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  • Bruxelles propose de coopérer davantage avec le Maroc et d’autres pour freiner les routes migratoires

    Bruxelles propose de coopérer davantage avec le Maroc et d’autres pour freiner les routes migratoires

    Etiquettes : Maroc, Union Européenne, UE, migration, coopération,

    Bruxelles (EuroEFE) .- Après avoir constaté des flux migratoires « soutenus », la Commission européenne a proposé mardi un plan d’action « global » pour les routes de la Méditerranée occidentale et de l’Atlantique, qui touchent pleinement l’Espagne, sur la base de projets opérationnels concrets de l’Union européenne, avec des partenaires en Afrique avec lesquels elle a déjà une « coopération efficace », comme le Maroc. Mauritanie ou Sénégal.

    Condensé en dix-huit points, le plan s’appuie sur le « renforcement » de la coopération avec les pays d’origine ou de transit, en s’appuyant sur des « relations déjà positives » dans la lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, dans la gestion des frontières, dans le retour et la réadmission des migrants ou dans la migration de main-d’œuvre et les partenariats de talents, est lu dans le premier des deux chapitres du texte vu par EFE.

    Le deuxième volet du plan repose sur la garantie entre les Vingt-sept « d’une gestion plus efficace des frontières, des procédures de recherche et de sauvetage et de retour, ainsi que d’une solidarité volontaire plus fluide et plus rapide ».

    Cette « approche globale », qui met l’accent sur la dimension extérieure, promeut des « solutions durables et structurelles » aux défis migratoires qui sont au cœur du Pacte sur la migration et l’asile, actuellement en cours de négociation et dont l’impulsion devrait assumer la présidence espagnole de l’UE, à partir du 1er juillet.

    Et, bien que la collaboration de l’UE avec ses partenaires africains ait contribué à une diminution « significative » des arrivées irrégulières à partir de 2019 en Méditerranée occidentale et à partir de 2022 sur la route atlantique vers les îles Canaries, selon les données de l’agence européenne des frontières Frontex, Bruxelles note que « les flux migratoires continuent d’être soutenus ».

    Cette diminution « est due aux efforts intenses de l’UE, de la Commission, mais surtout je voudrais mentionner le gouvernement espagnol et notre partenaire clé le Maroc, qui est un partenaire très important pour nous de gérer ensemble la migration », a déclaré lors d’une conférence de presse la commissaire européenne à l’Intérieur, Ylva Johansson, qui a mentionné « en particulier le ministre (espagnol) Fernando Grande Malaska, qui fait preuve d’un grand leadership.

    Johansson a appelé à « une vigilance continue et à des réponses opérationnelles concrètes » et s’est montré optimiste quant aux prochaines étapes parmi les 27 lors du conseil des ministres de l’Intérieur de jeudi et du sommet européen à la fin du mois.

    COOPÉRATION AVEC DES PARTENAIRES EN AFRIQUE

    Le slogan est de fixer des priorités opérationnelles « à court terme » pour prévenir la migration irrégulière en luttant contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, ainsi que contre le trafic de migrants, en particulier la collaboration avec le Maroc et avec l’assistance spécifique de l’Europe dans le monde, principal outil financier de l’UE pour contribuer au développement durable et à la stabilité dans le monde.

    Bruxelles appelle également à lancer avec ce fonds un programme régional au Maroc, en Tunisie et en Egypte, pour « augmenter le nombre de réseaux démantelés », ainsi qu’à collaborer avec la Mauritanie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Mali, la Guinée et le Niger.

    Avec le même fonds, l’exécutif communautaire propose de financer les capacités de gestion des frontières du Maroc, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie, ainsi qu’une plus grande coopération bilatérale avec Frontex.

    Dans le même temps, il appelle à améliorer la réadmission et le retour volontaire des migrants « bloqués » dans les pays de transit et de destination en Afrique du Nord (en particulier au Maroc et en Algérie) et dans les pays du Sahel (en particulier la Mauritanie), en augmentant le soutien financier et aussi financier aux personnes d’origine pour aider les rapatriés, en particulier en Gambie, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

    Bruxelles propose de progresser dans les migrations de main-d’œuvre et les partenariats de talents, avec celui existant avec le Maroc, et d’évaluer la possibilité d’en faire des similaires avec le Nigeria et le Sénégal.

    Encourager la contribution de la diaspora de ressortissants de pays tiers au développement de leur pays d’origine figure également parmi les objectifs du plan.

