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  • Interview de Mourad Boucif, cinéaste marocain de Belgique

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    “Il faut galérer pour trouver un travail en dehors du nettoyage et du chauffeur de bus”

    La Gazette du Maroc : Comment évaluez-vous l’intégration des immigrés marocains en Belgique ?

    Mourad Boucif : L’intégration des immigrés se porte beaucoup mieux par rapport à il y a quelques années. Aujourd’hui la Belgique tout entière est consciente que les personnes issues de l’immigration sont des citoyens belges et resteront définitivement sur le territoire. (La majorité d’entre eux est née en Belgique et a la nationalité belge). Le mythe du retour n’existe plus. L’implication de la communauté marocaine à travers les différentes institutions belges a joué un rôle crucial pour la cohabitation avec la population belge de souche.

    Vous avez filmé le gouffre entre les communautés dans “Au-delà de Gibraltar”, comment voyez-vous l’avenir des communautés en Belgique ?

    Je suis optimiste quand à l’avenir des différentes communautés qui vivent en Belgique. Il y a 40 ans jour pour jour, date de la première vague d’immigration en provenance du Maroc, on n’aurait jamais espéré retrouver une personne d’origine marocaine dans un cabinet ministériel ou dans une administration communale (mairie). Aujourd’hui nous avons trois ministres issus de l’immigration dont une d’origine marocaine (Mme Fadila Lannaan, ministre de la Culture, de la Jeunesse et de l’Audio-visuel). Petit à petit le brassage se fait et le mélange implique inévitablement la rencontre “de l’autre”, même pour les plus “conservateurs” ou les plus “récalcitrants”.

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    Les Marocains se plaignent beaucoup du racisme en Belgique. Quelle est sa nature, quelles sont ses manifestations et est-ce que vous, en tant que cinéaste, vous l’avez vécu au quotidien ?

    Il est clair que toute personne étrangère vivant en Belgique a son lot de situations de discrimination et de racisme. Personnellement, je n’ai pas été épargné. Ayant arrêté mes études trop tôt et n’ayant pas de diplôme, j’ai dû galérer pour trouver un travail en dehors “du nettoyage” et “de chauffeur de bus”.. Sans vouloir dénigrer ces professions, avec tout le respect que j’ai pour ceux qui les font, je souhaitais simplement à ce moment trouver un emploi où je pouvais m’exprimer réellement, avoir des responsabilités…

    Pour cela j’ai compris qu’il me fallait reprendre les études, car on n’était pas prêt à me donner cette chance. J’ai entrepris des études d’éducateur spécialisé pendant trois ans et j’ai décroché mon diplôme. C’est de cette façon que je suis entré dans le social. Malheureusement, nos hommes politiques et les médias n’ont pas aidé à une meilleure imprégnation des différentes communautés vivant sur le territoire. A plusieurs reprises, des hommes politiques de partis traditionnels ont eu tendance à exprimer des propos très durs vis -à-vis des étrangers.

    Les médias ne sont pas épargnés par ce type de dérapages. Et tout cela dans la plus grande normalité.

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    Il n’y a pas longtemps une sénatrice d’un grand parti au pouvoir annonçait publiquement avec force que “le voile de la femme musulmane était une soumission vis-à-vis de l’homme et une infériorité acceptée de la part de ce dernier”. Cette déclaration publique est passée “comme une lettre à la poste” sans aucune réaction des responsables politiques. Ces personnes ayant une grande responsabilité devraient être plus vigilantes et surtout faire attention aux signes qu’elles donnent à la population, que ce soit aux autochtones ou aux allochtones (Belges de souche ou aux personnes issues de l’immigration). Nous devons tous être très méfiants devant ce type de discours surtout dans cette période très sensible que nous traversons.

    Le terrorisme a menacé et menace toujours la Belgique comme toute l’Europe, comment voit-on le rôle joué par les Marocains dans les filières terroristes ?

    Malheureusement, l’implication de ces personnes d’origine marocaine n’aide pas à la cohabitation entre les différentes composantes de notre société. Les amalgames sont plus présents et renforcent les préjugés à l’égard de l’autre. Ce type d’événement vient parasiter les relations qui se créent. Les répercussions négatives sont assez importantes. Auparavant, les crises internationales avaient un léger impact en Europe. Aujourd’hui, les pays européens sont directement concernés et nous ressentons quotidiennement des réactions de repli et de rejet. Ce qui implique les mêmes schémas vis-à-vis des victimes. Heureusement, un énorme travail associatif se réalise sur le terrain et essaie de limiter les dégâts. Mais la route est encore longue, Incha Allah…

    Quel rôle peut jouer l’artiste marocain en Belgique pour donner des alternatives d’approches face aux clichés et aux clivages culturels ?

    Il est clair que nous, les artistes, avons un champ d’action et des cartes en main.

    L’artiste, par définition, est une personne qui s’intéresse et qui s’ouvre sur le monde, afin de le reproduire et de l’immortaliser à travers ses oeuvres. Les enjeux de ce type de travail peuvent avoir de grandes répercussions au sein de l’opinion publique. Je suis convaincu que les artistes peuvent réussir là où les politiciens ont peut-être échoué.
    J’ai travaillé plus d’une douzaine d’années dans le social, j’essaie encore aujourd’hui d’être le plus engagé possible, mais j’ai compris un jour qu’il me fallait d’autres outils, d’autres moyens beaucoup plus efficaces. J’ai compris que dans un système inégalitaire le travail social sera inégalitaire. C’est pour cette raison que je suis devenu cinéaste.

    Quelle image se fait-on en Belgique aujourd’hui des Marocains ?

    Le Maroc et la Belgique ont toujours eu de bonnes relations tant au niveau de la population que de nos gouvernants. Même si les événements tragiques que nous traversons n’aident pas réellement à une meilleure cohabitation. L’image de l’étranger est en train
    de changer progressivement. Aujourd’hui nous pouvons voir des personnes d’origine marocaine un peu partout “dans notre paysage”.

    Nous avons des ministres, des journalistes qui présentent les infos, des ingénieurs dans de grandes entreprises, des metteurs en scène, des comédiens, des cinéastes… Nous sommes le premier pays européen à avoir des ministres d’origine marocaine, congolaise et turque.

    Quels sont vos projets de cinéma pour l’avenir ?

    Actuellement, je prépare un deuxième long-métrage. Celui-ci aura pour thème la participation des Marocains au sein des troupes françaises lors de la seconde guerre mondiale. Ce projet qui a des allures de fresque historique est surtout une réflexion sur nos certitudes, sur la pensée unique…

    C’est “la rencontre de l’autre” qui m’intéresse énormément. Tant que l’on ne réalisera pas que “l’autre” est une chance, un patrimoine de l’humanité, la communauté des hommes n’avancera pas !

    Abdelhak NAJIB

    La Gazette du Maroc

    #Maroc #Belgique #Mourad_Boucif #Cinéma

  • 76è Festival de Cannes: De Maïwen l’Aurasienne à Jeanne du Barry la Versaillaise

    76è Festival de Cannes: De Maïwen l’Aurasienne à Jeanne du Barry la Versaillaise

    Etiquettes : Cinéma, Festival de Cannes, Maïwen, Jeanne du Barry,

    Le festival de Cannes a toujours été aimanté par des polémiques. Avant même sa projection en ouverture de la 76è édition, le film de Maïwen « Jeanne du Barry » (hors compétition) avait fait déjà couler beaucoup d’encre. Qu’en est-il exactement ?

    Jeanne Du Barry, la suppléante

    Jeanne du Barry est ce qu’on pourrait qualifier aujourd’hui d’escort girl, une roturière – de surcroit bâtarde, née d’une mère cuisinière et d’un père moine – mais de bonne instruction, que son homme de compagnie propose, sans ciller, au plus intéressant parti. Or qui d’autre de plus nanti qu’un monarque, pour ce faire ? Et c’est là que l’intrigant Richelieu (un descendant du fameux Cardinal) entre en scène pour jouer le rôle d’intercesseur espérant pour lui aussi un « retour sur placement ». Mais pour capter le regard de Louis XV, encore faut-il avoir un statut respectable, c’est-à-dire, être mariée afin d’être acceptée par la Cour, en favorite du roi. C’est Versailles !

