur la volonté marocaine d’approfondir les réformes en matière de démocratie et d’Etat de droit.

    Il fait partie d’une frange au sein du Département d’Etat qui a toujours nourri une certaine méfiance vis-à-vis du Maroc.

    Depuis son entrée en fonction en qualité d’Envoyé Personnel, M. Ross ne s’est pas comporté en négociateur. Il n’a jamais jusqu’à présent soumis sa propre proposition de règlement du différend. Il se comporte davantage en médiateur.

    C’est en cela que son approche est contradictoire et parfois confuse. Il donne le sentiment d’avoir une conception modeste de son rôle et dit vouloir uniquement créer les conditions favorables au lancement d’une réelle dynamique de négociations. En même temps, il agit sur deux tableaux simultanément :

    – Il intervient directement dans la négociation des résolutions du Conseil de Sécurité en proposant des amendements à travers les délégations américaine et britannique.

    Ce type d’intervention qui constitue une approche dangereuse et totalement inédite lui avait été signalée dans le passé. Un médiateur doit rester neutre et objectif dans la négociation des résolutions et ne pas chercher à interférer.

    – Sur la question des droits de l’Homme, sa position n’a pas varié d’un iota. Il a toujours indiqué officiellement que cette question ne relève pas de son mandat mais il n’a cessé de faire pression sur le Haut Commissariat pour qu’il s’implique davantage sur ce dossier.

    Ces ambiguïtés dans les attitudes et la stratégie de M. Ross ont parfois conduit à des malentendus qui ont altéré la confiance dans sa relation avec le Maroc.
    Sur le plan stratégique, la véritable question est la suivante : que veut M. Ross et quelle est la nature de la solution qu’il pourrait être amené à proposer ?

    L’Envoyé Personnel est toujours resté floue sur la nature de la solution. Il dit que le Maroc n’aurait pas dû proposer l’Initiative d’Autonomie et qu’il aurait été préférable que cette proposition émane du médiateur afin de lui conférer une plus grande légitimité dans la négociation. Il semble oublier que J. Baker avait en 2001 proposé un Accord Cadre (Plan d’Autonomie) et qu’il a été rejeté par l’Algérie et le Polisario. En 2006, le Maroc a été fortement encouragé par ses alliés, en particulier les Etats-Unis à présenter une proposition de compromis.

    L’Envoyé Personnel indique à présent pour la première fois que le moment est venu de réfléchir en terme stratégique et de poser les termes de la solution mutuellement acceptable.

    En d’autres termes, les propositions mises sur la table des négociations par les Parties jusqu’à présent n’ont pas permis d’avancer et donc qu’il faut réfléchir à autre chose. L’Envoyé Personnel arrive progressivement au constat, qu’après cinq ans de médiation, il doit rassembler de part et d’autre les ingrédients nécessaires pour qu’il puisse présenter sa propre Initiative. Dans son esprit, il pourrait s’agir de donner un peu plus que l’autonomie et un peu moins que l’indépendance.
    Pour des raisons tactiques, il ne présentera rien de formel avant les élections en Algérie en avril prochain et va user de la diplomatie de la navette pour donner le sentiment que le Plan qu’il proposera sera l’émanation de ses discussions avec les Parties.

    En réalité, M. Ross y réfléchit depuis au moins deux ans et a recruté deux experts sur les questions de médiation pour l’aider.

    Fondamentalement, l’élément manquant qui guide l’action de M. Ross consiste à savoir quelle est la stratégie de Washington dans la région ?

    Avant de servir l’ONU sur un plan formel, M. Ross incarne la vision américaine sur ce dossier. Depuis sa nomination, Washington a décentralisé la gestion de ce dossier. En fait la position américaine est fortement influencée par M. Ross lui-même. C’est cette double casquette, l’une officielle et l’autre officieuse qui rend la situation difficile.

    L’unique option qui n’a pas encore été testée sur les Parties jusqu’à présent est la formule confédérale. M. Ross, l’a-t-il à l’esprit ? Elle pose un problème fondamental : dans un système confédéral, le droit à la sécession est garanti par la Constitution.

    A ce stade et au regard de cette donne le positionnement du Maroc pourrait être le suivant :

    – Jouer le jeu avec M. Ross et être à ce stade en mode écoute. Il présentera un questionnaire auquel nous pourrions réagir plus tard. En même temps, nous pourrions le questionner au maximum pour avoir une idée plus précise sur son objectif ultime, la nature de la solution et ses contours.

    – Sur un plan tactique, l’interaction avec M. Ross est utile car elle permet de meubler le Rapport du Secrétaire Général et d’éviter que l’attention en avril se porte de façon démesurée sur les droits de l’Homme.

    – Responsabiliser l’Algérie qui est passive dans le processus de négociations et active dans tous les forums internationaux pour défendre le Polisario.

    – La nouvelle donne stratégique régionale en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme (Sahel) implique une plus grande coopération régionale.

    – Fermeté sur les aspects droits de l’Homme. Le Maroc avance à son rythme et nous n’accepterons aucune forme de « coaching » international. La réaction en avril dernier n’est pas un phénomène passager. Nous réagirons avec la même fermeté pour défendre nos intérêts.

    – Ouvert sur le processus. Le Maroc est un pays responsable. Nous sommes engagés de façon sincère dans le processus de négociation mais nous voulons savoir dans quoi nous nous engageons et quels sont les objectifs recherchés.

    – Le Maroc a une vision centrée sur une régionalisation (Rapport de l’ECOSOC) respectueuse de plusieurs paramètres : bonne gouvernance, implication directe des populations et nouvelle approche dans la gestion sécuritaire.

    – Le Maroc n’est pas dans une position d’attente face au statu quo imposé par l’Algérie. Nous avançons sur tous les chantiers nationaux et régionaux.

    * 29 sept 2014 Appel téléphonique de M. Ladsous concernant la prise de fonctions de Mme Bolduc.

    J’ai l’honneur de vous informer que j’ai été contacté ce soir, par téléphone, par M. Hervé Ladsous, Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Maintien de la Paix qui m’a fait part de son souhait que Mme Kim Bolduc, puisse rejoindre son poste à Laayoune, la semaine prochaine.

    Je lui ai répondu qu’elle ne pourra pas s’y rendre sans l’accord préalable des autorités marocaines. Ajoutant que la délégation marocaine a échangé, entre autres, sur cette question, avec M. Ross, en marge de la présente session de l’Assemblée Générale, en lui signifiant que le cas de Mme Bolduc fait partie des questions devant impérativement être réglées entre le Maroc et le Secrétariat. Il m’a répondu, froidement, qu’il prend note de ma réaction.

    * 30 sept 2014 : 30 sept 2014 : Khan L’importance de préserver le programme des CBM contre l’impact des blocages du processus politique

    * 2 octobre 2014 : Note relative aux Envoyés Personnels pour le Sahara Marocain
    Depuis le milieu des années 1980, l’ONU a adopté deux approches différentes concernant le conflit au Sahara marocain, suivant l’orientation décidée par le Conseil de sécurité. La première approche, qui a duré jusqu’en 2004, était basée sur plusieurs plans de règlement du conflit qui ont été soumis aux parties prenantes. Aucun de ces plans n’a fonctionné. Ils appellent tous à un référendum mais les parties prenantes ne se sont jamais mises d’accord sur les personnes ayant le droit de prendre part au vote.

    L’actuelle approche se base sur des négociations directes entre les parties prenantes. Chaque année, le Conseil de sécurité émet des résolutions appelant les parties prenantes à obtenir « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » pour l’autodétermination du peuple du Sahara marocain. A cet effet, et pour aider donc les parties prenantes à réaliser des progrès, le Secrétaire Général nomme un Envoyé Personnel qui sert de médiateur et de facilitateur.

    C’est ainsi qu’en mars 1997, Kofi Annan nomme James Baker, comme Envoyé Personnel pour le Sahara Marocain.

    James Baker, né à Houston (Texas), est un avocat, diplomate et homme politique américain, membre du Parti Républicain, ancien Secrétaire au Trésor de Ronald Reagan entre 1985 et 1988 et ancien Secrétaire d’Etat de George H.W.Bush de 1989 à 1993.

    James Backer, au côté de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Marocain (MINURSO), tentait d’aider les différentes parties à trouver une solution politique au conflit du Sahara Marocain.

    En 2000, James Baker propose un premier plan (« Baker I ») qui offre une large autonomie locale dans le cadre de l’État marocain, dont les compétences seraient limitées à la défense et les affaires étrangères. Ce plan est accepté par le Maroc, mais rejeté par le Polisario et l’Algérie.

    James Baker propose un nouveau plan en 2003 (« Baker II »), qui prévoit l’établissement d’une Autorité du Sahara marocain pour cinq ans, puis la tenue du référendum auquel les Marocains non originaires du Sahara Marocain participeraient et auquel la nouvelle option d’une « autonomie permanente » figurerait.

    Le plan est approuvé unanimement par le Conseil de sécurité sous la condition de son acceptation par toutes les parties. Il est refusé par le Maroc car il compromet son intégrité territoriale.

    James Baker démissionne en juin 2004 au terme de sept années d’efforts infructueux suite l’échec face aux tergiversations algériennes qui en fait ne défendaient ni des valeurs ni des droits mais tout simplement des intérêts hégémoniques.

    Dés Septembre 2004, Álvaro de Soto ; Envoyé Spécial de l’ONU au Sahara  a été chargé des dossiers de James Baker en attendant la nomination du prochain Envoyé personnel.

    Álvaro de Soto, de nationalité péruvienne, a été Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient de mai 2005 à juin 2007. Il a succédé à Terje Roed-Larsen. Auparavant, Álvaro de Soto a été Représentant spécial de l’ONU pour le Sahara Marocain et chef de la MINURSO du 8 août 2003 au 31 août 2005, succédant à William Lacy Swing.

    Álvaro de Soto devait poursuivre le travail de médiation politique avec les parties et les Etats voisins, afin de parvenir à « une solution politique, juste, définitive et mutuellement acceptable ». L’Envoyé Personnel a entamé une tournée dans la région en commençant par le Maroc. C’est ainsi que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, a reçu Álvaro de Soto, à qui il a réitéré l’entière disposition du Maroc à coopérer pleinement avec l’ONU et l’a assuré du soutien du Royaume pour le succès de sa nouvelle mission.

    Cependant, cette nomination temporaire d’ Álvaro de Soto a généré une radicalisation de la position algérienne qui s’est illustrée, particulièrement, par le refus de coopérer avec lui et par la demande insistante de son remplacement.

    En juillet 2005, Peter Van Walsum a été nommé Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Marocain du 29 juillet 2005 au 10 janvier 2009.

    Peter Van Wulsun, de nationalité néerlandaise, a assumé les fonctions de Représentant permanent de son pays auprès de l’ONU et du Conseil de sécurité de 1999 à 2000. Au cours de cette période, il a également présidé le Comité sur les sanctions à l’encontre de l’Irak. Au long de sa carrière diplomatique, Peter Van Walsum a été en poste aux Missions permanentes des Pays-Bas auprès de l’OTAN et de la Commission européenne ainsi qu’en Roumanie, en Inde et au Royaume-Uni.

    Peter Van Walsun a privilégié l’accord entre les deux parties ; le dossier du Sahara Marocain ayant pris ainsi une nouvelle dynamique caractérisée par la présentation aux Nations Unies du Projet marocain d’autonomie pour le Sahara ainsi que la tenue des sessions de pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario à Manhasset, dans l’Etat de New York, en présence des Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie.
    Le premier Round de négociations datant du 19 et du 20 juin 2007, le deuxième Round datant du 10 et du 11 août 2007, le troisième Round datant du 8 et 9 janvier 2008 et le quatrième Round datant du 18 et 19 Mars 2008.

    En Septembre 2007, Peter Van Walsum démissionne après avoir été récusé par l’Algérie et le Polisario et ce, en raison de sa déclaration où il affirme que « l’Indépendance du Sahara est une option irréaliste.»

    En janvier 2009, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon, a nommé Christopher Ross comme Envoyé personnel au Sahara Marocain.

    Christopher Ross est nommé Ambassadeur des États-Unis en Syrie en 1998, il dirige le « Bureau of Counterterrorism » du département d’État.

    Il prend sa retraite en 1999, puis travaille en tant que Conseiller diplomatique des États-Unis dans le monde arabo-musulman. En janvier 2009, il est nommé Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations unies pour le Sahara Marocain.

    Selon Christopher Ross « Le Conseil de sécurité a encouragé les protagonistes à négocier mais s’est abstenu de vouloir imposer une solution. Les parties prenantes sont chacune convaincue du bien fondé de leur position autant d’un point de vue historique que juridique et chacun bénéficie d’un soutien important aux niveaux national et international. Ils maintiennent donc leurs positions sans chercher à engager un processus réel de négociations. » 

    Depuis sa nomination, maintes réunions informelles ont été organisées sous l’égide de Christopher Ross, notamment en Autriche et à New York. De même depuis sa nomination, le mandat de la MINURSO a été prolongé d’un an, et ce, chaque année. Ce prolongement a fait l’objet de plusieurs critiques notamment de la part du Médiateur pour la Démocratie et les Droits de l’Homme à Laâyoune qui a estimé que « la création d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme au Sahara au sein de la MINURSO constitue un précédent grave visant à politiser un dossier à caractère purement juridique ».