    RÉSOUDRE LES GOULETS D’ÉTRANGLEMENT DANS L’UE

    Assurer la gestion des frontières dans l’UE, des procédures de retour « plus efficaces », prévenir les décès en mer, ainsi qu’une « solidarité volontaire plus douce et plus rapide » sont des défis que Bruxelles identifie derrière des portes closes, et exhorte les 27 à « résoudre les goulets d’étranglement détectés jusqu’à présent dans tous ces domaines ».

    À cette fin, il appelle à une évaluation Frontex de la situation dans l’Atlantique et la Méditerranée occidentale, à un soutien renforcé aux pays partenaires sur les routes par le biais d’éventuelles opérations conjointes, à la surveillance aérienne et maritime ou au renforcement des capacités.

    « Si nous nous mettons d’accord sur une approche commune de la gestion de la migration de manière humaine mais restrictive, nous y gagnerons tous parce que nous serons en mesure de gérer la migration ensemble de manière ordonnée. Aucun État membre ne pourra le faire seul », a déclaré M. Johansson.

    L’amélioration des retours et l’étude des avantages mutuels de lier les retours volontaires aux investissements dans les pays d’origine et de transit, ainsi que la réalisation de relocalisations « plus efficaces et plus rapides » dans l’UE et l’encouragement des 27 à être « suffisamment flexibles pour alléger la pression » sur le système d’accueil dans les États membres de première entrée complètent les propositions de la Commission.

    RÉVOCATION DES LICENCES AÉRIENNES

    D’autre part, l’exécutif communautaire a proposé mardi de nouvelles mesures stratégiques pour faire face à l’utilisation abusive croissante du transport commercial par les réseaux criminels qui facilitent la migration irrégulière vers l’UE, en particulier par voie aérienne, y compris la possibilité même de suspendre ou de révoquer les licences aériennes.

    Il s’agit d’une « boîte à outils » qui vise à « combler les lacunes » qui étaient particulièrement évidentes lorsque le régime du président biélorusse Alexandre Loukachenko « a tenté d’instrumentaliser les migrants irréguliers traversant vers l’UE » en représailles aux sanctions européennes, a déclaré Johansson.

    « Cela nous permettra de traiter efficacement avec les organisations criminelles. Leur tentative d’utiliser des transporteurs pour faciliter la migration irrégulière est très adaptable », a déclaré le chef des affaires intérieures européennes.

    La politique suédoise a indiqué que l’activation de cette « boîte à outils » législative, opérationnelle et diplomatique exigeait avant tout la conclusion de négociations sur des mesures contre les opérations de transport qui facilitent cette pratique.

    « C’est sur la table depuis un certain temps et nous avons vraiment besoin que les législateurs finalisent et adoptent cette proposition », a exhorté Johansson.
    Ces nouvelles règles seront « essentielles » pour renforcer le cadre juridique de l’UE dans ce domaine, a souligné la Commission européenne dans une déclaration, qui examinera également, avec les États membres, comment le paquet de facilitateurs de l’UE annoncé dans le plan d’action renouvelé de l’UE contre le trafic de migrants (2021-2025) peut être mieux appliqué aux opérateurs de transport facilitant l’entrée et le transit irréguliers dans la Communauté. UE.

    Ces mesures juridiques comprennent également la possibilité de suspendre ou de révoquer la licence d’exploitation d’un transporteur aérien de l’UE qui ne satisfait pas aux exigences de « bonne réputation en vertu de la législation pertinente de l’UE en matière de transport » ou d’envisager de recourir aux « mesures restrictives existantes » de la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE pour pénaliser les opérateurs de transport qui facilitent la migration irrégulière vers les États membres, a déclaré Bruxelles.

    Enfin, a souligné le commissaire, la « boîte à outils » approuvée aujourd’hui prévoit « d’initier une coopération étroite avec les opérateurs de transport, de les sensibiliser et de faire en sorte qu’ensemble nous luttions contre ce phénomène ».

    En outre, l’alerte précoce, la sensibilisation, le renseignement et l’échange d’informations entre la Commission, Frontex et Eurocontrol seront également systématisés afin de surveiller les vols et de collecter des données sur les itinéraires émergents.

    Cela se fera en partie par le biais d’officiers de liaison dans les principaux aéroports, de réseaux avec des pays tiers, avec les autorités de l’industrie et de l’aviation et de campagnes d’information le long des routes migratoires, a conclu M. Johansson.

