Étiquette : colonisation

  • France: une école portant le nom du sanguinaire Thomas Bugeaud, bientôt débaptisée à Marseille

    « Une école peut porter le nom d’un héros, pas d’un bourreau » annonce ce mardi le maire socialiste de Marseille Benoît Payan.

    Ce dernier a opté pour le retrait du patronyme du conquérant de l’Algérie au profit de celui d’Ahmed Litim, libérateur de Marseille.

    « Chaque matin, des enfants rentrent sous un fronton où sont inscrits à la fois la devise de la République “Liberté, Egalité, Fraternité” et le nom de Bugeaud, ce qui est totalement contradictoire »,note Benoît Payan. Maréchal de France, gouverneur général de l’Algérie dès 1840, Thomas Bugeaud (1784-1849) s’est d’abord illustré dans les campagnes napoléoniennes des massacres perpétrés contre les populations algérienne durant les premières décennies de la colonisation française de l’Algérie. il était l’artisan de la terre brûlée.

    Il est à souligner que la délibération qui doit officialiser cette décision sera présentée au conseil municipal de Marseille, le vendredi 21 mai.

    Algérie54, 12 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, colonisation, Thomas Bugeaud, crimes coloniaux, mémoire,

  • Algérie/ Pourquoi le combat des Palestiniens est pleinement le nôtre

    Par Saïd Djaafer

    De très nombreux Algériens sont naturellement solidaires des Palestiniens dont la situation atroce leur rappelle l’oppression coloniale subie dans leur chair et les entreprises de dépossession préparées par les grands massacres. Ils sont nombreux aussi à constater, impuissants, que la hogra historique subie par les Palestiniens est aggravée par la trahison des Etats, arabes ou non, qui prétendent défendre leur cause ou, du moins, les principes du droit international.

    Les moyens de soutenir effectivement ce peuple otage sont très limités ; lui exprimer sa solidarité par tous les moyens est la moindre des choses. La disproportion des forces dispense – ou devrait dispenser – de porter des jugements sur les moyens de lutte utilisés par les Palestiniens. La fameuse formule de Ben M’hidi «Donnez-nous vos chars et vos avions, et nous vous donnerons nos couffins» définit bien la terrible contrainte qui s’exerce sur ceux qui refusent de continuer à subir l’oppression coloniale et qui décident de se libérer du joug. Elle résume le présent des Palestiniens qui résistent, avec leurs faibles moyens matériels, à l’entreprise de dépossession et de purification ethnique menée par Israël dans le silence complice du monde.

    Ce qui frappe dans la mobilisation pour les familles du quartier Sheikh Jarrah d’Al-Qods menacées d’éviction de leurs maisons, c’est le courage et la détermination dont font preuve les Palestiniens malgré l’obscène disproportion des forces. Même s’ils sont seuls, les Palestiniens ne se résignent pas, ils prouvent que l’esprit de résistance peut permettre de s’opposer à la volonté d’annihilation d’un peuple par la plus grande puissance militaire du Moyen-Orient.

    Dans les monarchies arabes qui ont choisi la normalisation avec l’Etat colonial d’Israel, on n’est pas loin de rendre les Palestiniens responsables de la situation insupportable qui leur est faite. En Algérie, un discours, très minoritaire, conteste, avec des arguments frisant parfois le racisme, aux Algériens le droit d’exprimer leur solidarité. Certains ajoutent à la confusion en arguant que les régimes instrumentalisent la question palestinienne à des fins de politique intérieure. C’est l’un des clichés les plus entendus ces derniers temps. Comme si les mauvaises intentions des régimes – elles sont connues – pouvaient disqualifier une cause juste et un combat mené par un peuple. Comme si les errements de l’Autorité palestinienne pouvaient justifier que l’on s’abstienne d’exprimer notre révolte, notre profonde indignation, à ce qui est imposé au peuple palestinien.

    Autre argutie de mauvaise foi, les Algériens n’auraient d’yeux que pour la Palestine et ne se préoccupent pas des combats des autres peuples. Ces dernières heures, on leur aura même fait le reproche de ne pas se soucier des luttes du peuple colombien! C’est aberrant. Et faux de surcroît. Car il y a dans la culture des Algériens, même s’il elle ne s’étale pas tous les jours dans les discours et les médias, la conscience que tout être humain opprimé et emprisonné mérite la solidarité de tous les êtres humains conscients de leur humanité.

