Étiquette : Commission Européenne

  • De hauts responsables de la Commission ont voyagé gratuitement en « classe affaires » avec Qatar Airways

    Tags : Maroc_Qatargate, Commission Européenne, Parlement européen, corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi,

    Bruxelles est choquée, le SCANDAL du Qatargate s’approfondit/ Des médias étrangers prestigieux révèlent des détails sérieux : De hauts fonctionnaires ont voyagé gratuitement en « classe affaires » avec Qatar Airways

    L’Union européenne est toujours dans le tourbillon du Qatargate. Aujourd’hui, un nouveau bilan est attendu pour la sortie de prison d’Eva Kaili et Mark Tarabella, alors que dans le même temps, de nouveaux détails de l’affaire qui ont choqué le Parlement européen ont été dévoilés.

    Selon Politico, un haut fonctionnaire de la Commission dans le secteur des transports a été autorisé à voyager gratuitement par le gouvernement qatari alors que son équipe négociait un important contrat d’aviation vital pour la compagnie aérienne.

    Henrik Hololei, directeur général du département des transports de la Commission européenne, a volé neuf fois gratuitement en classe affaires sur Qatar Airways entre 2015 et 2021, selon les détails obtenus par Politico.


    Six des vols gratuits ont eu lieu alors que l’accord était en cours d’élaboration pour l’accès de Qatar Airways au marché européen. Au sein de l’UE, une campagne a déjà été lancée pour poursuivre les enquêtes sur ce cas précis.

    Hololei, tel que rapporté par Politico, a refusé de commenter. Un porte-parole de la Commission a défendu la décision de Hololei d’accepter les vols gratuits de Qatar Airways.
    En janvier 2017, plusieurs mois après que l’équipe d’Hololei à la Commission a commencé à travailler sur les compagnies aériennes qataries, Hololei a accepté de voyager avec Qatar Airways de Bruxelles à Doha, et encore une fois, ses voyages ont été payés par le gouvernement qatari, selon les documents.

    L’accord final a donné aux compagnies aériennes basées au Qatar, y compris Qatar Airways, des droits d’atterrissage sur la plupart des destinations de l’UE. En retour, EU Airlines a reçu des droits réciproques sur un marché de moins de 3 millions de personnes, mais via un hub aéroportuaire de Doha stratégiquement situé entre les principales destinations européennes et asiatiques.

    Le porte-parole de la Commission a déclaré que la visite de Hololei au Qatar ne faisait pas partie des négociations sur le transport aérien UE-Qatar, ajoutant qu’il n’avait « jamais fait partie » de l’équipe qui a négocié l’accord.

    Cependant, Hololei a dirigé le département chargé des négociations et a toujours promu la coopération avec le Qatar auprès du public.

    En février 2019, il a salué « l’engagement honnête et le dialogue ouvert » entre le Qatar et l’UE, et en juin 2019, il a rencontré le ministre qatarien des transports, Jassim Saif Ahmed al-Sulaiti, où ils ont discuté des relations entre la Commission et le Qatar dans le domaine de l’aviation civile et Secteurs des transports.

    L’enquête de Politico fait suite à des révélations selon lesquelles le Qatar et le Maroc auraient versé des sommes importantes pour soudoyer des législateurs européens afin de servir leurs intérêts au Parlement européen.

    L’enquête a ciblé de hauts responsables bruxellois, y compris des députés actuels et anciens et leur personnel.

    Source

    #Qatargate #Maroc #Parlement_européen #Corruption #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Andrea_Cozzolino #Francesco_Giorgi

  • Marocgate: Gilles Pargneaux et Antonio Panzeri pour sensibiliser Mogherini aux intérêts marocains

    Tags : Maroc, Commission Européenne, Parlement européen, corruption, Qatargate, Marocgate, Moroccogate, Gilles Pargneaux, Antonio Panzeri,

    -A-

    Monsieur le Secrétaire Général

    Objet : Union européenne / Analyse sur la nouvelle composition de la Commission européenne.

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le Président élu de la Commission européenne, M. Jean-Claude Juncker, a présenté, le 10 septembre courant, la liste des futurs membres de la Commission européenne et a mis en exergue la nouvelle structure organisationnelle de la prochaine Commission, dont le mandat débutera le 1er novembre 2014.

    Le nouveau collège sera composé de sept vice-présidents, six en plus de la Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, chacun responsable d’une équipe de projet. Les vice-présidents auront pour mission de piloter et de coordonner le travail d’un certain nombre de commissaires européens, dans des groupes dont la composition pourra évoluer en fonction des besoins et de la mise en place progressive de nouveaux projets. Tous les membres du collège collaboreront ainsi de manière dynamique, en rupture avec les approches figées et cloisonnées traditionnelles.

    S’agissant de la structure et dans un souci d’une meilleure cohérence des politiques de l’UE, un certain nombre de portefeuilles ont été remaniés et simplifiés. Les portefeuilles Environnement et Affaires maritimes et pêche ont été combinés ; dans cette même logique les portefeuilles de l’action pour le climat et l’énergie ont également été combinés; celui de la justice, combiné avec celui des consommateurs et à l’égalité des genres et enfin celui des Affaires économiques et financières avec la fiscalité et douanes. 

    Ainsi, la liste de la nouvelle équipe, dont copie, ci-jointe, s’annonce plus politique que la précédente, eu égard à la qualité des personnalités retenues qui avaient occupé des hautes fonctions dans leurs pays respectifs (Premier Ministre, vice Premier Ministre et Ministre) ou de Commissaire européen et dont certains ont une légitimité démocratique à la faveur des élections européennes.

