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  • Avis d’experts : Un challenge à la portée de l’Algérie

    Avis d’experts : Un challenge à la portée de l’Algérie

    Algérie, énergie verte, renouvelable, climat – Avis d’experts : Un challenge à la portée de l’Algérie

    L’Algérie fait face à un défi majeur: augmenter la part du renouvelable dans la production de l’énergie, sachant que celui-ci ne représente que 3% du mix énergétique contre 97% générés à partir des énergies fossiles.
    Pour nombre d’experts, un tel challenge n’est pas difficile à relever au vu des potentialités de l’Algérie. C’est ce que confirme le Pr Nadjib Drouiche, chercheur au Centre de recherche en technologie des semi-conducteurs pour l’énergétique (CRTSE). «L’Algérie possède tous les atouts pour réussir ce saut en matière de transition énergétique», affirme-t-il. Il révèle, dans ce sillage, qu’il existe d’ores et déjà quelques sites de production de l’hydrogène vert destiné à la production d’ammoniac dans les complexes d’acier comme celui d’El-Hadjar (Annaba) ou les usines de verre comme celle de Larbaâ (Blida). «Cela permettrait ainsi de prévoir l’exportation de l’hydrogène vert vers l’Europe via les pipelines de gaz.» De son avis, «résilience» et «anticipation» constituent les bases d’une politique environnementale pérenne. De ce fait, il juge important l’implication des scientifiques aux côtés des politiques dans le processus de transition, en élaborant des livres blancs dédiés à la transition énergétique. «La mise en œuvre du plan national du climat sera une opportunité pour le pays de réaliser sa transition énergétique et un pas important vers un avenir meilleur.» Et d’ajouter : «Ce programme devrait être revu et actualisé périodiquement à l’avenir pour tenir compte du contexte socioéconomique futur du pays et pour y introduire plus d’actions d’adaptation, comme le processus de dessalement de l’eau de mer.»

    «Une première étape est en train d’être atteinte dans ce sens et cela à travers le programme national de recherche où toutes ces thématiques font l’objet d’un appel à projet et font obligatoirement appel à l’implication du secteur socioéconomique», dit-il. Pour l’expert, l’impératif est «de mettre en place des programmes de recherche dans ce domaine, afin de réussir notre transition énergétique et participer dans les programmes de recherche bilatéraux et internationaux, comme le programme de recherche Horizon Europe, pour assurer un transfert de savoir et de technologie».

    Réfléchir aussi à l’exportation
    Par ailleurs, le scientifique note que «la décarbonisation de l’économie doit passer par une élimination de l’utilisation des combustibles fossiles dans les secteurs des transports, de l’industrie et le tertiaire. Pour cela, un déploiement massif des énergies renouvelables et l’utilisation de technologies permettant le stockage et la valorisation des productibles intermittents sont des incontournables au succès de la transition énergétique. «L’hydrogène vert a aussi un rôle prépondérant pour réaliser ces objectifs et son introduction comme vecteur énergétique pour la décarbonisation de l’industrie et pallier le problème d’intermittence des énergies renouvelables», souligne encore l’expert.

    Des entrepreneurs enthousiastes
    Le Dr Hocini, expert en photovoltaïque et président de l’entreprise Aurès Solaire, insiste sur l’impératif de la consommation de l’énergie propre. Il évoque des projets de partenariats entamés depuis 2014 dans le cadre de la politique des énergies renouvelable de l’Union européenne qui engage des partenaires du sud de la Méditerranée. Il s’agit notamment d’un projet très prometteur d’équiper toutes les écoles en panneaux photovoltaïques. Pour pouvoir aller plus loin et faire travailler les compétences algériennes, Houria Kacimi, responsable de la société Syngery, associée à l’entreprise Aurès Solaire, relève que les autorités doivent réfléchir et à la production et à l’exportation. Ceci doit se faire «en accompagnement des acteurs économiques dans leur démarche de production et d’exportation pour réussir le pari de la transition énergétique».
    Samira Azzegag

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    Communes vertes : Les élus locaux y croient

    Le président de la République a donné des instructions pour obliger toutes les communes à utiliser l’énergie solaire dans l’éclairage public, y compris au niveau des voies express et les zones montagneuses, à l’instar des Aurès, l’Ouarsenis et Djurdjura. Ces instructions ont été données à l’issue d’un exposé sur le secteur de la transition énergétique présenté, dimanche dernier, lors du Conseil des ministres.

    Les élus ne sont pas contre l’utilisation des énergies renouvelables et y sont même favorables. Toutefois, ils demandent plus de soutien financier pour lancer ce type de projets. Laïfa Teldjoune, P/APC d’Oued El Berdi(Bouira), a estimé que le recours aux énergies renouvelables est une option intéressante pour peu que les pouvoirs publics y mettent les moyens financiers nécessaires. «J’ai tracé tout un programme pour équiper, en premier lieu, les écoles primaires en énergies renouvelables mais faute de budget, le projet n’a pas pu être concrétisé», a-t-il regretté. Il a fait savoir qu’en tant que commune déficitaire, «notre marge de manœuvre est très réduite. Nous devrons sélectionner les projets et agir par ordre de priorité, et nous avons préféré commencer par les raccordements en eau et aux réseaux du gaz et de l’électricité». Notre interlocuteur n’a pas omis de poser le problème de l’entretien et de la maintenance des équipements des énergies renouvelables nécessitant une formation spécialisée.

    Le président de la commune d’Ath Mansour (Tizi-Ouzou), Amrane Youcef, abonde dans le même sens. Il a soutenu que les énergies renouvelables représentent une alternative aux énergies traditionnelles. «Notre commune est une région du soleil qui peut développer facilement l’énergie solaire. Cependant, rien n’a été fait jusque-là et aucun projet n’a été concrétisé, faute de ressources financières», regrette-t-il. Il a expliqué que se doter en énergies renouvelables permettra à l’APC de réduire sa facture d’énergie. «On n’arrive à peine à payer nos factures d’électricité et de gaz. Les énergies renouvelables nous permettront d’économiser et de réutiliser cette argent dans d’autres projets de développement», ajoute-t-il.

    Un exemple, Boudjima
    Smaïl Boukherroub, président de l’APC de Boudjima (Tizi-Ouzou), a fait savoir que 80%de l’éclairage public du chef-lieu de la commune est alimenté en énergie solaire. Mais la prouesse reste l’alimentation par cette source d’énergie de 6 écoles primaires sur les 8 que compte la commune. «Les deux écoles restantes le seront dans deux semaines au plus tard», annonce non sans fierté notre interlocuteur. Ila précisé que la plupart de ces projets sont financés par le budget communal. Il a indiqué que l’objectif est de généraliser l’utilisation de cette source d’énergie dans toute la commune. «Ce mode d’alimentation en énergie permet de réduire de moitié la facture énergétique de la commune et de préserver l’environnement», rappelle-t-il. Selon lui, l’argent économisé dans la consommation de l’électricité sera utilisé pour notamment améliorer les services des cantines scolaires. Il a ajouté que sa commune amorce une dynamique d’énergie verte à travers la réalisation de tous ces projets. Il a relevé que ces derniers ne coûtent pas cher et ne demandent pas une haute technicité pour la maintenance du réseau. «Les coûts de réalisation varient selon les dimensions des installations. Ils oscillent entre 0,6à 1,6 million de dinars», a-t-il conclu.
    Amokrane H.

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    Tizi-Ouzou : Les écoles de Boudjima passent à l’énergie solaire

    Les établissements scolaires de la commune de Boudjima, au nord-est de Tizi-Ouzou, seront alimentés dans leur totalité en énergie solaire d’ici 15 jours, a appris l’APS, ce mercredi, du premier responsable de cette commune, Smaïl Boukherroub.

    «Sur les 8 écoles que compte la commune, 6 sont déjà équipées en installations solaires et sont fonctionnelles, et les 2 autres restantes le seront dans 2 semaines, au plus tard», a-t-il indiqué à l’APS, ajoutant que «80% du réseau d’éclairage public du chef-lieu de la commune a été également remplacé par des panneaux photovoltaïques». L’idée du passage à l’énergie solaire a germé en 2018 à cause de la facture très salée de l’énergie électrique due à la Sonelgaz par la commune qui était dans l’incapacité d’honorer sa dette.

