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  • ONU : Le Comité des 24 désavoue le Maroc

    ONU : Le Comité des 24 désavoue le Maroc

    ONU : Le Comité des 24 désavoue le Maroc – Sahara Occidental, Comité de décolonisation, territoire non autonome,

    Les participants au séminaire annuel du Comité des 24 de l’ONU chargé des questions de décolonisation, dont le Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, l’ambassadeur Nadir Larbaoui, ont réitéré au Maroc l’implacable vérité au sujet du statut du Sahara occidental, en soulignant l’impérieuse nécessité de parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique.

    Larbaoui recadre Omar Hilale

    Ainsi, lors du séminaire, qui s’est tenu dans la capitale de Sainte Lucie, Castries, du 11 au 13 du mois courant, le Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, l’ambassadeur Nadir Larbaoui, a «déculotté» l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, qualifiant ses propos de mensonges et d’insolence. Il, a dans ce sens, dénoncé la déclaration «hors de propos» du même représentant du royaume chérifien et de la délégation qui l’accompagnait et son attaque contre l’Algérie, que certaines délégations diplomatiques jugeaient «inappropriée et grossière». M. Larbaoui a également épinglé celui-ci pour ses attaques contre l’Algérie, en soulignant que le représentant du royaume chérifien «tente désespérément de semer la confusion et de tromper l’opinion publique marocaine et internationale en recourant à une invention parallèle au droit du peuple sahraoui, à l’autodétermination reconnue dans la légitimité internationale et les résolutions pertinentes des Nations Unies».

    Battant en brèche les assertions infondées du représentant du Makhzen, l’ambassadeur d’Algérie a affirmé que «mon pays n’est pas partie au conflit mais, comme la Mauritanie, il a le statut de voisin observateur». M. Larbaoui, a soutenu que la délégation marocaine souffre d’un grand déficit en termes de données historiques. Il a recadré aussi celui-ci, en affirmant que l’Algérie, «en tant que Nation dont le combat des pères fondateurs pour la liberté et l’émancipation a façonné son destin et forgé sa conviction de principe et son engagement à défendre sans relâche le droit de tous les Peuples à décider pleinement et librement de leur sort, a toujours été et restera toujours attachée à la noble mission de décolonisation».

    Cependant, il a regretté l’absence du moindre progrès dans la tenue d’un référendum libre au Sahara Occidental, tel que stipulé dans la résolution 1514 des Nations Unies sur la décolonisation, nonobstant le fait que le Sahara Occidental, soit répertorié, depuis 1963 comme territoire non autonome, statut réaffirmé en 1966, par la résolution 2229 octroyant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

    L’ambassadeur d’Algérie à l’ONU a, dans ce contexte, passé en revue «les violations flagrantes, systématiques et flagrantes par le Maroc des droits de l’homme des citoyens sahraouis», et mis en exergue «le déficit et l’incapacité de la Minurso de surveiller la situation des droits de l’homme dans la partie occupée du Sahara Occidental».

    La décolonisation demeure inachevée

    Pour leur part, les délégations de trois continents l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine ayant intervenu à l’occasion étaient en effet unanimes à relever que la décolonisation du Sahara occidental «demeure inachevée, en insistant qu’il s’agit là d’une sérieuse source d’inquiétude», au moment où l’ONU entame la deuxième année de la quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.

    Les participants à ce séminaire du Comité des 24 de l’ONU ont souligné en outre l’engagement de maintenir intacte la doctrine onusienne du droit à d’autodétermination conformément aux résolutions 1514 et 1541 ainsi que tous les textes fondamentaux pertinents définissant les paramètres de mise en œuvre du processus de décolonisation. Ils ont enfin rappelé le droit du peuple sahraoui à bénéficier et disposer de ses ressources naturelles, avant de soutenir la proposition d’effectuer une visite du C24 aux territoires occupés du Sahara occidental pour s’enquérir de la situation sur le terrain notamment celle relative aux droits de l’Homme.

    APS

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    #SaharaOccidental #Maroc #ONU #Comité_décolonisation

  • C-24: Le Sahara occidental, Malouines et Gibraltar au premier plan

    C-24: Le Sahara occidental, Malouines et Gibraltar au premier plan

    C-24: Le Sahara occidental, Malouines et Gibraltar au premier plan – Comité de décolonisation, Nations Unies, Séminaire régional du Pacifique sur la décolonisation,

    CASTRIES, Sainte-Lucie, 12 mai – La question de longue date de la décolonisation du Sahara occidental, des îles Falkland (Malvinas) * et de Gibraltar a occupé le devant de la scène aujourd’hui, alors que le Séminaire régional du Pacifique sur la décolonisation entrait dans sa deuxième journée.

    Tenu sous les auspices du Comité spécial sur la décolonisation, le thème du séminaire est « Progrès des territoires non autonomes à travers la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) et au-delà ». (Pour plus d’informations, voir le communiqué de presse GA/COL/3355 du 11 mai 2022).

    Gavin Short, des îles Falkland (Malvinas), a déclaré que sa famille vivait dans le territoire depuis 173 ans. Décrivant les Falklands (Malvinas) comme un territoire d’outre-mer du Royaume-Uni, il a déclaré qu’ils avaient amplement démontré leur volonté de maintenir le statu quo lors du référendum de mars 2013, lorsque 99,8 % d’entre eux avaient voté à 92 % en ce sens. Le référendum a été observé au niveau international pour s’assurer que le vote était libre et équitable, a-t-il ajouté.