    Le 17 mai 2012, le Maroc a décidé de retirer temporairement sa confiance à l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross, car il a agi dans un dossier délicat sans avoir mener préalablement de « vastes consultations avec les acteurs politiques au niveau interne et avec les alliés du Maroc à l’extérieur ». Le diplomate américain est accusé, et à juste titre, de s’aligner sur les positions du Front Polisario, soutenu par Alger qui souhaite un référendum sur l’avenir du Sahara Marocain. Ce retrait de confiance avait duré quelques mois et traduisait un premier avertissement. Ce retrait de confiance a alimenté plusieurs rumeurs dans les médias algériens, espagnols et marocains et ce, dés le début de l’année 2014. Ces rumeurs faisaient état d’une probable démission de Christopher Ross mais le porte-parole de l’ONU a fait apparaître un démenti qui qualifie ces rumeurs «de pures inventions sans aucun fondement ».

    Cependant, vu l’impasse actuelle (bientôt 6 ans), le Royaume du Maroc est totalement en droit de récuser définitivement Christopher Ross, âgé de 71 ans, Ancien Ambassadeur des Etats-Unis en Algérie en 1988, dont les actions continuent d’être partiales et déséquilibrées par rapport à l’approche malgré un premier avertissement. Tous ces éléments font montre de son incapacité à gérer de façon neutre ce conflit de trois décennies. L’Algérie avait procédé à une telle action à l’encontre de Peter Van Walsum, qui comme sus mentionné, était au contraire en faveur d’une réelle dynamique.

    Il sied de rappeler aussi dans un premier temps les maintes dérives relevées dans le rapport du 10 avril 2014 du Secrétaire Général de l’ONU sur le Sahara qui a considéré non seulement le conflit comme étant une question de décolonisation, ce qui est alarmant et inacceptable d’un point de vue juridique, mais en plus il met en exergue la question des droits de l’Homme et, pour la première fois, l’inégale répartition des ressources naturelles du Sahara Marocain.

    Dans un second temps, il est important de souligner l’usure du processus de négociations qui demeure sans perspectives ni possibilités de progrès. De même les paradoxes relevés dans les agissements de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU, Christopher Ross, sont marqués par son renoncement aux principes fondateurs des négociations tels que définis par les résolutions du Conseil de sécurité, et par sa ligne de conduite déséquilibrée et partiale dans de nombreuses situations.

    Il ne s’agit pas seulement de mettre fin aux négociations formelles qui se faisaient entre de grandes délégations, ni d’opter pour des pourparlers informels entre délégations plus restreintes sous prétexte que les négociations formelles n’avaient abouti à rien.

    Or, le rôle d’Envoyé Personnel du Secrétaire Général est de promouvoir une solution en apportant un réel cadre pour le dialogue et de ce fait encourager de réelles négociations sans prendre position sur la substance. Aucun Envoyé personnel ne peut ni, ne doit imposer une solution, les parties prenantes doivent elles-mêmes y arriver avec l’aide de ce dernier.

    Aujourd’hui, nul ne peut contester le blocage dans le conflit du Sahara Marocain accentué notamment par la position de l’Envoyé Personnel.

    C’est dire l’importance et l’urgence de remettre en cause le rôle, les enjeux, et les méthodes imprégnées par l’Envoyé Personnel dans la Cause Nationale. Ne serait-il pas plus prudent de veiller au retrait de ces émissaires onusiens ?

    * 02 octobre 2014 Note à Monsieur le Ministre

    M. Christopher Ross a été nommé Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara Occidental, le 06 janvier 2009 avec le mandat de travailler avec les parties et les États voisins sur la base de la résolution 1813 du Conseil de Sécurité et les précédentes résolutions.

    Sa nomination est survenue après la tenue à Manhasset de quatre rounds de négociations qui avaient débuté en juin 2007 et ce conformément à la résolution 1754 du Conseil de Sécurité.

    Après avoir effectué deux visites au Maroc, M. Ross a lancé des réunions informelles de négociations. Toutefois, et après neuf round, dont le dernier s’est tenu en mars 2012, le processus a connu un enlisement en l’absence de toute perspective de progrès.

    Les tensions entre les autorités marocaines et l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général se sont amplifiées vers le début de l’année 2012, le Maroc ayant auparavant exprimé, à plusieurs reprises, des préoccupations sérieuses quant à l’intégrité du mandat de l’Envoyé personnel du Secrétaire Général, la pertinence de son approche et l’objectivité de sa démarche.

    Le Royaume, et suite au rapport sur le Sahara du Secrétaire Général d’avril 2012, décida, le 17 mai 2012, de retirer sa confiance à M. Ross en qualifiant son travail de « partial et déséquilibré ». Décision, rappelons le, réfutée aussi bien par le Secrétaire Général des Nations Unies que par Washington.

    A ce niveau les autorités marocaines avait considéré que M. Ross, n’ayant pas été capable de réaliser des avancées sur le plan politique, s’était permis de s’impliquer dans des affaires qui ne font pas partie du mandat que lui avait confié le Secrétaire Général des Nations Unies

    Toutefois, les inquiétudes du Maroc vis-à-vis de la démarche de M. Ross n’avaient, à l’époque, pas été prises en compte par la partie américaine qui s’était sentie personnellement visée par la position de notre pays et avait fortement appuyé le « retour » de ce dernier.


    En effet, et déjà lors des tensions survenues en janvier 2012, suite à des déclarations de M. Christopher Ross qui avait tenu le Maroc responsable du report jusqu’au mois de juin, de sa visite prévue initialement en mai 2012, l’Ambassade américaine à Rabat avait exprimé les inquiétudes de certains responsables à Washington qui avaient considéré qu’à travers cette attitude, « le Maroc était contre les Etats-Unis » et qu’il « bloquait sciemment la visite de M. Ross ».

    La polémique créée autour de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies a eu des répercussions directes sur les relations entre le Maroc et les Etats-Unis, Washington ayant une sensibilité particulière à tout ce qui touche à ce diplomate américain dont la longue carrière au sein du Département d’État a porté essentiellement sur les questions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.  Il sied de rappeler qu’il a été Ambassadeur des États-Unis en Syrie et en Algérie et puis Conseiller principal de la Mission des États-Unis auprès des Nations Unies pour les questions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Il a également contribué à la coordination de la diplomatie américaine dans le monde arabo-musulman, de 2001 à 2003.

    Les divergences entre le Maroc et les Etats-Unis sur cette question ont connu leur apogée au sein du Conseil de sécurité, en avril 2013, avec la tentative de Washington, contrée de justesse par le Maroc, d’étendre le mandat de la Minurso à la question des Droits de l’Homme.

    Au niveau onusien, la crise déclenchée autour de M. Christopher Ross, avait été dépassée suite à l’entretien téléphonique du 25 août 2012 entre Sa Majesté Le Roi, Mohammed VI, Que Dieu l’Assiste, et M. Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies, qui avait permis de recadrer la médiation onusienne et de relancer le processus politique. Cet entretien téléphonique avait également facilité le « retour » de M. Ross qui avait été reçu en Audience Royale, le 29 octobre 2012.

    Au niveau des relations maroco-américaines, les répercussions de la crise ont perduré jusqu’au 9 mai 2013, date à laquelle un entretien téléphonique entre Sa Majesté Le Roi, Mohammed VI, Que Dieu l’Assiste, et le Président Barack Obama a permis de dépasser les tensions et de préparer le terrain pour la visite Royal à Washington en novembre 2013.

    Toutefois, les prémices d’une deuxième crise avec l’Administration Obama commencent déjà à se dessiner et portent encore une fois sur la démarche de M. Ross ainsi que sur sa visite au Maroc.

    C’est ainsi que l’Ambassadeur américain à Rabat a exprimé lors d’une réunion tenue avec Monsieur le Ministre, le 31 juillet dernier au sein de ce Département, des interrogations sur la « capacité » de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Christopher Ross « à effectuer une nouvelle visite au Maroc et faire en sorte qu’il puisse jouer son rôle », tout en précisant qu’il « n’agissait pas en tant que porte parole de ce dernier ».

    Cette position américaine, à savoir que M. Ross « doit revenir » et « que le Maroc doit le laisser faire son travail » a été réitérée par la Sous Secrétaire d’Etat Anne Patterson, lors d’un entretien téléphonique avec Mme la Ministre Déléguée ainsi que par la Sous Secrétaire d’Etat aux Affaires politiques Wendy Sherman, en marge des travaux de la 69ième session de l’Assemblée Générale de l’ONU.

    La position du Maroc a été clairement exposée et porte essentiellement sur le droit du Royaume d’obtenir des clarifications sur la démarche de l’Envoyé Personnel et sur la nécessité que son action soit conforme à son mandat et à la mission qui lui a été dévolue.

    En effet, et tout d’abord, le Maroc n’a pas obtenu de réponse à trois questions concernant la mission de M. Ross, réponse qui devait intervenir en 48 heures, et qui est toujours attendue depuis le 18 juin dernier. Ensuite, ce dernier préfère passer par d’autres canaux plutôt que d’apporter des réponses claires et directes. Enfin, les déclarations de même que le rapport de M. Ross ne reflètent pas les conclusions telles qu’exposées aux responsables marocains lors de sa visite dans le Royaume.

    Il y a lieu de souligner, à cet égard, que la dernière visite au Maroc de M. Ross n’a pas été médiatisée par le Royaume et que ce dernier n’a pas non plus été reçu en Audience Royale.

    La situation dans son ensemble interpelle, suscite plusieurs interrogations et laisse présager des périodes difficiles aussi bien au sein des Nations Unies qu’avec nos partenaires américains.

    En effet, notre pays est présenté par M. Ross comme responsable du blocage en cours dans le processus politique, une idée véhiculée dans les couloirs des Nations Unies et auprès des membres Permanent du Conseil de Sécurité. Aussi, serait-il judicieux, pour évaluer nos appuis, de prévoir une démarche d’explication et d’anticipation auprès de ces derniers, en portant une attention particulière à la Chine et la Russie, dans la mesure où les relations avec la France sont actuellement tendues et que la Grande Bretagne s’alignera probablement sur la position des Etats-Unis qui elle, apporte un soutien inconditionnel à M. Ross.

    S’agissant des conséquences de cette crise sur les relations avec l’Administration Obama, il y a lieu de s’attendre à une conjoncture difficile. Certes, la période fin 2013- 2014 a connu une nette évolution dans ces relations avec un agenda bilatéral chargé et prometteur. Toutefois, il y a lieu de ne pas sous-estimer les capacités de manœuvre de nos adversaires pour tirer profit des tensions en cours d’autant plus que le Ministre des Affaires Etrangères algérien M. Ramtane Lamamra a effectué, du 18 au 20 septembre 2014, une visite à Washington où il a été reçu par le Secrétaire d’Etat John Kerry et la Conseillère à la Sécurité Nationale, Mme Susan Rice.

    Il y a lieu de signaler, à ce niveau, que Washington a, d’ores et déjà, commencé à introduire des changements dans sa position au sein de l’ONU. En effet, lors de l’examen du rapport annuel du Conseil de Sécurité à l’Assemblée Général pour la période 1er août 2013-31 juillet 2014, la délégation américaine a introduit des amendements dans la partie sur le Sahara dudit rapport en supprimant toute référence « aux Etats voisins » ce qui reviendrait à dédouaner complètement l’Algérie de sa responsabilité dans le conflit autour de notre Question Nationale.

    Il s’agirait donc, au stade actuel, d’évaluer la situation dans son ensemble et de mesurer le prix politique des événements à venir en considérant éventuellement, la possibilité pour notre pays de désavouer l’actuel Envoyé Personnel du Secrétaire Général comme l’avait fait l’Algérie dans son temps avec son prédécesseur, M. Van Walsum, et ce, au vu des tensions à répétitions qu’il suscite, qui affectent l’évolution de Notre Question Nationale au sein du Conseil de Sécurité et qui se répercutent sur nos relations avec l’un de nos plus importants partenaires.

    *10 oct 2014 Entretien avec le Conseiller politique de l’Ambassade de France à Rabat.

    Suite à notre conversation téléphonique, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai reçu, à sa demande, M. Tudor Alexis, Conseiller Politique à l’Ambassade de France à Rabat, qui m’a informé de ce qui suit :

    1. Paris souhaite avoir des informations sur les consultations entre le Maroc et les Nations Unies au sujet du processus de négociations, ainsi que la prise de fonctions de Mme Kim Bolduc, Représentante spéciale du Secrétaire Général pour le Sahara.

    2. Paris s’interroge sur la position du Maroc, en l’absence d’informations sur l’état actuel des relations entre le Maroc et les Nations Unies, et en perspective du briefing de M. Chris Ross, Envoyé Personnel du Secrétaire Général, devant le Conseil de sécurité, prévu le 27 octobre 2014.
    3. Paris souhaite qu’une solution soit trouvée à cette situation.