    La nouvelle Commission comprendra, entre autres, les membres suivants qui seront, notamment amenés à collaborer avec notre pays :

    • Un premier Vice-président, qui sera assumé par l’actuel Ministre néerlandais des Affaires Etrangères, Frans Timmermans, sera l’adjoint principal du Président de la Commission européenne. C’est la première fois qu’un Commissaire sera appelé à être spécialement en charge de l’amélioration de la réglementation, afin de garantir que toute proposition de la Commission est véritablement nécessaire et que les objectifs visés ne peuvent pas être mieux atteints par les États membres. Le premier vice-président sera également chargé de veiller à la conformité de toutes les activités de la Commission avec la charte des droits fondamentaux et l’État de droit.
    • La Vice-présidente et Haute Représentante de l’UE pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité, Federica Mogherini, qui occupe depuis février dernier le poste de Ministre des Affaires Etrangères de l’Italie. Elle dirigera la diplomatie européenne et aura ainsi la lourde tache d’unifier la position des Etats membres au niveau international. le Président Juncker et la haute représentante/vice-présidente sont convenus d’une approche nouvelle et pragmatique visant à accroître l’efficacité de l’action extérieure de l’Union. Sur cette base, d’autres commissaires en charge des relations extérieures suppléeront Mme Federica Mogherini, chaque fois qu’elle le jugera nécessaire, dans des domaines liés aux compétences de la Commission. Issue du parti démocrate italien qui était à l’origine de la motion contre le Maroc au Parlement italien, Mme Mogherini a adopté des positions favorables à la thèse des séparatistes concernant la question du Sahara. Ainsi, il est nécessaire d’agir auprès des amis du Maroc (Hauts Responsables européens et membres du parti S&D, notamment Gilles Pargneaux et Antonio Panzeri) pour la sensibiliser à ce sujet, sachant qu’en s’exprimant au nom de tous les pays européens, la haute responsable européenne n’a pas la même liberté d’expression et d’action qu’en tant que MAE italienne. Néanmoins, il n’est pas exclu que la responsable européenne puisse avoir des déclarations qui pourraient nuire à notre pays, sous l’influence de nombreux eurodéputés italiens qui soutiennent la thèse des séparatistes.
    • Le portefeuille de la Politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement sera sous la responsabilité de l’ancien Ministre autrichien de la Justice et actuel Commissaire européen pour la Politique régionale, M. Johannes Hahn. Ce portefeuille vise à consolider davantage la politique de voisinage et éventuellement renforcer ses dimensions régionales et sous-régionales (UpM, Partenariat Oriental, UE-Maghreb,…) vu l’expérience de M. Hahn en la matière. Il s’agit de l’interlocuteur privilégié pour le renforcement des relations entre l’UE et les pays du voisinage, dont le Maroc qui ambitionne à mettre en place un véritable Partenariat gagnant-gagnant avec l’UE dans l’esprit du Statut avancé. Le responsable européen pourrait être réceptif aux aspirations marocaines de bénéficier des mêmes Instruments financiers que ceux mobilisés dans le cadre de la politique régionale et de cohésion de l’UE. Néanmoins, son origine autrichienne pourrait le rendre plus favorable au pays de l’Est que de Sud. Ce portefeuille a pour objectif, également, de mettre l’accent sur la poursuite des négociations d’adhésion à l’UE, même si le président élu a indiqué dans ses orientations politiques qu’il n’y aurait pas de nouvel élargissement dans les cinq prochaines années. Selon certaines sources, il était question, dans un premier temps, compte tenu des tendances européennes de supprimer le mot « élargissement » de l’intitulé dudit portefeuille.
    • Le portefeuille de la Migration et des Affaires Intérieures sera sous la responsabilité de l’ancien Ministre grec des AE et actuel Ministre de la Défense, M. Dimitris Avramopoulos. Afin de refléter l’importance accordée par l’UE à la migration notamment dans sa dimension de relations extérieures avec les pays partenaires, le terme « Migration » a été mis en évidence dans l’intitulé du portefeuille. De même, l’attribution de ce portefeuille à un responsable grec est un signal fort aux Etats membres situés à la frontière extérieure de l’UE, qui sont exposés à des problèmes sécuritaires (migration clandestine, trafics en tous genres,…). Le nouveau Commissaire sera en charge de fixer les priorités d’une nouvelle politique migratoire commune qui luttera efficacement contre l’immigration clandestine tout en faisant de l’Europe une destination attrayante pour les meilleurs talents. Le Maroc qui s’est engagé avec l’UE dans la mise en œuvre de leur « Partenariat pour la Mobilité », est appelé à collaborer étroitement avec le nouveau Commissaire, notamment afin de bénéficier de l’appui européen nécessaire à la réussite de sa nouvelle politique migratoire.
    • L’ancienne Commissaire européenne aux Affaires Intérieures, la suédoise Cecilia Malmström, a hérité du portefeuille important du Commerce. Elle aura pour charge, essentiellement, de renforcer l’accès des produits européens aux marchés internationaux, notamment à travers la conclusion des négociations en cours des ALE avec plusieurs pays à travers le Monde, notamment les Etats-Unis. Le Maroc peut mettre à profit le degré de confiance et l’excellente coopération, développés avec Mme Malmström lors de l’élaboration du Partenariat pour la Mobilité Maroc-UE, pour renforcer les relations commerciales entre les deux parties et faire valoir les intérêts marocains dans le cadre des négociations sur l’ALECA, d’autant plus que les adversaires de notre intégrité territoriale instrumentalisent, de plus en plus, la question du Sahara pour nuire à la relation Maroc-UE, notamment dans sa dimension commerciale. En revanche, les adversaires du Maroc pourraient trouver en la nomination d’une suédoise à ce poste une opportunité pour poursuivre leurs actions malveillantes visant à décrédibiliser les accords commerciaux entre le Maroc et l’UE.
    • Les portefeuilles Environnement et Affaires maritimes et pêche ont été combinés et seront placés sous la responsabilité de l’ancien Ministre maltais du Tourisme, M. Karmenu Vella, afin de refléter la double logique de la croissance «bleue» et «verte». Il serait opportun de développer des relations étroites avec ce responsable européen afin de s’assurer de son appui concernant la mise en œuvre de l’Accord de pêche Maroc-UE, en raison du recours déposé par nos adversaires à la Cours européenne de Justice dans l’objectif de suspendre ledit Accord en arguant son incompatibilité avec le droit international. Bien que le Maroc accorde une grande importance à l’aspect environnemental concernant la pêche, la combinaison des deux portefeuilles pêche et environnement pourrait gêner notre pays dans la mise en œuvre de l’Accord et de l’appui sectoriel où la dimension environnement et exploitation des ressources naturelles serait plus présente dans les discussions avec la partie européenne.
    • Le Commissaire en charge de l’Agriculture et du Développement Rural, sera l’ancien Ministre irlandais de l’Environnement et des Collectivités Locales, M. Phil Hogan, avec lequel il faudra collaborer de manière positive afin d’éviter / mieux gérer les aléas qui pourraient survenir dans la coopération entre les deux parties en matière agricole, sachant que d’après notre Ambassade à Dublin, Hogan visiterait le Maroc souvent. Son origine irlandaise pourrait néanmoins, influer sur ses positions concernant le champ d’application de l’Accord agricole au moment où un recours en annulation devant la Cours européenne de Justice a été déposé et un avis juridique défavorable au Maroc a été élaboré par les Services de la DG Agriculture.
    • Le portefeuille de la Coopération Internationale et du Développement, a été attribué au Croate Neven Mimika, ancien Commissaire européen à la protection des Consommateurs. Il s’agit d’un poste clé pour ce qui concerne la définition des aides aux partenaires de l’UE, dont la répartition financière par pays de l’Instrument Européen de Voisinage. Le Maroc devrait approcher le Commissaire, profitant du rapprochement qui s’est opéré entre le Maroc et la Croatie, pour explorer la possibilité de mettre en place la coopération triangulaire Maroc-UE-Afrique sur la base des Instruments européens existants.
    • Le Porte parole du Gouvernement Chypriote, Christos Stylianides, occupera le poste de Commissaire à l’Aide humanitaire et à la Gestion des Crises, et à ce titre, il dirigera la direction générale de l’aide humanitaire (ECHO) qui accorde une aide financière annuelle aux populations des camps de Tindouf. Il serait hautement souhaitable de le sensibiliser sur le détournement de l’aide (rapport de l’OLAF) et quant à la nécessité de permettre au HCR de procéder au recensement de la population des camps.
    • Le  portefeuille Affaires économiques et financières, fiscalité et douanes sera sous la responsabilité de l’ancien Ministre de l’Economie et des Finances, M. Pierre Moscovici qui aura pour mission de garantir que la politique fiscale et la politique d’union douanière deviennent partie intégrante d’une Union économique et monétaire approfondie. En occupant ce poste important, le responsable français veillera à la reprise économique en Europe et à la préservation des équilibres macro-économiques et au renforcement de la compétitivité de l’Europe au niveau international. Le Maroc a tout intérêt à développer une étroite coopération avec M. Moscovici, qui a des positions mitigées voire négatives à l’égard de notre pays, puisqu’il dirigera la DG TAXUD en charge des négociations sur la révision de la Convention régionale Euromed sur les Règles d’Origine et de la dimension douanière de l’ALECA Maroc-UE. A cet égard, il y a lieu de rappeler que TAXUD était à l’origine de la réforme des prix d’entrées des produits agricoles sous la pression des français, notamment.
    • Le Commissaire en charge de l’Action pour le Climat et l’Energie sera l’ancien Ministre espagnol de l’Agriculture, M. Miguel Arias Cañete, membre du Parti populaire espagnol. Ces deux nouveaux portefeuilles contribueront à la réalisation des objectifs de l’équipe de projet «Union de l’énergie» qui sera pilotée et coordonnée par le nouveau vice-président de la Commission européenne, la slovène, Mme Alenka Bratušek. Le Commissaire espagnol entretient des relations amicales avec notre pays, sur lesquelles il faudra capitaliser pour développer davantage notre coopération avec l’UE en matière énergétique. La nomination de l’espagnol à ce poste clé au sein de l’UE n’est pas fortuite. A cet égard, il y a lieu de rappeler qu’au sein de l’UpM l’Espagne a été à l’origine de l’échec de la Conférence ministérielle sur l’Energie en rejetant l’extension du réseau trans-méditerranéen de l’énergie aux pays du Sud et le Plan solaire méditerranéen, tant que le projet de développement des interconnexions énergétiques au sein de l’UE, bloqué par la France, n’a pas été achevé.

