Étiquette : consultations

  • Algérie : En attendant le gouvernement

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le tour est-il fait sur la question de la formation du prochain gouvernement après les rencontres organisées par le président de la République dans le cadre des consultations politiques avec les représentants des partis et les indépendants, qui ont obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblé populaire nationale (APN) à l’issue du vote du 12 juin dernier ? Peu ou pas du tout habitué à ce genre de tractations politiques qui précèdent la constitution d’un nouveau gouvernement, dont les critères de choix des femmes et des hommes qui le composent obéissaient jusque-là à la cooptation, les chefs des partis concernés par ces rencontres étaient très avares sur les discussions qu’ils ont eues avec le président de la République.

    C’est à peine si l’opinion a eu droit à des généralités sur le sujet dans les déclarations des chefs de partis et du représentant des indépendants à leur sortie de la rencontre avec le président de la République. Globalement, loin des résultats décrochés aux dernières législatives, tous semblaient adopter un discours d’humilité qui les prédispose à composer les uns avec les autres dans l’union. Le FLN, qui veut avoir du poids dans le prochain gouvernement, a souligné à l’issue de la rencontre avec le président de la République l’importance de la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour «l’avenir du pays sur tous les plans».

    Alors que ce dernier parti, qui est arrivé en tête avec 98 sièges, a seulement précisé dans ce cadre qu’il n’exclut aucune partie dans la formation du nouveau gouvernement, le représentant des indépendants a vaguement indiqué que le président de la République était attentif à leurs propositions, le MSP y voit à l’issue de la rencontre en question que le débat a été «bénéfique et riche», le parti El Moustakbal a estimé pour sa part que les défis socioéconomiques exigent l’unité de toutes les forces politiques nationales, le RND veut «un gouvernement de compétences et non pas un gouvernement de partage de butin» et El Bina a carrément évoqué la nécessité de former un gouvernement de «commando politique» dans les plus brefs délais.

    En somme, l’opinion n’est pas plus avancée sur les têtes et leurs couleurs politiques qui vont entrer dans ce nouveau gouvernement. Les concernés n’ont-ils pas essayé d’introduire ou de proposer des noms de leurs députés «ministrables» ? La teneur du débat lors de ces rencontres a-t-elle été, à ce point, superficielle ou cache-t-on le jeu et les ambitions des uns et des autres ? Pourtant, au vu des urgences qui attendent le nouveau gouvernement, il est utile d’aller droit au but dans cette courte période pour aborder les choses plus sérieuses. Mais, dans ce brouillard, on voit bien que le programme du président de la République trouvera écho favorable au sein d’une large majorité des députés. Cela, sans qu’on voit se dessiner une quelconque alliance présidentielle, puisque des partis et les indépendants soutiennent ouvertement ce programme indépendamment les uns des autres, pour le moment. Dans cette logique, on aura un Premier ministre choisi par le président de la République à la tête du gouvernement et non un Chef de gouvernement issu d’une majorité qui aura son propre programme à appliquer, comme le stipule la Constitution. C’est ce qu’on ne sait pas sur ce nouveau gouvernement, dont le choix de sa composante n’arriverait certainement pas à contenter tout le monde. Et de là naîtrait une «opposition» de ceux qui refuserait d’y faire partie, pour ne pas de faire de la «figuration» dans des ministères de moindre importance que leur ambition politique ?

    Le Quotidien d’Oran, 30 juin 2021

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  • Algérie – Gouvernement : Quel choix pour Tebboune ?

    Fin des consultations pour la formation du gouvernement
    Quel choix pour Tebboune ?

    Le président Tebboune a achevé hier le cycle des consultations avec les six forces politiques vainqueurs des législatives du 12 juin, à savoir le FLN, les Indépendants, le MSP, le RND, El Moustakbel et El Bina dont les responsables se sont succédés à El Mouradia de samedi à lundi. Arithmétiquement, ces six partis, en totalisant le maximum de sièges sur 407, offrent une assise extrêmement large au président pour constituer sa majorité ; sauf que le faible taux de participation, à peine 23%, plombe considérablement sa légitimité. Raison pour laquelle, il n’est pas sans intérêt de se demander si le président ne va pas, dans les prochains jours, élargir le cercle de ses consultations à des personnalités politiques pour les sonder sur leur vision de la crise politique et, pourquoi pas, les hommes qu’il verrait dans le prochain exécutif.

