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  • Les crimes du 8 mai 1945 « ne peuvent pas être oubliés »: Tebboune

    Les crimes du 8 mai 1945 « ne peuvent pas être oubliés »: Tebboune

    Les crimes du 8 mai 1945 « ne peuvent pas être oubliés »: Tebboune – Algérie, France, mémoire, colonisation,

    L’Algérie dit que 45 000 Algériens ont été tués par l’armée coloniale française le 8 mai 1945

    Alger, Algérie

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré que les « massacres odieux » commis pendant l’ère coloniale française en Algérie « ne peuvent pas être oubliés ».

    Dans un message à l’occasion du 77e anniversaire du massacre du 8 mai 1945 commis par l’armée coloniale française contre des manifestants algériens, Tebboune a déclaré que l’effusion de sang était un tournant dans l’histoire de l’Algérie.

    Le massacre du 8 mai 1945 a été le carnage le plus important et le plus horrible commis par la France en une seule journée où les chiffres officiels algériens estiment qu’environ 45 000 Algériens ont été tués pour avoir demandé l’indépendance de leur pays.

    L’Algérie représente l’exemple le plus récent et le plus sanglant de l’histoire coloniale de la France sur le continent africain.

    Environ 1,5 million d’Algériens ont été tués et des millions d’autres déplacés au cours d’une lutte de huit ans pour l’indépendance qui a commencé en 1954.

    Pendant des années, l’Algérie a demandé à la France de reconnaître et de réparer ses crimes commis contre le peuple algérien pendant la période coloniale française entre 1830 et 1962.

    Paris n’a jamais officiellement présenté ses excuses à l’Algérie en tant qu’État pour sa politique coloniale.

    *Écrit par Ahmed Asmar

    Anadolou

    #Algérie #France #8mai1945 #Crimes_coloniaux #Mémoire

  • Stora admet la difficulté de la réconciliation et la mémoire

    Stora admet la difficulté de la réconciliation et la mémoire

    Stora admet la difficulté de la réconciliation et la mémoire – Algérie, France, colonisation, crimes coloniaux, 8 mai 1945,

    L’historien français Benjamin Stora, auteur du rapport sur la mémoire du colonialisme français en Algérie, a fait allusion à la difficulté de parvenir à un consensus entre l’Algérie et Paris concernant le dossier de la mémoire, mais, en revanche, il a exprimé son espoir que ce dossier ne serait pas laissé pour entraver d’autres intérêts en suspens entre les deux pays.

    « Il y a beaucoup de contestations entre l’Algérie et la France, mais il faut qu’il y ait un consensus sur d’autres sujets, pas forcément sur le dossier de la mémoire. Les défis et les enjeux au niveau mondial sont nombreux et, dans tous les cas, la coopération entre l’Algérie et Paris se poursuivra, dans le pétrole et le gaz, sur les questions de migration et de sécurité, notamment en Afrique. La coopération entre les deux pays est inévitable, mais le dossier de la mémoire ne doit pas être un obstacle à cette coopération », a déclaré Stora.

    Le fils de Constantin, de naissance, évoquait les massacres du 8 mai 1945, dans une interview à France 24, et l’impact du dossier mémoire sur les relations algéro-françaises, qui, on le sait, a provoqué l’échec pour parvenir au rapprochement que le président français Emmanuel Macron recherchait en raison des démarches limitées de ce dernier dans le dossier de la mémoire.

    L’historien spécialiste de l’histoire du colonialisme français en Algérie reconnaît l’existence d’un décalage dans le traitement du dossier mémoriel entre l’Algérie et Paris : « Il y a des points de vue différents de part et d’autre sur la mémoire. Il n’y a même pas de petits pas des deux côtés qui ouvrent la voie à la réconciliation de la mémoire, car il y a des obstacles qui l’en empêchent ».

    Stora a évoqué les efforts déployés par Macron lors de son premier mandat présidentiel pour briser le nœud du passé colonial de son pays en Algérie ; « sous le règne de Macron, des progrès ont été réalisés, pas ce qui s’est passé il y a soixante ans, la reconnaissance de la responsabilité dans la liquidation du combattant Maurice Audin (partisans de la révolution algérienne), Ali Boumendjel (combattant et avocat du Front de libération nationale) et la condamnation des crimes contre les Algériens dans les manifestations du 17 octobre 1961, et l’ouverture des archives… Cette voie que Macron a lancée ne doit pas s’arrêter ».

    « Le retard à cet égard doit être comblé en coordination avec l’Algérie, d’autant plus que certaines recommandations figurent dans le rapport que j’ai rédigé à la demande du président français, comme la création d’un musée d’histoire algérienne et française dans la ville. de Montpellier, en plus du dossier lié aux essais nucléaires, qui reste un dossier lourd ».

    Concernant le traitement des politiciens et intellectuels français à propos des événements du 8 mai 1945, Stora a déclaré que peu d’entre eux sympathisaient avec les Algériens, dirigés par l’écrivain Albert Camus, qui critiquait la situation des Algériens dans la France coloniale en tant que citoyens de seconde zone. par rapport aux Français, et peut-être que Camus, dit l’orateur, est le seul intellectuel français qui a critiqué le colonialisme français à cause de ces événements tragiques, qui ont conduit à la complexité de la situation d’occupation par la suite.