    Cette proposition sera discutée ce jeudi en Conseil des ministres de l’Intérieur de l’UE, puisque l’utilisation de moyens de transport commerciaux, principalement aériens, pour faciliter la migration irrégulière vers l’UE est progressivement devenue un nouveau « modus operandi » des réseaux de trafics, prévient Bruxelles.

    #Maroc #UE #Migration
  • 36th AU Summit: « Making Africa’s voice heard »

    Tags: Algeria, African Union, AU, 3rd Summit, cooperation, development,

    The African Union summit was held on February 18 and 19, 2023 in Addis Ababa, with the participation of the Prime Minister, Mr. Aïmene Benabderrahmane, in his capacity as representative of the President of the Republic, Supreme Head of armies, Minister of National Defence, Abdelmadjid Tebboune, alongside other leaders and delegations from African countries.

    The summit, organized under the slogan “Acceleration of the implementation of the African Continental Free Trade Area (Zlecaf), addressed several issues of concern to the pan-African organization which celebrates its 60 years of existence. These issues essentially relate to international security and peace, terrorism, global warming, economic integration, food security, etc. Aware of the importance of consultation and common African action and the challenges to which it is confronted, in a particularly worrying global context, the President of the Republic instructed the Prime Minister to deliver a message addressing a number of themes including:

    International peace and security

    For the Head of State, the black continent faces “multifaceted and multidimensional threats that affect peace and security, such as the phenomenon of terrorism, wars, climate change, food, energy and health crises. These threats have been exacerbated by the Covid-19 pandemic and the conflict between Russia and Ukraine…”. Faced with these threats and challenges, Africa must, more than ever, make its voice heard on the international scene and especially within the Security Council, the United Nations peace and security body responsible for issues of settlement of Conflicts.

    Thus, in a speech during the work of the ministerial meeting of the Committee of Ten of the African Union (AU) on the reform of the United Nations Security Council, held on the occasion of the 36th Summit of Heads of State and government of the AU, read on its behalf by the Prime Minister, Mr. Aïmene Benabderrahmane, Mr. President of the Republic did not fail, first of all, to salute « the spirit of continuous cooperation and the fruitful coordination established between the representatives of brotherly African countries in international and regional fora to make heard the voice and the unified position of Africa”. Efforts which aim « to obtain two permanent seats within the UN body and to increase its quota of representativeness at the level of non-permanent seats, from three to five seats.

    For our country, as for other African countries, a reform of the Security Council, he specifies, is imperative « to achieve a more representative and fairer world order ».

    Climate change: redefining priorities

    In another speech, this time on the report of the Committee of Heads of State and Government responsible for climate change, the President of the Republic insisted on the fact that « African countries must redefine their priorities in the fight against climate change, as a continent with a common destiny ».

    He insisted on the African strategy to fight against climate change, in anticipation of the next international deadlines, stressing that « far from any value judgment on the success or not of COP-27, we must understand the strategic change targeted by the developed countries, namely the construction of an international framework for climate action, far from the Rio principles, guaranteeing emerging countries their right to development ».

    The continent’s partners have defaulted on their financial commitments made in the « Paris agreement », while African countries are required to bear more than their capacities allow, which, he said, risks to « compromising our food and energy security ». Another point raised, the President of the Republic recommended giving the issue of financing for adaptation, loss and damage linked to climate change the same importance during the negotiation process within the framework of the agreement framework in order to obtain convincing results. If Africa has undertaken the creation at the continental level of a mechanism for protection against disaster risks and support for the adaptation strategy to support African countries in their efforts to deal with these phenomena.

    Regarding the fair energy transition, he reaffirmed the need « to adopt a process allowing the harmonization of climate requirements towards a priority of fighting poverty and guaranteeing a dignified life for our peoples, rejecting the widespread concept , that there is only one process to achieve this transition”. African countries certainly support or work towards accessing sustainable modes of production and consumption, based on low-emission technologies and techniques, but it is also « important to maintain a certain degree of rationality to guarantee the realization of the objectives of sustainable development, and this, according to the capacities of each country and region”.

    Finally, Mr. President affirmed that concerning the countries of the African continent, this initiative « had a favorable echo and considerable support during the Conference of Sharm El Sheikh, even if certain countries expressed some reservations », underlining that « we We have before us an opportunity to redefine this approach and make it a uniting factor of the ‘global South’”.