    Pour ma part, j’ai tenu à lui préciser que des consultations sont en cours à ce sujet avec les Nations Unies, en lui rappelant :

    Notre position au sujet du dernier rapport du Secrétaire Général qui a brisé la confiance entre le Maroc et l’ONU ;

    Les manouvres et le double langage de M. Ross ; et
    L’impératif de la clarification du mandat de Mme Buldoc, ainsi que les garanties pour la prise de ses fonctions dans le cadre du respect strict du mandat de la Minurso (cessez-le-feu, appui à la mise en œuvre des mesures de confiance et déminage).

    J’ai saisi cette occasion pour souhaiter que la France puisse défendre, comme elle l’a toujours fait, la position du Maroc sur la base de ce qui précède, en prévision du briefing du 27 octobre prochain au Conseil de sécurité.

    * 25 oct 2014 ELÉMENTS D’UNE STRATÉGIE POUR LA GESTION DE L’EXERCICE AVRIL 2014-AVRIL 2015 CONCERNANT LA QUESTION DU SAHARA

    Introduction

    L’année onusienne avril 2014 – avril 2015 s’annonce comme une étape charnière dans la gestion du dossier du Sahara marocain par les Nations Unies. Les perspectives tracées par le rapport du secrétaire général du 10 avril 2014 (S/2014/258), la mobilisation sans précédent de l’Union Africaine (UA), les pressions de certaines puissances déterminantes exigent une grande vigilance et la mise en place d’une stratégie globale. Celle-ci devrait contenir, entre autres, des actions fortes sur le plan interne, une diversification des appuis au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU (Russie et Chine) et une gestion rigoureuse s’impose en ce qui concerne les relations avec l’ONU (Secrétariat, MINURSO, Envoyé personnel et Représentant Spécial du Secrétaire général).

    Conformément à la lettre et à l’esprit de la lettre adressée par Sa Majesté le Roi, Que Dieu L’assiste, au secrétaire général de l’ONU, le propos de la présente note est de développer ce dernier aspect (gestion des relations avec l’ONU) en faisant le point sur les cinq thématiques suivantes : 1) Recadrage du travail de l’Envoyé personnel; 2) Gestion du processus de nomination du nouveau RSSG ; 3) Gestion rigoureuse des relations avec la MINURSO ; 4) Interruption des fonctions des deux observateurs de l’UA auprès de la MINURSO ; et 5) Mise en place d’une politique claire concernant les visites des délégations étrangères dans les provinces du sud.

    1) Recadrage du travail de l’Envoyé personnel (EP) :

    M. ROSS a démontré son parti pris flagrant et son attitude foncièrement hostile au Maroc. Sans entrer dans une confrontation ouverte avec lui, il s’agit de le discréditer. Sans en faire une victime, il s’agit de le forcer à renoncer à sa mission et sans être ouvertement contre sa démarche, il s’agit de refuser d’être complice d’un scénario préétabli (l’échec du processus de 2007), notamment à travers les mesures suivantes :

     Limiter au maximum ses déplacements au Maroc et confiner les contacts avec lui au niveau de New York ;

     En cas de déplacement au Maroc, le faire recevoir à un niveau intermédiaire (working level) ;

     Distiller au niveau des relais officieux (journalistes, universitaires, parlementaires etc), un message sceptique à l’égard de l’EP (Est-il l’homme de la situation ? Peut-on faire le renouveau du processus politique avec le même EP ? etc) ;

     Réagir fermement et promptement à tout écart de conduite de la part de l’EP.

     Mettre la pression sur lui pour qu’il confirme, au préalable, la disposition de l’Algérie à s’inscrire fortement et sincèrement dans le compromis.

    2) Gestion du processus de nomination du nouveau RSSG

    Le Secrétaire Général s’apprête à désigner un nouveau RSSG, en remplacement de l’actuel (Allemagne), dont le mandat arrive à terme en juillet 2014. Le processus de nomination est, actuellement, au stade final ; le SG étant amené à choisir parmi trois candidats. Si la nomination est du ressort exclusif du SG, la réussite de la mission du RSSG n’est pas concevable sans la coopération du Maroc. Aussi, y-t-il lieu de considérer les mesures suivantes :

     Agir de manière proactive et préventive concernant la nomination du RSSG. Il s’agit d’instruire l’Ambassadeur du Maroc auprès de l’Onu pour faire des démarches auprès du

    Secrétariat afin, d’une part, de lui communiquer le souhait du Maroc d’être consulté/informé en dernier ressort sur le choix final du SG et, d’autre part, de recueillir des informations concernant le profile des candidats au poste de RSSG.
     Emettre une réaction formelle dès la nomination du RSSG, par le biais d’une lettre officielle, qui prend acte du choix du SG. La lettre rappellerait le cadre de travail du RSSG et soulignerait que tout écart de la part de ce dernier serait de nature à compromettre sa mission et mettrait fin à la coopération du Maroc.

    3) Gestion rigoureuse des relations avec la MINURSO

    Un certain nombre de mesures restrictives peuvent être imposé à la MINURSO et ses membres, sans emporter violation du Sofa. Il s’agit, notamment, des mesures suivantes :

     Reprise des locaux mis à la disposition de la MINURSO par la municipalité, ainsi que des locaux concédés gracieusement à la MINURSO pour le dépôt de son matériel.

     Réviser les tarifs favorables appliqués à la MINURSO s’agissant des services de fourniture de l’eau et de l’électricité.

     Sursoir à la décision des autorités marocaines sur l’octroi de nouvelles plaques minéralogiques.

     Imposer des restrictions aux exonérations et franchises pour l’importation des biens destinés à l’usage et à la revente dans les économats de la MINURSO, ainsi que pour l’importation des effets personnels et des équipements à usage officiel.

     Limiter les déplacements des membres de la MINURSO à l’extérieur de la zone de mission.

     Limiter la délivrance de visas pour le personnel militaire et civil de la MINURSO. L’avis du MAEC doit être demandé préalablement.

     Instaurer des restrictions à l’interaction de la MINURSO avec les responsables des autorités marocaines.

     Interprétation restrictive de l’Accord militaire n°.1.

     Exiger que les mêmes mesures de surveillance du cessez-le-feu soient appliquées de manière identique à l’Est comme à l’Ouest du dispositif de défense (Surveillance nocturne ; escorte des patrouille de la MINURSO).

     Aviser la MINURSO que toute ouverture sur l’intention du Polisario de tamponner les passeports des membres de la MINURSO, entrainerait une réaction radicale du Maroc.

     Suspendre les discussions entre les Far et la Minurso concernant une éventuelle révision de l’Accord militaire n°.1.

    4) Interruption des fonctions des deux observateurs de l’UA auprès de la MINURSO

    En réaction à l’activisme de la Présidente de la Commission de l’Union africaine et dans le contexte du dernier rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur le Sahara, il est proposé de mettre fin aux fonctions des deux Observateurs de l’Union africaine (UA) auprès de la MINURSO.

    Cette décision constituerait un message fort à l’adresse de l’Union Africaine et une réaction ferme à son activisme inconsidéré contre les intérêts supérieurs du Maroc. La décision ne serait pas dirigée contre l’ONU, puisque les observateurs de l’UA ne font partie de la MINURSO. Elle 3

    serait de nature à avoir un impact positif sur l’opinion publique marocaine, dans la suite de l’entretien téléphonique de Sa Majesté Le Roi avec le SG des Nations Unies, le 12 avril 2014. Enfin, sur le plan pratique, elle priverait l’UA d’une source d’information sur le terrain.

    En revanche, le renvoi des Observateurs de l’UA pourrait susciter des réactions négatives que le Maroc aurait à gérer, notamment de la part de l’UA et ses membres hostiles au Maroc. De même, l’ONU – et particulièrement le Secrétaire Général – pourrait prendre position à ce sujet, en insistant sur l’importance de la coopération entre l’ONU et l’UA.

    Compte tenu de ce qui précède, les démarches suivantes sont proposées :

    – Exécuter la décision rapidement, de préférence après l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara. Il s’agit de convoquer l’Observateur de l’UA actuellement présent au Maroc, par le biais du Bureau de coordination avec la MINURSO, pour lui signifier la décision du Maroc.

    – Au préalable, informer simultanément le RSSG et le SG, quelques heures seulement avant la mise en oeuvre de la décision.

    – Informer quelques membres influents du Conseil de sécurité, en assurant que la décision n’aura pas d’impact sur le travail de la MINURSO.

    – Lancer une campagne d’explication et d’information en direction de certains pays africains amis.

    – Eviter toute communication officielle directe susceptible de créer des réactions négatives.

    5) Mise en place d’une politique claire concernant les visites des délégations étrangères dans les provinces du sud.

    Le Maroc doit se munir d’une doctrine claire sur cette question. Cette doctrine doit concilier, d’une part, l’importance de démontrer l’ouverture du territoire et la normalité de la vie dans la région du Sahara marocain et, d’autre part, la fermeté nécessaire à l’égard des activistes hostiles au Maroc, qui se rendent clandestinement au Sahara à des moments précis et avec des agendas bien connus. A cet égard, il y a lieu, notamment, de :

     Susciter des visites de délégations politiques (responsables gouvernementaux, parlementaires, autorités locales, responsables de partis politiques …etc.), de journalistes, d’universitaires et d’ONG, qui ne sont pas alignés sur les thèses adverses.

     Etablir une liste d’acteurs hostiles et en informer, au préalable, leurs pays et organisations. Il s’agit de démontrer, ainsi, que le territoire n’est pas fermé aux visites de délégations étrangères, mais que les personnes dont l’hostilité et le parti pris sont connus, ne sont pas les bienvenus au Maroc.

     Imposer un passage obligé par les Institutions nationales (Parlement, CNDH).

    * 25 nov 2014

    Note Analytique : « La nouvelle stratégie de l’Envoyé Personnel : Quel positionnement pour le Maroc »

    L’Ambassadeur Christopher Ross est Envoyé Personnel du Secrétaire Général pour le Sahara depuis 2009. Comparativement à ses prédécesseurs et à l’exception notable de James Baker, il a fait preuve d’une certaine longévité dans ses fonctions actuelles.

    C’est un homme ambivalent, ambigu qui dispose d’une réelle capacité à dire à chacun de ses interlocuteurs exactement ce qu’il a envie d’entendre. On ne peut pas dire dans l’absolu qu’il soit animé d’un sentiment anti-marocain. Par contre, il est indéniablement sceptique sur la volonté marocaine d’approfondir les réformes en matière de démocratie et d’Etat de droit.

    Il fait partie d’une frange au sein du Département d’Etat qui a toujours nourri une certaine méfiance vis-à-vis du Maroc.

    Depuis son entrée en fonction en qualité d’Envoyé Personnel, M. Ross ne s’est pas comporté en négociateur. Il n’a jamais jusqu’à présent soumis sa propre proposition de règlement du différend. Il se comporte davantage en médiateur. C’est en cela que son approche est contradictoire et parfois confuse. Il donne le sentiment d’avoir une conception modeste de son rôle et dit vouloir uniquement créer les conditions favorables au lancement d’une réelle dynamique de négociations. En même temps, il agit sur deux tableaux simultanément :

    – Il intervient directement dans la négociation des résolutions du Conseil de Sécurité en proposant des amendements à travers les délégations américaine et britannique.

    Ce type d’intervention qui constitue une approche dangereuse et totalement inédite lui avait été signalée dans le passé. Un médiateur doit rester neutre et objectif dans la négociation des résolutions et ne pas chercher à interférer.

    – Sur la question des droits de l’Homme, sa position n’a pas varié d’un iota. Il a toujours indiqué officiellement que cette question ne relève pas de son mandat mais il n’a cessé de faire pression sur le Haut Commissariat pour qu’il s’implique davantage sur ce dossier.

    Ces ambiguïtés dans les attitudes et la stratégie de M. Ross ont parfois conduit à des malentendus qui ont altéré la confiance dans sa relation avec le Maroc.

    Sur le plan stratégique, la véritable question est la suivante : que veut M. Ross et quelle est la nature de la solution qu’il pourrait être amené à proposer ?

    L’Envoyé Personnel est toujours resté floue sur la nature de la solution. Il dit que le Maroc n’aurait pas dû proposer l’Initiative d’Autonomie et qu’il aurait été préférable que cette proposition émane du médiateur afin de lui conférer une plus grande légitimité dans la négociation. Il semble oublier que J. Baker avait en 2001 proposé un Accord Cadre (Plan d’Autonomie) et qu’il a été rejeté par l’Algérie et le Polisario. En 2006, le Maroc a été fortement encouragé par ses alliés, en particulier les Etats-Unis à présenter une proposition de compromis.

    L’Envoyé Personnel indique à présent pour la première fois que le moment est venu de réfléchir en terme stratégique et de poser les termes de la solution mutuellement acceptable.

    En d’autres termes, les propositions mises sur la table des négociations par les Parties jusqu’à présent n’ont pas permis d’avancer et donc qu’il faut réfléchir à autre chose. L’Envoyé Personnel arrive progressivement au constat, qu’après cinq ans de médiation, il doit rassembler de part et d’autre les ingrédients nécessaires pour qu’il puisse présenter sa propre Initiative. Dans son esprit, il pourrait s’agir de donner un peu plus que l’autonomie et un peu moins que l’indépendance.
    Pour des raisons tactiques, il ne présentera rien de formel avant les élections en Algérie en avril prochain et va user de la diplomatie de la navette pour donner le sentiment que le Plan qu’il proposera sera l’émanation de ses discussions avec les Parties.

