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  • L’Algérie rejette catégoriquement les propos de Macron

    L’Algérie rejette catégoriquement les propos de Macron

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    L’Algérie a exprimé samedi son rejet “catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures” à la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française, indique la Présidence de la République dans un communiqué.

    “A la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos”, précise la même source.

    Les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables

    Et d’ajouter : “les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale”. La Présidence estime, en outre, que “les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes”.

    Pour la Présidence de la République, “la propension des nostalgiques de l’Algérie française et, aussi, des milieux qui se résignent difficilement à l’indépendance pleine que les Algériens ont gagnée de haute lutte, s’exprime à travers de vaines tentatives d’occulter les exactions, massacres, enfumades, destructions de villages, des centaines de “Oradour-Sur-Glane”, éradications de tribus de résistants, qui sont des génocides en séries que les acrobaties conceptuelles et les raccourcis politiques ne parviendront jamais à occulter”.

    “Pour leur part, les appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées en ce qui concerne l’édification de l’Etat national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’identité nationale relèvent d’une conception hégémonique éculée des relations entre Etats et ne sauraient, en aucune façon, être compatibles avec le ferme attachement de l’Algérie à l’égalité souveraine des Etats”, souligne-t-on dans le communiqué.

    Tebboune decide le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la France
    “Face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la République française”, conclut le communiqué.

    APS.

  • L’Algérie rappelle son ambassadeur en France pour consultations

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    Selon l’agence de presse algérienne, APS, Alger a rappelé son ambassadeur à Paris pour consultations dans le sillage de la vague d’indignation provoqué par les déclaration du président français lors d’une rencontre avec des membres de la communauté algérienne en France.

    Ceux qui croyaient que Macron se distinguait par son appartenance à une nouvelle génération qui n’est pas concerné par le passé colonialiste de l’Hexagone en auront pour leurs frais. Il vient de démontrer qu’il fait bel et bien partie de la France profonde toujours nostalgique de « l’Algérie française ».

    En faisant preuve d’un haut degré de manque de tact, Macron a déclaré que l’Algérie, après son indépendance en 1962, a été bâtie sur « une rente mémorielle », entretenue par un « système politico-militaire ». Il prétend qu’il y a aussi « une histoire officielle » (…) « totalement réécrite » qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ».

    Une bourde que dit long sur le vrai visage d’un Etat nécolonialiste qui entretient une animosité chronique envers l’Algérie en raison de sa jalousie pour son indépendance et ses ressources naturelles.

  • Le Maroc, un "voisin indélicat" (diplomate espagnol)

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    MADRID- L’ancien ambassadeur d’Espagne aux Etats-Unis, Javier Rupérez a qualifié le Maroc de « voisin indélicat qui n’hésite pas à recourir au chantage », affirmant que la relation de son pays avec le Maroc est « extrêmement compliquée ».
    Lors d’une conférence organisée par le congrès national du parti populaire d’Espagne, M. Rupérez a indiqué que « la relation entre l’Espagne et le Maroc était compliquée », et qu’il n’y avait pas lieu de parler d’une « amitié » entre ces deux pays, selon des médias espagnols.
    Pour le diplomate, l’Espagne est appelée à davantage de « clarté » à ce sujet, car le « Maroc n’est pas, comme on le croit, un voisin admirable, non, il est plutôt ce voisin indélicat (…) qui n’hésite pas à recourir au chantage ».
    M.Rupérez a évoqué les aspects et causes de la tension entre Rabat et Madrid à l’image de la crise dangereuse induite par l’émigration clandestine de milliers de Marocains, mai dernier, vers la ville espagnole de Ceuta, ajoutant que les autorités marocaines ont provoqué cette crise suite à l’accueil par Madrid du président sahraoui, Brahim Ghali pour des soins.
    Déplorant les déclarations de l’ambassadrice marocaine à Madrid après l’arrivée du président sahraoui sur le sol espagnol pour des soins, le diplomate a affirmé que « dans tout pays qui se respecte, de telles déclarations méprisantes faites contre ce pays sont suffisantes pour la déclarer persona non grata ».
    Concernant la reconnaissance par l’ancien président américain, Donald Trump « de la prétendue souveraineté » marocaine sur le Sahara Occidental, le diplomate espagnol a précisé que « cette décision est en contradiction avec les lois et principes de l’ONU », espérant que « le président américain Joe Biden modifiera cette décision qui s’oppose à la loi ».
    D’après un sondage réalisé par l’Institut espagnol « DYM », 89% des espagnols ne font pas confiance au Makhzen marocain, le considérant comme « partenaire infidèle et non fiable », alors que 55% des espagnols estiment que leur gouvernement n’a pas réagi à cette crise « de la façon la plus appropriée ».
    Près de 90% des personnes interrogées partagent la même méfiance du Makhzen, précise l’enquête de l’institut « DYM » relayée par le journal « 20 minutes », soulignant que seuls 3% des personnes sondées pensent que le Maroc est un partenaire de confiance, alors que les 7% restants se sont abstenus.
    Le Maroc mène une campagne hostile contre tous les pays partisans de la légalité internationale pour le règlement du conflit au Sahara Occidental et qui refusent de reconnaitre « la prétendue souveraineté » du Royaume marocain sur le territoire sahraoui tels que l’Allemagne, l’Afrique du Sud et bien d’autres pays.
    A rappeler que Javier Rupérez avait été nommé directeur exécutif du comité contre le terrorisme de l’ONU, en mai 2004 par l’ancien SG de l’ONU, Kofi Annan.
    APS
  • L’alliance du Sultanat chérifien avec l’Espagne au XVIe siècle