    A la même période, souligne-t-il, la fondation Zinedine-Zidane avait proposé un don d’une ambulance équipée au profit de la commune dans le cadre d’un programme d’aide. «Je lui avais alors suggéré d’équiper l’école du chef-lieu en panneaux photovoltaïques, en lieu et place de ce don. Elle a marché pour la première, et l’APC a équipé depuis 5 autres écoles», explique le maire.
    Ensuite, poursuit-il, «nous avons commencé à remplacer le réseau d’éclairage public en luminaires fonctionnant à l’énergie solaire, vu que celui électrique est défectueux. Et comme ça a bien marché, nous avons procédé par tranche en fonction du budget de la commune».

    Le coût approximatif de ces opérations s’élève, selon Boukherroub, à environ 12 millions de dinars. «Une somme conséquente pour une commune rurale comme la nôtre, mais ça valait le coup car cela nous permettra de réduire de moitié nos dépenses en énergies, soit entre 2 à 2,5 millions de dinars par an», a-t-il conclu.

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    Transition énergétique : Vert l’éclairage

    La transition énergétique est un choix stratégique prôné par les plus hautes autorités du pays, à travers un programme national de développement des énergies renouvelables. Cette option devra permettre à l’Algérie de se libérer progressivement de la «dépendance» vis-à-vis des hydrocarbures et de voir l’émergence d’une énergie verte fondée sur la valorisation des ressources d’énergie durables et inépuisables.
    Il est question de mettre en place un programme de développement des énergies renouvelables d’une capacité de 15.000 mégawatts (MW) à l’horizon 2035, dont 4.000 d’ici trois ans. C’est du moins ce qui est énoncé dans le plan d’action du gouvernement qui précise, à ce propos, que «la réalisation de ces capacités permettra non seulement d’économiser près de 240 milliards de mètres cubes de gaz naturel», mais aussi l’éviction de l’émission de «200 millions de tonnes de gaz carbonique».

    La réalisation de cette capacité aura tout autant un impact sur le plan économique, à travers la création d’un tissu de petites et moyennes entreprises dans l’ensemble des métiers et services gravitant autour des énergies renouvelables. Ce levier permettra aussi la création d’emplois et l’émergence de nouveaux métiers qui vont booster et favoriser le développement local. Concrètement parlant, la priorité du gouvernement consiste en «l’hybridation de la production de l’électricité de source conventionnelle au niveau du sud du pays par la production photovoltaïque». La réglementation d’encouragement de la production d’électricité à partir de sources renouvelables devrait, à cet égard, bénéficier d’une réactualisation et d’une véritable mise à niveau dans l’objectif d’«intégrer des mécanismes adaptés à l’autoproduction par les résidentiels», peut-on lire dans le programme du gouvernement.

    Dans le document, il est fait état de la mise en œuvre par le gouvernement d’une «politique d’efficacité énergétique», au travers de «mesures fortes» pour permettra à terme de «réduire drastiquement le gaspillage et de préserver les ressources énergétiques du pays». Dans les faits, cela devrait se traduire par un encouragement dans les différents secteurs d’activité de «la généralisation des procédés d’isolation thermique dans les nouvelles constructions, la mise en place d’un programme national pour la conversion des véhicules au GPLc et le développement du GNC pour les véhicules de transport collectif». Mais pas seulement, puisqu’il s’agit tout autant d’intégrer ce procédé dans «l’équipement du réseau d’éclairage public et des administrations publiques avec des dispositifs à basse consommation ainsi que la mise en place d’un cadre réglementaire prohibant l’importation et la production d’équipements énergivores».

    Dans le même ordre d’idées, les pouvoirs publics ambitionnent de favoriser l’investissement dans ce projet au travers de «l’élargissement du dispositif incitatif à l’investissement aux filières permettant la localisation de l’activité de production d’équipements et de composants dédiés à l’efficacité énergétique».
    Fatma-Zohra Hakem

    Horizons, 25/11/2021

    #Algérie #Energie_verte #Energie_renouvelable #Climat #Pollution

  • Asséché, un grand fleuve du Maroc n’atteint plus la mer

    Tags: Maroc, climat, sécheresse, Moulouya – Asséché, un grand fleuve du Maroc n’atteint plus la mer

    « C’est la première fois de son histoire que la Moulouya ne se déverse plus dans la mer », s’attriste l’écologiste Mohamed Benata. L’assèchement d’un des plus longs fleuves du Maroc, qui se jetait dans la Méditerranée, menace les terres agricoles et la biodiversité.

    « Son débit a faibli à cause de la surexploitation de ses eaux. Le phénomène est dramatique », déclare à l’AFP cet agronome à la retraite, en photographiant l’embouchure du fleuve située à quelques kilomètres de la cité balnéaire de Saïdia (nord-est), près de la frontière algérienne.

    Pire encore, l’eau de mer remonte « sur 15 kilomètres » dans le lit de la Moulouya, qui parcourt plus de 500 km depuis les montagnes du Moyen Atlas, poussant les riverains à abandonner l’exploitation de leurs terres à cause d’un excès de salinité.

    Impact direct du phénomène, accentué par la sécheresse: sur la rive droite, dans la commune rurale de Karbacha, les melons sont jaune pâle et difformes, leurs tiges toutes sèches couvrent plusieurs hectares de la plantation d’Ahmed Hedaoui. « Même les sangliers n’en veulent pas », raille-t-il.

    « Cette année, j’ai investi près de 300.000 dirhams (près de 30.000 euros) pour mettre à niveau ces terres. J’ai installé deux moteurs à pompe pour irriguer les melons, mais je me retrouve sans rien », se désole ce cultivateur de 46 ans, casquette vissée sur la tête.

    « Tout est mort à cause de la rareté des pluies et surtout de la salinité du fleuve », constate M. Hedaoui.

    L’herbe n’est pas plus verte dans le champ voisin, où son cousin Mustapha a planté des artichauts qui peinent à pousser.

    – « Coup de grâce » –

    « Cela fait deux mois que ce champ n’a pas été irrigué faute d’eau douce. On évite l’eau du fleuve car son sel ravage les sols pour des années », confie ce professeur de français reconverti dans l’agriculture, qui n’exploite plus aujourd’hui qu’un tiers de ses 57 hectares.

    Mustapha Hedaoui, tout comme la dizaine de cultivateurs rencontrés sur place, incrimine la « mauvaise gestion » de l’eau et l’excès d’infrastructures dans la région, notamment deux stations de pompage et trois barrages.

    Si la dernière station de pompage, mise en service il y a six mois près de la ville voisine de Zaio, permet d’irriguer 30.000 hectares, elle a porté « le coup de grâce aux agriculteurs de la Basse Moulouya », tonne l’agriculteur.

    Plus grave, l’eau douce pompée du fleuve « est répartie de manière inéquitable car ce sont les producteurs d’arbres fruitiers qui en profitent », proteste Abderrahim Zekhnini, 61 ans, qui a renoncé à labourer les 200 hectares de l’exploitation familiale.

    Au ministère de l’Agriculture, on impute l’assèchement du fleuve et sa salinité à la sécheresse. « Certes les stations de pompage ont un impact sur le débit du fleuve mais des études ont été réalisées en amont pour éviter tout déséquilibre », assure à l’AFP le directeur régional du ministère, Mohamed Bousfou.

    « Pour la répartition de l’eau douce, on la distribue en priorité à l’arboriculture plutôt qu’aux cultures maraîchères parce qu’on vit une situation exceptionnelle de sécheresse », assure le fonctionnaire. Un arbre détruit est plus long à remplacer qu’une plantation saisonnière.

    – « De mal en pis » –

    L’aridité est amenée à augmenter progressivement au Maroc jusqu’en 2050 en raison de la baisse attendue de la pluviométrie (-11%) et de l’augmentation de la température (+1,3°C), selon un rapport du ministère de l’Agriculture. Elle entraînera une « diminution de la disponibilité en eau d’irrigation de plus de 25% », prédit-il.