    Sur le plan officiel, Stora s’est référé à la déclaration faite par l’ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, de Sétif en 2005, à propos de ces événements, qu’il a qualifiés de « massacres », et que des déclarations ont été faites sous les directives du Président français, Jacques Chirac à l’époque, à cela s’ajoute le discours de l’ambassadeur français Bernard Bajolet en 2008 sous la houlette de Nicolas Sarkozy, qui « a avoué qu’il y a eu des massacres à Guelma et qu’ils ont été terribles, puis s’est tourné vers là où Les Algériens ont été jetés par l’armée française dans les cavernes ».

    L’historien français décrit les événements du 8 mai 1945 comme « la grande transformation idéologique de la lutte du mouvement national algérien pour l’indépendance, qui le conduisit deux ans plus tard à un affrontement militaire avec l’armée d’occupation, autour de la constitution d’un bras armé de le Parti populaire algérien, dans ce qu’on appelait l’« Organisation spéciale », qui fut le noyau qui fit exploser la révolution de libération en novembre 1954.

    Mohamed Moslem

    Echouroukonline, 07 mai 2022

    #Algérie #France #Macron #Tebboune #Benjamin_Stora #8mai1945

  • 8 mai 1945: Un crime contre l‘humanité toujours impuni

    8 mai 1945: Un crime contre l‘humanité toujours impuni

    8 mai 1945: Un crime contre l‘humanité toujours impuni – Algérie, France, massacre, manifestations, colonisation,

    « Le peuple était partout, à tel point qu’il devenait invisible, mêlé aux arbres, à la poussière, et son seul mugissement flottait jusqu’à moi ; pour la première fois, je me rendais compte que le peuple peut faire peur ».

    Ces phrases sont reprises du magnifique roman Nedjma de Kateb Yacine. Un roman, d’une grande fébrilité et d’un immense apport historique, qu’il avait écrit dans les locaux du célèbre journal Alger Républicain. Le grand poète-dramaturge a été parmi les grands témoins qui ont su laisser une image indélébile de l’atrocité du colonialisme. La grande Histoire de l’Algérie est celle des hommes et des femmes, mais elle est également celle des dates qui marqueront à jamais un grand tournant dans notre pays. 77 ans après les évènements d e 8 Mai 1945, le peuple algérien, malgré les générations passées, se souvient encore de cette date. Comme si cela s’était produit hier, le 8 Mai 1945 est sans aucun doute l’une des révoltes populaires qui a marqué à jamais les esprits. Avec ces évènements, le peuple algérien a découvert qu’il avait en lui une force incommensurable et il a pris conscience que la solidarité populaire peut faire plier n’importe quel joug, colonial soit-il, ou dictature. Pour preuve, dans la même oeuvre de Kateb Yacine, l’auteur écrit : « Et la foule se mit à mugir : attendre quoi ! Le village est à nous, vous les riches, vous couchez dans les lits des Français. Et vous vous servez dans leurs docks. Nous, on a un boisseau d’orge et nos bêtes mangent tout. Nos frères de Sétif se sont levés. » En ce jour commémoratif, les souvenirs remontent à la surface. De douloureux souvenirs qui reviennent en mémoire.

    Tandis que le monde entier fêtait dans l’allégresse la défaite de l’Allemagne, les populations algériennes vivaient une répression féroce et sanguinaire de la soldatesque coloniale, appuyée dans sa triste besogne par les colons qui n’ont pas fait dans le détail dans l’horreur. En ce jour du 8 Mai 1945, c’est jour de marché à Sétif. Un marché bariolé comme tout marché « indigène » où se pressaient des centaines de personnes des bourgades et hameaux environnants.

    Une journée ensoleillée et particulière. Un évènement bien particulier devait se dérouler ce jour-là. Quelques jours auparavant, le Parti du peuple algérien (PPA) et les Amis du manifeste et de la liberté (AML), créé par Ferhat Abbas en mars 1944, avaient lancé un appel à une manifestation pacifique qui devait coïncide avec la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Il s’agissait d’organiser une marche entre la mosquée de la gare et le Monument aux morts pour y déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des Algériens conscrits de force et qui moururent durant la Seconde Guerre mondiale sous l’uniforme de l’armée française. Mais pour la population sétifienne, la procession devait être mise à profit pour lancer un cri de liberté, pour demander à la France de tenir sa promesse, consignée dans l’additif au Manifeste du peuple algérien approuvé par le gouverneur général, Marcel Peyrouton, prévoyant la création d’un état algérien à la fin de la guerre et la participation immédiate des représentants musulmans au gouvernement de l’Algérie. Il est tôt, en ce 8 Mai 1945.

    À Sétif, la manifestation autorisée commence à envahir les rues dès 8 h. Plus de 10.000 personnes, chantant l’hymne nationaliste Min Djibalina défilent avec des drapeaux des pays alliés vainqueurs et des pancartes « Libérez Messali », « Nous voulons être vos égaux » ou « À bas le colonialisme ». Ce fut comme un appel à l’insurrection puisque des dizaines, bientôt des centaines « d’indigènes » qui n’étaient là que parce que c’était jour de marché rejoignent la foule, faisant grossir le cortège qui comprendra, à l’amorce du boulevard Georges-Clémenceau, entre 20.000 et 25.000 personnes, rapporte un témoin. À 8 h 45 surgissent des pancartes « Vive l’Algérie libre et indépendante » et en tête de la manifestation.