    On parle à ce propos de possibilité de voir le président consulter les anciens premiers ministres Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Abdélaziz Belkhadem dont le nom est d’ailleurs dans le chapeau qui contient de probables chefs du futur exécutif. Dans l’optique de ces mêmes consultations, on parle aussi de l’ancien président Zeroual qui a l’oreille du président Tebboune, d’autant plus qu’au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, il a pris son téléphone pour appeler le président Tebboune pour le féliciter du « bon déroulement des législatives qui ont permis aux algériens de choisir librement leurs représentants ».

    Dès lors que la constitution donne au président de la République un délai de 30 jours pour travailler à la configuration et la composante du futur gouvernement, il a toute la latitude pour consulter tous azimuts, y compris des partis qui n’ont pas adhéré au processus électoral, s’il veut cristalliser l’objectif du consensus politique recherché. Ce consensus, s’il venait à se traduire, ne serait-ce qu’à minima, serait pour le futur Gouvernement comme une sorte de bonus pour entamer sa dure mission dans un climat moins miné et moins tendu.

    L’ampleur des défis, particulièrement sur le plan économique, qui sera la mère des batailles sur l’agenda du futur exécutif, exige du président un soin méticuleux dans le choix du Gouvernement qui doit s’appuyer exclusivement sur des critères de compétence, de conviction et d’engagement. Des critères en rupture avec les mœurs bouteflikiennes qui ont consacré allégeance, clientélisme et régionalisme pour le choix des ministres, nommés, ou pas au service d’un projet politique national, mais à la solde de l’ambition d’un homme qui se croyait destiné à un pouvoir à vie. Ce qui, de l’avis des analystes politiques, expliquent finalement les échecs successifs des différents gouvernements qui se sont succédés depuis 1999, malgré des conditions économiques idéales et un retour de la paix civile, après dix années de violence islamo-terroriste.

    En fait, le début du commencement de la solution à la crise du pays, c’est d’abord la composante de l’équipe que le président Tebboune aura choisie au bout de ses consultations.

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 29 juin 2021

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  • L’autre et vraie révolution (Edito de Ouest Tribune)

    La perspective annoncée d’un gouvernement politique qui sortirait des consultations en cours, est de nature à redynamiser la scène économique nationale. Les patrons de partis qui ont défilé chez le président de la République convergeaient tous sur un point précis, celui de la nécessité pour la prochaine équipe gouvernementale de se concentrer sur les aspects économiques. Le développement de l’Algérie et sa stabilité durable dépendent principalement de l’essor de son économie. Cela est un fait établi et consigné par les vainqueurs des dernières électionts législatives et c’est également un vœux très cher des Algériens. Il ne s’agit, bien entendu, pas simplement de le dire pour que le vœu se réalise il faut y travailler et oser des décisions «révolutionnaires».

    L’un des chantiers les plus stratégiques qui doit préoccuper l’exécutif, dans sa nouvelle formule, tient justement de la «révolution». Une décision inéluctable que chaque gouvernement laisse à son successeur. Les ministres des finances successifs se la balancent comme une patate chaude. Il s’agit de la sacro-sainte relation entre l’entreprise et la banque. Disons-le clairement, c’est le point essentiel de l’équation économique nationale. Ces rapports assainis, il faudra ensuite s’attaquer frontalement aux autres maux profonds qui freinent le développement du tissu industriel. Les lourdeurs bureaucratiques, les lobbies de l’import-import, solidement implantés dans le paysage économique du pays et la prévalence de la corruption dans le corps de l’administration.

    Ce sont autant de facteurs susceptibles de réduire la nouvelle dynamique à sa plus simple expression. On ne remet pas en marche un moteur fortement endommagé en passant un petit coup de chiffon dessus. Le prochain gouvernement doit absolument éviter les petites solutions conjoncturelles et oser la «révolution» que les Algériens attendent de sa part. Et pour cause, ils ont, depuis longtemps, identifié les tares de leur économie. Ils ont jugé à leur juste valeur les initiatives des gouvernements précédents, à l’image de la lutte contre les marchés informels, le développement d’une industrie mécanique mort-née. Ils savent ce qui ne va pas et les élites aussi. A ces dernières de prendre leur responsabilité et d’aller dans le sens que souhaitent le peuple. Cela pour dire que les coups d’éclat ne passeront plus. Les Algériens veulent un réel changement, profond et radical.