    The Libyan question: no effort will be spared

    The day before the AU summit, on February 17, 2023, a high-level meeting on Libya was held, an opportunity for the President of the Republic to highlight the « intensive and tireless » efforts made for reconciliation in Libya, welcoming « the new momentum launched recently to activate the inter-Libyan dialogue process and launch dialogue initiatives between the Libyan brothers, aimed at bringing views closer together, establishing mutual trust and broadening consensus. And to underline that « despite concerns about the crisis situation, optimism remains in order, given the goodwill displayed by the Libyan parties to overcome the hardships and make the supreme interest of the fatherland prevail ».

    Positive and satisfying steps have been taken, reflected in particular by « the return of the 5+5 Joint Military Committee to meetings after a long interruption, to follow up on the implementation of the decisions agreed upon concerning the withdrawal of mercenaries and foreign fighters, the ceasefire and the exchange of prisoners », in the sense that « the dangerous stage of political and security instability, the blockage of the negotiation process and the institutional split have put to the test all the gains made in the process of resolving the crisis in this neighboring country, given the serious repercussions on the security and stability of neighboring countries and the Sahel ».

    As far as it is concerned, Algeria has always « expressed its rejection of the logic of force » and called « for dialogue and reconciliation to prevail between all the components of the Libyan people », in addition to the fact that it condemns  » foreign interference in the internal affairs of this brotherly country and the involvement of several foreign parties in the violation of the arms import ban”.

    Also, from this rostrum, she renewed her call to foreign parties to respect Libyan national sovereignty, its territorial integrity and the sovereignty of decisions, convinced in this that « the lasting, comprehensive and definitive solution passes through a process enshrining the principle of national ownership, preserving the national unity of Libya and its sovereignty over all of its territories ».

    To this end, Algeria reaffirms its commitment to spare « no effort, within the framework of the Group of neighboring countries of Libya, in collaboration with the regional and international organizations concerned, to enable the Libyans to concretize the priorities of this stage important in order to preserve the security and stability of the neighboring countries, directly affected by the situation in this country ».

    US$1 billion for development projects in Africa

    On the occasion of this summit, the President of the Republic decided to grant one billion dollars to the Algerian Agency for International Cooperation for Solidarity and Development, intended for the financing of development projects in African countries.

    This approach stems from Algeria’s firm conviction that stability and security in Africa are closely linked to development.

    In the message of the President of the Republic, read from the rostrum by the Prime Minister, it is underlined: « I have decided to inject an amount of one billion US dollars for the benefit of the Algerian Cooperation Agency for solidarity and development for the financing of development projects in African countries, in particular integration projects or those capable of contributing to accelerating development in Africa”.

    El-Djeich N° 716 March 2023


    #Algeria #African_Union #AU #36th_summit

  • 36e Sommet l’UA : «Faire entendre la voie de l’Afrique»

    Tags : Algérie, Union Africaine, UA, 3e Sommet, coopération, développement,

    Le sommet de l’Union africaine s’est tenu les 18 et 19 février 2023 à Addis Abeba, avec la participation du Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, en sa qualité de représentant de Monsieur le Président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, aux côtés d’autres dirigeants et délégations des pays africains.

    Le sommet, organisé sous le slogan «Accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), a traité plusieurs questions qui préoccupent l’organisation panafricaine qui fête ses 60 ans d’existence. Ces questions portent essentiellement sur la sécurité et la paix internationales, le terrorisme, le réchauffement climatique, l’intégration économique, la sécurité alimentaire… Conscient de l’importance de la concertation et de l’action commune africaine et des enjeux auxquels le contient est confronté, dans un contexte mondial particulièrement préoccupant, Monsieur le Président de la République a chargé le Premier ministre de porter un message abordant nombre de thèmes dont :

    La paix et la sécurité internationales

    Pour le chef de l’Etat, le continent noir fait face «à des menaces multiformes et multidimensionnelles qui touchent à la paix et la sécurité, tels le phénomène du terrorisme, les guerres, les changements climatiques, les crises alimentaires, énergétiques et sanitaires. Ces menaces ont été exacerbées par la pandémie du Covid-19 et le conflit entre la Russie et l’Ukraine…». Face à ces menaces et défis, l’Afrique se doit, plus que jamais, de faire entendre sa voix sur la scène internationale et surtout au sein du Conseil de sécurité, organe de paix et de sécurité des Nations unies chargé des questions de règlement des conflits.