    Aïssa Chéraga, chef d’une patrouille de scouts musulmans, arbore le drapeau algérien. Tout dérape alors : devant le Café de France, le commissaire Olivieri tente de s’emparer du drapeau, mais est jeté à terre. Des Européens en marge de la manifestation, assistant à la scène, se précipitent dans la foule. Un jeune homme, Bouzid Saâl, s’empare du drapeau algérien mais est abattu par un policier. Un tir de révolver qui allait donner le signal à une répression aussi sauvage qu’aveugle qui fera, durant plusieurs jours, des dizaines de milliers de morts, à Sétif, mais également dans les localités et les dechras voisines, à El-Eulma, à Aïn el-Kebira, à El- Ouricia, puis à Kherrata et jusqu’à Guelma. Ce coup de révolver était l’oeuvre du commissaire Lucien Olivieri. La balle atteindra mortellement Bouzid Saâl, alors âgé de 22 ans, qui refusait obstinément de baisser son étendard. Un coup de feu aux grandes conséquences car il signa le début de la répression, donnant libre cours aux enfumages, aux tueries aveugles et au basculementd’Algériens vivants dans le vide, du haut de la route longeant les gorges de Kherrata. Même scénario à Guelma.

    Selon des témoignages, la répression, menée par l’armée et la milice de Guelma, a été d’une incroyable violence : exécutions sommaires, massacres de civils, bombardements de mechtas. La mémoire algérienne, elle, retiendra le chiffre de 45.000 morts.

    Par : KAHINA HAMMOUDI

    #Algérie #France #8mai1945 #Guelma

  • Algérie. La France va-t-elle renégocier l’accord de 1968?

    Algérie. La France va-t-elle renégocier l’accord de 1968?

    Algérie. La France va-t-elle renégocier l’accord de 1968? – Xavier Driancourt, mémoire, Emmanuel Macron, colonisation,

    L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driancourt, est revenu sur le détail dans une précédente déclaration qui a suscité une grande polémique dans les milieux politiques et médiatiques lorsqu’il a déclaré que l’Algérie est vue dans les rouages ​​de la prise de décision à Paris comme une affaire intérieure française.

    Après avoir passé en revue sa précédente déclaration, l’ancien diplomate français a déclaré : « L’ambassadeur de France en Algérie traite généralement du passé. Il y a la question de la mémoire, mais il prépare sans doute l’avenir… Quant à notre diplomatie, l’Algérie fait l’objet de notre politique étrangère, au même titre que l’Ukraine ou la Chine. Mais c’est aussi un sujet de politique intérieure, étant donné que 10 % de la population française a un lien avec l’Algérie.

    Driancourt, qui a servi en Algérie en tant qu’ambassadeur à deux reprises, la première entre 2008 et 2012, et la seconde entre 2017 et 2020, a évoqué certains des antécédents qui étaient à l’origine du raisonnement abusif de l’année dernière du président français Emmanuel Marcon lorsqu’il a remis en question l’existence d’une nation algérienne avant l’occupation française en 1830.

    « J’imagine qu’Emmanuel Macron avait un objectif, qui est de réactiver le projet de « traité d’amitié » entre les deux pays, ou du moins de saisir l’opportunité de normaliser les relations avec l’Algérie. Il s’est appuyé sur le rapport de Benjamin Stora. Il a commencé par sa déclaration en 2017, dans laquelle il qualifiait les pratiques coloniales de « crimes contre l’humanité » que la France aurait commis en février 2017, alors qu’il était encore candidat à l’Elysée, mais s’est rendu compte plus tard qu’il n’a reçu aucun « retour » de ses interlocuteurs algériens », a expliqué Driancourt dans une interview au Figaro Vox publiée sur son site d’information.

    « Après la publication du rapport Stora en janvier 2021, le conseiller algérien (à la présidence de la République) en charge des archives et de la mémoire, Abdelmadjid Chikhi, par exemple, a déclaré que (le rapport) est un « problème franco-français » , sans autre commentaire. L’absence de réponse de la partie algérienne a laissé le président (Macron) déçu concernant l’Algérie, d’où les récentes déclarations d’Emmanuel Macron (en octobre 2021) sur le « commerce du dossier de la mémoire » de l’Algérie, a-t-il ajouté.

    Concernant l’opinion des Algériens sur son pays, l’ancien ambassadeur a déclaré : « Pour les Algériens, la France est l’ancien colonisateur que nous critiquons, mais c’est aussi le cousin voisin du pays, où chacun a un frère, une grand-mère, un… C’est aussi un visa, une chaire au lycée français d’Alger ou de la Sorbonne… », mais il a ignoré de dire que beaucoup des problèmes dont souffre l’Algérie aujourd’hui sont hérités de la période sombre de l’occupation française, qui a fait que l’Algérie a reculer à des années-lumière, du fait du vol de ses richesses, de l’appauvrissement et de l’ignorance de ses enfants et de leur exil au bout du monde.

    En revanche, le diplomate français a admis que la politique de son pays envers l’Algérie ces dernières années lui avait fait perdre nombre des privilèges dont il avait bénéficié : « ..en 2008, les entreprises françaises fournissaient 16 % des besoins du marché algérien. , et aujourd’hui le pourcentage est tombé à 10 %. Les décideurs algériens se sont largement tournés vers l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et bien sûr la Turquie et la Chine… ».

    A propos de l’accord de 1968 sur la circulation et le séjour des personnes signé entre l’Algérie et Paris, Driancourt a déclaré : « La circulation et l’installation des Algériens en France ont été négociées à une époque où l’on s’efforçait d’amener de la main-d’œuvre étrangère en France. Il a été renégocié trois fois, mais ses principes de base et ses exceptions au droit commun restent les mêmes. A chaque fois qu’on a voulu changer de fond, on a échoué, et aujourd’hui il va falloir mettre tout l’appareil en discussion, mais on a tendance à ranger des dossiers liés à l’Algérie, et ce point devrait être discuté avec d’autres, pour avoir une vraie vue d’ensemble de notre relation ».