    Notre histoire explique notre sensibilité aux malheurs des Palestiniens
    La sensibilité naturelle des Algériens à la question palestinienne n’a pas à se justifier. Les soutiens sont naturellement plus forts à l’égard de ceux qui sont dans une proximité géographique, culturelle ou historique. Dans ces petits milieux on retrouve aussi une tendance à accuser les Algériens d’être animés par une motivation religieuse. Alors qu’il devrait être évident pour tous que les Palestiniens, musulmans, chrétiens, agnostiques ou athées, sont logés à la même enseigne, ils font partie d’un peuple enfermé par une puissance coloniale, entravé dans tous ses mouvements, dans tous les domaines de la vie, humilié à chaque occasion, et dont la terre même est volée chaque jour un peu plus.

    Bien avant que les ONG soulignent qu’Israël pratique le crime d’apartheid, Desmond Tutu avait livré un témoignage édifiant: « J’ai été témoin des routes et des maisons réservées aux Juifs et de l’humiliation infligée de manière systématique par l’armée israélienne aux femmes, aux hommes et aux enfants palestiniens. Leur humiliation nous est familière à nous, Noirs sud-africains, qui avons été réprimés, harcelés et insultés par les forces de sécurité du gouvernement d’apartheid.».

    En 2014, lors de l’agression sur Ghaza, le Dr Mads Gilbert, Professeur et Chef de clinique norvégien, présent à l’hôpital al-Shifa où il a participé à prendre en charge des milliers de victimes palestiniennes, a décrit une situation où “les Palestiniens sont traités comme des animaux. Enfermés, bombardés, affamés, privés des droits humains”. Cet homme qui avait grandi avec le récit dominant en Occident sur Israël, a découvert la réalité en allant sur place. Une des conclusions de son expérience était que “la solidarité est une arme puissante ».

    Notre histoire, celle d’un peuple marqué par la hogra et l’injustice, explique cette solidarité spontanée à l’égard du peuple palestinien. Dans ce combat inégal qu’ils mènent, les Palestiniens n’ont que leur volonté, leur courage, leur patience, leur disponibilité au sacrifice. Nous, à défaut de pouvoir les soutenir de manière plus concrète, nous pouvons, nous devons leur exprimer notre attachement fraternel et notre respect pour leur combat, un combat qui a été, et qui demeure le nôtre.

    Les Palestiniens, hommes, femmes et enfants, sont aujourd’hui en première ligne du combat universel pour la dignité humaine. Aujourd’hui ils incarnent au mieux le propos de Nelson Mandela: “ Un être humain, c’est un être de lumière libre, qui se fait braise quand il tombe, qui se fait incendie quand il se relève”.

    24hDZ, 12 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Palestine, oppression coloniale, guerre de libération, colonisation, résistance, Ghaza, Al Qods, Jérusalem, Israël, sionisme,

  • Relations Algéro-Françaises : Le nouveau cap d’Alger

    L’Algérie est en train de tracer les contours de sa nouvelle relation avec la France. Par touches successives, Alger est en effet sur la voie de redessiner la nature même de sa relation avec Paris, et ce en clarifiant davantage sa position sur l’épineuse question de la mémoire et de l’histoire commune.

    Ce remodelage s’est ainsi vérifié à l’occasion de la commémoration du 76e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, où plusieurs hauts responsables algériens se sont exprimés sur ce douloureux événement, où la France coloniale a massacré 45. 000 algériens et, par extension, sur la relation entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale. Ainsi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad et le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, sont montés au cerneau pour donner un aperçu complet sur cette nouvelle orientation et cette nouvelle tendance. Cette sortie synchronisée atteste, il va sans dire, que l’Algérie lie désormais le lourd dossier de l’histoire à sa relation contemporaine avec la France.