    Par Nabil G

    Ouest Tribune, 29 juin 2021

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  • Algérie : Pari sur la compétence (Edito du Moudjahid)

    Le président de la République poursuit ses consultations avec les formations politiques et les indépendants, vainqueurs des législatives du 12 juin, pour la formation d’un nouveau gouvernement. Les concertations s’annoncent sous de bons augures. Le représentant des indépendants a fait savoir que le chef de l’État avait promis d’œuvrer à la concrétisation de tous les points inscrits au titre de son programme pour une Algérie nouvelle.

    Le secrétaire général du Front de libération nationale a déclaré, au terme de sa rencontre avec le Président Tebboune, que les débats ont été francs et transparents. Sans détours ni conditions astreignantes de part et d’autre, le respect d’un dialogue constructif se confirme encore une fois, traduisant une évolution qualitative de la praxis politique dans notre pays. C’est là un acquis à fructifier, et l’on se félicite d’une telle démarche.

    Cela étant, les Algériens attendent impatiemment la composition du nouveau gouvernement. Les nombreux commentaires, analyses et autres articles de presse traduisent tout l’intérêt porté à ce sujet par les citoyens, sans occulter le fait qu’ils ne cachent pas leur espoir de voir leurs aspirations et leurs préoccupations majeures prises en charge par un exécutif particulièrement compétent, hardi et rompu à la gestion des affaires publiques. Il y va de la sortie définitive du pays de la mal-gouvernance, de l’impératif d’une mobilisation de tous les efforts cristallisés autour de dénominateurs communs, hautement consensuels, à l’égard des tâches fondamentales à accomplir au service des intérêts supérieurs de l’Algérie.

    Qu’il soit composé de politiques ou de technocrates, ou un dosage des deux, l’Exécutif, placé sous la conduite d’un Premier ministre désigné par le chef de l’État, sera appelé à impulser fortement l’élan pris pour l’application des 54 engagements du programme électoral du Président Tebboune, à être à la hauteur des espérances placées par tous ceux qui lui ont fait confiance dans son travail de redressement national et dans sa volonté d’opérer une rupture radicale avec le passé, pour asseoir les fondements d’un État de droit. Cela passe par des déficits à combler, des dysfonctionnements à éliminer, par une valorisation des résultats enregistrés et la fructification des réalisations engrangées.

    Le gouvernement sera amené à, notamment, consolider les facteurs de résilience de notre économie, à en élargir ses marges de manœuvre et à garantir à nos concitoyens un bien-être durable. Il aura pour tâche de continuer à lutter contre l’impact négatif du «tout-pétrole», dont les résultats n’ont pu dépasser le stade des simples intentions et des effets d’annonce, d’affranchir le pays de l’emprise d’une rente qui le maintient encore dans une posture d’exportateur de pétrole et de gaz.

    Sous peine d’avoir à souffrir en permanence d’un tel handicap, la relance d’une économie suffisamment diversifiée, créatrice de richesse et d’emploi, favorable aux porteurs de projets innovants est un des préalables qui font largement consensus, même si l’environnement n’a pas été clément en raison de la pandémie.

    EL MOUDJAHID, 28 juin 2021

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  • Algérie : La formulation d’une nouvelle ère républicaine

    L’opinion publique nationale ne se contente plus des résultats politiques acquis. Elle exige aujourd’hui plus de transparence sur les actions et les motivations des perspectives économiques et sociales perçues comme la voie royale pour sortir de la conjoncture difficile que traverse le pays. En ces moments précis, l’Algérie a besoin de tous ses fils sans aucune exception pour réussir sa propre et véritable nouvelle ère. Elle ne dépend que du peuple à la réaliser. Les élections législatives du 12 juin, leur réussite sont un signal fort de la victoire populaire. De toute évidence, le succès des élections législatives, qui ont élu la première Assemblée nationale post-mouvement populaire de février 2019, a été la victoire du civisme des électeurs et du patriotisme du peuple, luttant pour le changement.

