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  • France-Algérie : «Ni marchandage, ni surenchère»

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    La France coloniale renaît de ses cendres et fait ses siennes quand il s’agit distinctement de remuer le couteau dans la «plaie» de l’histoire commune. Les derniers propos du président français, à l’encontre de l’Algérie, traduisent un certain sentiment néocolonialiste voulant imposer son agenda économique et politique sur des pays d’Afrique, ses anciennes colonies. La France de Macron, en sondage avancé sur la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen, à une année des prochaines présidentielles, donne l’impression par ses propos pro racistes de prendre de vitesse sa rivale directe.

    Persuadée qu’elle remportera cette élection, la parlementaire du Pas-de-Calais avait avoué, non sans certitude, qu’elle ne raterait pas la future présidentielle qui lui échappe ainsi qu’à son père, le fondateur du parti extrémiste de droite. La France dont les troupes militaires, en présence sans cesse réduite au Mali, l’une de ces anciennes colonies, est en train de perdre sa vitesse de croisière et son champ de manœuvre dans ce pays où les efforts se poursuivent pour la paix et le gouvernement d’union nationale. Que faut-il alors retenir des propos de Macron? Une sorte de pression sur l’Algérie, un partenaire et allié stratégique du Mali. Pour le locataire de l’Elysée ainsi que les renseignements tant de la DST que de la DGSE, l’Algérie qui se repositionne sur le plan régional et international grâce à la politique de son président Abdelmajid Tebboune, son armée et sa diplomatie extérieure menée par son fer de lance Lamamra, représente une menace potentielle aux intérêts français en Afrique. Les spécialistes retiennent que ce sont des propos hostiles jamais rendus publics auparavant par un président français.

    Candidat à sa succession, Macron espère pouvoir tirer des dividendes électoraux par ses propos et recueillir les faveurs des partisans de Marine Le Pen. Mais ni marchandage ni surenchère. L’Algérie n’oublie pas de sitôt les crimes français perpétrés dans le pays dans les campagnes, dans les villages, dans le Sahara algérien, ni les essais nucléaires français à Reggane et Ain Iker, ni le dossier des mines antipersonnelles, encore moins son droit aux archives coloniales.

    Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, remet les pendules à l’heure. Il a estimé jeudi que les propos hostiles du président français à l’endroit de l’Algérie, prouvent que “la mentalité coloniale est présente à des niveaux officiels en France”. Il soutient que “la souveraineté nationale est une question existentielle qui ne tolère aucun marchandage ni aucune surenchère”. “Je n’aborderai pas la teneur des déclarations du président français mais je tiens à dire que la souveraineté nationale est une question existentielle pour l’Algérie qui ne tolère aucun marchandage ni aucune surenchère, que ce soit à des fins électoralistes ou politiciennes ou pour s’attirer les faveurs d’un électorat qui voue de la haine à l’Algérie”, a affirmé M. Belhimer dans un entretien au journal “Wassit Mag”.

    “Nous allons bientôt nous remémorer les crimes commis par la France coloniale, un 17 octobre, contre le peuple algérien qui réclamait pacifiquement la liberté et l’indépendance”, a enchaîné le ministre, estimant que les propos du président français “viennent nous rappeler que la mentalité coloniale en France n’est pas l’apanage du milieu partisan, mais est également présente à des niveaux officiels”.

    Il a réaffirmé, dans ce cadre, le principe de non-ingérence dans les affaires internes, consacré par l’Algérie dans ses relations étrangères. Le ministre de la Communication a rappelé une déclaration qu’il a faite le 15 juin dernier sur les ondes de Radio France internationale (RFI), où il a affirmé que “l’indépendance pour laquelle s’est sacrifiée l’Algérie, ne saurait être complète sans réunir trois axes principaux, à savoir: la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux, l’incrimination de l’acte colonial dans le droit algérien pour mettre fin définitivement à la dualité colonisateur/colonisé tel que conçu par le moudjahid +Frantz Fanon+ et la présentation solennelle des excuses ainsi que l’indemnisation de tous les dégâts humains, matériels et environnementaux commis par la France durant son occupation”.

    Par ailleurs, M. Belhimer a pointé du doigt les attaques menées contre l’Algérie par ses ennemis de l’extérieur, notamment les offenses médiatiques sur l’espace cybernétique initiées par le makhzen marocain qui “œuvre ouvertement à déstabiliser l’Algérie”.

    Il a salué, à cet égard, le rôle des médias algériens qui “ont prouvé leur haut sens de professionnalisme dans la défense du pays” et qui constituent désormais “un rempart face aux attaques répétées. Ils permettent d’éclairer l’opinion publique en la mettant au fait des intentions hostiles du Maroc et de son allié sioniste à l’égard de l’Algérie”.

    En battant en brèche les allégations marocaines suite à la décision souveraine prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, les médias algériens sont devenus “une source d’informations fiable pour les différents médias internationaux, tant les médias audiovisuels et électroniques que la presse écrite”.

    Le Carrefour d’Algérie, 10/10/2021

    #France #Algérie #Mémoire #Colonisation

  • Propos de Macron sur l’Algérie. Le dérapage de trop !

