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  • ARTE.TV: Le Maroc, chantier personnel du maréchal Lyautey

    ARTE.TV: Le Maroc, chantier personnel du maréchal Lyautey

    ARTE.TV: Le Maroc, chantier personnel du maréchal Lyautey – Protectorat, colonialisme, Hubert Lyautey, France

    Si le maréchal Lyautey est une figure historique complexe, force est de constater que le Maroc n’aurait pas le même visage sans lui. À travers de grands projets architecturaux conduits entre 1912 et 1925, il marqua à jamais les grandes villes du pays. Considéré comme l’un des grands artisans de l’histoire de la colonisation française, il a tenté de préserver le Maroc traditionnel, tout en le faisant entrer dans la modernité.

    Le Maroc n’aurait pas le même visage sans celui qu’on décrit « né avec les yeux ouverts ». Comme pour parler de ces hommes qui voient les choses telles qu’elles sont et en souffrent toute leur vie.

    Figure historique complexe, le Maréchale Lyautey apparaît comme l’un des grands artisans de l’histoire colonisatrice brutale et tragique mais empreinte, sous son influence, d’un humanisme sincère et d’un réel souci du peuple marocain de ses traditions et de sa religion.

    Après l’Indochine, Madagascar et l’Algérie, Hubert Lyautey arrive au Maroc à l’âge de 57 ans en soldat expérimenté avec la vision éclairée d’un homme qui ne veut pas reproduire les erreurs du passé.

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    ARTE.TV, 07/12/2021

    #Maroc #France #Protectorat #Marécha_Lyautey #Hubert_Lyautey #Colonialisme

  • La France refuse de reconnaître ses crimes en Algérie

    La France refuse de reconnaître ses crimes en Algérie – colonialisme, crimes, mémoire, guerre d’Algérie,

    Messages répétés de la France pour ne pas s’excuser pour les crimes odieux commis en Algérie
    Il n’y avait aucun souvenir lié à la mémoire tragique entre l’Algérie et la France, mais c’était une station de débat politique et médiatique entre les « deux grands rivaux », et entre les Français eux-mêmes, qui ont utilisé les tragédies indicibles et les souffrances profondes des Algériens comme une substance riche dans leurs batailles politiques et électorales.

    Le 5 décembre de chaque année coïncide avec ce qu’on appelle dans l’ancienne colonie la « Journée nationale de commémoration des morts de la France pendant la guerre d’Algérie et les combats au Maroc et en France », une occasion à laquelle la présidence française avait l’habitude de prononcer une déclaration dans laquelle il exposait les sacrifices de tous ceux qui se sont battus pour la poursuite du colonialisme par la France en Algérie et chez ses voisins orientaux et occidentaux.

    Dans un communiqué diffusé par l’Elysée dans la nuit de dimanche à lundi, le président français Emmanuel Macron a défendu ce qu’il a qualifié d’ »histoire complexe » et de « mémoire combinée », près de 60 ans après la fin de la « guerre d’Algérie », comme l’appelle la littérature historique et politique en France, et la révolution de libération victorieuse, comme l’appelle la partie algérienne.

    Dans un communiqué de l’Elysée, le président français a imploré « pardon » au nom de l’Etat français, annonçant la loi de « reconnaissance et compensation » envers cette catégorie d’Algériens qui ont préféré combattre aux côtés de l’armée d’occupation française pendant la guerre de libération. .

    Macron a décrit ce qui est arrivé au « harki » pendant la guerre de libération et l’étape qui l’a suivi comme « l’histoire complexe, cette mémoire complexe, est la nôtre, à connaître et à reconnaître dans toutes ses composantes », comme il l’a dit.

    La présidence française a confirmé dans son communiqué que Macron, depuis son arrivée à l’Elysée il y a près de cinq ans, n’a pas failli, depuis le début de son mandat, à « promouvoir des œuvres liées à l’histoire et à la mémoire autour de cette période et de ses acteurs (… ), à condition qu’il soit transmis aux jeunes générations ».

    Il a ajouté à ce propos : « Depuis 2003, la France consacre le 5 décembre à ceux qui sont morts pour la France dans ces guerres de décolonisation, à ceux qui en sont revenus, à ceux qui y ont souffert et à ceux qui en souffrent encore en plus de les disparus, ainsi que les personnes qui ont dû abandonner le pays dans lequel elles sont nées », en référence aux centenaires et aux pieds noirs qui ont dû quitter l’Algérie après l’indépendance ».

    L’Elysée s’est longuement penché sur la mémoire française en Algérie, et a salué les sacrifices et les souffrances des Harkis, et les drames des pieds noirs et des centenaires dus à leur départ de leur ville natale, selon le communiqué, mais il n’a pas osé pour répondre aux demandes algériennes répétées, représentées par des excuses pour les crimes horribles de la France coloniale, qu’il a admis comme candidat aux élections présidentielles de 2017 lors de sa visite en Algérie, avant de rechuter à son retour à Paris.

    Macron, à cause des comptes électoraux, a vendu sa position, est devenu identifiable même avec les propositions de l’extrême droite, dont la dirigeante Marine Le Pen a tweeté hier à l’occasion de cet anniversaire, en écrivant sur son compte Twitter : « Ne laissons pas la France l’honneur soit bafoué à cause de la lâcheté de nos dirigeants envers les autorités algériennes ».