    C’était la victoire d’une nouvelle ère républicaine, une République démocratique établie pour la première fois en Algérie vers l’Etat de droit et la justice. Le succès des élections législatives a témoigné de la maturité et de la conscience politique des citoyens qui, pour la première fois depuis longtemps, ont exercé leur droit d’être  » maîtres  » du pays et de la société par leurs votes, montrant l’unanimité de la société à la stabilité du pays et ses institutions. N’est-ce pas là un authentique effort national qui vise à rassembler les Algériens pour relever les défis auxquels est confronté le pays et semer des résultats et acquis nouveaux pour tous ? C’est aussi un effort plus large qui est de mise poussé vers une étape extraordinairement positive pour réellement atteindre les résultats et les objectifs en présence, et rendre ces objectifs complètement significatifs pour le futur de la nation. Une suite logique du redressement du pays qui explique que l’heure est donc au dépassement des sentiments néfastes pour faire place à un comportement nouveau qui, certes n’oublie pas l’histoire et les acquis mais qui verra le futur à travers des sentiments de patriotisme pour le développement du pays.

    Il s’agit d’une étape inévitable à mettre en place pour valoriser de nouvelles réformes et des décisions inédites sur les questions nationales importantes, contribuant ainsi grandement à la construction d’un Etat de droit et la formulation d’une nouvelle ère républicaine, améliorant ainsi l’état de la nation, renforçant par la même le rôle et la position de l’Algérie sur la scène internationale. Cette vision générale incluant tous les Algériens est une volonté à visée sociale, politique afin de valoriser démocratiquement le peuple algérien, notamment du fait de la crise de gouvernance générée par l’incompétence, le laisser-aller, la corruption, la prédation et la dilapidation des deniers publics mais aussi un conflit intergénérationnel et une crise de confiance entre un pouvoir autiste et un peuple bridé et désillusionné pendant une vingtaine d’années.

    L’étape actuelle, dans laquelle la réhabilitation de la démocratie a attiré l’attention sur l’interdépendance de la société et la légitimité et la valeur de nouvelles institutions, a créé une sorte d’opportunité, un moment dans le temps, dans la vie nationale où vraiment le peuple algérien a toute la possibilité de revigorer et dynamiser sa voix, ses énergies pour créer une Algérie plus sûre, plus prospère et plus sereine. Donc ce n’est pas le moment de reculer. C’est le moment d’appuyer sur le gaz.
    B.C.

    Le Maghreb, 27 juin 2021

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  • Algérie-consultations : Les ambitions des uns et les attentes des autres

    Les concertations présidence-partis ont débuté hier:
    Les ambitions des uns et les attentes des autres

    Le poids non négligeable des indépendants peut forcer la main au FLN qui devra accepter une présence remarquée de la société civile dans le prochain exécutif. Il est même possible que ces ministres soient recrutés parmi les nouveaux députés indépendants.

    Comme souligné au lendemain de l’annonce des résultats officiels des élections législatives du 12 juin dernier, le président de la République a entamé, hier, la série de rencontres avec les représentants de la classe politique appelée à construire le prochain pouvoir législatif. Dans cette optique et comme annoncé dans le communiqué de la présidence, c’était au FLN qu’a échoit l’honneur de la réception en premier par le chef de l’Etat. C’est le Secrétaire général du parti, Abou El Fadhl Baadji, qui été reçu hier matin au siège de la présidence de la République. Le premier responsable du vieux parti n’était pas seul. Il a conduit une délégation composée de membres du bureau politique. Cette précaution de se faire accompagner renseigne sur l’importance qu’accorde le FLN à cette audience qui symbolise son retour aux affaires après une éclipse de plus de deux ans. D’ailleurs, M.Baadji n’a pas omis de souligner le poids du parti qu’il dirige sur la carte politique du pays. Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’entretien que lui a accordé le président de la République, il a mis en avant le score de son parti et insisté sur le caractère politique du prochain gouvernement.

    On ne sait pas exactement la teneur des discussions qui ont eu lieu dans le secret des négociations, mais le chef du FLN donnait la nette impression d’être satisfait de l’échange qu’il a eu avec le président Tebboune.

    Avec ces 98 sièges acquis, le FLN peut prétendre piloter la majorité présidentielle. C’est là le souhait assumé par son secrétaire général. Mais cette ambition peut être quelque peu réfrénée par ses poursuivants dans l’ordre de passage à l’APN. Les indépendants avec leur 84 sièges et dont une délégation a été reçue par le président Tebboune auront leur mot à dire. En effet, leurs représentants conduits par M. Abdelwahab Aït Menguelet, élu à Tizi-Ouzou, comptent certainement jouer un rôle majeur dans la nouvelle Algérie et donc au sein du prochain gouvernement. en vue de la formation du Gouvernement.