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    A quelque mois des présidentielles françaises, Emmanuel Macron multiplie les gestes d’hostilité envers l’Algérie et vire carrément à droite pour les besoins de sa campagne électorale pour assurer sa propre succession à l’Elysée. En effet, les gestes d’hostilité de l’actuel locataire de l’Elysée se multiplient et ses sorties inadmissibles envers l’Algérie s’accélèrent et vont crescendo à mesure que l’échéance présidentielle française avance. 
    Tout a commencé durant l’été dernier lorsque Emmanuel Macron a reconnu solennellement «les souffrances des essais nucléaires français en Polynésie», en acceptant d’ouvrir les archives sur ce dossier, pendant que son pouvoir refuse toujours de remettre à l’Algérie les cartes topographiques qui permettent de déterminer les lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques non découverts à ce jour. La partie française n’a mené techniquement aucune initiative, en vue de dépolluer les sites et la France n’a fait aucun acte humanitaire en vue de dédommager les victimes. Les explosions nucléaires dans le Sahara sont d’irréfutables preuves des crimes perpétrés dont les radiations continuent d’affecter l’homme et l’environnement. Il y a quelques jours, le même Macron récidive. 
    En rencontrant quelque 300 harkis, descendants ou représentants, il a regretté, «à voix haute et solennelle», les «manquements» passés de la République vis-à-vis de certains de ses «enfants». «Aujourd’hui, au nom de la France, (…) je demande pardon», a-t-il lancé, s’engageant à «panser les plaies tant qu’elles ne seront pas refermées». Une loi qui sera concoctée avant la fin de l’année en cours, en confiant à son gouvernement la rédaction d’un «texte de loi de reconnaissance et de réparation». Le locataire de l’Elysée ne s’arrête pas là, il pousse encore le bouchon plus loin, jeudi dernier, en recevant des jeunes triés sur le volet. Lors de cette échange avec ses binationaux, le chef de l’Etat Français avait estimé que le pays s’était construit, depuis son indépendance, sur «une rente mémorielle», entretenue par «le système politico-militaire». Une déclaration de trop qui a poussé le Président Abdelmadjid Tebboune de rappeler «pour consultations» son l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar-Daoud.
    Après le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France pour consultation viendra ensuite un communiqué de la Présidence de la République algérienne qui remet les pendules à l’heure. L’Algérie a exprimé son rejet “catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures” à la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République Française, indique la Présidence de la République dans un communiqué. “A la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribués nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos”, précise la même source. 
    “Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leur vie dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale”, ajoute la Présidence de la République, estimant que “les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes”.
    Pour la Présidence de la République, “la propension des nostalgiques de l’Algérie française et des milieux qui se résignent difficilement à l’indépendance pleine que les Algériens ont gagnée de haute lutte, s’exprime à travers de vaines tentatives d’occulter les exactions, massacres, enfumages, destructions de villages, des centaines de +Oradour-Sur-Glane+, éradications de tribus de résistants, qui sont des génocides en séries que les acrobaties conceptuelles et les raccourcis politiques ne parviendront jamais à occulter”. 
    “Pour leur part, les appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées, en ce qui concerne l’édification de l’Etat national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’identité nationale relèvent d’une conception hégémonique éculée des relations entre Etats et ne sauraient, en aucune façon, être compatibles avec le ferme attachement de l’Algérie à l’égalité souveraine des Etats”, souligne-t-on dans le communiqué. 
    “Cette malencontreuse intervention qui heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire, a l’incorrigible défaut de tendre vers la promotion d’une version apologique du colonialisme, au détriment de la vision établie par I’Histoire de la légitimité de luttes de la libération nationale, alors que rien ni personne ne peuvent absoudre les puissances coloniales de leurs crimes, y compris les massacres du 17 octobre à Paris dont l’Algérie et sa communauté établie en France s’apprêtent à commémorer dans la dignité”, ajoute la même source. 
    “Face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la République française”, conclut le communiqué. Il faut dire que le président Macron qui a déclaré, il n’y a pas si longtemps, qu’à «chaque fois que je parle de l’Algérie, je perds un à deux points dans les sondages», a compris que maintenant sa réélection passera par des gestes hostiles envers son ancienne colonie pour séduire la droite et l’extrême droite. Il se lance en campagne avant l’heure, lui qui se sent acculé par la droite et l’extrême droite qui s’ajoutent à la forte présence d’?ric Zemmour dans le débat politique français qu’on dit partant lui aussi pour les présidentielles françaises du printemps prochain. 
    La question mémorielle liée à la guerre d’indépendance est présente à chaque rendez-vous politique français dont aucun candidat ne peut faire l’impasse, les nostalgiques de l’Algérie Françaises et autres Harkis sont considérés proches de la droite et même de son extrême et constituent une réserve de voix non négligeables sur lesquelles Macron espère compter. Un même Macron qui pourtant, en 2017, a qualifié la colonisation française en Algérie «de crime contre l’humanité» avant de privilégier les «actes symboliques» contre «toute excuse ou repentance», une fois à l’?lysée. 
    Macron ne fait réellement que perpétuer la tradition du double jeu et les revirements versatiles du pouvoir français concernant le dossier de la colonisation. Le président Abdelmadjid Tebboune impute le contentieux mémorial qui pèse sur les relations algéro-françaises aux «trois lobbys en France. Aucun ne s’entend avec l’autre et chacun est influent. Il y a le lobby de ceux qui sont partis d’Algérie après l’indépendance. Leurs descendants entretiennent l’esprit de la haine des Algériens. Il y a un autre lobby qui est celui des Algériens qui ont choisi de soutenir la France (allusion aux harkis) et le dernier est celui de l’ancienne OAS (Organisation armée secrète) qui active toujours en France», avait-il alors déclaré, en juin dernier, dans un entretien à Al Jazzera. 
    Ces lobbys influent sur la politique française, notamment dans les grands rendez-vous de la vie nationale de l’hexagone. En refusant de s’excuser pour la colonisation de l’Algérie, adoptant un profit bas face aux Harkis et multipliant les actes d’hostilités envers l’Algérie, Emmanuel Macron sacrifie la réconciliation des mémoires sur l’autel des prochaines élections présidentielles française. 
    Enfin, il convient de le souligner que ce dossier mémoriel, l’Algérie est restée intransigeante pour son règlement global qui passe par la reconnaissance officielle, définitive et totale par la France de ses crimes et des indemnisations équitables. 
    Décidément, l’Algérie aux principes constants et inchangeables au gré des événements et politiques dérange. Une Algérie éternellement grandie par sa Révolution de Novembre 1954, qui reste bel et bien «une marche historique qui a bouleversé un continent et qui n’a pas fini d’étonner le monde par sa puissance, sa vitalité face à un adversaire désorienté et complètement déréglé», comme le tenait à le souligner Mohamed Boudiaf dans «le commencement», écrit à Turquant, en 1961. 
    Si Tayeb El Watani prédisait déjà, qu’ «un jour viendra où tous les crimes seront connus et, à ce moment, on oubliera volontiers de parler aussi légèrement du 1er Novembre 1954».
    Le Carrefour d’Algérie, 08/10/2021
  • Lamamra à l’agence turque Anadolu : «L’Algérie ne peut pas compromettre sa dignité»