    Joseph Bossano, ancien ministre en chef de Gibraltar, a rappelé l’affirmation par le Comité spécial en 1964 que la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux était pleinement applicable à Gibraltar, et son invitation au Royaume-Uni et à l’Espagne à entamer des négociations, conformément avec la Charte. Il a également rappelé qu’à 25 ans, il avait décidé de militer pour la décolonisation de Gibraltar et de s’opposer à sa rétrocession à l’Espagne. Notant que 2022 est la trentième année au cours de laquelle il s’adresse aux États membres pour défendre le droit de Gibraltar à l’autodétermination, il a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce que cela prenne autant de temps. Il a poursuivi en déclarant que Gibraltar avait augmenté son niveau d’autonomie, l’Espagne s’y opposant à chaque pas. Malgré le traité de paix de 1713, en vertu de laquelle elle a cédé à perpétuité le rocher de Gibraltar de 4 kilomètres carrés, l’Espagne se plaint que les Britanniques ont ensuite pris 1 km² supplémentaire de l’isthme, a-t-il souligné. Désormais, personne à Gibraltar ne soutient un retour aux négociations de Bruxelles ou aux discussions de souveraineté entre l’Espagne et le Royaume-Uni, avec ou sans la participation de Gibraltar, a-t-il souligné.

    Sidi Mohamed Omar, Front populaire de libération de la Saguía el-Hamra et du Río de Oro (Frente Polisario), a noté que la question du Sahara occidental, dernier territoire non autonome d’Afrique, était à l’ordre du jour du Comité spécial depuis décembre 1963, soulignant que la raison principale est très claire – la poursuite de l’occupation militaire illégale du Maroc depuis 1975. La situation du peuple sahraoui dans les territoires sous occupation illégale s’est détériorée en raison de la pandémie de coronavirus à un moment où l’État occupant continue d’intensifier son pratiques et politiques répressives et coloniales, a-t-il dit, citant la répression en cours contre les civils sahraouis et les militants des droits de l’homme. Le Maroc modifie également la nature démographique du Territoire par des politiques de peuplement intensives et incitatives, destruction du patrimoine culturel et pillage des ressources naturelles, a-t-il déclaré. La seule option est de défendre les principes de la légalité internationale et de conclure la décolonisation du Sahara Occidental par l’expression libre, authentique et démocratique de la volonté souveraine du peuple sahraoui dans l’exercice de son droit inaliénable et non négociable à l’auto- détermination et indépendance, a-t-il souligné.

    Bahiya Ghalla, Sahara occidental, donnant un compte rendu de première main des derniers développements au Sahara marocain, a déclaré que l’élan en faveur de l’initiative d’autonomie du Maroc donne l’espoir qu’une solution politique au différend régional sur le Sahara est plus proche que jamais. Dans une situation qui dure depuis bien trop longtemps, l’initiative d’autonomie du Maroc reçoit un large soutien de l’Afrique, du monde arabe et de l’Europe comme seule option pour mettre fin au conflit régional, a-t-elle souligné, notant que l’établissement de nombreux consulats au Sahara marocain atteste à une reconnaissance croissante de la légitimité de l’initiative. Elle a poursuivi en se décrivant comme faisant partie d’une génération de femmes marocaines jouant un rôle clé dans la conception et la mise en œuvre des politiques nationales de développement, dans le cadre de la vision marocaine de l’égalité des sexes en tant que fondement d’un monde moderne et société démocratique. Les dernières élections, avec un taux de participation de 66 %, ont été une autre étape importante dans le contexte d’une réforme démocratique ambitieuse, a-t-elle dit, soulignant que l’élection de jeunes femmes comme elle lors de ce scrutin a démontré les grands progrès réalisés dans le renforcement de l’égalité des sexes et promouvoir la participation politique des femmes aux niveaux local, régional et national. Soulignant les efforts du Maroc pour mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable et pour assurer la résilience de ses provinces du sud, elle a déclaré que le Sahara marocain est en train de devenir un pôle économique régional africain. soulignant que l’élection de jeunes femmes comme elle lors de ce vote a démontré les grands progrès réalisés dans le renforcement de l’égalité des sexes et la promotion de la participation politique des femmes aux niveaux local, régional et national. Soulignant les efforts du Maroc pour mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable et pour assurer la résilience de ses provinces du sud, elle a déclaré que le Sahara marocain est en train de devenir un pôle économique régional africain. soulignant que l’élection de jeunes femmes comme elle lors de ce vote a démontré les grands progrès réalisés dans le renforcement de l’égalité des sexes et la promotion de la participation politique des femmes aux niveaux local, régional et national. Soulignant les efforts du Maroc pour mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable et pour assurer la résilience de ses provinces du sud, elle a déclaré que le Sahara marocain est en train de devenir un pôle économique régional africain.

    Paula Vernet, experte, a relevé le différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni et a invité les deux à reprendre des négociations directes, en tenant compte des intérêts des habitants des Malvinas. Il a ajouté que le Royaume-Uni n’avait pas accepté l’offre de l’Argentine de les aider pendant la pandémie de COVID.

    Le représentant de l’Espagne a déclaré que son pays avait cédé Gibraltar au Royaume-Uni en 1713 en vertu du traité d’Utrecht. Le Royaume-Uni a expulsé les Espagnols qui habitaient Gibraltar à l’époque, a-t-il ajouté, soulignant que l’Espagne n’a jamais consenti à l’occupation de l’isthme. La même chose peut être dite des eaux autour de Gibraltar et de l’espace aérien suprajacent, a-t-il déclaré. Rappelant que les séminaires régionaux passés ont appelé l’Espagne et le Royaume-Uni à tenir des pourparlers sur une solution négociée définitive, il a déclaré qu’ils étaient parvenus à des accords bilatéraux sur Gibraltar dans le cadre du Brexit, avec l’objectif ultime de créer une zone de prospérité partagée englobant la toute la zone de Campo de Gibraltar et Gibraltar.

