Étiquette : confinement

  • Algérie / Un tour de vis salutaire

    On se répète peut être, mais l’impression qui se dégage est bien celle d’un pays qui vit déjà dans l’après covid. La pandémie n’est plus un sujet d’actualité en Algérie, et n’était-ce le bilan quotidien des contamination et des décès, on aurait cru que pour le citoyens le virus fait désormais partie du passé.

    Il suffit pour s’en convaincre de faire un tour dans la ville pour constater que le respect des gestes barrières est peu respecté, pour ne pas dire pas respecté du tout. Les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes comme si nous ne vivions pas une période exceptionnelle. Dans les transports en commun, dans les marchés, dans les airs de détente, dans les salles d’attente ou ailleurs, la bavette ne fait plus partie de l’attirail habituel. Les gens sont revenus à leur vie d’avant. Et le plus condamnable c’est de voir que dans certaines institutions publiques, les employés eux-mêmes ne font aucun cas des gestes barrières.

    Il faut dire que les bilans toujours rassurants, les allégements dans le couvre-feu, et le début de la campagne de vaccination poussent dans cette direction, qui veut que les citoyens observent ce relâchement, quasi généralisé, à travers tout le territoire national. D’ailleurs, en Algérie, et à l’exception des bilans quotidiens de la pandémie, la covid devient un sujet secondaire à tous les niveaux. Elle ne fait plus la Une et ne semble capter l’intérêt de personne, à l’exception de certains professionnels de la santé, qui continuent toujours à attirer l’attention sur les graves conséquences qui nous guettent si une telle désinvolture, face au virus, continue à sévir au sein de la population.

    Mais ces voix de la raison semblent presque inaudibles, et les gens sont pressés de tourner une page, qui est pourtant et tristement encore d’actualité. Avec l’apparition des nouveaux variants du virus, qui sont bien présents en Algérie, ne serait-il pas venu le temps de donner un nouveau tour de vis quant au respect des dispositions de lutte contre cette pandémie ? Faut-il attendre que les chiffres s’affolent pour enfin revenir à la discipline d’avant ? Une discipline qui a, faut-il le souligner, permis à notre pays de faire face avec efficacité à cette pandémie.

    Des questions qui s’imposent au vu de l’insouciance générale qui trône en maître, ces dernières semaines, dans pratiquement toutes les villes et tous les villages du pays.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, confinement,

  • La liste des motifs impérieux pour rentrer en France

    CORONAVIRUS – Le Premier ministre français Jean Castex a annoncé ce vendredi soir une série de nouvelles restrictions, notamment la fermeture des frontières aux pays hors UE, pour freiner la propagation de l’épidémie de coronavirus en espérant ”éviter un nouveau confinement”.

    “Les prochains jours seront déterminants”, a prévenu le chef du gouvernement depuis l’Élysée au cours d’une allocution surprise, à l’issue d’un conseil de défense. “La question d’un confinement se pose légitimement, mais nous en connaissons l’impact très lourd sur tous les plans”, a poursuivi Castex.

    Le chef du gouvernement a ainsi annoncé la fermeture à partir de ce dimanche 31 janvier à minuit des frontières aux pays extérieurs à l’Union européenne, “sauf motif impérieux”.

    Ces motifs impérieux, mis en ligne sur le site du ministère de l’Intérieur dans la soirée de samedi, se divisent en trois catégories que vous pouvez retrouver ci-dessous. Vous pouvez aussi télécharger les nouvelles attestations de déplacement ici, en fonction de si vous êtes en provenance d’un pays de l’espace européen, en provenance du Royaume-Uni, en provenance d’un pays extérieur à l’espace européen à l’exception du Royaume-Uni ou pour une sortie du territoire national.