    Lors de l’étape suivante, l’ensemble du collège des commissaires, y compris le Président et la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, également Vice-présidente de la Commission européenne, sera soumis à un vote d’approbation du Parlement européen.

    Dans le cadre de notre Partenariat renforcé avec l’UE et au regard des questions inscrites à l’agenda bilatéral, cette Direction recommande vivement que des Ministres marocains se rendent à Bruxelles pour rencontrer les principaux commissaires européens dès leur confirmation.

    Document source :

    #Maroc #Parlement_européen #Corruption #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Federica_Mogherini #Antonio_Panzeri #Sahara_Occidental

  • L’enquête Qatargate de Von der Leyen cible les liens avec Avramopoulos

    Tags : Commission Européenne, Ursula Von der Leyen, Qatargate, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Qatar, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice,

    Un e-mail montre que la Commission a lancé une enquête interne sur le Qatargate, ne donnant aux fonctionnaires qu’une demi-journée pour répondre.

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a lancé une enquête urgente sur les liens de ses 26 commissaires avec l’ancien chef des migrations de l’UE, Dimitris Avramopoulos, qui a été pris dans la spirale des allégations de corruption concernant l’influence qatarie à Bruxelles.

    La Commission demande également à Avramopoulos lui-même d’expliquer comment il a respecté les règles en matière de lobbying.

    Avramopoulos, ancien commissaire européen aux migrations, était membre honoraire du conseil d’administration de l’ONG Fight Impunity, créée par l’ancien député européen Pier Antonio Panzeri, qui est actuellement détenu en prison pour des accusations préliminaires de corruption et de blanchiment d’argent. Avramopoulos a admis avoir reçu un paiement de 60 000 € de Fight Impunity et a depuis démissionné de son poste de membre du conseil d’administration de l’ONG.

    Le scandale, qui a vu la députée européenne Eva Kaili également inculpée et déchue de son rôle de vice-présidente du Parlement européen, a ébranlé l’establishment européen et porté atteinte à la crédibilité du bloc en matière de normes éthiques.

    Dans un e-mail vu par POLITICO et apparemment envoyé plus tôt mercredi aux  » points de contact pour la transparence et l’éthique  » dans chacun des cabinets des commissaires, un responsable de l’UE a demandé si des membres du Collège des commissaires ou des membres du cabinet avaient interagi avec Avramopoulos ou Fight Impunity (qu’il appelle AITJ, d’après le nom complet Association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle) l’année dernière. Les destinataires n’avaient que jusqu’au milieu de la matinée pour répondre.

    « Votre membre ou cabinet a-t-il eu des interactions (correspondance, réunions, contacts) avec l’ancien commissaire Avramopoulos au cours de la période du 3 février 2021 au 1er décembre 2021 en sa qualité de membre honoraire du conseil d’administration de l’AITJ [?] » Le responsable a posé la même question à propos de toute communication avec tout autre représentant de Fight Impunity, ou avec Avramopoulos « à tout autre titre » pendant la période, « et si tel est le cas, pour nous informer du sujet de cette interaction ».

    Jivka Petkova, directrice de la coordination et de l’administration de la meilleure équipe de von der Leyen, a demandé que les réponses soient soumises avant 10h30 aujourd’hui.

    La porte-parole en chef adjointe de la Commission européenne, Dana Spinant, a déclaré : « Nous envoyons [Avramopoulos] une lettre aujourd’hui pour lui demander comment il a rempli les conditions de l’autorisation que nous lui avons donnée pour cette activité post-mandat [à Fight Impunity] ».