    Le représentant de l’Argentine a déclaré que la question des Malouines est une situation coloniale particulière impliquant un conflit de souveraineté entre son pays et le Royaume-Uni. Dans la résolution 2065 (XX), a-t-il rappelé, l’Assemblée générale a établi que le moyen de mettre fin à la situation coloniale passe par des négociations bilatérales entre les deux seules parties au différend, en tenant compte des intérêts des habitants du territoire. Notant que la composition de sa population est le résultat de la colonisation initiée par le Royaume-Uni en 1833, il a souligné que la législation coloniale illégitime visait dès le départ à préserver le « caractère britannique » de la population du Territoire et à rendre difficile la peuple argentin de s’installer sur les îles. Seules quatre personnes nées sur le continent argentin résidaient sur le territoire en 2016, a-t-il souligné, soulignant que le droit à l’autodétermination n’est donc pas applicable à la question des Malouines. Il a poursuivi en décrivant le référendum de 2013 comme un acte unilatéral du Royaume-Uni, sans légitimité ni reconnaissance par les Nations Unies. En 1966, le ministre britannique des Affaires étrangères a accepté d’engager des négociations sur la souveraineté, une évolution officiellement communiquée au Secrétaire général, a-t-il rappelé. Le conflit de 1982 n’a pas modifié la nature du différend, a-t-il déclaré, exprimant la volonté de l’Argentine de reprendre les négociations. le ministre britannique des Affaires étrangères a accepté d’engager des négociations sur la souveraineté, un développement officiellement communiqué au Secrétaire général, a-t-il rappelé. Le conflit de 1982 n’a pas modifié la nature du différend, a-t-il déclaré, exprimant la volonté de l’Argentine de reprendre les négociations. le ministre britannique des Affaires étrangères a accepté d’engager des négociations sur la souveraineté, un développement officiellement communiqué au Secrétaire général, a-t-il rappelé. Le conflit de 1982 n’a pas modifié la nature du différend, a-t-il déclaré, exprimant la volonté de l’Argentine de reprendre les négociations.

    Le représentant de Sainte-Lucie, notant la nomination de Staffan de Mistura au poste d’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, s’est félicité de ses efforts pour reprendre les consultations en table ronde en vue d’une solution durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental. Il a également salué l’initiative d’autonomie du Maroc.

    Le représentant de la Côte d’Ivoire a exprimé le plein soutien de sa délégation à l’initiative d’autonomie du Maroc, affirmant qu’elle tient compte des spécificités de la région et est conforme au droit international, à la Charte des Nations Unies et aux résolutions pertinentes.

    Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, soulignant le besoin urgent d’une solution mutuellement convenue à la question du Sahara occidental, a déclaré qu’un dialogue inclusif est un outil important pour construire des ponts. Il a poursuivi en déclarant que l’initiative d’autonomie du Maroc est digne, basée sur la réalité politique et le compromis, notant un soutien international croissant pour elle comme une proposition crédible.

    Le représentant de la Grenade s’est félicité de la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général et de l’initiative d’autonomie du Maroc.

    Le représentant de la Sierra Leone a souligné que la résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité appelle le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à coopérer plus pleinement entre eux. Il a exprimé son soutien à l’initiative d’autonomie du Maroc.

    Le représentant de l’Indonésie s’est félicité de la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général. S’agissant des Falkland (Malvinas), il a déclaré qu’un règlement pacifique et négocié des questions entre les deux gouvernements concernés était la meilleure voie à suivre.

    La représentante de Cuba a déclaré que le différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni devait être réglé par des négociations, ajoutant que sa délégation s’opposait à l’envoi d’une mission de visite aux Malouines.

    Le représentant de la Syrie a déclaré qu’une solution pacifique négociée est le seul moyen de mettre fin au différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni. Exprimant son soutien aux droits légitimes de l’Argentine sur les îles Malvinas, les îles de Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes, elle a appelé le Royaume-Uni à engager le dialogue.

    Le représentant d’Antigua-et-Barbuda s’est félicité des efforts déployés par le nouvel Envoyé personnel pour reprendre le processus des tables rondes, notamment lors de sa première visite dans la région en janvier. Notant les efforts déployés pour libérer l’Amérique latine du colonialisme et des colonies, il a appelé l’Argentine et le Royaume-Uni à régler leur différend souverain sur les Malouines.

    Le représentant de la Bolivie a souligné que la question des Malouines n’est pas seulement une question bilatérale, mais une question régionale et mondiale. Exprimant sa solidarité avec l’Argentine, il a souligné que la seule voie à suivre est de reprendre les négociations. La Bolivie s’oppose à une mission de visite, a-t-il ajouté.

    Le représentant du Chili, mettant en garde contre les décisions unilatérales, a exprimé des doutes quant à la capacité du Comité spécial à mener une mission de visite en raison du conflit de souveraineté existant.

    Le représentant du Timor-Leste a exprimé son soutien aux droits inaliénables du peuple sahraoui, tout en saluant la nomination de l’Envoyé personnel. Il a poursuivi en exhortant l’Argentine et le Royaume-Uni à poursuivre le dialogue.

    La représentante de la Dominique, soulignant l’importance de l’implication de l’ONU dans la recherche d’une solution à la question du Sahara occidental, a réaffirmé l’appui de sa délégation au plan d’autonomie du Maroc et a salué ses efforts dans le développement du territoire.

    Le représentant du Venezuela a exprimé son soutien à l’Argentine et a appelé le Royaume-Uni à reprendre les négociations directes, tout en qualifiant d’inappropriée une mission de visite aux Malouines. Déplorant que le peuple sahraoui n’ait pas pu exercer son droit à l’autodétermination, il a déclaré que la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ne s’était pas pleinement acquittée de son mandat. Il est nécessaire de réactiver le processus politique pour le Sahara occidental, a-t-il ajouté, demandant au Secrétaire général d’envisager d’envoyer une mission de visite dans le territoire pour obtenir des informations sur le terrain.