    Ni une, ni deux, elle épousera le comte Guillaume du Barry et sera ainsi présentée à la noblesse de la cour de France. Tout roulera comme dans un carrosse mais très vite. Jeanne du Barry enfreindra le protocole en regardant le souverain droit dans les yeux, le séduisant et devenant sa compagne attitrée, malgré un veuvage récent du roi.

    Cette femme libre, indépendante, audacieuse ne pouvait que séduire la réalisatrice de « Mon Roi » (déjà !) présenté à Cannes en 2015.

    C’est d’ailleurs au Festival, en 2006, que Maïwenn avait su l’existence de cette dame Du Barry. « J’ai découvert Jeanne du Barry dans « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola. L’idée a mûri dans ma tête pendant des années. J’avais même parlé du projet à une autre actrice. J’ai ensuite longtemps pensé que le film ne se ferait pas avec moi tant cela traînait et puis je me suis rendu compte que si j’avais tant envie de le réaliser, c’est que j’avais aussi envie d’incarner Jeanne. »

    Comme Jeanne, Maïwen (père vietnamien vite disparu et mère algérienne peu maternante), s’est affranchie d’une famille dysfonctionnelle en épousant à 16 ans, le réalisateur du « Grand Bleu » Luc Besson, 32 ans, père de sa fille. Comme Jeanne, la cinéaste chaouie d’extraction fut souvent vilipendée. Qui donc mieux que Maïwen pouvait interpréter cette femme intelligente et cultivée, transfuge de classe, racée et aussi entêtée qu’une aurasienne. Rayonnante, resplendissante, on sent son plaisir à être cette comtesse iconoclaste. Un vrai pied de nez à tous ses détracteurs.

    Johnny Depp, un pirate à Versailles

    Il fallait donc un comédien à sa taille pour incarner ce roi mal connu, éclipsé par son père le Roi Soleil, Louis XIV. Après le refus d’un comédien français, c’est sur Johnny Depp qu’elle jeta son dévolu.

    « J’ai eu envie de lui dans ce rôle d’abord parce que je suis depuis longtemps une grande admiratrice de son travail, tout simplement. (…) Il me paraissait le comédien idéal pour ce genre de composition qui passe plus par les regards et les silences que par les mots. Il y a du Buster Keaton chez Johnny. Je sentais en lui le côté romantique et romanesque du rôle, que son côté écorché vif correspondait pile au Louis XV de mon film » explique-t-elle.

    Même si elle a engagé l’acteur avant ses démêlés judiciaires ultra médiatisés, « Le pirate des Caraïbes » a dû répondre de violences conjugales envers son ex-femme, la comédienne Amber Heard. Même blanchi par les tribunaux américains, cela fait mauvais genre en cette période post “me-too“. Banni des plateaux américains, Johnny Depp a-t-il cherché à se refaire une santé pour un retour en grâce aux USA ?

    D’autant que sont parvenues des échos sur une mésentente avec l’acteur pendant le tournage : « C’était intense, parfois tumultueux, mais je suis rodée. Comme avec toutes les stars de ce calibre, qui plus est habitées comme lui, il y a de formidables avantages et des inconvénients. Tu prends le package, ça fait partie du pacte”, a-t-elle précisé lors d’une interview au magazine Harper’s Bazaar. 

    Il faut bien le reconnaître, Johnny Depp, n’a pas du tout été un mauvais choix.  Sous la direction de la réalisatrice de « Polisse », Il campe son rôle avec une certaine justesse, donnant de surcroit, une humanité bien réelle, à ce roi surnommé « Le bien aimé ». Un monarque bravache, qui, malgré une étiquette pesante à la Cour de Versailles, imposa sa favorite, Jeanne du Barry, après la mort de sa femme

    Une belle surprise

    C’est donc une très agréable surprise, au regard d’une campagne critique à charge, de découvrir cette histoire d’amour passionnée entre un Roi et une déclassée, mais qui ont un point commun, celui d’aimer déjouer les codes établis. Le film, très enlevé, a été tourné entièrement au château de Versailles, qui offre un écrin magnifique. Un lieu somptueux, centre de toutes les intrigues menées par la famille royale et des courtisans avides de faveurs royales.

    Parme tous ceux qui gravitent autour du roi, son médecin, son conseiller machiavélique, (Pierre Richard excellent) et son premier valet, La Borde (magistral Benjamin Lavernhe de la Comédie française) qui lui apprend avec bienveillance et humour les us et coutumes d’un monde qui pourtant n’aura de cesse de la rejeter. Il sera son seul ami.

    Pas de temps mort deux heures durant, une photographie élégante et une mise en scène au cordeau. Bref un bon film. Une sorte de déclinaison chromatique de « Barry Lyndon » de Kubrick. Bravo donc Maïwen d’avoir osé cette aventure.

    Un financement saoudien

    Autre singularité et c’est une première, « Jeanne du Barry », film français, est soutenu par le Red Sea International Film Festival (Festival international du film de la Mer Rouge).

    Le Saoudien Mohammed Al Turki, boss de ce guichet arabe, s’était déclaré « ravi de soutenir le long-métrage de Maïwenn », y voyant « un engagement » en faveur des « nouveaux talents » et une façon de « collaborer avec des scénaristes, réalisateurs et producteurs de classe mondiale », espérant par la même « renforcer les liens entre le cinéma saoudien et français ». Ce projet sera, indiquait-t-il « le premier des nombreux films internationaux que nous pouvons soutenir et qui défendent les femmes cinéastes ». (…) Cette première coproduction avec la France  permet de défendre les talents féminins visionnaires à la fois devant et derrière la caméra du monde ».

    Depuis 2019, la Red Sea Film Foundation a déjà apporté son soutien financier – 14 millions de dollars (12,9 millions d’euros) – au développement, à la production et à la postproduction de 170 longs-métrages de pays africains ou du monde arabe. Et désormais à l’Europe.

    Six autres films font partie de la sélection cannoise : « Les Filles d’Olfa » documentaire-fiction de la Tunisienne Kaouther Ben Hania (Compétition), « Les Meutes » du Marocain Kamal Lazraq, « La Mère de tous les mensonges » de sa compatriote Asmae El Mourdir, et Goodbye Julia, premier film du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani (Un Certain Regard)  et enfin « Inshallah un fils » premier film du Jordanien Amjad El Rasheed ( Semaine de la Critique).

    Enfin clin d’œil à son Algérie des origines, « Jeanne du Barry » est aussi co-produit par Maïwen via sa société “Films de Batna“…

    Source

    #Cinéma #Cannes #Festival_de_Cannes

  • Cameron Diaz, mule (porteuse de drogue) au Maroc

    Cameron Diaz, mule (porteuse de drogue) au Maroc

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    J’ai été utilisée comme une mule… J’ai transporté de la drogue dans une mallette fermée à clé au Maroc, déclare Cameron Diaz.

    Elle vient de se « retirer » du métier d’actrice après une pause de huit ans, mais Cameron Diaz admet qu’elle a déjà eu un travail très différent . . comme une mule de drogue.

    La star, qui aura 50 ans le mois prochain, est estimée à 120 millions de livres sterling après des succès hollywoodiens tels que Something About Mary, Charlie’s Angels, The Holiday et Shrek.

    Mais dans les années 1990, elle était un mannequin sans le sou qui avait du mal à joindre les deux bouts lorsqu’on l’a convaincue d’emporter une valise fermée à clé au Maroc pour une « mission de mannequinat ».

    Ce n’est que lorsqu’un agent des douanes l’a arrêtée dans un aéroport nord-africain qu’elle a réalisé qu’elle s’était fait piéger en faisant passer à son insu une cargaison illégale.

    Cameron raconte : « J’ai commencé à travailler comme mannequin sur catalogue et j’ai gagné assez d’argent pour déménager à Paris et prendre un appartement, que j’ai partagé avec une fille qui est toujours une de mes meilleures amies.

    « Mais j’ai été là pendant une année entière et je n’ai pas travaillé un seul jour.

    « Je ne pouvais pas réserver un emploi pour sauver ma vie. Puis j’ai trouvé un travail mais, en fait, je pense que j’étais une mule qui transportait de la drogue au Maroc, je le jure.

    « C’était au début des années 90 et on m’a donné une valise fermée à clé qui contenait mes « déguisements ». »

    Cependant, lorsqu’elle a atterri et que les fonctionnaires lui ont ordonné de révéler ce qu’il y avait dans sa valise, Cameron a paniqué.