    «Le Président Tebboune a reçu une délégation de représentants des indépendants conduite par M. Abdelwahab Aït Menguelet composée de MM. Ali Mounsi, Saker Berri, Abdelhamid Belakhel, Benaouda Bettahar El Hadj, Abdelkader Gouri et Mme Fatma Bida», rapporte le communiqué de la présidence de la République. Le poids non négligeable des indépendants peut forcer la main au FLN qui devra accepter une présence remarquée de la société civile dans le prochain exécutif.

    Il est même possible que ces ministres soient recrutés parmi les nouveaux députés indépendants. Les profils sont on ne peut plus riches et la compétence est très présente dans le camp des indépendants, dont l’intérêt n’est pas du tout idéologique.

    Le troisième invité à la présidence est le MSP, conduit par Abderezak Makri. A l’heure où nous mettons sous presse, la présidence de la République n’avait pas encore communiqué sur l’audience accordée par le chef de l’Etat. Mais qu’il ait été reçu en fin d’après midi ou qu’il le soit aujourd’hui, le rendez-vous avec le parti islamiste est ferme. C’est d’ailleurs à l’issue de la rencontre qu’on saura si la nouvelle Algérie entamera sa première législature avec un gouvernement d’union nationale ou à majorité présidentielle.

    Enfin, il faut savoir que «M. Noureddine Bardad-Daidj, directeur de cabinet à la Présidence de la République, Mohamed El Amine Messaid, Secrétaire général de la Présidence de la République et Boualem Boualem, conseiller auprès du président de la République chargé des affaires juridiques et judiciaires», ont assisté aux audiences.

    Anissa Mesdouf

    Ouest Tribune, 27 juin 2021

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  • Algérie : Le FLN fort ambitieux, les Indépendants pas exigeants

    CONSULTES HIER PAR LE PRESIDENT SUR LA FORMATION DE SON GOUVERNEMENT : Le FLN fort ambitieux, les Indépendants pas exigeants

    Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a reçu hier le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abou Fadl Baadji, et une délégation des indépendants dans le cadre des consultations en prévision de la formation du nouveau gouvernement, qui doit être technocrate ou politique issu de la majorité des formations «gouvernement d’unité nationale», dont le bloc des partis dits nationalistes, totalisant 282 sièges, soit largement plus que la majorité absolue.

    Ainsi, après avoir été reçu par Tebboune, Abou El Fadl Baadji a affirmé que « le prochain gouvernement sera composé des partis qui ont gagné les dernières législatives », précisant toutefois que « le choix du Premier ministre est une prérogative du président de la République », également le même SG a indiqué que le président de la République a profité de cette rencontre pour présenter le tableau de la situation générale du pays et pour proposer au FLN d’être dans le prochain gouvernement. Par ailleurs, en plus des nationalistes, le MSP du courant islamiste a appelé jeudi le président de la République Abdelmadjid Tebboune à entamer un dialogue « stratégique », exprimant son choix de former un « gouvernement d’unité nationale ». Jusqu’à présent la majorité des vainqueurs à l’APN n’ont pas proposé un gouvernement technocrate, or ils ont annoncé leur soutien à la formation d’un gouvernement de la majorité présidentielle, pour privilégier l’option de nommer un Premier ministre proche de la politique du président. Ce qui n’exclut pas cette hypothèse (gouvernement technocrate).

    En outre, et selon la Constitution, dès que le président de la République accepte la démission du gouvernement, il entame directement des consultations avec les dirigeants des partis ayant remporté les élections pour nommer le nouveau Premier ministre. Cependant la formation du gouvernement dépend de la nature de la majorité contrôlant le parlement, mais les résultats des élections n’ont permis à aucun des partis d’obtenir une majorité parlementaire (50 % +1). Ces élections législatives anticipées ont vu le Front de libération nationale arriver en tête avec 98 sièges, suivi des indépendants avec 84 sièges, puis du Mouvement de la société pour la paix avec 65 sièges. Le parti Rassemblement national démocratique est arrivé en quatrième position avec 58 sièges, suivi du Front El Moustakbal avec 48 sièges, et du Mouvement El-Bina avec 39 sièges, tandis que le reste des sièges a été réparti entre d’autres partis. Avec ces résultats, une coalition d’au moins trois blocs parlementaires est nécessaire pour former une majorité au Parlement, pour atteindre 204 sièges sur un total de 407. Il est a précisé dans ce cadre que la Constitution a fixé le début de la législature de l’Assemblée populaire nationale (APN) « de plein droit » au 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle (actuellement Conseil constitutionnel), une disposition accomplie mercredi. Conformément à l’article 133 de la Constitution de 2020, « la législature débute de plein droit le 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle sous la présidence du doyen d’âge de l’Assemblée populaire nationale (APN), assisté des deux députés les plus jeunes ». «L’Assemblée populaire nationale procède à l’élection de son bureau et à la constitution de ses commissions », lit-on dans le même article. « Le Président de l’Assemblée populaire nationale est élu pour la durée de la législature », stipule l’article 134.

    Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a entamé hier des consultations politiques avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux législatives du 12 juin 2021, selon l’ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel, et ce en prévision de la formation du nouveau Gouvernement.
    Sarah Oubraham

    Déclarations

    ABOU EL-FADHL BAADJI, SG DU FLN :
    Au sortir de l’audience que lui a accordé le président Tebboune, le SG du parti du FLN, Abou El-Fadhl Baadji, a réagi : « J’ai été reçu par le président de la République dans le cadre des consultations entamées samedi, sur la base des résultats des élections législatives, le parti du FLN ayant remporté la première place avec 98 sièges », a-t-il introduit, précisant que les discussions ont porté sur « les conditions de déroulement des élections législatives, avec une analyse de leurs résultats sous tous leurs aspects, ainsi que la situation politique et socioéconomique du pays et les voies de relance du développement en général ». Baadji a indiqué avoir présenté, lors de l’audience, la vision du parti concernant le prochain gouvernement et l’Assemblée populaire nationale à la lumière des résultats des élections législatives du 12 juin, précisant que le dialogue entre les deux parties était « franc et transparent ». Et au chef de l’ex-parti unique de conclure : « Nous avons écouté les orientations du président sur la situation générale dans le pays et les moyens de l’améliorer avec la participation de tous », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour « l’avenir du pays sur tous les plans ». À noter que la délégation de ce parti comprend des membres du Bureau politique.

    ABDELHAMID BELAKHEL, REPRÉSENTANT DES INDÉPENDANTS :
    Deuxième délégation à être reçue par le chef de l’Etat, et conduite par Abdelwahab Ait Menguelet, la formation des indépendants a réagi à la fin de la séance de consultation auprès de la présidence de la République. « Nous avons eu une rencontre avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui nous a mis à l’aise et qui était attentif à nos propositions, a indiqué à la presse Abdelhamid Belakhel au nom de la délégation des indépendants. Selon lui, le Président était « au fait de tout ce qui se passe dans notre cher pays », précisant avoir perçu chez lui une volonté de « cristalliser toutes les réformes qu’il avait promis d’engager, à commencer par les dernières législatives jusqu’aux points inscrits à l’ordre du jour de son programme présidentiel ». Après avoir affirmé que le dialogue avec le locataire d’El Mouradia avait porté sur « les aspirations de la société algérienne qu’elle désire atteindre via les assemblées élues, le représentant des indépendants a fait savoir que Tebboune avait promis d’œuvrer à « la mise en œuvre de tous les points inscrits au titre de son programme pour une Algérie nouvelle ». La délégation des indépendants comprenait Ali Mounsi, Saker Berri, Abdelhamid Belakhel, Benaouda Betahar El-Hadj, Abdelkader Kouri et Mme Fatma Bida.
    R. N.

    Le Courrier d’Algérie, 27 juin 2021

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  • Algérie : Changement en perspective

    Les institutions démocratiques se mettent progressivement en place pour ancrer l’Algérie nouvelle dans l’ère de la modernité. En attendant le rendez-vous des élections communales et de wilaya, prévu en septembre, le parachèvement du processus de refondation de l’Etat a enregistré des avancées notables qui laissent espérer un avenir meilleur.

    Dans quinze jours, le lancement de la 9e législature destinée à élire les membres du bureau du Parlement élu et des commissions est l’aboutissement d’une démarche consensuelle privilégiée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, appelant au dialogue sans exclusive avec les représentants de la classe politique, les acteurs socioprofessionnels, les milieux universitaires et les personnalités influentes.