    Le représentant de l’Algérie, soulignant que le Front Polisario est le seul représentant du peuple sahraoui, a précisé que son pays n’est pas une partie au conflit, mais un observateur à ses côtés. Rejetant la tentative du Maroc de changer la nature du conflit, il a rappelé que le Sahara occidental est resté sur la liste des territoires non autonomes depuis 1963 et a exhorté le Comité spécial à utiliser tous ses outils, y compris les missions de visite.

    Le représentant de l’Angola s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire résultant du conflit et de la pandémie.

    Le représentant du Belize s’est dit préoccupé par le fait que les aspirations légitimes du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ont été contrecarrées et entravées pendant près de 50 ans. Au lieu de la mise en œuvre du plan de règlement accepté par toutes les parties et approuvé par le Conseil de sécurité, le conflit a de nouveau éclaté, a-t-il noté.

    Le représentant du Botswana a regretté que le Sahara occidental reste la seule colonie d’Afrique, appelant au respect des droits inaliénables du peuple sahraoui. Une mission de visite dans le territoire se fait attendre depuis longtemps, a-t-il souligné.

    Le représentant du Brésil, appelant à l’application du principe d’intégrité territoriale, a exhorté le Royaume-Uni à cesser les actes unilatéraux d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles. Il devrait également s’abstenir de promouvoir des exercices militaires dans une zone dont la souveraineté est contestée, a-t-il dit, soulignant que l’Atlantique Sud est une zone de paix et de coopération.

    Le représentant de la Gambie s’est joint aux autres pour saluer la nomination de l’Envoyé personnel et a exprimé le plein appui de sa délégation à la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    Le représentant du Mexique a exprimé son soutien au droit légitime de l’Argentine sur les Malvinas, exhortant le Royaume-Uni à reprendre les négociations sur une solution mutuellement acceptable à leur différend de souveraineté et à s’abstenir de toute modification unilatérale du territoire. Concernant le Sahara occidental, il a souligné l’importance d’écouter la volonté du peuple et son besoin d’exercer son droit à l’autodétermination.

    Le représentant de la Namibie a exprimé sa sympathie pour ceux qui sont privés de leur droit à l’autodétermination, y compris le peuple sahraoui, soulignant que la décolonisation de l’Afrique ne sera pas complète tant que le peuple du Sahara occidental n’aura pas décidé de son statut futur par un référendum libre et équitable.

    Le représentant du Maroc, notant que Mme Bahiya représente des milliers de personnes au Sahara marocain, a condamné la déclaration du délégué de l’Algérie affirmant que son pays n’est pas partie au conflit. « C’est une nouvelle pour moi », a-t-il dit, se demandant pourquoi l’Algérie négocie au nom du Front Polisario et fait campagne pour lui. Il a poursuivi en exhortant l’Algérie à permettre au peuple kabyle de choisir son propre avenir.

    M. Omar a déclaré que toute délégation représentant « un autre Sahara » s’est trompée d’endroit car le Comité spécial n’examine que la question du Sahara occidental.

    Le représentant de l’Algérie a déclaré que le Maroc masquait la vérité et déformait les résolutions des Nations Unies.

    Le représentant du Maroc a rejeté l’accusation de dénaturation des documents des Nations Unies, affirmant qu’il pouvait transmettre sa déclaration à son homologue algérien. Il a poursuivi en demandant pourquoi la frontière entre les deux pays reste fermée.

    Le représentant de l’Algérie a déclaré que le Maroc ignore les données historiques, rappelant à son homologue qu’Alger a fermé la frontière parce que des armes et de la drogue traversaient son pays.

    M. Omar a déclaré que c’était le Maroc qui avait divisé le Sahara Occidental, demandant à Rabat d’autoriser le Comité spécial à se rendre au Sahara Occidental.

    Le représentant du Maroc a déclaré que l’Algérie appauvrissait sa propre population en armant le Front Polisario.

    Le représentant de Cuba a affirmé son soutien au peuple du Sahara occidental et à son droit à l’autodétermination.

    Le représentant de la Bolivie a réaffirmé la nécessité essentielle du dialogue.

    Au début de la session, le Séminaire a entendu les commentaires des orateurs restés de la discussion de la veille sur la situation en Nouvelle-Calédonie.

    Roch Wamytan, expert, a déclaré qu’avec 56% des électeurs boycottant le troisième référendum au milieu des impacts du COVID-19, la Nouvelle-Calédonie est dans une impasse politique.

    Julien Boanemoi, expert, a déclaré que la Nouvelle-Calédonie n’a pas été épargnée par les effets de la pandémie, décrivant les difficultés de la vie et l’accès aux services sous les restrictions induites par le COVID.

    Naia Wateou, experte, a noté que toutes les communautés, pas seulement les Kanaks, étaient confrontées à des défis, soulignant que le virus ne fait pas de politique. Elle a déclaré que le troisième référendum s’était déroulé dans des conditions acceptables et que l’appel au boycott était une décision politique.

    La représentante de la France a fait écho à cet orateur, affirmant que son pays était prêt à relancer les consultations sur la base de l’accord de Nouméa et à tout mettre sur la table.

    Mike Forrest, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a rappelé que les taux de participation lors des deux premiers référendums en 2018 et 2020 dépassaient 80 %, mais n’étaient que de 43 % en 2021. L’impact du COVID a vraiment changé la vie en Nouvelle-Calédonie, il souligné.

    Le séminaire a également entendu Simona Marinescu, coordonnatrice résidente des Nations Unies basée à Samoa, et Dale Alexander, chef du Centre caribéen de gestion des connaissances de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), qui ont fait des présentations vidéo préenregistrées sur le rôle du système des Nations Unies dans les efforts d’assistance aux territoires.