    L’alliance du Sultanat chérifien avec l’Espagne au XVIe siècle

    Maroc, Algérie, colonisation, maraboutisme, Empire ottoman, #Maroc, #Algérie,

    Il est important de remonter le temps si l’on veut comprendre les aspects les plus cruciaux qui rythment l’histoire du Maghreb et notamment celui de notre voisin insidieux de l’ouest. Toutefois, la périodisation pose un défi spécifique à l’historien. Notre choix, donc s’appuie sur le seul XVIe (seizième) siècle nébuleux et obscur. Au tout début de ce siècle, on dénombre trois grands empires qui se disputent l’hégémonie de la région Maghrébine : Le Portugal et l’Espagne d’une part, alliés selon les circonstances, et les Turcs Ottomans.

    L’émergence du maraboutisme : Un phénomène maghrébin.

    Le Portugal qui occupe presque tout les points stratégiques du littoral du Maghreb extrême depuis le XVe siècle. L’Espagne après la Reconquista reprend Ceuta, Melilla, Penon de Velez et Al-houcéma et autres. L’Espagne prend aussi possession de Béjaia, Mers el-Kebir (1504) et Oran (1509) et cela pèse lourdement sur les tributs de la région comme les Béni-Ameurs. Et enfin, l’empire Ottoman qui vient de fourrer son nez dans la région après la prise d’Alger en 1518. Mais, après avoir chassé les espagnoles installées depuis 1511 dans la fameuse forteresse Penon. En 1517, le Sultan Selim1er conquiert l’Égypte et cumulant ainsi le titre de « Commandeur des croyants ».

    Qu’en est-il de notre voisin le Maroc ? Le terme de « Maroc », n’est pas d’usage courant à cette époque. C’est plutôt, le « royaume chérifien ». On peut croiser aussi, le terme état ou le royaume de Fez ou Marrakech, ou tout simplement l’état Barbaresque, au même titre, que les régences ottomanes d’Alger et de Tunis. En 1537, le Maroc est officiellement divisé en deux royaumes.

    Au nord, les Wattassides (1471-1554) une dynastie berbère du rif. C’est-à-dire cousins des Mérinides (1244-1465) et des Zénètes avec comme capitale Fès. Le lecteur remarquera que l’histoire de cette dynastie berbère de 83 ans est presque inexistante et donc supprimé de l’histoire officielle du Maroc qui compte six dynasties au lieu de sept. Il est vrai qu’elle fut impuissante à mettre fin à la conquête portugaise. Mais, cette dynastie souffrait d’un manque de « prestige religieux». Au sud, la dynastie Saâdienne (1554-1636) qui se présente comme des Chérifs originaires de la région de Yanbo, en Arabie, installés au sud du Maroc dans la Vallée du Draa et dont la capitale est Fès mais aussi Marrakech à partir de 1603. On sait que, l’idée du chérifisme est d’abord une idée politique, tenant son origine du Chiisme Zaidite (Zayd-Ibn Ali) qui détient déjà une conception théocratique du pouvoir a cette époque. On y reviendra. Il est important de souligner que, les princes Saadiens des Banou-Zaydane sont des anciens vassaux des Wattassides.