    En réalité, M. Ross y réfléchit depuis au moins deux ans et a recruté deux experts sur les questions de médiation pour l’aider.

    Fondamentalement, l’élément manquant qui guide l’action de M. Ross consiste à savoir quelle est la stratégie de Washington dans la région ?

    Avant de servir l’ONU sur un plan formel, M. Ross incarne la vision américaine sur ce dossier. Depuis sa nomination, Washington a décentralisé la gestion de ce dossier. En fait la position américaine est fortement influencée par M. Ross lui-même. C’est cette double casquette, l’une officielle et l’autre officieuse qui rend la situation difficile.

    L’unique option qui n’a pas encore été testée sur les Parties jusqu’à présent est la formule confédérale. M. Ross, l’a-t-il à l’esprit ? Elle pose un problème fondamental : dans un système confédéral, le droit à la sécession est garanti par la Constitution.
    A ce stade et au regard de cette donne le positionnement du Maroc pourrait être le suivant :

    – Jouer le jeu avec M. Ross et être à ce stade en mode écoute. Il présentera un questionnaire auquel nous pourrions réagir plus tard. En même temps, nous pourrions le questionner au maximum pour avoir une idée plus précise sur son objectif ultime, la nature de la solution et ses contours.

    – Sur un plan tactique, l’interaction avec M. Ross est utile car elle permet de meubler le Rapport du Secrétaire Général et d’éviter que l’attention en avril se porte de façon démesurée sur les droits de l’Homme.

    – Responsabiliser l’Algérie qui est passive dans le processus de négociations et active dans tous les forums internationaux pour défendre le Polisario.

    – La nouvelle donne stratégique régionale en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme (Sahel) implique une plus grande coopération régionale.

    – Fermeté sur les aspects droits de l’Homme. Le Maroc avance à son rythme et nous n’accepterons aucune forme de « coaching » international. La réaction en avril dernier n’est pas un phénomène passager. Nous réagirons avec la même fermeté pour défendre nos intérêts.

    – Ouvert sur le processus. Le Maroc est un pays responsable. Nous sommes engagés de façon sincère dans le processus de négociation mais nous voulons savoir dans quoi nous nous engageons et quels sont les objectifs recherchés.

    – Le Maroc a une vision centrée sur une régionalisation (Rapport de l’ECOSOC) respectueuse de plusieurs paramètres : bonne gouvernance, implication directe des populations et nouvelle approche dans la gestion sécuritaire.

    Le Maroc n’est pas dans une position d’attente face au statu quo imposé par l’Algérie. Nous avançons sur tous les chantiers nationaux et régionaux.

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #Christopher_Ross

  • Pour Washington, Ross ne peut pas reussir là où Baker a echoué

    Pour Washington, Ross ne peut pas reussir là où Baker a echoué

    Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, MINURSO, Etats-Unis, Congrès américain, Christopher Ross, James Baker,

    From: « L.A » onecasea@gmail.com
    Date: May 18, 2012 8:38:12 AM GMT
    To: elkhalfi2000@yahoo.fr, elotmani@maec.gov.ma
    Subject: Fwd: Manhasset VIII

    Salam Si Mustapha!

    I was thrilled to hear your words and those of Dr. Saad’s yesterday re C. Ross..Please read the forwraded email and you shall find that your govt. decision on this issue is entirely supported by fact, reason and
    reasoning.

    May Allah Bless You Always!!

    Ali,
    0662-888-266 .

    ———- Forwarded message ———-
    From: L.A onecasea@gmail.com
    Date: 2012/1/30
    Subject: Manhasset VIII
    To: Mehdi BERRADI mberradi@gmail.com

    Dear Si Berradi,
    Selon le journal pan-arabe, Al-Quds Al-Arabi, Christopher Ross demande au Maroc et au Polisario de s’inspirer du Printemps Arabe pour regler definitivement le conflit du Sahara. Amb. Ross fait cette declaration quelques semaines avant de presider Manhasset VIII dans la banlieu new yorkaise. Quel est le vrai message que l’ambassadeur Ross veut envoyer aux parties du conflit? Où est la relation entre le Printemps Arabe et le Conflit du Sahara? Est-ce l’Algérie la destinatiare non-mentionée de M. Ross? Declare-t-il la fin de Manhasset?

    A Washington les attentes sont très modestes quand a l’utilité, l’efficacité et le succès de ce processus Manhasset. Les Américains –et surtout le Congres Républicain- ont peu de respect pour les Nations Unies, ses structures et ses missions à travers le monde. Pour eux, l’ONU contribue à la prolongation de tous les conflits et rarement a leur résolution. Le conflit du Sahara n’en fait pas exception même si Ross est un diplomate Americain. Pour la majorite de Washington, Ross ne peut pas reussir ce que James Baker a echoué!!

    Le Maroc devrait exploiter cette attitude Américaine pour gagner un avantage tactico-stratégique au cours du Manhasset VIII et dans sa quête d’une resolution favorable et permanente. Pour ce faire , je
    propose la strategie suivante pour Washington 2012:

    1) Démontrer aux Américains que le changement que connait le Monde Arabe, le nouvel ordre régional, et la transition démocratique au Maroc rendent la résolution du conflit du Sahara une nécessite stratégique pour la stabilité et le future du Grand Maghreb. Le processus Manhasset, tel qu’il existe, est un processus anachronique qui ne satisfait pas cette nécessite stratégique et géopolitique.

    2) Convaincre les Américains que la résolution du conflit du Sahara doit émaner d’un processus compréhensif : un processus qui est a la fois exécutif, législatif, politique et diplomatique. Ce processus exige que : a) L’ administartion Obama(l’Exécutive) change d’attitude vis-à-vis le conflit du Sahara, et appelle les partis concernées a résoudre le conflit immédiatement, b) Le Congres(Le législatif) passe la législation nécessaire qui demande a l’Administration de travailler sérieusement pour la résolution du
    Conflit, et qui établit un lien conditionnel entre la résolution du Conflit du Sahara et le financement Américain des Nations Unies (MINURSO), c) Un nouveau processus pour la résolution politique du
    conflit commence entre le Maroc, le Polisario et l’Algérie, et d) Une fois les partis arrivent à une déclaration de principes pour la résolution du conflit, la diplomatie reprend la balle. Pour en finir
    avec le processus compréhensif, le Conseil de Sécurité passe la Résolution nécessaire et décaler la fin du Conflit du Sahara.

    3) Travailler avec nos amis ou convaincre pour assurer le passage d’une législation qui etablit une liaison conditionnelle entre la résolution du conflit du Sahara sur la base de la proposition Marocaine pour l’autonomie et le soutien financier Américain à la MINURSO. En Septembre 2011, le Polisario/Alger et leurs partenaires ont poussé le passage d’une législation qui a établi un lien conditionnel entre le financement de l’aide militaire Américaine au Maroc et la condition générale des droits de l’homme au Sahara. Nous avons assez de capital politique et diplomatique à Washington pour pousser une législation qui nous est favorable. Puisque quelques 230 membres du Congres sont pour le Plan de l’Autonomie, cette opération de lobbying me semble très faisable et très raisonnable.

    4) Avancer le dossier du Sahara vers une position Américaine plus affirmative, plus active et moins diplomatique. Nous voulons que les Américains prennent des décisions, passent des lois, et fassent des
    déclarations dans une seule direction: La NOTRE!! Le temps est venu pour que la question du Sahara soit réglée sur la base de la proposition Marocaine-Travailler pour la dissémination de la vision royale pour la reforme, la démocratie et le développement humain. L’exécution de la stratégie des Sénateurs Partants qui vise la création d’un centre de pression politique pro-Marocain au sein du Senat des Etats Unis.

    5) L’Organisation des rencontres et des visites du haut niveau à Washington et à New York pour présenter aux Américains cette nouvelle loi suprême et pour mettre en contexte toutes les initiatives diplomatiques Marocaines à savoir le plan de l’autonomie pou le Sahara.

    6) Présenter aux Américains toutes les décisions et les initiatives Marocaines qui reflètent la grande transition démocratique du pays : un nouveau gouvernement démocratique, un Chef du Gouvernemnt issu de la majorite parlementaire, un nouveau Parlement dont les pouvoirs sont renforcés, la création du CNDH, de l’Institution Al Wassit, le renfort du Conseil de la Concurrence, le renfort de l’Instance Supérieure pour la Prévention de la Corruption.

    7) Les publications des articles op-ed (opinion) par des personnalités associées à ces initiatives/institutions restent le meilleur moyen pour l’exécution de cette stratégie.

    A SUIVRE!!

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Algérie #MINURSO

  • Fabius-Sahara: La France soutiendra toujours le Maroc

    France, Maroc, Sahara Occidental, Portugal, Christopher Ross, Ban Ki-moon, Laurent Fabius,

    Mission du Royaume du Maroc
    Auprès des l’Union Européenne
    Bruxelles
    Service Politique / YB / n°. 21 mai 2012

    L’AMBASSADEUR DE SA MAJESTE LE ROI
    A
    MONSIEUR LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES
    ET DE LA COOPERATION

    Destinataire Principal: Cab.1
    Cc : Cab.2 / Sg.4
    Transmission : Urgent
    Diffusion: Confidentiel
    Référence : M/L n° YB 590 en date du 09 janvier 2012
    M/L n° YB 021 en date du 20 janvier 2012
    M/L n° YB/169 en date du 07 mai 2012
    M/L n° YB/170 en date du 12 mai 2012

    Objet: Participation de Monsieur le Ministre au Sommet de l’OTAN, Chicago, les 20 et 21 mai 2012.

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération s’est entretenu, en marge du sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OTAN, avec les Ministres des Affaires Etrangères de la France, du Qatar, de la République Tchèque ainsi qu’avec le vice Ministre portugais des Affaires Etrangères et le Secrétaire Général Délégué de l’OTAN.
    Ces entretiens ont porté en particulier sur les relations bilatérales, la situation sécuritaire dans la région du sahel ainsi que sur les derniers développements de la question nationale.

    1- Rencontre avec le vice Ministre des Affaires Etrangères portugais :

     Les deux parties se sont félicitées de l’excellence des liens de coopération entre les deux pays ;
     Les deux Ministres ont souligné l’importance de renforcer la coopération dans le domaine économique pour qu’elle soit à l’image des relations politiques entre les deux pays. A cet égard, ils ont précisé que les conclusions de la Commission Mixte ainsi que du groupe d’impulsion économique détermineraient la nature des actions qui seraient menées ;
     Monsieur le Ministre a rappelé que la situation sécuritaire dans la région du Sahel est une source de préoccupation pour le Maroc. A cet effet, il a précisé que le Maroc s’est engagé à aider les pays de cette région afin qu’ils retrouvent leur stabilité et pour qu’ils luttent efficacement contre tous ces défis ;
     Il a souligné que le Maroc est convaincu que les organisations sous régionales, dont notamment la CEDAO, ainsi que les pays de la région sont les seuls capables d’apporter des réponses concrètes aux problèmes de cette région ;
     Le Maroc a proposé que le Portugal joue un rôle actif dans ce domaine à travers une coopération tripartite ;
     Pour sa part le Ministre portugais a indiqué que son pays partage les préoccupations du Maroc et envisage de renforcer davantage sa présence dans cette région et ce, à travers des actions humanitaires et d’appui techniques aux profits des pays de cette région ;
     S’agissant de la question nationale Monsieur le Ministre, et après avoir remercié le Portugal pour son soutien, a rappelé que le Maroc a proposé son initiative d’autonomie suite à une demande de la communauté internationale. Il a ajouté que, à cause de l’attitude des autres parties, peu de progrès ont été réalisés en précisant que la démarche de M. Ross s’est rapidement essoufflée et qu’elle n’est pas parvenue à dépasser la phase exploratoire faute de visibilité dans le processus. De même, M. le Ministre a souligné que M. Ross avait proposé au début de son mandat la tenue d’une ou deux réunions informelles pour préparer la négociation formelle et qu’il en a tenu neuf, sans aucune perspective de round formel. Il a indiqué, également, que le Maroc a été choqué par le contenu du dernier rapport du Secrétaire Général ainsi que par les déclarations publiques de Monsieur Ross qui vont à l’encontre des intérêts du Royaume, en ajoutant que toute la classe politique marocaine est irritée par les propos les et les agissements de M. Ross ;
     En réponse, le Ministre portugais a indiqué que la position de son pays concernant la question du Sahara est constante et que le Portugal apprécie à sa juste valeur l’initiative marocaine d’autonomie et la soutient. Il a ajouté que son pays est préoccupé par les dérives de Monsieur Ross.