    En 1960, l’Assemblée générale a adopté la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, proclamant par la suite la Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (1990 à 2000), ainsi que les deuxième et troisième Décennies internationales (2001-2010 et 2011-2020). Plus de 80 anciennes colonies ont obtenu leur indépendance depuis la création de l’Organisation des Nations Unies, mais 17 territoires non autonomes restent sous la tutelle de l’organe de 29 membres, officiellement connu sous le nom de Comité spécial sur la situation en ce qui concerne la la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

    Les territoires non autonomes sont les Samoa américaines, Anguilla, les Bermudes, les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans, les îles Falkland (Malvinas), la Polynésie française, Gibraltar, Guam, Montserrat, la Nouvelle-Calédonie, Pitcairn, Sainte-Hélène, Tokelau, Turks et Caicos Îles, Îles Vierges des États-Unis et Sahara occidental. Les puissances administrantes sont la France, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis.

    Le Séminaire se réunira de nouveau le vendredi 13 mai pour conclure ses travaux.

    __________
    * Un différend existe entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord concernant la souveraineté sur les îles Falkland (Malvinas).

    United Nations, 12 mai 2022

    #SaharaOccidental #Gibraltar #Malouines #Falkland #Comité_décolonisation

  • Comité spécial de la décolonisation: Débat sur le Porto Rico

    Comité spécial de la décolonisation: Les pétitionnaires de Porto Rico revendiquent avec force leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans un contexte socioéconomique désastreux

    Le Comité spécial de la décolonisation a auditionné aujourd’hui une vingtaine de pétitionnaires sur Porto Rico qui, appuyés par six délégations, ont revendiqué avec force leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance, dénonçant « la domination coloniale » des États-Unis.

    Depuis le 25 juillet 1898, a accusé « Partido Nacionalista de Puerto Rico » le « régime colonial » adopte des lois qui ne servent que les intérêts des entreprises américaines, lesquelles ont « carte blanche » pour piller. Le « Parti des travailleurs socialistes » a parlé d’une économie en chute libre soumise aux attaques « incessantes » du Conseil de supervision et de gestion des affaires financières (Junta), imposé depuis 10 ans par les États-Unis, et dont les sept membres « étrangers » n’ont qu’un seul but: payer les riches détenteurs de la dette publique au détriment des emplois, des pensions et des services sociaux de base. Cette dette, que Cuba a estimé à 167,8 milliards de dollars, n’est pas celle des Portoricains mais celle des porteurs d’obligations, a martelé le pétitionnaire.

    Quelque 157 millions de dollars ont déjà été engloutis, cette année, dans la privatisation de la compagnie d’électricité, faisant grimper encore la dette, a souligné « Call to Action on Puerto Rico ». Les mesures d’austérité encouragent « les colons américains » à faire main basse sur l’économie, dans le but de créer un « Porto Rico sans Portoricains ». C’est « un nettoyage ethnique », a affirmé « Frente Independentista Boricua », avant que « Movimiento Victoria Ciudadana » ne pointe un doigt accusateur sur les « vautours de Wall Street », aidés par un Congrès américain qui continue d’adopter des lois avantageuses pour que les Américains puissent s’enrichir à Porto Rico sans y payer d’impôts, a ajouté « Organization for Culture of Hispanic Origins ».

    « Les serpents » se remplissent les poches, l’éducation est privatisée, le système de santé abandonné. On nous vole nos terres, on croule sous la dette et on nous évacue de force, a dénoncé « El Grito ». Nous n’avons aucun droit à notre sol mais les envahisseurs nous pillent avec l’aide des banques et des fonds spéculatifs, s’est-il emporté. Depuis que les États-Unis ont imposé à Porto Rico, il a près de 70 ans, le statut de libre association, qui n’a de libre que le nom, le Congrès américain exerce ses pleins pouvoirs sur le territoire, a confirmé Cuba, en parlant d’une « supercherie » et d’une « farce » fustigée aujourd’hui par les pétitionnaires.

    Cuba a ajouté qu’après le passage des cyclones Irma et Maria en 2017, les dégâts ont été estimés à 45 et 90 milliards de dollars, sans compter les près de 3 000 morts, les plus de 225 000 familles sans abri, la destruction des exploitations agricoles et une dette « qui est tout simplement impossible à rembourser ». Ce territoire ne relève pas d’une question interne mais d’une question qui tombe dans le mandat du Comité spécial et sur la table de la communauté internationale dans son ensemble. Il est temps de respecter le droit du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance, a encore dit Cuba, en reprenant les appels des pétitionnaires.

    Après 30 résolutions sur une question inscrite à l’ordre du jour du Comité spécial depuis plus de 42 ans, comme l’a souligné l’Azebaïdjan, au nom du Mouvement des non-alignés, rien n’avance, l’ONU ferme les yeux sur la situation, renonçant à son rôle de défenseur des droits de l’homme, s’est impatienté « Herminia Health », jugeant comme les autres que l’Assemblée générale doit se saisir elle-même de la question de Porto Rico et exercer les pressions politiques nécessaires sur les États-Unis pour obtenir le lancement du processus de décolonisation.

    Le Comité spécial a prévu une autre séance publique jeudi 24 juin à partir de 10 heures pour examiner la question des îles Falkland (Malvinas).

    AUDITION DE PÉTIONNAIRES SUR LA QUESTION DE PORTO RICO

    M. MARTIN KOPPEL, Parti des travailleurs socialistes, a estimé que les conditions de travail et de vie des travailleurs portoricains et américains sont véritablement attaquées. Ces attaques, a-t-il dit, ont été mises en lumière par la riposte « désastreuse » à la pandémie de COVID-19 menée par « les dirigeants capitalistes » à Washington et à San Juan. À Porto Rico, a précisé le pétitionnaire, les travailleurs et les fermiers sont soumis aux attaques incessantes du Conseil de supervision et de gestion des affaires financières (Junta), imposé par les États-Unis et leur « gouvernement colonial » dont la priorité est de payer les riches détenteurs de la dette de 74 milliards de dollars, au détriment de la majorité de la population. Ils ont supprimé les emplois, les pensions et les protections sociales si difficilement acquis.