    Ainsi, dans une allocution lors des travaux de la réunion ministérielle du Comité des dix de l’Union africaine (UA) sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, tenue à l’occasion du 36e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, lue en son nom par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, Monsieur le Président de la République n’a pas manqué, tout d’abord, de saluer «l’esprit de coopération continue et la coordination fructueuse établie entre les représentants des pays africains frères dans les fora internationaux et régionaux pour faire entendre la voix et la position unifiée de l’Afrique». Des efforts qui ont pour objectif «d’arriver à obtenir deux sièges permanents au sein de l’instance onusienne et d’accroître son quota de représentativité au niveau des sièges non permanents, de trois à cinq sièges, conformément à la teneur du «Consensus d’Ezulwini» et de la «Déclaration de Syrte», élaborés dans le cadre de l’UA.

    Pour notre pays, comme pour les autres pays africains, une réforme du Conseil de sécurité, précise-t-il, est impérative «pour parvenir à un ordre mondial plus représentatif et plus juste».

    Changement climatique : redéfinir les priorités

    Dans une autre allocution, cette fois-ci sur le rapport du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé du changement climatique, Monsieur le Président de la République a insisté sur le fait que «les pays africains doivent redéfinir leurs priorités en matière de lutte contre les changements climatiques, en tant que continent au destin commun».

    Il a insisté sur la stratégie africaine de lutte contre les changements climatiques, en prévision des prochaines échéances internationales, soulignant que «loin de tout jugement de valeur sur la réussite ou pas de la COP-27, nous devons comprendre la mutation stratégique visée par les pays développés, à savoir la construction du cadre international de l’action climatique, loin des principes de Rio, garantissant aux pays émergents leur droit au développement».

    Les partenaires du continent ont manqué à leurs engagements financiers pris dans «l’accord de Paris», alors qu’il est exigé des pays africains de supporter plus que ne le permettent leurs capacités, ce qui, a-t-il dit, risque de «compromettre notre sécurité alimentaire et énergétique». Autre point évoqué, Monsieur le Président de la République a recommandé d’accorder à la question du financement pour l’adaptation, les pertes et les dégâts liés aux changements climatiques, la même importance lors du processus de négociation dans le cadre de l’accord cadre afin d’obtenir des résultats probants. Si l’Afrique a entrepris la création à l’échelle continentale d’un mécanisme de protection contre les risques de catastrophes et d’appui à la stratégie de l’adaptation pour accompagner les pays africains dans leurs efforts face à ces phénomènes, «nous devons consentir les mêmes efforts pour assurer une prise en charge internationale efficace de ces deux priorités».

    Concernant la transition énergétique équitable, il a réaffirmé la nécessité «d’adopter un processus permettant l’harmonisation des exigences climatiques vers une priorité de lutte contre la pauvreté et la garantie d’une vie digne pour nos peuples, en rejetant le concept très répandu, selon lequel il n’y a qu’un seul et unique processus pour réaliser cette transition». Les pays africains soutiennent, certes, ou œuvrent afin d’accéder à des modes de production et de consommation durables, à base de technologies et de techniques à faibles émissions, toutefois, il est aussi «important de maintenir un certain degré de rationalité pour garantir la concrétisation des objectifs du développement durable, et ce, selon les capacités de chaque pays et région».

    Enfin, Monsieur le Président a affirmé que concernant les pays du continent africain, cette initiative «a eu un écho favorable et un appui considérable lors de la Conférence de Charm El Cheikh, même si certains pays ont émis quelques réserves», soulignant que «nous avons devant nous une opportunité pour redéfinir cette approche et en faire un facteur de rassemblement du ‘Sud global’».

    La question libyenne : aucun effort ne sera ménagé

    La veille du sommet de l’UA, le 17 février 2023, s’est tenue une réunion de haut niveau sur la Libye, une occasion pour Monsieur le Président de la République de mettre en exergue les efforts «intensifs et inlassables» consentis en faveur de la réconciliation en Libye, saluant «la nouvelle dynamique lancée récemment pour activer le processus de dialogue inter-libyen et lancer les initiatives de dialogue entre les frères libyens, visant à rapprocher les vues, établir la confiance mutuelle et élargir les consensus. Et de souligner qu’«en dépit des inquiétudes concernant la situation de crise, l’optimisme demeure de mise, au regard de la bonne volonté affichée par les parties libyennes pour surmonter les épreuves et faire prévaloir l’intérêt suprême de la patrie».

    Des pas positifs et satisfaisants ont été franchis, que traduit notamment «le retour du Comité militaire mixte 5+5 aux réunions après une longue interruption, pour le suivi de l’application des décisions convenues concernant le retrait des mercenaires et des combattants étrangers, le cessez-le-feu et l’échange des prisonniers», en ce sens que «l’étape dangereuse d’instabilité politique et sécuritaire, le blocage des processus de négociations et la scission institutionnelle ont mis à l’épreuve tous les acquis remportés dans le processus de règlement de la crise dans ce pays voisin, au vu des répercussions graves sur la sécurité et la stabilité des pays voisins et du Sahel».