    Echouroukonline, 03/05/2022

    #Algérie #France #Accord_1968 #Macron #Mémoire #Colonisation

  • La nausée

    La nausée – Algérie, France, colonisation, crimes coloniaux, mémoire, massacres, génocide,

    Par Mohamed Koursi

    25avril 1945, le Duce est fusillé et pendu par les pieds au carrefour du Piazzale Loreto, à Milan. Hitler se suicide à Berlin six jours plus tard, et Little Boy et Fat Man mettent fin à la Seconde Guerre mondiale.

    8 mai 1945, après cinq ans et huit mois du plus meurtrier des conflits qu’aient connus l’humanité, les carillons retentissent. L’Europe danse sur toutes les places publiques. À Bełżec, Sobibór, Treblinka, Auschwitz–Birkenau… le monde découvre l’horreur et se promet que plus jamais «une guerre de civilisation» au nom d’une race ne soit menée. Les Alliés promettent d’éliminer l’odeur de la Seconde Guerre mondiale, au moment où Sartre devient une star parisienne. L’existentialisme dont il se revendique rassure quelque part les Français qui veulent oublier Vichy. Il apporte la caution de celui qui n’a pas été collaborationniste sans être résistant. Avec Simone de Beauvoir, il fonde «Les Temps modernes» et se dirige mentalement vers une rupture avec les socialistes et les communistes qui venaient d’applaudir à la sanguinaire pacification dans l’Est algérien et qui voteront, une dizaine d’années plus tard, les pouvoirs spéciaux pour Massu.

    Oui, quittons le continent européen. 8 mai 1945, les cloches des églises sonnent également dans les colonies. En Algérie, 150.000 indigènes ont pris les armes aux côtés des Alliés. La joie, la liesse, l’amour… Dans un discours radiodiffusé, De Gaulle pouvait affirmer, ce 8 mai : «Tandis que les rayons de la Gloire font une fois de plus resplendir nos drapeaux, la patrie porte sa pensée et son amour, d’abord, vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert ! … Dans la joie et la fierté nationale, le peuple français adresse son fraternel salut à ses vaillants alliés… ». Le temps est-il venu pour des appels pacifiques à la liberté ? À Setif, Guelma, Kherrata et d’autres hameaux, la France, qui avait applaudi son général pour son sens de l’expression sur l’outrage fait à «Paris brisé, martyrisé, mais libéré», va, hélas, assassiner, exécuter, bombarder, brûler et faire disparaître des milliers de corps dans des fosses communes, pour faire taire cet appel.

    Armée, police, milices, coupables d’assassinats de masse, enfants, femmes, personnes âgées désarmées abattues à bout portant. Dans les villages et les villes, les forces coloniales ont regroupé des Algériens, transportés dans des camions et jetés dans des ravins, alors que d’autres sont emmenés en dehors des villes pour être exécutés. Leurs corps brûlés sont ensuite ensevelis dans des fosses communes. Des fours à chaux ont été utilisés par l’armée française pour se débarrasser des cadavres. «Du soir au matin, on empilait dans le four à chaux (le «four crématoire des minoteries Lavie», à Héliopolis, près de Guelma) les corps des fusillés… Pendant dix jours, on brûla sans discontinuer. L’odeur à la ronde était insupportable. Il suffit d’interroger les habitants de l’endroit…». Il fallait faire disparaître les preuves. «Avec la venue de l’été, la chaleur monte… et l’odeur de la mort. Vers Guelma, faute de les avoir tous enterrés assez profond ou brûlés, trop de cadavres ont été jetés dans un fossé, à peine recouverts d’une pelletée de terre.

    Les débris humains sont transportés par camion. Le transport est effectué avec l’aide de la gendarmerie de Guelma pendant la nuit. C’est ainsi que les restes des 500 musulmans ont été amenés au lieu-dit «fontaine chaude» et brûlés dans un four à chaux avec des branches d’oliviers.»

    Il ne s’agit pas d’une folie meurtrière localisée dans une région, mais d’un programme d’extermination validé au plus haut sommet de l’État. La France humiliée, disloquée en trois semaines par la Wehrmacht, marquée du sceau de l’infamie par Vichy, pensait laver son affront en Algérie sur des «indigènes» désarmés, femmes et enfants qui défilèrent en brandissant, croyaient-il légitimement, le drapeau algérien. Après tout, on fêtait la Libération, et nous, Algériens, avons participé à cette victoire. De Gaulle, dès le 10 mai, envoie un télégramme au gouverneur de l’Algérie : «…Veuillez affirmer publiquement la volonté de la France victorieuse de ne laisser porter aucune atteinte à la souveraineté française sur l’Algérie. Veuillez prendre toutes les mesures nécessaires pour réprimer tout agissement anti-français d’une minorité d’agitateurs… ». La commission Tubert (du nom du général qui l’a présidée), chargée d’enquêter sur ces massacres, reçut l’ordre de rentrer sur Alger. Son rapport jamais terminé est resté frappé du sceau de secret-défense des décennies. Peut-être qu’à Paris, on n’aimait pas l’odeur de la campagne algérienne… Dix ans plus tard, cette même France va gazer des Algériens. Ce même De Gaulle va donner le feu vert par la création de «sections spéciales» qui vont opérer dans le plus grand secret (même les autres corps d’armées ne sont pas au courant), pour «nettoyer» les grottes. Armés de gaz, masqués, habillés de combinaisons, ils vont traquer, pourchasser, bloquer dans des grottes, les combattants de l’ALN, mais aussi des femmes, des enfants et personnes âgées qui ont cru échapper aux zones interdites, aux centres de regroupements et au napalm.