    Les deux dossiers sont intimement liés: voila le nouveau message d’Alger adressé à Paris. « La qualité de nos relations avec la France ne peut se faire au détriment dudossier mémoriel qui est non négociable », a indiqué le président Tebboune dans son message en ajoutant à ce propos que plusieurs chantiers restent ouverts, tels celui de la récupération du reste des crânes des résistants, les archives, le dossier des disparus et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sud. Des propos qui ne soufrent d’aucune ambigüité même si le chef de l Etat ne s’est pas étalé sur les détails de l’ensemble des questions qui compose ce dossier de la mémoire.

    Sur ce plan, c’est le ministre de la Communication qui s’est chargé d’énumérer les dossiers encore en suspenns. Ammar Belhimer a souligné que « l’Algérie reste attachée au règlement global du dossier mémoriel », ajoutant que les efforts de l’Algérie en ce sens « commencent à payer ». Dans un message à l’occasion de la célébration, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, de la Journée nationale de la Mémoire, coïncidant, cette année, avec le 76e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, le porte parole du gouvernement a indiqué que le règlement de cette question repose sur « la reconnaissance officielle, définitive et globale, par la France, de ses crimes, qualifiés par Macron lui-même de crimes contre l’humanité, la repentance et des indemnisations équitables ». Belhimer remet ainsi sur le devant les questions de la repentance des excuses et des indemnisations. Autant dire que ce sont là des questions qui fâchent puisque la France officielle a déjà dit son mot sur les excuses et la repentance par la bouche de ses plus hauts responsables, dont l’actuel locataire de l Elysée, Emmanuel Macron, qui a a clairement écarté toute éventualité pur son pays de faire acte de repentance pour les crimes commis durant la colonisation contre le peuple algérien.

    Par : KAMAL HAMED

    Etiquettes : Algérie, France, Mémoire, colonisation, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune,

  • Algérie/ Leçon

    L’Algérie a célébré hier le 76ème anniversaire des horribles massacres du 8 mai 1945 commis par l’armée coloniale à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d’autres régions de ce pays meurtri, dans un contexte pour le moins particulier. On aurait tant souhaité restituer l’importance et la dimension historique de ces tragiques événements fondateurs de la conscience algérienne face à la 4ème puissance du monde. Parce que le 8 mai 1945, ne se réduit pas aux chiffres, certes incroyablement élevés (45000) de victimes et à la sauvagerie dont firent preuve les forces coloniales face aux manifestants algériens qui croyaient fêter l’indépendance.

    C’est justement ce gros mensonge historique de la France coloniale qu’il convient aussi et surtout de souligner. Ces milliers d’Algériens sortis défiler dans les rues de Sétif, Guelma et Kherrata, ne le firent pas pour célébrer la victoire des alliés et donc de la France contre l’Allemagne nazie. Ils étaient sortis fêter, du moins le pensaient-ils, leur propre liberté comme il leur avait été promis par la France en contrepartie de leur participation à la guerre contre les soldats d’Hitler.

    C’est dire à quel point ces algériens étaient prêts à tout faire pour recouvrer leur liberté. Une liberté qu’ils n’auront évidemment pas et la promesse française n’était que de la poudre aux yeux. Pis encore, les ancêtres de Macron firent preuve d’une rare sauvagerie pour mater ce pays désarmé et justifier ainsi l’indigne marché de dupes. Mais malgré le lourd tribut, et la grande désillusion, les massacres du 8 mai 1945 furent un apport décisif au déclenchement de la Révolution de Novembre 1954.

    Les algériens ont compris qu’il n’était plus possible de compter sur la bonne foi d’un colonisateur rompu au mensonge et aux promesses non tenues. Les assises de la révolution furent d’ailleurs données à travers la création du MTLD et son pendant militaire l’organisation spéciale (OS).

    Ainsi, de la colère et de la désillusion, naquit l’une des plus belles révolutions de l’humanité qui allait balayer, bien malgré lui, un système colonial profondément raciste et injuste qui aura étreint sous son joug, ce beau pays pendant 132 ans.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 09 mai 2021

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  • Algérie-France: M (Edito de Reporters)

    La nation pour être créée, ou pour se perpétuer, a toujours besoin de repères intangibles grâce auxquels l’union des citoyens est acquise. La mémoire (M) collective en est un, et la date historique célébrée hier a été une occasion de le rappeler. Le 8 mai 1945 ne peut pas, et ne doit pas, être un événement anodin, que certains négligent pour, souvent, des raisons futiles. Les milliers de victimes du colonialisme français liées à ce jour ne peuvent être mis de côté ou oubliés. Même si cette date a souvent été instrumentalisée par les officiels, cela n’enlève pas de son importance. La mémoire est collective, et elle touche tous les Algériens. Il est impératif d’insister, pour ceux qui l’auraient oublié, qu’il s’agit d’un effroyable crime contre l’humanité dont étaient victimes des milliers d’Algériens. Le sang versé est loin d’être un « détail » de l’histoire du pays.