    Eric Ciotty, l’autre candidat de droite qui a récemment perdu la course, a profité de l’occasion pour écrire de façon provocatrice : « Non, la France n’est pas coupable de crime contre l’humanité en Algérie. Non, la France n’est pas coupable de vouloir partager le progrès du monde ».

    Mohamed Meslem

    Craintes françaises d’une responsabilité pénale pour le crime du 17 octobre 1961
    Un grand débat fait rage entre les députés français au niveau du Sénat sur la « Proposition de loi de commémoration de la répression des Algériens le 17 octobre 1961 et les jours suivants à Paris », proposition faite par des représentants du Parti socialiste et leurs alliés écologistes (gauche).

    La proposition appelle à reconnaître la responsabilité de la France dans la répression des manifestations pacifiques d’Algériens qui ont réclamé l’indépendance de leur pays à Paris le 17 octobre 1961, et à protester contre le fait de les empêcher (sans appliquer les mêmes mesures aux autres ressortissants en France) de itinérance de nuit en France. il propose également dans son deuxième article une commémoration annuelle en l’honneur des victimes de cette répression.

    Le projet, selon ce qui a été indiqué dans le texte au niveau de la commission spécialisée du Parlement français, est une « invitation symbolique et mémorielle, et non criminelle, depuis les événements survenus il y a plus de soixante ans », qui affirme que les personnes accusées de ces faits (crimes) ont été incluses dans l’amnistie instituée en 1962.

    Le projet parle de « la dissimulation de faits par tous les acteurs politiques (français), pour diverses raisons ». Cependant, au début de 1986, des travaux historiques ont commencé à exposer le caché, similaires à ceux menés par les historiens britanniques, Jim House et Neil McMaster, et les historiens français également. En plus des initiatives parlementaires et autres attribuées à l’ancien président français, François Hollande.

    Partant de ce qui précède, le projet de loi soumis à examen va à la proposition d’aller à la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans ces événements (crimes), compte tenu des violences de l’autre côté, qui ont visé la police française à propos de la responsabilité présumée du Front de libération nationale, polémique que soulèvent les Français à chaque fois que revient le débat sur les crimes de l’occupation en Algérie.

    Le projet de loi parle de « la commission d’actes illégaux de violence lors de la répression des manifestations du 17 octobre 1961 et des jours suivants », mais insiste pour éviter d’approfondir la nature et la qualification de cette répression, qui peut conduire à des poursuites pénales. et pas seulement la responsabilité politique de l’État français.

    L’obsession de ceux qui rejettent cette proposition de loi ou ont des réserves à son sujet est évoquée dans ce document, dont la copie a été vérifiée par Echorouk, avec ce qu’il a appelé « les difficultés qui l’accompagnent, qui conduiraient à de nouvelles revendications ou à l’émergence d’un course de souvenirs que nous (les Français) souhaitons tous éviter.

    Ceux qui sont hantés par ces peurs se réfèrent à des événements qui se sont déroulés en Algérie, dont les Européens (pieds noirs) ont été victimes, alors que l’accusé était l’armée française, à propos des événements qui ont eu lieu rue Larbi Ben M’hidi (anciennement la rue d’Isly) après le 19 mars 1962, et ce qui s’est passé le 5 juillet de la même année à Oran.

    Le projet de loi est toujours en discussion au niveau de la commission compétente du Sénat, et il est noté dans le document que les législateurs français, et bien que cette proposition ne réalise pas grand-chose de ce que les Algériens attendent, les législateurs français ont montré une beaucoup de prudence dans le traitement de ce dossier de peur d’être employé par l’Algérie dans la guerre de la mémoire qui fait rage entre les deux pays depuis des décennies.

    L’un des enjeux sur lequel les législateurs français se sont concentrés est d’éviter tout ce qui ouvrirait la voie à la responsabilité politique et pénale de l’État français pour les crimes commis par le colonialisme français en Algérie pour éviter la responsabilité légale exigée par les Algériens, ce qui entraîne d’autres des demandes telles que l’indemnisation des crimes et des pillages, qui ont affecté les capacités du pays pendant plus d’un siècle.

    Mohamed Meslem

    Echourouk online, 05/12/2021

    #Algérie #France #Crimes #Colonialisme #Mémoire #Génocide #Guerredalgerie #Guerredeliberation

  • Fanon-Macron : le juste et le négationniste

    Fanon-Macron : le juste et le négationniste

    Fanon-Macron : le juste et le négationniste – Algérie, France, colonialisme, mémoire, histoire,

    Encore une fois, le journal Le Monde revient à la charge sur la question de la colonisation française en Algérie. Toujours sous la plume du spécialiste maison, cette fois, ce sont certains éléments de langage qui sont avancés dans le but évident de préparer le terrain au candidat Macron pour les prochaines élections présidentielles.