    Mais les travailleurs de Porto Rico ne se laissent pas faire et contre-attaquent, a affirmé le pétitionnaire, en parlant des manifestations généralisées. Nous demandons à Washington d’annuler la dette de Porto Rico car ce n’est pas la dette des travailleurs mais celle des porteurs d’obligations. Le succès dans la lutte pour l’indépendance, a poursuivi le pétitionnaire, renforcerait aussi les travailleurs aux États-Unis. Nous nous battons contre un ennemi commun: la classe dirigeante capitaliste américaine, son gouvernement et ses partis, démocrate et républicain. Les travailleurs américains peuvent s’identifier à la résistance de leurs collègues de Porto Rico contre la brutalité de la « Junta ».

    Beaucoup croient que les États-Unis ne peuvent se libérer tant que Washington maintiendra « sa ceinture coloniale » autour de Porto Rico. Nous pouvons gagner si nous nous battons ensemble, a lancé le pétitionnaire. Depuis six décennies, a-t-il expliqué, Cuba nous montre comment un gouvernement de travailleurs et de fermiers peut devenir une arme contre toutes les formes d’oppression et contre la domination impérialiste et l’exploitation capitaliste dans le monde. La révolution cubaine nous a montré que la liberté et l’indépendance de Porto Rico s’arrachent.

    M. BENJAMIN RAMOS, « The ProLibertad Freedom Campaign », a énuméré toutes les violations des droits de l’homme commises par les États-Unis à Porto Rico depuis 122 ans. Porto Rico, a-t-il souligné, est une colonie et « c’est un fait irréfutable ». Son aspiration à l’indépendance est réelle et l’idée que la « puissance coloniale » puisse contrôler le processus de décolonisation est tout simplement « inacceptable ».

    Le Congrès a les pleins pouvoirs, a confirmé Mme SONIA NEGRON, Herminia Health. Les États-Unis contrôlent toutes les questions liées à la défense et aux affaires étrangères, « sans consulter les Portoricains ». Il est honteux, s’est impatientée la pétitionnaire, que l’ONU ait fermé les yeux sur cette situation, renonçant ainsi à son rôle de « défenseur des droits de l’homme ».

    M. EDWIN ORTIZ, Call to Action on Puerto Rico, a constaté que la situation coloniale de Porto Rico ne fait qu’empirer. La puissance coloniale continue son œuvre de démantèlement des infrastructures civiles de l’île y compris les écoles et les hôpitaux. Quelque 157 millions de dollars ont déjà été engloutis, cette année, dans la privatisation de la compagnie d’électricité, faisant augmenter la dette publique. Les touristes américains refusent de respecter les règles sanitaires contre la COVID-19 et les ONG basées aux États-Unis, en dépit de leurs actions sociales, tendent à créer une dépendance à l’aide. Pour M. Ortiz, le Congrès américain doit entendre la voix des Portoricains parce que « Porto Rico sera libre un jour », a-t-il prévenu.

    Le statut actuel ne peut perdurer, a poursuivi M. JOHN MELENDEZ RIVERA, Frente Independentista Boricua, qui a dénoncé les violations des droits de l’homme. Les mesures d’austérité imposées à Porto Rico encouragent en outre « les colons américains » à faire main basse sur l’économie, dans le but de créer un « Porto Rico sans Portoricains ». C’est « un nettoyage ethnique », a-t-il affirmé, en soulignant l’impact de la loi Jones. Mais notre culture et notre conscience nationale restent intactes et nous continuerons notre lutte. Nous demandons aux États-Unis de cesser de fouler au pied le droit international et d’amorcer immédiatement le processus de décolonisation. L’ONU, a conclu le pétitionnaire, doit rétablir la place de Porto Rico à l’ordre du jour de l’Assemblée générale et du Comité spécial.

    À son tour, M. MANUEL RIVERA, Puertorriqueños Unidos En Acción, a indiqué qu’aucun des projets de loi présentés à la Commission des ressources naturelles du Congrès américain ne respecte les principes du droit international et de la résolution de l’Assemblée générale sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Cessons de croire, a-t-il prévenu, que l’arrivée d’un président démocrate va favoriser la décolonisation de Porto Rico. Il a rappelé que lors du référendum de 2012, les Portoricains ont rejeté par 54% le statut de libre association avec les États-Unis.

    Mon parti, a expliqué M. MANUEL NATAL ALBELO, Movimiento Victoria Ciudadana (MVC), a été créé en 2019 pour accompagner la décolonisation de Porto Rico. Il a jugé « inacceptable » que le Congrès des États-Unis ait imposé la Junta. Ainsi, les sept personnes qui composent le Conseil de supervision fiscale « se substituent carrément » aux institutions de Porto Rico. À cause d’elles, 43% des écoles publiques ont fermé, les privatisations se multiplient et la pauvreté s’est aggravée. Le pétitionnaire s’en est pris aux « vautours de Wall Street » qui travaillent en fait pour Washington.

    Mme VANESSA RAMOS, « Asociación Americana de Juristas », a demandé au Comité spécial de se pencher sur un certain nombre de problèmes dont la privatisation des entreprises publiques. Le droit à l’éducation est violé avec l’élimination des cours dans les universités et l’augmentation des frais d’inscription. La marine américaine contamine les terres, affectant la santé de la population. Ces problèmes et d’autres doivent être résolus de toute urgence et les Nations Unies doivent jouer leur rôle important de défendre le respect des droits du peuple portoricain, a conclu la pétitionnaire.

    Depuis les années 70, s’est impatienté M. ALEJANDRO TORRES RIVERA, Movimiento Independentista Nacional Hostosiano, les États-Unis brossent un faux tableau de la situation à Porto Rico. Le Comité spécial, a-t-il ajouté, a reconnu notre droit à l’indépendance et à l’autodétermination depuis plus de 40 ans. Or aujourd’hui, les Portoricains ne peuvent même pas accéder à leurs propres ressources pour réaliser leur développement. Il est temps que le Comité spécial lance un véritable processus de décolonisation et mette un arrêt « aux manipulations » de la puissance militaire coloniale. L’Assemblée générale, a martelé le pétitionnaire, doit se saisir de la question de Porto Rico.