    Motifs impérieux d’ordre personnel ou familial
    – Décès d’un membre de la famille en ligne directe d’un frère ou d’une sœur

    – Visite à une personne dont le pronostic vital est engagé, pour les membres de la famille en ligne directe
    Pièces exigibles : acte ou certificat de décès, certificat médical établissant la situation de la personne dont le pronostic vital est engagé

    – Garde d’enfants par le parent investi de l’autorité parentale ou dont le droit de garde est reconnu par une décision de justice
    Pièces exigibles : décision de justice et pièce justificative du lieu de domicile

    – Assistance aux personnes âgées, malades ou handicapées ne disposant d’aucun autre soutien
    Pièces exigibles : documents établissant la relation entre la personne aidante et la personne aidée, et attestant de la situation de la personne aidée

    – Convocation par une autorité judiciaire ou administrative
    Pièce exigible : convocation par l’autorité administrative ou judiciaire

    – Impossibilité légale ou économique de rester sur le territoire sur lequel se trouve la personne
    Pièces exigibles : Titre de séjour expirant, acte de licenciement, etc…

    – Mise en sécurité de la personne (protection de l’enfance et lutte contre les déplacements illicites d’enfants à l’étranger / protections des victimes de violence intrafamiliales)
    Pièces exigibles : Tout document établissant la matérialité des faits

    – Retour vers la résidence principale lorsque le voyage a été commencé avant le 31 janvier 2021
    Pièces exigibles : justificatif de résidence principale, présentation du billet aller au retour dans le cadre d’un billet aller-retour, l’aller devant être antérieur au 31 janvier 2021

    – Étudiants en début, reprise ou fin de cycle d’études
    Pièce exigible : certificat de scolarité établi par l’établissement

    Motif impérieux de santé
    – Urgence médicale vitale (pour la personne ainsi qu’un accompagnant si sa présence est indispensable)
    Pièces exigibles : certificat médical, preuve d’une hospitalisation programmée, etc…

    Motifs impérieux professionnels
    – Missions indispensables à la poursuite d’une activité économique, requérant une présence sur place qui ne peut être différée et dont le report ou l’annulation aurait des conséquences manifestement disproportionnées ou serait impossible (dont les professionnels du transport)
    Pièces exigibles : attestation de l’employeur, carte professionnelle des équipages du transport international de marchandises, du transport international de passagers, du transport international maritime

    – Professionnel de santé concourant à la lutte contre la Covid 19 ou participant à des opérations de coopération d’intérêt majeur en matière de santé
    Pièce exigible : carte professionnelle

    – Missions ponctuelles liées à l’exercice de prérogatives de puissance publique (dont les missions diplomatiques) ne pouvant être différées ou reportées.
    Pièce exigible : carte professionnelle, ordre de mission

    – Sportifs professionnels de haut niveau pour la participation à des rencontres validées par le ministère des sports
    Pièce exigible : carte professionnelle, certificat délivré par l’organisateur en lien avec le ministère des sports

    Source : HuffPost

    Tags : France, coronavirus, covid 19, confinement, fermeture des frontières,

  • Voyageurs entrant en France : les ‘’21 commandements’’ de Jean Castex, le test PCR négatif en plus

    Le Premier ministre, Jean Castex (Photo- DR), a annoncé, hier vendredi, de nouvelles restrictions face à l’épidémie de Covid-19, dont la fermeture des frontières aux pays hors-UE, «sauf motif impérieux», rapporte, samedi, ‘’franceinfo’’, soulignant qu’en plus d’une telle justification, un test PCR négatif sera demandé pour toute entrée en France en provenance d’un pays de l’UE, à l’exception des travailleurs transfrontaliers.

    Ces mesures, drastiques, ont pour objectif, selon le PM français, de se donner «encore une chance d’éviter le confinement» dans l’Hexagone.

    ‘’franceinfo’’ met également en exergue, Selon l’attestation de déplacement mise en ligne par le ministère des Affaires étrangères, que les voyageurs en provenance du Royaume-Uni ou d’un pays situé hors de l’Union européenne classé en zone de circulation de l’infection du virus Sars-CoV-2 doivent déjà certifier que leur motif de déplacement correspond à l’une des 21 catégories suivantes :

    • Ressortissant de nationalité française, ainsi que son conjoint (marié, pacsé, concubin sur présentation de justificatifs de communauté de vie) et ses enfants

    • Ressortissant de l’Union européenne ou ressortissant andorran, islandais, liechtensteinois, monégasque, norvégien, de Saint-Marin, suisse et du Vatican, ainsi que son conjoint (marié, pacsé, concubin sur présentation de justificatifs de communauté de vie) et ses enfants

    • Ressortissant britannique et membres de sa famille bénéficiaires de l’accord de retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord de l’Union européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique

    • Ressortissant de pays tiers, titulaire d’un titre de séjour ou d’un visa de long séjour français ou européen en cours de validité, ayant sa résidence principale en France ou qui rejoint, en transit par la France, sa résidence principale dans un pays de l’Union européenne ou assimilé