    ET L’ODEUR?

    «Elle était âcre. Comme certains produits qu’on emploie pour nettoyer, exactement la même odeur [… ]. On appelait ça les “chandelles à gaz”, qui équivalaient à des centaines de grenades. Celui gazé par ça, s’il restait un quart d’heure, il était mort, asphyxié. Ça attaquait les poumons.» un siècle auparavant, En 1845, dans des grottes du massif du Dahra, à Nekmaria (Mostaganem), le lieutenant-colonel Aimable Pélissier piégea les Ouleds riahs, y entassa des fagots de bois, alluma le feu et les enfuma, devenant ainsi, avec presque un siècle d’avance, l’un des pères des chambres à gaz. «Pendant des heures, on entend, venant des grottes, des hurlements de bêtes et d’êtres humains mêlés aux craquements sourds de la roche qui éclate par endroits sous l’effet de la chaleur. Deux jours plus tard, quand les premiers soldats s’avancent en reconnaissance, il règne sur les lieux un silence de sépulcre. Le sol est jonché de plusieurs centaines de cadavres de moutons, d’ânes, de bœufs, de femmes, de vieillards, d’hommes et d’enfants.»

    Politis, mai 2022

    #Algérie #France #Crimes_coloniaux #mémoire

  • « La guerre des grottes » dans la Guerre d’Algérie – Politis-

    « La guerre des grottes » dans la Guerre d’Algérie – Politis-

    « La guerre des grottes » dans la Guerre d’Algérie – Politis- France, colonisation, gaz toxiques, guerre de libération, ALN, moudjahidines,

    La revue mensuelle Politis a mis la lumière, dans son dernier numéro, sur une page sombre de la colonisation pendant la Guerre de libération nationale durant laquelle l’armée française a eu recours aux gaz toxiques contre les moudjahidine et les civils, dont des femmes et des enfants, enfermés dans des grottes.

    Sous le titre générique « La guerre des grottes », le mensuel édité par le quotidien El-Moudjahid, revient sur ce « dossier explosif qui remonte à la surface 65 ans plus tard », illustré par des articles et photos d’archives.

    Evoquant des crimes « souterrains » commis par le colonialisme français entre 1956 et 1961, Politis revient, dans le détail, sur cette page sombre de l’histoire qui « fait partie des secrets verrouillés par la France sur la guerre d’Algérie ».

    L’auteur de l’article mentionne que c’est sous « le secret le plus total, au plus haut sommet de l’Etat français, qu’a été prise la décision de créer des +sections spéciales+ entièrement coupées de l’armée française, chargées de mener une sale guerre, à coups de gaz, dans les grottes où se repliaient les combattants de l’ALN et, très souvent, des civils, femmes et enfants que les ratissages, les exactions et les bombardements au napalm avaient forcés à quitter leurs hameaux ».

    Le général De Gaulle avait donné le feu vert pour la création de « sections spéciales » qui vont opérer dans le plus grand secret (même les autres corps d’armées n’étaient pas au courant), pour « nettoyer » les grottes, écrit le même auteur, précisant qu’il s’agit d’un « crime d’Etat méconnu en raison d’un accès impossible aux archives ».

    Dans un entretien accordé à Politis, Christophe Lafaye, docteur en histoire, estime, dans ce sens, qu’il est « urgent » d’ouvrir toutes les archives, soulignant qu’à travers « la guerre des grottes », le ministère des Armées de la 4ème République « croit en l’utilisation de la chimie à des fins militaires pour remporter la victoire. C’est ainsi que l’emploi de gaz toxiques est décidé ».

    Dans un autre article, d’anciens membres de ces sections spéciales reconnaissent qu’ »ils ont laissé les cadavres de combattants algériens dans les grottes. Les entrées étaient détruites lorsque cela était possible », ajoutant que le nombre de disparus de cette guerre « souterraine » est « inconnu ». Leurs familles « n’ont pas su s’ils étaient morts, ni dans quelles conditions », ont-ils confié.

    Des historiens et journalistes, dont Christophe Lafaye et Gilles Manceron, ont lancé, le 7 avril 2022, un appel aux autorités françaises pour que les archives militaires « cadenassées » sur le recours aux armes chimiques par l’armée française dans des grottes pendant la Guerre d’Algérie soient « ouvertes et consultables », rapporte Politis.

    La même publication note qu’un documentaire sur « la guerre des grottes » est en préparation, mais ses initiateurs ont du mal à le réaliser, en raison des difficultés d’accès aux archives.

    Dans ce sens, il est écrit que 60 ans après la fin de la colonisation et de la Guerre de libération nationale, « on parle d’un +apaisement de mémoires+ ». Mais, « est-ce possible si la mémoire n’est pas d’abord restituée et si l’accès aux archives reste encore partiel », s’interroge l’auteur qui conclut: « il en est ainsi de la guerre des grottes ».

    Réveil d’Algérie, 01/05/2022

    #Algérie #France #ALN #Politis #Gaz_toxiques #Mémoire

  • Vive l’Algérie

    Vive l’Algérie

    Vive l’Algérie – conspirations, complots, colonisation, Cameroun, FIFA, football,

    Par Salah Bey

    L’Algérie est, depuis toujours, victime de conspirations et de complots. L’histoire ne manque pas de preuves réelles, tangibles et vivaces.