    Même si cela reste malheureusement dans un sens vertical, en provenance du pouvoir, mais il est tout à fait louable de commémorer, hier, la Journée nationale de la mémoire. Une première depuis l’Indépendance. Ce sera ainsi toujours lié au 8 mai, et tant mieux. Il faut surtout espérer que les célébrations de cette journée, pour les prochaines années, se feront en dehors des cérémonies officielles. Il est primordial que tout le monde apprenne à se mettre dans le « bain ». Il s’agit de faire partager cette journée à tous les citoyens, et à tous les niveaux. La journée nationale de la mémoire ne peut pas être limitée aux festivités des officiels, dont les effets n’ont jamais dépassé le cadre des salles ou des monuments funéraires.

    D’ailleurs, la chaîne de télévision (lancée le 1er novembre dernier) dédiée à la Mémoire est loin d’être suffisante. Après six mois d’existence presque rien d’intéressant n’a été retenu des programmes diffusés.

    Tout ce qui a été fait, et ce qui se fera, n’aura que peu d’impact tant que les citoyens ne se sentent pas concernés. Les fautifs sont des deux « bords ». D’un côté, des officiels qui n’arrivent pas à suivre toutes les mutations mondiales et internes, et ne savent toujours pas comment interagir avec les Algériens. D’un autre côté, les citoyens sont gagnés par la sinistrose depuis longtemps et ont du mal à en sortir.

    Le dossier mémoriel est avant tout interne, algéro-algérien. Le valoriser à ce niveau est bien plus important que toutes les autres démarches.

    Reporters, 09 mai 2021

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  • Algérie/ Un génocide ignoré par la France officielle

    Algérie/ Un génocide ignoré par la France officielle

    Commémoration des massacres du 8 mai 1945

    L’Algérie a commémoré, hier le 76eme anniversaire des massacres du 8 mai 1945. Un génocide resté jusque-là impuni. En dépit de la reconnaissance par le président Emmanuel Macron des crimes coloniaux, qu’il avait qualifiés de crimes contre l’humanité, le rapatriement de crânes de résistants algériens et l’ouverture partielle des archives de l’ère coloniale, la France officielle continue d’ignorer un pan entier de son passé colonial.

    Les relations entre Alger et Paris qui sont de tout temps, basées sur le dossier de la mémoire, continuent d’évoluer sous les pesanteurs du passé. D’ailleurs dans un message à l’occasion de ce triste anniversaire, le chef de l’Etat M Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « la qualité de notre relation avec la France est inséparable du dossier de la mémoire». Il a tenu à expliquer que «la qualité de nos relations avec la France ne peut se faire au détriment du dossier mémoriel qui est non négociable» ajoutant à ce propos que plusieurs chantiers restent ouverts, tels celui de la récupération du reste des crânes des résistants, les archives, le dossier des disparus et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sud.

    Dans son message le président Tebboune a ajouté que « le 08 mai 1945 est une date éternelle qui symbolise la martyr du peuple algérien et constitue également un tournant décisif qui montre le véritable visage de la colonisation ». Pour sa part, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a indiqué que la journée nationale de la Mémoire, décrétée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, garde les massacres du 8 mai 1945 « gravés dans notre mémoire » et « enracinés dans la conscience des Algériens ». « Ces massacres sont une commémoration lors de laquelle nous nous recueillons à la mémoire des chouhada et nous incitons les jeunes à s’inspirer des fondements de la personnalité nationale et à s’armer de volonté pour gagner la bataille d’édification des institutions afin de prémunir la patrie et préserver sa souveraineté », a-t-il indiqué sur son compte tweeter.