    • Ressortissant de pays tiers, en transit de moins de 24 heures en zone internationale

    • Titulaire de passeport officiel

    • Ressortissant étranger en fonctions dans une mission diplomatique ou consulaire, ou une organisation internationale ayant son siège ou un bureau en France, de même que son conjoint et ses enfants

    • Ressortissant étranger de pays tiers séjournant en France pour motif professionnel impérieux sous couvert d’un ordre de mission émis par l’État d’appartenance

    • Ressortissant étranger séjournant en France sur invitation des autorités françaises dans le cadre d’une action de coopération

    • Professionnel de santé étranger concourant à la lutte contre la Covid-19 ou recruté en qualité de stagiaire associé

    • Équipage ou personnel étranger exploitant des vols passagers et cargo, ou voyageant comme passager pour se positionner sur sa base de départ ou se former

    • Ressortissant étranger qui assure le transport international de marchandises

    • Conducteur ou équipier d’autocar ou de train de passagers

    • Membre d’équipage ou personne exploitant un navire de commerce, y compris de croisière, ou de pêche

    • Étudiant titulaire d’un visa de long séjour (VLS), d’un visa de court séjour (VCS) pour études ou pour stages (hors VCS Concours), ou venant pour moins de 90 jours en provenance d’un pays dispensé de VCS, ou mineur scolarisé, justifiant d’un lieu d’hébergement en France

    • Professeur ou chercheur employé ou invité par un établissement d’enseignement ou un laboratoire de recherche français qui se déplace à des fins d’études et d’enseignement

    • Ressortissant de pays tiers disposant d’un VLS « passeport Talent » ou d’un VLS « salarié détaché ICT » ainsi que son conjoint et ses enfants

    • Ressortissant de pays tiers se rendant en France pour recevoir des soins dans un établissement hospitalier public ou privé

    •Ressortissant étranger se déplaçant en France dans le cadre de l’exercice d’un droit de garde reconnu par décision de justice

    • Ressortissant d’un pays tiers travailleur humanitaire ou volontaire international

    • Ressortissant de pays tiers titulaire d’un visa de long séjour délivré au titre du regroupement familial ou de la réunification familiale des réfugiés, bénéficiaires de la protection subsidiaire et apatrides

    La même source a fait savoir, enfin, que le Quai d’Orsay a exclu plusieurs pays de la zone de circulation de l’infection du virus Sars-CoV-2. Il s’agit de l’Australie, de la Corée du Sud, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, du Rwanda, de Singapour et de la Thaïlande. Les voyageurs en provenance de ces pays sont donc autorisés à entrer sur le territoire métropolitain. Cette autorisation prévaut également pour Andorre, l’Islande, le Liechtenstein, Monaco, la Norvège, Saint-Marin, la Suisse et le Vatican.

    Un test PCR négatif sera par ailleurs demandé pour toute entrée en France en provenance d’un pays de l’UE, « à l’exception des travailleurs transfrontaliers ». Cette mesure, déjà en vigueur pour le transport maritime et aérien, doit donc être étendue au terrestre.

    Tous les déplacements en provenance et en direction des territoires ultramarins seront également soumis à des attestations de motifs impérieux.

    Algérie1, 30 jan 2021

    Tags : France, Macron Castaner, confinement, fermeture des frontières, coronavirus, covid 19,

  • Covid 19 : Vivre avec le virus

    Au plus fort de la pandémie, alors que celle-ci provoquait des milliers de décès par jour, la conviction prévalait malgré tout que le mal n’était qu’un mauvais moment à passer, et que l’année en cours ne serait pas finie qu’il se serait dissipé. Ne parlons pas de la foule appréciable de ceux qui doutaient même que tous les décès enregistrés soient à mettre sur le compte de la maladie.

    Dans le tas, des scientifiques de renom, des dirigeants politiques de premier plan, mais aussi monsieur-tout-le-monde, d’instinct réfractaire aux mesures de confinement, de barrière, ou même seulement de précaution ou de bon sens. Tant qu’il n’est pas atteint, l’homme de la rue, comme on l’appelle également, demande à voir avant d’admettre qu’il est en grand danger lui aussi. Mais, maintenant que l’année tire vraiment à sa fin, plus personne ne s’aventure à faire ce genre de prédiction.