    Elle a ajouté : « Je suis cette fille aux cheveux blonds et aux yeux bleus au Maroc. Je porte des jeans déchirés et des bottes à semelles compensées, avec les cheveux détachés, ce n’est vraiment pas sûr. Je leur ai dit : « Je ne sais pas, ce n’est pas à moi, je n’ai aucune idée de qui c’est ». C’est le seul travail que j’ai eu à Paris. »

    Cameron a abandonné la valise, la laissant au fonctionnaire de l’aéroport, et a pu rentrer chez lui à Paris.

    Rien n’indique qu’il avait la moindre idée de ce que contenait la valise, mais à la réflexion, il s’est rendu compte qu’il avait probablement manipulé des substances illégales.

    Les trafiquants de drogue peuvent être emprisonnés pendant dix ans au Maroc, mais Cameron a eu de la chance et quelques semaines plus tard, il jouait dans le film qui allait le rendre célèbre, The Mask.

    Les producteurs avaient confié à l’actrice et mannequin à problèmes Anna Nicole Smith, décédée à 39 ans en 2007, le rôle de Tina Carlyle dans le film à succès de 1994.

    Mais une fois que le réalisateur Chuck Russell a vu Cameron devant la caméra, il a insisté pour la faire jouer, arguant qu’elle était le contraste parfait avec le comédien Jim Carrey dans le rôle de Stanley Ipkiss, également connu sous le nom de The Mask.

    Cameron, s’exprimant dans le podcast Second Life animé par l’ancienne rédactrice en chef du magazine Hillary Kerr, a déclaré : « Je vivais encore à Paris lorsque j’ai obtenu ce poste.

    « J’avais aussi un appartement à L.A. et un petit ami, alors je suis rentrée à la maison et un agent de casting m’a dit : « Nous recherchons une fille à la bombe ».

    « Ils voulaient vraiment Anna Nicole Smith, mais le réalisateur envisageait d’autres possibilités et mon agent commercial a dit que j’étais engagée.

    Substances illégales

    J’ai dit : « Vous êtes fou ? Je ne joue pas, ce n’est pas ce que je fais ».

    « Je venais de commencer mes règles. Il n’était pas question que je porte quelque chose de sexy ce jour-là. J’étais comme, « Tu te moques de moi ? ».

    « Mais Chuck a été génial et m’a dit : « Tu es ma Tina Carlyle et je vais te préparer pour ce rôle ».

    Une semaine plus tard, ils m’ont dit que je l’avais. »

    Aujourd’hui, l’actrice est un nom connu de tous, dont les films ont rapporté environ 2 milliards de livres sterling et lui ont valu quatre nominations aux Golden Globes.

    Cependant, bien qu’elle soit devenue l’actrice hollywoodienne de plus de 40 ans la mieux payée, elle a démissionné en 2014 après avoir joué le rôle de Miss Hannigan dans un remake d’Annie.

    Elle en avait assez de se voir dicter son emploi du temps et a décidé :  » Devenir riche et célèbre, ça craint, c’est en fait l’inconvénient de ce que vous faites en tant qu’acteur. « 

    Cameron s’est installée dans la vie de famille avec le musicien de Good Charlotte Benji Madden, 43 ans, qu’elle a épousé en 2015, et en décembre 2019, ils ont eu une fille Raddix.

    Elle a déclaré : « J’étais vraiment épuisée. J’avais fait des films dos à dos.

    « Je faisais deux films à la fois et ma vie était vraiment déséquilibrée.

    « J’ai donc décidé que lorsque j’aurais terminé Annie, je ferais une pause. Je voulais ralentir et prendre soin de moi, alors j’ai arrêté.

    J’ai rencontré mon mari et nous avons découvert que nous avions besoin d’une relation qui signifie quelque chose de plus grand que « j’ai un petit ami ».

    « Il s’agit de trouver quelqu’un avec qui on peut faire de grands changements. Nous avons emprunté cette voie et ce n’est pas quelque chose que j’aurais pu faire si j’avais été en train de filmer.

    « Après 20 ans de travail acharné, j’avais besoin de mettre à niveau d’autres aspects de ma vie qui avaient été complètement ignorés. »

    Et Cameron, qui a été photographié en train d’embrasser Benji au concert d’Adele à Londres le week-end dernier, a adoré sa retraite temporaire.

    La famille vit dans une demeure de 15 millions de livres sterling à Beverly Hills et, pendant son temps libre, elle dirige la société de vins biologiques Avaline.

    La meilleure chose que j’ai jamais faite.

    Aujourd’hui, il est de retour dans le monde du cinéma après l’annonce cette semaine qu’il jouera avec Jamie Foxx dans une nouvelle comédie Netflix, judicieusement nommée Back In Action.

    Mais elle continue à dire que la partie la plus importante de sa vie est la maternité.

    Elle a déclaré au Kelly Clarkson Show : « J’adore ça… c’est la meilleure chose que j’ai jamais faite. Je pense que parce que je suis un parent plus âgé et que j’ai travaillé dur pour avoir un enfant, c’est quelque chose de différent. J’ai la chance de pouvoir prendre le temps de le faire, mais c’est aussi un défi.

    « Il est impératif d’avoir le temps de réparer, donc si on explose, on répare et on dit : « Maman a perdu son sh**rdah ». Maman ne voulait pas dire ça, alors si je t’ai contrarié, maman est humaine aussi. »

    Cette période d’absence a permis à la star de ralentir au point d’avouer qu’elle a même oublié de se laver le visage.

    Cameron a dit : « Je ne fais rien. Je ne me lave jamais le visage. Il y a un milliard de produits qui prennent la poussière sur les étagères.

    « J’ai travaillé dur jusqu’à ce que j’arrête de faire des films. Maintenant, je suis assez paresseux.

    « J’aimais faire des films, être sur le plateau avec tout le monde, raconter des histoires et faire rire et réfléchir les gens.

    « Toutes les choses que les films font et les gens qui se réunissent autour du feu de camp ont rendu ma vie si incroyable. »

    Malgré son succès et son apparence éblouissante, Cameron dit qu’elle n’a jamais eu beaucoup de confiance en elle.

    Elle a déclaré : « J’étais toujours surprise lorsque j’obtenais un autre emploi et j’avais l’impression que je pouvais être licenciée à tout moment.

    « J’étais si excitée d’aller travailler. Le processus est tellement amusant. Il y a 100 personnes sur le plateau et chacun a un travail et est tout aussi important que moi, sauf que je suis devant la caméra, donc je suis un peu plus difficile à remplacer. »

    Oliver Barker
    Né à Bristol et élevé à Southampton. Il est titulaire d’une licence en comptabilité et économie et d’une maîtrise en finance et économie de l’université de Southampton. Il a 34 ans et vit à Midanbury, Southampton.



  • Jean-Louis Trintignant, le dernier gentleman du cinéma français

    Jean-Louis Trintignant, le dernier gentleman du cinéma français

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    María D. Valderrama

    Paris, 17 juin (EFE) – Icône du cinéma français des années 1960, éternel gentleman de l’écran et chouchou de sa vie privée, Jean-Louis Trintignant est mort aujourd’hui à l’âge de 91 ans, dévoré par un cancer qu’il a refusé de combattre et après presque vingt ans de deuil pour le meurtre brutal de sa fille, Marie Trintignant.

    Trintignant (1930-2022) est entré dans le métier d’acteur par le biais du théâtre, où il a vécu une véritable révélation en voyant pour la première fois la comédie de Molière « L’Avare », ce qui l’a encouragé à monter sur les planches. Mais son nom devient connu en 1956 avec l’une de ses premières apparitions au cinéma dans « Et Dieu créa la femme ».

    Il y joue, aux côtés de Brigitte Bardot et sous la direction de Roger Vadim, le rôle d’un jeune mari éperdument amoureux de la belle protagoniste, qui s’amuse à séduire les hommes sur la plage de Saint-Tropez.

    Une histoire qui n’est pas sans rappeler la réalité, puisque Bardot, sur le point de devenir une icône mondiale, et Trintignant ont eu une liaison dans le dos de Vadim, le véritable mari de l’actrice, donnant lieu à l’une des histoires à potins les plus répandues de ces années-là.

    Ce n’est pas la dernière fois que sa relation avec une actrice fait la une des journaux : son rôle dans « Le Train » a donné lieu à une relation brève mais intense avec Romy Schneider, qu’il a finalement quittée pour poursuivre sa relation avec sa femme, la cinéaste Nadine Trintignant.