    Moins de 2 ans après la tenue de la présidentielle, il est permis de mesurer le chemin parcouru par l’Algérie nouvelle dotée d’une Constitution et d’un Parlement représentatif de la volonté populaire. A portée des urnes transparentes et crédibles, le changement en profondeur prend toute sa signification dans le renouvellement du paysage politique frappé de discrédit et la consécration du rôle catalyseur de la jeunesse et des universitaires représentés en force dans le Parlement. Justice est donc faite pour ces catégories sociales qui retrouvent leur place naturelle dans l’édification de l’Algérie nouvelle et la contribution efficace dans la poursuite des réformes politiques et sociales. C’est le principal défi qui attend le gouvernement arrimé incontestablement à une majorité présidentielle revendiquée par les principaux partis vainqueurs des élections, les indépendants et les compétences nationales.

    Loin de toute forme de diktat et de marchandage, l’approche consensuelle a tracé la voie du renouveau qui impose la conjugaison de tous les efforts pour concrétiser les aspirations au changement des citoyens dans la nouvelle Algérie de la stabilité et de la réconciliation. Au lendemain des législatives, la relance des consultations avec les partis vainqueurs des élections et des indépendants, selon l’ordre établi par le Conseil constitutionnel, conforte une tradition bien ancrée et la volonté d’ouverture à toutes les forces nationales soucieuses de consolider les bases d’une Algérie au service des citoyens.

    Horizons, 27 juin 2021

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  • Algérie/ Législatives : Des partis brandissent la menace du boycott

    La rencontre des partis politiques avec le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, tenue dimanche dernier, semble avoir mis à nu plusieurs écueils susceptibles d’entraver le processus électoral.

    Preuve en est la décision «urgente» de mettre en place une commission de coordination entre les acteurs impliqués dans l’opération électorale, censée dissiper la confusion qui s’est installée depuis le début du processus en question.

    Il s’agit notamment de l’état de préparation de l’ANIE qui, selon certains partis, connaît un retard dans l’installation de ses structures locales ainsi que la nécessité de définir, de manière claire et précise, les aspects techniques liés au scrutin du 12 juin. Aussi, la question des rejets à la pelle des listes de candidature a mis à mal plusieurs partis, lesquels font état d’«une fraude anticipée» et menacent, d’ores et déjà, de boycotter les prochaines échéances.

    La première réunion de l’Autorité des élections avec les dix-huit entités partisanes a été pour Jil Jadid une opportunité pour «demander des clarifications sur la gestion de ces élections et la démarche à suivre pour préparer la campagne électorale».

    «Les points abordés lors de cette rencontre se focalisent essentiellement sur l’application de l’article 200 du code électoral. Quant à Jil Jadid, nous n’avons pas reçu de rejets pour d’éventuels liens avec le milieu des affaires et les quatorze rejets notifiés sont liés à des motifs administratifs, à savoir la carte d’électeur et la situation vis-à-vis du service militaire. Cependant, Jil Jadid a demandé une clarification quant à la démarche à suivre concernant les bulletins de vote et la numérotation des partis», a déclaré hier au Jeune Indépendant Walid Hadjadj, secrétaire exécutif chargé des élections et des élus au sein du parti.A en croire les propos de M. Hadjadj, Jil Jadid se dit satisfait de l’opération de tri ayant barré la route à des candidats «soupçonnés d’avoir des rapports avec la ch’kara», ce qui, selon lui, permettra de constituer une future Assemblée nationale plus intègre. Affirmant que l’ANIE «n’est pas suffisamment prête à gérer l’ensemble des procédures du processus électoral, le cadre dirigeant de Jil Jadid a toutefois écarté l’option d’un éventuel report de la campagne électorale, comme relayé par certains milieux politiques».

    Le report de la campagne électorale est-il possible ?

    A contrario, le Front de la justice et du développement (FJD), l’un des principaux initiateurs de la rencontre de dimanche, appréhende un ajournement de la campagne électorale que pourraient entraîner les problèmes structurels de l’Autorité des élections.

    Selon le cadre dirigeant du FJD, Lakhdar Benkhellaf, des échos provenant de sources officielles n’écartent pas le report de la campagne électorale de cinq jours au lieu de la date réglementaire fixée le 17 mai prochain.

    «Nous avons tiré la sonnette d’alarme lors de notre rencontre avec M. Charfi pour mettre fin à ce jeu et nous leur avons demandé d’assumer l’entière responsabilité quant à la gestion et au

    traitement des dossiers de candidature car elle est l’instance constitutionnellement compétente pour corriger ce processus altéré et susceptible de nous conduire à une aversion électorale et à des résultats réfutables par une majorité du peuple», a-t-il ajouté.