    L’Est (Algérie) ligne de mire du royaume chérifien.

    Les princes Saadiens, qui contrôlent le sud du Maroc, cessent de reconnaître le pouvoir central Wattasside. De ce fait, le Maroc se retrouve divisé en deux entités. Et devient alors un terrain ou se disputent les trois puissances irréductibles déjà citées.

    Le 11 mai 1541, les Saadiens en plus de leur prestige religieux de chérifs, très important à cette époque, prennent Agadir aux Portugais et apparaissent comme les vrai défenseurs de l’islam. Ils sont traités de héros. Cette victoire facilite leur avancée vers le nord. Les Wattassides, sont définitivement vaincus en 1554, permettant aux premiers de réunifier tout le pays.

    En s’emparant de Marrakech en 1528, l’ambition des Saâdiens grandit. Même si l’expansion vers l’est (L’Oranie sous domination Ottomane) est le point de mire des visées de toutes les dynasties qui ont pris le pouvoir au Maghreb aqsa (extrême). Pratiquement, toutes rêvaient depuis le XI° siècle de conquérir et d’élargir leurs frontières vers l’est, autrement dit l’Algérie. Mais, cette fois-ci, ils trouvent sur leur chemin un dur morceau, logiquement ils se tournent vers le sud. Ainsi, envahir une terre tranquille et un adversaire plus faible autrement dit le soudan musulman (bilād as-sudān) est plus facile que de vouloir s’attaquer à l’est ou le nord (Espagne).

    Le Royaume Saâdien fasciné par les Turcs de la régence d’Alger.

    Aussi paradoxalement que cela puise paraître, les Saadiens, pourtant ennemis des Turcs, sont fascinés et très attirés par la grandeur ottomane, spécialement par sa force militaire. Sous le règne de Mohammed al-Cheikh, une fonderie de canons est créée à Fès et l’armée marocaine dotée d’un parc d’artillerie. Les Turcs sont aussi présents dans l’état-major et la garde personnelle du Roi Saâdien.

    Au début le sultan Saâdien Abd-Al-Malik reconnaît l’autorité de la Sublime Porte, frappant monnaie et faisant prononcer le prêche du vendredi au nom du Sultan Murad III tout en versant un tribut quasi-semestriel en contrepartie d’un statut spécial, du moins c’est ce que laisse entendre les documents archives, mais en vérité, c’est juste temporaire, car potentiellement fatale à sa dynastie et ses projets. Selon l’historienne spécialiste du sujet Chantal de la Veronne, en 1580, le chérif du Maroc reçoit un courrier du sultan ottoman Mourad, dont le contenu ne donne au chef marocain Moulay Ahmed que les titres de hakim et d’émir de Marrakech.

    Conclusion.

    Le XVI ème siècle, va accélérer l’apparition de phénomène du maraboutisme qui va faire souche avec les Chorfas d’abord en Orient puisque le Sultan Souleymane le magnifique (1520-1566) est le premier souverain musulman à comprendre ce phénomène en élevant une koubba au dessus du tombeau de Sidi-Abdel-Kader Djilani mort pourtant au 12 siècle. Les Saadiens n’ont fait que copier le modèle Turc. Ce chérifisme maraboutique obscurantiste pérennisé par les Chérifs Alaouites qui prennent le relais à partir de 1666, va faire un massacre en Algérie. Il a retardé toute la région de plusieurs siècles. Il va surtout préparer le terrain à l’agression coloniale de 1830. Le maraboutisme apparaît comme le tatouage indélébile du Makhzen qu’on ne peut effacer qu’avec un retour conscient au présent du XXIème siècle.

