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  • Driencourt: « Pour la France, l’Algérie est une affaire interne »

    Driencourt: « Pour la France, l’Algérie est une affaire interne » – Guerre d’Algérie, colonisation, Xavier Driencourt,

    L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, raconte la sensibilité de la relation entre l’Algérie et son ancien colonisateur, dans la mesure où elle incite quiconque écrit ses mémoires et est exposé à ce pays, à réfléchir à l’avance aux conséquences de ses mots et phrases.

    En effet, Driencourt a exprimé dans ses mémoires, qu’il a intitulés « L’énigme algérienne : papiers d’ambassade en Algérie », ce qui l’entourait lorsqu’il a écrit les premiers mots de son livre : « Tout ce qui s’écrit sur l’Algérie, notamment à Paris , ce qui peut, dans une certaine mesure, être incompatible avec ce qui est dit.

    Avant de décider d’écrire ses mémoires sur la mission diplomatique qu’il a accomplie en Algérie comme ambassadeur pendant près de dix ans, il dit avoir bien réfléchi et bien pesé les conséquences : « J’attends que ces quelques souvenirs et les observations qui suivent soient analysées, commentées sur et sans doute critiqué, en Algérie, d’après ce qu’en disent les extraits du livre publié par la maison d’édition l’« Observatoire ».

    Cela peut même revenir à convoquer l’ambassadeur de France sur fond de notes émises par un ancien ambassadeur, et dans ce qu’il écrit : « L’ambassadeur de France peut être convoqué, et il demandera si la France parle par l’intermédiaire de l’ancien ambassadeur, et la presse se déchaînera et les réseaux sociaux seront activés. Bien que ces notes n’engagent pas les autorités françaises, elles n’engagent que leur auteur.

    A cet égard, le diplomate français a rappelé les réactions suscitées par les mémoires de l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, et les quelques phrases extraites de son livre, sorties de leur contexte et agrémentées d’autres lectures déplacées, bien qu’il a parlé du courage, de la bienveillance, de la lutte et de la persévérance des Algériens, alors qu’ »ils l’ont aussi montré pendant les longues années de lutte contre la France », a-t-il dit.

    Le diplomate français a évoqué la période politique difficile qu’a connue l’Algérie après l’accident vasculaire cérébral de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, et comment cela a affecté son travail d’observateur de la situation (en tant qu’ambassadeur) dans un pays plus qu’important pour la France. : « Je savais à quel point ce pays est difficile, la vie difficile en Algérie, la très grande complexité, due à la situation politique intérieure depuis l’accident vasculaire cérébral du président Bouteflika en 2013, et bien sûr l’immense solitude vécue par un ambassadeur de France en Algérie.

    Il a également parlé du « mouvement populaire » ou « Hirak » qui a éclaté le 22 février 2019, qui a renversé l’ancien président, et comment cela a affecté son travail, car les autorités de l’époque avaient exigé son expulsion en raison de ce qui avait été rapporté à être sa relation à l’aggravation de la situation interne.

    Les mémoires de l’ancien ambassadeur de France ont clairement révélé l’importance de l’Algérie pour la France, lorsqu’il a enregistré « sans aller jusqu’à reprendre la phrase de l’ancien président François Mitterrand en 1954, dans laquelle il disait que l’Algérie, c’est la France. Je dis après près de huit ans que j’y ai passé (c’est-à-dire l’Algérie), c’est bien « la politique intérieure française autant que diplomatique, car l’Algérie est aussi importante pour les Français que l’Allemagne en termes d’histoire commune et de partenariat économique » .

    Driencourt cite une déclaration de Maurice Gordo Montaigne, secrétaire général de l’ambassade lorsqu’il était en Algérie, dans laquelle il disait : « Pour la France et sa diplomatie, il y avait deux pays qui étaient particulièrement importants et, bien sûr, pour des raisons différentes : Allemagne et Algérie. Nous devons donc être attentifs à nos relations avec ces deux principaux partenaires.