    « Ce qui me chagrine le plus, c’est de voir mes enfants obligés de travailler ailleurs, dans d’autres exploitations, alors qu’on a nos propres terres », déplore M. Zekhnini.

    Sur la rive gauche de la Moulouya, ce n’est pas mieux: « Nous cultivons ces terres de père en fils mais la situation se dégrade, ça va de mal en pis », confie, amer, Samir Chodna.

    « Aujourd’hui, tous les jeunes de la région ne pensent qu’à émigrer », assure le jeune homme.

    L’embouchure du fleuve, désormais envahie par les détritus, abrite pourtant une des réserves naturelles les plus riches de la région d’Oujda, non loin de l’Algérie.

    « Sa faune et sa flore n’en sortiront pas indemnes », alerte le militant écologiste Mohamed Benata.

    La Croix, 15/11/2021

    #Maroc #Climat #Sécheresse #Fleuve_moulouya

  • COP26: Accord conclu après un drame tardif sur le charbon

    Tags : COP26, climat, charbon, réchauffement, pollution – COP26: Accord conclu après un drame tardif sur le charbon

    GLASGOW, 14 novembre (Reuters) – Les négociations de l’ONU sur le climat se sont terminées samedi par un accord qui, pour la première fois, désignait les combustibles fossiles comme le principal moteur du réchauffement de la planète, même si les pays qui dépendent du charbon ont formulé des objections de dernière minute.

    Si l’accord a été applaudi pour avoir maintenu l’espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius, nombre des quelque 200 délégations nationales auraient souhaité repartir avec davantage.

    « Si c’est une bonne négociation, toutes les parties sont mal à l’aise », a déclaré l’envoyé américain pour le climat, John Kerry, lors de la réunion finale d’approbation du pacte climatique de Glasgow. « Et cela a été, je pense, une bonne négociation ».

    La conférence de deux semaines qui s’est tenue en Écosse a permis de remporter une victoire importante en définissant les règles relatives aux marchés du carbone, mais elle a peu contribué à apaiser les inquiétudes des pays vulnérables concernant le financement du climat promis de longue date par les pays riches.

    Le président britannique de la COP26, Alok Sharma, était visiblement ému avant d’enfoncer son marteau pour signaler qu’il n’y avait pas de veto au pacte, après que les discussions se soient prolongées pendant des heures supplémentaires – et la nuit – jusqu’à samedi.

    Un drame de dernière minute s’est produit lorsque l’Inde, soutenue par la Chine et d’autres pays en développement dépendant du charbon, a rejeté une clause appelant à l’ »élimination progressive » de l’électricité produite à partir du charbon. Après une réunion entre les émissaires de la Chine, de l’Inde, des États-Unis et de l’Union européenne, la clause a été modifiée à la hâte pour demander aux pays de « réduire progressivement » leur utilisation du charbon.

    Le ministre indien de l’environnement et du climat, Bhupender Yadav, a déclaré que cette révision reflétait les « circonstances nationales des économies émergentes ».

    « Nous sommes en train de devenir la voix des pays en développement », a-t-il déclaré à Reuters, estimant que le pacte avait « distingué » le charbon mais gardé le silence sur le pétrole et le gaz naturel.

    « Nous avons fait notre possible pour parvenir à un consensus qui soit raisonnable pour les pays en développement et raisonnable pour la justice climatique », a-t-il ajouté, faisant allusion au fait que les nations riches ont historiquement émis la plus grande part des gaz à effet de serre.

    Ce changement en un seul mot a été accueilli avec consternation tant par les pays riches d’Europe que par les petites nations insulaires et les autres pays encore en développement.

    « Nous pensons avoir été mis à l’écart dans un processus non transparent et non inclusif », a déclaré l’envoyée du Mexique, Camila Isabel Zepeda Lizama. « Nous avons tous des préoccupations restantes, mais on nous a dit que nous ne pouvions pas rouvrir le texte… alors que d’autres peuvent encore demander à édulcorer leurs promesses. »

    Mais le Mexique et d’autres pays ont déclaré qu’ils laisseraient l’accord révisé en l’état.

    « Les textes approuvés sont un compromis », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. « Ils reflètent les intérêts, les conditions, les contradictions et l’état de la volonté politique dans le monde aujourd’hui. »

    PERCÉE DU MARCHÉ DU CARBONE

    Parvenir à un accord a toujours été une question d’équilibre entre les demandes des nations vulnérables au climat, des grandes puissances industrielles et de celles, comme l’Inde et la Chine, qui dépendent des combustibles fossiles pour sortir leurs économies et leurs populations de la pauvreté.

    La voix de M. Sharma s’est brisée sous le coup de l’émotion en réponse aux nations vulnérables qui ont exprimé leur colère face aux changements de dernière minute.

    « Je m’excuse pour la façon dont ce processus s’est déroulé », a-t-il déclaré à l’assemblée. « Je suis profondément désolé ».

    L’objectif global qu’il avait fixé pour la conférence était trop modeste, selon les défenseurs du climat et les pays vulnérables : il s’agissait de « maintenir en vie » l’objectif de l’accord de Paris de 2015, à savoir empêcher la hausse des températures mondiales de dépasser 1,5 °C (2,7 °F) par rapport aux niveaux préindustriels. Les scientifiques affirment que le réchauffement au-delà de ce point pourrait déclencher des impacts climatiques irréversibles et incontrôlables.

    En demandant aux nations de fixer des objectifs plus stricts d’ici l’année prochaine pour réduire les émissions responsables du réchauffement climatique, l’accord reconnaît effectivement que les engagements sont encore insuffisants. Selon les engagements nationaux, le monde est actuellement sur la voie d’un réchauffement d’environ 2,4°C.

    Les négociations ont également permis une percée dans la résolution des règles de couverture des marchés de compensation des émissions de carbone dirigés par les gouvernements. Les entreprises et les pays dotés d’une vaste couverture forestière avaient fait pression pour parvenir à un accord, dans l’espoir de légitimer les marchés mondiaux de compensation volontaire, qui connaissent une croissance rapide.

    L’accord permet aux pays d’atteindre partiellement leurs objectifs climatiques en achetant des crédits de compensation représentant des réductions d’émissions réalisées par d’autres pays, ce qui pourrait débloquer des milliers de milliards de dollars pour la protection des forêts, le développement des énergies renouvelables et d’autres projets de lutte contre le changement climatique.

    L’ÈRE DU CHARBON SE TERMINE

    Jennifer Morgan, directrice exécutive du groupe de campagne Greenpeace, voit le verre à moitié plein.

    « Ils ont changé un mot mais ils ne peuvent pas changer le signal qui ressort de cette COP, à savoir que l’ère du charbon se termine », a-t-elle déclaré. « Si vous êtes un dirigeant d’une entreprise de charbon, cette COP a vu un mauvais résultat ».

    Les pays en développement soutiennent que les nations riches, dont les émissions historiques sont en grande partie responsables du réchauffement de la planète, doivent financer leurs efforts pour abandonner les combustibles fossiles et s’adapter aux impacts climatiques de plus en plus graves.

    L’accord promet de doubler le financement de l’adaptation d’ici à 2025, par rapport à 2019, mais ne donne aucune garantie. L’année prochaine, un comité des Nations unies rendra compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des 100 milliards de dollars par an promis pour le financement de la lutte contre le changement climatique, après que les pays riches n’ont pas respecté l’échéance de 2020 pour ces fonds. Le financement sera ensuite rediscuté en 2024 et 2026. lire la suite

    Mais l’accord a laissé de nombreuses nations vulnérables découragées en ne proposant aucun financement pour les pertes et dommages liés au climat, une promesse faite dans le pacte initial appelé Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1992.

    Les pays riches ont une fois de plus refusé de reconnaître leur responsabilité financière pour les émissions qu’ils ont produites pendant des années et qui ont entraîné le changement climatique, alors qu’ils étaient en pleine prospérité économique.

    Bien que l’accord de Glasgow ait tracé une voie pour aborder la question en établissant un nouveau secrétariat dédié à la question, les pays vulnérables ont déclaré que cela représentait un strict minimum d’acceptabilité.

