Étiquette : Conseil de Sécurité

  • Conseil de sécurité: L’Algérie portera haut la voix de l’Afrique

    Etiquettes : Algérie, Conseil de Sécurité, Afrique, ONU, Sierra Leone, Corée du Sud, Guyana, Slovénie,

    L’installation officielle de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre non permanent pour une période de deux ans a officiellement commencé.

    Du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2025, nous aurons deux ans « pour porter haut la voix du continent africain au sein de cet organe central de l’ONU », rapporte l’agence de presse officielle algérienne APS.

    De plus, « l’Algérie renouvellera à New York son engagement envers la paix, en accordant la priorité au dialogue, à la résolution pacifique des crises et au principe de non-ingérence dans les affaires internes des États, dans le but de poursuivre son approche en faveur du maintien de la paix internationale et de la sécurité, soutenant la coopération internationale et renforçant le rôle de l’ONU, l’incitant à assumer ses responsabilités envers les deux peuples, palestinien et sahraoui », ajoute-t-on.

    Parmi les priorités de l’Algérie dans ce contexte, on trouve « la promotion de solutions pacifiques aux crises, le renforcement des partenariats, le soutien au rôle des organisations régionales et l’amélioration de l’efficacité de la lutte internationale contre le terrorisme », rapporte encore l’agence d’État.

    On se souvient que le 6 juin dernier, 184 pays sur 193 ont voté « oui » pour élire l’Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2024-2025, aux côtés de la Sierra Leone, de la Corée du Sud, du Guyana et de la Slovénie. Cette prise de fonction est la quatrième du genre pour le pays nord-africain, après les mandats suivants : 1968-1969, 1988-1989 et 2004-2005.

    #Algérie #ONU #ConseilDeSécurité #Afrique

  • Gaza : Guterres fait recours à l’article 99 de la Charte de l’ONU

    Etiquettes : Gaza, Palestine, Hamas, Israël, Tsahal, article 99, Conseil de Sécurité, crimes de guerre,

    Le Secrétaire Général de l’ONU utilise l’outil le plus rare et le plus puissant pour « éviter une catastrophe humanitaire » à Gaza.

    Le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres, invoque pour la première fois l’article 99 de la charte des Nations unies.

    Cet article lui permet de « porter à l’attention du Conseil de sécurité toute question qui, à son avis, pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».

    L’article 99 est « le mot de code de l’ONU pour une situation exceptionnellement urgente ».

    L’invocation par le secrétaire général des Nations unies de l’article 99 de la charte des Nations unies marque un moment important, soulignant la situation désastreuse à Gaza.

    Cet article permet au Secrétaire général de porter à l’attention du Conseil de sécurité, de manière proactive, des questions susceptibles de menacer la paix et la sécurité mondiales.

    L’invocation pourrait conduire à plusieurs actions :

    Création d’un précédent : Cette première utilisation par l’actuel Secrétaire général crée un précédent pour les futures crises mondiales.

    Réunions urgentes du Conseil de sécurité : L’invocation pourrait susciter des discussions immédiates et de haut niveau au sein du Conseil de sécurité, ce qui attirerait l’attention du monde entier sur Gaza.

    Mobilisation de la réponse internationale : La démarche peut galvaniser les efforts internationaux et déboucher sur une aide humanitaire ou des interventions de maintien de la paix.

    Pression diplomatique : elle peut faire pression sur les principales parties prenantes pour qu’elles négocient et collaborent en vue d’un cessez-le-feu ou de solutions à plus long terme.

    Cette étape décisive témoigne de l’engagement du secrétaire général à traiter les situations d’escalade avant qu’elles ne se transforment en conflits plus importants, incarnant ainsi le rôle proactif des Nations unies en matière de maintien de la paix.

    LETTRE DE GUETERRES :

    « Depuis le début de l’opération militaire israélienne, plus de 15 000 personnes auraient été tuées, dont plus de 40 % d’enfants.

    « Des milliers d’autres ont été blessées. Plus de la moitié des maisons ont été détruites ».

    « Je viens d’invoquer l’article 99 de la Charte des Nations unies pour la première fois depuis que je suis Secrétaire général.

    « Nous sommes confrontés à un risque grave d’effondrement du système humanitaire.

    « La communauté internationale a la responsabilité d’user de toute son influence pour empêcher une nouvelle escalade et mettre fin à cette crise.

    « J’exhorte les membres du Conseil de sécurité à faire pression pour éviter une catastrophe humanitaire.

    « Je réitère mon appel à la déclaration d’un cessez-le-feu humanitaire. C’est urgent. »

    #Gaza #Israël #Hamas #Palestine #Tsahal #ONU #Antonio #Guterres #crimes #guerre #génocide #article99

  • L’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU : Tebboune s’engage

    Tags : Afrique, Conseil de Sécurité, ONU, Algérie,

    Par Amar R.

    Le président Tebboune a souligné son attachement à la revendication africaine portant sur l’octroi au continent de deux sièges permanents au conseil de sécurité de l’ONU, réitérant son engagement à mettre à profit la présence de l’Algérie à partir de 2024 au sein de cette institution internationale pour réparer l’injustice historique faite à l’Afrique.

    Dans une allocution lors des travaux de la réunion ministérielle du comité des dix de l’Union africaine (UA) sur la réforme du conseil de sécurité des Nations unies tenue à l’occasion du 36e commet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, lue en son nom hier à Addis-Abeba par le premier ministre, le président Tebboune a rappelé la nécessité de permettre au continent d’obtenir deux sièges permanents au sein de l’instance onusienne et d’accroître son quota de représentativité au niveau des sièges non permanents, de trois à cinq sièges, conformément à la teneur du « consensus d’Ezulwini » et de « la déclaration de Syrte ».

    «Pour l’Algérie, la question de la réforme du conseil de sécurité est impérative pour parvenir à un ordre mondial plus représentatif, plus juste et plus équilibré», a indiqué le président Tebboune dans son allocution.

    Et ce, en arguant par un contexte international délicat marqué par une succession de crises et leurs retombées porteuses de prémices de nouveaux changements dans les rapports de forces sur la scène internationale».

    Mais aussi par les «menaces multiformes et multidimensionnelles qui entament la paix et la sécurité de l’Afrique, tels que le phénomène du terrorisme, les guerres, les changements climatiques, les crises alimentaires, énergétiques et sanitaires accentuées par la pandémie de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien ».

    «Maintenir cet élan de soutien international»

    Face à cette situation délétère, le président Tebboune a souligné l’engagement de l’Algérie à mettre à profit son rôle pivot et ses atouts tant stratégiques que diplomatiques, en faveur du droit légitime de l’Afrique pour accéder au conseil de sécurité tel que stipulé dans la déclaration de Syrte et du consensus d’Ezulwini.

    « Nous allons continuer à œuvrer sans relâche pour faire entendre la voix de l’Afrique et ses revendications légitimes et réparer l’injustice historique faite à notre continent », a-t-il rassuré.

    Il a, dans ce sens, réitéré « l’engagement de l’Algérie à œuvrer de concert avec les pays membres du comité à l’effet de maintenir cet élan de soutien international, important et de plus en plus croissant en faveur de la position africaine », et ce, dans l’objectif de « réaliser un progrès dans les pourparlers concernant la réforme du conseil de sécurité ».

    Position africaine unifiée

    Toutefois, l’obtention par le continent africain de la qualité de membre permanent au Conseil de sécurité est tributaire de la réussite des négociations intergouvernementales dans le cadre de l’assemblée générale de l’ONU, a fait observer Abdelmadjid Tebboune.

    Il a souligné, dans ce contexte, l’impératif d’unification des rangs des pays africains, et leur parole sur la scène internationale et de s’engager au respect des décisions de l’UA (…) pour «parler d’une seule voix africaine» jusqu’à «satisfaction des exigences de la position africaine unifiée».