    « Nous disons depuis le début que nous examinons les réunions qui ont eu lieu entre l’ancien commissaire Avramopoulos et les membres du Collège », a ajouté Spinant, précisant que la Commission ne commente pas les courriels internes.

    Avramopoulos a déclaré à POLITICO qu’il n’avait pas encore reçu la lettre de la Commission, mais a déclaré que son rôle ne nécessitait aucun lobbying auprès des commissaires ou des fonctionnaires de l’UE.

    Dans une lettre à la Commission envoyée plus tôt, Avramopoulos a déclaré non seulement qu’il approuvait le processus d’enquête, mais qu’il demandait également qu’il soit intensifié.

    « Comme vous le savez peut-être, mon adhésion approuvée par la CE au conseil d’honneur de l’organisation susmentionnée est devenue un sujet de polémique politique, de calomnie et de spéculation », a écrit Avramopoulos, selon un document consulté par POLITICO.

    « Je suis convaincu que les conclusions auxquelles la Commission arrivera à la suite d’une vérification rapide de la pleine conformité de mes actions avec les termes de la décision dissocieront enfin et sans équivoque mon nom de pratiques et de comportements dont nous n’avons tous eu aucune connaissance ou implication », a-t-il déclaré. ajoutée.

    Il a déclaré que lorsqu’il a demandé l’autorisation de rejoindre le conseil d’administration de Fight Impunity, il a déclaré à la Commission qu’il serait le seul membre du conseil à être rémunéré avec 5 000 € par mois avant impôt, car il serait impliqué dans la « promotion active » du ONG et que toutes les rémunérations ont été correctement déclarées aux autorités fiscales grecques.

    Avramopoulos a rencontré l’actuelle chef de la migration Ylva Johansson et la commissaire chypriote Stella Kyriakides en novembre 2021, mais Eric Mamer, le porte-parole en chef de la Commission européenne, a déclaré mercredi que « dans aucune de ces réunions, d’après ce que nous comprenons, il ne représentait l’ONG ».

    Fin 2020, le comité d’éthique indépendant de la Commission , qui examine les activités des anciens commissaires après leur départ de leurs fonctions, a suggéré d’approuver le rôle d’Avramopoulos, et quelques mois plus tard, la Commission a déclaré dans un rapport qu’elle « ne voyait aucun obstacle juridique ou autre ». pour l’empêcher de prendre le rôle.

    À l’époque, il avait déclaré à la Commission que son travail pour Fight Impunity se déroulerait « sans s’engager dans des activités de lobbying auprès de la Commission européenne ». En tant qu’ancien commissaire, il s’est vu interdire de faire du lobbying sur les questions liées à la migration pendant deux ans après la fin de son mandat à la mi-2019.

    Avramopoulos n’est pas le seul ancien commissaire européen à avoir joué un rôle de premier plan dans Fight Impunity : Emma Bonino, une politicienne italienne qui était commissaire à la santé dans les années 1990, est également répertoriée comme membre honoraire du conseil d’administration. Elle a démissionné du conseil d’administration après que les allégations de corruption ont fait surface.

    Bonino a fondé une autre organisation à but non lucratif, appelée No Peace Without Justice, dont les bureaux sont également situés rue Ducale 41 à Bruxelles. La Commission a suspendu tout financement de No Peace Without Justice dans l’attente d’une enquête plus approfondie, a déclaré Mamer.

    Bonino, haut responsable de la politique italienne et ancienne ministre des Affaires étrangères, a pris ses distances avec Pier Antonio Panzeri, l’ancien député européen et fondateur de Fight Impunity, mais les deux se sont rencontrés.

    Politico, 21/12/2022

    Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri #Commission_Europea #Von_der_Leyen #Avramopoulos

  • Lutte contre l’immigration illégale: 500 millions pour le Maroc

    Lutte contre l’immigration illégale: 500 millions pour le Maroc

    Maroc, Union Européenne, lutte contre l’immigration, Commission Européenne,

    Il s’agit de la plus importante allocation à ce jour donnée par la Commission

    L’Union européenne (UE) va accorder plus de 500 millions d’euros au Maroc pour tenter de stopper l’immigration clandestine.

    Il s’agit de la plus importante aide accordée à ce jour par la Commission européenne. En fait, elle dépasse de 50 % ce qui avait été établi par le cadre de financement précédent. Cet argent devrait être utilisé pour couvrir jusqu’en 2027 la coopération en matière de migration.

    Parmi les mécanismes qui sont inclus dans cette aide, il convient de mentionner le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière (y compris les enquêtes conjointes), la sensibilisation aux dangers de l’immigration irrégulière et le renforcement de la coopération avec les agences de l’UE.

    Il est également prévu d’encourager les politiques d’intégration et de protection des réfugiés au Maroc et la lutte contre les mafias.

    Tout cela vise à améliorer le contrôle aux frontières et à aborder la collaboration en matière de migration pour faire face aux nouvelles méthodes utilisées par les mafias qui se consacrent à ce business.

    Réunion précédente
    Rappelons qu’en juillet dernier, il y a eu une rencontre à Rabat entre le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska ; son homologue marocain, Abdelouafi Laftit ; et le commissaire européen aux affaires intérieures, Yiva Johansson. Comme l’expliquait à l’époque le ministre espagnol, le but de la rencontre était « d’empêcher toute autre attaque violente aux frontières de l’Union européenne, qui sont évidemment aussi les frontières espagnoles, à Melilla et Ceuta ».

    Il s’agissait de la première visite au Maroc du ministre espagnol depuis que Madrid et Rabat ont surmonté leur crise bilatérale en mars dernier, bien que l’agenda du voyage de Marlaska, qui n’a duré qu’une seule journée, n’ait tourné qu’autour de la question de la migration.

    Après la rencontre avec le responsable marocain, Abdeluafi Laftit, la Commission européenne et le Maroc ont publié une déclaration conjointe et l’Espagne une autre, recueillant la nouvelle collaboration dans cette affaire, qui se traduira par un renforcement de la coopération policière, y compris des enquêtes conjointes.

    El Faro de Melilla, 15/08/2022

    #Maroc #UE #Immigration



  • Melilla-Migration : la CE veut soutenir l’Espagne et le Maroc

    Melilla-Migration : la CE veut soutenir l’Espagne et le Maroc

    Maroc, Espagne, Melilla, migration, Migrants africains, Commission Européenne,

    Après la mort de 23 personnes à la barrière frontalière de l’enclave espagnole de Melilla il y a deux semaines, la Commission européenne s’est engagée à soutenir davantage l’Espagne et le Maroc dans la lutte contre les passeurs et les gangs de passeurs.