    « Ce paquet n’est pas parfait. Le changement de charbon et un résultat faible sur les pertes et dommages sont des coups durs », a déclaré Tina Stee, envoyée climatique des îles Marshall. Pourtant, « les éléments du paquet Glasgow sont une bouée de sauvetage pour mon pays. Nous ne devons pas négliger les victoires cruciales couvertes par ce paquet ».

    Reuters

    #COP26 #Glasgow #Charbon #Climat #Pollution #Réchauffement

  • COP26 : Coup de théâtre, déceptions et larmes

    Tags: Climat, COP26, réchauffement, Glasgow – COP26 : Coup de théâtre, déceptions et larmes

    Coup de théâtre, déceptions et larmes en épilogue de la COP26 à Glasgow
    La COP26, présentée comme cruciale pour remettre le monde sur les rails du degré et demi maximum de réchauffement, a finalement accouché samedi soir d’un paquet de mesures, présentées comme le « Glasgow climate pact », censées lancer une décennie d’efforts intenses pour limiter le réchauffement mondial et ses conséquences les plus néfastes.

    La fin de la 26e conférence des Nations unies sur les changements climatiques a connu un petit coup de théâtre quand le représentant de l’Inde a vertement critiqué en plénière le dernier texte de compromis sur la table, certes critiqué par de nombreux pays mais perçu par d’aucuns comme un compromis suffisamment équilibré et acceptable. Le délégué indien a plus particulièrement défendu le droit à un « usage responsable » des énergies fossiles, alors que le projet de décision appelait à accélérer les efforts pour mettre fin (‘phase out ») au charbon et aux subventions inefficaces aux combustibles fossiles. Une position également défendue par l’Iran.

    Après une suspension de la plénière et d’intenses tractations, notamment entre le président de la COP26, Alok Sharma et les négociateurs chinois et indiens, il a finalement été décidé de changer en dernière minute un mot du projet de décision, la fin progressive du charbon (« phase out ») en réduction de son utilisation (« ‘phase down »). Un changement de dernière minute qui a provoqué l’ire de la Suisse, pour l’Environmental Integrity Group (EIG), mais aussi de l’Union européenne et de plusieurs États insulaires, comme les Iles Marshall ou Fidji. « Nous exprimons notre profonde désapprobation face à cette formulation affaiblie », s’est insurgée la conseillère fédérale suisse Simonetta Sommaruga, dénonçant la manœuvre de dernière minute et la manière peu transparente avec laquelle le texte a été modifié. Son intervention courroucée a été saluée par des applaudissements nourris.

    « La richesse de l’Europe s’est construite sur le charbon mais nous savons que le charbon n’a pas d’avenir. L’Union européenne est déterminée à travailler, avec ses partenaires, à la sortie du charbon », a martelé, pour l’UE, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. « C’est une déception mais cela ne doit pas nous arrêter ».

    Le président de la COP26 a ensuite pris la parole pour présenter ses excuses sur la manière dont le texte avait été modifié in extremis. « Je suis profondément désolé », a-t-il dit, avant de marquer un temps d’arrêt, ému aux larmes. Alok Sharma a cependant très vite repris ses esprits, sous les applaudissements, avant de marquer, d’un coup de marteau, l’adoption des différents textes âprement négociés…

    7sur7, 14/11/2021

    #COP26 #Climat #Réchauffement #Pollution

  • Point de presse quotidien de l’ONU du 6 nov 2021

    Point de presse quotidien de l’ONU du 6 nov 2021 – Transcription quasi textuelle de l’exposé de midi d’aujourd’hui par Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général.

    Bonjour à tous et bon vendredi.

    ** Invité aujourd’hui

    Aujourd’hui, après avoir terminé, nous serons rejoints par Nicholas Koumjian, chef du mécanisme d’enquête indépendant pour le Myanmar. Il vous tiendra au courant des travaux du mécanisme. Ensuite, nous entendrons également Monica Villela Grayley, la porte-parole du président de l’Assemblée générale.

    ** COP26

    Aujourd’hui, c’est la Journée de la jeunesse à la vingt-sixième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP206) à Glasgow. Le Groupe consultatif sur la jeunesse du Secrétaire général a organisé un événement réunissant de jeunes militants pour le climat, en mettant l’accent sur le travail pour l’inclusion des jeunes dans les processus décisionnels formels. L’événement a également entendu des jeunes leaders autochtones sur l’importance des connaissances traditionnelles en tant que composante vitale de l’action climatique. Le Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’action climatique, Selwin Hart, s’est adressé à la réunion et a exhorté les jeunes à continuer de faire entendre leur voix et à maintenir l’espoir que la crise climatique pourra être surmontée. Il a remercié le Groupe consultatif de la jeunesse pour ses services, ainsi que pour ses précieux avis et conseils au Secrétaire général.

    Nos collègues là-bas nous disent que les manifestations des jeunes devant le lieu de la COP26 ont été entendues à l’intérieur de la COP26 alors que la Conférence marquait la Journée de la jeunesse et de l’autonomisation. Les jeunes leaders ont présenté une déclaration de la position mondiale des jeunes, représentant les points de vue de plus de 40 000 jeunes leaders du climat du monde entier aux dirigeants de la COP26. La Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Patricia Espinosa, a déclaré qu’elle soumettrait aux parties les demandes, qui, selon elle, étaient raisonnables et justifiées. Les négociations se sont poursuivies sur les textes pour finaliser le règlement de l’Accord de Paris. Le président de la COP26, Alok Sharma, a demandé aux négociateurs de régler autant de points que possible d’ici la semaine prochaine, avant le segment ministériel de haut niveau. Cela comprend les négociations sur l’article six, qui couvre le commerce,

    ** Soudan

    Depuis le Soudan, la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (UNITAMS) a fermement condamné la détention — après une rencontre avec le Représentant spécial du Secrétaire général, Volker Perthes — de membres du Conseil central des Forces de la liberté et du changement. Il a été signalé que trois membres du Conseil ont été arrêtés près du siège de la Mission à Khartoum hier après-midi. La Mission a déclaré que ces arrestations sapent le rôle de bons offices de l’ONU. La Mission appelle les dirigeants militaires à cesser d’arrêter des politiciens et des militants et à cesser de commettre d’autres violations des droits humains. La Mission demande à nouveau instamment la libération immédiate des personnes détenues à compter du 25 octobre, notant que ces arrestations annulent l’impact de la libération de quatre des ministres détenus hier.

    ** Conseil de sécurité

    Ce matin, le Conseil de sécurité et l’ Assemblée générale ont voté pour élire un nouveau membre de la Cour internationale de Justice. Hilary Charlesworth d’Australie a obtenu la majorité absolue des voix au Conseil et à l’Assemblée. Puis, dans l’après-midi, à 15 heures, le Conseil tiendra un débat public, suivi de consultations, sur l’Éthiopie. Martha Pobee, Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique aux Départements des affaires politiques et de consolidation de la paix et des Opérations de paix, informera les membres du Conseil.

    ** Éthiopie

    Et également sur l’Éthiopie, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a commencé sa mission en Éthiopie aujourd’hui. Il a rencontré le Premier ministre Abiy Ahmed et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen. M. Griffiths a eu des discussions constructives sur la situation humanitaire dans le pays et les défis auxquels les organisations humanitaires sont confrontées pour fournir de l’aide à tous les Éthiopiens dans le besoin. Demain, il doit rencontrer des représentants d’organisations non gouvernementales (ONG), d’agences des Nations Unies et de la communauté diplomatique pour discuter des efforts déployés pour fournir une aide d’urgence aux millions de personnes dans le besoin. Les conflits, la sécheresse, les inondations, les épidémies et les infestations de criquets pèlerins continuent d’alimenter les besoins humanitaires en Éthiopie. Quelque 20 millions de personnes sont ciblées par l’aide humanitaire,

    Le déficit de financement de la réponse humanitaire en Éthiopie pour 2021 s’élève à plus de 1,3 milliard de dollars. On estime que 606 millions de dollars ont été mobilisés pour la réponse au Plan de réponse de l’Éthiopie du Nord, et 474 millions de dollars pour la réponse au projet de Plan de réponse humanitaire, qui couvre les zones en dehors du Tigré. Cependant, cela est loin d’être suffisant pour couvrir les besoins humanitaires croissants. Toujours d’Éthiopie, le Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’agence nationale éthiopienne pour les réfugiés et les rapatriés ont lancé aujourd’hui un appel conjoint de 68 millions de dollars pour éviter de réduire les rations alimentaires de plus de 700 000 réfugiés. . Les agences ont mis en garde contre une augmentation de la malnutrition et de l’anémie et un retard de croissance des enfants, entre autres risques.