    Il eut trois enfants avec elle : Marie, Vincent et Pauline, qui mourut à l’âge de neuf mois, premier coup dur dans la vie de la famille.

    Après un grand arrêt du cinéma à la fin des années 1950 – il a évité d’être envoyé à la guerre d’Algérie en tombant malade à cause du blanc d’œuf et du vin blanc – il est revenu à l’écran avec des classiques qui sont passés à la postérité, comme « Les Liaisons dangereuses », toujours réalisé par Vadim.

    Dans cette adaptation du célèbre roman de Pierre Choderlos de Laclos, il côtoie Jeanne Moreau et Gérard Philippe, avant de devenir également une star du cinéma italien, où il travaille avec des réalisateurs tels que Dino Risi, Ettore Scola et Bernardo Bertolucci.

    Des films tels que « Le Conformiste » d’Éric Rohmer, « Il sorpasso », « Le mouton enragé », « Ma nuit avec Maud » et « Z » de Costa Gavras l’ont amené sur le podium des acteurs les plus admirés de la seconde moitié du XXe siècle, bien que son plus grand succès soit venu avec « Un homme et une femme », le film de Claude Lelouch qui a remporté la Palme d’or en 1966 et l’Oscar du meilleur film étranger un an plus tard.

    Ce film, dans lequel il jouait aux côtés d’Anouk Aimée, a été suivi deux décennies plus tard dans « Un homme et une femme : vingt ans après » et à nouveau en 2019 dans « Les plus belles années d’une vie », clôturant dans une trilogie l’un des classiques du cinéma romantique, dans lequel Trintignant jouait un pilote de course qui tombe amoureux d’une veuve au milieu d’une relation tourmentée par la culpabilité et la perte.

    VINGT ANS DE DEUIL

    Ce n’est pas un hasard si le rôle de Trintignant est celui d’un pilote de course. Né dans une famille aisée du sud de la France, il est le neveu de trois pilotes de course célèbres, Louis, Henri et Maurice Trintignant, dont il a hérité la passion de la vitesse.

    Ses dernières années au cinéma ont été marquées par la perte tragique de sa fille Marie, également actrice, qui a été battue à mort en 2003 par son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat.

    « Ça m’a complètement détruit, je n’ai pas réussi à m’en remettre », a-t-il admis en 2018 dans l’une des rares interviews où elle a accepté de parler de sa vie privée.

    Il s’est rarement remis devant une caméra et a reconnu avoir refusé des rôles par manque de force, même s’il savait que le métier d’acteur était l’une des choses qui l’aidait le plus à surmonter la perte.

    Ses rares apparitions au cinéma au cours des vingt dernières années ont néanmoins donné lieu à des rôles mémorables, comme dans le film « Love » de Michael Haneke en 2012 et à nouveau avec le cinéaste allemand dans « Happy End » en 2017.

    La boucle est bouclée, « Les plus belles années d’une vie » est sa dernière apparition au cinéma, hormis un projet de documentaire sur Lelouch.

    En 2017, à l’âge de 87 ans, il a rendu publique sa maladie de cancer de la prostate, qu’il a refusé de combattre.

    « Quand on est vieux, le cancer n’est pas la maladie la plus grave », a-t-il déclaré, admettant que sa seule volonté pour faire face à son mal était de se reposer. EFE

    Swissinfo, 17 juin 2022

  • Cinéma-audiovisuel: Concurrence entre la Jordanie, le Maroc et l’Égypte

    Cinéma-audiovisuel: Concurrence entre la Jordanie, le Maroc et l’Égypte

    Jordanie, Maroc, Egypte, cinéma, audiovisuel,

    Au moment où le Maroc et l’Égypte reviennent au cinéma et à la télévision, la Jordanie se présente comme un pays important dans le cinéma dans la région Mena.

    Après avoir décroché la troisième destination en matière de tournage dans le Monde arabe, après le Maroc et le Liban, la Jordanie veut s’attaquer à la construction d’une infrastructure et une politique cinématographique agressive. La Royal Film Commission (RFC) de Jordanie a annoncé dans un communiqué du 11 avril 2022 que la RFC et le Creativity Club, Al Karak, ont signé un protocole d’entente d’un an visant à fonder un Centre du film dans la ville de Karak. Il a été signé par Mohannad Al Bakri, directeur général de la RFC, et par Husam Tarawneh, directeur du Creativity Club, Al Karak. Le centre de Karak rejoint les autres centres du cinéma gérés par la RFC dans différentes villes du Royaume dont Irbid, Mafras, Salt, Zarqa, Aqaba, Petra et Wadi Rum. La RFC a organisé 350 ateliers et 370 séminaires au total dans les 7 sept centres du Royaume. Ce nouveau centre du film de Karak prévoit un espace d’éducation et de divertissement pour les jeunes de la ville ainsi qu’un espace dédié aux ateliers de formation aux techniques audiovisuelles. Des projections gratuites de films arabes et internationaux seront proposées.

    À cela s’ajoute un ciné-bus entièrement équipé afin de créer un environnement éducatif différent qui répond aux exigences de l’industrie cinématographique et télévisuelle d’aujourd’hui. Les deux parties expriment leur enthousiasme suite à la signature de ce projet. Selon Mohannad Al Bakri, «nous croyons en l’importance de ces centres qui font la promotion de la production cinématographique dans les collectivités locales en tant qu’industrie en croissance viable, en tant que carrière et outil d’expression personnelle […]. Nous attendons avec impatience les idées et la créativité que la communauté locale de Karak présentera […]».

    Hussam Tarawneh commente également cette initiative, «nous considérons qu’il s’agit d’un pas en avant et d’un élargissement de nos programmes dans le domaine des arts […], [ils] encourageront la pensée critique, amélioreront les compétences et les capacités des jeunes intéressés par les domaines de la photographie, du montage et de la réalisation». Mais en réalité, la Jordanie prépare une entrée dans la matière en matière de cinéma et d’audiovisuel. Le lancement de cité du cinéma, l’organisation de tournages avec des sociétés étrangères se présente comme une nouvelle alternative aux propositions marocaines et égyptiennes.

    Durant le Ramadhan, la Jordanie a lancé à travers la compagnie jordanienne Roya Media Group (RMG), une nouvelle chaîne payante intitulée Roya Plus.

    Cette proposition, élaborée en coopération avec la «Arab Satellite Communications Organisation», est disponible via leur service Arabsat. Elle vise à être acteur majeur dans la production audiovisuelle et cinématographique.

    L’Expression, 21 mai 2022

    #Maroc #Jordanie #Egypte #Cinéma #Audiovisuel

  • Pourquoi le film « Papicha » n’est pas bienvenu en Algérie

    Cinéma, Cannes, Oscar, Mounia Meddours – Pourquoi le film « Papicha » n’est pas lme bienvenu en Algérie

    Magazine TheWrap Oscar : la réalisatrice Mounia Meddour déclare que l’annulation des projections par le gouvernement découle de la période du film, du sujet et d’une déclaration faite par les acteurs et l’équipe à Cannes.

    Quelques jours seulement avant la sortie du film « Papicha » de Mounia Meddour en Algérie, le gouvernement a annulé toutes les projections du film, qui traite d’un groupe de jeunes femmes du début des années 90 qui vivent la guerre civile dans le pays et la montée de L’Islam fondamentaliste.
    Cette décision aurait pu disqualifier « Papicha » de la course aux Oscars même s’il s’agissait de la candidature officielle de l’Algérie dans la catégorie Meilleur long métrage international, mais l’Académie a accordé une dérogation au film car ses cinéastes n’avaient aucun contrôle sur l’action du gouvernement. (Les candidatures aux Oscars sont choisies par des organismes indépendants de professionnels du cinéma dans chaque pays, et non par des politiciens). Meddour a abordé la controverse – et les défis de la réalisation de son film.

    Le gouvernement vous a-t-il déjà donné une raison pour laquelle votre film ne peut pas être projeté en Algérie ?
    Non. Mais il y a des élections à venir, et je pense qu’ils sont inquiets. Le film se déroule en 1991, pendant la guerre civile – c’était une très mauvaise période, et je pense qu’ils ne veulent pas que nous racontions des histoires à ce sujet. Aussi, quand nous sommes allés à Cannes, les actrices et moi portions des boutons sur nos robes qui disaient que nous étions aux côtés du peuple algérien. Pourquoi ne serions-nous pas solidaires du peuple algérien ? Mais je pense que le gouvernement l’a remarqué et n’a pas aimé cela.