    Dans sa dernière déclaration, en forme de mise en garde comme à son habitude désormais, l’OMS indique qu’à ce jour seulement 10 % de la population mondiale a été contaminée. A ce rythme de circulation du virus, il lui reste pas mal de chemin à parcourir, et ce faisant bien des vies à prendre. Le compte est d’ailleurs vite fait : il n’y a qu’à multiplier par 6 ou 7 son bilan actuel, pour que la population mondiale soit enfin parée contre lui. Et encore, pour autant que l’immunité collective soit une réalité, et non pas un mythe.

    C’est là certes le pire des scénarios, et pour autant que la science ne parvienne pas à mettre au point l’antidote, ni sous la forme d’un vaccin ni sous celle d’un traitement. Un tour des événements qui à première vue semble exclu, puisqu’il est question et depuis déjà un certain temps de progrès notable dans l’élaboration de plusieurs vaccins, dont certains, assure-t-on, seraient fin prêts dans pas longtemps. Autant dire demain ; ou, au plus tard, après-demain.

    A peine sorti de l’hôpital, Donald Trump a réitéré sa promesse d’un vaccin imminent. Dans un premier temps réservé aux Américains, sans doute. Qu’à cela ne tienne, car s’il y en a pour des millions, il y en aura pour des milliards, d’autant qu’il y aura au passage beaucoup d’argent à se faire. N’empêche, Trump lui-même n’a parlé que du vaccin tant attendu, nullement d’un traitement pour ceux qui sont déjà infectés ou qui le seront d’ici là.

    A bien l’entendre, d’ailleurs, le traitement spécifiquement anti-Covid 19 n’est même pas à trouver, il existe déjà, lui-même l’ayant pris, et comme il se doit il est américain. En supposant qu’il dise vrai, encore faut-il qu’il s’en produise en quantités suffisantes pour qu’en plus des Américains tout le monde puisse en disposer. Ce qui, on l’imagine bien, prendra du temps, au cours duquel le virus ne sera pas resté inactif. De sorte que même dans le meilleur des scénarios, la probabilité que l’année prochaine soit elle aussi placée sous le signe de l’épidémie se renforce chaque jour davantage.

    S’il n’y a plus personne pour prédire sa fin toute prochaine, c’est sans doute qu’à peu près tout le monde a fini par se faire à l’idée qu’elle était là pour plus de temps qu’on avait d’abord cru. Un sentiment que traduit d’ailleurs bien le précepte désormais répété comme un leitmotiv, exhortant tout un chacun à vivre avec le virus.

    Le Jour d’Algérie, 8 oct 2020

    Tags : Coronavirus, covid 19, virus, Etats-Unis, Donald Trump, confinement, déconfinement, contagion, pandémie, 

  • Algérie : L’épreuve de vérité

    Le retour à la vie économique et sociale est une épreuve décisive. La bataille du déconfinement en deux phases interpelle les opérateurs, les commerçants et les citoyens sur le devoir de vigilance, de prudence et de responsabilité pour relever le défi individuel et collectif de la normalisation. Rien n’est définitivement acquis, particulièrement pour tous ceux qui ont longtemps souffert de la pandémie et, conséquemment, appelés à se mobiliser davantage pour préserver les acquis enregistrés et faire preuve de solidarité avec les catégories professionnelles concernées par la deuxième phase de la levée du confinement prévue le 14 juin.

    Tout manquement au respect des mesures de déconfinement et tout relâchement, durement vécu pendant le Ramadhan, sont de nature à stopper net le processus enclenché et à remettre en cause les résultats satisfaisants arrachés par l’armée des blouses blanches et confortés par la longue chaîne de solidarité citoyenne. Le dénouement est si proche qu’il serait insensé de prendre le risque d’un retour à la case départ. Il est nettement perceptible dans la décrue observée dans le principal foyer de la contamination.

    Globalement, la stabilisation de la situation sanitaire, à la faveur de l’engagement du corps médical, la création de nouveaux laboratoires et de la généralisation des enquêtes épidémiologiques, a conduit au déconfinement de 4 wilayas, en attendant les autres wilayas. L’exemple de Blida qui a fermé, le 7 juin, deux de ses trois centres d’hospitalisation, est suffisamment éloquent pour inciter les 10 wilayas les plus touchées, notamment celles du centre, à plus d’engagement. C’est dire que, totalement tributaire de l’évolution de la situation sanitaire, le déconfinement «progressif et flexible» est a portée de main des bénéficiaires de la reprise de l’activité économique et sociale.