    La commissaire européenne à l’intérieur, Ylva Johansson, a signé un accord correspondant avec les ministres de l’intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska et marocain, Abdelouafi Laftit, lors d’une réunion à Rabat.

    Selon Fernando Grande-Marlaska, cela facilitera la collaboration. Des efforts sont déployés pour maîtriser le dossier de l’immigration illégale et lutter contre les réseaux criminels qui utilisent la violence et exploitent les migrants illégaux. Et ils continuent à travailler intensément pour prendre les mesures nécessaires contre les passeurs.

    Après l’incident survenu à la barrière frontalière entre le Maroc et Melilla, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies, entre autres, a appelé l’UE à mettre en place des routes migratoires plus sûres afin d’éviter de telles tragédies à l’avenir.

    La commissaire européenne à l’intérieur, Ylva Johansson, a assuré que les pourparlers à Rabat ont discuté de la manière de continuer à travailler ensemble pour éviter des situations aussi violentes et dangereuses qu’il y a deux semaines.

    Malgré la clôture frontalière, dont certaines mesurent dix mètres de haut, l’enclave espagnole de Melilla est une destination fréquente pour les migrants qui souhaitent entrer dans l’Union européenne. Le dernier incident en date était la première ruée massive vers la clôture depuis la reprise des relations diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc après près d’un an de tensions.

    Grande-Marlaska et Johansson ont félicité le Maroc pour ses efforts, qui, selon la Commission européenne, ont empêché 26 000 sorties irrégulières et « fait un travail important pour freiner la migration irrégulière et devraient être reconnus pour cela », a déclaré Grande-Marlaska.

    Euronews, 09 jui 2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migration #Migrants_africains #Commission_Européenne

  • Marocleaks: Note sur Catherine Ashton, présidente de la CE

    Maroc, Union Européenne, UE, Catherine Ashton, Commission Européenne,

    Visite de la Haute Commissaire : éléments d’informations

    Attention au côté surveillance 

    Très attachée à la question des femmes (violence et accès à l’éducation) ; à la question migratoire ; et à la question de l’orientation sexuelle. Mais comme d’habitude, et dans le cadre de son mandat, elle posera des questions sur les droits civils et politiques ; mais également économiques, sociaux et culturels.

    Très intéressée par : l’accès à la justice + justice transitionnelle + abolition de la peine de mort (première femme nommée à la Haute Cour d’Afrique du Sud en 1995 (par Nelson Mandela) ; ancienne juge à la Cour pénale internationale (CPI) ; et Présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
    Donc nécessairement la question du pourquoi le Maroc n’a pas encore ratifié le traité de Rome se posera ; et s’il envisage de le faire.

    Personnalité :
    Elle a une vision juridique de son mandat, ces arguments et son discours ne seront pas du tout émotionnel ; mais se baseront sur des points légaux …
    Elle n’est pas exigeante, à une approche « très fraîche », très personnelle ; aime rire et « faire des blagues ».

    Elle est dans l’approche constructive ; et si elle a des remarques à faire, elle les fera directement.

    Les positions à défendre :


    Le Maroc est un pays jeune ; entre tradition et modernité ; et qui « ose regarder les problèmes en face ».
    Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, accompagne et encourage ces progrès.
    Le Maroc a conscience des défis qu’il a à relever (notamment les enfants des rues).
    C’est un des seuls pays de la région (sinon le seul), où l’on peut parler de tout. On peut débattre au Maroc est ça s’est fabuleux (notamment sur la problématique de l’homosexualité, qui lui tient beaucoup à coeur).

    Le Maroc est le seul pays de la région, qui va de l’avant, et qui fait des grands pas (et ceci même économiquement, avec tous les chantiers lancés).
    Il a fait « son printemps arabe », mais de manière « discrète et efficace ».

    Autres informations :

    Le Maghreb : la Haute Commissaire voulait visiter la Libye, mais n’a pas pu pour des raisons sécuritaires. En avril 2011 : visite en Mauritanie. Tunisie : mission d’experts du Haut Commissariat aux droits de l’Homme des Nations Unies, en concertation avec les autorités tunisiennes de transition, « pour aider la Tunisie à avancer sur le chemin de la démocratie » (du 27 janvier au 2 février 2011). Septembre 2012 (3 jours) : visite en Algérie : le Haute Commissaire a interpellé les autorités sur l’intérêt de ratifier 2 principaux traités : le protocole facultatif à la Convention contre la Torture (OP-CAT) ; et la Convention internationale pour la protection de toutes personnes contre les disparitions forcées. Elle a déclaré, qu’en Algérie, « les droits à l’association et à la liberté de réunion sont une source d’inquiétudes ».

    Proposition : utiliser le biais de la 32ème session du Conseil des Ministres des Affaires Etrangères des pays de l’Union du Maghreb Arabe, le 09 mai à Rabat, pour aborder la question de la situation des droits de l’homme des pays du Maghreb et avoir sa perception. Si l’occasion se présente, parler aussi de la situation en Tunisie et en Libye (15 mai 2014 à Rabat : rencontre de M. le Ministre avec le Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en Libye, M. Tarek Mitri + entretien, le 09 mai, avec le Ministre des Affaires Etrangères de Tunisie).

    – Faire attention à la traduction.

    #Maroc #UnionEuropéenne #UE #CatherineAshton

  • L’Espagne et l’Algérie se préparent pour la coupure du gaz.

    L’Espagne et l’Algérie se préparent pour la coupure du gaz.

    Algérie, Espagne, Maroc, Union Européenne, Commission Européenne, Gaz,

    L’Espagne et l’Algérie se préparent à une guerre juridique avec, en toile de fond, la coupure de l’approvisionnement en gaz.

    Le gouvernement s’apprête à dénoncer l’Algérie devant la Commission européenne, ce qu’il a toujours refusé de faire pour mettre fin aux abus du Maroc à Melilla et aux Chafarinas. L’Algérie accuse l’Espagne de « piétiner » les accords préalables.