    Et c’est un film sur la façon dont les femmes étaient traitées, un sujet que je suis sûr qu’elles n’aiment pas.
    Pourquoi était-ce important pour vous de faire un film sur cette époque et ce sujet ?
    C’était très personnel pour moi. J’ai grandi en Algérie et j’ai vécu à l’université comme les filles du film. Et il y a eu une année où nous n’avons pas pu aller à l’école parce que la situation était mauvaise. Je suis resté à la maison et j’ai confectionné des vêtements comme Nedjma, la fille du film, et je les ai vendus dans un tout petit magasin près de chez moi. C’était une petite ville, et je pouvais marcher dans la rue et penser : « Elle porte mes vêtements. Et elle les porte. Et elle les porte ».

    Quels étaient les enjeux particuliers de ce film ?
    Nous avons dû le tourner en seulement cinq semaines. Nous n’avions qu’un million d’euros. C’est très, très, très peu, et pas assez d’argent pour un calendrier de tournage plus long. J’ai parfois dit : « Nous n’avons pas le temps de filmer des reportages ou des plans larges. Nous ne tournerons que des gros plans ».

    C’était aussi dur parce que nous tournions pendant le ramadan, et les acteurs et l’équipe algériens ne pouvaient pas manger du lever au coucher du soleil. Nous avions deux espaces différents, un pour l’équipage français et belge, où nous pouvions servir le déjeuner, et un pour les Algériens, qui ne pouvaient faire la sieste que pendant la pause déjeuner. Mais beaucoup d’Algériens ont oublié la religion et sont venus du côté français et belge pour manger.

    Lire la suite de l’ édition International Film du magazine Oscar de TheWrap.

    Source : The Wrap, 18/11/2021

    #Algérie #Film #Cinéma #Cannes #Oscar #Décennie_noire


  • Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Algérie, colonialisme, impérialisme – Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Depuis sa sortie en 1966, « La bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo résonne encore dans l’ère actuelle de la guerre contre le terrorisme, écrit Malia Bouattia.
    Le festival du film War on Terror, présenté par la Coalition pour les libertés civiles (CCF) et parrainé par dix organisations de défense des droits humains et de défense des droits humains, s’est récemment terminé par une discussion sur La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo.

    L’événement a laissé beaucoup à réfléchir, notamment au niveau des thèmes abordés par le film qui a si puissamment capté le début de la guerre d’indépendance algérienne. La directrice exécutive du CCF, Leena Al-Arian, qui a organisé le festival à l’occasion du 20e anniversaire depuis que les États-Unis ont annoncé leur « guerre contre le terrorisme », a expliqué que La bataille d’Alger avait été spécifiquement sélectionnée « en raison de l’importance continue de ce film car il se rapporte à la guerre contre le terrorisme ».

    Le panel transatlantique, composé du célèbre universitaire américain Sohail Daulatzai, de l’artiste hip-hop britannique Lowkey et de moi-même, a tiré plusieurs volets du film qui nous semblaient pertinents à ce jour, tels que l’état la répression, la violence coloniale, le racisme, le maintien de l’ordre et les formes sexospécifiques que tout ce qui précède a pris et continue de prendre.

    « Les continuités entre la répression française en Algérie et la répression mondiale sous le couvert de la Terreur de guerre ont frappé tous les participants tout au long de la discussion »

    Les continuités entre la répression française en Algérie et la répression mondiale sous le couvert de la Guerre contre le terrorisme ont frappé tous les participants tout au long de la discussion.

    Dans le film, le colonel Mathieu, qui dirige l’opération française de contre-insurrection, déclare : « Les connaître, c’est les éliminer. Par conséquent, l’aspect purement militaire du problème est secondaire. Plus important est l’aspect policier. »

    Cette citation a capturé pour les panélistes quelque chose de puissant de notre réalité actuelle, dans laquelle un récit très similaire sur la lutte contre le terrorisme et l’élimination de sa menace est mobilisé pour justifier une répression, une surveillance et un contrôle accrus de l’État.

    La pertinence continue du film est un aspect important de son attrait et de son importance. Dans un sens, l’histoire de La bataille d’Alger capture les changements politiques mondiaux entre la période de sa fabrication et le présent ; des mouvements révolutionnaires et anticoloniaux dans le sud global et les mouvements progressistes de masse dans le nord global des années 1960 et 1970, à l’assaut mondial contemporain contre le sud global et principalement les communautés de couleur musulmanes dans le nord global sous le couvert de la guerre contre le terrorisme.

    Comme le souligne Daulatzai dans son livre, Cinquante ans de « La bataille d’Alger » : passé comme prologue, le film est passé d’une célébration de la lutte anticoloniale et d’un outil de mobilisation pour les mouvements révolutionnaires à travers le monde à un outil d’entraînement manuel par le pentagone en contre-insurrection. Les combattants de la liberté algériens sont devenus des terroristes, et les soldats français qui ont franchi les portes de chaque maison de la casbah d’Alger sont devenus les « bons », un exemple à suivre par les troupes américaines et britanniques en Irak et en Afghanistan.

    L’histoire de l’Algérie capture aussi cette transformation globale. Depuis les beaux jours de l’indépendance et de la victoire, d’Alger comme la Mecque des révolutionnaires selon les mots d’Amilcar Cabral, au cours de laquelle le film a été tourné ; la période jusqu’à présent a été marquée par un autoritarisme croissant, la répression et la défaite des ramifications progressistes de cette révolution.

    À bien des égards, la guerre contre le terrorisme a ses racines – au moins en partie – dans la longue guerre civile algérienne, tout au long des années 1990 et au début des années 2000. Durant cette période, la gauche a été décapitée par des attentats – menés, nous a-t-on dit, par le Front algérien du salut (FIS) – tandis que l’État (tant en Algérie qu’en France) a utilisé chaque attentat pour faire reculer davantage les libertés civiles, réprimer mouvements sociaux et réduire l’espace de contestation. Une logique qui s’est ensuite mondialisée dans l’ère post-2001.

    De la même manière que le sens du film était déformé, le pays et les institutions, comme le Front de libération nationale (FLN), également représentés dans le film, l’étaient également.

    Cependant, si nous prenons ces changements au sérieux, il y a aussi un fil rouge d’espoir en cours. Au cours de la dernière décennie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont été secoués par des soulèvements de masse qui ont et continuent de défier les régimes locaux et les classes dirigeantes ainsi que l’impérialisme occidental. Le cas de l’Algérie n’est pas différent, où le processus révolutionnaire est en cours et où la revendication du mouvement – ​​Yetnahawga3/Ils doivent tous partir – reste le principe organisateur de la lutte.

    Dans ce contexte, le sens social du film peut à nouveau changer, représentant une lutte pour la liberté inachevée, et que les mouvements de masse de la région se mobilisent pour mener à bien.

    « Elle ne peut donc que continuer à se déplacer et à se transformer, au gré des hauts et des bas de cette lutte même, et incarner, à chaque génération, un nouveau sens »

    La vie de Saadi Yacef, récemment décédé, et qui a joué un rôle déterminant dans la véritable bataille d’Alger – le film est en fait basé sur ses mémoires – capture également ces changements. Yacef est passé d’une figure clé du mouvement de libération à un fonctionnaire de l’État indépendant. En tant que responsable du parti, il était, au mieux, un spectateur silencieux pendant la croissance du régime autoritaire et la guerre civile. Cependant, lorsque les gens sont retournés dans la rue ces dernières années, il est sorti avec eux et a dit aux jeunes, littéralement, qu’ils devaient « faire sortir tous les salauds ».

    La bataille d’Alger était un film réalisé avec un objectif politique, non pas une abstraction au-dessus de la réalité historique qu’elle dépeint, mais plutôt dans les tranchées aux côtés du peuple et de sa lutte. Il ne peut donc que continuer à se déplacer et à se transformer, au gré des hauts et des bas de cette lutte même, et incarner, à chaque génération, un nouveau sens.

    En Algérie, de nombreux participants du Hirak ont ​​souligné que leur combat n’est pas seulement pour le régime civil, la justice sociale et la redistribution des richesses. C’est aussi un combat pour récupérer la mémoire de la révolution, volée par le régime et bouleversée. Tout comme à l’époque de la guerre contre le terrorisme, le film a également été déformé.