    2- Rencontre avec M. Laurent Fabius

     Le Ministre français s’est félicité de l’excellence des relations et de la convergence des points de vue entre les deux pays ;
     Il a souligné que la situation dans le Sahel est une source d’inquiétude pour son pays en indiquant que l’ « Algérie ne fait rien pour arranger les choses ». De même, il a remercié le Maroc pour son rôle et pour le soutien qu’il apporte aux pays de cette même région ;
     Par ailleurs, Monsieur le Ministre a donné un bref rappel des derniers développements concernant la question nationale et notamment les derniers contacts qu’il a eus avec le SG de l’ONU ainsi qu’un résumé des agissements et des déclarations de Monsieur Ross. Il a ajouté que le Maroc est très satisfait du soutien qu’apporte la France à son initiative d’autonomie.
     En réponse Monsieur Fabius a indiqué que la position de la France restera inchangée et qu’elle soutiendra toujours le Maroc dans ce dossier. Il a ajouté que le SG de l’ONU lui a parlé de la décision du Maroc de refuser de coopérer avec Monsieur Ross en soulignant que le SG de l’ONU « a pris ça contre lui ».
     Par ailleurs M. Fabius a rappelé que le Maroc est un exemple pour les autres pays de la région et qu’il a connu son printemps arabe depuis des années, en soulignant que « au Maroc les choses vont dans le bon sens »
     Pour sa part Monsieur le Ministre a mis en exergue la fragilité de la situation dans le région du Sahel et a plaidé pour une coopération renforcée incluant tous les pays de la région mais également d’autres pays tels que la France et ce, à travers une coopération triangulaire. Toutefois, Monsieur le Ministre a souligné que les organisations sous régionales africaines devraient être les premiers acteurs dans cette région.

    3- Rencontre avec le Ministre tchèque des affaires étrangères

     Les deux parties se sont félicitées de l’état des relations politiques entre les deux pays en soulignant la nécessité de renforcer la coopération économique pour qu’elle aille de paire avec le dialogue politique ;
     A cet égard, les deux parties ont proposé de créer un Conseil d’Affaire maroco-tchèque et d’explorer toutes les possibilités de coopération dans le domaine touristique et industriel y compris la conclusion des arrangements légaux appropriés ;
     Le Ministre tchèque a rappelé la disposition de son pays à examiner toute proposition qui serait de nature à renforcer la coopération entre les deux pays ;
     Monsieur le Ministre a précisé que le Maroc pourra, le cas échéant, porter la voie de la république tchèque au Conseil de Sécurité et défendra ces idées et ses propositions ;
     En outre, les deux parties ont souligné que les problèmes de la région de la Méditerranée et du Sahel ne pourraient être réglés que par le dialogue et la concertation politique;
     Par ailleurs, Monsieur le Ministrea invité son homologue tchèque à se rendre au Maroc et a accepté l’invitation à se rendre à Prague.

    4- rencontre avec le Ministre d’Etat aux Affaires Etrangères qatari :

     Monsieur le Ministre a remercié le Qatar pour son soutien au sein du CCG, de l’ONU ainsi que d’autres organisations régionales ;
     Monsieur le Ministre a donné un bref aperçu de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région du Sahel et a rappelé que le Maroc n’aménage aucun effort pour aider les pays de cette région à faire face aux différents défis socio-économique. A cet égard, Monsieur le Ministre a proposé à son homologued’examiner la possibilité de développer une coopération tripartite (Maroc Qatar, pays du Sahel) en indiquant que cette coopération pourrait faire l’objet d’un accord cadre définissant les mécanismes, les outils et les modalités de son mise en œuvre. En outre, Monsieur le Ministre a proposé de conclure un accord de coopération entre l’AMCI et l’Agence de Coopération Internationale Qatariepour faire bénéficier les étudiants africains ayant fait le choix de poursuivre leurs études au Maroc de bourses qataries.
     Le Ministre Qatari a souligné la disposition de son pays à coopérer avec le Maroc dans ce domaine en précisant que la délégation qatarie, qui s’est rendue au Maroc récemment, examine toutes les possibilités de coopérations offertes et soumettra, à l’approbation du Maroc, dans un avenir très proche, une feuille de route définissant les principaux projets qui pourraient être menés par les deux parties ;
     Par ailleurs, le Ministre du Qatar a rappelé que son pays s’est engagé, dans le cadre du CCG, à octroyer une aide financière importante au Maroc. Il a ajouté que les services concernés de son Ministère sont sur le point de finaliser les modalités pratiques relatives à l’octroi de cette aide financière :
     Abordant la question syrienne, les deux parties ont rappelé leur condamnation de la violence et leur volonté commune d’aider le peuple syrien. De même, ils ont souligné que le plan Annan ne saurait aboutir sans l’appui de la communauté internationale. A cet égard, le Ministre qatari a indiqué que le régime de Bachar se prépare pour attaquer le nord du Liban sous prétexte de combattre les terroristes. Par ailleurs, le Ministre qatari à invité le Maroc a participé à une réunion qui aura lieu, au niveau des hauts fonctionnaires, à Doha et qui sera consacrée à l’examen de la situation en Syrie.

    5- rencontre avec le Secrétaire Général Délégué de l’OTAN

     Les deux parties se sont félicitées de l’excellence de la coopération entre le Maroc et l’OTAN tant sur le plan politique que pratique ;
     Le responsable de l’OTAN a souligné le rôle « moteur » du Maroc au sein du DM ainsi que ses différentes contributions aux opérations menées par l’OTAN. Il a souligné également que, malgré ses contraintes, le Maroc a apporté un soutien politique important à l’opération de l’OTAN en Libye. En outre, il a indiqué que le Maroc est désormais « un partenaires stratégique majeur de l’Alliance » et que sa participation à la réunion OTAN+13 témoigne de l’importance qu’accorde l’OTAN à ses relations avec le Royaume.
     Pour sa part, Monsieur le Ministre a rappelé toute l’importance que le Royaume du Maroc attache à ses relations avec l’OTAN, aussi bien sur le plan bilatéral que dans le cadre du Dialogue Méditerranéen en ajoutant que la coopération se développe selon une vision stratégique ;
     A cet égard, Monsieur le Ministre a souligné que le Maroc a proposé un projet de déclaration politique pour le renforcement du DM et se réjouit de constater que le projet marocain a reçu un large soutien de la part des pays alliés et des pays partenaires. A cet effet, il a remercié de le DSG pour le soutien apporté par l’OTAN à l’initiative marocaine dans le cadre de la déclaration du Sommet de Chicago
     Par ailleurs, les deux parties ont évoqué brièvement la situation en Egypte, en Libye et au Sahel.

    #Maroc #OTAN #Portugal #Sahara_Occidental #Christopher_Ross

  • Sahara : Ross appelle à respecter le droit à l’autodéterminacion

    Sahara : Ross appelle à respecter le droit à l’autodéterminacion

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Christopher Ross,

    Pour ceux qui s’intéressent aux négociations bloquées sur l’avenir du Sahara Occidental, voici un message que j’ai envoyé à la « 1ère Journée Européenne d’Amitié avec le Peuple Sahraoui » qui se tient en Italie.

    La population indigène du Sahara Occidental a souffert de dislocation et de difficultés depuis la Marche Verte du Maroc en 1975. Certains ont fui l’avancée marocaine en se réfugiant en Algérie, d’autres sont restés sur le territoire que le Maroc a repris. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a calculé que le nombre de réfugiés du Sahara occidental et de leurs descendants vivant dans des camps en Algérie était de 173 600 au 31 décembre 2017. Le nombre restant sous contrôle marocain est à peu près le même. Ceux qui se trouvent dans les camps vivent dans des conditions extrêmement difficiles qui incluent un climat inhospitalier, des conditions de vie misérables et une assistance humanitaire inadéquate. Les personnes sous contrôle marocain vivent sous des restrictions strictes qui punissent toute expression d’hostilité à la présence du Maroc. Les familles sont divisées, certains membres vivant dans les camps et d’autres restant sous le contrôle du Maroc.

    J’ai servi en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies de 2009 à 2017 dans une atmosphère d’impasse bien ancrée dans le processus de négociation. Beaucoup m’ont demandé pourquoi j’ai persisté dans mes efforts infructueux pendant huit ans. Pour moi, la motivation était avant tout humanitaire. J’avais visité les camps de réfugiés pour la première fois en 1981 et j’avais constaté de visu les conditions de vie tragiques de la population. J’étais déterminé à faire de mon mieux si l’occasion m’était donnée de contribuer à mettre fin à leurs souffrances et à permettre leur retour dans leur pays dans des conditions honorables. En saisissant l’occasion que m’offrait le Secrétaire général de favoriser les négociations entre les parties, j’étais moins intéressé par le résultat de ces négociations que par l’intégrité du processus de négociation. Pour moi, n’importe quel résultat pouvait être accepté tant qu’il résultait d’un véritable processus de négociation.

    En 2007, avant ma nomination, le Conseil de sécurité avait appelé à des négociations sans conditions préalables et de bonne foi entre le Maroc et le Polisario. Leur objectif, selon le Conseil, était – et reste – de parvenir à « une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

    En avril de la même année, les deux parties ont présenté leurs deux propositions – le Maroc pour une large autonomie du Sahara Occidental sous sa souveraineté, le Polisario pour un référendum qui incluait l’indépendance comme option et soulignait les relations étroites qu’un état indépendant aurait avec le Maroc. Ces propositions s’excluaient mutuellement et laissaient peu de place au compromis.

    De 2007 à 2019, mon prédécesseur, mon successeur et moi-même avons parrainé 15 sessions entre ces deux parties avec la présence de l’Algérie et de la Mauritanie en tant qu’États voisins. Malheureusement, rien de ce qui pourrait être appelé des négociations n’a jamais eu lieu, et la communauté internationale est en droit de savoir pourquoi. Le Polisario est venu à chaque session prêt à discuter des deux propositions, mais le Maroc est venu avec une condition préalable majeure : qu’il ne discuterait que de sa propre proposition. Inutile de dire que le Polisario a refusé d’accepter ce qu’il considérait comme un diktat, et les négociations ont été mortes dès le début.

    Pour sortir de cette impasse, j’ai insisté pour que les discussions portent sur diverses questions en dehors des deux propositions. Il s’agissait notamment des mesures de confiance, des ressources naturelles et des droits de l’homme. Là encore, les parties ont refusé de s’engager de manière constructive.

    En l’absence de progrès sur l’avenir du territoire, les droits de l’homme en particulier sont devenus un champ de bataille de substitution, chaque partie accusant l’autre de graves violations. Dans chacun de ses rapports au Conseil de sécurité, le Secrétaire général a demandé une surveillance indépendante des droits de l’homme, mais en vain. Alors que le Polisario s’est déclaré prêt à accepter une surveillance dans les camps de réfugiés en Algérie, le Maroc a refusé de l’autoriser dans la partie du Sahara occidental sous son contrôle, affirmant que cela violerait sa souveraineté autoproclamée.

    Le Conseil de sécurité lui-même a également joué un rôle majeur dans la perpétuation de ces 13 années d’impasse en ne parvenant pas à exercer une réelle pression sur les parties concernant la substance d’un règlement en raison des divisions entre ses membres. Certains, notamment la France et ses alliés africains, sont favorables à l’autonomie. D’autres, dont le Royaume-Uni et plus récemment la Russie, plaident pour l’autodétermination. En décembre 2020, comme vous le savez, le président Trump a pris la mesure irréfléchie de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – une souveraineté qui n’existe pas et qu’il n’avait pas à reconnaître. L’action de Trump était irréfléchie à trois égards. Premièrement, elle a compliqué le processus de négociation en amenant le Maroc et le Polisario, ainsi que l’Algérie, à durcir encore plus leurs positions.

    Deuxièmement, elle a détruit toute perspective d’intégration et de coopération régionales, notamment en matière d’immigration illégale, de stupéfiants, de lutte contre le terrorisme et d’autres questions de sécurité. Enfin, elle a nui aux relations des États-Unis avec l’Algérie, leur autre partenaire important en Afrique du Nord et principal défenseur de l’autodétermination. L’Espagne a imité l’exemple américain en mars 2022, déclarant que l’autonomie est la solution la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible et déclenchant une crise dans ses relations avec l’Algérie. Il est instructif à cet égard qu’aucun autre grand pays, pas même la France, n’ait suivi les États-Unis et l’Espagne en déclarant un soutien ouvert à la position marocaine.

    Pour résumer, nous avons deux parties incapables de négocier, le Conseil de sécurité divisé, et les États-Unis et l’Espagne qui compliquent les choses. Mais au-delà du fait d’éviter un engagement et une pression substantiels, le Conseil a permis aux parties, en particulier le Maroc, de ne pas tenir compte de ses directives en toute impunité. Le Polisario et l’Algérie ont pour leur part ignoré l’appel du Conseil en faveur d’un recensement officiel des réfugiés, préférant s’appuyer sur les calculs de 2017 de l’UNHR pour répondre à ce besoin. Pendant ce temps, le Maroc a ignoré l’appel du Conseil à éviter les conditions préalables dans les négociations, son appel à examiner la proposition du Polisario, et son appel à permettre à la MINURSO d’accéder librement à tous les interlocuteurs dans sa zone d’opérations.

    Quelle sera la prochaine étape alors que le dernier Envoyé personnel, Staffan de Mistura, entame son deuxième voyage en Afrique du Nord ?

    Si son mandat doit se limiter à faire la navette d’un endroit à l’autre et à organiser des réunions des parties, comme ce fut le cas pour ses trois prédécesseurs, il sera confronté aux mêmes difficultés qu’eux. Déjà, le Maroc insiste pour que l’Algérie vienne à la table de négociation « ronde » en tant que partie à part entière, et l’Algérie et avec elle le Polisario refusent de procéder sur cette base.