    ** Afghanistan

    Déménagement en Afghanistan. Nos collègues humanitaires avertissent que près de 23 millions de personnes – soit 55 % de la population afghane – seraient en crise ou en situation d’insécurité alimentaire d’urgence entre novembre 2021 et mars 2022. Nos collègues nous disent que les rapports d’affrontements isolés et de violences touchant des civils et faisant des victimes se sont poursuivies dans tout le pays cette semaine. À Jalalabad, dans la province de Nangarhar, des coups de feu dirigés contre les autorités de facto ont causé la mort de deux enfants le 1er novembre ; et l’explosion d’un engin explosif improvisé radiocommandé en bordure de route qui aurait visé les autorités de facto aurait tué deux civils le 3 novembre. Hier, des affrontements armés ont été signalés dans la province de Bamyan, faisant cinq blessés, dont un civil. Pour sa part, le 3 novembre, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé la campagne de distribution de semences de blé et d’engrais de la saison d’automne dans l’est du pays. Des sessions de formation technique sur les meilleures pratiques agricoles sont prévues et la FAO prévoit d’atteindre près de 140 000 personnes dans les provinces de Nangarhar, Kunar, Laghman et Nuristan. L’appel éclair pour l’Afghanistan, qui cible 11 millions de personnes avec de l’aide jusqu’à la fin de l’année, demande 606 millions de dollars et est actuellement financé à 54%.

    ** Nomination de cadres supérieurs

    J’aimerais lire dans le compte rendu une annonce qui a été faite hier soir au sujet du nouveau représentant spécial et chef de la Force de maintien de la paix des Nations Unies à Chypre (UNFICYP). Le secrétaire général a nommé Colin Stewart du Canada à ce poste. Il exercera également le rôle d’adjoint au Conseiller spécial du Secrétaire général pour Chypre. M. Stewart succède à Elizabeth Spehar du Canada, à qui le Secrétaire général est reconnaissant pour son solide leadership et son dévouement tout au long de son mandat. M. Stewart, qui a récemment occupé le poste de Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) — de 2017 à 2021 — apporte plus de 28 ans d’expérience dans les domaines de la paix, de la sécurité et de la coopération internationale. affaires. Plus sur notre site Web.

    ** République Centrafricaine

    Comme vous l’aurez vu, hier, le Secrétaire général a fermement condamné l’attaque de lundi par la Garde présidentielle de la République centrafricaine, qui a fait 10 blessés parmi les Casques bleus égyptiens non armés et nouvellement déployés. Il a appelé les autorités centrafricaines à ne ménager aucun effort pour enquêter et tenir rapidement pour responsables les auteurs de cette attaque inacceptable.

    ** Officier de police féminin de l’année des Nations Unies

    Cette année, la femme policière des Nations Unies de l’année a été décernée au surintendant Sangya Malla du Népal. Elle est actuellement au service de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Le surintendant Malla est le chef de l’Unité de la police de la santé et de l’environnement de la MONUSCO, qu’elle a contribué à établir. L’unité est responsable de la mise en œuvre des politiques et procédures concernant la santé et le bien-être du personnel, ainsi que des initiatives environnementales de la police des Nations Unies. Son travail a été particulièrement important dans le cadre de la réponse du pays à la pandémie de COVID-19, lors d’épidémies d’Ebola passées, ainsi que lors de crises naturelles et humanitaires telles que l’éruption volcanique de Goma en mai dernier. La surintendante Malla recevra officiellement son prix lors d’une cérémonie virtuelle le 9 novembre.

    ** Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit armé

    Demain, c’est la Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit armé. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) note que l’environnement est souvent resté la victime non médiatisée de la guerre, avec des puits d’eau pollués, des cultures incendiées, des forêts abattues, des sols empoisonnés et des animaux tués pour obtenir un avantage militaire. Le PNUE ajoute qu’au cours des 60 dernières années, au moins 40 % de tous les conflits internes ont été liés à l’exploitation des ressources naturelles, et que les conflits impliquant des ressources naturelles sont également deux fois plus susceptibles de récidiver.

    ** Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis

    Et aujourd’hui, c’est la journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis. Dans un message pour la Journée, le Secrétaire général appelle les pays, les organismes internationaux et la société civile à mieux comprendre la menace et à partager des approches innovantes pour réduire les risques. Le Secrétaire général note que l’élévation du niveau de la mer causée par l’urgence climatique exacerbera encore le pouvoir destructeur des tsunamis. Il souligne que nous devons limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport aux moyennes préindustrielles et investir à grande échelle dans la résilience des communautés côtières. Le Secrétaire général souligne que la science et la coopération internationale, ainsi que la préparation et l’action rapide, doivent être au cœur de nos efforts pour sauver des vies contre les tsunamis et autres dangers. Et c’est tout ce que j’ai pour toi. Oui, Benno ?

    ** Questions et réponses

    Question : Merci. Deux questions sur l’Éthiopie. Premièrement, le Conseil de sécurité n’a pas pu s’entendre jusqu’à présent sur une déclaration mutuelle. Le silence venait d’être rompu, ai-je entendu. Le Secrétaire général a-t-il un message pour le Conseil de sécurité ?

    Porte-parole adjoint : Eh bien, ce que le Secrétaire général veut voir — et cela a été son cas à tous les niveaux avec le Conseil de sécurité — c’est une réponse unifiée. S’ils peuvent se réunir, c’est crucial pour régler la situation. Le Secrétaire général a clairement exprimé — et comme vous l’avez vu dans sa récente déclaration — ses inquiétudes quant à la situation actuelle sur le terrain en Éthiopie. Et bien sûr, nous avons là-bas M. Griffiths qui souligne ces préoccupations auprès des autorités, et en fait, il a rencontré le premier ministre aujourd’hui. Mais nous avons besoin d’une réponse unifiée du Conseil de sécurité pour guider les États membres à faire face à cette énorme menace qui se pose.

    Question : Et à propos de la situation sur le terrain pour le personnel de l’ONU, les États-Unis ayant autorisé certains membres de leur personnel diplomatique à quitter le pays, comment cela se passe-t-il pour le personnel de l’ONU ? Y a-t-il une partie de cela… des personnes travaillant pour l’ONU qui partiront également, ou comment cela fonctionne-t-il ?

    Porte-parole adjoint : A ce stade, je n’ai aucun départ à vous raconter. Nous examinons la situation au jour le jour. Bien entendu, nous continuerons d’évaluer les conditions de sécurité et de procéder aux ajustements nécessaires.

    Question : Pouvez-vous juste me dire combien de personnes avez-vous dans le pays ?

    Porte-parole adjoint : Je n’ai pas le… attendez. Voyons si j’ai ce numéro. Une seconde. Nous avons 400 employés au Tigré, mais dans l’ensemble du pays, laissez-moi voir. Ce n’est pas ça. Je veux dire, j’ai nos effectifs au Tigré, c’est-à-dire qu’il y a plus de 400 membres du personnel des Nations Unies au Tigré et également environ 1 000 membres du personnel des ONG sur le terrain. Mais, dans l’ensemble du pays, j’aurais besoin de trouver le numéro, et je vous le ferai parvenir dès que je pourrai. Oui, Édie ?

    Question : Suivi de la situation humanitaire. L’ONU a-t-elle pu… et ses partenaires, ont-ils pu apporter une aide humanitaire pendant cette période d’escalade des combats ?