    Tout l’enjeu réside maintenant dans leur capacité d’organisation et de gestion de l’environnement qui passe par le respect des mesures barrières et le port obligatoire du masque à l’intérieur et à l’extérieur des ateliers, des magasins et des lieux de travail. L’optimisme est de retour. Il se doit d’être renforcé par un professionnalisme de tous les instants.

    Horizons, 9 juin 2020

    Tags : Algérie, confinement, déconfinement, covid19, coronavirus, pandémie,

  • Balance ton déconfiné !


    LE DECONFINEMENT approche, mais la dénonciation de confinés reste un sport national très en vogue (« Le Canard », 15/4). Et, en la matière, ont n’arrête plus les progrès ! « Le Figaro » (24/4) vient de dénicher un cas délation de toute beauté, qui a conduit à l’arrestation d’une grand-mère, dans le Tarn. Son crime : avoir rendu visite derrière la fenêtre de son Ehpad et lui avoir écrit des messages sur une ardoise. Allez, hop ! Balancé par un voisin aux poulets, qui l’ont verbalisé illico, avant d’annuler la procédure face au tollé provoqué par cette histoire des plus éclairantes.

    Un récent sondage Harris Interactive (17/4) semble conformer que le fond de l’air est très frais : 43 % des sondés approuverait le signalement à la police d’un non-respect du confinement. Et tant pis si le cafté est un peu vite déclaré coupable. Dans la plupart des cas, les flics constatent surtout « des phénomènes de jalousie » entre voisins qui ne vivent pas le confinement avec la même joie. La chasse aux barbecues et aux gens heureux est ouverte !

    Policiers et gendarmes notent ainsi de plus d’appels pour dénoncer des proprios de chiens qui sortiraient beaucoup leur clébard, des joggeurs qui joggeraient un peu trop ou des gamins qui jouent au foot dans la rue. Avec cette nouveauté : les corbeaux des temps modernes envoient des photos et des vidéos censées constituer la preuve du délit !

    Le syndicat Alternative Police révélait il y a 15 jours que, dans certaines régions, et surtout dans les grandes villes, jusqu’à 70 % des appels d’urgence concernaient désormais des dénonciations. De quoi mettre en pétard ledit syndicat, dont un représentant rappelait qu’il ne faudrait pas en oublier de dénoncer les vrais délits, « si votre voisin commet des violences conjugales sur son épouse, par exemple »…

    Mais, pour ces fait-là, le nombre d’appels grimpe nettement moins vite ! C.N.

    Le Canard enchaîné – 29.04.2020

    Tags : Confinement, covid-19, coronavirus, pandémie, délation, dénonciation,

  • Le virus

    par El Yazid Dib

    La situation s’empire et va devenir de plus en plus dangereuse. Si au début, la chose n’était pour certains qu’un subterfuge pour déjouer la détermination du Hirak, maintenant la prise de conscience a gagné presque tous les cœurs y compris ceux des plus récalcitrants. Le danger est à la porte.

    Le mardi, ils ont marché…vers les autres pour favoriser l’expansion. Malgré l’appel au report des habitués ou des détenteurs de leadership virtuel ; les rassemblements ont eu lieu, quoique en moindre densité. Ce « hirakicide » va non seulement disjoindre le noble Hirak originel et accentuer son essoufflement mais créera inutilement de la répréhension envers ceux qui le soutiennent. L’espoir pour le vendredi, sera dans l’établissement d’une interdiction ordonnée par le président et à imposée a tout rassemblement ou marche. Un mort n’a plus besoin de liberté et cette dernière n’est faite que dans la dignité de ceux qui aspirent à vivre heureux en laissant les autres le faire également.

    Le monde est en guerre. L’ennemi, n’a aucun arsenal militaire ni domination économique. Il est là. Invisible, invincible, apatride. Il a brisé tous les accords d’union, violé toutes les frontières. Sans drones, sans agent-espions, sans nulle stratégie juste une sournoiserie biologique ; il a mis en échec toute les sciences humaines, les grands trusts et les puissantes nations, leurs divers modes protectionnistes, leurs murs défensifs, leurs réseaux d’intelligence. Rien ne semble lui résister. Peut-être une gousse d’ail, un peu de savon de Marseille ou quelques goûtes d’eau de javel. Du tout-venant. La panique au recours à du n’importe quoi. Devant le sauve-qui-peut, toutes les directions deviennent de bonnes destinations.