    La Moncloa et les Affaires étrangères ont cessé de mettre en avant la crise qui a éclaté fin mars avec l’Algérie, que le président Pedro Sánchez et son ministre José Manuel Albares ont minimisée ou pratiquement ignorée, comme cela s’est produit mercredi au Congrès des députés lorsqu’ils ont évoqué la politique étrangère de l’Espagne au Maghreb. Pour qu’ils lui accordent l’importance qu’elle mérite, il a fallu qu’Alger adopte contre l’Espagne des représailles qu’elle n’a même pas prises avec la France dans les moments les plus tendus de sa relation avec l’ancienne métropole : en l’occurrence, elle a suspendu le traité d’amitié de 2002, puis coupé tout commerce entre les deux pays, à l’exception des exportations de gaz. Diverses indications suggèrent que si le gouvernement espagnol ne rectifie pas son alignement sur le Maroc dans le conflit du Sahara occidental dans les prochaines semaines, les autorités algériennes finiront également par fermer le gazoduc Medgaz – le seul encore en service entre les deux pays – et cesseront de fournir du gaz à l’Espagne.

    L’Algérie paralyse le commerce avec l’Espagne

    M. Albares et sa ministre des finances, María Jesús Montero, ont continué d’insister jeudi sur le fait qu’il n’y avait « aucun risque » que l’approvisionnement en hydrocarbures algériens soit interrompu, mais la vice-présidente de la transition écologique, Teresa Ribera, n’en était plus aussi sûre. Dans une interview sur Onda Cero, elle a clairement indiqué qu’en cas de problème, le gouvernement aurait recours aux tribunaux et aux mécanismes d’arbitrage international. Si la relation énergétique avec l’Espagne est rompue, les autorités algériennes n’envisagent pas de rompre les contrats qui expirent dans une décennie car elles savent que c’est illégal, selon des sources familières du secteur. Dans le cadre des négociations en cours sur la révision des prix, ils choisiraient d’augmenter les prix à tel point que leurs partenaires espagnols, notamment Naturgy, ne trouveraient plus rentable de s’approvisionner en Algérie.

    « Vers le non-renouvellement du contrat d’approvisionnement en gaz de l’Algérie avec l’Espagne », titrait mercredi la Une du journal numérique « Algérie Patriotique », propriété de Lofti Nezzar, fils du général Khaled Nezzar, ancien chef d’état-major et ministre de la Défense, et l’un des officiers militaires les plus influents du pays. En Algérie, les services en uniforme continuent d’avoir beaucoup de poids. Le président Abdelmajid Tebboune n’a pas pris seul la décision de sanctionner l’Espagne mercredi. Il l’a fait après avoir convoqué le Conseil supérieur de sécurité, qui comprend sept militaires, à commencer par le chef d’état-major, et six civils. « Une renonciation au contrat gazier par l’Algérie et la fermeture conséquente du gazoduc Medgaz créerait un contexte très délicat pour les pays européens », prévient le quotidien Algérie Patriotique. Pour éviter cela, elle invite « le roi Philippe, le parlement et l’opposition à pousser ce socialiste imprudent [Pedro Sánchez] vers la sortie avant que le pays tout entier ne soit plongé dans l’obscurité ». Cette phrase est en tout cas révélatrice de l’animosité que Sánchez suscite auprès des autorités algériennes au point de s’immiscer dans la politique intérieure espagnole pour réclamer son éviction du pouvoir.

    L’Algérie sait qu’aujourd’hui, alors que plusieurs pays européens tentent de réduire leur dépendance au gaz russe, elle n’aurait aucun mal à trouver d’autres clients. En Espagne, on sait, bien que cela n’ait pas été reconnu jusqu’à présent, que la spirale de la confrontation au Maghreb pourrait avoir des conséquences encore plus graves que la fermeture, en octobre 2021, du gazoduc Maghreb-Europe. En conséquence, les importations de gaz algérien ont chuté tandis que les importations de gaz nord-américain ont explosé. Jeudi, l’usine de Freeport au Texas, d’où est importée près de la moitié du gaz américain que l’Espagne consomme depuis le début de l’année, a pris feu. C’est une mauvaise nouvelle, mais de courte durée. L’usine de gaz naturel liquéfié devrait être réparée d’ici la fin du mois. La réaction de l’Espagne face à l’assaut algérien, a déclaré Albares, sera « sereine, constructive, mais ferme ». Le ministre a appelé le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, mercredi, pour lui demander son soutien, que l’UE s’est empressée de lui offrir. Un porte-parole de l’UE a déclaré que l’UE était « extrêmement préoccupée » et a exhorté Alger à revoir sa décision. Quelques heures plus tard, M. Albares a annulé son voyage à Los Angeles pour participer au sommet des Amériques. Il se rend à Bruxelles aujourd’hui, vendredi, pour rencontrer Valdis Dombrovskis, le commissaire européen chargé du commerce.

    L’Algérie rompt ses relations avec l’Espagne

    La diplomatie espagnole peut difficilement poursuivre l’Algérie en justice, car elle n’a pas une économie ouverte et n’est pas membre de l’Organisation mondiale du commerce, mais elle peut se plaindre auprès du conseil d’association UE-Algérie d’une double violation par Alger de l’accord qu’elle a signé avec Bruxelles en 2005. L’Algérie n’a pas le droit, selon l’article 17 de l’accord, d’imposer des restrictions quantitatives sur les importations de produits en provenance de tout État membre de l’UE. Un autre article, l’article 37, stipule également que l’Algérie est obligée d’autoriser les paiements en monnaies convertibles pour les transactions courantes, ce qu’elle a interdit dès jeudi, mais uniquement vis-à-vis de l’Espagne.

    Si, comme cela semble probable, la diplomatie espagnole dénonce l’Algérie, elle fera preuve d’un certain double standard. Depuis 2018, le gouvernement espagnol a eu de nombreuses occasions de porter le Maroc devant les instances communautaires ou les cours de justice. Elle aurait pu le faire pour la fermeture du bureau de douane de Melilla, pour le refus des douanes marocaines d’accepter le formulaire EUR 1 pour les exportations de cette ville, pour la discrimination en 2021 des ports espagnols en faveur des ports français (Marseille et Sète) et d’un port italien (Gênes), pour l’installation d’une ferme piscicole dans les eaux espagnoles de l’archipel des Chafarinas, pour l’approbation par la loi d’une zone économique exclusive qui chevauche celle demandée par l’Espagne pour les Canaries, etc. Elle ne l’a jamais fait pour ne pas entraver la réconciliation tant attendue avec Rabat. Si le 10 juin 2021, il y a un an aujourd’hui, la session plénière du Parlement européen a approuvé une résolution reprochant au Maroc son invasion migratoire de Ceuta, vers laquelle il a envoyé des milliers de mineurs, c’est parce qu’un député européen de Ciudadanos, Jordi Cañas, a pris l’initiative de la proposer. Les députés du PSOE n’ont pas joué un rôle actif, mais ils ne se sont pas non plus opposés et ont finalement voté pour.