    S’exprimant à l’occasion de l’anniversaire des massacres du 8 mai 1945, l’historien Mohamed El Korso a qualifié ce sanglant épisode de « génocide ». « Ce génocide, qui ne dit pas sans nom et tel que perçu par les Algériens, ne trouve même pas sa place dans les fameuses +préconisations+ de Benjamin Stora dans son rapport sur la Guerre d’Algérie. Des impasses y ont été faites sur nombre de questions dont celle du 8 mai 1945 », a déclaré M. El-Korso à l’APS, à l’occasion de la commémoration du 76ème anniversaire de ces tragiques événements. Il relève, à ce propos, une « approche sélective quant aux méfaits de la colonisation », déplorant également que le document « privilégie, entre autre questions, celles du déplacement des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie, des enlèvements et assassinats d’Européens en 1962 à Oran, ou encore la préservation des cimetières européens et juifs en Algérie ».

    Pour l’historien, le « rapporteur Stora et le président Macron sont dans leur rôle », rappelant que « même le président François Mitterrand a eu recours aux amnisties des généraux factieux alors que ses successeurs se sont distingués par la pratique politique du silence, des dérobades, des esquives et des demies-vérités. Le tout, au nom de la sacro-sainte +raison d’Etat ». ElKorso est allé jusqu’à comparer les massacres du 8 mai 1945 aux crimes nazis lors de la seconde guerre mondiale. « Au-delà des chiffres, il y a lieu d’évoquer la reconduction par la France coloniale des pratiques barbares auxquelles le nazisme a soumis les Français », renchérit l’historien.

    Par Arezki Louni

    Le Chiffre d’Affaires, 08 mai 2021

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  • Algérie/ Mémoire et reconnaissance (Edito du Moudjahid)

    La Journée nationale de la mémoire, instituée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, marque un attachement viscéral à la reconnaissance des immenses sacrifices et de la lutte du peuple algérien contre le colonialisme. Le devoir de mémoire inaliénable est le fondement de la nouvelle Algérie attachée à la valorisation de son patrimoine historique et au rayonnement civilisationnel à la hauteur des valeurs de liberté et de progrès constamment défendues.

    La célébration dans la capitale des Hauts Plateaux du 76e anniversaire des massacres collectifs de Sétif, de Guelma et de Kherrata est donc une opportunité pour révéler le visage odieux de l’ordre colonial avide de génocide et de pillage des richesses. Elle est également l’expression d’une résistance séculaire d’un peuple épris de liberté. L’acte fondateur de Sétif a sonné indéniablement l’éveil de la conscience des peuples opprimés, consacré par le parachèvement du processus de décolonisation dont l’Algérie combattante a été le socle du renouveau afro-asiatique et latino-américain.

    La portée de la Révolution algérienne a fondamentalement contribué à la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de leurs ressources, entériné par la résolution 1514 du 14 décembre 1960 et, aujourd’hui à l’heure des reniements et du révisionnisme, érigé en source de légitimation pour les peuples pliant encore sous le joug colonial. Cette quête de liberté a contribué à la libération du peuple français des griffes du fascisme, valeureusement combattu par les combattants algériens dont près de 12.000 d’entre eux sont morts sur les champs de bataille en Europe, lorsque, au lendemain de la victoire sur le nazisme, la répression sauvage de la manifestation pacifique de Sétif a mis a nu le déni de reconnaissance et de justice enterré sous les décombres des villages bombardés au napalm, les rafles, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, la torture et l’assassinat de masse.

    Plus de 61 ans après, le temps de l’occultation et du silence n’a plus sa place dans le vaste chantier de la réconciliation mémorielle. «Le président de la République français, qui prétend vouloir œuvrer à la réconciliation, aura la possibilité, à l’occasion des commémorations du 8 mai 1945, de faire en sorte que ses actes soient conformes à ses déclarations», a estimé dans un entretien accordé à l’APS l’historien et politologue Le Cour Grandmaison.