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    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a qualifié jeudi les propos du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie de « grave erreur », affirmant que l’Algérie rejette toute ingérence dans ses affaires internes.
    « Nous avons répondu (aux propos de Macron NDLR ) comme nous devrions répondre très fortement et très fermement », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne à l’agence de presse turque Anadolu en marge de la troisième réunion Afrique-Italie.
    Il s’agit d’une question qui concerne le peuple algérien, seul qualifié à s’élever contre ces propos hostiles et « défendre collectivement notre indépendance et notre souveraineté face à ce que nous considérons comme une grave erreur de la part des autorités françaises », précise le ministre.
    « Nous faisons comprendre à tous les partenaires et en particulier la France que l’Algérie ne peut pas compromettre sa dignité pour la coopération et l’Algérie ne peut accepter aucune interférence dans ses affaires internes », souligne M. Lamamra, reconnaissant que l’Histoire de l’Algérie avec la France est « complexe et difficile ».
    Le ministre estime, par ailleurs, que « quelle que soit la crise que traversent les relations algéro-françaises, elle n’aura pas d’impact sur les relations de l’Algérie avec des pays frères comme la Turquie ».
    L’Algérie et la Turquie entretiennent des relations profondes
    Ramtane Lamamra a, par ailleurs, affirmé que l’Algérie et la Turquie entretiennent, de tout temps, « des relations historiques profondes et des liens solides ».
    « Ankara avait participé au développement en Algérie et nous aspirons à davantage de relations et d’investissements turcs dans les prochains jours ».
    L’Algérie soutient l’établissement de relations de partenariat qualitatif avec la Turquie englobant tous les domaines, a-t-il soutenu, se disant optimiste à ce propos.
    Concernant le dossier libyen, M. Lamamra a relevé la disposition de l’Algérie à partager son expertise, son expérience et ses moyens avec « les frères libyens » en vue de l’organisation d’élections transparentes et démocratiques.
    A propos du rôle de la Turquie en Libye, le chef de la diplomatie algérienne a assuré que « la Turquie assume, nul ne doute, un rôle extrêmement important, en sus de ses relations solides avec la Libye. Nous souhaitons que toutes les parties proposent leur aide aux Libyens pour construire un avenir commun sans ingérence dans leurs affaires internes ».
    Appelant les Libyens à ouvrir une nouvelle page, M. Lamamra a déclaré : « Après cette crise profonde, qui a duré plus d’une décennie, nous appelons toutes les parties et les dirigeants libyens (…) à ouvrir une nouvelle page de leur histoire. L’Algérie devra soutenir assurément cet effort. »
    Polypropylène : partenariat algéro-turc
    Le Groupe Sonatrach et la société turque Renaissance ont signé trois contrats pour le développement du projet pétrochimique de production de polypropylène dans la ville de Ceyhan (Turquie), en présence du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué hier un communiqué de Sonatrach.
    «Le PDG du groupe Sonatrach, Toufik Hekkar, a participé à la cérémonie de signature de trois contrats pour le développement du projet pétrochimique de production de polypropylène dans la ville de Ceyhan. Le premier contrat concerne la réalisation du projet EPCC (ingénierie, équipement, construction, mise en service) dans toutes ses étapes. Le second contrat concerne les travaux de maintenance périodique des matériels et équipements, alors que le troisième est dédié aux services de vente et commercialisation», a déclaré Sonatrach, dans son document. «La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, des ministres turcs de l’Industrie et des Transports, des Directeur exécutifs de la société turque Renaissance, partenaire de Sonatrach, ainsi que des représentants des parties signataires et de l’ambassade d’Algérie en Turquie», a fait savoir Sonatrach.
    «La signature de ces contrats, fruit de deux années de travail et de négociations continus, a mis en avant le groupe, constitue une importante étape dans le processus de recherche de financement international de ce projet stratégique.» À rappeler que Sonatrach, qui détient 34% de ce projet, en assure la matière première, à savoir le propane, en vertu d’un contrat à long terme, en adoptant les prix en vigueur sur les marchés mondiaux.
    El Moudjahid, 10/10/2021
  • Macron refuse, encore, de demander des excuses à l’Afrique

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    Le président français Emmanuel Macron a participé, aujourd’hui au sommet Afrique-France, qui s’est tenu à Montpellier. Il a déclaré que la France a une dette envers l’Afrique, « un continent qui fascine le monde entier, qui parfois en effraie d’autres ».