    Par Al-Mecherfi.
    Karim OULDENNEBIA


    Bel-Abbès Info, 20 septembre 2021

  • Dossier mémoriel Algérie-France : Quand Macron persiste dans la provocation

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    Lorsqu’il s’agit de reconnaître le passé peu glorieux de la France coloniale, lorsqu’il s’agit de reconnaître que son pays a été responsable de génocides en Afrique et en Algérie, Emmanuel Macron ne fait pas mieux que ses prédécesseurs. Bien au contraire.
    Emmanuel Macron qui semble « préparer » le terrain pour un éventuel deuxième mandat pour les prochaines présidentielles françaises, est prêt à tout quitte à remettre en cause ses engagements, lui, qui pourtant en décembre 2017, en visite, à Alger avait affirmé qu’il fallait « affronter le problème de la Mémoire qui hypothèque beaucoup de choses dans les relations entre les deux pays ».
    Macron a-t-il la mémoire courte ? Vraisemblablement Oui. Sinon de quoi pourrait-on qualifier le tweet de ce jeudi soir du président français, dans lequel il met les petits-enfants de Harkis, les indépendantistes, les rapatriés, les juifs d’Algérie, les appelés, les militaires, et les immigrés au même pied d’égalité ?
    « Merci pour nos échanges. Ce travail de mémoire est indispensable pour la France. Avec Benjamin Stora, avec vous, nous continuerons de regarder l’Histoire en face », a-t-il en effet écrit.
    De quelle Histoire veut parler le président français ? De celle d’une France colonialiste ayant occupé plus de 20 pays dans l’ouest de l’Afrique donc 35 % du continent soumis au contrôle de la France pendant plus de 3 siècles ?
    D’un France n’ayant pas tenu ses promesses d’indépendance envers les pays qui se sont battus pour la France lors des guerres mondiales, comme ce fut le cas un certain 08 mai 1945 date à laquelle 45 000 Algériens sont massacrés à Kherata, Sétif et Guelma ?
    Celle de la France ayant tué quelque 1,5 million d’Algériens au cours de la Révolution ?
    Ou de la France qui n’a toujours pas présenté d’excuses officielles à l’Algérie en raison de ses politiques colonialistes?
    Ce serait peut être la France refuse même de restituer à l’Algérie ses archives, composées de milliers d’œuvres et de documents…..
    Non seulement. Au lieu de cela, le même Emmanuel Macron qui a décidé de réduire de 50% le nombre de visas octroyés aux Algériens, ne rate aucune occasion de « rendre hommage aux amis de la France coloniale durant la Guerre d’Algérie ».
    Le président français qui est allé jusqu’à « demander pardon» aux Harkis au nom de la France, a annoncé une loi de « reconnaissance et réparation ».
    « Aux combattants, je veux dire notre reconnaissance; nous n’oublierons pas. Je demande pardon, nous n’oublierons pas », a en effet déclaré le 20 septembre le président français, sans gène aucune.
    Aujourd’hui, il ainsi, est clair que le courage politique dont il avait su fait preuve en parlant de « crime contre l’humanité » à propos de la colonisation française en Algérie a vite fait d’être «écorné » par la suite du traitement qu’il avait réservé au traitement du dossier mémoriel.
    En tout cas les sondages sont là, pour nous rappeler que deux Français sur trois (64%) jugent qu’Emmanuel Macron est un « mauvais président »….
  • France-Algérie: Le double langage d’Emmanuel Macron

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    Entretien téléphonique Tebboune-Macron : Le double langage du président français

    Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a reçu lundi soir un appel téléphonique de son homologue français Emmanuel Macron, a indiqué un communiqué de la présidence de la République.

    Un appel intervenu quelques heures après la rencontre qu’a eu le président français avec une délégation de harkis à l’Elysée. Les deux chefs d’État ont abordé, lors de cet entretien, les relations bilatérales, ainsi que les questions d’ordre régional, dont la situation en Libye et dans la région du Sahel. Mais ce qui retient l’attention est que cet échange Tebboune-Macron, intervient alors que le débat sur le dossier des harkis et de la repentance française est à son comble.

    Emmaunel Macron qui a réglé sa boussole sur sa réélection à l’Elysée est en train de souffler le chaud et le froid dans son approche à la question mémorielle de la « Guerre d’Algérie » et les relations de son pays avec l’Algérie. Partant du principe qu’il doit ménager « la chèvre et le chou », il déroule le tapis rouge devant les harkis et leurs descendants tout en affirmant qu’il œuvre à inscrire les relations avec l’Algérie dans l’apaisement et le respect mutuel.