    Le devoir humanitaire de décréter le confinement devient un impératif patriotique. Le président attend, le cas échéant la phase 3. Il ne s’agit plus de simple ordre public ou de quiétude ordinaire. Il y va de la vie de tout le monde. La constitution en son article 105 permet au président de la république, le haut conseil de sécurité réuni de déclarer l’état de siège ou d’urgence en cas de grave situation. Etat d’urgence, de siège ou d’exception nous ne sommes plus à quelques différences de définition théorique de concepts constitutionnels, mais à un infime micron d’un suicide collectif. Une tragédie nationale. Il y a péril imminent, nécessite impérieuse. Eh bien s’en est là, un cas. Ils tergiversent mais Ils finiront par le faire et ca sera un peu trop tard. A quoi rime, la sortie en vacances des écoliers et des étudiants tout en édictant des mesures de fermeture de tout établissement d’éducation public ou rivé. Certains walis ont pris des mesures similaires en procédant à la fermeture de certains endroits excessivement fréquentés tels que les centres commerciaux, les jardins publics, les salles des fêtes, avec la suspension de toute activité culturelle, sportive ou autres. Le wali de Sétif, devrait à son tour fermer le Park-Mall et le parc d’attraction, deux pôles vraiment attractifs de foules et encore de par d’autres wilayas.

    Le monde s’isole. Chacun se renferme en ses frontières. Pire il emprisonne ses résidents pour leur bienfait, chez-eux. Seule tactique de pouvoir en attendant mieux, de contrecarrer la propagation de ce virus qui n’épargne personne, ne fait pas de différences de classes, de rang, de race, de religions ou d’ethnie. La rue, les cafés, les espaces publics enfin tout l’extérieur sont plus qu’une menace, ce sont des pièges mortels. Le président de la république hésite à annoncer sa décision de déclarer l’état d’urgence sanitaire et par la force de la loi et l’intérêt de tout un chacun contraindre les uns et les autres à se fixer bien chez-eux. Si tout le monde restait chez soi, obligeant ainsi l’Etat à décréter le confinement, le pays gagnerait toutefois à freiner le péril qui est déjà en la demeure. C’est un geste de citoyenneté que de ne pas sortir et de refuser d’aller travailler. Une espèce de grève forcée pour l’intérêt général. Ah quoi ! Procédures d’abandon de poste ? Ils ne pourront jamais les entamer. Bien au contraire, ce sera à ce pouvoir d’endosser la responsabilité d’abandon de peuple

    Voilà un cri de cœur responsable qui m’est parvenu d’une amie outre-méditerranée « il n’y a pas d’autre solution que le confinement, Il ne faut pas attendre. C’est la guerre, la moitié des personnes contagieuses n’ont pas de symptômes et contaminent les autres. Tant pis, on ne voit pas ses enfants ni ses petits enfants ni ses amis, mais on ne peut faire autrement ». oui ; c’est une guerre menée autrement, sans escadrons armés, seule une infanterie virale.

    Cette calamité imprévue que véhicule un fléau mondial croissant crescendo ne se combat pas avec des discours lénifiants ou de mesures inappropriées pour dire que l’on est là. Sans fouiller dans le passé qui nous fait encore miroiter la gabegie et l’incompétence par lesquelles toute notre pédagogie sociopolitique a été gérée ; le pays vit cet échec de gouvernance. Cet insalubre ministre de la santé qui nous disait que nous avons le meilleur système de santé au monde. L’autre qui déresponsabilisait le scorpion inoffensif en vantant sa gentillesse et louant sa légitime-défense. On n’a rien fait pour de tels cas, ni encore pour bien d’autres. Ils étaient, les membres de la « issaba » pris en charge par le budget de l’Etat et les impôts des citoyens bien soignés ailleurs, préférant l’hôtellerie hospitalière étrangère aux mouroirs hospitaliers universitaires nationaux. La justice vient, sur un autre propos condamner certains avec l’infliction d’amendes et de confiscations de biens. Il serait judicieux que toutes ces confiscations de biens immobiliers et financiers prononcées aillent alimenter un compte spécial « hôpitaux » et ouvrir ainsi à d’autres « bienfaiteurs généreux » habitués à l’édification des mosquées , l’appétit du devoir moral de s’en atteler. Un hôpital pour chaque wilaya selon sa dimension démographique équivaudrait à quelques dinars pour chaque résident et une contribution conséquente de ses nantis. C’est là, le sens de la solidarité sur terre.