    Je pense que la seule façon pour M. de Mistura d’espérer sortir de l’impasse est que le Conseil lui donne un mandat plus large, similaire à celui de James Baker de 1997 à 2004. Au cours de ces années, la recherche d’un règlement était entre les mains de l’envoyé personnel, et non des parties. Baker a présenté plusieurs variantes d’un plan de règlement et s’est engagé avec les parties sur leurs détails. Ses efforts ont échoué parce que chacune de ces variantes a conduit à un référendum d’autodétermination à un moment donné et parce que le Maroc a révoqué son engagement envers un tel référendum après la mort du roi Hassan II en 1999. Dans des discours successifs au fil des ans, le roi Mohammed VI a fixé des lignes rouges : pas de négociations, sauf sur les détails de l’autonomie, pas de référendum incluant l’indépendance, et pas de surveillance des droits de l’homme. On peut se demander comment de Mistura peut réussir.

    Que doivent donc faire les membres de la communauté internationale, y compris les gouvernements et la société civile ?

    1. Pour permettre la reprise du processus de négociation, ils doivent insister auprès de toutes les parties concernées pour qu’elles évitent toute nouvelle action provocatrice qui pourrait conduire à une escalade des hostilités.
    2. Ils doivent soutenir pleinement M. de Mistura dans ses efforts pour relancer le processus de négociation, notamment en incitant les parties, les États voisins et les principaux acteurs internationaux à s’engager pleinement avec lui.
    3. Conformément aux directives du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc de négocier sans conditions préalables et de s’engager sur la proposition du Polisario sur une base de réciprocité.

    4. Si le processus de négociation reste dans l’impasse, ils devraient travailler avec les membres du Conseil de sécurité pour donner à de Mistura un mandat plus large.

    5. Conformément aux directives du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc de permettre à la MINURSO d’accéder à tous les interlocuteurs dans sa zone d’opérations. En parallèle, ils devraient encourager le Maroc à ouvrir le territoire sous son contrôle aux journalistes, aux universitaires et aux autres parties intéressées. De telles mesures permettraient au monde de mesurer les désirs des Sahraouis vivant sous le contrôle du Maroc. Toute solution qui ne tiendrait pas compte des opinions de cette population serait intrinsèquement déstabilisante.

    6. Ils devraient s’efforcer de convaincre le Polisario de reprendre son ancienne habitude de recevoir le RSSG/Chef de la MINURSO à Rabouni, en Algérie, plutôt qu’au Sahara occidental à l’est du mur de sable. Ils devraient également faire pression sur le Polisario et l’Algérie pour qu’ils vérifient l’exactitude du calcul de la population réfugiée effectué par le HCR en 2017 par des moyens appropriés. Comme pour les Sahraouis vivant sous contrôle marocain, tout règlement qui ne tiendrait pas compte des opinions de cette dernière population serait également intrinsèquement déstabilisant.

    7. Conformément aux orientations du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc d’accepter des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des droits de l’homme, comme le Polisario reste prêt à le faire sur une base réciproque.

    8. Enfin, mais c’est d’une grande importance, ils devraient s’efforcer de mobiliser une aide humanitaire beaucoup plus importante pour les réfugiés vivant dans des conditions misérables dans les camps.

    La population autochtone du Sahara Occidental a suffisamment souffert, et son droit de participer à la détermination de son avenir a été perdu dans la poussière du conflit et le brouillard des mots. Il est grand temps de mettre fin à cette souffrance et de restaurer son droit à l’autodétermination dans le cadre de l’accord politique mutuellement acceptable que le Conseil de sécurité a appelé de ses vœux.

    #Sahara_Occidenal #Maroc #Front_Polisario #ONU #Christopher_Ross

  • Marocleaks: Préparation de l’échéance d’avril 2014

    Marocleaks: Préparation de l’échéance d’avril 2014

    Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, Conseil de Sécurité, Echéance d’avril, MINURSO, Christopher Ross,

    L’examen par le Conseil de Sécurité de la question du Sahara en avril prochain se situe dans un contexte particulièrement difficile marqué par une attente de nos partenaires de mesures concrètes en matière des Droits de l’Homme.
    Pour la préparation de cette échéance, quelques actions sont soumise à l’appréciation de Monsieur le Ministre.

    Trois mois seulement nous séparent de l’examen par Le Conseil de sécurité de la question du Sahara marocain. Cet examen interviendra dans un contexte différent de celui de la dernière année et devrait nous inciter à agir, relativement tôt, pour préparer cette échéance dans, les meilleures conditions possibles.

    A. LE CONTEXTE: IL EST CARACETRISE PAR LES DETERMINANTS SUIVANTS:

    -Les engagements pris avec Washington : dans le communiqué commun, qui a sanctionné la visite de Sa Majesté le Roi aux Etats Unis, le Maroc a pris des engagements concrets concernant particulièrement la dimension des Droits de l’Homme au Sahara marocain ;

    -La tension très aiguë et sans précédent observée dans les relations maroccoalgériennes et les mesures et initiatives de provocation prises par les responsables de ce pays ;

    -L’absence de tout progrès dans le processus de négociation ;

    -la nouvelle configuration du Conseil de sécurité est dominée par les défenseurs des droits de l’Homme ;

    -La sortie du Maroc du Conseil de sécurité, après l’accomplissement de son mandat de deux ans ;

    -Les tentatives d’intrusion de la Présidente de la Commission africaine, dans le processus de règlement onusien.

    B. LES ATTENTES DES PARTENAIRES ET DU CONSEIL DE SECURITE:

    Ces attentes sont liées au progrès dans l’exécution du mandat de M Ross, à la poursuite par le Maroc de ses efforts en matière de promotion et de protection des Droits de l’Homme et à l’amélioration des relations maroco- algériennes.

    1. L’avancement du processus de négociation:
    Le changement d’approche pour la conduite des négociations par l’Envoyé personnel du Secrétaire Général et son acceptation par les parties est le seul élément nouveau enregistré durant cette année. Il est de nature à favoriser des discussions ciblées, tout en évitant les questions du statut final et du procédé d’acceptation par la population du Sahara de la solution politique dégagée.

    Bien sûr, ce n’est pas la première fois que cette approche est préconisée. MM. Peter Van Walsum et James Baker l’ont expérimentée sans résultat tangible, mais nous sommes obligés de suivre M. Ross, étant donné l’accueil favorable réservé par les membres du Conseil à la méthode des navettes qu’il a proposée, pour pouvoir identifier des points de convergence entre les parties.

    L’inauguration par M. Ross de cette nouvelle approche, durant sa prochaine visite de la région, à la fin de janvier, et ses résultats composeront l’essentiel du rapport de mars prochain et il est, dés lors, important d’éviter que la problématique des droits de l’Homme constitue l’élément dominant de ce rapport, dont le contenu influe sur les dispositions de la résolution du Conseil de Sécurité.

    2. La problématique des Droits de l’Homme :
    En l’absence de tout progrès dans le processus de négociations, nos adversaires continuent malheureusement de focaliser l’attention du Conseil sur la situation des Droits de l’Homme dans la région du Sahara. L’élaboration par les Etats Unis, l’année dernière, d’un premier projet élargissant le mandat de la MINURSO à la supervision des Droits de l’Homme, bien que retiré au dernier moment, à détruit un tabou et fait naître un espoir dans le camp de nos adversaires.

    Il est, par conséquent, très prévisible que ces derniers s’y prennent en avance et intensifient leur campagne, de concert avec l’Union Africaine, pour pousser à l’élargissement du mandat de la MINURSO au domaine des Droits de l’Homme.

    3 L’amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie:

    Bien qu’elle représente un voeu profond des peuples maghrébins, une revendication internationale persistante et une exigence objective, dictée par la communauté des défis auxquels est confrontée la région, l’amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie demeure un objectif fuyant et difficile à concrétiser, en l’absence d’un changement dans la classe politique et la structure de l’Etat en Algérie.

    De ce fait et malgré l’acceptation par le Maroc des différentes approches préconisées par l’Algérie pour dynamiser ces relations (laisser de côté la question du Sahara, mettre à plat tous les dossiers en suspens sans exception ….) et nos tentatives répétées d’avancer sur des dossiers non conflictuels avec notre voisin, l’engagement de l’Algérie est resté de façade et de circonstance, reflétant une volonté de blocage total.

    Toutefois, les premières retombées du printemps arabe et la montée de la menace terroriste dans la région sahelo- saharienne, qui a touché la Mauritanie et l’Algérie, ont fait naître une prise de conscience, de la part de l’Europe et les États-Unis, de l’importance de la coopération maroco- algérienne pour leur propre sécurité et celle de leurs zones d’influence. Cette prise de conscience les a incités à plaider en faveur de cette coopération. Elle a, également, a été derrière l’inclusion de la dimension maroco -algérienne dans le mandat de M. Ross et les tentatives de ce dernier de réanimer ces relations.

    Or, tant que le Maroc s’accommodait d’une participation protocolaire de l’Algérie aux réunions informelles, les dirigeants de ce pays ont fait l’effort de prendre part à des discussions marginales et à autoriser quelques Ministres techniques à visiter le Maroc. Cependant, à partir du moment où le Maroc a décidé de responsabiliser l’Algérie et de lui demander formellement, par l’intermédiaire de M Ross, son implication dans les négociations, la réponse algérienne ne s’est pas faite attendre.

    En effet, on assiste depuis le changement de gouvernement et l’arrivée de M. Laamara à la tête de la diplomatie algérienne, à une radicalisation de la position de ce pays et à la multiplication d’initiatives pour rendre toute normalisation des relations entres nos deux pays difficile, voire impossible à réaliser dans le futur immédiat. La coïncidence, cette année, du débat d’avril avec les élections présidentielles en Algérie n’augure pas d’un quelconque assouplissement de l’attitude de ce pays, bien au contraire.

    C. L’ATTITUDE DES AUTRES PARTIES :
    L’Algérie : depuis une année les dirigeants de ce pays ont tout fait pour annihiler les effets des petits pas que M. Ross a fait faire aux relations bilatérales avec le Maroc. Tout prétexte était bon pour entraver la moindre évolution. Les derniers mois de 2013, se sont distingués par une surenchère sans précédent avec, pour la première fois, la demande d’élargissement du mandat de la MINURSO faite officiellement par l’Algérie au nom de son Président, le 29 octobre dernier à Abuja, sans compter les actions de mobilisation de la société civile algérienne par l’intermédiaire de la CNASPS et l’envoi d’une délégation de l’Assemblée Nationale aux débats sur la question du Sahara à la quatrième Commission des Nations Unies ou encore les déclarations répétées du porte parole du Ministère des affaires étrangères algérien accusant le Maroc de tous les maux de son pays.

    Le polisario : au fur et à mesure que nous approchons d’avril, le polisario et ses relais s’activeront sur la seule question des Droits de l’Homme. Dans leur esprit, l’initiative malencontreuse des américains de l’année dernière -même si elle a été retirée- a joué en leur faveur et ils feront tout pour la ressusciter. La sensibilité de la part des membres du Conseil de Sécurité à la thématique des Droits de l’Homme, se fera plus explicite maintenant que le Maroc est en dehors du Conseil. Mais si nous présentons des mesures crédibles et convaincantes à nos partenaires, nous pouvons avorter les velléités de nos adversaires et écarter l’idée d’élargissement du mandat de la MINURSO.

    D. QUELQUES PROPOSITIONS D’ACTIONS

    1. Conforter M. Ross dans ses bons offices sans faire de concessions :

    La prochaine visite de l’Envoyé personnel et ses résultats constitueront l’essentiel du rapport du Secrétaire général de mars prochain. Pour éviter que le rapport soit chargé par des développements sur les droits de l’homme, nous avons intérêt à « donner du blé à moudre » à M. Ross et à lui démontrer notre bonne volonté à mettre en oeuvre sa nouvelle approche, tout en mettant les points sur les « i » et en clarifiant ce qui doit l’être, particulièrement sur la notion de compromis ainsi que, la centrante et l’actualité de notre proposition d’autonomie.

    2. Mise en oeuvre des promesses faites aux Etas Unis :

    L’acceptation par Washington d’un communiqué commun avec un langage succinct et générique sur les droits de l’homme au Sahara s’est faite avec la promesse que notre pays entreprendra souverainement des actions concrètes, substantielles et dans des délais déterminés, mais en tout cas bien avant l’échéance d’avril prochain. Il y a, par conséquent, une attente non seulement de Washington mais aussi de Londres et, bien sûr, de notre seul appui la France. Nous
    sommes appelés à adopter les mesures convenues et a les mettre en oeuvre, à en informer les trois Capitales, avant d’entamer le processus de concertation sur le projet de résolution.

    La diligence qui sera apportée à l’adoption de ces mesures et leur portée, seront déterminants pour convaincre « le Groupe des Amis » de l’inopportunité de la visite de la Haut Commissaire au Sahara. Elles seront aussi cruciales pour convaincre les Américains de rédiger un projet de résolution en termes d’encouragements à nos mesures nationales et de ne pas donner suite aux demandes d’élargissement du mandat de la MINURSO ou de visite de La Haut Commissaire. Enfin la réussite de cette démarche concertée nous permettra d’endiguer les manoeuvres éventuelles du Nigeria au sein du Conseil et celles de l’Algérie et de l’Afrique du sud pour injecter l’idée du mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la MINURSO.