    Emmanuel Macron a défendu ce « nouveau sommet », où il est le seul chef d’État, puisque les dirigeants africains, prévus dans une version initiale du sommet en 2020, n’ont finalement pas été invités. L’Arena de Montpellier accueillait en revanche 3000 invités, dont environ 700 jeunes représentants de la société civile africaine.

    Tout en assumant le passé colonial de la France en Afrique, le président Emmanuel Macron a, toutefois, refusé de présenter les excuses de la France pour ses crimes commis en Afrique.

    « Nous tous dans cette salle, n’avons pas choisi notre histoire et notre géographie ». « Nous sommes les héritiers de tout cela », a développé le président français, en appelant plutôt à choisir « comment bâtir l’avenir ».

    Il est à noter que c’est pour la première fois depuis 1970, soit, le début d’organisation des sommets France-Afrique qu’aucun président africain n’a été convié à cet événement.

    El Khabar, 08/10/2021

  • France-Afrique: « Arrêtez cette pseudo-coopération paternaliste »

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    Invité à participer au sommet France-Afrique de Montpellier, le Président des Africtivistes, Cheikh Fall, a livré un discours musclé et émouvant qui a parfois laissé Emmanuel Macron pantois. Le Sénégalais réclame notamment une reconnaissance des crimes coloniaux et un vrai new deal dans la coopération entre la France et le continent. EMEDIA vous propose l’intégralité de son intervention.

    « Je m’appelle Cheikh Fall. Je suis africain d’origine sénégalaise et je suis à la tête d’une organisation panafricaine de jeunes acteurs de changements qui utilisent le numérique pour impacter leur communauté et pour favoriser de nouvelle dynamique.

    Monsieur le président, je suis de cette jeunesse africaine engagée et ouverte au monde. Je ne suis pas seul. Nous sommes des milliers, des millions à vouloir porter l’Afrique et être les leaders du monde dans un futur proche.

    Cette jeunesse est présente. Sa voix est audible. Elle est présente dans cette salle. Cette jeunesse engagée mais responsable. Cette jeunesse contestataire mais réfléchie. Cette jeunesse ouverte et connectée au monde : Paul-Joel Kamtchang du Cameroun, Maurice Thantan du Benin, Amina du Maroc, Adam Dicko du Mali, Adèle du Kenya. Elle est diverse et plurielle et est bien représentée dans cette salle. En venant ici, nous avons pris un grand risque que nous assumons. Certains d’entre nous se font en ce moment insultés et critiqués parce qu’ils ont répondu à votre invitation au dialogue. Ce sentiment anti-français est nourri par des vagues de contestations se justifient pour beaucoup d’entre nous.

    • Nos grands-parents nous ont racontés les douleurs et souffrances de la période coloniale.

    • Nos parents nous ont fait comprendre ce qu’a été la fameuse France Afrique de l’après indépendance.

    • Nous, nos frères et sœurs portons, supportons, subissons encore ce lourd passé commun que vous continuez de refuser de porter et d’assumer.

    Aujourd’hui, vous nous interrogez sur ce que devrait être les futurs souhaitables des relations France Afrique.

     » L’Afrique n’a pas besoin de parrains pour progresser »

    Monsieur le Président, moi j’ai envie de vous interroger d’abord sur votre part d’humain. Quelle est votre part d’humanité dans cette relation ? Vous, votre nation, avez fait du tort aux africains. Vous avez fait verser beaucoup de sang. Vous avez déchiré des familles. Vous avez pillé des économies par le capitalisme colonial et vous continuez de le faire par le néo colonialisme et aujourd’hui vous nous invitez à envisager avec vous un futur souhaitable.
    Ce futur commun souhaitable ne peut se construire que si les bourreaux d’hier acceptent leur responsabilité historique et demande symboliquement EXCUSE à cette Afrique.

    Ce serait une chimère que de vouloir envisager un futur souhaitable tout en conservant, nourries, les colères, tristesses et frustrations d’hier.

    Il est évident que l’Afrique n’a pas besoin de se replier sur elle-même quand le monde s’ouvre. Mais l’Afrique n’a pas besoin de parrains pour progresser.

    Certes nous n’avancerons pas au rythme des autres, mais nous avancerons dignement, sur nos valeurs d’abord et sur des principes éthiques de coopération et de partenariat. Nous ne sommes pas des passéistes, nous nous inscrivons dans une logique de se donner de meilleurs outils pour aborder « Un futur ensemble » s’il devait en avoir un et nous pensons que oui.

    Vous sentez certainement beaucoup d’émotions dans mon intervention. C’est normal et j’avoue être ému en parlant de ce passé si actuel et de vouloir envisager une relation future. De l’émotion, je ne suis pas certainement le seul à en avoir actuellement. J’espère seulement que vous vous laisseriez aussi gagné par cette émotion pour prendre des mesures fortes aujourd’hui.

    Vous nous avez invité pour nous écouter dans le but d’écrire ensemble le futur.
    Ecoutez-nous mais surtout entendez notre frustration, nos colères et notre appréciation sur la nature actuelle des relations France Afrique.

    Monsieur le président, je vous invite ce soir, ici chez vous, a un exercice d’humilité, de courage politique, de respect et de rendez-vous avec l’histoire.