    Porte-parole adjoint : Eh bien, nous avons du personnel sur le terrain et nous avons fait de notre mieux pour fournir de l’aide sur le terrain, mais cela a été très frustrant en raison du manque d’accès humanitaire. C’est quelque chose que M. Griffiths soulève et la nécessité de rétablir un accès humanitaire complet et sans entrave dans tout le pays. Comme vous le savez, des choses comme les vols du Service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) vers le Tigré ont été suspendus, et donc… et nous avons eu des problèmes pour livrer des choses, y compris du carburant, ce qui, bien sûr, rend plus difficile l’acheminement de l’aide dans différentes régions. . Donc, nous voulons que tout cela soit restauré. Oui, s’il vous plaît, et puis après, Célhia.

    Question : Merci Farhan. Mercredi dernier, il y a eu une attaque contre trois camions circulant entre la Mauritanie et l’Algérie. Ensuite, il y a eu un rapport contradictoire, celui de la présidence algérienne, qui prétendait que ces camions avaient été attaqués par le Maroc ; un autre a suivi du ministre des Affaires étrangères, et il a dit que les camions ont été détruits à l’est de la berme. Ma question est, puisque nous avons le Polisario hors du cessez-le-feu et qu’ils opèrent à l’est de la Berme, que s’est-il passé ? La MINURSO a-t-elle mené une enquête sur cette question ? Et si oui, s’il y a des résultats ou pas ?

    Porte-parole adjoint : Oui, oui, la MINURSO s’est penchée là-dessus. Nous avons appris l’incident le 2 novembre, c’est-à-dire il y a trois jours. La MINURSO a ensuite pu envoyer une patrouille initiale sur le site de l’incident allégué le lendemain, 3 novembre. Et nous pouvons maintenant confirmer que le site se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou. La Mission a observé deux camions immatriculés en Algérie garés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés.

    Question : Suivi. Un suivi. Puisque l’est du Berm est considéré comme une zone militarisée et qu’il existe déjà un poste de contrôle frontalier entre la Mauritanie et l’Algérie, pourquoi n’a-t-on pas utilisé cette route, le poste de contrôle officiel ? Et pourquoi ces camions sont-ils entrés dans une zone d’opération militaire ?

    Porte-parole adjoint : Je n’ai aucune explication sur la raison pour laquelle les camions sont là où ils sont. C’est une question qui est à l’étude, mais je viens de vous rapporter quels sont les premiers résultats…

    Question : Alors, la MINURSO n’a pas couvert ça… ?

    Porte-parole adjoint : Je n’ai rien à signaler à ce sujet. Ce à quoi ils répondaient, c’était le rapport de ces véhicules endommagés. Oui, Célhia, au fond.

    Question : Farhan, à propos de la Centrafrique, pourquoi la garde présidentielle s’en prendrait-elle aux casques bleus, et ont-ils été aidés par Wagner ?

    Porte-parole adjoint : C’est une bonne question à poser, et nous-mêmes pensons que c’est quelque chose qui doit être examiné, pourquoi nos propres casques bleus auraient été attaqués. Donc, nous attendons de voir ce que font les autorités, mais comme vous pouvez le voir dans la déclaration que le Secrétaire général a faite, qui était assez forte dans son langage, il faut se pencher là-dessus. Et comme vous le savez, comme [il] l’a dit, ces actes pourraient constituer des crimes de guerre.

    Question : Mais, sait-on si Wagner était impliqué ?

    Porte-parole adjoint : C’est quelque chose que nous devrons voir ce qu’une enquête aboutit. Oui s’il vous plaît?

    Question : Merci Farhan. Sur la nomination du nouveau Représentant spécial pour Chypre, pouvez-vous nous dire quand il va prendre le relais et qu’il va se rendre sur l’île ?

    Porte-parole adjoint : Eh bien, il vient juste d’être nommé hier soir. Donc, ce sera un peu plus long, mais nous pensons… nous essaierons de le mettre au sol dès que nous le pourrons. Nous vous ferons savoir, s’il vient également ici, si nous pouvons organiser des choses, car comme vous le savez, M. Stewart, dans ses emplois précédents, était disposé à parler à la presse. Abdelhamid, vous avez une question ?

    Question : oui. J’ai peut-être raté cette partie sur le Soudan, Farhan. Pouvez-vous me tenir au courant des contacts de M. Perthes avec les autorités militaires soudanaises et où nous en sommes actuellement dans la médiation ?

    Porte-parole adjoint : M. Perthes poursuit son travail avec les parties. Comme vous le savez, il a rencontré, ces derniers jours, à la fois le Premier ministre [Abdalla] Hamdok et le lieutenant‑général [Abdel Fattah] Burhan, et il poursuivra ses conversations avec toutes les parties. Au début de ce briefing, j’ai expliqué comment la Mission, UNITAMS, s’était prononcée contre l’arrestation de trois personnes qui avaient… après avoir rencontré M. Perthes et nos inquiétudes à ce sujet, mais son travail se poursuit. Et comme contact, je te laisse… Je te donne une personne que tu pourras contacter plus tard. Sur ce, permettez-moi de céder la parole à notre invité. Attendez une seconde, s’il vous plaît.

    Tags : Environnement, climat, développement, maintien de la paix, réfugiés, Soudan, Ethiopie, République Centrafricaine, Conseil économique et social, Sahara Occidental,

    UN Press, 05/11/2021

  • Couche d’ozone et couche de la famine

    Couche d’ozone et couche de la famine – Le gouvernement chinois appelle ses ressortissants à stocker la nourriture et des centaines de civils innocents, femmes et enfants sont assassinés en plein jour, un peu partout au cœur du continent africain.

    La discordance des nouvelles qui parviennent des quatre coins du monde est manifeste. Des positives et des négatives s’entremêlent pour livrer un lot de faits et d’événements planétaires pour que la réalité bouscule le virtuel. Au moment où une centaine de chefs d’Etat se gargarise de la nécessité de préserver la planète, le gouvernement chinois appelle ses ressortissants à stocker la nourriture et des centaines de civils innocents, femmes et enfants sont assassinés en plein jour, un peu partout au cœur du continent africain. Les recommandations de la COP26 pourraient paraître comme un gag quand les problèmes de l’environnement se restreignent dans le chapitre du réchauffement climatique et les histoires d’effet de serre sans que l’homme ne soit au centre des préoccupations.

    Essayez de sensibiliser le Burkinabé, le Centrafricain ou le Camerounais sur le besoin de sauver la nature quand eux-mêmes ne sont préoccupés que par le sauvetage de leur vie. Ils vous riront au nez. Leurs réponses seront désopilantes car un énorme fossé sépare leurs priorités et celles des Etats forts. Quelques pays riches ne sont pas en reste. Plusieurs d’entre eux considèrent qu’ils se tireront une balle dans le pied s’ils se conformaient à réduire leur CO2.

    Evidemment, il doit être question de sous-développement, de crises et de guerres soutenues, de peuples coincés dans des décrépitudes dramatiques et intolérables. Evidemment des Etats nantis tentent de faire preuve d’une générosité teintée de mésalliance, mais le sujet de l’environnement est si vaste et sa prise en charge n’a aucun sens si on se limite seulement à garder uniquement les yeux sur la couche d’ozone. La couche de la famine et de la misère, celle des exodes et des suicides des populations programmés devraient représenter les réels soucis de l’environnement. Sans y prêter une grande attention pour en venir à bout, les différentes conférences au sommet où chacun vient avec des suspicions et des arrière-pensées seront à l’évidence inopérantes.

    Abdou BENABBOU

    Le réchauffement climatique, ses catastrophes et l’avenir des exportations algériennes d’hydrocarbures

    L’écrit journalistique, chronique comprise, est souvent acte de répétition. Pardon aux lectrices et aux lecteurs qui vont se dire, mais il se répète ! Malheureusement, les circonstances imposent de reprendre à l’envi les choses car le sujet est important. La répétition ne vaut donc pas que pour le couscous et, de toutes les façons, « bis repetita placent ». De quoi s’agit-il ? Du climat, pardi. De l’urgence climatique, de tous ces défis que pose le réchauffement de la planète avec un effet de serre que seuls Donald Trump et quelques illuminés nient encore.