    Ces confessions confirment l’enracinement de la mentalité cosmopolite des hommes politiques français dans leur rapport au paradis perdu, mais à la lumière d’aujourd’hui la parité imposée par l’Algérie est devenue un rêve du passé.

    Mohamed Meslem

    Echourouk online, 14/03/2022

    #Algérie #France #Colonisation

  • Guerre d’Algérie : il y a 60 ans, tensions et incompréhensions dans les coulisses d’Evian

    Guerre d’Algérie : il y a 60 ans, tensions et incompréhensions dans les coulisses d’Evian

    Guerre d’Algérie : il y a 60 ans, tensions et incompréhensions dans les coulisses d’Evian – France, colonisation, GPRA,

    Il y a 60 ans, en mars 1962, les représentants français et ceux du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) se réunissaient à Evian pour conclure les accords qui allaient mettre fin à la guerre d’Algérie.

    Les négociations entre Français et Algériens à Evian (centre-est de la France) ont été émaillées de moments de tension et d’incompréhensions avant d’aboutir aux accords ayant mis fin à la guerre d’Algérie il y a 60 ans, selon des témoignages confiées à l’AFP.
    A l’issue de ces négociations, les représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avaient signé, le 18 mars 1962, les accords dits d’Evian, ouvrant la voie à l’indépendance de l’Algérie après plus de sept ans de guerre et 132 ans de colonisation.
    Dès sa déclaration lançant la « Guerre de libération » le 1er novembre 1954, le Front de libération nationale (FLN) s’était dit prêt à négocier avec les autorités françaises mais il faudra attendre janvier 1961 pour que des négociations directes débutent entre la France et le GPRA. Elles dureront 18 mois, la plupart du temps en secret.

    Elles commencent notamment grâce au représentant du GPRA en Italie, Tayeb Boulahrouf, qui demande au président italien de l’époque, Giovanni Gronchi, au Premier ministre, Giorgio La Pira, et à l’influent patron du groupe pétrolier Eni, Enrico Mattei, de sonder le président français sur ses intentions.

    Au travers des Italiens, M. Boulahrouf obtient « la confirmation que le général De Gaulle est dans l’état d’esprit de négocier avec ‘la rébellion’ », a raconté son fils Jalil à l’AFP.

    « Cigarette au bec »
    L’atmosphère très tendue au début des négociations se relâche au fur et à mesure que les négociateurs apprennent à se connaître.

    Selon une anecdote racontée par Tayeb Boulahrouf à son fils, lors des discussions de Lucerne qui précèdent en 1961 celles d’Evian, Georges Pompidou, homme de confiance de De Gaulle, est entré « cigarette au bec » alors que c’était le ramadan. « Il a éteint sa cigarette par respect mais mon père lui a signifié qu’il pouvait fumer à son aise, car l’islam étant une religion extrêmement tolérante, cela ne posait aucun problème ».

    Amar Mohand-Amer, historien algérien et résident à l’Institut d’Etudes avancées de Nantes, souligne à l’AFP que « dans les derniers mois, le GPRA et le gouvernement français étaient dans une logique positive, celle d’aboutir rapidement à un compromis ». Même s’il fallait parfois dissiper des incompréhensions.

    Ainsi, à un moment, Lakhdar Bentobal, l’un des négociateurs algériens, a dû rappeler à l’ordre le chef de la délégation française qui s’adressait au GPRA en leur disant « vous de l’autre côté de la table », au motif que la France ne reconnaissait ni le GPRA ni le FLN.

    Pour l’inciter à plus de respect, Bentobal a dressé un parallèle avec « certains hommes algériens qui ne citent jamais le nom de leur épouse, même quand ils s’adressent directement à elle ». Pendant la phase préparatoire et les négociations, la délégation algérienne a pu compter sur le soutien de la Suisse.