    Cet exercice équilibriste saura-t-il le réaliser et ainsi s’approprier les voix des bi- nationaux, des anciens harkis, de leurs descendants et des ultras, séduits par le discours de la droite et de l’extrême-droite, dont le Rassemblement national et qui sont encore à l’heure de « l’Algérie de papa » ? Pire encore saura-t-il jouer la bonne partition pour ne pas froisser son partenaire algérien qui a toujours réaffirmé que la souveraineté, la liberté de décision et la question mémorielle « ne sont pas négociables ».

    La France de Macron est piégée par la conjoncture et ses engagements annoncés lors de la campagne électorale pour les dernières présidentielles et lors du mandat finissant du pensionnaire de l’Elysée. Ce dernier, séduit par l’idée de se voir offrir un nouveau quinquennat verse dans la versatilité. Il dit la chose et son contraire dans une tentative de brasser large. Eric Zemmour, en véritable trublion a entrainé Macron et les autres potentiels candidats à s’immerger dans un débat sur le passé colonial de l’état français, l’émigration et l’intégration des français d’origine maghrébine dont algérienne.

    Le hic dans cette histoire de harkis et de pardon, est qu’au moment où le maire de Rouen, Nicolas Meyer Rossignol s’apprête à lancer une consultation sur le remplacement d’une statue de Napoléon Bonaparte par une autre à l’effigie de Me Giselle Halimi, l’avocate du FLN, des voix de l’extrême droite ont réussi à pousser le président français à emprunter leur discours pour tenter de séduire les harkis et tous les cercles qui n’arrivent pas encore à comprendre que la France doit un jour ou l’autre, faire sa repentance et assumer son passé colonial et ses crimes de guerre commis par son armée en Algérie .

    Les français d’origine algérienne, surtout ceux issus de la deuxième génération, nés de parents qui ont trimé dans les mines et les usines françaises, ne sont pas dupes et ils ne laisseront pas passer l’initiative de Macron de remuer le couteau dans la plaie, encore béante, de la « guerre d’Algérie ».

    Recevoir avec faste les harkis et leurs représentants c’est corriger « les erreurs » de la France coloniale, concernant les « harkis» , car dans la profonde pensée de la France, il ne s’agissait que d’indigènes et de chair à canons, au service de son système politique colonial et cela, le futur candidat Macron le sait.

    Slimane B.

    Le sénateur Youcef Messar réagit sur la rencontre de Macron avec les harkis

    Le président de la commission de la défense au Sénat, Youcef Messar, a réagi à la rencontre du président français Emmanuel Macron avec les harkis, et de son geste à leur encontre, lundi dernier à l’Elysée, indiquant qu’il n’a pas été surpris de voir l’État français « honorer les harkis ».

    En marge du débat sur le Plan d’action du gouvernement exposé hier par le Premier ministre Aïmene Benabderrahme devant les membres du Conseil de la nation, le président de la commission de la défense au Sénat , Youcef Messar a déclaré « je ne suis pas surpris que la France coloniale honore les traîtres qui ont poignardé la révolution algérienne, par leur participation avec l’ennemi dans sa guerre contre les combattants algériens pour l’indépendance de notre pays » .

    Ajoutant que «le geste du président français ne m’étonne pas » il affirme que « ce n’est pas nouveau et une nouveauté» avant d’ajouter que « les harkis ce sont ses alliés et partenaires » et donc, lance-t-il « c’est un acte naturel » entre eux. Il a appelé l’État français et son président Macron « à indemniser les victimes des explosions nucléaires et ceux des massacres commis en Algérie », durant la colonistaion française dans notre pays.

    Pour rappel, lors de la réception par le président français des Harkis, Emmanuel Macron qui s’active pour briguer un second mandat à la tête de la présidence française a reconnu lundi dernier « que la France a manqué à ses devoirs envers les harkis et a annoncé une loi de reconnaissance et de réparation en leur faveur ».

    Sarah O.