    Un vent de changement est en train de souffler sur l’île, a affirmé M. JUAN DALMAU, Puerto Rican Independence Party, en réitérant l’idée d’une assemblée constituante pour négocier l’avenir de Porto Rico avec le Gouvernement américain et l’appui du Comité spécial. M. Dalmau a demandé à la communauté internationale de forcer les États-Unis à respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies. L’Assemblée doit se saisir de la question de Porto Rico et exercer les pressions politiques nécessaires, a dit à son tour le pétitionnaire.

    La situation devient « ridicule », s’est exclamé M. WALTER ALOMAR, Organization for Culture of Hispanic Origins. Tout le monde est d’accord sur la nécessité de décoloniser Porto Rico mais rien n’avance, a-t-il dit, en prenant l’exemple du Congrès américain qui continue d’adopter des lois avantageuses pour les Américains qui s’enrichissent à Porto Rico sans y payer d’impôts. « La solution est simple », a-t-il martelé. Il faut faire cesser « le statut colonial de Porto Rico » et obtenir des États-Unis qu’ils restituent « ce bien volé ».

    Les États-Unis, a ajouté Mme ESTELI CAPOTE, Frente Socialista, étranglent économiquement Porto Rico par des mesures telles que la privatisation des compagnies d’électricité.  Les investisseurs américains bénéficient d’avantages fiscaux énormes alors que le Conseil de supervision fiscale gère les affaires économiques et financières « sans partage ». L’absence de mesures contre la pandémie de COVID-19 a fait que les élèves ont manqué une année d’école, a dénoncé, entre autres, Mme Capote, avant de demander au Comité spécial de veiller à ce que la question de Porto Rico soit examinée comme une question internationale et « non interne », comme voudraient le faire croire les États-Unis.

    Nous ne sommes ni libres ni associés ni indépendants, s’est impatienté, à son tour, M. MICHAEL VIERA, El Grito. Nous sommes sous une domination coloniale qui doit cesser et les États-Unis doivent être comptables de leurs actes. Les serpents se remplissent les poches, l’éducation est privatisée comme l’est le système de santé. On nous vole nos terres par la force, on croule sous la dette et on nous évacue de force, a poursuivi le pétitionnaire. Nous n’avons aucun droit à notre sol mais les envahisseurs nous pillent avec l’aide des banques et des fonds spéculatifs. Si jamais la loi que le Congrès américain examine en ce moment sur « l’annexion » de Porto Rico est adoptée, « à qui sera le tour, après nous »? « Non, l’indépendance est la seule voie viable », a tranché le pétitionnaire.

    Depuis le 25 juillet 1898, a dit à son tour M. GERARDO LUGO SEGARRA, Partido Nacionalista de Puerto Rico, Movimiento Libertador, le « régime colonial » adopte des lois qui ne servent que les intérêts des entreprises américaines, lesquelles ont carte blanche pour piller Porto Rico. Or, la communauté internationale s’est laissée berner par « la farce de 1952 » sur le statut de libre association.

    Il est temps que les Nations Unies réagissent, a martelé Mme TRILCE TORRES LÓPEZ, Grand Orient National de Porto Rico. Rien n’a changé depuis 40 ans malgré l’adoption d’une résolution annuelle. La « dictature américaine » s’aggrave, portée par des lois qui privent les Portoricains de leur souveraineté. Aujourd’hui, le Conseil de supervision fiscale, sous le prétexte de trouver les moyens de rembourser la dette publique, sert les intérêts de fonds vautours qui n’hésitent pas à privatiser les services sociaux de base. Depuis le dernier recensement, la population portoricaine a baissé de 12%. Craignant à son tour « un Porto Rico sans Portoricains », la pétitionnaire a exhorté le Comité spécial à donner « des directives claires » pour la décolonisation du territoire.

    La décolonisation devient « une nécessité urgente », a confirmé Mme GABRIELA MALESPIN, New York Boricua Resistance, en parlant de la situation socioéconomique « très difficile ». Le colonialisme continue de nous étrangler, servi aujourd’hui par son fameux Conseil de supervision fiscale. Les États-Unis ne renoncent pas à leur « passé raciste », a dénoncé Mme Malespin, en rappelant que les résultats des sept referenda organisés dans l’île n’ont jamais été pris en compte par le Congrès américain. Comme mesure urgente, elle a réclamé le démantèlement du Conseil de supervision fiscale et la reconnaissance par Washington de « ses échecs ». Nous voulons un gouvernement socialiste à Porto Rico, a-t-elle dit.

    Survivante d’un cancer qui a emporté son mari, après les essais de missiles et les substances nocives dans les îles de Vieques et de Culebra, Mme MYRNA PAGÁN, Vidas Viequenses Valen, a estimé que Porto Rico a été trahi par « ses maîtres ». Le Congrès américain a eu beau débloquer la somme de 10 millions de dollars pour évaluer les effets des exercices militaires, les produits toxiques continueront de se répandre. Les enfants et les jeunes meurent et ces morts illustrent les violations des droits de l’homme que l’on ne réserve qu’« aux citoyens de seconde zone ». Les hôpitaux devraient être capables d’offrir tous les services, y compris les évacuations médicales, et nous, avoir la possibilité vivre dignement car « nous sommes ici pour rester », a insisté Mme Pagán.