    « Décontraction »
    Une partie des accords ont été négociés dans une première phase près de Genève et la délégation algérienne logeait dans une villa à Bois D’Avault, du côté suisse de la frontière. Grâce au Dr Djillali Bentami, représentant du Croissant rouge algérien (CRA) en Suisse qui l’avait mis en contact avec Redha Malek, un autre négociateur algérien, le photographe André Gazut a pu y entrer et réaliser des clichés.

    Les négociateurs étaient « venus en Suisse depuis Tunis par un vol spécial de Swissair qui avait pour consigne de ne pas survoler la France », a raconté le photographe à l’AFP. La propriété autour de la villa était surveillée par l’armée suisse « de crainte d’une opération de l’OAS (organisation terroriste française opposée à l’indépendance, ndlr) contre les négociateurs ».

    « Il y avait même des canons de DCA (défense anti-aérienne) en cas d’apparition d’un petit avion près de la propriété », selon M. Gazut. Le célèbre photographe Raymond Depardon a raconté en décembre au quotidien algérien Liberté comment la délégation algérienne qu’il avait suivie « impressionnait par sa décontraction et le port vestimentaire très élégant de ses membres » qui étaient « des jeunes de 30-40 ans ».

    « Cela tranchait avec l’image qu’on se faisait du FLN dans le maquis, en tenue militaire », a-t-il dit.

    GEO, 14/03/2022

    #Algérie #France #Colonisation

  • L’Algérie réclame la restitution de la totalité des archives

    L’Algérie réclame la restitution de la totalité des archives – France, colonisation, mémoire, crimes coloniaux,

    La France a annoncé ce jeudi 23 décembre 2021, l’ouverture des archives relatives aux affaires judiciaires et aux enquêtes de police dans l’Algérie en guerre contre la colonisation, en vertu d’un texte publié au Journal officiel.
    Pour les algériens, cette décision est un non-évènement, dans la mesure ou la revendication algérienne demeure la restitution de toutes les archives datant de 1830 jusqu’à le recouvrement de l’indépendance le 5 juillet 1962, en plus des archives de l’avant 5 juillet 1830, confisquées au lendemain de la colonisation française et rapatriées en France, dont des archives liées à l’état-civil.

    Le reste n’est que de la littérature, et de la poudre aux yeux, attestant une mauvaise foi, des autorités françaises, soucieuses aujourd’hui d’instrumentaliser la rente mémorielle pour faire pression sur Alger.
    L’objectif d’Emmanuel Macron, devient clair comme de l’eau de roche, en tentant de donner l’impression d’apaiser les relations avec l’Algérie, via des décisions sans envergure comme l’ouverture des archives concernant les enquêtes judiciaires et policières de 1954 à 1966. Pourquoi, ne pas ouvrir les archives des organisations paramilitaires et de l’armée française, ayant excellé la torture et les exactions durant cette période ?


    Les algériens sont loin d’être dupes pour « plonger » sur un trompe-œil qui ne convainc personne. La France qui idéalise et glorifie la colonisation via les lois sur la glorification de la colonisation adoptée en février 2005 et sur le séparatisme, adoptée cette année, n’a nullement l’intention d’aller au fond de la chose pour régler le contentieux historique avec l’Algérie, elle demeure confinée dans ses illusions de colonisatrice.

    La seule solution est de clamer haut et fort sa responsabilité historique dans l’extermination de millions d’algérien durant en 132 ans de colonisation, de restituer toutes les archives, décontaminer les sites des essais nucléaires français effectués en Algérie, et de cesser de jouer le tuteur, seules conditions à ouvrir une nouvelle ère pour des relations débarrassées du caractère passionnel, basées sur le respect mutuel et l’intérêt mutuel au grand bien des peuples des deux rives de la Méditerranée.