    L’histoire témoigne que la colonisation n’est en fait que le fruit amer d’un complot entre Français et Ottomans autour d’un illusoire rêve de partager des richesses du pays ; en contrepartie, les derniers effacent l’ardoise française due à l’Algérie. Mais il n’en fut rien et l’Algérie fut abandonnée à son sort. Elle ne s’en est sortie qu’après plus d’un siècle de résistance et d’une glorieuse guerre, pour arriver à bout du joug colonial, en juillet 1962. Avant cette époque, l’empire romain avait, délibérément, entamé des croisades attentatoires pour annexer l’Algérie à Rome. Et sans le fabuleux Augustin, cette terre aurait été un prolongement de l’empire du soleil qui régna, des siècles durant, sur l’Europe.

    L’acharnement contre notre pays ne s’est pas arrêté pour autant et croit crescendo au fur et à mesure que l’Algérie gagne en force, en puissance et en développement. Elle ne manquait pas, à travers des périodes, de subir les velléités expansionnistes des uns et des autres, de voisins avatars du néocolonialisme dans une adversité sans nom. Sans nom puisque ces animosités surviennent de partout. D’Afrique noire, d’Orient arabe ou encore d’Europe aryenne. Et l’Algérie indépendante, à coût de feu et de sang, résiste toujours aux attaques de toute nature, venant des pays hostiles mais se disant frères, amis ou alliés, pour blasphémer notre Nation, cracher sur notre Histoire, détourner notre patrimoine, malmener notre stabilité socio-politique jusqu’à voler des succès sportifs ou ravir, en 2022, notre qualification au Mondial du sport roi.

    Au Mondial de 1982, l’Algérie était, aux yeux des Allemands un outsider à faire sortir du jeu avec aisance, après une spectaculaire qualification à Espana 82. Pour mémoire, il a fallu des calculs monumentaux entre cousins germains (Allemands, Autrichiens et FIFA) pour écarter Madjer et Belloumi, qui avaient singulièrement battu l’imbattable équipe du Manchett alors favorite. Les coups bas de la CAF de la FIFA, complices de toujours, sont trop nombreux pour être compris dans cet espace. Le dernier en date est ce scandale mondial commandité par des parties haineuses qui suivent les Algériens. Et il n’est un secret pour personne que Noirs et Blancs s’entendent merveilleusement et obstinément bien sur le dos de l’Algérie montante.

    Au-delà des ententes, Africains, Arabes et Européens auront toujours l’Algérie en travers. Fiers de notre présence là où les circonstances nous imposent, la tête haute, la rage de vaincre au cœur, bon gré malgré, comme ce fut le cas depuis le temps. Vive l’Algérie.

    E-Bource, 29/04/2022

    #Algérie #Colonisation #Cameroun #FIFA #Bakary_Gassama


  • Comment développer la coopération entre l’Algérie et la France de Macron ?

    Comment développer la coopération entre l’Algérie et la France de Macron ? Mémoire, colonisation, Maroc, Tunisie, Moyen-Orient,

    Abderrahmane MEBTOUL
    Professeur des universités, expert international, docteur d’Etat en sciences économiques -1974- membre de plusieurs organisations internationales

    Monsieur Emmanuel Macron vient d’être élu président de la république française lors du scrutin du 24 avril 2022 mais le déterminant sera les élections législatives devant avoir une majorité pour appliquer effectivement son programme, dans la mesure où le premier ministre futur sera issu de la majorité parlementaire J’espère que les relations algéro- françaises trouveront une nouvelle dynamique par la reconnaissance, du devoir de mémoire et du fait colonial, afin d’entretenir une relation apaisée , le renforcement de la coopération économique sur la base d’un partenariat gagnant /gagnant , et sur le plan politique et sécuritaire garantir ensemble la stabilité de la région méditerranéenne et africaine.

    1.-Nos deux pays doivent avoir une vision commune de leur devenir, et ce afin de contribuer ensemble à la stabilité régionale, conditionnée par un véritable co-développement. S’il ne s’agit nullement d’occulter la mémoire, indispensable pour consolider des relations durables entre l’Algérie et la France, il s’agit bien, en ce monde impitoyable où toute nation qui n’avance pas recule, de préparer l’avenir, ensemble et dans le respect mutuel. Pour ma part, au cours de différentes rencontres avec d’importantes personnalités politiques et économiques, j’ai souligné que l’Algérie entend ne pas être considérée comme un simple marché. Et c’est dans ce cadre que doit se déployer un co-partenariat entre l’Algérie et la France, loin de tout préjugé et esprit de domination. C’est dans le contexte de la quatrième révolution économique mondiale que doit être appréhendée une approche réaliste du co-partenariat entre l’Algérie et la France. Au niveau mondial, nous assistons à l’évolution d’une vision purement matérielle, caractérisée par des organisations hiérarchiques rigides, à un nouveau mode d’accumulation fondé sur la maîtrise des connaissances, des nouvelles technologiques et des organisations souples en réseaux comme une toile d’araignée à travers le monde, avec des chaînes mondiales segmentées de production où l’investissement, en avantages comparatifs, se réalise au sein de sous-segments de ces chaînes.

    2.- Comme le note justement mon ami Jean-Louis Guigou, président de l’Ipemed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen, à Paris), il faut faire comprendre que, dans l’intérêt tant des Français que des Algériens – et plus globalement des Maghrébins et des Européens ainsi que de toutes les populations sud-méditerranéennes -, les frontières du marché commun de demain, les frontières de Schengen de demain, les frontières de la protection sociale de demain, les frontières des exigences environnementales de demain… doivent être au sud du Maroc, au sud de la Tunisie et de l’Algérie, et à l’est du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et de la Turquie, passant par une paix durable au Moyen-Orient, les populations juives et arabes ayant une histoire millénaire de cohabitation pacifique. Plus précisément, l’Algérie et la France présentent l’une et l’autre des atouts et des potentialités pour la promotion d’activités diverses et cette expérience peut être un exemple de ce partenariat global devenant l’axe privilégié du rééquilibrage du sud de l’Europe, par l’amplification et le resserrement des liens et des échanges sous différentes formes.