    3. Le recensement :

    En même temps que nous mènerons des efforts sur le volet des Droits de l’Homme, il est indispensable d’engager un effort soutenu, concomitant et tout azimut autour de la question du recensement auprès, non seulement du HCR et du Secrétaire général des Nations Unies, mais aussi auprès de l’Union Européenne, du Groupe des amis du Secrétaire Général et des ONG internationales influentes, pour réclamer l’accomplissement de cette opération. L’objectif étant de gêner l’Algérie et le polisario sur leur propre terrain et de renforcer le langage de la prochaine
    résolution du Conseil.

    Si jusqu’à présent, cette thématique a été confinée au HCR et traitée selon une approche sélective et progressive, le temps est venu d’en faire un leitmotiv de notre discours dans toutes les instances et en toute circonstance, d’autant plus que c’est l’unique aspect du différend qui met l’Algérie en difficulté.

    L’action diplomatique sur cette thématique devrait, également, engager des partis politiques, des élus et des Organisations Non Gouvernementales des provinces du Sud et cibler le Secrétariat de l’ONU, le Groupe des Amis et les grandes ONG Internationales.

    4. Interaction avec les membres du Conseil de Sécurité :
    II serait hautement recommandé d’effectuer des visites auprès des membres du Conseil de Sécurité afin de les familiariser avec notre dossier, les tenir au courant des derniers développements et leur faire appréhender ses enjeux.

    a. Les nouveaux Membres :
    • Le Nigeria : II y a quatre ans, ce pays a été un adversaire actif au sein du Conseil et s’est mobilisé sur la thématique des Droits de l’Homme, en présentant même des amendements aux résolutions sur le Sahara. Tout porte à croire qu’il continuera dans cette logique, en servant de principal relais de l’Union Africaine au sein du Conseil.

    Nous devons maintenir un contact régulier avec ce pays et utiliser toutes les influences possibles pour le neutraliser et réduire sa capacité de nuisance, d’autant plus qu’il assumera la présidence du Conseil pendant le mois d’Avril prochain.

    • La Jordanie : ce pays arabe, qui a pris la place de l’Arabie Saoudite au sein du Conseil, a une proximité marquée avec les pays occidentaux, notamment des Etats Unis. Son statut de pays voisin lié à Israël par un accord de paix et associé à la solution du conflit israélo- palestinien ne lui permettra pas de prendre les mêmes risques qu’aurait pris l’Arabie Saoudite pour défendre nos intérêts sur la question du Sahara. En outre, les positions très pro-occidentales du Prince Zeid, l’Ambassadeur Représentant permanent de Jordanie, l’inciteront, tout au plus, à afficher une neutralité positive pour ne pas mécontenter l’Algérie. Ceci dit, des instructions des Hautes autorités jordaniennes et une pression amicale ponctuelle de l’Arabie Saoudite pourraient changer la donne et nous assurer un minimum d’appui de la part de ce pays.

    • Le Chili : l’arrivée de la socialiste Mme Bachelet à la magistrature suprême dans ce pays, risque d’être exploitée par nos adversaires à leur avantage, si nous ne prenions pas les devants. La position de ce pays a toujours été marquée par beaucoup d’hésitation. Il est, par conséquent, souhaitable de programmer une visite, au plus tôt, pour contenir ce risque.

    • Le Tchad : Ce pays a été absent sur la scène des Nations Unies et a préféré s’investir dans l’action de l’Union Africaine à travers laquelle il s’est trouvé engagé dans plusieurs forces africaines de stabilisation ou dans des opérations hybrides ONU- UA. Il serait indiqué de nous assurer au moins la neutralité de ce pays africain pour empêcher toute coalition favorable à l’Union Africaine au sein du Conseil.

    b. Les autres Membres du Conseil:

    Le fait que les autres pays membres du Conseil de Sécurité soient, pour la plupart familiers avec notre position et nos attentes, ne nous dispense pas de la nécessité de les démarcher, au niveau approprié.

    La France : la posture de ce pays, pendant longtemps notre principal appui au sein du Conseil, est devenue la cible des critiques de la part de l’Algérie et du polisario, surtout sur l’aspect des Droits de l’Homme. Il importe de rappeler, à cet égard, les nuances apportées par Paris à sa position durant les débats de l’année dernière (non utilisation du veto, respect des Droits de l’Homme, non appui à l’autonomie dans le discours français et le rappel du Quai d’Orsay de « l’attachement de la France au droit de manifester » au lendemain de l’adoption de la résolution 2099). Nous sommes, donc, appelés à nous concerter davantage avec ce pays à différents niveaux, à partager avec lui, en priorité, nos intentions et notre stratégie et à le mettre dans la confidence, en vue de nous assurer de son appui agissant au Conseil, seul à même de nous prémunir contre les états d’âmes des américains et la complicité britannique.

    Le Royaume Uni : une attention particulière devrait être prêtée à ce pays, fervent promoteur de l’idée de visite de la Haut Commissaire aux Droits de l’Homme et partenaire privilégié de Washington au Conseil de Sécurité

    La Russie : Le refus par ce pays de toute imposition aux parties à un différend, nous a permis de contenir l’initiative américaine d’avril dernier. La prochaine visite de M. Lavrov prévue au Maroc sera l’occasion de l’informer de nos actions et initiatives relatives à la question du Sahara marocain et à solliciter l’appui de son pays à notre approche.

    Le Rwanda : ce pays a multiplié les appels au Maroc pour un renforcement des relations. Il y a une perspective de retrait de reconnaissance en vue. Une invitation de la Ministre des Affaires Etrangères pour visiter notre pays serait bien accueillie, pour concrétiser les engagements pris au plus haut niveau et confirmer la position très positive adoptée par Kigali lors des débats de 2013 au Conseil. Si nous parvenons à faire adopter par le Tchad une position engagée et positive à notre égard, ce pays pourra constituer avec Rwanda un binôme qui nous fera éviter toute aliénation de la position de ces deux pays à l’Union Africaine.

    • Une mention spéciale doit, enfin, être faite des pays ayant des traditions de défense des Droits de l’Homme et qui peuvent, de ce fait, être perméables à la propagande de nos adversaires, sans pour autant nous être forcément hostiles. Il s’agit principalement de l’Argentine et du Chili- en raison de leur passé- de l’Australie, du Luxembourg de la Lituanie et de la Corée. Eux aussi doivent être informés des nouvelles mesures prises par le Maroc en matière des Droits de l’Homme.
    L’élaboration et la remise à nos interlocuteurs d’un « livre blanc » sur les efforts entrepris par le Maroc en matière des Droits de l’Homme est à considérer pour prouver notre engagement comme support pour notre campagne et l’illustration de notre engagement.

    5. La visite à New York de MM. Baraka, El Haiba et El Yazami :
    En appui aux visites dans les capitales et aux démarches à Rabat et en vue de partager avec les autres membres du Conseil l’état d’avancement de la nouvelle dynamique de développement humain dans les provinces du sud et les mesures qui seront mises en oeuvre dans le domaine des droits de l’Homme, il est souhaitable que MM. Nezar Baraka , Président du CESE , M Mahjoub El Haiba , Délégué Intergouvernemental au Droits de l’Homme et M. Driss El Yazami, Président du CNDH se déplacent à New York pour des présentations et des entretiens avec les membres du Conseil de sécurité et des responsables du secrétariat chargés du dossier du Sahara . Une telle visite devrait se dérouler suffisamment à I’ avance (de préférence en février) pour que leurs inputs soient intégrés dans le projet de rapport du secrétaire général.

    6. La visite de Mme Pillay :
    Nous devons continuer à rejeter l’idée d’une visite couplée de la Haut Commissaire à Rabat et au Sahara car une telle visite nous ferait rentrer dans un engrenage dangereux. En effet, une telle visite donnerait lieu à un briefing autant au Conseil de sécurité qu’au Conseil des Droits de l’Homme à la demande de n’importe quel membre des deux organes. Et une fois le premier briefing donné, il sera suivi d’autres et deviendra ainsi institutionnalisé, avec le risque de voir la question du Sahara rentrer dans une dynamique périlleuse qui changera le prisme de cette question.

    7. La résistance aux machinations du polisario :
    Durant les cinq dernières années, nous avons été obligés de gérer, pendant l’examen de la résolution, des situations qui ont affaibli notre capacité de négociation (l’arrestation du groupe des 6 indépendantistes à leur retour d’une visite médiatisée à Alger et Tindouf, le cas d’Aminatou Haidar, le démantèlement du camp Gdim Izik , le jugement par le tribunal militaire ….).

    Nous devons nous efforcer, durant les quatre mois à venir, d’éviter toute situation pouvant être mise à profit par nos adversaires pour décrédibiliser les mesures annoncées à Washington ou compliquer la négociation de la résolution.

    Bien sûr, cette démarche prudente et anticipative n’est pas synonyme de laxisme dans notre réaction aux provocations du polisario et, plus encore maintenant, de l’Algérie.

    8. Empêcher une décision de l’Union Africaine en janvier :
    II a été démontré durant l’année écoulée que la Présidente de la Commission
    africaine s’entête à mettre en oeuvre son propre agenda et celui de son pays, en cherchant à interférer dans le processus de négociation de la question du Sahara. Elle a saisi, à cet effet, le Secrétaire général et les membres du Conseil de Sécurité, particulièrement les permanents parmi eux.

    Le prochain sommet africain, de fin janvier et début février, constitue une date charnière et une épreuve de force dans notre combat contre les desseins de Mme Zuma. Nous sommes condamnés à réussir ce défi qui nous est lancé par la Présidente de la Commission africaine.

    En effet, si nous parvenons à mobiliser une minorité de blocage constituée de 15 à 20 pays convaincus, engagés et résistants aux pressions l’Algérie, qui resteront actifs et solidaires tout au long des réunions préparatoires du Sommet, nous aurons mis en échec les desseins de Mme Zuma, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud et en même temps avorté les sollicitations de l’Union Africaine pour se trouver un rôle dans le règlement du dossier du Sahara. L’issue de ce duel au sein de l’Union Africaine aura indubitablement une résonance au Conseil de sécurité, au Secrétariat des Nations Unies et, bien sûr, en Afrique.

    9. Une interaction avec les intervenants dans la rédaction du rapport (SG , DPKO, DPA, HCDH) :

    Pour bien préparer l’échéance d’avril, une quadruple interaction est hautement indiquée avec :

    • Le Secrétaire général des Nations Unies : une rencontre de M. Le Ministre avec M. Ban Ki-Moon, avant avril, serait la bienvenue, surtout si elle se tient à New York. Elle sera une occasion pour une première prise de contact, pour une valorisation de notre partenariat avec les Nations Unies (Mali, Sahel, RDC, RCA, Côte d’Ivoire …), et pour des mises au point sur l’évolution du processus de négociation et son devenir.

    • Le responsable du Département des Opérations de Maintien de la Paix : je compte tenir des réunions de travail avec M Ladssous pour discuter du contenu du rapport sur le Sahara marocain et tenter de l’amener à un rééquilibrage dans la structure du rapport du SG.

    • Le responsable du Département des Affaires Politique : ce Département a aussi son mot à dire dans l’orientation du rapport du SG. Je compte me réunir avec M Feltman et son équipe sur l’orientation dudit rapport. Je voudrais réitérer ma demande d’une contribution substantielle du Maroc au Budget de ce Département. Elle est de nature à favoriser un début de changement de l’attiude hostile de son responsable M. Feltman, un grand ami de M. Ross, vis-à-vis de notre dossier.

    • La Haut Commissaire aux Droits de l’Homme : il importe de prévenir, dans la contribution de la Haut Commissaire, Mme Pillay, au rapport du SG d’avril prochain, une recommandation qui irait dans le sens d’un élargissement du mandat de la MINURSO, comme cela a été fait durant les trois dernières années et de la dissuader de visiter les provinces du Sud, afin d’écarter toute instrumentalisation de la part de nos adversaires.

    10. Une réunion des Ambassadeurs de Sa Majesté auprès des membres du Conseil de Sécurité:
    Afin de mobiliser le soutien nécessaire à notre stratégie, la tenue d’une réunion avec les Ambassadeurs de Sa Majesté accrédités auprès des 15 membres du Conseil paraît opportune. Elle sera l’occasion de les tenir informés des derniers développements et de la stratégie adoptée, d’unifier le message qui sera transmis à leurs interlocuteurs et de convenir d’une feuille de route comportant les actions à mener pour la période nous séparant de la date d’avril.

    Cette réunion, qui se tiendrait sous l’autorité de Monsieur le Ministre, verrait la participation des Présidents du CNDH du CESE, du Délégué Intergouvernemental pour les Droits de l’Homme et des représentants des Départements et Services partenaires dans la gestion du dossier du Sahara.