    Crise libyenne : l’optimisme est de mise

    S’agissant enfin de la crise libyenne, le président Tebboune a salué « la nouvelle dynamique lancée récemment pour activer le processus de dialogue inter-libyen et lancer les initiatives de dialogue entre les frères libyens visant à rapprocher les vues, établir la confiance mutuelle et élargir les consensus ».

    En citant pour exemple le retour du comité militaire mixte 5+5 aux réunions pour le suivi de l’application des décisions convenues concernant le retrait des mercenaires et des combattants étrangers, le cessez-le-feu et l’échange de prisonniers, le président Tebboune a réitéré l’appel de l’Algérie pour le retrait des parties étrangères.

    « L’Algérie ne ménagera aucun effort, dans le cadre du groupe des pays voisins de la Libye, en collaboration avec les organisations régionales et internationales concernées, afin de préserver la sécurité et la stabilité des pays du voisinage, directement impactés par la situation dans ce pays », a-t-il ajouté.

    Aussi, l’Algérie insiste sur « l’impératif traitement des défis en suspens à travers l’unification des institutions militaires et financières en Libye », tout en affichant « sa disponibilité à contribuer à l’aboutissement du processus de réconciliation nationale libyenne, en collaboration avec l’UA, pour parvenir à un terrain d’entente renforçant l’unité nationale interne, à même de permettre à la Libye de recouvrer la place qui lui sied sur la scène internationale », a-t-il en outre insisté.

    Source

    #Algérie #Afrique #ONU #Conseil_de_Sécurité

  • Algérie: Présence en 2022 au sein des organisations internationales

    Tags : Algérie, organisations internationales, diplomatie, Conseil de Sécurité

    L’intense activité diplomatique que connait l’Algérie depuis l’accession au pouvoir du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lui a permis de consolider sa présence en 2022 au sein des plus importantes organisations internationales et régionales et instances continentales, constituant ainsi une reconnaissance par la communauté internationale de son rôle éminent en tant que puissance agissante en faveur de l’instauration de la sécurité et la stabilité dans le monde, mais aussi le renforcement des droits de l’homme.

    Dans ce cadre, l’Algérie a été brillamment élue en tant que membre du Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations unies pour la période 2023-2025, en reconnaissance à son rôle de pays pivot dans sa région, soucieux de promouvoir les principes et valeurs des droits de l’Homme dans le monde.

    L’accession de l’Algérie au CDH, à partir du 1er janvier 2023 pour la 3e fois depuis la création de cet organe en 2006, lui permettra non seulement d’œuvrer à la promotion et à la protection des droits de l’Homme à travers le monde, mais aussi de confirmer la place qui est sienne au concert des nations.

    Le candidat algérien, l’ambassadeur Larbi Djacta, a été, lui aussi, brillamment réélu à la présidence de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) de l’ONU contre le candidat du Maroc, El Hassane Zahid, en obtenant un score de 121point contre 64 pour le candidat marocain.

    Parmi les fruits du retour en force de la diplomatie algérienne, l’élection de l’Algérie, par acclamation, et pour un mandat de quatre ans à compter du 1er janvier 2023, au Comité chargé des Organisations Non Gouvernementales et à la Commission de la Science et de la Technique au Service du Développement de l’ECOSOC de l’ONU.

    L’Algérie, en la personne de sa représentante permanente auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Salima Abdelhak, a été élue en tant que vice-présidente de la 27e session de la Conférence des Etats parties à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) qui s’est déroulée à La Haye du 28 novembre au 2 décembre 2022.

    L’Algérie a été élue, en 2022, membre du Conseil d’administration de l’Union internationale des télécommunications.

    Au niveau continental et régional, et sur proposition du président de la République, le candidat de l’Algérie Dr. Cherif Rahmani a été élu à l’unanimité en qualité de membre du Panel des éminentes personnalités du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP).

    L’élection de Dr. Rahmani assurera à l´Algérie une présence continue dans cet organe de l’UA chargé d’évaluer les réalisations des Etats membres du MAEP en matière de bonne gouvernance.

    Pour sa part, le membre du Conseil de la nation, Abdelmadjid Azzedine a été élu président du Groupe géopolitique de l’Afrique du Nord au Parlement panafricain (PAP), alors que le sénateur, Abdelkrim Koreichi a été plébiscité président de la Commission des affaires étrangères et politiques et de la sécurité nationale au Parlement arabe.

    Par ailleurs, l’Algérie a été élue à l’unanimité à la présidence du Comité de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO) pour les années 2023 et 2024.

    Cette élection est intervenue en reconnaissance aux efforts de l’Algérie dans lutte contre le criquet migrateur.

    Dans le même ordre d’idées, le secrétaire général de l’Assemblée populaire nationale (APN), Azzedine Khennouf a été élu membre du comité exécutif de l’Association des secrétaires généraux des parlements arabes.

    L’Algérie avance résolument sur la voie de l’adhésion au Conseil de sécurité et aux BRICS

    Après avoir réussi, grâce à sa diplomatie efficace, à être un élément actif au sein de la communauté internationale, l’Algérie avance aujourd’hui résolument et en toute confiance vers le renforcement de son influence et œuvre pour l’obtention de la qualité de membre non-permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, et à adhérer aux BRICS grâce à ses acquis politiques et économiques, obtenus depuis l’élection du président Tebboune à la tête du pays.

    En 2022, l’Algérie a présenté sa candidature à un siège non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2024-2025 lors des élections qui se tiendront dans le cadre de la 77ème session de l’Assemblée générale des Nations unies en juin 2023, et mène une campagne basée sur les directives de M. Tebboune relatives à la politique étrangère, ainsi qu’aux principales haltes de l’histoire de la diplomatie algérienne.

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a souligné, dans ce sens, que l’obtention d’un mandat au Conseil de sécurité « constituera une occasion renouvelée pour l’Algérie de réaffirmer ses principes et de partager sa vision concernant les questions figurant à l’ordre du jour de Conseil de sécurité en matière de paix et de sécurité internationales ».

    Ce sera également l’occasion pour faire entendre la voix africaine au sein de cette instance internationale et renforcer la coopération en vue de relever les défis auxquels fait face le continent, en sus de continuer à jouer son rôle de force active pour instaurer la paix et la stabilité dans la région, et d’apporter son plein appui à la mise en œuvre de solutions africaines aux problèmes africains.

    Dans le domaine économique, l’Algérie s’emploie à intensifier ses activités à travers une stratégie globale d’orientation de la coopération internationale, selon la logique de l’équilibre des intérêts, et ce, dans le souci de la concrétisation des objectifs du programme ambitieux de développement à travers lequel l’Algérie vise une place digne au rang des pays émergents.

    Suite à sa participation à la session de dialogue de haut niveau du groupe « BRICS », tenue en juin dernier, le Président de la République a annoncé, dans ce sens, que l’Algérie cherche à relever le produit intérieur de manière à lui permettre de rejoindre ce groupe qui compte les pays dont la croissance économique est la plus rapide au monde (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

    Après avoir affirmé que « le groupe BRICS intéresse l’Algérie, étant donné qu’il s’agit d’une puissance économique et politique », le Président Tebboune a estimé que « l’adhésion à ce groupe protègera l’Algérie, pionnière du principe de non-alignement, des frictions entre les deux pôles », soulignant la capacité de l’Algérie à apporter une valeur ajoutée à ce bloc.

    Les efforts de l’Algérie pour rejoindre ce bloc économique ont été salués par la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud.

    APS, 31/12/2022

    #Algérie #Diplomatie #Organisations_internationales

  • Nouvel ordre mondial : Multilatéralisme contre l’unilatéralisme

    Nouvel ordre mondial : Multilatéralisme contre l’unilatéralisme

    Topics : Chine, Inde, Brésil, Etats-Unis,BIRD, FMI, GATT, ONU, Conseil de Sécurité,

    Le nouvel ordre mondial se dessine de plus en plus à travers des réactions, encore non structurées mais effectives de la part d’un certain nombre de pays émergents. La remise en cause de l’hégémonisme américain est le point central sur lequel un certain nombre de pays sont d’accord pour le remettre en question, pour demander qu’il soit remplacé par un concept qui tienne compte de leur point de vue et de leurs intérêts respectifs. Ces pays (comme la Chine, l’Inde, le Brésil entre autres) revendiquent le multilatéralisme en remplacement de l’unilatéralisme comme instrument de gestion des relations internationales, ce qui représente une véritable révolution en la matière.