    1. Demandez pardon a l’Afrique et aux africains.

    2. Arrêtez de renforcer le pouvoir des dictateurs africains.

    3. Arrêtez cette-pseudo coopération paternaliste.

    4. Programmez un dispositif de retrait progressif et défini de vos bases militaires en Afrique.

    5. Mettons ensemble un mécanisme de collaboration franche afin de renforcer les acquis démocratiques.

    6. Mettez en œuvre vos engagements d’Abidjan de 2019 sur la reforme du Franc CFA et transférez les réserves de fonds vers l’Afrique. »

    Emedia.sn, 08/10/2021

  • Macron perd le nord et… le sud

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    Mais quelle mouche a donc piqué le président français pour «asséner ses vérités» sur l’Algérie ?
    Si l’on excepte l’épisode Sarkozy, un anti-Algérien, qui s’assume, c’est la première fois dans l’histoire de la 5e République française que l’on assiste à de tels propos de la part d’un chef d’Etat français. Il est vrai que le général De Gaulle, en recevant Abdelaziz Bouteflika, alors jeune ministre de des Affaires étrangères algérien venu le sonder sur la nationalisation des biens vacants abandonnés par les anciens colons, avait évacué le sujet par un «vous ne vous imaginiez tout de même pas que j’allais réparer vos ascenseurs jusqu’à la fin des temps». Bernard Bajolet, l’ancien ambassadeur qui révèle cette anecdote dans un livre consacré à son expérience diplomatique, ne nous renseigne pas sur la réponse de l’ancien chef d’Etat algérien.
    Il faut peut-être attendre le règne de Mitterrand pour retrouver une salve aussi provocatrice dans la bouche d’un président français. Le premier président socialiste de la 5e République s’est présenté dans un premier temps comme «tiers-mondiste» convaincu qui voulait l’avènement d’un nouvel ordre mondial, cher aux dirigeants algériens. Il avait même fait cause commune avec le défunt Chadli lors de la rencontre Nord-Sud de Cancún, qui eut lieu au Mexique, du 22 au 23 octobre 1981, elle était destinée à sortir les pays d’Amérique latine du cercle vicieux de l’endettement. Cette nouvelle proximité entre un président français et son homologue algérien, avait peut-être encouragé Mitterrand à oser son fameux «il faut» après l’interruption du processus électoral en 1991. Cette déclaration du premier ministre de l’Intérieur de la guerre d’Algérie avait provoqué une crise sans précédent entre les deux rives. La France était même devenue un sanctuaire pour les terroristes algériens et leurs couvertures politiques.
    Des présidents avenants

    Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts mais les présidents français successifs se sont gardés de heurter frontalement la sensibilité des Algériens, surtout concernant les sujets qui touchent à la mémoire et à l’histoire. Ce n’est pas à l’habile Chirac qu’on va faire la leçon sur la bienveillance diplomatique, à part peut-être son incident avec le président Zeroual au siège des Nations-Unies et encore moins au très «Algérien» François Hollande qu’on va apprendre à garder son sang froid devant la complexité des relations algéro-françaises, assez chargées émotionnellement pour leur rajouter des élucubrations sur l’origine de la nation algérienne. Et c’est justement là que Macron a «excellé».
    Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Cette interrogation de la part de Macron a fait ressurgir les vieux démons colonialistes pour nous sortir des thèses chères aux algérianistes et autres colonisateurs zélés qui ne voyaient en l’Algérie qu’un territoire rempli de populaces sans attache nationale ni histoire pour cristalliser l’imaginaire et le destin commun. Cette digression, venant de la part d’un chef d’Etat d’un pays, avec qui nous avons des relations officiellement bonnes, ne peut s’expliquer seulement par la montée de la fièvre électorale, même s’il est vrai que Macron est débordé actuellement sur son aile droite par le phénomène Zemmour. Elle vient compléter une série, en cours, de sorties médiatiques et de décisions qui dénotent une certaine fébrilité dans la prise de décision chez l’establishment politique français. On a l’impression que le président français s’essouffle dans sa dernière ligne droite n’arrivant plus à donner du tonus à la fin de son mandat. De l’Europe à l’Afrique, des Etats-Unis à la Russie, du Golfe à la Syrie, Emmanuel Macron a mené depuis avril 2017 une diplomatie hyperactive et volontariste, en chantre d’un multilatéralisme dont la France est la locomotive européenne.
    La bérézina du Pacifique

    Mais le début de l’automne n’a pas été de tout repos pour la diplomatie française. Victime collatérale d’un accord politique entre Canberra, Londres et Washington pour contrer la Chine, la France voit lui échapper un contrat à 56 milliards d’euros avec l’Australie et encaisse un revers diplomatique majeur dans la zone indo-pacifique. Cet événement qui fait voler en éclats le sacro-saint multilatéralisme prôné par la doctrine Macron et de son ministre des Affaires étrangères Le Drian, a donné lieu à une série de déclarations qui sont loin de figurer dans le manuel du parfait diplomate. La France a perdu son sang froid face à ses partenaires historiques, l’Angleterre, l’Australie et surtout les États-Unis qui avaient quelques mois auparavant pris la décision unilatérale de se retirer de l’Afghanistan.
    La France s’est aussi enlisée au Sahel. Annonçant d’abord un départ définitif du Mali, Macron s’est retrouvé à échanger des mots aigres-doux avec le premier ministre malien surtout depuis la décision de Bamako de faire appel à des mercenaires russes pour contrer les terroristes islamistes.
    Et c’est à ce moment précis que la France a choisi d’en découdre avec une autre région importante : le Maghreb. La France décide de diminuer drastiquement le nombre de visas accordés à trois pays du Maghreb, et ce quels que soient les motifs du voyage. Les visas octroyés à l’Algérie et au Maroc vont être divisés par deux, tandis que ceux délivrés à la Tunisie vont diminuer de 30%. La France dit ainsi répondre à l’immobilisme de ces pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants vivant illégalement en France. Cette décision n’a pas laissé les gouvernements maghrébins de marbre. Le ministère des AE algérien a même convoqué l’ambassadeur de France à Alger pour des explications.
    Alors pourquoi cette sortie de route ?