    Conclusion : Pour bien préparer l’échéance d’avril et travailler dans la confiance réciproque avec les américains qui sont les rédacteurs de la résolution, le facteur temps est d’une importance cruciale. Or le temps qui nous sépare d’avril est très court, au regard des actions que nous sommes appelés à entreprendre.

    -New York le 6 janvier 2014-

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #ONU #Conseil_de_Sécurité

  • Maroc: Chris Coleman, le fantôme du makhzen

    Maroc: Chris Coleman, le fantôme du makhzen

    Maroc, hacker Chris Coleman, ONU, Sahara Occidental, Christopher Ross, Etats-Unis,

    Dire que le royaume du Maroc est très inquiet de perdre la main dans la gestion du dossier Sahraoui est aujourd’hui un euphémisme – Le briefing de Christopher Ross, aujourd’hui, risque d’être crucial

    Le palais royal est véritablement ébranlé par la perspective, très sérieuse cette fois, de perdre le contrôle de sa «qadhiya watania» (question nationale) qu’est le Sahara occidental, qu’il occupe depuis 1975. Et cela pourrait commencer dès aujourd’hui puisque l’envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara occidental, Christopher Ross, va faire un briefing devant le Conseil de sécurité sur le blocage du processus de négociation. Le royaume craint de faire face à une «stratégie insidieuse de délégitimation de la récupération du Sahara par le Maroc», comme souligné dans un câble adressé le 22 août dernier par la mission permanente à New York à sa tutelle.

    Ross attend depuis l’été dernier le feu vert du royaume pour pouvoir effectuer une tournée dans la région. Le makhzen, qui n’a pas apprécié son dernier rapport, qualifié de «dérapage dangereux», accuse aussi Ross de pratiquer un «double langage» et ne veut donc point l’inviter. Le Maroc a aussi une (lourde) femme sur les bras en la personne de la nouvelle représentante spéciale du Secrétaire général et chef de la Minurso, Mme Kim Bolduc (Canada), devant prendre ses fonctions début septembre à El Ayoun, en remplacement de l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber dont le mandat s’est achevé le 31 juillet dernier. Ne connaissant pas son pedigree diplomatique, il l’a décrétée persona non grata au prétexte qu’il n’a pas été associé (?) à sa nomination…

    Un double veto qui irrite au plus haut point le secrétaire général de l’ONU et les Etats-Unis, de plus en plus édifiés que c’est le royaume qui empêche un début de solution à ce conflit. Dommage collatéral pour Rabat : le concept de «territoire non autonome» du Sahara occidental, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies, est désormais assumé publiquement à New York. Et c’est le sacro-saint principe de la «marocanité du Sahara» qui vole en éclats.

    La fin du laisser-aller américain ?

    Un coup de semonce pour le makhzen, qui voit ses anciens protecteurs l’abandonner l’un après l’autre. Mieux (ou pire), le sous-secrétaire adjoint pour les affaires du Proche-Orient au département d’Etat, John Desrocher, a déclaré, lors de sa visite la semaine dernière à Rabat, que «la dynamique doit se poursuivre» et qu’il fallait «éviter de geler le processus». En clair, Washington somme Rabat d’accueillir les deux diplomates indésirables, Christopher Ross et sa nouvelle collègue, Mme Bolduc. Et quand l’oncle Sam hausse le ton, le makhzen attrape inévitablement le rhume. Cette grosse peur transparaît assez bien dans une pile de correspondances portant mention «confidentiel» qu’ontadressé le représentant permanent du royaume à l’ONU, l’irascible Omar Hilal, et son adjoint Abderrazzak Laassel à leur tutelle, le ministère des Affaires étrangères. Tout au long de ces dizaines de documents — dont El Watan détient des copies — le représentant de Sa Majesté attire l’attention du makhzen sur le fait que le Maroc subit les vents contraires dans les couloirs des Nations unies.

    Des câbles catastrophés

    Ni Ban Ki-moon ni Christopher Ross et, fait nouveau, ni les Etats-Unis ne sont désormais sensibles aux arguments annexionnistes du royaume. Du coup, le représentant permanent du Maroc à l’ONU joue les vierges effarouchées et invite le makhzen à imaginer le pire.

    Le pire, c’est évidemment de voir les Conseil de sécurité adopter, en avril prochain, une résolution élargissant le mandat de la Minurso à la protection des droits de l’homme. Ce scénario est plus que jamais probable, selon les câbles de Omar Hilal au MAE marocain, saisis au vol… Ce diplomate marocain recommande à sa tutelle de désavouer l’envoyé personnel du secrétaire général, Christopher Ross, pour bloquer le processus devant mener à l’adoption d’une résolution contraignante en avril.

    Dans sa note d’information datée du 2 octobre 2014, la direction des affaires américaines du MAE marocain brosse un tableau noir de l’évolution du dossier sahraoui dans les couloirs de l’ONU : «La situation dans son ensemble interpelle, suscite plusieurs interrogations et laisse présager des périodes difficiles aussi bien au sein des Nations unies qu’avec nos partenaires américains…»

    Rabat-Washington, tension maximum

    Il y est écrit aussi : «Notre pays est présenté par M. Ross comme responsable du blocage en cours dans le processus politique, une idées véhiculée dans les couloirs des Nations unies et auprès des membres du Conseil de sécurité.» La note secrète de Rabat s’inquiète surtout de la tension avec les Etats-Unis. On y apprend en effet que «Washington a d’ores et déjà commencé à introduire des changements dans sa position» au sein de l’ONU. Comment ? Lors de l’examen du rapport annuel du Conseil de sécurité à l’Assemblée générale pour la période 1er aout 2013-31 juillet 2014, la délégation américaine a introduit, d’après la note, des amendements dans la partie sur le Sahara dudit rapport en supprimant toute référence «aux Etats voisins».

    Pour le makhzen, il s’agit d’un crime de lèse-majesté en ce sens que les Américains déclarent que l’Algérie n’est pas partie prenante au conflit. Rabat craint une grave crise avec l’Administration américaine, qui a changé de ton et de cap dans la perception du conflit au Sahara occidental. Et pour cause, l’ambassadeur des USA à Rabat a exprimé, le 31 juillet dernier, au MAE marocain ses doutes quant à la capacité de Christopher Ross à faire son travail avec la persistance des blocages de Rabat. La sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques, Wendy Sherman, a réitéré cette exigence en marge de la 69e session de l’Assemblée générale de l’ONU, au même titre que sa collègue la sous-secrétaire d’Etat Anne Patterson, lors de son entretien téléphonique avec la ministre marocaine déléguée aux Affaires étrangères.

    Après la crise d’avril 2013 quand les USA ont retiré à la dernière minute un projet de résolution élargissant le mandat de la Minurso, le désamour s’installe à nouveau entre le Maroc et son ancien parrain, les Etats-Unis. Et le divorce risque même d’être prononcé aux torts évidents du royaume.

    Chris Coleman, le fantôme du makhzen

    Il est Marocain et se fait appeler Chris Coleman. Ce hacker est en train d’ébranler le palais en dévoilant des documents sensibles et confidentiels (mails, ordres de virement, notes secrètes et autres courriers officiels). Il s’est aussi attaqué aux activités ultrasensibles de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) rattachée au palais royal. Surnommé le «Snowden marocain», cet homme inonde depuis quelques jours les réseaux sociaux de la littérature sulfureuse dont le makhzen se serait volontiers passé. C’est la première fois que des documents secrets sont ainsi portés sur la place publique, qui plus est concernant la question hautement stratégique du Sahara occidental.

    Sans doute que ce petit génie de l’informatique empêche beaucoup de hauts responsables marocains de dormir.

    El Watan, 27 oct 2014

    #Maroc #ONU #SaharaOccidental #HackerChrisColeman #ChristopherRoss

  • L’ONG internationale SFCG chargée de mission par Chris Ross

    L’ONG internationale SFCG chargée de mission par Chris Ross

    Maroc, Sahara Occidental, Christopher Ross, Search for common ground, SFCG,

    Pour Sdi Yassine: Très urgent

    L’ONG internationale Search for common ground (SFCG) a été chargée par Chris Ross d’entreprendre des rounds de pourparlers avec certaines grandes institutions et experts dans le but de préparer des recommandations à l’adresse de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon , au Sahara avant le 16 décémbre date de la reprsie des négociations à Manhasset. Une première réunion d’un groupe d’expert a eu lieu à Washington les 7 et 8 décembre. Y ont participé :

    – Mansouria Mokachi (Algérienne) représentant l’IFRI ; Il y a juste 3 mois qu’elle a regagné l’IFRI.

    – Claire Spencer de Chatam House (Grande Bretagne), respeonsable du programme MENA ;

    – Louis Perale, professeur de droit et membre de l’European institut for security studies ;

    – David Carmen, professeur de droit au Canada ;

    – Georges Moose, Chairman of The Board de search For Common Ground

    – Et Robert Malley du Crisis Group.

    Du côté des pro-polisario ont assisté à la réunion: Jacod Mundy, universitaire US et l’ancienne assistance de James Baker Anna Theofilopoulou (les deux ont publié un article intitulé : Why the UN won’t solve Western Sahara (unitil it becomes a crisis).

    Le groupe ainsi réuni avait pour mission de:

    1. Déterminer la position de ce qui est appelé les « Friends of Sahara »

    2- De concevoir les substances des prochaines négociation entre le Maroc et le Polisario

    3- De proposer une stratégie pour Les négociations à Ross.

    Leur travail doit faire l’objet de recommandations à soumettre à Christopher Ross.

    De cette réunion 5 recommandations ont été faites :

    1. Changer la manière de faire dans les négociations et explorer beaucoup plus le plan marocain par rapport à celui de James Baker afin de relever les convergences et des les discuter.

    2. Mettre de côté les questions de souveraineté et d’indépendance.

    3. Revoir la tactique de Christopher Ross en tant que médiateur. Et adopter les rencontres séparées. Le but étant de faire ressortir le meilleur des différentes positions

    4. Recommandation à Christopher Ross de rechercher un document officiel ou officieux intitulé « International security guarantee » signé par les USA et la France. Par ce document les deux pays doivent s’engager à adopter les conclusions de C. Ross telles quelles sont présentées.

    5. Organiser des conférences en Europe par des institutions comme l’IFRI et l’IRIS sur le sujet.

    Les ambassadeurs d’Espagne et de France à Washington ainsi que le Département d’Etat américain ont tous été informés auxquelles ils ont montré de l’intérêt et accordé leur appui.

    Un mémo final devrait être présenté par CFCG à Ross jeudi 9 décembre.

    #Maroc #EtatsUnis #SFCG #SaharaOccidental #ChristopherRoss

  • Ross responde a Marruecos

    Sahara Occidental, Marruecos, Christopher Ross, ONU, MINURSO,

    El ex enviado personal del secretario general de la ONU para el Sáhara Occidental, Christopher Ross, denunció los « vulgares » insultos que le profirieron los marroquíes a causa de sus posiciones sobre el conflicto en este territorio no autónomo, reiterando su apoyo al derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación.
    « No dejan de sorprenderme los comentarios de los internautas marroquíes cuando leen algo que no refleja plenamente su pensamiento y el de su gobierno sobre el Sáhara Occidental », escribió Christopher Ross en su cuenta de Facebook, lamentando los « vulgares ataques personales ».
    Estos comentarios extremadamente vulgares, algunos de los cuales fueron citados por el Sr. Ross, se producen en reacción a un post en el que culpaba a Marruecos de bloquear los esfuerzos para incluir la vigilancia de los derechos humanos en el mandato de la Misión de la ONU para el Referéndum del Sáhara Occidental (MINURSO). « Muchos comentaristas han optado por ignorar que la cuestión principal son los derechos humanos », dijo, y señaló que su principal preocupación es que el plan de arreglo para el Sáhara Occidental « sea el resultado de auténticas negociaciones entre Marruecos y el Frente Polisario, las dos partes implicadas en este conflicto desde 1975, de acuerdo con las sucesivas resoluciones del Consejo de Seguridad ».
    En otras palabras, mi interés está en la integridad del proceso de negociación, no en su resultado », dijo. En este sentido, destacó tres realidades que toda negociación debe tener en cuenta para ser realmente auténtica.
    Ha recordado que « el Sáhara Occidental es un territorio no autónomo y separado de Marruecos, como lo atestiguan el Tribunal Internacional de Justicia, los más altos tribunales europeos, la Secretaría y las agencias de la ONU, y la mayoría de los países del mundo », asegurando que, « la proclamación del ex presidente de EEUU Donald Trump no ha hecho nada para cambiar esta realidad ».
    En su publicación, Christopher Ross también señaló que « existe una población identificable de saharauis con claros vínculos indígenas con el territorio (…) », recordando que « la identificación por parte de la Minurso de las personas con derecho a voto en un referéndum estaba en su fase final en el año 2000, cuando Marruecos se retiró del proceso de arreglo ».
    Por último, Christopher Ross señaló que la población saharaui « tiene un derecho internacionalmente reconocido a participar en la determinación de su futuro mediante alguna forma de autodeterminación.
    Los internautas marroquíes seguramente rechazarán estas tres realidades. No es de extrañar, ya que no corresponden al pensamiento marroquí y no es posible (…) mantener una discusión razonada sobre el Sáhara Occidental en Marruecos », lamentó.