    Deux concepts émergent dans cette dynamique, au niveau politique le mouvement des non-alignés « renaît de ses cendres », après plus de 50 ans de gel et réapparaît dans un instrument opérationnel dit du « multi-alignement », concept qui fait son chemin. Au niveau économique, c’est l’organisme ouvert du BRICS qui prend la tête d’une revendication qui exige un partage équilibré des retombées économiques sur l’ensemble des pays du monde et rejette sa concentration uniquement sur l’occident (Etats-Unis et l’UE). Une compétition économique Nord-Sud se dessine et nécessite une révision en profondeur des instruments économiques antérieurs, imposés en leur absence et datant des accords de Bretton-Woods de 1944 autour de la BIRD, le FMI et le GATT et de la création de l’ONU et du Conseil de sécurité.

    Ces deux dynamiques, le multi-alignement et le BRICS, convergent et semblent gagner du terrain, dans la mesure où, de plus en plus de pays souhaitent y adhérer (dont l’Algérie), pour défendre leurs intérêts légitimes, dans le concert des nations. Nous sommes dans les premières étapes de cette construction mais il est sûr et certain que l’ordre politique et économique, actuel, fera tout pour les conserver en l’état, maintenant intact ses privilèges et ses avantages.

    La contre-attaque de l’ordre mondial antérieur, commencera par tenter de détruire la cohésion et la solidarité des pays émergents, en multipliant les pressions voire les sanctions, envers les pays les plus engagés dans le multi-alignement et de dissuader les autres pays tentés de rejoindre le mouvement. La deuxième action consiste à accepter un certain nombre de concessions, qui ne remettent pas cause leur suprématie mondiale mais tienne compte du rapport de force mondial et de ses implications dans les équilibres instables du moment.

    C’est donc de la cohésion et de la solidarité, entre les pays émergents, que ce mouvement pourra s’imposer ou disparaître et que le nouvel ordre mondial évoluera vers plus d’équilibres dans les relations internationales ou continuera à évoluer vers des discriminations insupportables et iniques, entre nations.

    Réveil d’Algérie, 13/11/2022

    #Unilatéalisme #Multilatéralisme #Ukraine #Russie #Occident #OTAN #Etats_unis

  • Fiche multilatérale de la France

    Fiche multilatérale de la France

    Tags : Maroc, France, Sahara Occidental, Palestine, Iran, Sahel, Syrie, Conseil de Sécurité,