    Pour le Larousse, le négationnisme est une doctrine qui nie la réalité du génocide des Juifs par les nazis, et par extension le terme s’emploie, à propos d’autres génocides ou de certains massacres à grande échelle. S’agissant du fait colonial de la France en Algérie, Macron Emmanuel, le président de la France, peut-il être qualifié d’une telle épithète. ? Rappel des faits. En février 2017, le jeune candidat à la présidentielle, encore «vierge» politiquement, sans doute par honnêteté intellectuelle qualifiait la colonisation de «crime contre l’humanité». Sans aucune ambigüité, le candidat d’En Marche estimera que la France doit présenter ses «excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels (elle a) commis ces gestes» de «barbarie» selon ses dires. Aujourd’hui au moment où il entame sa deuxième campagne électorale pour la présidentielle, le discours de Macron a changé. Le président français parle plutôt de «blessure mémorielle» qui, selon le journal Le Monde, «froisse la France et l’Algérie.»

    Cet organe de presse, qui a décidé de confier le traitement de la question mémorielle à son spécialiste maison de la question algérienne, Mustapha Kessous (auteur du film documentaire sur le hirak algérien), est revenu au devant de la scène cette semaine en publiant un nouvel épisode de la nouvelle série concoctée par les services de communication de l’Elysée. Le journaliste du Monde nous livre quelques détails sur les profils des acteurs. Il nous apprend également que sur les 18 jeunes acteurs engagés au départ, trois ont été virés des plateaux de tournage car ils ne voulaient pas débiter bêtement leur texte contenu dans le synopsis validé par la tête d’affiche.

    Après cinq mois de tournage, Cette œuvre qui se veut «historique» pour la Macronie, verra son couronnement autour d’un futur grand show à l’occasion de la campagne électorale, où la tête d’affiche abordera un grand discours sur la colonisation en général et l’équation algérienne en particulier. Que dira-t-il ? Quelle attitude adoptera-t-il ? Inutile de multiplier les questionnements puisque la réponse finale a été balancée tel un spoil par un autre acteur (ou plutôt lofteur) de la Macronie, Karim Amellal. Pompeusement désigné par le très sérieux journal Le Monde, d’ambassadeur et délégué interministériel à la Méditerranée, ce dernier annoncera qu’au final, le résultat de l’équation de la guerre d’Algérie pour Macron est «un point d’équilibre en reconnaissant la singularité de chaque mémoire sans hiérarchiser les souffrances».

    «Sans hiérarchiser les souffrances»

    Le mot (ou plus le gros mot) est lâché. Au final, la Macronie suggère de mettre sur le même pied d’égalité l’ensemble des protagonistes de la longue et douloureuse période coloniale. Macron va assumer et annoncer, ou plutôt enseigner aux jeunes français que les crimes du général Bugeaud (tiens, il aurait dû faire appel à un de ses descendants) seront comparables à la révolution menée par l’Emir Abdelkader. «L’inventeur des chambres à gaz», selon Jean Michel Aphatie et idolâtré par Zemmour pour sa stratégie génocidaire contre la population algérienne au milieu du 19e siècle, Bugeaud, tout comme Clauzel ou de Lamoricière, tous mèneront la conquête sanguinaire de la France coloniale.

    Une colonisation qui anéantira par des méthodes barbares des villages entiers ne saurait en aucun cas être comparable à une résistance face à l’oppresseur, qui n’hésite pas à avoir recours «aux enfumades, aux razzias, aux regroupements de populations», selon les propres dires de Benjamin Stora. En intégrant dans son casting un descendant de l’OAS, Macron ne trouvera aucune difficulté pour justifier le bombardement au napalm, les tortures et les exactions de l’armée française. Il va oser les comparer à la lutte politique et armée d’une population qui a pris conscience que le «fait colonial» n’était pas un fait accompli. Ironie de l’histoire, au même moment, l’Algérie et les humanistes du monde entier se remémoraient Frantz Fanon à l’occasion des soixante ans de sa disparition.

    L’auteur des Damnés de la Terre écrivait que «L’homme colonisé se libère dans et par la violence». Seul moyen selon ce Martiniquais de naissance de se libérer du joug colonial. Si le colonialisme, explique Fanon, est une pure violence, la réponse du colonisé doit être tout aussi violente. Un auteur que le président français pourrait consulter ces jours-ci. Même si sa notion de «hiérarchiser les souffrances», restera inchangée, il pourrait sans doute mieux comprendre les souffrances de ses propres citoyens français martiniquais et guadeloupéens qui ont décidé, ces jours-ci de revendiquer leur droit à une citoyenneté française pleine et entière.

    C. S.

    L’Algérie d’aujourd’hui, 05/12/2021

    #Algérie #France #Macron #Colonialisme #Mémoire

  • Discours de Kennedy sur l’Algérie: Un coup fatal au système colonial

    Discours de Kennedy sur l’Algérie: Un coup fatal au système colonial

    Discours de Kennedy sur l’Algérie: Un coup fatal au système colonial – Etats-Unis, Afrique, colonialisme,

    Une conférence historique sur le soutien de l’ancien sénateur de l’État du Massachussetts et ancien Président des États-Unis d’Amérique, John Fitzgerald Kennedy, au combat du peuple algérien a été animée, samedi à Alger, par Daho Ould Kablia et Mohamed Khelladi.