    Les décideurs et gouverneurs d’hier ne se sont jamais mis dans la tête qu’un sort funeste pourra les guetter en fin de vie professionnelle pour aggraver leur fin de vie biologique. Avec ce « meurtrier soldat » qui rode librement en l’air, éjecte silencieusement des salves et répand criminellement ses germes ; l’égalité dans la mort est garantie.

    La santé n’était qu’un département ministériel que l’on coiffait pour plus de crédibilité et le plus souvent par des profils scientifiques ou des personnalités professorales. Ce n’est pas, parce que l’on est un imminent chirurgien que l’on peut aisément faire un bon ministre de la santé. Ou un excellent architecte, ministre de l’habitat. Ou tout récemment un bon professeur d’université, ministre de l’enseignement supérieur. Il y a la technique, la technicité et la technocratie. Là, seule la capacité managériale, la gestion rationnelle des aptitudes existantes peut en tenir lieu.

    Tous ces responsables pourront dire leur calvaire, leurs obstacles, leurs contraintes, mais jamais leur échec. Personne parmi les ministres de Bouteflika n’a eu cette hardiesse, voire cet honneur de jeter l’éponge devant les embuches qu’il aurait eu à rencontrer. Il se tait, se complait et persévère.

    A-t-on pris beaucoup de retard pour décider de certaines urgences ? Oui et énormément. La fermeture des mosquées n’était pas l’une des principales décisions par rapport à celles qui devraient être prises sur les transports publics et les grands rassemblements occasionnels. Nous avions signalé en son temps, qu’à défaut de pouvoir les fermer, il fallait au moins fermer les salles d’ablutions, enlever les fontaines réfrigérantes, officier la prière sine-die dès la fin de l’adhan en l’abrégeant, respecter la séparation des rangs en espaçant l’un de l’autre, se munir de son tapis de sol. Bon, l’affaire au lieu de rester dans son domaine originel de traitement s’agissant de santé publique, s’est transformée en une affaire religieuse, voire d’imams. Oui, la concertation est admissible, mais pas monopolistique ou es-qualité. Voilà que la raison vient de primer et le « gouvernement » décide de suspendre leur fonctionnement. Autre retard se confine dans ces transports en commun. J’ai vu des bus bondés à Alger. Des taxis collectifs inter wilaya à 6 places parcourant en promiscuité, en espace réduit parfois plus de 400 kilomètres. Un autre retard, l’un des plus déterminants, était cette absence d’arrêter le flux des voyageurs venant notamment de Chine, puis d’Europe particulièrement de France et d’Italie. Le malheur avait déjà pris possession des territoires encore vierges. C’est ce jour 19 mars que devra entrer en vigueur la suspension des navettes aériennes et maritimes.

    Tous les gens qui ne peuvent s’auto-confinés, brandissent l’obligation de présence qui sur un lieu de travail, qui sur un magasin. N’est-il pas possible, c’est déjà fait au Canada ; de concevoir un système d’indemnisation, d’aide et d’assurances sociales ? Libérer les fonctionnaires dans les administrations en ne gardant qu’un noyau indispensable, mettre au chômage technique les unités industrielles importantes à grand personnel, les chantiers en jouant sur le fonds ou la caisse des calamites et catastrophes naturelles, des intempéries. Ayez de la conscience et adaptez les textes à la contrainte de la circonstance.

    Nous convenons qu’à l’évidence, gérer une telle crise est tache complexe et difficile. Les plus grands de ce monde s’en démêlent encore. Néanmoins une communication franche, directe et immédiate aurait à modérer la panique et réduire les folles rumeurs. Le fait de s’inspirer des situations d’autres pays notamment la Chine et l’Italie nous aurait amplement aidés. Le président dans son allocution à la nation essayait de produire de la confiance et semer de la sérénité. On l’attendait ordonner le confinement. Rien. Rabi youster ! Cependant la stricte discipline citoyenne reste la meilleure des protections de ce dangereux virus.

    Le Quotidien d’Oran, 19 mars 2020

    Tags : Algérie, coronavirus, confinement, alerte,