    Question nationale 

    • La France n’a jamais reconnu la pseudo « rasd » ;
    • Paris renouvelle le soutien de la France au processus de négociations entre les parties, mené sous l’égide de l’envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara, M. Christopher Ross ;
    • La France a qualifié le plan d’autonomie proposé par le Maroc de « base sérieuse et crédible de négociations pour une résolution définitive du problème du Sahara »;
    • Paris a indiqué que le Maroc a fait des efforts considérables en s’ouvrant notamment sur les procédures des Nations Unies sur la question des droits de l’Homme.
    1. Questions multilatérales 
    2. Réforme du Conseil de sécurité
    • La France estime que le Conseil de sécurité doit mieux refléter la réalité du monde d’aujourd’hui, et soutient la demande d’élargissement formulée par l’Allemagne, le Japon, l’Inde et le Brésil. Elle est également favorable à une présence accrue de l’Afrique, y compris parmi les membres permanents ;
    • Paris est favorable à un élargissement du nombre de sièges permanents et non-permanents au Conseil de Sécurité ;
    • La France soutient l’accession à un siège de membre permanent de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde et du Japon ainsi qu’une représentation permanente de l’Afrique et défend le principe d’une représentation arabe ;
    • La France, en partenariat avec le Royaume-Uni, avait proposé lors du Sommet franco-britannique du 27 mars 2008 l’option d’une réforme intérimaire qui pourrait inclure une nouvelle catégorie de sièges, pourvus d’un mandat plus long que celui des membres actuellement élus. A l’issue de cette phase intérimaire, il pourrait être décidé de transformer ces nouveaux sièges en sièges permanents. Cette proposition de réforme intérimaire a été renouvelée lors du Sommet franco-britannique du 6 juillet 2009.
    • Paris se dit préoccupée que les grandes décisions puissent se prendre à l’extérieur de l’ONU si celle-ci demeure non réformée.
    1. Opérations de Maintien de la Paix (OMP) des Nations Unies
    • En avril 2014, la France participe aux 8 opérations de maintien de la paix des Nations unies suivantes: FINUL, MINUL, MINURSO, MINUSTAH, MONUSCO, ONUCI, ONUST et MINUSMA ;
    • La France est membre des organisations intergouvernementales suivantes engagées dans la conduite d’opérations de maintien de la paix : l’ONU (1945), l’OTAN (1949), l’Union européenne (1951) et l’OSCE (1975) ;
    • La présence française est particulièrement notable au sein de la FINUL (Liban) avec un personnel total de 857. Elle est également forte au sein de la MINUSTAH (27). Le reste des effectifs français est réparti essentiellement sous forme d’observateurs militaires et d’officiers d’état-major ;
    • Pour 2013-2015, la France est le 5ème contributeur au budget des opérations de maintien de la paix des Nations Unies avec une quote-part de 7.21% ;
    • A cette contribution directe, s’ajoute un engagement important de Paris au sein des forces de stabilisation autorisées par les Nations unies.
    1. Désarmement et non prolifération nucléaires
    • La France considère que le renforcement du régime de non prolifération est une priorité absolue, avec notamment le renforcement des garanties de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), la généralisation du Protocole Additionnel, l’entrée en vigueur du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires et l’ouverture de la négociation de la négociation d’un Traité  » cut-off  » ;
    • Paris estime que la plus grave des menaces qui pèse sur la stabilité du monde est la prolifération des armes nucléaires ;
    • La lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs est une des priorités de l’action de la France et passe par trois grands axes : une réponse résolue aux crises de prolifération, le renforcement du dispositif international de lutte contre la prolifération et des efforts concrets accrus de prévention et d’entrave de la prolifération ;
    • La France considère qu’il est indispensable de soutenir et renforcer le régime international de non-prolifération nucléaire et appuie les efforts de l’AIEA, qui continue de tenir une place centrale dans le régime international de non-prolifération nucléaire, pour faire en sorte que son système de garanties demeure pleinement efficace et crédible ;
    • Paris est engagée en faveur du renforcement du régime international de non-prolifération par l’assistance, en cas de besoin, à la non-prolifération, et en particulier par le soutien qu’elle apporte aux mécanismes multilatéraux pour le cycle du combustible nucléaire et aux zones exemptes d’armes nucléaires.
    1. Environnement/Changements climatiques
    • Lors de la 19e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques de Varsovie (COP19), la France a été officiellement nommée pays hôte de la 21e conférence climat en 2015 : Paris Climat 2015.
    • La France signale que la protection de l’environnement et les questions de développement économique et social sont reconnues par la communauté internationale comme les trois piliers fondamentaux du développement durable, un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs  » ;
    • La France estime qu’une des déceptions du sommet de Rio a été le fait de ne pas pouvoir aboutir à un accord pour la création d’une Organisation des Nations unies pour l’environnement ;
    • Concernant la mise en place d’une stratégie européenne d’adaptation, la France souligne qu’il est important que l’ensemble des effets indésirables du changement climatique soient pris en compte. Selon Paris, il faut éviter de se limiter à l’analyse des conséquences principales du changement climatique en poussant plus loin l’analyse et en développant une vision systémique ;
    • Au niveau global, afin de permettre cohérence et efficacité dans l’action, la France plaide pour la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME) qui aurait à la fois vocation à suivre la mise en œuvre des engagements pris à Copenhague en 2009, et à servir de clef de voûte pour fédérer des dispositions aujourd’hui dispersées. Elle contribuerait ainsi également à renforcer le pilier environnemental du droit international.
    1. Questions régionales :
    2. Conflit israélo-palestinien
    • La France, au sein des organes compétents des Nations Unies, favorise un accord sur la création d’un Etat palestinien viable, moderne, indépendant et démocratique, vivant en paix aux côtés d’Israël dans des frontières sûres et reconnues ;
    • Paris affirme que le monde a trop attendu pour rétablir la paix au Moyen-Orient en donnant au peuple palestinien cet Etat qui lui est dû, au nom du droit et de la justice ;
    • La France a de même affirmé que le monde s’est attardé à garantir au peuple d’Israël le droit de vivre en sécurité, que les tragédies de l’Histoire lui ont rendu si nécessaire ;
    • Paris estime que la paix doit être faite par les Israéliens et les Palestiniens et personne d’autre ;
    • Selon la France, les éléments d’une solution sont connus : la Conférence de Madrid de 1991, le discours du Président Obama du 19 mai 2011, la feuille de route, l’initiative arabe de la paix et les paramètres agréés par l’Union européenne ;
    • Paris réaffirme son engagement à contribuer de toutes ses forces à restaurer les bases d’une négociation devant déboucher sur la coexistence de deux États qui est d’après elle la seule solution pour qu’il puisse y avoir une paix juste et durable dans la région.
    1. Syrie :
    • La France a accueilli avec prudence la proposition russe de mise sous contrôle international puis de destruction de l’arsenal chimique de la Syrie ;
    • Selon Paris, l’engagement du président syrien de mettre sous contrôle international et de détruire l’ensemble de son arsenal chimique doit se faire sur la base d’une « résolution contraignante » du Conseil de sécurité de l’ONU, avec un « calendrier court » et des « conséquences fermes » s’il ne respecte pas ses engagements. Aussi, les responsables du massacre de civils par des armes chimiques, le 21 août à Damas, « ne doivent pas rester impunis » et la Cour pénale internationale (CPI) doit être saisie ;
    • La France avait auparavant déclaré sa volonté d’agir militairement en Syrie au côté des Américains en affirmant qu’elle disposait «d’un faisceau d’indices qui vont dans le sens de la responsabilité» du régime Assad dans l’attaque chimique du 21 août. Elle estime qu’un «coup d’arrêt» doit être porté «à un régime qui commet l’irréparable sur sa population» ;
    • Selon Paris, l’initiative russe est un « revirement » de sa diplomatie sur le dossier syrien qu’elle a attribué à la « fermeté » des Occidentaux et à la volonté de Moscou de prendre du recul vis-à-vis de le Syrie ;
    • La France a reconnu le 23 novembre 2011, le Conseil national syrien comme « l’interlocuteur légitime », puis le 24 février 2012 comme représentant légal du peuple syrien ;
    • Paris demande que les Nations unies accordent au peuple syrien toute l’aide et tout le soutien qu’il sollicite, notamment que soient protégées les zones libérées, et que soit assurée une aide humanitaire aux réfugiés ;
    • La France estime que le double veto de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité a conforté le régime syrien dans sa logique de « tueur », mais déclare que ce double veto n’empêchera pas la communauté internationale de rester mobilisée dans la défense du peuple syrien ;
    • La France affirme que les efforts de la communauté internationale doivent converger pour appuyer l’initiative arabe.
    1. Programme nucléaire iranien
    • Depuis le début de la crise nucléaire iranienne, la France se prévaut d’une politique consistant à rechercher une solution diplomatique de long terme ;
    • Paris défend, avec ses partenaires, un objectif clair, le caractère inacceptable de l’accès de l’Iran à des capacités nucléaires militaires, et une méthode, la double approche qui allie ouverture au dialogue et fermeté face aux agissements iraniens, soutenue par l’adoption de sanctions de plus en plus fortes à l’encontre de Téhéran ;
    • La France estime que le développement clandestin par l’Iran d’un programme nucléaire en violation du Traité de Non-prolifération, constitue une crise de sécurité internationale majeure de nature à fragiliser gravement le régime de lutte contre la prolifération nucléaire ;
    • Paris a exprimé avec solennité aux dirigeants iraniens, qu’en misant sur la passivité de la communauté internationale pour poursuivre leur programme nucléaire militaire, ils commettraient une erreur tragique ;
    • Elle estime que l’Iran ignore depuis des années les exigences de la communauté internationale, et s’affranchit des contrôles de l’AIEA, et pas davantage des résolutions du Conseil de sécurité ;
    • La France se déclare prête à prendre de nouvelles sanctions, pour dire à ses dirigeants qu’il convient de reprendre la négociation avant qu’il ne soit trop tard.
    1. Sahel
    • L’intervention française au Mali a permis de réduire significativement le potentiel des djihadistes opérant au Sahel ;
    • L’opération Serval a toutefois révélé des carences, notamment capacitaires, et mis en avant la nécessité d’apporter un soutien durable à l’armée malienne qui ne pourra faire face, même appuyée par une force onusienne, à une possible reconstitution des groupes djihadistes ;
    • Paris qualifie la situation créée par l’occupation d’un territoire au Nord-Mali par des groupes terroristes d »’insupportable, inadmissible, inacceptable, pas seulement pour le Mali mais pour tous les pays de la région et, au-delà de la région » ;
    • La France annonce son soutien à toutes les initiatives permettant que les Africains eux-mêmes règlent cette question dans le cadre de la légalité internationale avec un mandat clair du Conseil de sécurité ;
    • La France déclare qu’il est obligatoire que le Mali préserve l’intégrité de son territoire et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel.

    #Maroc #France #Sahara_Occidental #Palestine #Sahel #Iran

  • L’Algérie appelle à renforcer la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité

    L’Algérie appelle à renforcer la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité

    Tags : Algérie, Afrique, Conseil de Sécurité, ONU,

    Le Représentant Permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, l’Ambassadeur Nadir Larbaoui, a appelé ce jeudi l’Assemblée générale des Nations-Unies à remédier à l’injustice historique qui frappe l’Afrique  »en raison du déséquilibre dans la composition actuelle du Conseil de sécurité et de l’absence totale du continent dans le processus de prise de décisions sur les questions relatives à la paix et la sécurité internationale, ainsi que sur les questions liées à la région africaine ».

    Selon Nadir Larbaoui, « le moment est venu afin que la communauté internationale puisse remédier à cette injustice persistante qui se manifeste particulièrement lorsqu’il s’agit de l’attribution de sièges permanents et non permanents aux pays africains au sein du Conseil de sécurité élargi. La présence et la représentation de l’Afrique doit être augmentée comme établi par le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte adoptés par l’Union Africaine en 2005 et cela devrait être reflété dans les prochaines négociations intergouvernementales ».  »Conformément aux principes et objectifs des Nations Unies, en particulier le principe de l’égalité souveraine entre tous les États Membres, l’Algérie attache une grande importance à la question de la réforme et de la représentation équitable au Conseil de sécurité », ajoute-t-il,  » car il s’agit de l’un des principaux piliers du processus de réforme globale des Nations-Unies ».

    Dans son allocution, Nadir Larbaoui rappelle aussi que  »l’Algérie est l’un des premiers pays ayant appelé et encouragé le processus d’élargissement de la composition du Conseil de sécurité et d’amélioration de ses méthodes de travail , tout en participant activement aux premières réunions du Groupe de travail à composition non limitée sur la réforme du Conseil de sécurité ».