    Algérie54, 24/12/2021

    #Algérie #France #Archives #Mémoire

  • Algérie: Paris joue la carte de la mémoire

    Algérie: Paris joue la carte de la mémoire

    Algérie: Paris joue la carte de la mémoire – France, Guerre d’Algérie, Emmanuel Macron, colonisation,

    LA FRANCE VA OUVRIR DES ARCHIVES SUR LA GUERRE D’ALGÉRIE
    LA CARTE DU DOSSIER MÉMORIEL POUR DÉSAMORCER LA CRISE
    Après la crise alimentée par les propos du président français Emmanuel Macron, Paris tente de recoller les morceaux avec Alger en annonçant l’ouverture prochaine des archives sur «les enquêtes judiciaires» de la guerre d’Algérie, qui devront lever le voile sur le sort réservé aux centaines de militants de la guerre de libération emprisonnés, torturés ou exécutés par l’armée coloniale française. C’est ce qu’a annoncé hier la ministre française de la culture, Roselyne Bachelot.

    A travers cette annonce, qui intervient au lendemain de la visite en Algérie du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, la France joue la carte du dossier de la mémoire, considéré comme une priorité par l’Etat algérien et figurant en tête des dossiers bilatéraux, pour tenter d’apaiser les relations diplomatiques avec Alger et désamorcer une crise d’une rare gravité entre les deux pays en cours depuis plusieurs mois.

    «Je veux que sur cette question, qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l’Histoire à l’œuvre, soit regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge», a argué la ministre, qui a dans son périmètre la question des archives, près de soixante ans après la fin du conflit et alors que la relation franco-algérienne.

    Après avoir annoncé l’ouverture avec quinze ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police en rapport avec la guerre d’Algérie (1954-1962), conservées aux Archives nationales d’Outre-mer à Aix-en-Provence, Mme Bachelet a estimé que la France a des choses à reconstruire avec l’Algérie, mais qui ne pourront se reconstruire que sur la vérité.

    «C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. A partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c’est à partir de ce moment-là qu’on peut construire une autre histoire, une réconciliation». Interrogée sur les conséquences de cette décision, notamment sur la possible confirmation à venir d’actes de torture commis par l’armée française en Algérie, Mme Bachelot a déclaré que «c’est l’intérêt du pays que de le reconnaître».

    Le 9 mars 2021, le président français avait «pris la décision de permettre aux services d’archives de procéder aux déclassifications des documents couverts par le secret de la défense nationale (…) jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse. Cette décision sera de nature à écourter sensiblement les délais d’attente liés à la procédure de déclassification, s’agissant notamment des documents relatifs à la guerre d’Algérie. Peu avant, Emmanuel Macron avait reconnu, «au nom de la France», la torture et l’assassinat de l’avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel et du mathématicien et militant Maurice Audin par l’armée française pendant la guerre d’Algérie en 1957. Ces gestes d’apaisement étaient recommandés dans le rapport remis à Emmanuel Macron le 20 janvier par l’historien Benjamin Stora dans le but de «réconcilier les mémoires» et de « regarder l’histoire en face».

    La lecture du rapport remis par Benjamin Stora au chef de l’Etat français, qui lui a confié en juillet 2020 une mission de conseil sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie, a été perçue comme « décevante » en Algérie. Il est notamment reproché à ce rapport, de 146 pages, de foisonner beaucoup plus des gestes symboliques, d’approches plus événementielles ou commémoratives que d’une réelle volonté de faire éclater la vérité ou les vérités ou de rétablir les droits. Le colonisé et le colonisateur pour Stora sont situés au même niveau. Rappelant que pour les autorités algériennes, l’excellence des relations bilatérales entre Alger et Paris est tributaire des
    rapports historiques et de la question mémorielle, lesquels ne pourront faire l’objet d’une quelconque concession.

    Mohamed Mecelti

    Le Jeune Indépendant, 11/12/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Mémoire #Archives

  • La France va ouvrir ses archives sur la guerre d’Algérie

    La France va ouvrir ses archives sur la guerre d’Algérie – Colonisation, Mémoire, crimes coloniaux, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune

    La France ouvrira « 15 ans à l’avance » ses archives sur la guerre d’Algérie. Une décision qui intervient au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères après des mois de tensions entre l’Algérie et la France.

    L’annonce de l’ouverture des archives a été faite ce vendredi par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot sur BFMTV.