    De l’avis de tous, la révolution algérienne a été incontestablement l’événement qui a porté le coup fatal au système colonialiste et poussé l’inversion des nouvelles visions américaines. Ould Kablia précisera que dès son déclenchement, la lutte de libération nationale a suscité les intérêts des uns et la curiosité des autres, le FLN ayant lancé le processus d’internationalisation de la cause algérienne afin de donner le meilleur éclairage sur la légitimité de son combat. «La guerre d’Algérie a soulevé l’intérêt de la presse du monde entier et plusieurs pays ont marqué leur sympathie à la cause algérienne». Le célèbre discours de John Fitzgerald Kennedy en 1957 devant le Sénat américain sur le droit du peuple algérien à l’indépendance a «ébranlé» la politique de la France coloniale. «Un long discours dans lequel il dresse un réquisitoire sans équivoque et sans concession sur la position de son propre pays en faveur de la France qui mène une guerre injuste contre le peuple algérien. Il fustige cette position qui nuit au prestige de son pays porte-parole du monde libre».

    Il proclame, dira le conférencier, son attachement à la doctrine du président Roosevelt qui souhaitait à l’apogée de la Deuxième guerre mondiale la fin des dominations coloniales à travers le monde, pour instaurer un climat de paix et de stabilité et une coopération loyale entre les peuples.

    La déclaration de l’ancien président américain était comme un «grand mirage et un séisme planétaire» qui ouvrait une voie nouvelle pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, dont celui de l’Algérie, sujet principal de son discours. Pour démontrer l’importance des mots employés par JFK, Ould Kablia a lu à l’assistance quelques passages du long discours du président américain assassiné. Il a rappelé que le nom de l’Algérie était écrit en lettres d’or dans les tablettes de l’histoire du pays de JFK, dont l’indépendance a été reconnue par la régence d’Alger et, en 1860, le président des Etats-Unis fut sensible au geste courageux de l’Emir Abdelkader qui avait défendu les populations chrétiennes de Damas contre les menaces d’élimination des groupes hostiles fanatisés.

    De son côté, Mohamed Khelladi, ancien responsable de la Direction de documentation et du renseignement (DDR) du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG) a relaté l’importance du rôle joué par Joseph Kraft, éditorialiste du New York Times, dans la déclaration de JFK en 1957. Il a souligné que la déclaration de Kennedy a été provoquée par Joe Kraft, invité en 1956 par le président du Conseil, Guy Mollet, à passer un mois au sein de l’armée française et qui a été, par la suite, approché par le MALG pour accompagner un mois également les moudjahidine. Pour renverser la vapeur, j’ai pu prendre attache avec le journaliste américain qui a accepté de faire un reportage sur les combattants algériens. Pour l’ancien chef du service de renseignement politico-militaire du MALG, l’histoire racontée par Joe Kraft «a complètement chamboulé les relations franco-américaines». L’éditorialiste est reparti aux Etats-Unis avec un autre reportage présentant une «facette positive» de la Révolution algérienne, donc contradictoire avec ses précédents articles, de faits impubliables par le New York Times qui ne pouvait écrire une chose et son contraire.

    Khelladi a expliqué, en outre, que cette déclaration qui a «envenimé» les relations entre Washington et Paris, a amené, par la suite, Charles de Gaulle à quitter l’OTA». Pour sa part, le représentant de l’ambassade des Etats-Unis à Alger a rappelé le célèbre discours de JFK dans lequel il avait dénoncé l’impérialisme et le colonialisme français.
    Mohamed Mendaci

    El Moudjahid, 05/12/2021

    #Algérie #Etats_Unis #Kennedy #JFK #Colonialisme

  • Réconciliation algéro-française : des propositions a Macron

    Réconciliation algéro-française : des propositions a Macron – Algérie, mémoire, colonialisme, Harkis,

    Les Les descendants de harkis, de rapatriés et combattants du FLN font des propositions a Macron
    C’est l’histoire d’un voyage intérieur. Celle d’un trajet qui mène vers des mémoires encore embrasées et des souffrances familiales restées le plus souvent silencieuses. C’est l’histoire d’un voyage dans le temps.

    Celle d’une quête personnelle de dix-huit jeunes venue épouser la longue destinée de deux pays qui s’attirent et se déchirent depuis près de soixante ans. Onze femmes et sept hommes qui ne se connaissaient pas ont accepté de faire ensemble cette traversée avec un objectif : apaiser « cette blessure mémorielle » qui froisse la France et l’Algérie, comme l’a décrit Emmanuel Macron.

    C’est ce que révèle le quotidien « Le Monde » .

    L’enjeu est lourd. Lourd de sens pour ces jeunes gens, qu’ils soient français, binationaux ou pour certains algériens. Car, même si la guerre est finie depuis 1962, Linda, Yoann, Alma, Nabil, ou encore Lina (ils ne souhaitent pas que leur nom de famille soit rendu public), qui ont entre 18 et 35 ans, portent malgré eux l’héritage de ce conflit : ils sont les petits-enfants de ces souvenirs tourmentés entre les deux pays de la Méditerranée. Leurs grands-parents ont été combattants du Front de libération nationale (FLN), militaires français, appelés, harkis ou rapatriés (pieds-noirs et juifs).

    « Enormément de bienveillance »

    Depuis juin, ce groupe – qui s’est nommé « Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes » – échange librement et réfléchit à la manière de rapprocher toutes ces « blessures » pour le compte de l’Elysée. « Il y a eu énormément de bienveillance entre nous », assure Gautier, arrière-petit-fils d’un général putschiste, ancien chef de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).

    Après cinq mois d’intimes discussions – que Le Monde a pu suivre –, ces jeunes devaient remettre, mardi 30 novembre, plusieurs propositions, sous forme de messages, à Emmanuel Macron, censés nourrir la réflexion du président de la République autour de « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».