     » En sa qualité de membre du Comité des dix (C10) de l’Union Africaine sur la réforme du Conseil de sécurité, l’Algérie considère toujours les négociations intergouvernementales comme la seule plate-forme pour discuter du processus de réforme, conformément à la résolution 62/557 adoptée par l’Assemblée générale le 15 septembre 2008, qui stipule que les positions et propositions des États Membres doivent être prises comme base de négociation, et souligne l’importance et la nécessité de tenir compte de l’équilibre entre les cinq principales questions du processus de réforme du Conseil de sécurité, au moment de commencer à s’engager dans la conduite des prochaines négociations » poursuit-il.

    Le représentant de l’Algérie auprès des Nations-Unies a mis en garde contre ,  » toute initiative pressée obligeant les États membres à lancer des négociations sur la base de textes non consensuels n’exprimant que l’opinion des deux Co-présidents, ce qui pourrait conduire à des résultats contre-productifs et contraires aux objectifs de ces négociations et que, par conséquent, les États campent sur leurs positions tout en exacerbant leurs différences ».

    C’est pourquoi le délégué de l’Algérie a appelé à accorder une grande importance aux négociations intergouvernementales internationales , sans imposer des initiatives ou des textes qui ne recueillent pas l’accord de tous les États Membres, ou fixer un calendrier inadapté ou adopter une approche fragmentée et sélective non conforme à l’esprit de réforme globale et ne répond pas aux souhaits et aux aspirations de tous les Etats.

    Larbaoui a conclu son intervention en soulignant que les réalités géopolitiques actuelles sur la scène internationale imposent à la communauté internationale une réforme globale du Conseil de sécurité de manière consensuelle, dans le cadre des prochaines négociations intergouvernementales et de parvenir véritablement à une représentation juste et équilibrée au sein du Conseil de sécurité, afin d’appuyer son rôle dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

    A.C

    Le Soir d’Algérie, 18/11/2022

    #Algérie #Afrique #ONU #Conseil_de_sécurité

  • Les enjeux de la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies

    Tags : ONU, Conseil de Sécurité, réforme, Assemblée Générale,

    Introduction

    Depuis l’élargissement de 1963, qui a permis l’avènement d’un Conseil de sécurité de 15 membres, plusieurs tentatives infructueuses ont été menées afin d’élargir la composition du Conseil, pour mieux refléter les réalités contemporaines du système international.

    En 1993, l’Assemblée générale a adopté la résolution 48/26 du 3 décembre, par laquelle elle a mis en place un Groupe de travail à composition non limitée (OEWG) chargé d’examiner tous les aspects liés à la représentation équitable des Etats Membres au Conseil de sécurité et de l’augmentation du nombre de ses membres.

    Depuis lors, la question de la réforme figure à l’ordre du jour de chaque session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Plus d’une quinzaine de résolutions ont été adoptés et plusieurs rapports ont été produits (Rapports annuels du Groupe de travail, Rapport du Groupe de hautes personnalités en 2004, Rapport des facilitateurs désignés par la Présidente de la 61ème session de l’AG Sheika Haya, rapport de la Task Force désignée par le Président de la 62ème AG ;

    En décembre 2004, le Groupe de Personnalités de Haut Niveau sur les Menaces, les Défis et le Changement du Secrétaire Général a proposé une extension du Conseil de sécurité pour répondre aux demandes de réforme. Le comité a présenté deux modèles élargissant le Conseil à 24 membres. Jusqu’à maintenant il a eu au moins cinq propositions supplémentaires qui tous préconisent une extension pour améliorer le Conseil.

    Depuis 2009, la réforme du Conseil de sécurité n’est plus dans une logique de groupes ad hoc, mais plutôt dans une logique de négociations intergouvernementales. L’ouverture de négociations intergouvernementales semble répondre à une logique pragmatique qui est celle de tenter d’obtenir des résultats tangibles et dépasser le blocage actuel ;

    Après sept cycles de négociations

    intergouvernementales, les divergences sont encore dominantes, et les perspectives des discussions ne sont pas optimistes : la première difficulté évidente est qu’aucune des propositions écrites soumises par les Etats Membres ne bénéficie d’un appui suffisant pour constituer une base de négociations. En effet, la diversité des positions adoptées par le G4, le UFC, les cinq membres permanents P5 et les groupements régionaux (Groupe des Etats Africains, OCI, Ligue des Etats Arabes) souligne la difficulté extrême d’aboutir à un dénominateur commun.


    Pourquoi la réforme du Conseil de Sécurité représente un enjeu international ?

    Les débats sur la réforme du Conseil de sécurité ont démontré le degré de concurrence entre les différents Etats membres, groupes régionaux et ad hoc, notamment au sujet de l’augmentation du nombre des membres du Conseil de sécurité et la détention du droit de veto.

    Cette concurrence démontre que la réforme du Conseil touche à la redistribution du pouvoir au sein de l’organisation la plus importante du système politique international. La réforme du Conseil de sécurité est perçue comme étant la question la plus épineuse du processus de réforme des Nations Unies. Plusieurs facteurs expliquent cela :

    -Des facteurs liés aux changements géopolitiques de l’après guerre froide :

    -Les modifications de l’équilibre géopolitique international intervenues après la fin de la guerre froide n’ont pas eu de conséquence sur la composition du Conseil de sécurité de l’ONU ;

    -Le décalage entre le monde d’aujourd’hui et celui de 1945, ce qui favorise une contestation permanente de la représentativité du Conseil 

    -Le nombre de pays à l’ONU a quadruplé et les pays en développement, pourtant majoritaires à l’Assemblée générale, ne disposent d’aucun siège permanent au Conseil

    -L’enjeu d’une réforme du Conseil de sécurité pour les pays en développement vise à acquérir sur lui une influence et un contrôle capables d’empêcher son instrumentalisation et sa politisation.

    Des facteurs liés à la perception de certains Etats membres :

    Avec pour responsabilité le maintien de la paix et de la sécurité internationales, le Conseil de Sécurité est au centre du système onusien ; 

    La réforme est perçue par beaucoup de pays, notamment en développement, comme un élément fondamental dans la perspective de l’instauration d’un nouvel ordre mondial ;

    L’importance des décisions du Conseil de sécurité pour la vie quotidienne de millions de personnes dans le monde fait ressortir l’urgence réelle de le réformer ;

    Le Conseil de sécurité est au cœur de la vie internationale car il remplit une mission unique : assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
    La réforme du Conseil : Un potentiel énorme de rivalités régionales :

    la Chine ne veut pas voir le Japon, rival asiatique, siéger au Conseil ;

    La candidature de l’Inde inquiète son voisin, le Pakistan ;

    En Amérique latine, le Mexique et l’Argentine voient d’un mauvais œil la candidature du Brésil ;

    En Europe, l’Italie et l’Espagne ne voient pas pourquoi l’Allemagne serait choisie pour un poste permanent ;

    Malgré son apparente homogénéité dans sa référence à la position commune de l’UA, la position africaine reflète une unité de façade qui ne se traduit pas réellement en position unifiée lors du débat. Le Groupe se trouve tiraillé entre plusieurs courants.

    La réforme du Conseil de sécurité est elle faisable ?

    Le Conseil de sécurité n’a pas été conçu, à l’origine, sur une base de représentativité. Son caractère restreint devait permettre à cet organe d’assurer la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales ;

    Le Conseil de sécurité a été construit autour d’une logique de responsabilité et de capacité d’intervenir pour préserver la paix et la sécurité internationale ;

    L’acceptation de l’inégalité instaurée par la charte en 1945 au sein du Conseil reposait sur la reconnaissance de la place particulière des puissances victorieuses après la 2ème guerre mondiale dans le maintien de la paix ;

    Les débats aujourd’hui considèrent que l’autorité du Conseil passe par une meilleure représentativité 
    Toute réforme du Conseil de Sécurité est à considérer sous deux angles : d’une part, elle permettrait de satisfaire les revendications plus ou moins justifiées de certains membres des Nations Unies, ou de certains groupes d’Etats ; de l’autre, elle poserait la question de savoir si un élargissement contribuerait à l’efficacité du Conseil de Sécurité ?

    Les débats sur la réforme se sont focalisés davantage sur l’élargissement du Conseil et sur le droit de veto, sans essayer d’avancer sur d’autres volets comme celui de l’amélioration des méthodes de travail, les relations avec l’Assemblée générale et les autres Organes des Nations Unies etc…

    D’où le constant que la plupart des candidats à l’élargissement semblent autant préoccupés par leur statut que par l’efficacité du Conseil, le résultat pourrait bien être un conseil encore plus divisé, et donc en fin de compte encore moins efficace ;

    Les prises de position de la majorité des membres permanents soulignent le risque de voir la capacité décisionnelle du Conseil de Sécurité affaiblie par l’accroissement des sièges permanents ;

    Toute réforme du Conseil de sécurité ne pourra pas se détacher des préoccupations des différents protagonistes :

    – Les membres permanents du Conseil de sécurité ne veulent pas perdre leurs prérogatives, notamment leur droit de veto ;

    – Les perdants de la seconde guerre mondiale (Allemagne, Japon) estiment que leur contribution substantielle aux Nations Unies les autorise à jouer un rôle majeur au sein de l’ONU ;

    – Les grands pays émergents qui aspirent à se voir reconnaître une place correspondant à leur place dans l’économie mondiale ;

    – La question demeure posée concernant la position de l’Afrique : en cas d’octroi d’un siège permanent au Conseil de sécurité, quel pays africain pourrait-il l’occuper ?

    L’Afrique et la réforme du Conseil de sécurité : Vision du Maroc

    Dans le débat autour de la question de l’élargissement du Conseil de Sécurité, la position africaine renvoie à la question de savoir si les décisions du Conseil de Sécurité correspondent à une conception largement représentative du mandat de l’ONU.

    Sur la base du consensus d’Ezu1wini, l’Afrique réclame deux sièges permanents avec tous les privilèges qui leur sont attribués, y compris le droit de veto, ainsi que 5 sièges non permanents (+2) ;

    L’UA aura la responsabilité de désigner les représentants africains au Conseil de sécurité, selon des critères à déterminer collectivement aux niveaux de l’UA et de l’ONU ;

    Issue de positions initialement nationales, la position africaine apparaît maximaliste durant le processus de négociations.

    L’unité de la position ne serait, toutefois, qu’apparente car de nombreux Etats africains ne sont pas prêts à accepter que certains d’entre eux deviennent des membres permanents disposant d’un droit de veto ;
    Cette intransigeance pourrait provenir de la volonté de ceux qui ne peuvent espérer devenir membres permanents d’empêcher les Etats qui seraient susceptibles de le devenir d’accéder à ce statut ;

    Pour le Maroc, toute réforme du Conseil de sécurité doit obéir à un nombre de principes fondamentaux :
    L’égalité souveraine des Etats : L’importance de ce principe consacré par la Charte des Nations Unies et son rôle dans l’avènement d’un Conseil de sécurité démocratique et équitable ;

    La globalité de la réforme : Le Maroc considère que l’élargissement du Conseil n’est qu’un aspect du processus de réforme du Conseil, qui englobe également l’amélioration de ses méthodes de travail, la question du veto et le renforcement de son interaction avec les autres organes principaux de l’ONU, ainsi que la valorisation du rôle de ses membres non permanents.

    La primauté du Consensus : Le processus de réforme du Conseil de sécurité devra reposer sur le consensus le plus large possible. Cette nécessité est justifiée, à la fois, par l’importance de la réforme envisagée, ainsi que par la responsabilité première que joue le Conseil dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales. Le processus de réforme devrait constituer une opportunité pour la promotion de la cohésion régionale et internationale.

    La préservation de l’efficacité du Conseil  et sa capacité à remplir pleinement les prérogatives importantes qui lui sont dévolues pour la préservation de la paix et de la sécurité internationales.

    La représentation géographique équitable:

    L’élargissement du Conseil doit tenir compte des impératifs d’une répartition géographique équitable des sièges ainsi que des spécificités de chaque région géographique afin de pouvoir répondre promptement à ses besoins particuliers, tout en donnant une priorité à la représentation des régions historiquement marginalisées.

    Partant de ces principes la position du Maroc se décline comme suit :

    Le soutien à une représentation juste et équitable de l’Afrique par application du principe de la rotation régionale.

    Les sièges devant revenir à l’Afrique au sein du Conseil élargi devrait être affectés aux sous régions sur la base de la rotation géographique et non à des pays nommément désignés ;

    Le Maroc nourrit l’espoir de voir le continent africain évoluer dans la réflexion objective pour que sa représentation dans un Conseil de sécurité élargi puisse être la plus fidèle et la plus positive en termes de crédibilité et de représentativité décisionnelle.

    Nasser Bourita

    Secrétaire Général

    MAED

    #ONU #Conseil_de_sécurité #Réforme

  • Sahara : Le rapport du SG de l’ONU vu par Omar Hilale

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, Conseil de sécurité,

    Objet : Observations sur le projet de rapport du SG de l’ONU au Conseil de Sécurité sur la Sahara.

    J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-après, les observations de cette Mission sur le projet de rapport du SG de l’ONU au Conseil de Sécurité sur le Sahara marocain :

    * Le rapport de cette année est plus négatif que ceux des années précédentes, à l’exception de celui de 2012, qui était très critique à l’égard du Maroc.

    * Le rapport semble plus équilibré dans l’exposé des positions des parties, notamment celle du Maroc, mieux reflétée que par le passé.

    * Le rapport pèche par sa focalisation avec moult détails sur la situation des droits de l’Homme au Sahara. La raison pourrait être double :

    – L’avènement d’un nouveau chef de la Minurso en remplacement de l’égyptien Hany Abdelaziz, qui était plus compréhensif des préoccupations du Maroc.

    – Le mandat accordé par la résolution 2044 du Conseil de Sécurité à la Minurso qui dispose depuis l’année dernière de « sa liberté d’interaction avec tous ses interlocuteurs ».

    * L’absence de toute recommandation expresse de la Haut Commissaire aux Droits de l’Homme ou du SG pour l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’Homme.

    Ci-après un relevé des aspects positifs et négatifs de ce rapport, ainsi que les éventuels périls politiques en perspective :

    A. Aspects positifs :

    – Procès de Gdeim Izik: le rapport souligne le suivi par des observateurs nationaux et internationaux du procès de Gdeim Izik, qui ont « reconnu positivement » son déroulement et son résultat, ainsi que le rôle joué par le CNDH dans le cadre de ce procès et ses conclusions (para 81). Le rapport se dit encouragé par l’endossement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI de la recommandation du CNDH concernant la non-poursuite de civils devant des Tribunaux militaires (paras 83 et 116).

    – CNDH : le rapport reconnait le CNDH comme une Institution crédible et prend en considération ses observations, ses conclusions, ses rapports, ses activités et son interaction avec la Minurso (paras 81, 83 et 94). La création du CNDH et de ses bureaux régionaux est considérée comme un « développement positif » (para 83). Son travail au Sahara est qualifié de « pas positif » qui lui a permis de gagner plus de proximité avec les victimes des violations des droits de l’Homme (para 94).

    – Visites au Sahara : le rapport relève que les Organisations internationales, notamment les ONG « Robert Kennedy » et « US leadership Council for Human Rights », ont pu visiter le Sahara, sans pour autant prendre position sur le contenu de leurs conclusions ou rapports (paras 10 et 87). Il précise également que les experts onusiens ont visité le Sahara et que les autorités marocaines ont facilité l’accès des procédures spéciales au Sahara lorsque ces dernières en font la demande (paras 87 et 89).

    – Situation des droits de l’Homme à Tindouf : le rapport reconnait que les informations sur la situation des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf demeurent limitées et que des allégations de violations des droits de l’Homme ont été rapportées durant les dernières années, notamment les droits à la liberté d’expression et liberté de mouvement (para 96). Il indique également que le communiqué de presse de la mission de la Commission africaine des droits de l’Homme n’a pas fourni d’information sur les allégations de violations des droits de l’Homme dans ces camps (para 97).

    – Efforts du Maroc au Sahara : le rapport reconnait les efforts du Maroc pour le développement et l’amélioration des conditions sociales au Sahara, notamment la note de cadrage du Conseil économique et social (para 95 et b117). Il relève également le caractère critique de cette note. Ce qui crédibilise davantage le travail de ce Conseil (para 15).

    – Rencontres avec les acteurs pro-autonomie : la référence aux rencontres de M. Ross avec les acteurs pro-autonomie, que ce soit au niveau des officiels locaux ou membres de la société civile est un point extrêmement positif. Ce qui démontre qu’ils commencent à s’imposer comme des interlocuteurs légitimes de M. Ross ,sapant ainsi la pseudo-représentativité des séparatistes .

    – Lien avec la situation au Sahel : l’ONU a reconnu finalement l’impact de la situation au Sahel sur le règlement du différend du Sahara, particulièrement la crainte croissante pour la situation fragile des jeunes dans les camps de Tindouf et au Sahara (para 25). Il souligne les préoccupations croissantes sur la sécurité depuis que des éléments d’Al-Qaida ont investi le Nord du Mali (para 59). A cet égard, il rappelle le kidnapping des trois humanitaires en 2011 et souligne le retrait par le Gouvernement espagnol de 17 travailleurs humanitaires pour des raisons de sécurité paras 61 et 62). Concluant, par contraste, qu’il « n’y a pas de risques visibles ou palpables sur la sécurité du personnel onusien » au Sahara (para 64).

    – Impact du différend sur le Maghreb : Le rapport reconnait explicitement que le différend du Sahara est la raison de l’absence d’unité au Maghreb et constitue une entrave à l’intégration maghrébine (para 110).
    – La responsabilité de l’Algérie : le rapport reconnaît l’impact de la dimension bilatéral algéro-marocaine sur le différend, en soulignant l’encouragement par M. Ross au Maroc et à Algérie d’améliorer leurs relations et d’ouvrir les frontières (paras 32 ‘a’ et 112). Le rapport fait également référence à la déclaration du Président Bouteflika que « toute solution qui n’aboutit pas à un référendum multi-optionnel n’est pas une solution », reconnaissant, ainsi, que la solution du différend est dans les mains de l’Algérie et non pas du Polisario (para 23). Enfin, le rapport reconnaît la responsabilité de l’Algérie pour la situation des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf lorsqu’il souligne que les Rapporteurs spéciaux travaillent avec un seul gouvernement à la fois, raison pour laquelle les précédentes visites au Sahara « n’ont pas inclus les camps de Tindouf en Algérie (para 89).

    – Monitoring des droits de l’Homme au Sahara : le rapport ne recommande pas explicitement l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’Homme. Bien plus, il adopte une approche équilibrée lorsqu’il aborde la question de l’interprétation du mandat de la Minurso et celle du mécanisme de monitoring des droits de l’Homme au Sahara en citant les positions des deux parties (paras 104 et 115). En outre, la référence à la recommandation faite au Maroc durant son UPR sur cette question est accompagné de l’explication marocaine de son rejet, qu’elle ne relève pas du mandat du Conseil des Droits de l’Homme (para 93).

    – L’enregistrement des populations des camps de Tindouf : le rapport souligne que « dans l’attente de l’enregistrement, le PAM continue de fournir 90 000 rations alimentaires et 35 00 rations additionnelles pour les personnes vulnérables » (para 67). Il réitère sa recommandation concernant « le maintien de l’examen de la question de l’enregistrement » et souligne également que « le HCR continue le dialogue avec l’Algérie conformément à la résolution 2044 du Conseil de Sécurité ». La référence explicite à l’Algérie dans ce contexte est une nouveauté. Le précédent rapport se contentait d’une simple référence au «pays hôte » (para 72).

    B. Aspects négatifs

    * Gdeim Izik : le rapport relève des allégations de torture et de mauvais traitement dont auraient été victimes les accusés des événements de Gdeim Izik, que ce soit les 25 condamnés que la centaine poursuivie en liberté provisoire, en soulignant qu’aucune enquête n’a été ouverte à cet égard (para 81, 82 et 84).

    * Manifestations au Sahara : le rapport consacre plusieurs paragraphes aux manifestations au Sahara, notamment leur nature (exploitation des ressources naturelles, problèmes sociaux, autodétermination) et leur dispersion par les autorités marocaines en « utilisant la force excessive » (paras 2, 3, 4, 5, 88 et 90).

    * Le procès des sept « activistes sahraouis » : le rapport souligne qu’aucun développement significatif n’a eu lieu au sujet de ces personnes (para 85).

    * Les ONG au Sahara : le rapport souligne les « difficultés d’opérer » rencontrées par des ONG au Sahara, notamment le « refus de toute reconnaissance légale » (para 86).

    * Visite du Rapporteur spécial sur la torture : les paragraphes sur la visite de M. Mendez au Maroc sont très sélectifs. Ils se contentent de relever les aspects négatifs de son rapport de visite, notamment les allégations d’utilisation de la force excessive durant les manifestations, les kidnappings et l’abandon dans le désert, ainsi que la torture et les mauvais traitements (paras 90 et 91).

    * L’accès au Sahara : le rapport indique que les autorités marocaines ont refusé l’accès au Sahara à des visiteurs internationaux, notamment la délégation de membres du Parlement européen (para 13). Il souligne également « l’impossibilité pour les membres de la Commission de l’UA de visiter le Sahara » et l’absence de réponse du Maroc à leur demande (paras 12 et 97). Le rapport indique également que certaines contraintes ont été rapportées sur le monitoring par les autorités locales des visites d’Organisations internationales et experts indépendants (para 87).

    * La référence explicite à la dénommé Aminatou Haidar lui confère plus de visibilité et de stature. Alors que Ould Salma, opposant de l’autre coté, à été totalement ignoré.

    C. Périls politiques en perspective

    Le rapport du SG recèle un certain nombre d’éléments nouveaux potentiellement problématiques pour notre pays à court terme. La doctrine et le parti pris de Ross y apparaissent avec flagrance. D’autant qu’ il s’y est approprié l’intégralité du dossier du Sahara, les négociations politiques, les CBM et les Droits de l’homme avec l’appui de la machinerie de la Minurso  :

    * La feuille de route établie par M. Ross pour le processus de négociations (para 31) et la notion de compromis (para 111) suscitent des interrogations car elles supposeraient l’abandon de l’initiative marocaine et le partage de la gouvernance du Sahara avec les séparatistes et partant l’arrivée du Polisario à Laayoune.

    * L’élargissement des CBM (para 32 ‘b’) est une captation du success-story du HCR, alors que le dialogue « people-to-people » (para 113) est une approche à double tranchant. Le Maroc devrait examiner tous les aspects les entourant avec autant de précaution que de souplesse.

    * L’intégration du règlement du différent dans le cadre d’une large stratégie pour le Sahel (para 114) est synonyme d’une internationalisation du conflit, dont l’objectif est d’exercer des pressions sur le Maroc pour accepter une solution. Cet objectif se confirme par l’intention de M. Ross de collaborer avec l’Union Africaine (para 114). Ce qui donnera à cette dernière un rôle dans la définition de la solution du différend et à M. Ross un appui politique continental qu’il ne manquera pas d’exploiter contre le Maroc.

    * L’indication par le Polisario de sa disposition à coopérer avec les Organes onusiens des droits de l’Homme (para 96) et le fait que le SG de l’ONU en prenne note positivement (para 116) dédouane l’Algérie de sa responsabilité sur les camps. Bien plus, il confère au Polisario, acteur non étatique, des obligations internationales réservées aux seuls états membres de ONU.

    * La consécration du rôle de la Minurso pour le « monitoring des développements » au Sahara (para 122) .Bien plus, la nouvelle définition de son mandat y incluant « la fourniture d’informations indépendantes sur les conditions sur le terrain » (para 123), est synonyme de son élargissement de facto aux droits de l’Homme. Ce qui serait de nature à réduire les pressions des autres parties sur le Maroc pour son élargissement ou la création d’un mécanisme de monitoring onusien.

    L’Ambassadeur, Représentant Permanent à Genève
    Omar Hilale

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #MINURSO #SG_de_l’ONU

  • Le Maroc perd la main sur le Sahara occidental

    Le Maroc perd la main sur le Sahara occidental

    El Watan, 27.10.2014

    Dire que le royaume du Maroc est très inquiet de perdre la main dans la gestion du dossier Sahraoui est aujourd’hui un euphémisme.

    Le briefing de Christopher Ross, aujourd’hui, risque d’être crucial.

    Le palais royal est véritablement ébranlé par la perspective, très sérieuse cette fois, de perdre le contrôle de sa «qadhiya watania» (question nationale) qu’est le Sahara occidental, qu’il occupe depuis 1975. Et cela pourrait commencer dès aujourd’hui puisque l’envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara occidental, Christopher Ross, va faire un briefing devant le Conseil de sécurité sur le blocage du processus de négociation. Le royaume craint de faire face à une «stratégie insidieuse de délégitimation de la récupération du Sahara par le Maroc», comme souligné dans un câble adressé le 22 août dernier par la mission permanente à New York à sa tutelle.

    Ross attend depuis l’été dernier le feu vert du royaume pour pouvoir effectuer une tournée dans la région. Le makhzen, qui n’a pas apprécié son dernier rapport, qualifié de «dérapage dangereux», accuse aussi Ross de pratiquer un «double langage» et ne veut donc point l’inviter. Le Maroc a aussi une (lourde) femme sur les bras en la personne de la nouvelle représentante spéciale du Secrétaire général et chef de la Minurso, Mme Kim Bolduc (Canada), devant prendre ses fonctions début septembre à El Ayoun, en remplacement de l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber dont le mandat s’est achevé le 31 juillet dernier. Ne connaissant pas son pedigree diplomatique, il l’a décrétée persona non grata au prétexte qu’il n’a pas été associé (?) à sa nomination…

    Un double veto qui irrite au plus haut point le secrétaire général de l’ONU et les Etats-Unis, de plus en plus édifiés que c’est le royaume qui empêche un début de solution à ce conflit. Dommage collatéral pour Rabat : le concept de «territoire non autonome» du Sahara occidental, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies, est désormais assumé publiquement à New York. Et c’est le sacro-saint principe de la «marocanité du Sahara» qui vole en éclats.

    La fin du laisser-aller américain ?

    Un coup de semonce pour le makhzen, qui voit ses anciens protecteurs l’abandonner l’un après l’autre. Mieux (ou pire), le sous-secrétaire adjoint pour les affaires du Proche-Orient au département d’Etat, John Desrocher, a déclaré, lors de sa visite la semaine dernière à Rabat, que «la dynamique doit se poursuivre» et qu’il fallait «éviter de geler le processus». En clair, Washington somme Rabat d’accueillir les deux diplomates indésirables, Christopher Ross et sa nouvelle collègue, Mme Bolduc. Et quand l’oncle Sam hausse le ton, le makhzen attrape inévitablement le rhume. Cette grosse peur transparaît assez bien dans une pile de correspondances portant mention «confidentiel» qu’ontadressé le représentant permanent du royaume à l’ONU, l’irascible Omar Hilal, et son adjoint Abderrazzak Laassel à leur tutelle, le ministère des Affaires étrangères. Tout au long de ces dizaines de documents — dont El Watan détient des copies — le représentant de Sa Majesté attire l’attention du makhzen sur le fait que le Maroc subit les vents contraires dans les couloirs des Nations unies.

    Des câbles catastrophés

    Ni Ban Ki-moon ni Christopher Ross et, fait nouveau, ni les Etats-Unis ne sont désormais sensibles aux arguments annexionnistes du royaume. Du coup, le représentant permanent du Maroc à l’ONU joue les vierges effarouchées et invite le makhzen à imaginer le pire.

    Le pire, c’est évidemment de voir les Conseil de sécurité adopter, en avril prochain, une résolution élargissant le mandat de la Minurso à la protection des droits de l’homme. Ce scénario est plus que jamais probable, selon les câbles de Omar Hilal au MAE marocain, saisis au vol… Ce diplomate marocain recommande à sa tutelle de désavouer l’envoyé personnel du secrétaire général, Christopher Ross, pour bloquer le processus devant mener à l’adoption d’une résolution contraignante en avril.

    Dans sa note d’information datée du 2 octobre 2014, la direction des affaires américaines du MAE marocain brosse un tableau noir de l’évolution du dossier sahraoui dans les couloirs de l’ONU : «La situation dans son ensemble interpelle, suscite plusieurs interrogations et laisse présager des périodes difficiles aussi bien au sein des Nations unies qu’avec nos partenaires américains…»

    Rabat-Washington, tension maximum

    Il y est écrit aussi : «Notre pays est présenté par M. Ross comme responsable du blocage en cours dans le processus politique, une idées véhiculée dans les couloirs des Nations unies et auprès des membres du Conseil de sécurité.» La note secrète de Rabat s’inquiète surtout de la tension avec les Etats-Unis. On y apprend en effet que «Washington a d’ores et déjà commencé à introduire des changements dans sa position» au sein de l’ONU. Comment ? Lors de l’examen du rapport annuel du Conseil de sécurité à l’Assemblée générale pour la période 1er aout 2013-31 juillet 2014, la délégation américaine a introduit, d’après la note, des amendements dans la partie sur le Sahara dudit rapport en supprimant toute référence «aux Etats voisins».

    Pour le makhzen, il s’agit d’un crime de lèse-majesté en ce sens que les Américains déclarent que l’Algérie n’est pas partie prenante au conflit. Rabat craint une grave crise avec l’Administration américaine, qui a changé de ton et de cap dans la perception du conflit au Sahara occidental. Et pour cause, l’ambassadeur des USA à Rabat a exprimé, le 31 juillet dernier, au MAE marocain ses doutes quant à la capacité de Christopher Ross à faire son travail avec la persistance des blocages de Rabat. La sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques, Wendy Sherman, a réitéré cette exigence en marge de la 69e session de l’Assemblée générale de l’ONU, au même titre que sa collègue la sous-secrétaire d’Etat Anne Patterson, lors de son entretien téléphonique avec la ministre marocaine déléguée aux Affaires étrangères.

    Après la crise d’avril 2013 quand les USA ont retiré à la dernière minute un projet de résolution élargissant le mandat de la Minurso, le désamour s’installe à nouveau entre le Maroc et son ancien parrain, les Etats-Unis. Et le divorce risque même d’être prononcé aux torts évidents du royaume.

    Chris Coleman, le fantôme du makhzen

    Il est Marocain et se fait appeler Chris Coleman. Ce hacker est en train d’ébranler le palais en dévoilant des documents sensibles et confidentiels (mails, ordres de virement, notes secrètes et autres courriers officiels). Il s’est aussi attaqué aux activités ultrasensibles de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) rattachée au palais royal. Surnommé le «Snowden marocain», cet homme inonde depuis quelques jours les réseaux sociaux de la littérature sulfureuse dont le makhzen se serait volontiers passé. C’est la première fois que des documents secrets sont ainsi portés sur la place publique, qui plus est concernant la question hautement stratégique du Sahara occidental. Sans doute que ce petit génie de l’informatique empêche beaucoup de hauts responsables marocains de dormir. (H. M.)

    El Watan

    #Maroc #Sahara_Occidental