    Le processus en marche connaît certes des avancées incontestables attestées par le rapatriement des restes mortuaires de 26 résistants et la reconnaissance de l’assassinat des militants et des symboles de la Révolution. Mais, l’exigence d’un règlement global et définitif de la question mémorielle, réitérée par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, est tributaire du devoir de vérité historique englué par une vision réductrice présentée dans le rapport de préconisation par l’historien Benjamin Stora occultant le génocide du 8 mai 1945 et les crimes coloniaux commis pendant plus d’un siècle de présence coloniale. Il ne peut y avoir de véritable réconciliation mémorielle sans une reconnaissance officielle, définitive et globale des crimes contre l’humanité dénoncés depuis longtemps.
    El Moudjahid, 08 mai 2021

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  • Algérie/ Un règlement global et définitif (Edito de Horizons)

    La commémoration du 76e anniversaire du génocide du 8 mars, resté impuni, signe la défaite inéluctable du colonialisme dont le caractère barbare n’a jamais été connu dans toute l’histoire de l’humanité. Le tournant historique a constitué le facteur déclencheur de la plus grande révolution dans le monde qui a pleinement consacré les valeurs de liberté et du droit à l’autodétermination pour tous les peuples soumis au joug colonial. Il a permis l’émergence du nouveau monde de Bandoung portant haut l’étendard du droit à l’indépendance et au développement équitable longtemps dénié par un système totalitaire, injuste et inégalitaire dont l’expression concrète s’est traduite par le refus d’un Nuremberg des crimes coloniaux contre l’humanité et des crimes de guerre.

    Précisément, les massacres et la violation massive des droits de l’homme commis contre un peuple revendiquant pacifiquement son droit absolu à l’indépendance interpellent la conscience mondiale sur la barbarie coloniale reproduisant, le jour même de la victoire sur le fascisme à laquelle les 60.000 combattants algériens ont contribué, les méthodes d’extermination, d’exécution sommaire, de torture, du bombardement des villages rasés au napalm, de l’incinération dans les fours crématoires…

    Le devoir de reconnaissance, clairement admis par les 4 présidents français dénonçant le système colonial injuste et les crimes contre l’humanité, représente en soi une victoire sur les décennies de silence, entérinées par le processus de réconciliation mémorielle. Des acquis importants jonchent cette nouvelle dynamique de rapprochement lancée par le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français. Elle est confortée par le rapatriement des restes mortuaires des 24 résistants et la reconnaissance de l’assassinat des symboles de la révolution.

    Mais il reste encore à faire pour appréhender dans toute sa dimension le contentieux colonial tributaire, comme le souligne opportunément le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, d’un règlement global du dossier mémoriel en attente d’une prise efficiente de la question des explosions nucléaires, de la remise des cartes d’enfouissement des déchets nucléaires, de l’indemnisation des victimes et de l’ouverture totale des archives.

    Par-delà une vision partielle et parcellaire contenue dans le rapport édulcoré de Benjamin Stora, la nouvelle Algérie est viscéralement attachée au devoir de mémoire érigé en socle incontournable à hauteur des sacrifices du peuple algérien victime. Elle entend favoriser une réconciliation qui passe par une «reconnaissance officielle, définitive et globale» des crimes coloniaux, dira le ministre de la Communication.

    Horizons, 08 mai 2021

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  • Algérie : L’énigme des fosses communes du 8 mai 1945

    Dans le souvenir du 8-Mai 1945, hommage à nos chouhadas. |

    Bonjour. Voilà arrivé un événement douloureux, et qui sera célébré par tous les Algériens, en particulier les wilayas de l’EST.
    Le 8 mai 45, « la France, pays de liberté, égalité et fraternité, mais surtout démocratie », avait utilisé une répression, qui provoqua l’extermination d’au moins 45.000 civils.

    Pour les autorités coloniales de l’époque, il fallait frapper fort pour dissuader toute nouvelle tentative de révolte…

    Soixante seize ans après les faits, cet épisode sanglant reste gravé dans la mémoire collective et les fosses communes demeurent un thème sur lequel universitaires et historiens se sont penchés pour « déterrer » des victimes exécutées et enterrées sommairement.

    Des moudjahidine et des témoins de ces faits relatent toujours cette ambiance d’apocalypse que la France coloniale avait réservée à des milliers et des milliers d’Algériens qui rêvaient de liberté… Gloire et éternité à nos valeureux martyrs.

    ALLAH YARHAM ECHOUHADAS EL ABRAR. Bonne journée.