    Le Courrier d’Algérie, 22/09/2021

  • France-Algérie : Mémoire indissociable

    France-Algérie : Mémoire indissociable

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    par Abdelkrim Zerzouri

    A quelques jours de la commémo ration de la «Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives », instituée en 2001 par Jacques Chirac, et qui coïncide avec le 25 septembre de chaque année, la politique mémorielle du président français devrait franchir un nouveau cap dans un climat de précampagne électorale pour les présidentielles françaises de 2022.

    La France officielle, qui reste prudente quand il s’agit de « reconnaissance » de ses fautes et ses crimes durant la période coloniale, serait sur le point de mettre de côté ses hésitations et aller droit au but pour tenter de « réparer », moralement et financièrement surtout, les harkis et leurs ayant droits. Toute la presse de l’Hexagone en parle, le président français ne manquerait pas de clôturer en cette occasion le dossier des réparations.

    Ouvert en 2018, quand il a débloqué 40 millions d’euros pour revaloriser les pensions des anciens combattants, ce dossier tiendrait une bonne place parmi les gestes forts attendus envers cette catégorie de la population, qui ne s’est jamais vraiment relevée de ce sentiment d’abandon, de trahison et d’amertume.

    Des fonds plus importants seront, ainsi, accordés aux harkis et à leurs descendants. Le président français pourrait-il aller plus loin que ses prédécesseurs, jusqu’à satisfaire une revendication des associations des harkis et leurs ayants droit, à savoir la promulgation d’une loi de reconnaissance de l’abandon des harkis et de réparation financière ? Et pourrait-on s’attendre dans ce cadre de la politique mémorielle à d’autres gestes de la part de l’Algérie en direction des harkis, qui souhaitent avoir la possibilité de retourner au pays ?

    Avec des liens enchevêtrés, le dossier mémoriel ne peut avancer sans étaler au grand jour tous les tabous. On se rappelle qu’à la veille de la précédente présidentielle, en 2017, Macron avait déclenché une forte polémique en qualifiant, à partir d’Alger, la colonisation française de crime contre l’humanité, une « vraie barbarie » qui « fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes », devait-il convenir. Que dira à ce sujet le président français à la veille de la fin de son quinquennat ?

    Certainement qu’il serait plus réservé, mais la reconnaissance, d’un côté, et le déni, de l’autre côté, ne peuvent faire le bien de la politique mémorielle. Peut-être que le temps de la parole est dépassé et qu’il faut lui joindre le geste concret.

    Curieusement, depuis la fin de la mission sur « la mémoire de la colonisation », confiée de part et d’autre aux soins de l’historien Benjamin Stora et du docteur Abdelmadjid Chikhi, directeur des archives nationales, le dossier mémoriel fait presque du surplace. Faut-il s’attendre à un geste fort pour le booster à la veille de la célébration du déclenchement de la guerre de libération nationale ?

    Le Quotidien d’Oran, 2070972021

  • Algérie: Avec Bouteflika, la France a reconnu son passé colonial

    Algérie: Avec Bouteflika, la France a reconnu son passé colonial

    Algérie, Abdelaziz Bouteflika, France, colonisation, mémoire, #Algérie,

    Le mandat de Bouteflika en Algérie marqué par la reconnaissance par les présidents français du passé colonial

    Au cours des 20 années de mandat de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, les relations entre l’Algérie et son ancien maître colonial, la France, ont connu des hauts et des bas. Alors que les présidents français depuis Nicolas Sarkozy ont pris des mesures pour reconnaître les actions néfastes de la France, l’Algérie n’a pas encore reçu d’excuses officielles de l’Élysée.

    L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, décédé vendredi à l’âge de 84 ans, n’a jamais hésité à rappeler à la France son passé colonial au cours de sa carrière politique. À la veille de son élection en 1999, lorsque Paris craignait que de nombreux partis boycottent le vote, voici sa réponse :

    “La France a mené de très mauvaises politiques en Algérie parce que lorsque la France est arrivée ici, elle a vu un vaste espace vide – un terrain de jeu ouvert qu’elle a ensuite utilisé et abusé”, a-t-il déclaré.

    Une fois élu, Bouteflika a demandé à plusieurs reprises à la France d’admettre ses méfaits coloniaux – pourtant il a poussé à la coopération entre les deux pays.