    Echourouk online, 01/12/2021

    #Algérie #France « Colonialisme #Mémoire #Réconciliation #Harkis #Macron

  • Algérie-France : Il faut un traitement d' »égal à égal »

    Algérie-France : Il faut un traitement d’ »égal à égal »

    Algérie, France, Tebboune – Algérie-France : Il faut un traitement d’ »égal à égal »

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que “le retour à la normale” des relations entre l’Algérie et la France ne se fera que sur la base d’un traitement d’”égal à égal”, alors que les deux pays passent par une période de froid consécutive aux propos du chef d’Etat français Emmanuel Macron contre l’Algérie et son histoire.

    “Le retour à la normale des relations algéro-françaises est inéluctable, mais à des conditions. L’autre partie doit comprendre que le traitement d’égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5.630.000 de martyrs tombés au champs d’honneur entre 1830 et 1962”, a indiqué le Président Tebboune lors de son entrevue périodique avec les représentants de médias nationaux, diffusée ce vendredi 26 novembre.

    “Les relations entre les deux pays doivent désormais obéir à un traitement d’égal à égal. L’Algérie ne tolérera aucun diktat”, a ajouté le Président Tebboune qui a souligné que “l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle”.

    Dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, parue le 6 novembre, Tebboune a fait savoir qu’il ne fera pas “le premier pas” pour apaiser la tension entre l’Algérie et la France suite aux propos jugés graves du président Emmanuel Macron à l’égard de l’histoire algérienne, laissant entendre qu’il n’y aura pas de perspectives de dénouement, sous peu, de la crise entre les deux capitales.

    Lors d’une rencontre, le jeudi 30 septembre, avec un groupe de 18 jeunes des descendants d’acteurs de la guerre d’Algérie, de tous les bords, le président français a accusé la classe dirigeante en Algérie de vivre de la « rente mémorielle », soulignant que la dernière restriction sur les visas était justement destinée contre cette classe.

    Macron s’est pris ensuite aux institutions algériennes en soutenant que « le système algérien est fatigué et que le hirak l’a fragilisé ». Et d’ajouter, « j’ai un bon dialogue avec le président Tebboune mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur », laissant entendre que Tebboune n’a pas les coudées franches.

    En réaction à ces propos, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, les a qualifié de «grave erreur».

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 27/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Colonialisme #Mémoire

  • Quand Alger était la « Mecque des révolutionnaires… »

    Quand Alger était la « Mecque des révolutionnaires… »

    Algérie, révolution, Houari Boumediène – Quand Alger était la « Mecque des révolutionnaires… »

    Le soutien constant et «sans réserve» apporté par le défunt président Houari Boumediène à l’autodétermination des peuples en lutte pour le recouvrement de leur liberté avait fait qu’Alger était qualifiée de «la Mecque des révolutionnaires», ont souligné jeudi d’anciens proches de Boumediène. Lors d’une conférence sur le thème «Boumediène et l’autodétermination des peuples», organisée au centre de presse d’El Moudjahid, par l’association Machaâl Chahid, l’ancien haut responsable du FLN, M. Djelloul Melaïka, a apporté une somme de témoignages sur le soutien «sans réserve» apporté par Boumediène aux mouvements de libération à travers le monde.

    La défense des causes justes des peuples en lutte pour leur autodétermination et leur indépendance, notamment en Afrique, qui était un principe sacré du président Boumediène, avait fait dire à l’ancien militant indépendantiste bissau-guinéen, le défunt Amical Cabral, que “si les musulmans font leur prière dans les Lieux saints, les chrétiens au Vatican, les révolutionnaires la font en Algérie’’. D’où le qualificatif «Alger, Mecque des révolutionnaires», donnée par Cabral dans les années 1960, alors en déplacement en Algérie», a expliqué M. Melaïka. Il a, d’autre part, évoqué des faits relatifs à l’engagement du président Boumediène pour les causes des peuples colonisés, surtout en Afrique, en citant le cas du Mozambique, de la Guinée-Bissau, du Cap vert, alors sous-occupation portugaise, rappelant que Boumediène avait refusé de nouer des relations diplomatiques avec le Portugal du dictateur Salazar.

    Le soutien aux militants anti-apartheid avait conduit Boumediène, selon M. Melaïka, à recevoir Nelson Mandela et ses compagnons à la frontière algéro-marocaine avant l’indépendance de l’Algérie, ce qui avait été la cause de l’arrestation du leader de l’ANC à son retour en Afrique du Sud. «Non seulement, Boumediène soutenait les mouvements de libération dans le continent noir, le Monde arabe et l’Amérique latine, mais il accueillait les leaders indépendantistes en Algérie, où ils étaient formés politiquement et militairement», a-t-il ajouté.

    S’agissant de la lutte du peuple palestinien, le président Boumediène avait laissé sa fameuses expression : «L’Algérie est avec la Palestine à tort ou à raison», a-t-il encore rappelé. Boumediène a également fait du soutien à l’indépendance du peuple sahraoui sous domination marocaine, un principe puisé de l’expérience de l’Algérie en tant qu’ancien pays colonisé, a dit M. Melaïka, ajoutant qu’il a même convaincu le général Franco de reconnaître que la question sahraouie est un problème de décolonisation.