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  • Algérie : La chaine dédiée à la Mémoire dévoilera la politique de la France coloniale

    Le chef de projet de la chaine dédiée à la Mémoire, Saïd Oulmi a déclaré que cette dernière «dévoilera par le son et l’image» la politique de la France coloniale, soulignant que son objectif est de simplifier au téléspectateur le legs historique pour contribuer à la promotion du lien intergénérationnel.

    Dans un entretien accordé à l’APS à la veille de la célébration de la Journée nationale de la Mémoire, M. Oulmi a souligné que cette chaine «dévoilera par le son et l’image la politique, exercées 132 ans durant par la France coloniale qui a fait usage de répression, d’outrage, de brutalité, de torture et de génocide», soulignant que les programmes qu’elle diffuse ont pour objectif de «simplifier à nos enfants le legs historique, de manière à promouvoir le lien intergénérationnel et partant établir une connaissance historique qui sert de base pour la citoyenneté».

    15 documentaires historiques, 23 documentaires sur le patrimoine, une série de 15 numéros de documentaires sur la religion et l’histoire, des portraits de moudjahidine et de chouhada, 08 films algériens, 5 feuilletons historiques, 06 émissions sur les grandes batailles, 35 programmes en langue française et plus de 300 autres courts programmes ont été diffusés sur cette chaine entre le 1er novembre 2020 et le 31 janvier 2021, a fait savoir le responsable.

    Oulmi a passé en revue des programmes de la chaine destinés aux enfants et aux jeunes, à l’instar de «Sur les traces de nos prédécesseurs», «Parlons histoire», «Apprends ton histoire» ainsi que d’autres programmes, dont «Des livres de mémoire», «Film et débat» et «Entre les lignes des traités».
    La chaîne «veille à simplifier l’information historique au grand public», a-t-il dit, considérant que les programmes diffusés sur la chaine «exigent du temps et une étude approfondie». Dans le traitement des sujets et des évènements, cette chaine a adopté une méthode académique qui se réfère aux témoignages vivants, aux documents, aux historiens, aux chercheurs et aux archives audiovisuels.

    La promotion du patrimoine matériel et immatériel étant une source vitale de la mémoire collective, le chef du projet de création de la chaîne dédiée à la mémoire collective, a salué les décisions prises par le président de la République, en l’occurrence l’institution du 8 mai journée nationale de la mémoire et la création d’une chaîne de télévision thématique dédiée à l’histoire et à la mémoire.

    Ces décisions «confirment la détermination de l’Etat à protéger et à préserver la mémoire et à lutter contre l’oubli», a-t-il soutenu. M.Oulmi s’est félicité de «l’adhésion du téléspectateur aux programmes de cette chaîne», notant que le quiz diffusé par la chaîne en ce mois de Ramadhan sous le thème «apprends ton histoire» a suscité une grande interactivité chez les téléspectateurs, avec un total de 35.000 à 40.000 participants/jour depuis le début du mois de Ramadhan».

    «Il s’agit là d’un point positif, d’autant que la chaîne en est encore à ses débuts et tente de s’imposer dans le domaine audiovisuel par la qualité de ses programmes», a-t-il ajouté. Dans une démarche visant à diffuser ses productions et programmes dans les fora internationaux, la chaîne compte contribuer à la création d’un festival du film documentaire, baptisé «médaille de la mémoire» pour «encourager la production de ce genre de films et créer un espace de rencontre pour les producteurs, les chercheurs et les historiens, outre des ateliers de production répondant aux standards internationaux», selon le même responsable.

    Revenant au programme de célébration de la journée nationale de la mémoire, prévue samedi, M. Oulmi a souligné que cette 8e chaîne de la télévision algérienne (TV 8) a élaboré une grille de programmes riche et diversifiée à laquelle le public peut participer via les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

    A cette occasion, une journée ouverte sera organisée sous le thème «la mémoire nous unit» avec une diffusion en simultanée avec la chaîne III de la radio nationale, d’une durée de 30 à 45 minutes, axée sur le rôle du «système éducatif dans la simplification et la transmission de l’information historique», «le rôle de la recherche scientifique dans l’écriture de la mémoire collective» et «le rôle de la société civile, la presse, les musées et sites historiques dans la préservation de la mémoire».

    APS

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