    « J’ouvre avec 15 ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de la gendarmerie et de la police qui concernent la guerre d’Algérie », a-t-elle annoncé dans son communiqué qui a été repris par l’AFP.

    Cette décision intervient au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères après des mois de tensions entre l’Algérie et la France. En effet, en octobre dernier, le président français Emmanuel Macron avait suscité la colère de l’Algérie en remettant en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française et en accusant « le système politico-militaire » d’être bâti sur « une rente mémorielle ».

    Ces déclarations avaient suscité la colère d’Alger, qui a rappelé son ambassadeur pour « consultation » et fermé l’espace aérien aux avions militaires français opérant dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel.

    Alors qu’Abdelmadjid Tebboune avait affirmé en novembre qu’il « ne ferait pas le premier pas » pour sortir de la crise, le chef de la diplomatie française a atterri mercredi à Alger dans le cadre d’une visite surprise annoncée in extremis.

    Ce voyage a le double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de l’autre, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est essentiel » , a-t-il déclaré après sa réception par Abdelmadjid Tebboune.

    Pipa news, 10/12/2021

    #France #Colonisation #Algérie #Mémoire #Archives #Macron #Tebboune

  • Réconciliation algéro-française : des propositions a Macron

    Réconciliation algéro-française : des propositions a Macron – Algérie, mémoire, colonialisme, Harkis,

    Les Les descendants de harkis, de rapatriés et combattants du FLN font des propositions a Macron
    C’est l’histoire d’un voyage intérieur. Celle d’un trajet qui mène vers des mémoires encore embrasées et des souffrances familiales restées le plus souvent silencieuses. C’est l’histoire d’un voyage dans le temps.

    Celle d’une quête personnelle de dix-huit jeunes venue épouser la longue destinée de deux pays qui s’attirent et se déchirent depuis près de soixante ans. Onze femmes et sept hommes qui ne se connaissaient pas ont accepté de faire ensemble cette traversée avec un objectif : apaiser « cette blessure mémorielle » qui froisse la France et l’Algérie, comme l’a décrit Emmanuel Macron.

    C’est ce que révèle le quotidien « Le Monde » .

    L’enjeu est lourd. Lourd de sens pour ces jeunes gens, qu’ils soient français, binationaux ou pour certains algériens. Car, même si la guerre est finie depuis 1962, Linda, Yoann, Alma, Nabil, ou encore Lina (ils ne souhaitent pas que leur nom de famille soit rendu public), qui ont entre 18 et 35 ans, portent malgré eux l’héritage de ce conflit : ils sont les petits-enfants de ces souvenirs tourmentés entre les deux pays de la Méditerranée. Leurs grands-parents ont été combattants du Front de libération nationale (FLN), militaires français, appelés, harkis ou rapatriés (pieds-noirs et juifs).

    « Enormément de bienveillance »

    Depuis juin, ce groupe – qui s’est nommé « Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes » – échange librement et réfléchit à la manière de rapprocher toutes ces « blessures » pour le compte de l’Elysée. « Il y a eu énormément de bienveillance entre nous », assure Gautier, arrière-petit-fils d’un général putschiste, ancien chef de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).

    Après cinq mois d’intimes discussions – que Le Monde a pu suivre –, ces jeunes devaient remettre, mardi 30 novembre, plusieurs propositions, sous forme de messages, à Emmanuel Macron, censés nourrir la réflexion du président de la République autour de « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».

    Echourouk online, 01/12/2021

    #Algérie #France « Colonialisme #Mémoire #Réconciliation #Harkis #Macron

  • L’invasion des barbares

    L’invasion des barbares

    Tags : Occident, UE, Migration, barbares, colonisation – L’invasion des barbares

    Le phénomène migratoire est, semble-t-il, le problème essentiel pour l’Europe et les pays occidentaux. Oublieux et sans ironie, l’Ouest fait une énorme impasse sur les étapes historiques indélébiles qui ont façonné l’évolution des hommes et du monde. Oublieux car on ne fait plus cas des bouleversements toujours dans la douleur qu’ont connus des continents entiers par les conquêtes entreprises par les anciennes puissances occidentales dénaturant de grandes cultures et rasant des empires par le feu et par le fer. La grande histoire des conquistadors ce par quoi les Etats-Unis d’Amérique sont nés et d’autres nombreuses mues ne peuvent être effacées des mémoires pour témoigner l’implacable évolution du monde toujours marquée par les flux migratoires.