    Et pour finir, le président français décide de s’attirer l’unanimité des Algériens contre lui après des propos non démentis tenus lors d’un échange avec une vingtaine de jeunes descendants de protagonistes de la Guerre d’Algérie (1954-1962). M. Macron y estime qu’après son indépendance, le pays s’est construit sur « une rente mémorielle », entretenue par le « système politico-militaire ». Et que la nation algérienne n’a jamais existé et serait une création de la colonisation française.
    Macron, qui a commencé sa compagne électorale par traiter la colonisation française de crime contre l’humanité, a dévié de sa trajectoire pour succomber sans doute aux sirènes des communicants et autres spin doctors à quelques mois des présidentielles.
    Cet automne fatal pour la diplomatie française ouvre plusieurs questions pour la France sur le plan international. Parmi elles, son positionnement dans cette nouvelle «guerre froide» qui se profile dans la zone indo-pacifique et dans le conflit larvé qui oppose les Etats-Unis à la Chine. Sa place en Afrique, sa vieille chasse gardée, ou elle est bousculée par la Russie et par d’autres forces émergeantes comme la Turquie. Et enfin ses relations avec les pays du Maghreb qui veulent s’émanciper définitivement de la tutelle française. Cette volonté est exprimée de plus en plus par les élites maghrébines qui se cherchent d’autres horizons loin de l’œil vigilant de Paris. A tous ces défis, Macron et Le Drian n’ont pas réussi à donner des réponses convaincantes.
    R. A.
  • Macron refuse de s’excuser pour le colonialisme français en Afrique

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    Le président français Emmanuel Macron a réitéré vendredi son refus de s’excuser pour le passé colonial de son pays en Afrique. Macron s’exprimait lors de sa participation au dernier jour du sommet Afrique-France tenu dans la ville côtière de Montpellier (sud-est), où il a débattu avec un groupe de 11 jeunes du continent noir de diverses questions, dont la démocratie dans leurs pays.

    Les jeunes sélectionnés pour débattre avec Macron ont fustigé l’attitude paternaliste et colonialiste de la France.

    Le chef de l’Etat français a déclaré que « présenter des excuses ne résoudra pas le problème, cependant la reconnaissance permettra de parvenir à la vérité », appelant à la réécriture d’une histoire commune à la lumière de sa position déclarée.

    Le sommet Afrique-France de cette année s’est tenu sans la participation de chefs d’État africains, à l’exception du président français lui-même.

    Macron a choisi le nouveau format du sommet, pour « donner la priorité aux jeunes des pays africains et à ceux qui ont la capacité de changer le continent noir et la France et les écouter», selon le quotidien régional français « Midi Libre ».

    Les déclarations de Macron interviennent dans un contexte très particulier, marqué par de vives tensions entre Paris et Alger, après que le journal « Le Monde », a rapporté les propos du locataire de l’Elysée dans lesquels il conteste l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française du pays en 1830.

    « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? », s’est interrogé le chef de l’Etat français à cet effet.

    Alger a dénoncé les déclarations de Macron, à son encontre, les considérant comme étant « une atteinte inacceptable à la mémoire de plus de 5 millions de résistants tués par la France coloniale ».

    Les autorités algériennes ont répondu par la sanction en interdisant le survol de son espace aérien par l’aviation militaire française, engagée notamment au sein de Barkhane, une décision prise dans la foulée du rappel par Alger de son ambassadeur à Paris « pour consultations ».

    Anadolou

  • Macron refuse de demander pardon aux Africains

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    Le président français Emmanuel Macron a refusé de demander pardon pour les crimes coloniaux français commis dans ses anciennes colonies en Afrique.
    Lors d’un sommet Afrique-France tenu a Montpellier en présence de jeunes issus de plusieurs pays africains, Emmanuel Macron s’est opposé a toute idée d’excuse pour les crimes commis par l’occupant français sur le continent africain.
    Appelé par un blogueur sénégalais a demander pardon aux Africains, le locataire de l’Elysée s’est en effet refusé a demander pardon, privilégiant “un travail de vérité” et non de “honte de soi et de repentance” non sans reconnaître “la responsabilité immense de la France car elle a organisé le commerce triangulaire et la colonisation”, a rapporté le journal Le Point.
    Dans son discours liminaire, le président français avait toutefois loué “la part d’africanité de la France”.
    “Nous avons une dette envers l’Afrique”, “un continent qui fascine le monde entier, qui parfois en effraie d’autres”, a-t-il ajouté, allusion aux débats sur l’immigration qui marquent les débuts de la campagne présidentielle française, et qui ont été pointés a plusieurs reprises par les participants au sommet.
    Force est de rappeler que ce sommet auquel aucun chef d’Etat africain n’a pris part s’est tenu dans un contexte marqué par une crise ouverte entre la France et ses deux anciennes colonies, en l’occurrence l’Algérie et le Mali.
    Echourouk online, 09/10/2021
  • Des opérateurs algériens gèlent leur partenariat avec la France

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    L’onde de choc provoquée par les dernières déclarations du président Français, Emmanuel Macron, lesquelles ont été très mal perçues dans le sud de la Méditerranée, n’a pas laissé indifférents les habitants de la région des Aurès, berceau des révolutionnaires du 1er novembre 1954 notamment les opérateurs privés.

    Une vingtaine d’opérateurs économiques de la région de Batna ont annoncé, jeudi dernier, leur volonté de geler des projets de partenariat avec des entreprises françaises. L’initiative a été lancée par le propriétaire du Groupe BenBellat, spécialisé dans la fabrication de matériaux de construction, produits agricoles et équipements hydrauliques. La réunion de concertation tenue à Batna a réuni une vingtaine d’opérateurs de la région, et ce dans le but d’une réaction unifiée des hommes d’affaire batnéens à la suite des déclarations «inappropriées» du président français, qualifiées aussi de «calomnieuses à l’encontre de la mémoire collective du peuple algérien».