    Mais en 2003, un traité d’amitié bilatéral n’a pas été signé lorsque le président français de l’époque, Jacques Chirac, n’a pas voulu discuter ouvertement du passé colonial de la France. Ce n’est qu’en 2007 qu’un président français, Nicolas Sarkozy, dénonce publiquement le colonialisme.

    « Le système colonial était profondément injuste et allait à l’encontre des trois principes fondateurs de la République française : liberté, égalité et fraternité », a déclaré Sarkozy.

    Comme son prédécesseur, François Hollande a refusé de s’excuser, mais a reconnu la brutalité des actions de la France en Algérie.

    Lors de sa campagne présidentielle en 2017, Emmanuel Macron a fait un commentaire qui a suscité les éloges de nombreux Algériens, mais a choqué la communauté des Français qui avaient autrefois vécu en Algérie.

    « C’est un crime. C’est un crime contre l’humanité, une barbarie, et cela fait partie d’un passé auquel nous devons faire face en nous excusant auprès de ceux contre qui nous avons commis ces actes », a-t-il déclaré.

    En janvier de cette année, l’historien français Benjamin Stora a publié un rapport détaillé, commandé par Macron, recommandant plus de 20 actes « pratiques » de reconnaissance, mais sans s’excuser pour les actions de la France.

    Le gouvernement algérien a salué le geste comme une étape positive – mais attend toujours des excuses officielles de la France.

    Africatimes, 18/09/2021

  • La mémoire au cœur des tensions entre Bouteflika et Paris

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    Le passé colonial au cœur des tensions entre Abdelaziz Bouteflika et les présidents français

    Durant sa carrière politique, Abdelaziz Bouteflika n’a eu de cesse de renvoyer la France à son passé colonial. Retour sur les moments forts de cette relation parfois tumultueuse entre l’ancien chef de l’État algérien et les présidents français.

    Le passé colonial de la France a beaucoup pesé sur les relations diplomatiques entre Paris et Alger. L’ancien président Abdelaziz Bouteflika a régulièrement demandé à la France de présenter des excuses pour les crimes commis lors de la guerre d’indépendance et pendant les 132 ans de la colonisation.

    Le président Hollande avait, le 20 décembre 2012, solennellement reconnu devant le Parlement algérien « les souffrances » infligées par « la colonisation française », sans toutefois formuler d’excuses ou de repentance.

    De Jacques Chirac à Emmanuel Macron, en passant par Nicolas Sarkozy, retour sur l’histoire tumultueuse de la question mémorielle entre la France et l’Algérie.

    France24, 18/09/2021

  • Propos de Lakhdar Brahimi: « C’est une chose ahurissante! » (ONM)

    Propos de Lakhdar Brahimi: « C’est une chose ahurissante! » (ONM)

    Algérie, Lakhdar Brahimi, guerre de libération, colonisation, France, #Algérie,

    Propos de Lakhdar Brahimi sur la Guerre d’Algérie : « C’est une chose ahurissante ! », affirme l’ONM

    En attendant la réaction officielle aux propos de l’ancien diplomate et ministre Lakhdar Brahimi ayant remis en cause le combat de tout un peuple pour le recouvrement de son indépendance, c’est le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui sort de son silence.

    « Un diplomate et un politicien algérien a déclaré ces derniers jours que le départ des américains d’Afghanistan ressemble à celui de la France d’Algérie. C’est une chose ahurissante ! », a asséné Mohand Ouamar Benelhadj, dans une vidéo mise en ligne sur le chaîne youtube de l’ONM.

    « Il n’y a aucune comparaison. Le diplomate algérien semble halluciner. La France est partie d’Algérie après avoir tué un million et demi d’algériens entre 1954 et 1962 », a-t-il soutenu comme pour rappeler le prix fort payé par les Algériens durant les 130 années d’occupation française.

    Lakhdar Brahimi avait pour rappel affirmé dans un entretien au journal Le Monde que la France n’avait pas été vaincue militairement en Algérie, mais avait décidé de « partir ».

    L’ancien diplomate renie ainsi le passé des siens, des nôtres,en ignorant (ou faisant semblant) la réalité du caractère massif de la torture pendant la guerre d’indépendance, des exécutions sommaires, des tortures et des autres violences illégales accomplies par les forces de l’ordre françaises.

    Y.O

    Algérie Breve News, 13/09/2021