    Sur le même sujet, M. Abderrazak Bouhara, vice-président du Conseil de la nation, a apporté son témoignage notamment sur le cas du Vietnam, où il était ambassadeur, en soulignant que Boumediène soutenait «sans réserve» la lutte du peuple vietnamien pour son indépendance dans les années 1960 et 1970. «La position de l’Algérie vis-à-vis de la lutte du peuple vietnamien avait amené les leaders vietnamiens à demander à Boumediène de nouer des relations diplomatiques avec les Viet-minhs formant le gouvernement du Laos pour, selon eux, aider la cause du Vietnam, en étant en contact avec les ambassades occidentales sur place», a-t-il dit. M. Bouhara a expliqué que la défense du droit des peuples colonisés à l’autodétermination a été héritée par Boumediène du mouvement national, mais aussi de sa formation politique en Egypte auprès des étudiants qui militaient pour l’indépendance des pays du Maghreb.

    L’engagement de Boumediène aux côtés des causes justes de par le monde a été également réaffirmé par les représentants de l’Autorité palestinienne et du Front Polisario, qui ont souligné l’aide apportée par l’Algérie à ces causes encore aujourd’hui, sans issue.

    Mme Anissa Boumediène, l’épouse du défunt, a quant à elle a affirmé que le Président était «pragmatique» dans ses positions de soutien aux peuples en lutte pour leur liberté, «privilégiant les faits aux paroles». Mme Boumediène a appelé, à cette occasion, les anciens collaborateurs ayant côtoyé le président défunt de transmettre aux générations actuelles et à venir leurs témoignages.

    El Watan, 27/12/2008

    #Algérie #Révolution #Autodétermination #Colonialisme #Afrique #Impérialisme

  • L’histoire bégaie souvent

    Afrique, Algérie, colonialisme, domination, exploitation, Occident – L’histoire bégaie souvent

    Si le XIXème siècle fut celui de l’agression coloniale, en Afrique, au Moyen-Orient et jusqu’en Asie, le XXIème siècle est, lui, porteur d’une autre approche, avec les mêmes desseins de domination et d’exploitation des peuples opprimés. Le général vietnamien Giap, vainqueur de la bataille de Dien Bien Phu, a donc raison: les pays colonisateurs sont bien de «mauvais élèves». Par leur prétendue «aide au développement», ils imposent un «droit d’ingérence» au nom des droits de l’homme qu’ils bafouent allègrement sur leur propre terrain et dans divers pays convoités.

    Avec ce «droit», devenu un «devoir d’ingérence», ils déploient un arsenal politique, juridique, économique et culturel qui va jusqu’à recourir à l’instrumentalisation de forces occultes pour déstabiliser et asservir les peuples dont les richesses sont indispensables à leur statut de puissance «tutélaire». Et, de fil en aiguille, les voilà qui apportent leur «aide» militaire à une lutte contre l’insécurité endémique, nourrie de calculs et de visées plus ou moins virales. Or, le contexte du siècle passé a laissé place à une géopolitique africaine bien différente, la guerre sans merci que le peuple algérien a mené contre le colonialisme ayant sapé ses fondamentaux et injecté, au plus profond du continent africain, la légitime revendication de son droit à la souveraineté.

    Il suffit de se remémorer les déclarations de grandes figures africaines, tel Nelson Mandela, pour mesurer l’aura de la Révolution du 1er Novembre et comprendre que la conscience des peuples n’est pas forcément celle de leurs dirigeants, surtout lorsque l’indépendance a été octroyée par un colonisateur pressé de sauvegarder l’essentiel!

    Dans une région minée comme le Sahel, où le terrorisme se conjugue au grand banditisme et où les ingérences sournoises finissent par se dévoiler, la réaction populaire est vive qui montre bien que cette conscience n’est pas dupe des calculs et des visées néo-coloniales ainsi que des «recommandations», teintées de racisme, sur ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire.

    Mais c’est en Libye que ces données sont les plus criardes, avec une crise qui perdure depuis dix ans, et l’intervention brutale d’une alliance atlantiste, menée par un Sarkozy soucieux d’effacer une ardoise douteuse et un conglomérat d’intérêts sionistes résolu à dépecer la Jamahiria.

    Comme l’histoire bégaie, souvent, voilà qu’un pseudo maréchal qui a mis à feu et à sang la population libyenne s’agrippe aux ailes de l’expansionnisme sioniste, après celles de certains Etats arabes, pour postuler à la magistrature suprême, à l’heure d’une «normalisation» que l’Histoire retiendra comme l’une des pages les plus honteuses de la tragédie arabo-palestinienne.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 21/11/2021

    #Occident #Colonialisme #Afrique #Exploitation #Pillage #Algérie

  • Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Algérie, colonialisme, impérialisme – Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Depuis sa sortie en 1966, « La bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo résonne encore dans l’ère actuelle de la guerre contre le terrorisme, écrit Malia Bouattia.
    Le festival du film War on Terror, présenté par la Coalition pour les libertés civiles (CCF) et parrainé par dix organisations de défense des droits humains et de défense des droits humains, s’est récemment terminé par une discussion sur La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo.