    Faisant état de 61 listes exclues du parti devant être revues, M. Benkhellaf appelle le président de la République et le premier responsable de l’ANIE à intervenir dans les prochaines heures pour rétablir les partis «lésés» dans leurs droits, et ce en tenant compte des observations soulevées par les partis réunis. De même, l’ex député du FJD demande l’ouverture d’une enquête dans les circonscriptions électorales de la wilaya de Djelfa, où des dizaines de cas de rejet à l’endroit de plusieurs formations politiques ont été enregistrés.

    Qualifiant l’exclusion de certains candidats d’«anticonstitutionnelle et de fraude électorale jamais vue, même à l’époque de la ‘isaba», Lakhdar Benkhellaf brandit, d’ores et déjà, la menace du boycott des législatives du 12 juin par certain partis si les cas de rejet ne sont pas réétudiés avec «objectivité».

    C’est presque le même ton qui est affiché par le Parti de la voix du peuple (PVP) de Lamine Osmani, qui estime que le climat «délétère» marquant ces élections pourrait agrandir le fossé entre le peuple et le pouvoir et ainsi aggraver la réticence chez le corps électoral le jour du scrutin.

    «Le PVP a choisi des jeunes parmi des cadres supérieurs, des hirakistes et des activistes de la société civile, et après trois mois d’encadrement et de structuration du parti, on s’est vu rejeter des listes entières pour le dossier d’un seul candidat jugé non conforme. De telles pratiques (rejet de candidatures) vont certainement impacter davantage la réticence des électeurs», a prévenu le jeune représentant du PVP, Mustapha Guermit, non sans écarter «la probabilité d’annuler les élections du 12 juin».

    Dans ces circonstances, tout porte à croire que les rejets en masse des candidatures ont été «un coup dur» pour des partis, lesquels engagent, d’ores et déjà, des concertations à l’effet de constituer un «front politique conjoint» pour défendre leurs chances aux prochaines législatives.

    Le Jeune Indépendant, 12 mai 2021

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  • Algérie : En finir avec les pratiques du passé

    par El-Houari Dilmi


    Alors que le président de la République continue des consultations avec la classe politique, la convocation du corps électoral serait imminente pour les prochaines législatives. La nouvelle loi électorale qui doit être endossée en Conseil du gouvernement, devrait être promulguée sous peu par décret présidentiel. Avec le nouveau découpage administratif et électoral, la nouvelle loi électorale devrait reconfigurer en profondeur le paysage politique et transformer tout le fonctionnement institutionnel du pays. L’essence même du nouveau texte de loi relatif au régime électoral est, justement, de mettre fin à la « corruption politique ». Le financement de la campagne électorale du cinquième mandat avorté de l’ancien président déchu ou la mandature qui vient d’être dissoute a montré toute l’étendue de la collusion entre l’argent sale et la politique, décrédibilisant totalement son image à l’égard des électeurs.

    Barrer la route à l’argent sale dans l’exercice politique et mettre fin au conflit d’intérêt pour ceux chargés d’une responsabilité ou d’un mandat publics, est la quintessence de la nouvelle loi électorale, forte de 313 articles. Le nouveau texte de loi adopte, pour la première fois, la modalité de la liste ouverte aux élections législatives et locales. La «liste ouverte» donne la possibilité à l’électeur de voter pour sa liste de candidats favoris, fournie par les partis et les indépendants, et offre au même électeur la liberté de classer les candidats selon son ordre de préférence. Auparavant, selon la loi électorale de 2016, l’élection des membres des conseils locaux et du Parlement se faisait selon la modalité des listes de partis ou indépendantes, dites « fermées », avec les fameux « têtes de liste » monnayés contre des milliards sonnants et trébuchants.

    Le financement et le contrôle des campagnes électorales est également au cœur de la nouvelle mouture de la loi électorale pour des élections « propres et honnêtes». L’article 87 de la mouture précise qu’il est interdit à tout candidat à des élections nationales ou locales de recevoir, directement ou indirectement, des dons en espèces ou en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère. L’article 113 de la même loi prévoit, également, la création d’une commission de contrôle du financement des comptes de campagnes électorales et référendaires auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). L’Algérie va-t-elle en terminer, une bonne fois pour toutes, avec les mauvaises pratiques du passé et réhabiliter ainsi la chose politique auprès du citoyen désabusé ?

    Le Quotidien d’Oran, 6 mars 2021

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