    Comme elle sera éventuellement invitée par la Commission européenne à fournir des explications, la diplomatie algérienne a déjà commencé à préparer sa réponse. Elle tentera de prouver que c’est Sánchez qui a violé l’accord d’association et le traité d’amitié bilatéral, et que les mesures algériennes à l’encontre de l’Espagne ont un fondement juridique. « L’accord d’association n’est pas simplement commercial », explique un diplomate algérien accrédité à Bruxelles. « Elle prévoit expressément le renforcement du dialogue politique et souligne l’importance capitale du respect du droit international » conformément à la Charte des Nations unies, ajoute-t-il. « Le gouvernement Sánchez n’a pas respecté ces points », poursuit le document.

    « A aucun moment, Alger n’a été informé de l’intention ou de la décision de changer radicalement la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental, contrairement à ce qui a été affirmé initialement par le ministre Albares, qui s’est ensuite rétracté de ses premières déclarations », rappelle le diplomate. « Il n’y a donc pas eu de dialogue politique avec l’Algérie, pays partenaire de l’UE et également touché par tout ce qui concerne le Sahara », regrette-t-il. « Deuxièmement, en ce qui concerne le respect du droit international, le gouvernement Sánchez l’a foulé aux pieds en ignorant l’arrêt de la Cour internationale de justice [octobre 1975] et les deux arrêts du Tribunal de l’Union européenne [septembre 2021], qui indiquent très clairement que le Sahara n’est pas le Maroc et ne peut être inclus dans les accords que l’UE signe avec Rabat. » « Nous ne pouvons donc pas non plus reconnaître, comme l’a pratiquement fait le président espagnol en mars, la souveraineté marocaine » sur cette ancienne colonie espagnole, aussi grande que le Royaume-Uni.

    « Sánchez a vidé les engagements pris par la partie espagnole lorsqu’il a ratifié l’accord d’association et, peu avant, le traité d’amitié. « La suspension du traité par l’Algérie et les mesures d’accompagnement ne sont que la conséquence logique de ces graves manquements », conclut le diplomate. L’Espagne et l’Algérie affûtent leurs armes pour mener une bataille juridique qui prolongera une crise qui pourrait encore s’aggraver si la première puissance économique du Maghreb interrompt ses approvisionnements en gaz.

    Ignacio Cembrero, 10/06/2022

    #Algérie #Espagne #Gaz #Maroc #SaharaOccidental

  • Crise algéro-espagnole: Alger répond à Bruxelles

    Crise algéro-espagnole: Alger répond à Bruxelles

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Accord d’Association Algérie-Union Européenne, Commission européenne, Sahara Occidental,

    La réponse de la représentation algérienne auprès de l’Union européenne n’a pas tardé. L’Algérie n’a jamais violé ses engagements.

    Dans son communiqué, la représentation algérienne soutient que la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne ne touche ni de manière directe ni indirecte “les engagements de l’Algérie” envers l’UE.

    « La mission de l’Algérie auprès de l’Union Européenne déplore la précipitation avec laquelle la Commission Européenne a réagi sans consultation préalable, ni vérification aucune, auprès du gouvernement algérien, à la suspension par l’Algérie d’un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l’occurrence l’Espagne, sans s’assurer que cette mesure n’affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l’Accord d’Association Algérie-Union Européenne », souligne la Mission dans un communiqué, rendu public ce vendredi 10 juin.

    Démentant l’arrêt des domiciliations bancaires, la mission algérienne soutient que “la prétendue mesure d’arrêt par le gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser”.

    La Mission algérienne auprès de l’UE est revenue aussi sur les questionnements à propos de la poursuite de livraison du gaz naturel à l’Espagne après la suspension du Traité d’amitié de 2002.

    “En ce qui concerne les livraisons de gaz à l’Espagne, l’Algérie a déjà fait savoir par la voix la plus autorisée, celle de Monsieur le Président de la République, qu’elle continuera à honorer tous ses engagements pris dans ce contexte, à charge pour les entreprises commerciales concernées d’assumer l’ensemble de leurs engagements contractuels”, note encore dans le communiqué de la représentation algérienne à Bruxelles.

    Bruxelles exprime sa “grande inquiétude” face à la suspension du traité Espagne-Algérie

    La Commission européenne a affirmé ce vendredi 10 juin que la décision prise par l’Algérie de suspendre le traité d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne est « très préoccupante » et semble « violer » l’accord d’association entre l’Union Européenne et l’Algérie.

    “Nous évaluons les implications des décisions de l’Algérie, y compris l’instruction donnée aux institutions financières de suspendre les transactions entre les deux pays, qui, à première vue, semblent violer l’accord d’association entre l’UE et l’Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement”, ont déclaré le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, et le vice-président de la Commission responsable de la politique commerciale de l’UE, Valdis Dombrovskis, dans un communiqué commun.

    “L’Algérie est un partenaire important de l’UE en Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale. Nous espérons qu’au nom de notre partenariat solide et à long terme, une solution rapide sera trouvée pour rétablir pleinement les relations commerciales et d’investissement”; ont ajouté les deux responsables européens.

    Bruxelles a affirmé, de ce fait, “tendre la main aux autorités algériennes pour clarifier rapidement la situation”, assurant “continuer de privilégier le dialogue pour résoudre les controverses”.

    Pour rappel, l’Algérie a décidé le 8 juin de suspendre le traité d’amitié avec l’Espagne. Une décision suivie par une instruction de l’ABEF émise dans la soirée du même jour pour suspendre les domiciliations bancaires de toutes les transactions commerciales de et vers l’Espagne.

    L’Algérie a expliqué ses décisions par l’engagement « des autorités espagnoles dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies ».

    Reporters, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne

  • L’UE va défendre l’Espagne dans son conflit avec l’Algérie

    L’UE va défendre l’Espagne dans son conflit avec l’Algérie

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    De hauts responsables de l’Union européenne affirment que le bloc traite la crise entre l’Algérie et l’Espagne avec la « plus grande préoccupation ».

    Par Ciarán Giles, Associated Press

    MADRID – De hauts responsables de l’Union européenne ont déclaré vendredi que le bloc traitait la crise entre l’Algérie et l’ Espagne avec la « plus grande préoccupation » et ont averti qu’il était prêt à prendre des mesures pour défendre les intérêts de ses membres.