    Il y a deux mois, alors que le pays était en proie à de terribles incendies, j’ai publié une chronique (1) pour rappeler une vérité simple : on ne peut empêcher les catastrophes naturelles mais on a l’obligation de s’y préparer et de réfléchir à comment en atténuer les effets. Il y a toujours eu des incendies ou des inondations, c’est un fait. De même, il est une loi implicite qui dit que là, où il y a eu inondation, il y en aura encore quels que soient les travaux entrepris par l’homme pour se protéger. Mais le vrai problème, c’est qu’il va y en avoir de plus en plus. Tous les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’affirment : la fréquence des épisodes extrêmes, notamment les pluies diluviennes, s’amplifie.

    Cela signifie que l’habituel intervalle qui sépare deux catastrophes, intervalle dont la longueur fait que l’être humain a tendance à oublier et à relâcher sa vigilance, va augmenter. Il y a vingt ans, en novembre 2021, Alger et, plus particulièrement Bab-El-Oued, connaissait de terribles inondations. Deux décennies c’est beaucoup pour une mémoire d’homme. Cela pousse à relativiser, à mettre le funeste événement uniquement sur le dos de la mauvaise gestion.

    Question : que ferons-nous si de tels drames se répètent d’année en année ? Que l’on me pardonne de citer toujours le même exemple mais gardons en tête que nombre de villes côtières scandinaves investissent actuellement pour augmenter les capacités d’écoulement et d’évacuation des eaux de pluie.

    Autrement dit, il ne s’agit pas simplement de s’inquiéter de savoir si, quelque part, tel ou tel service communal ou de la wilaya n’a pas fait son travail. Alors que débute bientôt à Glasgow la Conférence sur les changements climatiques (COP26) sous l’égide des Nations unies, il est nécessaire de bien comprendre que cette question est vitale pour l’avenir proche. Qu’il ne s’agit pas uniquement de com’ et que tout finira par s’arranger. Bien sûr, les questions de géopolitique sont fondamentales mais le réchauffement climatique et ses conséquences sont une problématique multidimensionnelle. On y trouve de la géopolitique avec la question des migrants, des gens qui vont quitter leurs terres car de plus en plus hostiles. Incendies à répétition, montée des eaux de la Méditerranée, érosion des côtes, pluies et vents extrêmes sont aussi à anticiper ce qui obliger à repenser aussi les plans d’urgences en matière de sécurité civile.

    Mais il n’y a pas que cela. Le réchauffement climatique interpelle un pays comme l’Algérie qui tire sa prospérité de l’exploitation d’hydrocarbures. Jusqu’à présent, une vérité implicite fonde toutes les politiques d’exportation et de mise en valeur du pétrole et du gaz naturel : quelle que soit la conjoncture, il y aura toujours des clients pour nous en acheter (en supposant que nos réserves ne s’épuisent pas plus rapidement que prévu). Or, une mécanique de fond est en train de se mettre en place dans nombre de pays industriels, Chine comprise. Tous affirment vouloir atteindre la « neutralité carbone » (différence entre les gaz à effet de serre émis et ceux extraits égale à zéro). Et pour y parvenir, tous comptent réduire leur consommation d’hydrocarbures.

    Mardi 26 octobre, le gestionnaire français de transport d’électricité haute tension, RTE, a publié un rapport stratégique sur les perspectives énergétiques de la France en 2050. Ce document qui a nécessité deux années de travail en dit long sur les tendances qui se dessinent. Bien sûr, il faut le lire en étant conscient que l’on est en année électorale et que nombre de lobbies ont agi en coulisses pour influer sur ses projections et conclusions. Il n’empêche : la France ambitionne d’atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire demain pour n’importe quel dirigeant responsable.

    Et comment veut-elle y arriver ? En produisant d’avantage d’électricité décarbonée pour ne plus avoir à recourir au gaz naturel et au pétrole. Pour RTE, les énergies fossiles vont peu à peu disparaître des secteurs suivants : transports, industries et bâtiments. Par quel moyen sera générée l’électricité qui remplacera ces énergies ? Le nucléaire et les renouvelables. Attention, il n’est dit nulle part que la consommation de gaz et de pétrole va cesser mais l’objectif est d’en faire peu à peu des énergies d’appoint voire de secours pour suppléer un manque de vents pour l’éolien ou de soleil pour le solaire. Selon RTE, une neutralité carbone obtenue avec un « mix » nucléaire-renouvelables (il y a plusieurs hypothèses pour les proportions de l’un et des autres) permettrait une économie de 20 à 70 milliards d’euros par an selon les cours du baril et du mètre cube. Ayons en tête que la France n’est pas la seule à réfléchir de la sorte : cela vaut pour l’Allemagne, les « dragons asiatiques » et d’autres pays importateurs de gaz et de pétrole.

    Autrement dit, le réchauffement climatique pose trois défis majeurs à l’Algérie. Le premier, d’ordre interne, concerne la capacité à faire face à ses effets, notamment les phénomènes météorologiques violents mais aussi l’impact sur l’agriculture, l’approvisionnement en eau, etc. Le deuxième est géostratégique. L’Afrique subsaharienne étant touchée par le phénomène, la question des migrations vers le nord sera posée avec encore plus d’acuité. Enfin, le troisième est un défi économique. Si ses clients, qu’ils soient européens ou asiatiques, baissent leurs achats de gaz et de pétrole, il faudra trouver des solutions de rechange pour assurer le développement économique. On rêve donc d’un vrai débat national sur cette question mais il est vrai que celle de la langue des panneaux dans les édifices publics est prioritaire.

    (1) « Ces catastrophes climatiques qui viennent », Le Quotidien d’Oran, jeudi 12 août 2021.

    Akram Belkaïd

    Le Quotidien d’Oran, 03/11/2021

  • COP26 : fin du mois et fin du monde

    COP26 : fin du mois et fin du monde – Or d’ici 2050, l’horizon convenu pour atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire l’égalité entre les émissions de gaz à effet de serre et leur élimination de l’atmosphère, il se présentera bien des situations où il faudra arbitrer entre la fin du mois et la fin du monde

    S’il n’a pas la réputation d’être un écologiste intransigeant, Joe Biden est toutefois le premier président américain, davantage en cela que par exemple Barack Obama, à faire de la lutte contre le réchauffement climatique une des priorités de son action à la tête des Etats-Unis. Pas la seule priorité sans doute, sinon il serait le militant d’une seule cause, mais il semble bien que chez lui, c’est une seule et même chose de sauver la planète et de relancer l’économie tout en la mettant sur des rails nouveaux.

    Il l’a redit avant-hier à Glasgow : le monde devrait se consacrer avec d’autant plus de conviction et d’entrain à la bonne cause que tel serait son intérêt, qu’il en serait récompensé par la création d’emplois à la fois nombreux et rémunérateurs. De tous les dirigeants qui sont montés à la tribune de la COP26, c’est lui qui a mis le plus en relief cette idée que lutter contre le réchauffement climatique, loin de nuire à l’économie a pour effet au contraire aussi bien de la renouveler que de la relancer. A la différence par exemple du Premier ministre britannique, ou du président français, qui ont mis l’accent pour leur part sur les catastrophes qui frapperaient demain sûrement si les bonnes décisions n’étaient pas prises aujourd’hui, lui a surtout souligné la chance qu’il y aurait pour tout le monde à mettre en place une économie où les émissions de gaz à effet de serre seraient réduites au minimum.

    De toutes les expressions employées pour désigner la menace pesant pour l’heure sur le climat et le vivant tout entier, à savoir réchauffement, changement, dérèglement du climat, et la plus récente, l’urgence climatique, sa préférence irait probablement à la dernière, parce que plus conforme à son discours en la matière. Lorsqu’une chose est urgente, force est de s’y consacrer en entier et en priorité, toutes autres affaires cessantes.

    On se libère de tout ce qu’on était en train de faire pour s’y mettre sur-le-champ, sinon on risque de le payer très cher, par la mort peut-être, ou la faillite, une calamité, une catastrophe quelconque dont on ne pourrait plus ensuite se relever. Or le même Biden, confronté ces derniers temps, d’une part à la hausse des prix de l’énergie, consécutive à la reprise économique, et de l’autre à l’urgence climatique, a fait comme tous les présidents américains en pareil cas : il a demandé aux pays producteurs de pétrole d’augmenter leur production. Une contradiction chez lui qui n’a pas échappé aux journalistes, et que du reste lui-même n’a pas cherché à nier. Seulement il l’a minimisée en la présentant comme une ironie qui n’aurait que l’apparence de la contradiction.