    L’événement a laissé beaucoup à réfléchir, notamment au niveau des thèmes abordés par le film qui a si puissamment capté le début de la guerre d’indépendance algérienne. La directrice exécutive du CCF, Leena Al-Arian, qui a organisé le festival à l’occasion du 20e anniversaire depuis que les États-Unis ont annoncé leur « guerre contre le terrorisme », a expliqué que La bataille d’Alger avait été spécifiquement sélectionnée « en raison de l’importance continue de ce film car il se rapporte à la guerre contre le terrorisme ».

    Le panel transatlantique, composé du célèbre universitaire américain Sohail Daulatzai, de l’artiste hip-hop britannique Lowkey et de moi-même, a tiré plusieurs volets du film qui nous semblaient pertinents à ce jour, tels que l’état la répression, la violence coloniale, le racisme, le maintien de l’ordre et les formes sexospécifiques que tout ce qui précède a pris et continue de prendre.

    « Les continuités entre la répression française en Algérie et la répression mondiale sous le couvert de la Terreur de guerre ont frappé tous les participants tout au long de la discussion »

    Les continuités entre la répression française en Algérie et la répression mondiale sous le couvert de la Guerre contre le terrorisme ont frappé tous les participants tout au long de la discussion.

    Dans le film, le colonel Mathieu, qui dirige l’opération française de contre-insurrection, déclare : « Les connaître, c’est les éliminer. Par conséquent, l’aspect purement militaire du problème est secondaire. Plus important est l’aspect policier. »

    Cette citation a capturé pour les panélistes quelque chose de puissant de notre réalité actuelle, dans laquelle un récit très similaire sur la lutte contre le terrorisme et l’élimination de sa menace est mobilisé pour justifier une répression, une surveillance et un contrôle accrus de l’État.

    La pertinence continue du film est un aspect important de son attrait et de son importance. Dans un sens, l’histoire de La bataille d’Alger capture les changements politiques mondiaux entre la période de sa fabrication et le présent ; des mouvements révolutionnaires et anticoloniaux dans le sud global et les mouvements progressistes de masse dans le nord global des années 1960 et 1970, à l’assaut mondial contemporain contre le sud global et principalement les communautés de couleur musulmanes dans le nord global sous le couvert de la guerre contre le terrorisme.

    Comme le souligne Daulatzai dans son livre, Cinquante ans de « La bataille d’Alger » : passé comme prologue, le film est passé d’une célébration de la lutte anticoloniale et d’un outil de mobilisation pour les mouvements révolutionnaires à travers le monde à un outil d’entraînement manuel par le pentagone en contre-insurrection. Les combattants de la liberté algériens sont devenus des terroristes, et les soldats français qui ont franchi les portes de chaque maison de la casbah d’Alger sont devenus les « bons », un exemple à suivre par les troupes américaines et britanniques en Irak et en Afghanistan.

    L’histoire de l’Algérie capture aussi cette transformation globale. Depuis les beaux jours de l’indépendance et de la victoire, d’Alger comme la Mecque des révolutionnaires selon les mots d’Amilcar Cabral, au cours de laquelle le film a été tourné ; la période jusqu’à présent a été marquée par un autoritarisme croissant, la répression et la défaite des ramifications progressistes de cette révolution.

    À bien des égards, la guerre contre le terrorisme a ses racines – au moins en partie – dans la longue guerre civile algérienne, tout au long des années 1990 et au début des années 2000. Durant cette période, la gauche a été décapitée par des attentats – menés, nous a-t-on dit, par le Front algérien du salut (FIS) – tandis que l’État (tant en Algérie qu’en France) a utilisé chaque attentat pour faire reculer davantage les libertés civiles, réprimer mouvements sociaux et réduire l’espace de contestation. Une logique qui s’est ensuite mondialisée dans l’ère post-2001.

    De la même manière que le sens du film était déformé, le pays et les institutions, comme le Front de libération nationale (FLN), également représentés dans le film, l’étaient également.

    Cependant, si nous prenons ces changements au sérieux, il y a aussi un fil rouge d’espoir en cours. Au cours de la dernière décennie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont été secoués par des soulèvements de masse qui ont et continuent de défier les régimes locaux et les classes dirigeantes ainsi que l’impérialisme occidental. Le cas de l’Algérie n’est pas différent, où le processus révolutionnaire est en cours et où la revendication du mouvement – ​​Yetnahawga3/Ils doivent tous partir – reste le principe organisateur de la lutte.

    Dans ce contexte, le sens social du film peut à nouveau changer, représentant une lutte pour la liberté inachevée, et que les mouvements de masse de la région se mobilisent pour mener à bien.

    « Elle ne peut donc que continuer à se déplacer et à se transformer, au gré des hauts et des bas de cette lutte même, et incarner, à chaque génération, un nouveau sens »

    La vie de Saadi Yacef, récemment décédé, et qui a joué un rôle déterminant dans la véritable bataille d’Alger – le film est en fait basé sur ses mémoires – capture également ces changements. Yacef est passé d’une figure clé du mouvement de libération à un fonctionnaire de l’État indépendant. En tant que responsable du parti, il était, au mieux, un spectateur silencieux pendant la croissance du régime autoritaire et la guerre civile. Cependant, lorsque les gens sont retournés dans la rue ces dernières années, il est sorti avec eux et a dit aux jeunes, littéralement, qu’ils devaient « faire sortir tous les salauds ».