    Les récents développements dans les relations bilatérales entre l’Algérie et la France, du moins dans leur volet politique, semblent prendre une autre tournure, loin de la capitale, bastion du pouvoir. Un signal fort est donc venu du pays profond, et les initiateurs semblent vouloir envoyer un message franc à l’auteur de ce qui a été qualifié de «dérapage d’un chef d’Etat et d’immixtion dans les affaires intérieures algériennes».

    Versés dans les secteurs de la pharmacie, de l’agroalimentaire, de l’hydraulique, de l’habitat et autres équipements industriels, les opérateurs de la région des Aurès se sont ainsi réunis pour se concerter sur les voies à emprunter afin de donner «une réplique à la position intransigeante des hautes autorités du pays» quant au refus de toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires algériennes.

    Interrogé par le Jeune Indépendant sur l’inopportunité d’une telle décision, laquelle pourrait nuire aux multiples coopérations avec les opérateurs étrangers de manière générale, l’un des opérateurs a expliqué que «les projets visés n’ont pas encore été entamés et que, par conséquent, aucun d’eux n’a encore été concrétisé». Il a ajouté que la décision se limite aux projets de partenariat non encore réalisés et que ceux entamés ne font l’objet d’aucune remise en cause, d’autant que des cahiers des charges liant sous contrat les parties concernées ne peuvent, en aucun cas, être remis en question.

    «La dignité passe avant le pain»

    Le président directeur général et principal actionnaire du Groupe BenBellat a expliqué, pour sa part, que la décision n’a aucune visée politique puisque «personnellement», il n’est nullement intéressé par un poste politique. Selon lui, la décision des industriels aurésiens obéit au seul principe «La dignité passe avant le pain».

    Il a précisé, en outre, avoir gelé quatre conventions en voie de finalisation avec des entreprises françaises versées dans l’équipement agricole, projets qu’il évalue à quelques millions d’euros. Le patron du groupe a ajouté que la valeur globale de la coopération entre les opérateurs économiques de la région et des entreprises françaises avoisinerait le milliard d’euros. Ces partenariats touchent essentiellement des produits et équipements industriels, agricoles, les travaux publics et l’hydraulique.

    Par ailleurs, les initiateurs de ce boycott n’écartent pas le fait que leur initiative puisse s’étendre à d’autres régions du pays. Cependant, certains écartent cette éventualité du fait que pareille décision pourrait aussi nuire à l’image, à l’attractivité et, surtout, à la crédibilité de l’Algérie en tant que terre d’accueil des investissements étranger futurs, d’autant qu’en haut lieu, l’on tente de définir de nouvelles mesures du plan de relance économique.