    3.-Les échanges entre l’Algérie et la France bien qu’en baisse peuvent être intensifiés dans tous les domaines : agriculture, industrie, services, tourisme et éducation, sans oublier la coopération dans le domaine militaire, où l’Algérie peut être un acteur actif, comme le montrent les efforts d e l’ANP et des différentes forces de sécurité en vue de la stabilisation de la région. Par ailleurs, n’oublions pas le nombre de résidents d’origine algérienne en France, qui dépasseraient les 4 millions, dont 2 millions de binationaux. Quel que soit son nombre exact, la diaspora représente un élément essentiel du rapprochement entre l’Algérie et la France, car elle recèle d’importantes potentialités intellectuelles, économiques et financières.

    La promotion des relations entre l’Algérie et sa communauté émigrée doit mobiliser à divers stades d’intervention l’initiative de l’ensemble des parties concernées, à savoir le gouvernement, les missions diplomatiques, les universités, les entrepreneurs et la société civile. En ce moment de tensions géostratégiques avec les tensions en Ukraine qui entrainera une nouvelle reconfiguration mondiale , des tensions au niveau de la région méditerranéenne et africaine , avec notamment le terrorisme, le rapprochement entre de nos deux pays est nécessaire pour une intensification de la coopération entre la France et l’Algérie via l’Europe, à la mesure du poids de l’histoire qui nous lie. Mais les étrangers ne feront pas les réformes à notre place : l’Algérie sera ce que les Algériennes et les Algériens voudront qu’elle soit, en supposant que les réformes structurelles indispensables se fassent, si elle veut éviter sa marginalisation, personne pouvant faire les réformes à notre place.

    4.-L’Algérie peut donc surmonter les difficultés actuelles et être un acteur actif au sein de la région méditerranéenne et africaine. Il faut éviter toute sinistrose dans la vision de l’Algérie, car la situation est différente de celle de 1986 : outre une jeunesse dynamique, la dette extérieure, inférieure à 4 milliards de dollars, et des réserves de change de 44 milliards de dollars au 31/12/2021 offrent un répit.. Pourtant, la réussite du partenariat industriel, national et international, n’est pas réalisable sans une gouvernance centrale et locale rénovée, une vision cohérente se fondant sur des réformes structurelles tant politiques, sociales, économiques – dont le marché financier, le foncier, le marché du travail et surtout la réforme du système socio-éducatif, pilier de tout processus de développement, étant à l’aube de la quatrième révolution technologique. Les tactiques doivent s’insérer au sein de l’objectif stratégique de maximiser le bien-être social de tous les Algériens.

    Face aux nombreux nouveaux défis qui attendent notre pays afin de le hisser au rang de pays émergents, à moyen et long terme, l’Algérie acteur reconnu par la communauté internationale comme facteur de stabilité de la région, se doit d’engager des réformes structurelles supposant un large front social interne de mobilisation, tolérant les différentes sensibilités. Pour cela, la domination de la démarche bureaucratique devra faire place à la démarche opérationnelle économique, qui aura des impacts positifs à terme.

    En résumé ,tout pays défend ses intérêts propres n ‘existant pas de sentiments dans les relations internationales.. Avec l’élection de monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française;; espérons que ce quinquennat permette le renforcement de la coopération entre les deux pays. L’intensification de la coopération ne sera possible , tout en n’oubliant pas le devoir de mémoire, que si l’Algérie et la France ont une approche réaliste du co-partenariat et une vision commune de leur devenir.

    L’Algérie et la France sont des acteurs incontournables pour la stabilité de la région, et toute déstabilisation de l’Algérie aurait des répercussions géostratégiques négatives sur l’ensemble de la région méditerranéenne et africaine, comme je l’ai souligné avec force dans plusieurs interviews à la télévision France 24, à Africapresse Paris et à l’American Herald Tribune, USA. Les tensions actuelles entre l’Algérie et la France peuvent être surmontées Il s’agit d’entreprendre ensemble dans le cadre du respect mutuel. C’est dans ce cadre que doit rentrer un partenariat gagnant-gagnant entre l’Algérie et la France, loin de tout préjugé et esprit de domination.

    #Algérie #France #Macron

  • 60 ans après, la France commémore la fin de la guerre d’Algérie

    60 ans après, la France commémore la fin de la guerre d’Algérie

    60 ans après, la France commémore la fin de la guerre d’Algérie – Colonisation, mémoire, crimes coloniaux,

    Emmanuel Macron a cherché, à travers une série de gestes mémoriels, à «réconcilier la France et l’Algérie» ainsi que les «mémoires cloisonnées» en France, a rappelé l’Elysée. Avec une cérémonie organisée hier à l’Élysée, Emmanuel Macron a de nouveau plaidé pour un «apaisement» des mémoires sur les deux rives de la Méditerranée. «Tous les événements liés à la guerre d’Algérie ne se sont pas terminés du jour au lendemain», reconnaît l’entourage d’Emmanuel Macron. Mais l’Elysée assume son choix et souligne que «commémorer n’est pas célébrer».