    Dans une déclaration conjointe, le vice-président exécutif de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, et le chef des affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, ont déclaré que la décision de l’Algérie de suspendre un traité d’amitié vieux de deux décennies avec l’Espagne, gelant potentiellement le commerce entre les deux pays, semblait « être en cours ». violation de l’accord d’association UE-Algérie, notamment dans le domaine du commerce et de l’investissement.

    « Cela conduirait à un traitement discriminatoire d’un État membre de l’UE et nuirait à l’exercice des droits de l’Union en vertu de l’accord », indique le communiqué.

    Tout en appelant au dialogue pour résoudre le différend, les responsables de l’UE ont déclaré que « l’UE est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées contre » un pays de l’UE.

    Cette déclaration intervient après que le ministre espagnol des Affaires étrangères José Albares s’est rendu à Bruxelles vendredi pour discuter de la crise du pays avec l’Algérie.

    La suspension du traité était la dernière mesure prise par l’Algérie pour faire pression sur Madrid après que le gouvernement espagnol a changé sa politique de longue date concernant le territoire contesté du Sahara occidental. L’Algérie a rappelé son ambassadeur en Espagne en mars après que Madrid se soit prononcé en faveur des tentatives du Maroc de maintenir le Sahara occidental sous son contrôle. L’Algérie soutient le mouvement d’indépendance du territoire.

    Après la rencontre avec les responsables de l’UE, Albares a déclaré que « la mesure unilatérale » prise par l’Algérie violait l’accord avec l’UE.

    Il a regretté que l’UE et l’Espagne aient convenu « de défendre fermement nos entreprises et les intérêts de l’Espagne, qui sont aussi des entreprises européennes et les intérêts de l’Union européenne ».

    Albares a insisté sur le fait que « ce que nous voulons, c’est le dialogue et nous n’allons donner aucune excuse pour une quelconque escalade ».

    La déclaration de vendredi est intervenue après que l’UE a exhorté jeudi l’Algérie à revenir sur sa décision.

    La principale inquiétude de l’Espagne est que la suspension pourrait affecter d’importants approvisionnements en gaz en provenance d’Algérie, mais le gouvernement a déclaré que jusqu’à présent, cela ne s’était pas produit. L’Algérie fournit 23 % des besoins en gaz de l’Espagne.

    L’Espagne et le reste du bloc des 27 nations s’efforcent maintenant de trouver des alternatives aux importations d’énergie russes pour protester contre la guerre de la Russie en Ukraine.

    Les chiffres du ministère de l’Industrie montrent que l’Espagne a exporté 2 milliards d’euros (2,1 milliards de dollars) de marchandises vers l’Algérie l’année dernière alors que ses importations étaient évaluées à près de 5 milliards d’euros.

    L’Espagne était la puissance coloniale du Sahara occidental jusqu’à son annexion par le Maroc en 1975. Depuis lors, les voisins algériens et marocains sont en désaccord sur le sort de la région.

    abcNews, 10/06/2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #ComissionEuropéenne #UE

  • Le MAE espagnol à Bruxelles pour parler de la crise avec l’Algérie

    Le MAE espagnol à Bruxelles pour parler de la crise avec l’Algérie

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    Albares annule un voyage prévu à Los Angeles pour le Sommet des Amériques afin de rencontrer l’exécutif de la Commission européenne après que l’Algérie a suspendu un traité d’amitié vieux de deux décennies avec l’Espagne.

    MADRID – Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Albares, s’est rendu vendredi à Bruxelles pour discuter de la crise entre l’Espagne et l’Algérie, après que le pays d’Afrique du Nord a suspendu un traité d’amitié vieux de deux décennies, gelant potentiellement les échanges entre les deux pays.

    La suspension était la dernière mesure prise par l’Algérie pour faire pression sur Madrid après que le gouvernement espagnol a changé sa politique de longue date concernant le territoire du Sahara occidental.

    Albares a annulé un voyage prévu à Los Angeles pour le Sommet des Amériques afin de rencontrer le vice-président exécutif de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis.

    « L’Espagne veut rétablir au plus vite les relations que nous entretenons avec l’Algérie », a déclaré vendredi à la presse le ministre de la Présidence, Félix Bolaos.

    L’Union européenne a exhorté jeudi l’Algérie à revenir sur sa décision.

    Bolaos a déclaré que l’Algérie et l’Espagne étaient des voisins méditerranéens et partageaient des liens commerciaux, culturels et économiques.

    La grande inquiétude de l’Espagne est que la suspension puisse affecter d’importants approvisionnements en gaz en provenance d’Algérie, mais Bolaos a déclaré que jusqu’à présent, cela ne s’était pas produit.

    « Pour le moment, il n’y a aucune donnée, information ou indication que cela va affecter l’approvisionnement en gaz », a déclaré Bolaos. L’Algérie fournit 23 % des besoins en gaz de l’Espagne.

    Les chiffres du ministère de l’Industrie montrent que l’Espagne a exporté quelque 2 milliards d’euros (2,1 milliards de dollars) de marchandises vers l’Algérie l’année dernière alors que ses importations étaient évaluées à près de 5 milliards d’euros.

    L’Algérie a rappelé son ambassadeur en Espagne en mars après que Madrid se soit prononcé en faveur des prétentions du Maroc à maintenir le Sahara occidental sous son contrôle.

    L’Algérie soutient le mouvement indépendantiste du territoire de son rival le Maroc.

    L’Espagne était la puissance coloniale du Sahara occidental jusqu’à son annexion par le Maroc en 1975. Depuis lors, les voisins algériens et marocains sont en désaccord sur le sort de la région, menant à un moment donné une guerre du désert.

    Le virage ouvertement hostile de l’Algérie contre un membre de l’Union européenne survient alors que l’Espagne et le reste du bloc des 27 nations s’efforcent de trouver des alternatives aux importations énergétiques russes pour protester contre la guerre de la Russie en Ukraine.

    La porte-parole de la Commission européenne, Nabila Massrali, a déclaré aux journalistes jeudi que la décision du traité est « profondément préoccupante, et nous appelons donc les autorités algériennes à revoir leur décision ».

    « L’Algérie est un partenaire important de l’Union européenne dans la (région) méditerranéenne et un acteur clé pour la stabilité régionale », a déclaré Massrali. « Nous évaluons l’impact de la décision, et des solutions doivent être trouvées par le dialogue et des moyens diplomatiques. »

    L’impact pratique de la démarche diplomatique reste à voir, bien que l’Algérie ait ordonné à sa banque nationale de cesser de faciliter les paiements avec l’Espagne, ce qui pourrait perturber les échanges.

    MEO, 10/06/2022

    #Algérie #Espagne #UnionEuropéenne #Maroc #SaharaOccidental