    Le Jeune Indépendant, 09/10/2021

  • Un mot des maux à Monsieur Macron

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    par El Yazid Dib
    Je vous écris ces quelques lignes en un mot tiré de plusieurs maux qu’il est préférable de les faire taire pour le moment. Un mot ; ni en complainte ni en lamentation. Une légitime défense.
    C’est avec un honneur d’algérien indépendant d’un pays libre et souverain que je tente d’élever ma voix pour la porter au jeune président que vous êtes encore pour quelques mois d’une France complexe. Je suis un adulte entièrement algérien, affranchi de toute subordination territoriale. Je ne suis plus cet enfant colonisé. J’ai appris à connaitre pour le subir, ce statut, lorsque p’tit écolier primaire je ne recevais jamais de livres comme cadeaux de fin d’année, mais des billes et des trompettes contrairement à mes camarades qui portaient une autre connotation phonétique et graphique en noms et prénoms que les miens. J’ai appris l’histoire dans le livre «histoire de France et d’Algérie» par Bonnefin et M.Marchand que «mes ancêtres étaient des gaulois». J’ai vu des images de Jugurtha dans une cage, prisonnier des romains. Mais pas le combat de l’Emir Abdelkader ou de Lalla N’soumer. Pour moi donc, l’histoire que vous dénoncez et voulez réécrire est une partie de ma vie. Celle-là je ne l’ai pas uniquement lue, mais vécue.
    Vous vous interpelez s’il «y avait une nation algérienne avant la colonisation française ?» Que répondre ? La diplomatie est un ensemble de proclamations, la vérité est un acte. Si l’Algérie n’existait qu’à l’arrivée de la France, quel pays aurait-elle alors envahi ? Quels étaient son nom, ses habitants, ses douars, ses dechras…? Sans avoir la prétention d’un quelconque brio ou expertise d’historien je sais que mon pays passant par plusieurs appellations s’est dénommé finalement «Djazaier» en 960 c’est à dire 870 ans avant le débarquement des troupes françaises. Mon présent mot n’est pas une plaidoirie, juste un «apaisement» de ma mémoire. Un rappel de faits. De ces mots, de ces lettres, de ces vomis ; il va y en avoir de chaque algérien que vos propos vulnérables et instables n’ont fait qu’exaspérer une liaison déjà malade de ce que vous qualifiez de «rente mémorielle» adoubée d’une ingérence à la volte-face et selon le baromètre de votre opinion publique. La nôtre n’étant qu’un surplus factice et coutumier à vos yeux. Certains diront, à peine perdue devant l’ignominie qu’il vaudrait mieux surpasser une haine que subir sournoisement une hypocrisie. C’est cette position différentielle qui trace la frontière entre les discours de divers bords. Zemmour et vous.
    Lui, est direct dans sa grasse répulsion de l’autre, vous , vous la maquillez. De l’exaspération à l’exacerbation. Vous auriez pu exprimer autrement tous les revers à l’égard de mon pays. Notamment sur son identité. Un déni d’être et d’existence ; c’est du piment fort. L’histoire est un fait têtu et non pas un libre commentaire d’homme politique, de surcroit président d’une république. On ne joue pas avec. « C’est un produit dangereux ». Dans ce sillage de déclarations, tous vos successeurs ont eu à faire autant, selon l’altimètre électoral du moment. La réconciliation des mémoires que vous sembliez chercher ne peut prendre une telle allure trop cavalière. Ce n’est pas un jeu de mots ou une simple embrassade ou des coups de fil répétitifs entre deux présidents mortels. Le chemin est donc long, très long autant, que béantes sont encore les déchirures. Le temps est encore court pour tenter de s’introduire dans ce qui s’apparente à un gros combat non seulement de mémoire mais aussi de moral. Ce dernier n’est pas disponible du tout à invoquer ce qui ne lui permet pas d’être au bon fixe. On ne peut tourner la page si facilement quand le sombre livre toujours ouvert nous renseigne d’un passé pas trop brillant. Plutôt funèbre et criminel. Vous avez votre histoire, permettez nous d’en avoir la nôtre. Selon nos souffrances et non pas conformément à vos vœux de vouloir la clore vite.
    «Je ne parle pas de la société algérienne dans ses profondeurs…», Aviez-vous spécifié la catégorie d’algériens visés par le sésame du visa. Connaissez-vous bien les profondeurs de cette société ? Savez-vous qu’elle n’habite pas à Hydra et sa progéniture n’est pas installée dans les grands boulevards parisiens, ni sur les bords de la Seine ? Elle crèche toujours dans les monts et piedmonts des Aurès, du Djurdjura, d’Arris, de Djorf, de Sebdou, de Mechria et de bien d’autres contrées qui divinisent toujours le sacrifice en gardant les stigmates d’une colonisation meurtrière. Cette Algérie profonde a totalement perdu le verbe français pour s’inscrire aux miracles d’obtention du visa. Elle ne déchiffre maintenant les lettres latines qu’à travers une langue internationale. L’anglais. Moi et ma génération, sommes les derniers à utiliser cette syntaxe. Le français n’est plus debout sur le terrain d’ici, dans cette Algérie profonde. Le français n’a pas, pour plus de véracité, à s’évaluer juste dans le centre d’Alger où il est pris comme un panache d’ouverture, alors qu’il ne s’agit que d’une mesquine frime citadine.
    Pour ce qui de la réduction des visas, c’est votre droit absolu. Une question de souveraineté sans ambages. Néanmoins consentez à le dire et vous le pensez, que si ce visa est parfois la clef d’un rêve pour toute cette nouvelle génération éprise d’évasion et de liberté ou son accès vers un cauchemar insoupçonnable , il est surtout un enjeu diplomatique obscur dans un enjeu politique versatile. Un moyen de pression. Une menace aux lèvres de votre ministre de l’intérieur. Que de remous n’ont eu à assombrir ce sensible et frileux dossier qui en finalité ne touche que des liens familiaux. A moindre degré ce «monde d’étudiants et économique. Quant au «milieu dirigeant» que vous dites cibler ; il ne circule pas via visas, dans sa majorité. Si ce n’est la bi-nationalité, c’est au tour du droit de séjour et de son autorisation de faire œuvre de faire-valoir.
    Et ce «milieu dirigeant» n’est-il pas le même qui circule sous l’étiquette du «monde économique» ? Que de gros avoirs illégaux ne se sont constitués sur votre terre aux dépends de cette «société algérienne profonde». Alors visa ou pas, cela n’influe pas trop sur la population, voyez ailleurs. Quant aux jeunes à désir ardent de fuir le pays , les vagues scélérates auront leur salut hypothétique vers les côtes espagnoles ou celles de Lampedusa. C’est vous dire aussi, que ce visa a été exploité et l’est encore pour frustrer par une procédure kafkaïenne au nom du fait du prince, les nombreuses illusions portées sur un pays beau, l’âtre des droits de l’homme, le creuset d’une révolution bouleversante. Ce visa si déifié par certains aurait été une passerelle entre deux pays partagés par la convoitise de l’un et l’instinct de survie de l’autre s’il n’était pas devenu une manette de manœuvre politico-sécuritaire. Ça ressemble un peu à politico-militaire non ? En fait ,Il est de principe naturel qu’aucune frontière n’est infranchissable. Les flux migratoire ont certes brouillé la géopolitique universelle. Les droits de l’homme ont été mystifiés le long de cette transhumance humaine. La France ne restera-t-elle cependant une terre d’asile et d’accueil qu’avec un marqueur ethnique, racial et religieux ? Le sélectif, l‘immigration choisie.
    Si l’on vous dit excellent dans l’art financier, vous vous coincez, mêlant les pinceaux dans les nuances hasardeuses de la politique. Celle-là Monsieur Macron n’est pas seulement un guichet de banque ou un ratio à rajouter à un autre. Elle n’a aucune morphologie ni fiduciaire ni scripturale, elle se drape toutefois de l’intérêt. Ce qui est tout à fait adroit car celui-ci n’est que réciproque. Tout comme la diplomatie qui ne se marie pas seulement avec un marché ou un capital à part unilatérale.
    En l’état, veuillez Monsieur Macron, excuser l’intrusion du vieil algérien grincheux et parfois ringard que je suis, dans ce «désaccord que la vie nous permet d’en parler et de le partager».