    L’hypocrisie actuelle des Etats et le non-sens qu’elle étale par le scellé de leurs frontières et l’érection de leurs murs est une frilosité inadéquate avec une loi indécrottable humaine qui veut que l’on peut sédentariser l’espèce humaine toujours encline à se déplacer. Puis n’est-il pas sombrer dans l’illogisme que de développer le summum de l’allergie contre l’intrusion chez soi des étrangers quand ses propres industries sont délocalisées dans des pays dont les ressortissants ne sont pas les bienvenus et souvent haïs ?

    L’invasion des barbares a toujours eu une consonance équivoque pour se demander qui a réellement le profil de la barbarie. On a régulièrement constaté que des puissances ont eu la fatidique inconséquence de provoquer des incendies au nom d’une démocratie indéfinie pour ensuite crier au feu et exiger des peuples désintégrés d’éteindre les braises qu’ils ont laissées. Plus proches, plus près les traces des drames sont plus que jamais visibles.

    L’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, la Libye et d’autres encore n’ont jamais demandé d’être les acteurs dans une scène mondiale où se joue le tiraillement des intérêts terre à terre des grandes puissances au grand malheur des populations innocentes.

    Le solde à payer aujourd’hui est là et quelles que soient les mesures prises, le flux migratoire continuera et s’amplifiera.

    par Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 17/11/2021

    #Colonisation #Migration #Barbares #Occident #UE

  • Paris tente d’utiliser le terrorisme pour atteindre ses objectifs

    Paris tente d’utiliser le terrorisme pour atteindre ses objectifs après l’échec de sa flotte de guerre et ses crimes odieux durant 132 ans de colonialisme barbare en Algérie.

    Dans un entretien accordé au site site web Algérien Network News (ANN), le ministre de la Communication le Pr Ammar Belhimer a estimé que la France tente d’utiliser le terrorisme pour atteindre ses objectifs, après l’échec de sa flotte de guerre et ses crimes odieux durant 132 ans de colonialisme barbare en Algérie.

    Évoquant les campagnes de désinformation, de dénigrement et d’hostilité à l’égard de l’Algérie, le ministre de la Communication invitera l’establishement français à se «libérer de son complexe d’ex-puissance coloniale» et à cesser tout «traitement condescendant» vis-à-vis de l’Algérie.

    Interrogé sur le refus de Paris d’extrader des individus rechercherchés et poursuivis par la justice algérienne;Ammar Belhimer estimera qu’il n’est nul «besoin d’être clercs pour deviner pourquoi la France protège les terroristes». «Si elle les protège, dit-il, les soutient, en leur réservant son agence d’information officielle pour les promouvoir, c’est pour attenter à la souveraineté et à la sécurité nationale en ciblant sa stabilité et son unité».

    S’agissant de la guerre électronique menée par des officines étrangères contre l’Algérie, le ministre de la Communication souligna qu’une «centaine de sites électroniques marocains soutenus par la France et l’entité sioniste dont le site Maghreb Intelligence mènent,, une «cyber guerre putride contre l’Algérie».

    S’agissant des chantiers lancés pour la réforme des médias, notamment de la presse électronique, Ammar Belhimer indiquera que les médias en ligne demeurent au cœur des préoccupations du secteur au vu de leur rôle efficace, voire stratégique dans l’accompagnement de l’ère du numérique.