    Dans son discours ce samedi, le chef de l’Etat entend donc dépasser toutes les blessures héritées du conflit. Lui qui depuis 2017 a multiplié les initiatives pour «apaiser» les mémoires et reconnaître la «singularité» de chacune d’entre elles. De la commande du rapport Stora, à la reconnaissance de la responsabilité de la France dans l’assassinat des militants Maurice Audin et Ali Boumendjel, en passant à la facilitation de l’accès aux archives concernant la guerre d’Algérie. Des gestes qui restent insuffisants aux yeux des autorités algériennes, qui continuent de réclamer des «excuses officielles pour la colonisation» ; l’ouverture du dossier des disparus ainsi que celui des essais atomiques au Sahara.

    «J’assume cette main tendue à l’Algérie», a déclaré Macron au cours d’une cérémonie à l’Elysée pour commémorer le 60e anniversaire des Accords d’Evian du 19 mars 1962, jour de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu après huit années de conflit. Il a rappelé toutes les initiatives prises depuis 2017 pour «apaiser» la mémoire de cette guerre qui, avec «ses non-dits», a «été la matrice de nombreux ressentiments» en Algérie. «Beaucoup me diront: vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. A chaque fois, tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose», a-t-il déclaré devant quelque 200 invités. «Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin», a-t-il ajouté.

    Aucun officiel algérien n’était présent à l’Elysée, même si l’ambassadeur en France, Mohamed-Antar Daoud, avait été invité, selon l’Elysée. Les relations entre les deux pays sont marquées par un certain apaisement après deux années de crispations. Vendredi dernier, le président Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel devait «inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance». Mais les «hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription», a-t-il prévenu dans un message diffusé à l’occasion de la fête de la Victoire. «Il y aura encore des moments où on trébuche, il y aura immanquablement des moments d’énervement, il y aura des sentiments d’injustice encore. Mais nous y arriverons», a-t-il conclu.

    L’Elysée a présenté la commémoration du 19 mars comme «une étape» sur le chemin de mémoire «mais ce n’en est pas le terme». Mais Alger, qui réclame des excuses officielles de la France pour la colonisation, n’a pas donné suite à ce travail de mémoire. «C’est une main qui est tendue et qui reste tendue», a toutefois souligné l’Élysée.

    Crésus, 19/03/2022

    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire

  • Algérie.- L’histoire et ses versions

    Algérie.- L’histoire et ses versions – France, colonisation, mémoire,

    Le film documentaire à la rescousse de la recherche d’un apaisement des mémoires ?

    Ces derniers jours, pour fêter les 60 ans de « la guerre d’Algérie », les documentaires historiques, accompagnés de débats avec les réalisateurs, occupent une place prépondérante sur les écrans des télévisions françaises. Dans les discours de différents présidents français sur cette période, les mots n’ont pas pu porter loin la volonté politique qui veut réconcilier les Français avec leur passé. L’historien spécialiste de l’histoire d’Algérie, Benjamin Stora, l’a clairement souligné lors d’un débat à l’issue du documentaire « C’était la guerre d’Algérie », en affirmant que les discours des présidents qui tentent de trouver l’équilibre entre les mots pour qualifier cette période coloniale, s’ils accrochent un moment, le temps d’une polémique, tombent fatalement dans l’oubli. D’où la volonté d’investir dans un autre créneau, qui fait mieux revivre l’histoire que ne le feraient l’écrit et la parole. Et qu’y a-t-il de mieux que le film documentaire, surtout quand il est bien construit, pour dire et regarder la vérité en face ?

    « Quelquefois, d’une image, d’un son, d’un mot jaillit la vérité de l’un de ces jeunes Français – un million et demi – qui ont été envoyés pour combattre en Algérie, entre 1954 et 1962 ou de ces familles de pieds-noirs « soudées par tant de souvenirs accumulés, ou encore d’un nationaliste algérien qui a vécu l’injustice coloniale et a trop longtemps attendu l’indépendance ». C’est une phrase bien révélatrice tirée du rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation, établi par M. B. Stora sur demande du président français, Emmanuel Macron. L’historien, qui préconise dans ce même rapport « la poursuite de commémorations, comme celle du 19 mars 1962, demandée par plusieurs associations d’anciens combattants à propos des accords d’Evian, premier pas vers la fin de la guerre d’Algérie », semble ainsi s’inscrire en droite ligne de son travail qui vise à réconcilier les Français avec leur histoire. Car, il n’y a pas qu’à dépassionner politiquement les relations mémorielles entre deux pays.

    Le fossé est également creusé entre les Français eux-mêmes au sujet de cette guerre d’Algérie qu’on a mis du temps à reconnaître comme telle. Jusqu’en 1999, précisément jusqu’au 10 juin 1999, date à laquelle l’Assemblée nationale française a adopté une proposition de loi reconnaissant officiellement la guerre d’Algérie, on ne parlait en France que « d’évènements d’Algérie ». La commémoration du 19 mars 1962, marquant le cessez-le-feu en Algérie après la signature des accords d’Évian le 18 mars 1962, une date commune partagée entre l’Algérie et la France, les deux signataires des accords en question, répond à deux visions d’une mémoire déchirée qu’on a toujours du mal à faire converger l’une vers l’autre.

    Beaucoup de Français ne veulent pas du tout entendre de cette journée du 19 mars 1962, célébrée en hommage aux victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, car pour eux, il s’agit d’une période trouble qui a vu les violences redoubler de férocité, avec de nombreuses morts de Français et de harkis au tableau. En Algérie, c’est « la fête de la Victoire » qu’on commémore le même jour. L’image, le son et la parole réussiront-ils à donner un plus à l’écriture complexe de l’histoire ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 17/03/2022

    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire