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  • Comment résoudre le conflit du Sahara occidental

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    Les Nations Unies ont récemment nommé un nouvel envoyé pour le Sahara Occidental – Staffan de Mistura. Il s’agit d’une étape bienvenue vers la résolution du conflit de longue date entre le mouvement indépendantiste Polisario, qui représente le peuple du Sahara occidental, et le Maroc, qui occupe le territoire depuis 1975.

    Cette nomination intervient alors que le Conseil de sécurité des Nations unies se prépare à renouveler le mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental. Mais l’ONU doit faire plus que simplement faciliter les discussions entre le Maroc et le Polisario sur la base d’un appel ambigu à une « solution politique ». Cette approche n’a pas permis de parvenir à un accord, et elle échouera à nouveau.

    Il est temps de prendre une nouvelle initiative diplomatique afin de développer un moyen réaliste d’assurer l’autodétermination des Sahraouis, conformément aux normes juridiques internationales. L’objectif devrait être de développer un plan de l’ONU pour une libre association entre le Sahara Occidental et le Maroc. Cet arrangement prévoirait un véritable partage du pouvoir, en prenant comme point de départ la souveraineté inhérente du peuple sahraoui sur sa propre terre, tout en assurant une meilleure protection de ses droits.

    Le processus de paix actuel est confronté à une crise existentielle. Cette année marque le 30e anniversaire de la création de la mission de l’ONU. En 1991, l’ONU a négocié un cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario, mais a effectivement abandonné l’idée d’organiser un vote sur l’indépendance une décennie plus tard.

    Depuis lors, le Conseil de sécurité des Nations unies a supervisé un processus de paix qui s’effiloche. Il s’est finalement effondré l’année dernière avec la reprise des affrontements armés.

    Dans le pire des cas, la violence incontrôlée entre le Maroc et le Polisario pourrait s’étendre aux pays voisins et déstabiliser davantage la région du Sahara et du Sahel. La reconnaissance par l’ancien président américain Donald Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – une politique maintenue par l’administration Biden – a compliqué la recherche de la paix.

    Il y a de nombreuses raisons d’être pessimiste quant aux perspectives d’un accord négocié qui réalise enfin l’autodétermination des Sahraouis. Mais il y a aussi des raisons d’être optimiste. Une résolution rapide, durable et juste du conflit du Sahara Occidental est possible.

    Cela implique de rectifier les erreurs du passé.

    Une demande importante

    Le nouvel envoyé de l’ONU est un diplomate dur et de principe qui a une grande expérience de la diplomatie complexe après avoir été l’envoyé de l’ONU en Syrie. Les envoyés précédents partageaient les mêmes qualités. Mais cela ne comptera guère sans un soutien fort du Conseil de sécurité, en particulier des États-Unis et de la France, lorsque des décisions difficiles doivent être prises.

    M. De Mistura doit également changer d’approche diplomatique. Il ne peut pas se contenter de faciliter le dialogue entre les parties. Il doit avoir la force politique de faire avancer un plan réaliste élaboré par les Nations unies pour parvenir à l’autodétermination des Sahraouis, face à la forte opposition du Maroc, qui revendique le territoire comme sien.

    Ce ne sera certainement pas une mince affaire. Mais c’est la voie la plus réaliste à suivre.

    Depuis plus de deux décennies, le Conseil de sécurité des Nations unies appelle le Maroc et le Polisario à trouver une solution politique négociée qui respecte les normes des Nations unies en matière de décolonisation des territoires non autonomes. Implicitement, ce mandat suppose qu’une solution sera trouvée entre les options d’un État indépendant ou d’une intégration au Maroc.

    Au cours des dernières décennies, cette recherche d’une alternative – une « troisième voie » – a été dominée par l’idée d’autonomie. Cela a été une source supplémentaire d’échec.

    Ce n’est pas surprenant, pour un certain nombre de raisons.

    Premièrement, l’autonomie n’est qu’une forme d’intégration – elle n’est pas une alternative à celle-ci.

    Deuxièmement, les accords d’autonomie ont peu d’expérience en matière de résolution permanente des conflits ethniques dans les régions postcoloniales et en développement. L’effondrement de la Yougoslavie et les guerres sanglantes entre l’Éthiopie et l’Érythrée trouvent tous deux leur origine dans l’échec des accords d’autonomie.

    Troisièmement, le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 ne comporte aucune garantie pour assurer le respect continu des droits et de l’autonomie des Sahraouis par le régime marocain. Il s’agit d’une question cruciale, car le plan intégrerait officiellement les Sahraouis dans un système autocratique qui a l’habitude de réprimer leur nationalisme, leurs droits humains et leur action politique.

    Il n’est pas surprenant que le Polisario ait rejeté le plan du Maroc, le considérant comme un échec.

    Quatrièmement, l’autonomie va à l’encontre du statut juridique international du Sahara Occidental en tant que territoire non autonome et séparé du Maroc. Cela a été récemment affirmé dans une décision de la Cour de Justice de l’UE.

    Mais cela ne signifie pas que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait cesser de chercher un terrain d’entente.

    La libre association comme alternative ?

    L’ONU devrait explorer le concept moins connu de libre association.

    Dans le cadre de cet arrangement, les Sahraouis (par l’intermédiaire du Polisario) délégueraient certains aspects de leur souveraineté au Maroc et à un État du Sahara occidental nouvellement créé. De solides garanties internationales et des mécanismes de supervision permettraient de s’assurer que les deux parties respectent l’accord.

    Le concept a été présenté dans les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies ainsi que dans les délibérations de la Cour internationale de justice comme un moyen de décoloniser le Sahara occidental.

    Tout arrangement futur avec le Maroc doit avant tout refléter le consentement du peuple sahraoui à travers un processus informé et démocratique. Un accord de libre association devrait donc encore être accepté par les Sahraouis lors d’un référendum. Un nombre limité de colons marocains pourrait également se voir accorder le droit de vote par référendum.

    Les critiques font remarquer qu’aucune des deux parties n’a beaucoup de raisons de soutenir une telle solution. Cela est vrai. Mais si un accord négocié doit être trouvé, il est plus probable qu’il s’inscrive dans le cadre de la libre association plutôt que dans celui de l’indépendance ou de l’intégration pure et simple au Maroc.

    Une solution diplomatique est possible. Mais elle nécessitera que les deux parties fassent des concessions pour obtenir ce qu’elles veulent. Cela ne peut se faire que par un activisme diplomatique international accru. Le Conseil de sécurité des Nations unies, l’UE et leurs membres respectifs ont tous la capacité de façonner cet avenir en déployant la bonne combinaison de mesures incitatives et dissuasives.

    Le Polisario devra être convaincu que la délégation d’une partie de l’autorité au Maroc est le prix à payer pour la fin de l’occupation marocaine et la reconnaissance internationale de l’État sahraoui. Cela devra inclure des garanties que tout accord futur sera appliqué par la communauté internationale.

    Pour progresser, le Conseil de sécurité des Nations unies et l’Union européenne devront également exercer une réelle influence sur le Maroc, ce qu’ils se sont montrés réticents à faire. En vertu de son statut de puissance occupante, du contrôle écrasant qu’il exerce sur le terrain et de ses obligations en vertu des résolutions précédentes de l’ONU et du droit international, c’est Rabat qui devra bouger le plus.

    La France et les États-Unis doivent également faire pression. Pour commencer, la France et les États-Unis devraient supprimer leur protection automatique du Maroc au Conseil de sécurité de l’ONU. Et Washington devrait suspendre la reconnaissance de la souveraineté marocaine par Trump si Rabat bloque les efforts de paix menés par l’ONU.

    Peu de membres de la communauté internationale considèrent le Sahara occidental comme une question urgente de politique étrangère. Pourtant, étant donné la lente détérioration de la sécurité au Sahara occidental et les implications potentielles plus larges pour le nord-ouest de l’Afrique et l’Europe, la nomination d’un nouvel envoyé de l’ONU offre un moment rare pour relancer la diplomatie internationale.

    The Conversation, 13/10/2021

  • Sahara Occidental: L’Algérie siffle la fin de la récré

    Sahara Occidental: L’Algérie siffle la fin de la récré. Alger a fait savoir officiellement son opposition à toute participation dans lesdites tables rondes qu’elle a qualifié de « inefficaces et contre-productives ».

    L’Algérie vient de secouer les délibérations qui se font dans les coulisses du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Sahara Occidental où les Etats-Unis ont soumis aux autres membres du Conseil un projet de résolution proposant la poursuite des tables rondes sous les auspices du nouvel envoyé onusien, Staffan de Mistura. Alger a fait savoir officiellement son opposition à toute participation dans lesdites tables rondes qu’elle a qualifié de « inefficaces et contre-productives ».

    Voici les recommandations du projet de résolution présenté par la délégation américaine:

    1. – Il décide de proroger le mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental d’une année supplémentaire, jusqu’au 31 octobre 2022.

    2. – Souligne la nécessité de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique et mutuellement acceptable de la question du Sahara occidental, fondée sur l’engagement et l’importance d’aligner l’approche stratégique de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental et de consacrer les ressources des Nations unies à cette fin.

    3. – Exprime son plein appui au Secrétaire général et à son Envoyé personnel pour faciliter le processus de négociations en vue de parvenir à une solution de la question du Sahara occidental, prend note de l’intention de l’ancien Envoyé personnel d’inviter le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à se réunir à nouveau dans le même format et se félicite de l’engagement du Maroc, du Front Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie à rester engagés tout au long du processus dans un esprit de réalisme et d’engagement pour assurer une issue positive.

    4. – Demande aux deux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts déployés depuis 2006 et des développements ultérieurs en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre de résolutions conformes aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, en soulignant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard.

    5. – Invite les États membres à fournir une assistance appropriée à ces pourparlers.

    6. – Réaffirme la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus par la MINURSO concernant le cessez-le-feu, et demande aux parties de se conformer pleinement à ces accords, d’honorer leurs engagements envers l’ancien envoyé personnel et de s’abstenir de toute action visant à saper les négociations facilitées par l’ONU afin de déstabiliser la situation au Sahara occidental.

    7. – Réitère son appel à toutes les parties pour qu’elles coopèrent pleinement avec la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, y compris leur libre interaction avec tous les interlocuteurs, et pour qu’elles prennent les mesures nécessaires afin d’assurer la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, ainsi que la mobilité et l’accès sans entrave à leur mandat, conformément aux arrangements existants.

    8. – Souligne l’importance d’un engagement renouvelé des parties pour faire avancer le processus politique en vue de la poursuite des négociations et indique qu’il soutient la recommandation contenue dans le rapport du 14 avril 2008 (S/2008/251) selon laquelle le réalisme et l’esprit de compromis des parties sont nécessaires pour faire avancer les négociations, et encourage les pays voisins à apporter des contributions importantes et efficaces à ce processus.

    9. – Appelle les parties à faire preuve de volonté politique et à travailler dans une atmosphère propice au dialogue pour faire avancer les négociations, en assurant la mise en œuvre des résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009). 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018) , 2468 (2019) et 2494 (2019) et 2548 (2020) et des négociations réussies.

    10. – Prie le Secrétaire général de soumettre au Conseil de sécurité, périodiquement et à tout moment qu’il jugera opportun pendant le mandat, y compris dans les six mois suivant le renouvellement de ce mandat et de nouveau avant son expiration, des informations sur l’état et les progrès de ces négociations sous ses auspices, sur l’application de la présente résolution, les défis auxquels la Mission est confrontée et les mesures prises pour y faire face, exprime son intention de se réunir pour recevoir et examiner leurs exposés et, à cet égard, prie en outre le Secrétaire général de présenter un rapport sur la situation au Sahara occidental bien avant la fin de la période couverte par le mandat.

    11. – Se félicite des initiatives prises par le Secrétaire général pour normaliser une culture de la performance dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies et réaffirme son soutien à l’élaboration d’un cadre d’action global et intégré qui établisse des critères de performance clairs pour l’évaluation de l’ensemble du personnel civil et militaire des Nations Unies servant dans des opérations de maintien de la paix, les soutienne et facilite la mise en œuvre de mandats efficaces et complets, y compris des méthodologies complètes et objectives fondées sur des critères clairs et bien définis pour assurer la responsabilisation en cas de mauvaises performances, des incitations et la reconnaissance des performances exceptionnelles, et exige sa mise en œuvre le cadre de mission de la MINURSO tel que défini dans la résolution 2436 (2018) du Secrétaire général, qui vise à augmenter le nombre de femmes dans la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, ainsi qu’à assurer la pleine participation effective et significative des femmes dans tous les aspects opérationnels.

    12. – demande instamment aux parties et aux États voisins de s’engager de manière productive avec la MINURSO, qui examine comment utiliser les nouvelles technologies pour réduire les risques, améliorer la protection de ses forces et mieux remplir son mandat.

    13. – Encourage les parties à coopérer avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin d’identifier et de mettre en œuvre des mesures de confiance, y compris la participation des femmes et des jeunes, et encourage les États voisins à soutenir ces efforts.

    14. – Demande instamment aux États membres de verser des contributions volontaires nouvelles et supplémentaires pour financer les programmes alimentaires afin de garantir que les besoins humanitaires des réfugiés soient correctement satisfaits et d’éviter les réductions de rations.

    15. – Prie le Secrétaire général de continuer à prendre les mesures nécessaires pour que tout le personnel de la Mission respecte pleinement la politique de tolérance zéro de l’Organisation des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et des abus sexuels, et de le tenir pleinement informé, par ses rapports au Conseil, des progrès de la Mission à cet égard ; et demande instamment aux pays fournisseurs de contingents et de forces de continuer à prendre les mesures préventives appropriées, y compris la sélection de l’ensemble du personnel, la formation préalable au déploiement et la sensibilisation au sein de la mission, ainsi que de veiller à ce que la responsabilité soit pleinement engagée en cas de comportement impliquant leur personnel, en faisant en sorte que les pays fournisseurs de contingents et de forces enquêtent rapidement sur les allégations auprès de la MINURSO, le cas échéant.

    16. – Décide de rester saisi de l’affaire.

  • Eléments de langage sur la résolution 1979 du Conseil de sécurité

    Eléments de langage sur la résolution 1979 du Conseil de sécurité

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, Conseil de Sécurité, Résolution 1979,

    Suite aux derniers développements de la Question du Sahara marocain depuis l’adoption de la résolution 1979 du Conseil de sécurité, le Maroc les éléments de langage suivant :

    Le Conseil de sécurité des Nations Unies, en adoptant sa résolution 1979 sur la question du Sahara marocain, le 27 avril 2011, a préservé et renforcé le processus de négociation, a réaffirmé la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie et réitéré son appréciation pour les efforts « sérieux et crédibles » déployés par le Maroc. Il a, de nouveau, appelé à intensifier les négociations sur la base des deux paramètres cardinaux : le réalisme et l’esprit de compromis ;

    Le Conseil a encouragé l’approche novatrice visant à insuffler une nouvelle dynamique au processus de négociations ;

    Le Conseil de sécurité s’est félicité des efforts du Maroc en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme dans le cadre de la nouvelle génération de réformes annoncées par SM le Roi Mohammed VI, dans son discours du 9 mars 2011 ;

    Le Maroc se félicite que le Conseil de sécurité ait inclus, pour la première fois, une disposition demandant à ce qu’il y ait un recensement des populations dans les camps de Tindouf, qui représente une obligation statutaire de l’Etat hôte, l’Algérie qui abrite ces camps.

    Le Maroc a mis en œuvre la résolution 1979 et a tenu ses engagements, à savoir la mise en place d’une antenne régionale du CNDH ainsi que l’invitation de l’experte indépendante sur les droits culturels et la programmation future des visites de la rapporteuse spéciale sur la traite des personnes et le rapporteur spécial sur la torture ;

    Le Maroc exprime sa satisfaction de l’interaction positive avec les procédures spéciales des Droits de l’Homme ;

    Le Maroc espère que l’Algérie répondra à l’appel du Conseil de sécurité et permettre au HCR de procéder au recensement des populations des camps de Tindouf ;

    Depuis l’adoption de cette résolution, deux réunions informelles ont eu lieu entre les parties sous l’égide de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU. Lors de ces deux réunions, les parties ont poursuivi leurs discussions sur les approches novatrices et les thématiques qui peuvent être développés telles que : La participation des représentants de la population du Sahara, les ressources naturelles, le déminage, l’exploration des thèmes de gouvernance, tels que l’éducation, l’environnement et la santé.

    Le Maroc a répondu positivement à l’approche novatrice en avançant des propositions concrètes visant à insuffler une dynamique nouvelle aux négociations. Pour ce qui est des nouvelles thématiques de discussion, le Maroc a proposé qu’elles portent sur les ressources naturelles au Sahara, la participation de la population à la recherche d’une solution à travers ses représentants et le Sahara à travers l’histoire.

    Le Maroc dénonce le reniement du polisario de ses engagements sur l’examen de la question des droits de l’homme que lui-même avait proposé et que le Maroc avait accepté, ce qui illustre la volonté des autres parties d’instrumentaliser cette thématique pour parvenir à faire dévier le processus de négociations ;

    Le Maroc pris part à la réunion technique organisée par l’Envoyé personnel du Secrétaire général sur la question des ressources naturelles le 9 novembre 2011 à Genève. Le Maroc a saisi l’occasion pour présenter, chiffres à l’appui, des données sur les politiques de gestion des ressources naturelles et de l’environnement dans les provinces du sud. Le polisario s’est limité à ressasser les mêmes positions dogmatiques, démontrant ainsi sa stratégie de vouloir instrumentaliser la question des ressources naturelles comme celle des droits de l’Homme ;

    Au niveau des mesures de confiance (CBM), le Maroc a contribué au succès du Séminaire de Madère et poursuit sa collaboration avec le HCR pour la mise en œuvre du programme relatif à l’échange des visites familiales par voie aérienne ;

    Le Maroc se félicite de la nouvelle dynamique de normalisation entre le Maroc et l’Algérie qui a été renforcée grâce à l’échange de visites ministérielles entre les deux pays en 2011. Cette évolution positive devrait être mise à profit par nos partenaires européens pour accompagner les efforts des Nations Unies visant à trouver une solution politique à ce différend ;

    L’appel lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans son discours, du 6 novembre 2011, réitère la disposition du Maroc à tout mettre en œuvre, tant sur le plan bilatéral qu’au niveau régional, pour « la concrétisation commune des attentes des générations présentes et à venir qui aspirent à l’avènement d’un ordre maghrébin nouveau » pour permettre à l’UMA d’être « un véritable moteur de l’unité arabe, un partenaire agissant de la coopération euro-méditerranéenne, un facteur de stabilisation et de sécurisation de la zone sahélo-saharienne, et un acteur structurant de l’intégration africaine ».

    Le Maroc approchera, les étapes futures que l’Envoyé personnel va entamer, avec l’optimisme et la détermination politique d’aller de l’avant pour un règlement rapide de ce différend artificiel ;

    Les partenaires du Maroc doivent intégrer dans leur prisme vis-à-vis du règlement de la question du Sahara les éléments suivants :

    – Le nouveau contexte régional lié au « printemps arabe » et l’appel de sa Majesté le Roi à un nouvel ordre maghrébin ;

    – Le contexte sécuritaire qui prévaut dans la région ;

    – La nécessité d’œuvrer pour préserver les efforts et consolider les acquis du processus de négociation et du rôle de la MINURSO dans le maintien du cessez le feu.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Résolution_1970 #ONU

  • Sahara Occidental: Le CS renouvellera le mandat de la MINURSO

    Sahara Occidental: Le CS renouvellera le mandat de la MINURSO

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, Conseil de Sécurité,

    Demain matin (27 octobre), le Conseil de sécurité devrait voter sur un projet de résolution renouvelant le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 31 octobre 2023. Les États-Unis, porte-parole sur le Sahara occidental, a distribué le projet de texte initial aux membres du Conseil le 19 octobre. Cela faisait suite aux consultations semestrielles des membres du Conseil avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, et le Représentant spécial et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, le 17 octobre. Les membres ont tenu une réunion au niveau des experts sur le texte le 21 octobre. Le 24 octobre, les États-Unis ont fait circuler un projet révisé, qu’ils ont placé sous silence jusqu’à midi hier (25 octobre). Le Kenya et la Russie ont rompu le silence ; cependant, les États-Unis ont placé le projet de résolution en bleu sans apporter d’autres modifications au texte.

    Plusieurs mises à jour du projet de résolution de cette année renouvelant le mandat de la MINURSO ont été faites dans le but apparent de fournir à de Mistura, qui a été nommé en octobre 2021, l’espace et la flexibilité nécessaires pour faire avancer le processus politique. Comme indiqué dans le dernier rapport du Secrétaire généralsur le Sahara occidental, en date du 3 octobre, le Maroc est favorable à la reprise des tables rondes que le prédécesseur de de Mistura, Horst Köhler, avait initiées en 2018 et 2019, impliquant le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Le Maroc a déclaré que ce processus devrait être basé sur sa proposition d’autonomie pour le Sahara Occidental. (Le plan d’autonomie du Maroc, qu’il a soumis à l’ONU en 2007, appelle à l’intégration du territoire au Maroc, le peuple sahraoui gérant ses affaires intérieures tout en étant représenté à l’extérieur par le Maroc.) À l’inverse, l’Algérie s’est opposée au format de la table ronde, qu’elle considère comme potentiellement recadrant la situation comme un «conflit régional», au lieu d’un conflit entre le Maroc et le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie étant considérées comme des «voisins inquiets».

    Le projet de résolution en bleu introduit un nouveau libellé soulignant l’importance que « toutes les parties concernées développent leurs positions afin de faire avancer une solution ». Il semble que le terme « toutes concernées » ait été inséré dans un langage plus ambigu pour tenir compte des différents points de vue des acteurs concernant qui sont considérés comme les parties au conflit, tout en donnant à de Mistura l’espace nécessaire pour déterminer comment faire avancer le processus politique. Le projet de texte exprime en outre son soutien à « s’appuyer sur les progrès et le cadre de l’ancien Envoyé personnel », et encourage vivement le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à s’engager avec l’Envoyé personnel.

    Entre autres mises à jour, les États-Unis ont ajouté un nouveau libellé dans le projet de cette année appelant à la reprise du réapprovisionnement sûr et régulier des sites des équipes de la MINURSO. Il s’agit d’une question soulevée dans le rapport du Secrétaire général, car le Front Polisario a imposé des restrictions de mouvement à la MINURSO depuis la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020, ce qui a considérablement limité la capacité de la mission à réapprovisionner ses sites d’équipe à l’est de la berme. . Selon le rapport, ces restrictions ont eu des effets négatifs sur l’état de fonctionnement et le cycle de vie des équipements, ainsi que sur le moral et la santé du personnel de la MINURSO sur les sites et, si elles ne sont pas supprimées, elles risquent de rendre ces sites insoutenables.

    Les États-Unis ont également introduit un nouveau libellé dans le renouvellement du mandat de cette année qui encourage fortement les donateurs à fournir des fonds supplémentaires et les agences d’aide à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Cela reflète les inquiétudes concernant la grave insécurité alimentaire et la malnutrition dans les camps de réfugiés de Tindouf en raison de déficits de financement, qui ont contraint le Programme alimentaire mondial (PAM) à réduire de 80 % les rations alimentaires dans les camps.

    Le Kenya et la Russie ont estimé que le projet de texte était déséquilibré – une position qu’ils ont exprimée lors des précédents renouvellements de mandat de la MINURSO – et ils ont proposé plusieurs révisions. L’une de leurs principales préoccupations était de faire en sorte que le projet de résolution distingue plus clairement le Maroc et le Front Polisario des pays voisins concernés, l’Algérie et la Mauritanie. Il semble que le Kenya et la Russie aient également demandé de faire une référence plus large aux contributions de tous les envoyés personnels précédents, au lieu de distinguer l’envoyé personnel Köhler, ce qui semble donner plus de poids à son format de table ronde.

    Le Kenya et la Russie ont également apparemment réitéré leurs préoccupations concernant la référence de la résolution à des approches « réalistes » d’un règlement politique, entre autres questions. C’est une question qu’ils ont soulevée lors des négociations sur le mandat de l’année dernière, car ils considèrent que le terme est ambigu : il est souvent également utilisé par les pays exprimant leur soutien à la proposition d’autonomie du Maroc. Plus largement, il semble qu’ils aient maintenu leurs inquiétudes quant à la dilution des références dans les résolutions de la MINURSO au référendum et à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Au cours des consultations à huis clos de la semaine dernière sur le Sahara occidental, le Kenya a apparemment souligné que l’objectif initial de la MINURSO lors de sa création en 1991 par la résolution 690était de mettre en œuvre un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, mais que son mandat s’en est ensuite écarté.

    Le texte révisé que les États-Unis ont distribué plus tôt cette semaine contenait trois changements par rapport au projet initial. L’Irlande, soutenue par plusieurs membres du Conseil – dont le Kenya, le Mexique et la Norvège – avait demandé de mettre à jour le libellé d’un paragraphe du préambule sur la participation des femmes aux pourparlers parrainés par l’ONU. Le projet a été révisé pour encourager la participation «pleine, égale et significative» des femmes par opposition à une participation «pleine, effectiveet significatif ». L’Irlande aurait également proposé d’inclure dans le dispositif du projet de résolution un paragraphe de son préambule sur le renforcement de la coopération avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Bien que le rédacteur n’ait pas apporté ce changement, il a renforcé le libellé du paragraphe du préambule en remplaçant « fortement encourageant » par « exhortant » le renforcement de la coopération avec le HCDH. Il semble qu’une troisième modification similaire au texte ait été apportée pour « exhorter » les agences d’aide à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, au lieu de « fortement les encourager ».

    Outre ces modifications, les préoccupations et les propositions du Kenya et de la Russie n’ont pas été prises en compte, ce qui les a conduits à rompre le silence. D’autre part, il semble que plusieurs membres du Conseil aient réitéré hier leur appui au maintien du projet de résolution tel quel. Les États-Unis plaçant un texte inchangé en bleu, il n’est pas clair si le Kenya et la Russie soutiendront la résolution lors du vote de demain. Bien qu’il ait exprimé des préoccupations similaires lors des négociations de l’année dernière, le Kenya a voté en faveur de la résolution 2602 du 29 octobre 2021 qui a renouvelé le mandat de la MINURSO. La Russie s’est abstenue lors de l’adoption de tous les renouvellements de mandat de la MINURSO depuis 2018 (six fois).

    Security Council Report, 26/10/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #MINURSO

  • La semaine prochaine au Conseil de sécurité de l’ONU

    La semaine prochaine au Conseil de sécurité de l’ONU

    ONU, Conseil de Sécurité, Sahara Occidental, Libye, MINURSO, UNSMIl, Somalie,

    Activités du Conseil de sécurité du 24 au 28 octobre 2022

    Lundi matin (24 octobre), le Conseil de sécurité se réunira pour un briefing ouvert, suivi de consultations à huis clos, sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL). Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et chef de l’UNSMIL, Abdoulaye Bathily, informera le Conseil pour la première fois en cette qualité.

    Un briefing ouvert, suivi de consultations à huis clos, sur les volets politique et humanitaire en Syrie aura lieu mardi matin (25 octobre). L’envoyé spécial pour la Syrie, Geir O. Pedersen, et le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, devraient faire un exposé.

    Mardi après-midi, il y aura un briefing et des consultations sur le dossier des armes chimiques en Syrie. Le Haut Représentant pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, est le présentateur prévu.
    Le mercredi matin (26 octobre), il y aura un briefing ouvert et des consultations privées sur la région des Grands Lacs. L’envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, devrait présenter au Conseil son exposé semestriel sur la mise en œuvre du Cadre de paix, de sécurité et de coopération (CPS) de 2013 pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs.

    Les membres du Conseil tiendront une réunion privée le mercredi après-midi pour recevoir le briefing annuel de la Présidente de la Cour internationale de justice (CIJ) Joan E. Donoghue.

    Jeudi matin (27 octobre), le Conseil de sécurité doit voter sur deux projets de résolution : l’un renouvelant le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et l’autre renouvelant le mandat de la Mission de vérification des Nations unies en Colombie.

    Jeudi matin également, le Conseil recevra un briefing sur le rapport du Secrétaire général sur la Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour Abyei (UNISFA). Les intervenants attendus sont la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et au Département des opérations de paix (DPPA-DPO), Martha Ama Akyaa Pobee, et l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, Hanna Serwaa Tetteh. Des consultations à huis clos sont prévues à la suite de la séance d’information publique.

    Jeudi après-midi, le Conseil tiendra un briefing ouvert sur l’Ukraine, sous le point de l’ordre du jour « Menaces pour la paix et la sécurité internationales », à la demande de la Russie.

    Vendredi matin (28 octobre), les membres du Conseil devraient voter sur deux projets de résolution : l’un renouvelant le mandat de la Mission d’assistance des Nations unies en Somalie (UNSOM) et l’autre renouvelant le mandat de la Mission de soutien des Nations unies en Libye (UNSMIL).

    Le débat trimestriel ouvert sur « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne » aura lieu vendredi matin. Le coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, est le présentateur prévu.

    Au niveau des organes subsidiaires, le Comité des sanctions 1267/1989/2253 contre l’État islamique en Iraq et au Levant (ISIL/Da’esh) et Al-Qaida tiendra des consultations informelles lundi (24 octobre), afin de recevoir l’exposé trimestriel de son équipe de surveillance.

    Le mercredi (26 octobre), le Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés se réunira pour des consultations informelles afin de discuter de ses conclusions sur le rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés aux Philippines.

    Le vendredi (28 octobre), il y aura une réunion formelle du Comité d’état-major.

    Toujours vendredi, le Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés tiendra une réunion formelle, au cours de laquelle le Bureau du Représentant spécial pour les enfants et les conflits armés présentera le rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés au Soudan.

    Le Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) tiendra vendredi une séance d’information ouverte aux États membres sur le dernier rapport de son groupe d’experts.

    Vendredi (28 octobre) et samedi (29 octobre), le Comité 1373 de lutte contre le terrorisme tiendra une réunion spéciale en Inde sur la « lutte contre l’utilisation des technologies nouvelles et émergentes à des fins terroristes ».

    Lundi (24 octobre), la Norvège convoquera une réunion à huis clos du Conseil de sécurité selon la formule Arria, intitulée « Engager l’Afghanistan ».

    Des informations générales sur bon nombre de ces questions ont été publiées dans nos prévisions mensuelles pour octobre 2022.

    D’autres développements du Conseil seront publiés sur What’s in Blue.

    Security Council Report

  • Conseil de Sécurité : Prévisions d’octobre 2022

    Conseil de Sécurité : Prévisions d’octobre 2022

    Conseil de Sécurité, Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO,

    Action attendue du Conseil

    En octobre, le Conseil devrait renouveler le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui expire le 31 octobre. Avant le renouvellement du mandat, les membres du Conseil devraient également recevoir un exposé lors des consultations sur le rapport annuel du Secrétaire général sur la situation concernant le Sahara occidental. Le Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, et l’Envoyé personnel du Secrétaire général, Staffan de Mistura, sont les briefers attendus.

    Principaux développements récents

    De Mistura a récemment achevé sa deuxième tournée régionale depuis sa nomination en tant qu’envoyé personnel en novembre 2021, qui faisait suite à une vacance de près de deux ans et demi au poste de l’ONU. En annonçant la tournée, l’ONU a déclaré que de Mistura chercherait à approfondir ses consultations avec toutes les parties concernées sur « les perspectives de faire avancer de manière constructive le processus politique sur le Sahara occidental », et qu’il « resterait guidé par les précédents clairs établis par son prédécesseurs ». L’initiative la plus récente – les tables rondes, que le prédécesseur de De Mistura, Horst Köhler, a lancées et qui avaient été jugées prometteuses avant sa démission en 2019 – concernait le Maroc ; le Front Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental ; Algérie; et la Mauritanie.

    Le 5 juillet, de Mistura a rencontré à Rabat le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita. Il avait prévu de se rendre à Laayoune au Sahara occidental, qui est administré par le Maroc, mais a annulé cette partie de sa visite sans explication. De Mistura est retourné dans la région en septembre pour engager d’autres parties prenantes. Le 2 septembre, il s’est rendu à Tindouf en Algérie, visitant les camps de réfugiés de Tindouf et rencontrant le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali. Il s’est ensuite rendu à Alger le 5 septembre pour rencontrer les autorités algériennes, puis à Nouakchott pour des entretiens avec les autorités mauritaniennes le 10 septembre.

    De Mistura a été confronté à des dynamiques régionales complexes depuis le début de son rôle. L’Algérie a suspendu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021. En mars, l’Espagne a modifié sa position de longue date de «neutralité active» sur le Sahara occidental en déclarant qu’elle soutenait le plan d’autonomie du Maroc pour le territoire, que l’Espagne a gouverné jusqu’en 1975. (Le plan d’autonomie du Maroc, qu’il a soumis à l’ONU en 2007, appelle à l’intégration du territoire au Maroc, le peuple sahraoui gérant ses affaires intérieures tout en étant représenté à l’extérieur par le Maroc.) Le changement de politique a apaisé les tensions entre les deux pays qui existaient depuis le printemps 2021 lorsque Madrid a autorisé Ghali à recevoir un traitement médical pour le COVID-19 en Espagne, et que le Maroc a semblé assouplir les contrôles aux frontières, ce qui a conduit plus de 10 000 migrants à entrer dans l’enclave espagnole nord-africaine de Ceuta. Le 24 juin, environ un mois après que l’Espagne a rouvert ses frontières terrestres avec le Maroc, au moins 23 migrants ont été tués en tentant de passer du Maroc à la ville espagnole de Melilla en Afrique du Nord ; des vidéos montraient les forces de sécurité marocaines faisant un usage excessif de la force contre les migrants. Les membres du Conseil ont discuté de l’incident, à la demande du Kenya, lors de consultations à huis clos sous la rubrique « Questions diverses » le 29 juin. Le 8 juin, l’Algérie a annoncé la suspension de son traité de coopération avec l’Espagne, en vigueur depuis 2002, en raison de la reconnaissance par l’Espagne du plan d’autonomie du Maroc. Les membres du Conseil ont discuté de l’incident, à la demande du Kenya, lors de consultations à huis clos sous la rubrique « Questions diverses » le 29 juin. Le 8 juin, l’Algérie a annoncé la suspension de son traité de coopération avec l’Espagne, en vigueur depuis 2002, en raison de la reconnaissance par l’Espagne du plan d’autonomie du Maroc. Les membres du Conseil ont discuté de l’incident, à la demande du Kenya, lors de consultations à huis clos sous la rubrique « Questions diverses » le 29 juin. Le 8 juin, l’Algérie a annoncé la suspension de son traité de coopération avec l’Espagne, en vigueur depuis 2002, en raison de la reconnaissance par l’Espagne du plan d’autonomie du Maroc.

    Le 21 août, le roi du Maroc Mohammed VI a appelé les partenaires de son pays à « clarifier » leur position sur le Sahara occidental « de manière non équivoque ». Le Roi Mohammed VI a ajouté : « Je voudrais envoyer un message clair au monde : la question du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc envisage son environnement international ». Le 26 août, le Maroc a rappelé son ambassadeur en Tunisie après que le pays a invité Ghali à la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD-8), qui s’est tenue les 27 et 28 août à Tunis. Le 27 août, la Tunisie a rappelé son ambassadeur à Rabat.

    Dans une autre controverse, le nouveau président kenyan William Ruto a annoncé sur Twitter le 12 septembre que le Kenya annulait sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976, et mettait fin à la présence de la RASD au Kenya. L’annonce a représenté un changement de politique majeur par le Kenya et a eu lieu le lendemain de la participation de Ghali à l’inauguration de Ruto. Comme largement rapporté, Ruto veut subventionner les engrais pour les agriculteurs kenyans et a discuté d’un accord commercial avec le Maroc, qui est le premier producteur d’engrais d’Afrique et contrôle les plus grandes réserves de phosphate au monde utilisées pour produire des engrais qui sont devenus beaucoup plus coûteux depuis le COVID- 19 pandémie et la guerre en Ukraine. Le tweet a été supprimé par la suite, tandis qu’un autre tweet, affirmant que le Kenya soutenait le cadre des Nations unies comme mécanisme exclusif pour trouver une solution durable au différend, est resté sur le compte de Ruto.

    Le 24 août, les bureaux du HCR, de l’UNICEF et du Programme alimentaire mondial en Algérie ont averti que les réfugiés sahraouis à Tindouf risquaient de souffrir d’une grave insécurité alimentaire et de malnutrition après que des déficits de financement aient contraint le PAM à réduire de 75 pour cent les rations alimentaires dans les camps de Tindouf. Ils ont attribué le manque de financement aux effets de la pandémie de COVID-19, à la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et du carburant et aux effets de la guerre en Ukraine.

    Principaux enjeux et options

    Une question clé que les membres du Conseil doivent examiner est de savoir comment amener toutes les parties à la table des négociations. La résolution 2602 du 29 octobre 2021 a appelé toutes les parties à reprendre les négociations en vue de « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Au moment de la dernière réunion du Conseil, de Mistura réfléchissait encore à son approche de médiation au Sahara Occidental.

    Des obstacles importants subsistent dans le processus de paix. Le Front Polisario a annoncé en novembre 2020 qu’il ne respecterait plus l’accord de cessez-le-feu qu’il avait signé avec le Maroc en 1991. Cette annonce fait suite au déploiement des forces armées marocaines dans une zone tampon après que les manifestants du Polisario ont bloqué la circulation entre la partie du Sahara occidental contrôlée par le Maroc et Mauritanie à la ville frontalière de Guerguerat. Les dynamiques régionales, telles que les tensions entre l’Algérie et le Maroc, compliquent davantage les perspectives d’un processus de paix revigoré.

    Le mandat actuel de la MINURSO a noté l’intention de l’envoyé personnel précédent Köhler d’inviter le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à se rencontrer à nouveau sous forme de table ronde. Pour le prochain renouvellement du mandat, les membres du Conseil auront l’occasion de définir leurs attentes pour un processus politique et d’exprimer leur soutien à toute stratégie ou approche que De Mistura est en train de développer. Les membres pourraient en outre envisager de demander au Secrétaire général de publier un rapport sur le Sahara occidental avant que le Conseil ne se réunisse sur la question en mars. (Actuellement, le Conseil se réunit deux fois par an sur le Sahara occidental, généralement tous les six mois. Le Secrétaire général publie traditionnellement un rapport annuel couvrant le Sahara occidental en octobre avant la date de renouvellement du mandat.)

    La situation des droits de l’homme est un autre sujet de préoccupation. Les rapports du Secrétaire général sur le Sahara occidental signalent souvent des informations reçues par le HCDH concernant des restrictions et des violations des droits de l’homme dans les zones du Sahara occidental sous contrôle marocain, ainsi que dans les camps de Tindouf.

    Dynamique du Conseil

    Les États-Unis, porte-parole du Sahara occidental, ont reconnu la souveraineté du Maroc sur la région en décembre 2020 sous l’administration Trump. L’administration Biden n’a pas changé cette position. Les États-Unis ont tendance à favoriser un renouveau avec peu de changements substantiels et plaident pour une « solution mutuellement bénéfique » à la situation. Cette approche a le soutien de la plupart des membres du Conseil, avec des appels vigoureux à la tenue d’un référendum dans la minorité. La France a traditionnellement soutenu le plan d’autonomie marocain, et le Gabon et les Émirats arabes unis soutiennent également le Maroc. Les membres du Conseil, le Ghana, le Kenya et le Mexique, entretiennent des relations diplomatiques avec la RASD.

    Les adoptions du renouvellement du mandat de la MINURSO ne font pas l’unanimité depuis 2017, la Russie citant l’absence de référence au droit à l’autodétermination dans les mandats récents. L’année dernière, la Russie a préconisé la suppression du mot « réaliste » – un terme introduit pour la première fois dans le mandat de la MINURSO dans la résolution 2414 du 27 avril 2018 – en référence à la recherche d’une solution politique, arguant que le terme n’était pas fondé sur le droit international.

    Security Council Report, 2 octobre 2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #MINURSO #ONU #ConseildeSécurité

    Security Council Report, 2 octobre 2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #MINURSO #ONU #ConseildeSécurité

  • Les vérités de Kadhafi sur l’ONU

    Les vérités de Kadhafi sur l’ONU

    Libye, Kadhafi, ONU, Assemblée générale de l’ONU, Conseil de Sécurité,

    La Libye veut faire de l’Assemblée générale un vrai organe législatif de l’ONU

    Le dirigeant libyen Muammar al-Qadhafi a souhaité mercredi que les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU deviennent obligatoires et que cet organe devienne le principal organe législatif des Nations Unies, lors d’un discours de près d’une heure et demie mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU.

    Muammar al-Qadhafi, au pouvoir en Libye depuis 1969, prononçait son premier discours à l’Assemblée générale, qui est présidée cette année par le Libyen Ali Treki. La Libye siège également de façon temporaire au Conseil de sécurité et préside actuellement l’Union africaine (texte et vidéo du discours).

    Faisant de nombreuses digressions politiques et historiques, de la demande d’une enquête sur les guerres de Corée et du Vietnam ou plus récemment sur le conflit à Gaza à l’assassinat du président américain John F. Kennedy et à la mort en 1961 du Secrétaire général de l’ONU Dag Hammarskjöld, le dirigeant libyen a rappelé que les trois pays à l’origine de la création des Nations Unies, qui ont créé cette Organisation après la défaite de l’Allemagne, se sont arrogés le droit de veto au Conseil de sécurité et ont imposé au reste du monde « un habit qui n’était pas coupé pour lui ».

    Le préambule de la Charte des Nations Unies rappelle pourtant que toutes les nations sont égales, s’est étonné M. Qadhafi. Mais comment peut-on dire, à la lumière de la composition du Conseil, que les nations sont égales? Le veto, privilège de quelques-uns, est contre tous les principes de la Charte, a-t-il affirmé.

    « Son préambule stipule également que le recours à la force ne peut être invoqué que dans des situations d’intérêt commun. Il y a eu pourtant 65 guerres après l’établissement du Conseil de sécurité, et personne ne peut dire qu’elles ont été menées dans l’intérêt de la communauté internationale », a poursuivi M. Al-Qadhafi. Si une agression est perpétrée par un pays contre un autre, l’ONU doit y mettre un terme. « Si la Libye veut agresser la France, il faut que l’ONU l’en dissuade ». Mais comme l’histoire l’a montré, de nombreuses guerres ont été lancées par les pays qui se sont pourtant engagés à défendre l’indépendance et la souveraineté des peuples, les mêmes qui occupent un siège permanent au Conseil de sécurité.

    Personne n’a le droit d’intervenir dans une situation intérieure, quel que soit le régime en vigueur dans le pays concerné, même s’il s’agit d’une dictature. Si on nous avait parlé du droit de veto, nous n’aurions jamais rejoint cette Organisation, a assuré M. Qadhafi. « Nous récusons aujourd’hui l’augmentation du nombre des sièges permanents au Conseil de sécurité », a-t-il dit, soulignant que cette expansion ne ferait que renforcer l’injustice, l’iniquité et les rivalités entre tous les pays qui aspirent à rejoindre le Conseil.

    « Nous n’avons pas besoin d’une Assemblée générale bis, mais d’une Assemblée qui serait l’instrument législatif universel des Nations Unies et d’un transfert des prérogatives aux groupes régionaux », a estimé le dirigeant libyen. « L’organe suprême des Nations Unies est l’Assemblée générale », a insisté M. Qadhafi, qui a annoncé qu’il allait soumettre ses propositions de réforme du Conseil au cours de la soixante-quatrième session. Il faut laisser le Conseil de sécurité en l’état et transférer les pouvoirs à l’Assemblée générale, selon lui.

    « Nous sommes des pays indépendants et nous voulons assurer l’égalité et l’équité de tous », a-t-il insisté. Le terrorisme n’est pas seulement celui d’Al-Qaida mais aussi celui des décisions imposées par certains États. « Celui qui dit: moi, je suis au-dessus de l’Assemblée générale, qu’il aille voir ailleurs », s’est exclamé le président libyen. Si tel n’est pas le cas, on doit appeler ce Conseil, le « Conseil du terrorisme ».

    Parce quand cela les arrange, ils invoquent le Chapitre VII de la Charte ou le chapitre « je-sais-pas-quoi ». Quand ils n’en ont pas besoin, ils la mettent de côté, a ajouté M. Qadhafi, en soupçonnant que les grands pays veuillent utiliser le Conseil pour terroriser le tiers monde.

    La Cour internationale de justice impose aussi des décisions aux petits pays alors que d’autres, plus puissants, refusent de les appliquer, a-t-il poursuivi. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a-t-il encore dit, se garde bien de vérifier les grandes puissances nucléaires. « J’ai appelé un jour ElBaradei et je lui ai dit: en ce qui concerne les arsenaux des grands pays, avez-vous les moyens de vérifier? ». Il m’a dit non, a-t-il révélé.

    Le président libyen s’est félicité de voir un « noir » d’origine kenyane à la tête d’un pays comme les États-Unis, considérant Barack Obama « en quelque sorte comme une lueur dans l’obscurité. Si M. Obama reste toujours au pouvoir, alors nous sommes tranquilles », a-t-il dit sous les applaudissements. Le discours prononcé aujourd’hui par le président Obama est vraiment différent de celui de ses prédécesseurs, a-t-il salué.

    Voulant alléger le fardeau de l’Amérique, il a proposé de transférer le siège des Nations Unies vers un autre pays pour 50 ans et ainsi de suite. Le président a également évoqué la question du Moyen-Orient, en se prononçant pour un État israélo-palestinien qu’il nommerait « Isratine ».

    ONU Info, 23 sept 2009

    #ONU #Libye #Kadhafi #Conseil_de_Sécurité


  • ONU : Le Maroc sévèrement recadré par l’Algérie

    ONU, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Conseil de Sécurité,

    Le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’Onu, Nadir Larbaoui a, dans une « réponse cinglante » publiée par le Conseil de sécurité, démonté et balayé d’un revers de la main les « allégations mensongères » et « fallacieuses », proférées par son homologue marocain.

    Il faut dire qu’à chaque fois que le représentant marocain tente de faire dévier la question sahraouie de ses réalités historiques et cherche à induire la communauté internationale en erreur par des propos mensongers et des attaques infondées contre l’Algérie pour faire admettre le prétendu ‘plan d’autonomie’ comme seule solution au Sahara occidental, il est immédiatement recadré, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans sa réponse en neuf points, l’ambassadeur algérien a, cette fois-ci, dévoilé devant le Conseil de sécurité « l’étendue de l’indigence intellectuelle » et « politique » du représentant marocain. En effet, en réponse à la lettre adressée par le représentant du Maroc au Conseil de sécurité, l’ambassadeur Larbaoui a adressé une nouvelle lettre au président et aux membres du Conseil de sécurité ainsi qu’au Secrétaire général de l’Onu. Une lettre « sentence » à la mesure du sérieux, de la respectabilité et de la rigueur d’une diplomatie algérienne forgée et portée par les valeureux enfants militants des causes justes, parce qu’héritiers d’une glorieuse Révolution, poursuit le département de Ramtane Lamamra.

    Dans sa lettre, publiée par les Nations unies en tant que document officiel du Conseil de sécurité, l’ambassadeur a déroulé un véritable plaidoyer, sans détours et sans appel, dans la forme et dans le fond, par lequel il déploie un argumentaire solide et tire à boulets rouges sur les arguties éculées du représentant du Makhzen. Il rappelle que le représentant du Maroc, puissance occupante au Sahara occidental a, comme ce fut le cas par le passé, continué à faire, de manière inappropriée, des allégations directes fallacieuses et mensongères, accompagnées d’accusations inacceptables contre l’Algérie. « La lettre du représentant du Maroc est totalement hors contexte, manifestement trompeuse, comme c’est toujours le cas à chaque fois qu’il est acculé par les faits indéniables et les vérités historiques irréfutables sur la situation dans le territoire occupé du Sahara occidental », a-t-il martelé. « Cette lettre, ajoute M. Larbaoui, reflète aussi les attentes ambitieuses et biaisées de quelqu’un qui ose espérer des réponses à sa lettre incohérente et insensée ». « Une espérance qui ne peut émaner que d’une parfaite incarnation de sa tendance désespérée, zélée et aveugle à tirer d’abord et viser plus tard », dit-il, allusion subtilement appropriée faite à Omar Hilale, « le représentant éternel du Karma de la bêtise itérative ». Le diplomate algérien poursuit, en balayant d’un revers de main, « les élucubrations dont regorge la missive marocaine pour imposer solennellement les termes de référence d’un réel débat d’idées que le sieur Omar Hilale ne saurait supporter parce qu’atteint d’un vertige étourdissant l’empêchant de prendre de la hauteur intellectuelle, encore moins de se hisser au niveau du discours connu et reconnu de la diplomatie algérienne ».

    Dans un « style didactique, élaboré et civilisé », Nadir Larbaoui réintroduit les vraies questions sur le conflit au Sahara occidental que le Maroc et certains pays semblent éluder en ces moments de montée des diplomaties transactionnelles et de « normalisation » de « l’anormal ». Mise en garde contre le « plan d’autonomie » marocain Les neuf volets évoqués par l’ambassadeur algérien dans sa réponse portent sur un rappel du statut du Sahara occidental, le statut du Maroc en tant que puissance occupante de ce territoire non autonome, le partage d’abord et l’annexion ensuite par le Maroc du territoire sahraoui, l’identification des deux parties au conflit et sur le mandat de la Minurso. Il revient également sur l’opposition du Maroc à la surveillance de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental par la Minurso et par d’autres mécanismes onusiens, l’obstruction du Maroc au règlement pacifique du conflit, la responsabilité du royaume dans la rupture du cessez-le-feu et sur l’escalade du conflit et le caractère injuste, colonial et irréaliste de la soi-disant « proposition d’autonomie ».

    Déconstruisant le contenu, les fondements et les objectifs du soi-disant plan d’autonomie présenté par la puissance occupante au Sahara occidental, Larbaoui a affirmé qu’il constitue un précédent dangereux qui menace le fondement même de la légalité internationale et la Charte de l’Onu. « Accorder un quelconque crédit à la puissance occupante et à son « plan d’autonomie », signifierait, donc, que, pour la première fois depuis la création de l’Onu, la communauté internationale légitimerait l’occupation et l’annexion d’un territoire et la domination de son peuple par la force », a-t-il expliqué. De plus, a-t-il ajouté, l’idée même d’envisager ce plan reviendrait à « s’accommoder d’un plan rétrograde allant à l’encontre de la doctrine de décolonisation bien établie et bien connue de l’Onu ». M. Larbaoui a, comme il a tenu à le préciser au départ, donné à sa lettre un objectif qui visait « exclusivement à répondre aux réelles questions que le représentant de la puissance occupante au Sahara occidental est terrifié à l’idée de poser, mais aussi incapable d’entendre parler de la réalité du conflit au Sahara occidental qu’il tente vainement, par des allégations fallacieuses et mensongères, de dévoyer ou d’occulter ».

    Ce représentant ainsi que son pays « n’ont pas conscience que le peuple sahraoui a prouvé depuis presque 50 ans, ses capacités de lutte et de résilience, en faisant échec à toutes les tentatives de lui imposer le fait accompli ». « C’est bien la preuve que toute solution doit passer par l’incontournable expression libre du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, à l’instar de tous les peuples du monde et mettre ainsi fin à la grande injustice faite à son encontre », a-t-il conclu.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 18/07/2022

    #Algérie #Maroc #ONU #Sahara_Occidental

  • La semaine prochaine au Conseil de sécurité des Nations unies

    Conseil de Sécurité, ONU, UNMHA, Syrie, maintien de la paix, MONUSCO, BINUH, DPPA, UNFICYP, RDC, Congo,

    Lundi (11 juillet), le Conseil de sécurité tiendra une séance d’information publique, suivie de consultations à huis clos, sur le Yémen. Des exposés sont attendus de l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, et de la sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires, Joyce Msuya. Le général de division Michael Beary, chef de la Mission des Nations unies à l’appui de l’accord de Hodeidah (UNMHA), devrait faire un exposé lors des consultations.

    Lundi également, les membres du Conseil pourraient voter sur un projet de résolution ré-autorisant le mécanisme d’assistance humanitaire transfrontalière en Syrie. (Le 8 juillet, le Conseil n’a pas réussi à réautoriser le mécanisme après que la Russie ait opposé son veto à un projet de résolution Irlande-Norvège qui avait recueilli 13 voix en sa faveur. Une deuxième résolution, proposée par la Russie, n’a pas recueilli les votes requis, ayant reçu deux voix en faveur).

    Le Brésil organisera mardi (12 juillet) un débat ouvert au niveau ministériel sur les communications stratégiques dans le domaine du maintien de la paix. Le ministre brésilien des affaires étrangères, Carlos Alberto Franco França, devrait présider la réunion. Le Secrétaire général António Guterres prononcera un discours. Les intervenants prévus sont le commandant de la force de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), le lieutenant-général Marcos De Sá Affonso Da Costa, et le Dr Jenna Russo, directrice de la recherche et chef du Brian Urquhart Center for Peace Operations à l’Institut international de la paix (IIP). Une déclaration présidentielle est une issue possible.

    Mercredi (13 juillet), le Conseil doit voter sur trois projets de résolution : l’un renouvelant le mandat de la MINUSTAH, un autre renouvelant le mandat du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), et un troisième renouvelant le mandat du groupe d’experts assistant le Comité des sanctions contre la Libye de 1970 et prorogeant les mesures relatives à l’exportation illicite de pétrole depuis la Libye.

    Mercredi également, les membres du Conseil tiendront des consultations à huis clos sur l’évolution de la situation politique et humanitaire en Syrie. Un fonctionnaire du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA) et un fonctionnaire de l’OCHA présenteront respectivement les volets politique et humanitaire.

    Le Conseil tiendra mercredi une réunion avec les pays contributeurs de troupes de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Le représentant spécial et chef de l’UNFICYP, Colin Stewart, devrait participer à cette réunion.

    Le jeudi (14 juillet), il y aura un briefing ouvert sur la Colombie. Les intervenants attendus sont le représentant spécial et chef de la mission de vérification des Nations unies en Colombie Carlos Ruiz Massieu, le chef de la commission de vérité de Colombie Francisco de Roux et un représentant de la société civile. Des consultations à huis clos sont prévues à la suite du briefing ouvert.

    Cette semaine, les membres du Conseil continueront à suivre de près la situation en Ukraine. Ils pourraient convoquer une réunion sur la question, en fonction de l’évolution de la situation.

    Au niveau des organes subsidiaires, le Comité 1540 se réunira pour des consultations informelles jeudi (14 juillet). (Adoptée en 2004, la résolution 1540 vise à empêcher les acteurs non étatiques d’avoir accès à des armes de destruction massive). Le comité examinera les contributions au projet de rapport de l’examen complet de la mise en œuvre de la résolution 1540 (2022).

    Vendredi (15 juillet), le Comité des sanctions de la résolution 1533 République démocratique du Congo (RDC) tiendra des consultations informelles pour examiner le dernier rapport de son groupe d’experts. Plusieurs pays de la région devraient participer à la réunion.

    Plusieurs réunions Arria-formule sont prévues cette semaine. La Russie convoquera une réunion Arria-formula sur l’Ukraine lundi (11 juillet).

    Le jeudi (14 juillet), il y aura une réunion Arria-formula sur la justice transitionnelle en Colombie, initiée par l’Irlande.

    L’Albanie devrait convoquer une réunion Arria-formula sur l’Ukraine le vendredi (15 juillet).

    Des informations générales sur bon nombre de ces questions ont été publiées dans nos prévisions mensuelles pour juillet 2022.

    D’autres développements du Conseil seront publiés dans la rubrique « What’s in Blue ».

    Security Council Report, 10 jui 2022

    #Conseil_de_Sécurité #ONU #UNMHA #Syrie #maintien_de_la_paix #MONUSCO #BINUH #DPPA #UNFICYP #RDC #Congo

  • Marocleaks: Préparation de l’échéance d’avril 2014

    Marocleaks: Préparation de l’échéance d’avril 2014

    Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, Conseil de Sécurité, Echéance d’avril, MINURSO, Christopher Ross,

    L’examen par le Conseil de Sécurité de la question du Sahara en avril prochain se situe dans un contexte particulièrement difficile marqué par une attente de nos partenaires de mesures concrètes en matière des Droits de l’Homme.
    Pour la préparation de cette échéance, quelques actions sont soumise à l’appréciation de Monsieur le Ministre.

    Trois mois seulement nous séparent de l’examen par Le Conseil de sécurité de la question du Sahara marocain. Cet examen interviendra dans un contexte différent de celui de la dernière année et devrait nous inciter à agir, relativement tôt, pour préparer cette échéance dans, les meilleures conditions possibles.

    A. LE CONTEXTE: IL EST CARACETRISE PAR LES DETERMINANTS SUIVANTS:

    -Les engagements pris avec Washington : dans le communiqué commun, qui a sanctionné la visite de Sa Majesté le Roi aux Etats Unis, le Maroc a pris des engagements concrets concernant particulièrement la dimension des Droits de l’Homme au Sahara marocain ;

    -La tension très aiguë et sans précédent observée dans les relations maroccoalgériennes et les mesures et initiatives de provocation prises par les responsables de ce pays ;

    -L’absence de tout progrès dans le processus de négociation ;

    -la nouvelle configuration du Conseil de sécurité est dominée par les défenseurs des droits de l’Homme ;

    -La sortie du Maroc du Conseil de sécurité, après l’accomplissement de son mandat de deux ans ;

    -Les tentatives d’intrusion de la Présidente de la Commission africaine, dans le processus de règlement onusien.

    B. LES ATTENTES DES PARTENAIRES ET DU CONSEIL DE SECURITE:

    Ces attentes sont liées au progrès dans l’exécution du mandat de M Ross, à la poursuite par le Maroc de ses efforts en matière de promotion et de protection des Droits de l’Homme et à l’amélioration des relations maroco- algériennes.

    1. L’avancement du processus de négociation:
    Le changement d’approche pour la conduite des négociations par l’Envoyé personnel du Secrétaire Général et son acceptation par les parties est le seul élément nouveau enregistré durant cette année. Il est de nature à favoriser des discussions ciblées, tout en évitant les questions du statut final et du procédé d’acceptation par la population du Sahara de la solution politique dégagée.

    Bien sûr, ce n’est pas la première fois que cette approche est préconisée. MM. Peter Van Walsum et James Baker l’ont expérimentée sans résultat tangible, mais nous sommes obligés de suivre M. Ross, étant donné l’accueil favorable réservé par les membres du Conseil à la méthode des navettes qu’il a proposée, pour pouvoir identifier des points de convergence entre les parties.

    L’inauguration par M. Ross de cette nouvelle approche, durant sa prochaine visite de la région, à la fin de janvier, et ses résultats composeront l’essentiel du rapport de mars prochain et il est, dés lors, important d’éviter que la problématique des droits de l’Homme constitue l’élément dominant de ce rapport, dont le contenu influe sur les dispositions de la résolution du Conseil de Sécurité.

    2. La problématique des Droits de l’Homme :
    En l’absence de tout progrès dans le processus de négociations, nos adversaires continuent malheureusement de focaliser l’attention du Conseil sur la situation des Droits de l’Homme dans la région du Sahara. L’élaboration par les Etats Unis, l’année dernière, d’un premier projet élargissant le mandat de la MINURSO à la supervision des Droits de l’Homme, bien que retiré au dernier moment, à détruit un tabou et fait naître un espoir dans le camp de nos adversaires.

    Il est, par conséquent, très prévisible que ces derniers s’y prennent en avance et intensifient leur campagne, de concert avec l’Union Africaine, pour pousser à l’élargissement du mandat de la MINURSO au domaine des Droits de l’Homme.

    3 L’amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie:

    Bien qu’elle représente un voeu profond des peuples maghrébins, une revendication internationale persistante et une exigence objective, dictée par la communauté des défis auxquels est confrontée la région, l’amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie demeure un objectif fuyant et difficile à concrétiser, en l’absence d’un changement dans la classe politique et la structure de l’Etat en Algérie.

    De ce fait et malgré l’acceptation par le Maroc des différentes approches préconisées par l’Algérie pour dynamiser ces relations (laisser de côté la question du Sahara, mettre à plat tous les dossiers en suspens sans exception ….) et nos tentatives répétées d’avancer sur des dossiers non conflictuels avec notre voisin, l’engagement de l’Algérie est resté de façade et de circonstance, reflétant une volonté de blocage total.

    Toutefois, les premières retombées du printemps arabe et la montée de la menace terroriste dans la région sahelo- saharienne, qui a touché la Mauritanie et l’Algérie, ont fait naître une prise de conscience, de la part de l’Europe et les États-Unis, de l’importance de la coopération maroco- algérienne pour leur propre sécurité et celle de leurs zones d’influence. Cette prise de conscience les a incités à plaider en faveur de cette coopération. Elle a, également, a été derrière l’inclusion de la dimension maroco -algérienne dans le mandat de M. Ross et les tentatives de ce dernier de réanimer ces relations.

    Or, tant que le Maroc s’accommodait d’une participation protocolaire de l’Algérie aux réunions informelles, les dirigeants de ce pays ont fait l’effort de prendre part à des discussions marginales et à autoriser quelques Ministres techniques à visiter le Maroc. Cependant, à partir du moment où le Maroc a décidé de responsabiliser l’Algérie et de lui demander formellement, par l’intermédiaire de M Ross, son implication dans les négociations, la réponse algérienne ne s’est pas faite attendre.

    En effet, on assiste depuis le changement de gouvernement et l’arrivée de M. Laamara à la tête de la diplomatie algérienne, à une radicalisation de la position de ce pays et à la multiplication d’initiatives pour rendre toute normalisation des relations entres nos deux pays difficile, voire impossible à réaliser dans le futur immédiat. La coïncidence, cette année, du débat d’avril avec les élections présidentielles en Algérie n’augure pas d’un quelconque assouplissement de l’attitude de ce pays, bien au contraire.

    C. L’ATTITUDE DES AUTRES PARTIES :
    L’Algérie : depuis une année les dirigeants de ce pays ont tout fait pour annihiler les effets des petits pas que M. Ross a fait faire aux relations bilatérales avec le Maroc. Tout prétexte était bon pour entraver la moindre évolution. Les derniers mois de 2013, se sont distingués par une surenchère sans précédent avec, pour la première fois, la demande d’élargissement du mandat de la MINURSO faite officiellement par l’Algérie au nom de son Président, le 29 octobre dernier à Abuja, sans compter les actions de mobilisation de la société civile algérienne par l’intermédiaire de la CNASPS et l’envoi d’une délégation de l’Assemblée Nationale aux débats sur la question du Sahara à la quatrième Commission des Nations Unies ou encore les déclarations répétées du porte parole du Ministère des affaires étrangères algérien accusant le Maroc de tous les maux de son pays.

    Le polisario : au fur et à mesure que nous approchons d’avril, le polisario et ses relais s’activeront sur la seule question des Droits de l’Homme. Dans leur esprit, l’initiative malencontreuse des américains de l’année dernière -même si elle a été retirée- a joué en leur faveur et ils feront tout pour la ressusciter. La sensibilité de la part des membres du Conseil de Sécurité à la thématique des Droits de l’Homme, se fera plus explicite maintenant que le Maroc est en dehors du Conseil. Mais si nous présentons des mesures crédibles et convaincantes à nos partenaires, nous pouvons avorter les velléités de nos adversaires et écarter l’idée d’élargissement du mandat de la MINURSO.

    D. QUELQUES PROPOSITIONS D’ACTIONS

    1. Conforter M. Ross dans ses bons offices sans faire de concessions :

    La prochaine visite de l’Envoyé personnel et ses résultats constitueront l’essentiel du rapport du Secrétaire général de mars prochain. Pour éviter que le rapport soit chargé par des développements sur les droits de l’homme, nous avons intérêt à « donner du blé à moudre » à M. Ross et à lui démontrer notre bonne volonté à mettre en oeuvre sa nouvelle approche, tout en mettant les points sur les « i » et en clarifiant ce qui doit l’être, particulièrement sur la notion de compromis ainsi que, la centrante et l’actualité de notre proposition d’autonomie.

    2. Mise en oeuvre des promesses faites aux Etas Unis :

    L’acceptation par Washington d’un communiqué commun avec un langage succinct et générique sur les droits de l’homme au Sahara s’est faite avec la promesse que notre pays entreprendra souverainement des actions concrètes, substantielles et dans des délais déterminés, mais en tout cas bien avant l’échéance d’avril prochain. Il y a, par conséquent, une attente non seulement de Washington mais aussi de Londres et, bien sûr, de notre seul appui la France. Nous
    sommes appelés à adopter les mesures convenues et a les mettre en oeuvre, à en informer les trois Capitales, avant d’entamer le processus de concertation sur le projet de résolution.

    La diligence qui sera apportée à l’adoption de ces mesures et leur portée, seront déterminants pour convaincre « le Groupe des Amis » de l’inopportunité de la visite de la Haut Commissaire au Sahara. Elles seront aussi cruciales pour convaincre les Américains de rédiger un projet de résolution en termes d’encouragements à nos mesures nationales et de ne pas donner suite aux demandes d’élargissement du mandat de la MINURSO ou de visite de La Haut Commissaire. Enfin la réussite de cette démarche concertée nous permettra d’endiguer les manoeuvres éventuelles du Nigeria au sein du Conseil et celles de l’Algérie et de l’Afrique du sud pour injecter l’idée du mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la MINURSO.

    3. Le recensement :

    En même temps que nous mènerons des efforts sur le volet des Droits de l’Homme, il est indispensable d’engager un effort soutenu, concomitant et tout azimut autour de la question du recensement auprès, non seulement du HCR et du Secrétaire général des Nations Unies, mais aussi auprès de l’Union Européenne, du Groupe des amis du Secrétaire Général et des ONG internationales influentes, pour réclamer l’accomplissement de cette opération. L’objectif étant de gêner l’Algérie et le polisario sur leur propre terrain et de renforcer le langage de la prochaine
    résolution du Conseil.

    Si jusqu’à présent, cette thématique a été confinée au HCR et traitée selon une approche sélective et progressive, le temps est venu d’en faire un leitmotiv de notre discours dans toutes les instances et en toute circonstance, d’autant plus que c’est l’unique aspect du différend qui met l’Algérie en difficulté.

    L’action diplomatique sur cette thématique devrait, également, engager des partis politiques, des élus et des Organisations Non Gouvernementales des provinces du Sud et cibler le Secrétariat de l’ONU, le Groupe des Amis et les grandes ONG Internationales.

    4. Interaction avec les membres du Conseil de Sécurité :
    II serait hautement recommandé d’effectuer des visites auprès des membres du Conseil de Sécurité afin de les familiariser avec notre dossier, les tenir au courant des derniers développements et leur faire appréhender ses enjeux.

    a. Les nouveaux Membres :
    • Le Nigeria : II y a quatre ans, ce pays a été un adversaire actif au sein du Conseil et s’est mobilisé sur la thématique des Droits de l’Homme, en présentant même des amendements aux résolutions sur le Sahara. Tout porte à croire qu’il continuera dans cette logique, en servant de principal relais de l’Union Africaine au sein du Conseil.

    Nous devons maintenir un contact régulier avec ce pays et utiliser toutes les influences possibles pour le neutraliser et réduire sa capacité de nuisance, d’autant plus qu’il assumera la présidence du Conseil pendant le mois d’Avril prochain.

    • La Jordanie : ce pays arabe, qui a pris la place de l’Arabie Saoudite au sein du Conseil, a une proximité marquée avec les pays occidentaux, notamment des Etats Unis. Son statut de pays voisin lié à Israël par un accord de paix et associé à la solution du conflit israélo- palestinien ne lui permettra pas de prendre les mêmes risques qu’aurait pris l’Arabie Saoudite pour défendre nos intérêts sur la question du Sahara. En outre, les positions très pro-occidentales du Prince Zeid, l’Ambassadeur Représentant permanent de Jordanie, l’inciteront, tout au plus, à afficher une neutralité positive pour ne pas mécontenter l’Algérie. Ceci dit, des instructions des Hautes autorités jordaniennes et une pression amicale ponctuelle de l’Arabie Saoudite pourraient changer la donne et nous assurer un minimum d’appui de la part de ce pays.

    • Le Chili : l’arrivée de la socialiste Mme Bachelet à la magistrature suprême dans ce pays, risque d’être exploitée par nos adversaires à leur avantage, si nous ne prenions pas les devants. La position de ce pays a toujours été marquée par beaucoup d’hésitation. Il est, par conséquent, souhaitable de programmer une visite, au plus tôt, pour contenir ce risque.

    • Le Tchad : Ce pays a été absent sur la scène des Nations Unies et a préféré s’investir dans l’action de l’Union Africaine à travers laquelle il s’est trouvé engagé dans plusieurs forces africaines de stabilisation ou dans des opérations hybrides ONU- UA. Il serait indiqué de nous assurer au moins la neutralité de ce pays africain pour empêcher toute coalition favorable à l’Union Africaine au sein du Conseil.

    b. Les autres Membres du Conseil:

    Le fait que les autres pays membres du Conseil de Sécurité soient, pour la plupart familiers avec notre position et nos attentes, ne nous dispense pas de la nécessité de les démarcher, au niveau approprié.

    La France : la posture de ce pays, pendant longtemps notre principal appui au sein du Conseil, est devenue la cible des critiques de la part de l’Algérie et du polisario, surtout sur l’aspect des Droits de l’Homme. Il importe de rappeler, à cet égard, les nuances apportées par Paris à sa position durant les débats de l’année dernière (non utilisation du veto, respect des Droits de l’Homme, non appui à l’autonomie dans le discours français et le rappel du Quai d’Orsay de « l’attachement de la France au droit de manifester » au lendemain de l’adoption de la résolution 2099). Nous sommes, donc, appelés à nous concerter davantage avec ce pays à différents niveaux, à partager avec lui, en priorité, nos intentions et notre stratégie et à le mettre dans la confidence, en vue de nous assurer de son appui agissant au Conseil, seul à même de nous prémunir contre les états d’âmes des américains et la complicité britannique.

    Le Royaume Uni : une attention particulière devrait être prêtée à ce pays, fervent promoteur de l’idée de visite de la Haut Commissaire aux Droits de l’Homme et partenaire privilégié de Washington au Conseil de Sécurité

    La Russie : Le refus par ce pays de toute imposition aux parties à un différend, nous a permis de contenir l’initiative américaine d’avril dernier. La prochaine visite de M. Lavrov prévue au Maroc sera l’occasion de l’informer de nos actions et initiatives relatives à la question du Sahara marocain et à solliciter l’appui de son pays à notre approche.

    Le Rwanda : ce pays a multiplié les appels au Maroc pour un renforcement des relations. Il y a une perspective de retrait de reconnaissance en vue. Une invitation de la Ministre des Affaires Etrangères pour visiter notre pays serait bien accueillie, pour concrétiser les engagements pris au plus haut niveau et confirmer la position très positive adoptée par Kigali lors des débats de 2013 au Conseil. Si nous parvenons à faire adopter par le Tchad une position engagée et positive à notre égard, ce pays pourra constituer avec Rwanda un binôme qui nous fera éviter toute aliénation de la position de ces deux pays à l’Union Africaine.

    • Une mention spéciale doit, enfin, être faite des pays ayant des traditions de défense des Droits de l’Homme et qui peuvent, de ce fait, être perméables à la propagande de nos adversaires, sans pour autant nous être forcément hostiles. Il s’agit principalement de l’Argentine et du Chili- en raison de leur passé- de l’Australie, du Luxembourg de la Lituanie et de la Corée. Eux aussi doivent être informés des nouvelles mesures prises par le Maroc en matière des Droits de l’Homme.
    L’élaboration et la remise à nos interlocuteurs d’un « livre blanc » sur les efforts entrepris par le Maroc en matière des Droits de l’Homme est à considérer pour prouver notre engagement comme support pour notre campagne et l’illustration de notre engagement.

    5. La visite à New York de MM. Baraka, El Haiba et El Yazami :
    En appui aux visites dans les capitales et aux démarches à Rabat et en vue de partager avec les autres membres du Conseil l’état d’avancement de la nouvelle dynamique de développement humain dans les provinces du sud et les mesures qui seront mises en oeuvre dans le domaine des droits de l’Homme, il est souhaitable que MM. Nezar Baraka , Président du CESE , M Mahjoub El Haiba , Délégué Intergouvernemental au Droits de l’Homme et M. Driss El Yazami, Président du CNDH se déplacent à New York pour des présentations et des entretiens avec les membres du Conseil de sécurité et des responsables du secrétariat chargés du dossier du Sahara . Une telle visite devrait se dérouler suffisamment à I’ avance (de préférence en février) pour que leurs inputs soient intégrés dans le projet de rapport du secrétaire général.

    6. La visite de Mme Pillay :
    Nous devons continuer à rejeter l’idée d’une visite couplée de la Haut Commissaire à Rabat et au Sahara car une telle visite nous ferait rentrer dans un engrenage dangereux. En effet, une telle visite donnerait lieu à un briefing autant au Conseil de sécurité qu’au Conseil des Droits de l’Homme à la demande de n’importe quel membre des deux organes. Et une fois le premier briefing donné, il sera suivi d’autres et deviendra ainsi institutionnalisé, avec le risque de voir la question du Sahara rentrer dans une dynamique périlleuse qui changera le prisme de cette question.

    7. La résistance aux machinations du polisario :
    Durant les cinq dernières années, nous avons été obligés de gérer, pendant l’examen de la résolution, des situations qui ont affaibli notre capacité de négociation (l’arrestation du groupe des 6 indépendantistes à leur retour d’une visite médiatisée à Alger et Tindouf, le cas d’Aminatou Haidar, le démantèlement du camp Gdim Izik , le jugement par le tribunal militaire ….).

    Nous devons nous efforcer, durant les quatre mois à venir, d’éviter toute situation pouvant être mise à profit par nos adversaires pour décrédibiliser les mesures annoncées à Washington ou compliquer la négociation de la résolution.

    Bien sûr, cette démarche prudente et anticipative n’est pas synonyme de laxisme dans notre réaction aux provocations du polisario et, plus encore maintenant, de l’Algérie.

    8. Empêcher une décision de l’Union Africaine en janvier :
    II a été démontré durant l’année écoulée que la Présidente de la Commission
    africaine s’entête à mettre en oeuvre son propre agenda et celui de son pays, en cherchant à interférer dans le processus de négociation de la question du Sahara. Elle a saisi, à cet effet, le Secrétaire général et les membres du Conseil de Sécurité, particulièrement les permanents parmi eux.

    Le prochain sommet africain, de fin janvier et début février, constitue une date charnière et une épreuve de force dans notre combat contre les desseins de Mme Zuma. Nous sommes condamnés à réussir ce défi qui nous est lancé par la Présidente de la Commission africaine.

    En effet, si nous parvenons à mobiliser une minorité de blocage constituée de 15 à 20 pays convaincus, engagés et résistants aux pressions l’Algérie, qui resteront actifs et solidaires tout au long des réunions préparatoires du Sommet, nous aurons mis en échec les desseins de Mme Zuma, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud et en même temps avorté les sollicitations de l’Union Africaine pour se trouver un rôle dans le règlement du dossier du Sahara. L’issue de ce duel au sein de l’Union Africaine aura indubitablement une résonance au Conseil de sécurité, au Secrétariat des Nations Unies et, bien sûr, en Afrique.

    9. Une interaction avec les intervenants dans la rédaction du rapport (SG , DPKO, DPA, HCDH) :

    Pour bien préparer l’échéance d’avril, une quadruple interaction est hautement indiquée avec :

    • Le Secrétaire général des Nations Unies : une rencontre de M. Le Ministre avec M. Ban Ki-Moon, avant avril, serait la bienvenue, surtout si elle se tient à New York. Elle sera une occasion pour une première prise de contact, pour une valorisation de notre partenariat avec les Nations Unies (Mali, Sahel, RDC, RCA, Côte d’Ivoire …), et pour des mises au point sur l’évolution du processus de négociation et son devenir.

    • Le responsable du Département des Opérations de Maintien de la Paix : je compte tenir des réunions de travail avec M Ladssous pour discuter du contenu du rapport sur le Sahara marocain et tenter de l’amener à un rééquilibrage dans la structure du rapport du SG.

    • Le responsable du Département des Affaires Politique : ce Département a aussi son mot à dire dans l’orientation du rapport du SG. Je compte me réunir avec M Feltman et son équipe sur l’orientation dudit rapport. Je voudrais réitérer ma demande d’une contribution substantielle du Maroc au Budget de ce Département. Elle est de nature à favoriser un début de changement de l’attiude hostile de son responsable M. Feltman, un grand ami de M. Ross, vis-à-vis de notre dossier.

    • La Haut Commissaire aux Droits de l’Homme : il importe de prévenir, dans la contribution de la Haut Commissaire, Mme Pillay, au rapport du SG d’avril prochain, une recommandation qui irait dans le sens d’un élargissement du mandat de la MINURSO, comme cela a été fait durant les trois dernières années et de la dissuader de visiter les provinces du Sud, afin d’écarter toute instrumentalisation de la part de nos adversaires.

    10. Une réunion des Ambassadeurs de Sa Majesté auprès des membres du Conseil de Sécurité:
    Afin de mobiliser le soutien nécessaire à notre stratégie, la tenue d’une réunion avec les Ambassadeurs de Sa Majesté accrédités auprès des 15 membres du Conseil paraît opportune. Elle sera l’occasion de les tenir informés des derniers développements et de la stratégie adoptée, d’unifier le message qui sera transmis à leurs interlocuteurs et de convenir d’une feuille de route comportant les actions à mener pour la période nous séparant de la date d’avril.

    Cette réunion, qui se tiendrait sous l’autorité de Monsieur le Ministre, verrait la participation des Présidents du CNDH du CESE, du Délégué Intergouvernemental pour les Droits de l’Homme et des représentants des Départements et Services partenaires dans la gestion du dossier du Sahara.

    Conclusion : Pour bien préparer l’échéance d’avril et travailler dans la confiance réciproque avec les américains qui sont les rédacteurs de la résolution, le facteur temps est d’une importance cruciale. Or le temps qui nous sépare d’avril est très court, au regard des actions que nous sommes appelés à entreprendre.

    -New York le 6 janvier 2014-

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #ONU #Conseil_de_Sécurité