    Tout le monde sait, s’est-il défendu, que stopper le dérèglement climatique n’est pas une affaire susceptible de se régler en 24 heures, que cela prendra du temps, de sorte que ce n’est pas une urgence à proprement parler. Ainsi donc, des deux urgences ici, celle concernant le carburant, dont il faut faire baisser le prix, est bien plus pressante que celle relative au climat, dont il faut arrêter le réchauffement. La deuxième peut attendre, pas la première.

    Or d’ici 2050, l’horizon convenu pour atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire l’égalité entre les émissions de gaz à effet de serre et leur élimination de l’atmosphère, il se présentera bien des situations où il faudra arbitrer entre la fin du mois et la fin du monde. Si pour boucler chaque mois, on est obligé de nuire si peu que ce soit et à son corps défendant au climat, le moment risque de ne jamais arriver où il sera enfin possible de faire de son rétablissement sa priorité absolue.

    Mohamled Habili

    Le Jour d’Algérie, 03/11/2021

  • COP26 : Pergélisol

    COP26 : Pergélisol – Des virus vieux de plusieurs milliers d’années et enfouis en hibernation se réveillent à la surface de différentes régions terrestres pour montrer leurs crocs.

    Voilà que gicle une nouvelle aussi inattendue qu’inquiétante livrée avec certitude par des savants sérieux et reconnus à l’occasion de la tenue actuelle de la COP26 en Ecosse. Des virus vieux de plusieurs milliers d’années et enfouis en hibernation à des dizaines de kilomètres sous terre se réveillent à la surface de différentes régions terrestres pour montrer leurs crocs.

    De grands et renommés chercheurs introduisent un nouveau lexique dans le domaine de l’environnement et nous gratifient d’un rare vocabulaire où désormais trônera le mot «pergélisol». Ils indiquent avec certitude que sous l’effet du dégel des régions nordiques et celles sibériennes, dû au réchauffement climatique, la résurgence des virus que l’on croyait disparus et vaincus à jamais s’opère et de célèbres laborantins affirment qu’une cascade d’épidémies n’est pas à écarter.

    Le dégel des lointaines contrées glaciales n’est pas seul en cause et la déforestation des forêts amazoniennes, jusqu’à un passé récent inaccessibles et impénétrables, a mis à nu la terre et de mortels virus en même temps.

    Devant l’annonce morbide d’un tel nouveau phénomène on aura tendance à soupçonner le lobby de l’industrie pharmaceutique de manœuvres dilatoires guidées par le gain. Mais les faits sont si tenaces qu’il est difficile de ne pas accepter les résultats des chercheurs pour argent comptant. Ebola avec ses 15.000 morts, les coronas avec leurs catastrophes et la vague des épidémies répétées qui n’épargnent plus aucune région du monde donnent crédit et justifient les récentes alertes des savants.

    On n’en a pas encore fini avec le Covid que d’autres catastrophes frappent à la porte pour signifier que le réchauffement climatique de plus en plus décrié ne serait que final résultat d’une énorme bouderie d’un globe terrestre qui ne supporte plus le piétinement accentué que lui fait subir l’espèce humaine. Ou alors quelque force supérieure avait programmé avec une précision divine le début de la fin de la présence sur terre de l’homo sapiens. Faute d’appréhender la suprême vérité, l’Homme n’aurait peut-être plus que de s’agripper en mal à sa patience.

    Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 01/11/2021

  • Climat : Le temps presse

    Près de 200 délégations et des dirigeants influents vont se réunir pour discuter et se mettre d’accord sur des mesures à mettre en œuvre pour réduire les émissions de CO2.

    Comme le rappelle le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié en août 2021, le monde n’est pas sur la bonne voie pour rester en dessous des 2 °C, voire 1,5 °C de réchauffement global, même si certains scientifiques se résignent à affirmer qu’il est déjà trop tard, et que l’objectif de 1,5°C est déjà derrière nous. Le monde se dirige inexorablement vers un réchauffement d’au moins 2°C. Les pays participants doivent répondre à quatre grands enjeux : rehausser l’ambition climatique, finaliser les règles d’application de l’Accord de Paris, mobiliser la finance du climat, renforcer l’Agenda de l’action. Et pour cause.

    La crise climatique représente une alerte rouge pour l’humanité, a averti le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Son pessimisme se justifie.

    Il a déjà tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme, mettant en garde contre la catastrophe climatique à venir, soulignant la responsabilité particulière des pays du G20 qui représentent la plus grosse part des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’occasion est propice pour les dirigeants des pays en développement, notamment africains, de faire cause commune pour dire aux nations industrialisées combien leurs responsabilités sont importantes dans le changement climatique. Les grands pollueurs n’ont pas encore pris toute la mesure de leur implication néfaste sur le processus de dérèglement climatique.

    Les pays en développement sont en droit de revendiquer légitimement une aide financière importante pour pouvoir s’adapter à la hausse des températures parce qu’ils ne polluent presque pas et ne sont pas responsables de la plupart des émissions émises dans le passé.

    Les pays riches ne respectent pas leurs engagements financiers, se contentant d’accumuler des richesses au détriment de la préservation du climat et de la sécurité des populations les plus vulnérables. Ce n’est pas une accusation mais une vérité.

    De surcroît, la solidarité entre le Nord opulent et le Sud précarisé est en deçà des attentes. L’égoïsme des nantis a encore de beaux jours devant lui.

    Les observateurs espèrent des annonces d’envergure comme une sortie accélérée du charbon, une réduction drastique des coupes d’arbres , l’accélération de la transition vers les voitures électriques, ou enfin un financement des aménagements des zones côtières.

    Même s’ils ne font pas preuve d’un enthousiasme béat, les défenseurs de l’environnement et des négociations internationales sur le climat accueillent avec satisfaction la fin du mandat de Donald Trump, climato-sceptique notoire, et le retour des USA sur la scène climatique. Le président Joe Biden a promis une diminution de moitié des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. C’est peut-être un motif d’espoir.

    EL MOUDJAHID, 31/10/2021

  • Meryame Kitir débloque 50 millions d’euros pour le Sahel

    Meryame Kitir débloque 50 millions d’euros pour le Sahel en vue de rendre 10.000 hectares de terre – soit environ 20.000 terrains de football – à nouveau fertiles au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger et au Mali.

    La ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir débloque 50 millions d’euros dans le cadre du programme régional climat de la Belgique au Sahel, a-t-elle fait savoir mardi en marge d’une rencontre avec le ministre du Climat du Burkina Faso Siméon Sawadogo.

    L’ambition affichée est de rendre 10.000 hectares de terre – soit environ 20.000 terrains de football – à nouveau fertiles au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger et au Mali. Mme Kitir est actuellement en visite de travail en Afrique. Elle arrive ce mercredi au Sénégal après avoir passé deux jours au Burkina Faso. Ce voyage se déroule sous le thème du réchauffement climatique.

    Le Sahel est la région d’Afrique située entre la région tropicale humide au sud et le désert du Sahara au nord. Il est particulièrement sensible au changement climatique et souffre de la désertification. On estime que 80% des terres se sont déjà détériorées. Cela a des conséquences pour l’agriculture locale et la population. La population locale, qui vit souvent de l’agriculture, voit son rendement diminuer à cause de la sécheresse.

    « Ici, au Sahel, vous pouvez littéralement voir la situation se détériorer. Mètre par mètre presque, on constate qui opère une avancée : les sécheresses extrêmes ou l’être humain. Avec ce programme climatique régional, nous pouvons faire la différence pour de très nombreuses personnes », a déclaré la ministre Kitir. « Non seulement nos efforts font en sorte que les gens ici absorbent mieux les chocs du changement climatique. De par nos actions – comme la plantation d’arbres ou la régénération de terres épuisées – nous luttons aussi efficacement contre le changement climatique. Et c’est une bonne chose pour tous ».

    C’est la première fois que la Belgique investit dans un programme régional spécifiquement axé sur l’action climatique internationale.

    La Libre, 27/10/2021