    Cela fait maintenant 10 ans que l’économie portoricaine subit un véritable démantèlement, a alerté Mme MARIANA NOGALES-MOLINELLI, représentante (MVC), qui a ajouté que la situation s’est aggravée en 2016 avec la loi « Promesa » et son Conseil de supervision fiscale. Aujourd’hui, tout est privatisé ou sur le point de l’être, même les plages et les espaces naturels. « Ce sont des politiques colonialistes qui tuent le peuple portoricain. »

    Pour les États-Unis, a renchéri Mme MARIA DE LOURDES GUZMAN, Movimiento Unión Soberanista, Porto Rico n’est qu’un « butin de guerre », comme en attestent « la farce » du statut de libre association, la loi « Promesa » et sa « tyrannie fiscale » menée tambour battant par « sept étrangers ».

    Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. KAMAL ALIZADA (Azerbaïdjan) a insisté sur l’attachement de son mouvement à la question de la décolonisation. Quant à celle de Porto Rico, inscrite à l’ordre du jour du Comité spécial depuis plus de 42 ans, le représentant a exprimé son ferme appui aux résolutions adoptées jusqu’ici et a appelé à leur pleine mise en œuvre. Il a promis de travailler à une autre résolution « consensuelle » cette année. Lors du Sommet du Mouvement, les 25 et 26 octobre 2019, a indiqué le représentant, les chefs d’État et de gouvernement ont exprimé leur préoccupation face à la subordination politique des Portoricains qui les empêche de prendre des décisions souveraines sur leurs graves problèmes économiques et sociaux, dont la crise fiscale, l’insolvabilité du Gouvernement et la nécessité de restructurer la dette, sans oublier la crise humanitaire résultant du passage des cyclones Irma et Maria qui ont fait grimper les taux de pauvreté de 45 à 60%, causant une migration massive et compromettant le développement durable.

    Les chefs d’État et de gouvernement ont aussi exprimé leur préoccupation face à la législation adoptée par le Congrès américain pour imposer un Conseil de supervision fiscale au Gouvernement de Porto Rico, réduisant le pouvoir budgétaire et fiscal déjà limité des autorités locales. Les chefs d’État et de gouvernement ont également exhorté le Gouvernement américain à restituer les terres et installations de l’île de Vieques ainsi que la Station navale de Roosevelt Road. Le Mouvement, a conclu le représentant, demande aux États-Unis d’assumer leur responsabilité d’accélérer le processus qui permettrait enfin au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Au nom de la Communauté des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a réitéré le caractère caribéen et latino-américain de Porto Rico qui fait partie d’une région qui doit une fois pour toutes être débarrassée du colonialisme.

    Mme ASBINA MARIN SEVILLA (Venezuela) a appuyé les aspirations légitimes de Porto Rico à vivre dans un État indépendant libre et souverain. Elle a exigé des États-Unis qu’ils respectent leurs obligations au regard du droit international et leur a demandé de restituer les territoires occupés par leur armée et d’en assurer les frais de dépollution. Porto Rico est et restera latino-américain et caribéen, malgré les 122 ans de colonialisme américain.

    M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a mis, à son tour, l’accent sur le caractère caribéen et latino-américain de Porto Rico et exigé des États-Unis qu’ils engagent le processus de décolonisation dès que possible. À l’Assemblée générale, il a réclamé un examen approfondi de la situation d’un territoire « qui ne peut pas rester l’exception dans la région », avec son statut de colonie.

    M. JUAN MARCELO ZAMBRANA TORRELIO (Bolivie) a rappelé que 38 résolutions ont été adoptées par les Nations Unies, sans aucune conséquence sur le processus de décolonisation de Porto Rico. Il a donc exhorté les États-Unis à respecter au plus vite leur obligation conformément à la résolution 1540 de l’Assemblée générale.

    Depuis que les États-Unis ont imposé à Porto Rico, il a près de 70 ans, le statut de libre association, qui n’a de libre que le nom, le Congrès américain exerce ses pleins pouvoirs sur le territoire, a souligné M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba). Le statut de libre association est clairement « une domination coloniale ». C’est la Cour suprême, le Congrès et le Gouvernement américains qui ont dévoilé « cette supercherie » quand en 2016, ils ont déclaré que Porto Rico n’a aucune souveraineté et qu’il est totalement assujetti aux règles de Washington. Nous sommes donc devant « une colonie américaine ».

    Revenant au rapport paru sous la cote A/AC.109/2021/L.13, le représentant a dit avoir retenu que depuis le dernier examen de la situation à Porto Rico, la situation socioéconomique s’est détériorée spectaculairement. Le « pays » fait face à un recul économique et à une dette publique impossible à payer sans sacrifier la qualité « étonnante » de l’éducation, de la santé et de la protection sociale. Après le passage des cyclones Irma et Maria en 2017, les dégâts ont été estimés à 45 et 90 milliards de dollars, sans compter les près de 3 000 morts, les plus de 225 000 familles sans abri et la destruction des exploitations agricoles. La dette s’élève à 167,8 milliards de dollars, « ce qui est tout simplement impossible à rembourser ».

    La bataille pour la fermeture des installations militaires sur les îles de Vieques et de Culebra se poursuit, étant donné que la présence militaire s’est renforcée, dans le cadre du plan d’intervention au Venezuela. Une nouvelle fois, a fait observer le représentant, Porto Rico est utilisé comme rampe de lancement pour attaquer d’autres pays, en violation de la résolution 57/140 de l’Assemblée générale.

    Le représentant a rappelé que le cinquième Sommet des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, en 2017, et celui du Mouvement des pays non alignés, en 2019, ont tous deux appuyé la juste cause de l’autodétermination et de l’indépendance de Porto Rico. Ce territoire ne relève pas d’une question interne des États-Unis. C’est une question qui tombe dans le mandat du Comité spécial et sur la table de la communauté internationale dans son ensemble. Il est temps, a martelé le représentant, de respecter le droit du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Nations Unies, 18 juin 2021

    Etiquettes : Porto Rico, Comité de décolonisation, territoires non autonomes,