    En fin de compte, la bataille d’Alger est, à l’écran et dans les rues, en cours.

    Malia Bouattia

    Malia Bouattia est une militante, ancienne présidente de l’Union nationale des étudiants et co-fondatrice du réseau Students not Suspects/Educators not Informants Network.

    The New arab, 19/11/2021

    #Algérie #Colonialisme #Terrorisme #Occidental #Impérialisme

  • MICA, d’Ismaël Ferroukhi, au cinéma le 22 décembre

    MICA, d’Ismaël Ferroukhi, au cinéma le 22 décembre

    Tags : MICA, Ismaël Ferroukhi, cinéma, film, Sabrina Ouazani – MICA, d’Ismaël Ferroukhi, au cinéma le 22 décembre

    MICA, c’est l’histoire d’un enfant issu d’un bidonville qui se retrouve propulsé comme homme à tout faire dans un club de tennis de Casablanca, fréquenté par la nomenklatura marocaine.
    Prêt à tout pour changer son destin, il va se faire remarquer par Sophia, une ex-championne de tennis qui va le prendre sous son aile (incarnée par S. Ouazani)
    Avec elle, il va s’essayer à ce sport qui le fascine, s’émanciper des préjugés et devenir un joueur prometteur.

    Le film se veut une contre-proposition aux films de fin d’année classiques (comédies, animations) est sera une option de sortie familiale pour les fêtes de fin d’année.
    C’est un film plein d’espoir pour les générations futures. Il s’adresse à tout public y compris les enfants à partir de 8 ans.
    Le message est optimiste et universel: Il faut croire en ses rêves, et le tennis (le sport en général) peut aider à changer son destin.

    Mica va découvrir au contact de la raquette une audace qu’il n’a jamais eue, une envie de se battre, il va prendre confiance en lui & grandir.
    Sabrina Ouazani est épatante dans le rôle de la coach.
    Elle même étant très sportive depuis l’enfance, elle s’est glissée avec brio sur le terrain aux cotés de Mica.

    Interview du réalisateur, Ismaël Ferroukhi

    Quelle est l’histoire de Mica ?

    Mica, c’est l’histoire d’un enfant pauvre au Maroc qui veut changer son destin. Il a le choix entre traverser la mer au risque de sa vie et tenter sa chance en Europe ou bien rester dans son pays et se battre pour s’en sortir. Mica est arraché de son milieu familial à la campagne pour travailler dans un club de tennis à Casablanca où il va se confronter brutalement à un monde qu’il ne connaissait pas. Forcé de subvenir aux besoins de sa famille, il va faire face aux humiliations et au mépris, sans se rebeller. Alors que son rêve de quitter le pays l’obsède de plus en plus, il fait une rencontre déterminante qui va peu à peu lui faire prendre conscience qu’il peut changer son destin dans son propre pays. Malgré les obstacles auxquels Mica est confronté, il va réaliser qu’il est possible de rêver d’une vie meilleure sans nécessairement avoir à fuir le pays.

    Mica est un film sur l’enfance, une période qui hante vos films. Pourquoi ?

    Chacun de mes films traite essentiellement des écarts culturels, de la transmission, et à travers cela de la complexité des relations humaines. Pour moi, l’enfance est à la fois l’innocence et l’apprentissage, mais aussi un moment où tous les rêves sont possibles. Faire un film sur l’enfance me permet de rester dans la légèreté même dans les situations les plus graves.

    Pourquoi votre jeune héros, Mica, n’est nommé que par son surnom ?

    En le surnommant Mica, on lui a retiré toute humanité, toute identité. Aux yeux de la société, il n’existe pas en tant qu’enfant. Ensuite j’ai choisi Mica, qui signifie « sac plastique » en arabe, parce que c’était l’objet le plus vendu par les enfants pauvres dans les souks, mais aussi parce que c’est polluant, et là encore, c’est un peu comme cela qu’on voit les enfants des rues dans les sociétés des pays à fortes disparités sociales que ce soit en Afrique du Nord ou ailleurs. C’est aussi ce qui constitue l’essentiel des déchets dans les océans, et les enfants qui tentent la traversée de la Méditerranée finissent malheureusement ainsi pour certains. La métaphore me paraissait évidente.

    Quelle est la genèse de votre histoire ?

    Il y a d’abord, lors d’un de mes voyage au Maroc, la rencontre d’un ramasseur de balles issu d’une famille pauvre, devenu entraineur à Casablanca. Son histoire m’avait beaucoup marquée. Puis, il y a quelques années à Paris, tard dans la nuit, je tombe sur un groupe d’enfants de 10 à 15 ans, venus du Maroc, parlant mal le français. Après un échange un peu tendu et grâce à quelques cigarettes que j’avais en ma possession, ils ont fini par m’accepter. Très intrigué par leur présence à Paris, je les ai questionnés. Ils m’ont avoué pourquoi ils avaient quitté leurs pays et comment ils étaient venus en France, ce qu’ils avaient subi ici, et dans leurs pays d’origine. Mica est né de ces deux événements.

    C’est une réalité terrible et très sombre, alors que Mica est un film solaire. Tout en réalisant un récit ancré dans le réel, je voulais faire un film d’espoir. Je ne voulais pas faire un film misérabiliste et sans espoir. Je souhaitais faire un film humain, positif, ensoleillé et poétique, tout en étant ancré dans la réalité. Mica est un conte avec tout ce que cela comprend de ce genre, c’est-à-dire l’alliance de la cruauté sans esquive avec la possibilité marquée de s’en sortir. Ce qui m’importe par-dessus tout, c’est que l’on prenne la mesure de la situation inhumaine de ces mineurs et que l’on puisse proposer une alternative.

    De nombreux signes poétiques et quasi magiques, comme effectivement dans les contes, jalonnent la vie de Mica. Parmi eux il y les oiseaux, et les nuages. Pourquoi ces choix ?

    Chacun de nous détient au fond de lui une force, un pouvoir magique qui peut faire des miracles. Cette force, c’est la force de volonté. C’est elle qui nous permet de croire en nos rêves les plus fous. C’est ce pouvoir de croyance que Mica a su développer grâce à son rapport à la nature, au ciel, aux oiseaux… Mica porte en lui cette particularité qui lui permet de voir le monde différemment et d’avancer malgré les difficultés. C’est aussi grâce à cette force de croyance que Mica va se dépasser et réaliser l’impossible. Cette caractéristique du personnage est déterminante pour moi. Elle apporte au film, une dimension poétique à laquelle je suis attaché.

    Et les nuages ?

    Les nuages c’est également une connection au monde qui l’entoure, à l’univers. Quand Mica reçoit une goutte d’eau sur sa joue alors qu’il regarde le ciel, c’est comme si cette goutte lui était destinée, c’est son lien à l’univers. Je tenais absolument à cette scène un peu magique. C’est de l’ordre du conte de fée. Pour Mica, tout devient possible. Ce sont ces petits signes qui lui permettent d’espérer, d’y croire, d’avancer.

    Pourquoi opter pour le sport et en particulier le tennis comme vecteur d’émancipation pour Mica ?

    Il me semblait important de montrer le rôle que le sport peut jouer comme vecteur d’ascension sociale dans les sociétés contemporaines. Même si l’enjeu pour Mica dépasse largement celui du sport. Je veux que Mica soit un peu inspirant, aussi pour les jeunes, que les gamins se disent qu’ils sont capables d’accomplir plein de choses étonnantes. Et le sport est un moyen, en France et partout, d’aller très loin, surtout quand vous n’avez rien d’autre au monde que votre corps.

    Et le tennis ?

    Le milieu du tennis est pour moi un lieu idéal de confrontation entre les différentes classes sociales qui composent la société marocaine. C’est un microcosme très représentatif. Selon moi, le tennis est un sport visuel et cinématographique, or peu de fictions ont été tournées sur ce sport. J’ai essayé de le filmer comme un western, des plans larges, des faces à faces, mais aussi des plans serrés, près des visages, afin de faire sentir la tension dans les regards des joueurs. J’aimais l’idée du face à face, du duel. Pour Mica, c’est aussi faire face à son destin. Il doit l’affronter et se battre. Par ailleurs le tennis est un sport qui demande énormément de ressources physiques et mentales. Il faut aller chercher la force et la volonté au plus profond de soi. Pour moi cela a à voir avec la croyance. Il y a des matchs où le joueur est à un point de perdre son match, mais réussi à remonter au score et s’offrir la victoire ! Je trouvais cela très intéressant. On est seul et on doit s’en sortir, c’est un peu l’histoire de mon héros.