    Concernant les questions internationales et régionales, Belhimer a mis en avant les efforts de l’Algérie, pour le retour de la paix et de la stabilité en Libye. «L’Algérie encourage et soutient toutes les initiatives de règlement pacifique et les solutions loin de toute ingérence». L’approche algérienne «a toujours été juste» dans le règlement des conflits, notamment dans les pays du voisinage et le continent africain», assure M. Belhimer. Sur la «présence» française au Mali, le ministre est catégorique : «elle est une menace contre la sécurité interne (du Mali)».

    Algérie54, 03/11/2021

  • Algérie : Les mensonges de M. Zemmour

    Algérie : Les mensonges de M. Zemmour – Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle !

    Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle !

    M. Zemmour ment quand il dit que la population algérienne a été multipliée par 10 entre 1830 et 1962. Au contraire, cette population, martyrisée et affamée, n’a jamais connu une courbe naturelle entre ces deux dates. Évaluée à 3 millions d’habitants en 1830, elle n’a augmenté que de 9 millions en presque un siècle et demi !


    Donc : multipliée par quatre et non par dix ! Autre précision pour notre «Berbère juif» : en 1962, l’espérance de vie était de 48 ans. M. Zemmour doit savoir qu’elle est actuellement de 78 ans !

    Encore un «méfait» de l’indépendance !

    Maâmar Farah

    Le Soir d’Algérie, 03/11/2021

  • Algérie: projet de loi criminalisant le colonialisme français

    Algérie: projet de loi criminalisant le colonialisme français – Zakaria Belkheir, coordinateur du projet de loi, a déclaré à l’Agence Anadolu que plus de 100 députés de différents courants politiques l’ont signé

    AA / Algérie/ Abderrazzak ben Abdallah

    Des députés algériens ont déposé, dimanche, un projet de loi visant à criminaliser la colonisation française de leur pays (1830-1962), en marge de l’escalade de la crise entre Alger et Paris.

    « Le document a été remis à la Commission des initiatives législatives et parlementaires à la présidence de l’Assemblée populaire nationale (première chambre du Parlement), et a été signé par plus de 100 députés (sur 407) », a déclaré Zakaria Belkheir, coordinateur du projet de loi.

    Et d’expliquer que « la prochaine étape sera la tenue d’une réunion du Comité des initiatives à la présidence du Parlement pour étudier le projet et décider de son sort en le transférant au gouvernement pour examen. »

    Il a précisé que « les députés qui ont signé le projet de loi appartiennent à différents courants politiques. »

    Le projet, qui a été consulté par l’Agence Anadolu, comprend six chapitres et 54 articles, et son article 23 dispose que « l’État algérien œuvre à contraindre les autorités françaises à présenter des excuses au peuple algérien pour les préjudices qu’il a subis durant la période coloniale. »

    L’article 49 dispose que « l’État algérien est tenu de ne conclure aucun accord avec la France tant que les conditions de reconnaissance de ses crimes coloniaux ne sont pas réunies. » Paris refuse de présenter des excuses officielles.

    Dans la section sur les dispositions pénales, le projet prévoit une peine de 6 mois à deux ans de prison pour tout Algérien qui glorifierait le colonialisme français par quelque moyen d’expression que ce soit.

    En 2009, la tentative des députés algériens de promulguer une loi criminalisant le colonialisme français a finalement échoué. Les opposants affirment que le régime précédent, dirigé par Abdelaziz Bouteflika (1999-2019), l’avait gelée pour des raisons politiques.

    Dans le cas où le projet de loi reçoit l’aval du gouvernement, il sera soumis au vote du Parlement, et il entrera en vigueur s’il recueille 50 % + 1 des voix des députés.

    Ce projet de loi coïncide avec une escalade de la crise avec la France, après des déclarations de son président, Emmanuel Macron, qualifiées d’ »offensives », dans la mesure où il a contesté l’histoire de l’Algérie, ce qui a incité cette dernière à rappeler son ambassadeur en poste à Paris et à interdire aux avions militaires français de survoler son espace aérien.

    Cela coïncide également avec la commémoration du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération contre le colonialisme français, le 1er novembre 1954.