    La bataille d’Alger était un film réalisé avec un objectif politique, non pas une abstraction au-dessus de la réalité historique qu’elle dépeint, mais plutôt dans les tranchées aux côtés du peuple et de sa lutte. Il ne peut donc que continuer à se déplacer et à se transformer, au gré des hauts et des bas de cette lutte même, et incarner, à chaque génération, un nouveau sens.

    En Algérie, de nombreux participants du Hirak ont ​​souligné que leur combat n’est pas seulement pour le régime civil, la justice sociale et la redistribution des richesses. C’est aussi un combat pour récupérer la mémoire de la révolution, volée par le régime et bouleversée. Tout comme à l’époque de la guerre contre le terrorisme, le film a également été déformé.

    En fin de compte, la bataille d’Alger est, à l’écran et dans les rues, en cours.

    Malia Bouattia

    Malia Bouattia est une militante, ancienne présidente de l’Union nationale des étudiants et co-fondatrice du réseau Students not Suspects/Educators not Informants Network.

    The New arab, 19/11/2021

    #Algérie #Colonialisme #Terrorisme #Occidental #Impérialisme

  • Algérie-France : Le Drian s’exprime à nouveau

    France, Algérie, Jean-Yves Le Drian, Macron – Algérie-France : Le Drian s’exprime à nouveau

    Les relations entre l’Algérie et la France se sont fortement dégradées depuis près de deux mois, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles, les déclarations du Président français, Emmanuel Macron…

    Ce dernier avait accusé « le système politico-militaire algérien d’entretenir une rente mémorielle en servant à son peuple une histoire officielle qui ne s’appuie pas sur des vérités ». Le Président français, dont les propos avaient été rapportés début octobre dernier par le journal Le Monde, s’était également interrogé sur l’existence de la « nation algérienne » avant la colonisation française, ce qui a déclenché la colère d’Alger, qui a rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel. Début novembre, dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président de la République,

    Abdelmadjid Tebboune, a déclaré qu’il ne fera pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les tensions provoquées par des propos critiques d’Emmanuel Macron sur la nation algérienne. « Je ne serai pas celui qui fera le premier pas » « Je n’ai pas de regrets. Macron a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile », a indiqué le Président Tebboune. « Si Zemmour (polémiste de l’extrême droite française, ndlr) dit quelque chose comme ça, qu’importe, personne ne fait attention. Mais quand un chef d’État déclare que l’Algérie n’était pas une nation distincte, c’est très grave », a-t-il dit. « Je ne serai pas celui qui fera le premier pas », a déclaré le chef de l’État. Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national. Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés », a-t-il expliqué. « On ne touche pas à l’Histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens », a ajouté le Président Tebboune. « Pourquoi (Emmanuel Macron) a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », a-t-il estimé. « C’est le même discours que le journaliste d’extrême droite

    Éric Zemmour utilise depuis longtemps : l’Algérie n’était pas une nation, c’est la France qui en a fait une nation », a-t-il dit. Selon Tebboune, « avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation ». Existe-t-il une perspective de dénouement avec la France ? l’interroge Der Spiegel. « Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire 9 heures de vol au lieu de 4 », rétorque Tebboune, assurant toutefois qu’une « exception serait faite pour le sauvetage de personnes blessées. Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant », prévientil, accusant Macron d’avoir « porté atteinte à la dignité des Algériens ».

    Macron regrette les malentendus avec l’Algérie

    Quelques jours plus tard, le Président français avait « regretté les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie, et assuré avoir « le plus grand respect pour la nation algérienne et son Histoire ». Le président de la République est « fortement attaché au développement de la relation entre la France et l’Algérie », a précisé un conseiller Afrique et Moyen-Orient du Président français, au cours d’un popint de presse consacré à la conférence sur la Libye organisée le 12 novembre à Paris.

    Selon le même conseiller, Emmanuel avait également invité le Président Tebboune pour prendre part à cette conférence. Si les déclarations du Président français ont été saluées par Alger, le Président Tebboune ne s’est toutefois pas rendu à Paris, pour participer à la conférence sur la Libye. ll y a été représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Ramtane Lamamra avait indiqué que « les conditions ne sont pas réunies pour y participer personnellement à cette conférence, en dépit de son attachement (Président) au rôle actif de l’Algérie aux côtés des frères libyens ainsi qu’au règlement pacifique et démocratique souhaité de la question libyenne ».

    Paris plaide pour une « relation apaisée »

    Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est à nouveau exprimé, ce vendredi 19 novembre, sur la crise entre l’Algérie et la France. Dans un entretien publié dans le journal Le Monde, Jean-Yves Le Drian a été interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française. Le MAE français, qui n’a pas répondu directement, a rappelé que le Président Macron « a pris des initiatives fortes, notamment dans le domaine sensible de la mémoire et que l’Algérie et la France ont des liens ancrés dans l’histoire. »

    C’est « logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut aller au-delà pour retrouver une relation de confiance », a-t-il dit. « C’est ce que nous souhaitons, ce que souhaite le président de la République. Il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays. Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée », a soutenu Le Drian. Mardi, à l’Assemblée nationale française, Le Drian a fait savoir que « des efforts ont été engagés afin de rétablir les conditions d’une relation apaisée avec l’Algérie ».

    Par : KAHINA HAMMOUDI

    Le Midi Libre, 21/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Ledrian