    C’est-à-dire ?

    Ce n’est pas par hasard que Mica joue au tennis. Il joue parce qu’il a compris que c’était sa porte de sortie, mais il va y prendre goût. Ce n’est pas seulement du sport, c’est aussi une possibilité de changer de situation sociale, de briser le plafond de verre. Lors du dernier match, Mica ne joue pas au tennis, il joue sa vie !

    Parlez-nous de la musique de votre film ?

    La musique introduit quelque chose d’onirique grâce à la percussion du hang. Le choix de cet instrument m’a paru évident. Il apporte de la profondeur et de la poésie au personnage de Mica. Pour composer cette musique originale, j’ai travaillé avec le groupe Hang Massive, des musiciens anglais, Danny Cudd et Markus Offbeat. Nous avons beaucoup discuté et travaillé sur la musique du film à distance puisque qu’ils étaient confinés en Inde et moi à Paris.

    Mica est aussi un film qui travaille la durée, qui joue sur le temps qui passe. Pourquoi ?

    Ça se passe sur un temps long car il fallait que l’apprentissage du tennis par Mica soit crédible. On ne devient pas performant dans ce sport du jour au lendemain. Il y a quelques ellipses dans mon film liées au sport ou liées à la langue qui permettent de faire passer du temps. On constate que Mica comprend et parle de mieux en mieux le français. Il comprend mieux les codes. Il a accepté aussi son enfermement. Ce qui n’est pas simple pour un enfant indépendant et au tempérament de Mica. Il y a enfin un autre marqueur du temps symbolique et poétique également dans le film, ce sont les oiseaux.

    Comment avez-vous trouvé Zakaria Inan qui joue le rôle de Mica ?

    Le casting a été difficile. Je voulais trouver un enfant de condition sociale pauvre, et qui en même temps, sache jouer au tennis. C’était déjà quelque chose de contradictoire… J’ai fait tous les clubs de tennis de Casablanca. Comme je ne trouvais pas, j’ai élargi ma recherche à d’autres villes. Je commençais à désespérer, quand finalement j’ai rencontré Zakaria qui venait de la ville de Kenitra, la ville où je suis né ! Ça m’a vraiment surpris. Comment c’était possible ? Même si je n’y ait pas vécu, je suis né dans cette ville et c’est là que je trouve mon jeune acteur, c’était incroyable pour moi. Dès ma rencontre avec Zakaria, j’ai compris que c’était le personage que je cherchais. Il jouait au tennis et avait un talent inné pour la comédie. Il avait appris le tennis grâce à son père qui travaillait dans un club de tennis. Zakaria était un enfant au fort tempérament et indépendant depuis longtemps. Il possédait toutes les qualités que je recherchais. Nous étions très proches pendant la préparation et le tournage du film. Nous sommes toujours en contact depuis.

    Il y a deux personnages clé autour de Mica, deux adultes : l’entraîneuse sportive, et le gardien. Que représentent-ils ?

    Ces deux personnages sont essentiels pour le parcours de Mica et je voulais mettre en avant leur geste, leur main tendue. Orphelin de père, Mica trouve deux « pères » de substitution, Sophia et Hadj Kaddour. Tous deux lui transmettent, chacun à leur manière, leur savoir et leur regard sur le monde, moderne pour l’un, et plus traditionnel pour l’autre. Ces deux personnages sont essentiels là encore avec l’idée de la transmission. Cette transmission revêt plusieurs formes. Il y a celle du gardien, Hadj Kaddour incarné par Azelarab Kaghat, qui, à sa manière donne du recul sur la société dans laquelle vit Mica. Et la coach sportive incarnée par Sabrina Ouazani, qui vient casser les codes inculqués par Hadj et l’ouvre à de nouvelles possibilités grâce au tennis.

    Ces deux personnages veulent à leurs façons aider Mica ?

    Je crois très fort à la main tendue. Que ce soit un homme ou une femme, ça n’a pas d’importance, ce qui compte c’est la main tendue. Sabrina Ouazani, que j’ai eu la chance d’avoir dans mon film et qui est par ailleurs une actrice talentueuse et généreuse, incarne la coach. Grâce à son personnage de transmetteur, je ne sais pas si ça se dit, on comprend qu’avoir du talent ne suffit pas. S’il n’y a pas cette main tendue, Mica ne pourrait rien faire.

    Le personnage de Hadj, interprété par Azelarab Khagat, tend-il la main lui aussi à sa manière à Mica ?

    Oui, tout en maintenant par un mélange d’atavisme et de peurs, ce plafond de verre entre les classes sociales qu’il n’est pas question de briser. C’est un homme qui s’est forgé son bonheur comme ça. Mica, c’est le monde de demain, il prouve qu’on peut briser ce plafond de verre et dépasser cette hiérarchie sociale. Et changer son destin. Et ça, je le répète, c’est essentiel à transmettre pour moi. Je me rappelle quand j’étais jeune, j’avais parlé de mes ambitions professionnelles à mes parents. Ils ne comprenaient sincèrement pas du tout. Impossible pour eux que leur enfant puisse changer le cours de son destin. C’est un discours général que l’on trouve dans les milieux modestes. Mais on est tous capables de choses formidables, et on peut, et on doit aspirer à changer notre regard sur le monde. C’est pour cela que Hadj est tout à coup totalement surpris par l’audace de Mica.

    Mica est toujours vêtu de la même manière, pourquoi ?

    Je voulais que la silhouette de Mica imprime tout de suite l’oeil. Je me souviens que, quand je lui ai mis ce pull trop grand pour lui, Zakaria est devenu Mica. C’était assez impressionnant et c’était instinctif. Je le voyais ainsi quand j’écrivais le scénario. C’est un personnage qui prend les vêtements qu’on lui donne. Il a tout le temps les mêmes chaussures. Il se distingue ainsi des autres enfants de Casablanca dont les parents ont de l’argent.

    Que signifie l’utilisation tour à tour de l’arabe et du français parlés dans le film ?

    Parler français au Maroc, c’est déjà faire partie d’une certaine élite. Beaucoup de gens modestes au Maghreb apprennent le français à leurs enfants. Ils savent que c’est important pour leur avenir, afin qu’ils aient plus de chances de s’en sortir plus tard.

    Pourquoi le choix de la ville de Casablanca pour symboliser le lieu du destin ?

    Casablanca, c’est la ville moderne, c’est vraiment le poumon du Maroc, là où Marrakech est une ville traditionnelle, plus muséale. A Casa il y a un cosmopolitisme intéressant, c’est une ville monstrueuse voire violente, mais c’est aussi une ville magique. C’est une ville où tout est possible. C’est une ville à la fois que je redoute et que j’aime. Et puis Casa, la ville historique, c’est la ville légendaire, inspirante, la ville européenne avec ses quartiers d’affaire, ses grattes ciel et son architecture art déco du centre ville.

    C’est aussi une ville où des enfants comme Mica doivent s’en sortir seuls et s’imposer aux autres d’une certaine manière ?

    Oui, une ville avec des enfants invisibles, ignorés, abandonnés par leurs parents parce qu’ils sont trop pauvres. C’est un constat, surtout pas un jugement. Certaines situations sociales sont si dures que les parents ne peuvent plus protéger leurs enfants. Mica par exemple vient d’un monde où il est impossible de lui garantir l’école. La question ne se pose même pas pour lui. Et plus encore, la seule chose qui s’impose à lui : c’est le travail ! C’est un enfant qui travaille dans un monde d’adultes. Et dans ces cas-là, le travail est considéré par ailleurs comme une chance ! Une chance de gagner un peu d’argent et de ne pas être à la rue sans être forcé de “brûler”, comme on dit au Maghreb.

    Brûler ?

    Quand on dit «brûler», c’est paradoxal, mais on parle de ceux qui tentent la traversée en mer pour atteindre l’Europe. Ceux qui prennent tous les risques. “Brûler” ça se dit au Maroc, en Algérie et en Tunisie, on va “brûler”, comme on « brûle » un feu rouge, comme on “brûle” ses papiers, comme on « brûle » ses doigts pour effacer les empreintes, on brûle sa vie d’avant pour traverser sans identité, sans rien. C’est prendre le risque aussi de mourir, quand c’est des enfants c’est encore plus insoutenable.

    Et pour conclure ?

    J’ai fait un film ouvert sur un sujet sensible et grave, mais un film plein d’espoir, il le fallait. C’est le film qu’il fallait faire selon moi.

    Biographie

    Ismaël Ferroukhi est un réalisateur franco-marocain né en 1962 au Maroc. Il se fait connaitre en réalisant son premier court-métrage en 1992, L’Exposé, qui remporte deux prix (Kodak et prix SACD du meilleur court-métrage) au Festival de Cannes. Ensuite, Ismaël Ferroukhi co-écrit le film de Cédric Kahn Trop de Bonheur (1994). Son premier long-métrage, Le Grand Voyage, remporte le Lion du Future pour un premier film à la Mostra de Venise, en 2004. Son dernier film, Les Hommes Libres (2011), a été projeté au Festival de Cannes en 2011.

    Fiche technique et artistique

    Réalisation: Ismaël Ferroukhi

    Scénario: Ismaël Ferroukhi, écrit avec Fadette Drouard

    Interprètes principaux: Zakaria Inan, Sabrina Ouazani, Azelarab Kaghat

    Image: Eva Sehet

    Prise de son: Mohamed Timoumes

    Montage: Elif Uluengin

    Mixage: Stéphane Thiébaut

    Mise en scène: Amina Saadi

    Décors: Samir Issoum

    Musique: Hang Massive

    Produit par Lamia Chraibi, Denis Carot, Marie Masmonteil, Ulysse Payet

    Production déléguée: La Prod (Maroc) – Elzévir Films (France)

    En coproduction avec Orange Studio, Moon A Deal Films, la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT)

    Distribution: France JHR Films

    Ventes internationales: Orange Studio

    #Cinéma #Films #Ismaël_Ferroukhi #Sabrina_Ouazani #MICA

  • Ryad Mahrez bientôt dans le cinéma français?

    Ryad Mahrez bientôt dans le cinéma français? Interrogé dans une émission sur Mouv’, Gastambide a confié que le joueur de Manchester City devait faire une apparition dans la saison 2.

    La première saison de Validé, série dédiée a l’univers du rap français, avait fait son effet. La deuxième a débarqué le 11 octobre sur Canal+, et Franck Gastambide fait d’ores et déja le tour des plateaux télé pour sa promo.

    S’il est fier du travail réalisé, le réalisateur a quand même un petit regret : ne pas avoir réussi a donner un rôle a Riyad Mahrez. Interrogé dans une émission sur Mouv’, Gastambide a confié que le joueur de Manchester City devait faire une apparition dans la saison 2.

    « On a des potes en commun, et pendant le confinement, Riyad Mahrez m’appelle. Il a aimé la série » a livré Gastambide avant de raconter l’échange téléphonique avec l’international algérien : « Moi, je lui dis : “Tu as aimé la série ? Bah viens on fait un truc”.

    Riyad Mahrez devait être dans la saison 2, sauf qu’il joue a City et qu’on ne peut pas aller tourner la-bas. Jusqu’au dernier moment, on a espéré. Mais finalement, on n’a pas pu le faire » .

    Echoroukonline, 20/10/2021

  • Les trois algériens qui ont réussi à conquérir Hollywood

    Les trois algériens qui ont réussi à conquérir Hollywood

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    Sofia Boutella, Tahar Rahim et Dali Bensaleh ont réussi à conquérir Hollywood. Retour sur ces acteurs franco-algériens ou d’origines algériennes qui connaissent un franc succès outre-atlantique.

    L’ascension fulgurante de Sofia Boutella
    Née le 3 avril 1982 à Bab El Oued en Algérie, l’actrice et danseuse Sofia Boutella est la fille du compositeur algérien Safy Boutella. Elle apprend les bases de la danse classique à 5 ans. Cinq ans plus tard, elle quitte l’Algérie avec sa famille pour la France où elle continue sa passion pour la danse et découvre la gymnastique rythmique, la street dance et le hip-hop.

    Très jeune mais sûre d’elle, Sofia Boutella attire les regards dès 2001. Elle est choisie pour participer à plusieurs publicités de grandes marques et dans les clips de Matt Pokora, Madonna, Mariah Carey ou encore Rihanna. Cela a été un élan majeur pour sa carrière.

    Danseuse confirmée en outre-atlantique, Sofia Boutella ne tarde pas non plus à se faire remarquer en tant qu’actrice. La jeune femme décroche en 2012 un des rôles principaux dans le film Street Dance 2 où elle incarne Eva, une sublime danseuse parisienne au déhanché incroyable. Trois ans plus tard, ses talents de comédienne sont sollicités pour le film Kingsman : Services secrets. Ce film propulse sa carrière et l’actrice est choisie, un an plus tard, pour rejoindre la saga de science-fiction Star Trek.

    En 2017, Sofia est à l’affiche du reboot de La Momie, où elle a donné la réplique à Tom Cruise et Russell Crowe. Puis elle joue le rôle d’une espionne dans Atomic Blonde. Toujours aussi demandée, la jeune femme a joué dans d’autres films avant de décrocher, en 2021, le rôle principal dans Settlers, un film britannique mêlant science-fiction et drame.

    Tahar Rahim, un acteur qui vient de rue

    Questionné récemment, par le magazine Marie Claire, sur l’aspect qu’il n’aime pas dans son métier, Tahar Rahim répond spontanément : « L’image fabriquée. Je n’ai pas envie de m’éloigner du peuple. Je viens de la rue, et c’est chez moi ».
    Né le 4 juillet 1981 à Belfort en France, l’acteur Tahar Rahim a grandi dans une famille d’origine algérienne. Deux ans après avoir obtenu son baccalauréat, il quitte l’université pour suivre des études cinématographiques à Montpellier. Il débute sa carrière de comédien en 2005 dans le un docu-fiction, Tahar l’étudiant.

    Remarqué par Jacques Audiard, il décroche le rôle de Malik El Djebena dans « Un prophète », sorti en 2009. Le jeune acteur fait une prestation très remarquée qui lui vaut une pluie de récompense dont le César du Meilleur Espoir Masculin et celui du Meilleur Acteur 2010.

    Sa carrière désormais lancée, le jeune acteur tourne ensuite dans L’Aigle de la neuvième légion (2010). Un an plus tard, il revient dans Love and Bruises ainsi que dans Les Hommes libres et Or noir. En 2014, Tahar Rahim joue avec Omar Sy dans la comédie dramatique Samba. Quatre ans plus tard, il tient le rôle principal dans la série américaine The Looming Tower, avant de faire partie du quatuor central du film indépendant américain The Kindness of Strangers (2019)

    En 2020, il joue aux côtés de son épouse, Leïla Bekhti, dans la série de The Eddy et dans d’autres séries comme Le Serpent, diffusée sur BBC One puis Netflix en 2021. Durant la même année, il est membre du jury lors de la 74e édition du Festival de Cannes, aux côtés notamment de Spike Lee (président du jury), Mélanie Laurent et Mylène Farmer.

    Dali Bensaleh, le « James Bond boy »

    Né en France, le 8 janvier 1992, le jeune acteur franco-algérien Dali Bensaleh se présente comme « berbéro-breton », a-t-il précisé dans une interview accordée à Kobini. Il s’est révélé en 2017 au grand public grâce au clip du groupe electro The Blaze (68 millions de vues sur Youtube). Ce clip a remporté une plusieurs prix en festivals dont le Film Craft Grand Prix à Cannes.

    Après ce succès, Dali Bensalah a été l’une des révélations des « Sauvages », une série dans laquelle il a joué le rôle d’un acteur en couple avec la fille du futur président de la République d’origine algérienne. Il a également joué des petits rôles dans la série « Nox » diffusé sur Canal+ et « Banlieusards » de Kery James et Leïla Sy.

    La consécration de celui qu’on surnomme « James Bond boy » interviendra lorsqu’il décroche l’un des rôles principaux dans le 25e et dernier opus de James Bond. « Quand j’étais enfant, je rêvais d’être James Bond. Quand j’avais 20 ans, c’était plutôt une blague. Et maintenant, me voilà…», avait déclaré l’étoile montante du petit écran, en 2019, sur le compte Twitter de la saga.

    Source : Algérie-Expat, 04/10/2021