    Pour ce qui la concerne, l’Algérie a toujours «exprimé son rejet de la logique de la force» et appelé «à faire prévaloir le dialogue et la réconciliation entre toutes les composantes du peuple libyen», outre le fait qu’elle condamne «les ingérences étrangères dans les affaires internes de ce pays frère et l’implication de plusieurs parties étrangères dans la violation de l’interdiction d’importation d’armes».

    Aussi, de cette tribune, elle a renouvelé son appel aux parties étrangères de respecter la souveraineté nationale libyenne, son intégrité territoriale et la souveraineté de décisions, convaincue en cela que «la solution durable, globale et définitive passe par un processus consacrant le principe d’appropriation nationale, préservant l’unité nationale de la Libye et sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires».

    A cette fin, l’Algérie réaffirme son engagement à ne ménager «aucun effort, dans le cadre du Groupe des pays voisins de la Libye, en collaboration avec les organisations régionales et internationales concernées, pour permettre aux Libyens de concrétiser les priorités de cette étape importante afin de préserver la sécurité et la stabilité des pays du voisinage, directement impactés par la situation dans ce pays».

    1 milliard de dollars US au profit de projets de développement en Afrique

    A l’occasion de ce sommet, Monsieur le Président de la République a décidé d’octroyer un milliard de dollars à l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, destinée au financement des projets de développement dans les pays africains.

    Cette démarche émane de la ferme conviction de l’Algérie que la stabilité et la sécurité en Afrique sont étroitement liées au développement.

    Dans le message de Monsieur le Président de la République, lu à la tribune par le Premier ministre, il est souligné : «J’ai décidé d’injecter un montant d’un milliard de dollars US au profit de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement pour le financement de projets de développement dans les pays africains, notamment les projets d’intégration ou ceux à même de contribuer à accélérer le développement en Afrique».

    El-Djeich N° 716 Mars 2023

    #Algérie #Union_Africaine #UA #36e_sommet

  • UE-Maroc: Malgré les tensions, des accords financiers conclus

    Tags : Maroc, Union Européenne, Olivér Várhelyi, coopération,

    Les récentes tensions entre le Maroc et le Parlement européen n’empêchent pas la bonne conduite du partenariat économique. En visite hier à Rabat, le commissaire européen à la Politique de voisinage Olivér Várhelyi a annoncé plusieurs accords financiers importants.

    Un demi-milliard d’euros tout de suite pour le nouveau Fonds d’investissement Mohammed VI, 6,5 milliards dans les prochaines années pour l’économie marocaine : Olivér Várhelyi n’est pas venu les mains vides au Maroc, a constaté notre correspondant à Rabat, Victor Mauriat.

    Les deux parties ont signé cinq programmes de coopération portant sur la protection sociale, l’appui à la transition verte et à la réforme de l’administration publique, l’inclusion financière et la gestion de la migration.

    Par ailleurs, des programmes supplémentaires, adoptés en 2022, doivent encore faire l’objet dans les prochains mois d’une signature avec le Maroc, pour 126 millions d’euros.

    Malgré les récentes tensions entre les deux entités sur fond d’accusation d’espionnage, de corruption et de violation des droits de l’homme, le commissaire européen a salué les progrès réalisés par le royaume ces dernières années : « Les réformes que nous voyons au Maroc, sociales, administratives, digitales, sont des réformes ambitieuses » qui réflètent « vraisemblablement les valeurs européennes ». « Donc pour nous, c’est vraiment facile de soutenir ces réformes. »

    De son côté Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, a accueilli chaleureusement ces annonces et se félicite du chemin parcouru : « Si 2022 a été l’année du développement de la relation entre le Maroc et l’UE à travers les projets entrepris, 2023 sera celle d’un engagement et d’ambitions plus forts. » Rabat entend « développer davantage » cette année la coopération avec l’UE dans les domaines de la sécurité et l’immigration.

    Un futur partenariat tripartite avec Israël

    Cette visite du commissaire européen – la deuxième en moins d’un an – visait à « approfondir le partenariat stratégique » entre l’UE et le Maroc, « pilier de stabilité en Méditerranée », selon Olivér Várhelyi.

    Les deux hommes ont également annoncé un futur partenariat tripartite avec Israël, sans pour autant préciser les domaines concerné par l’accord qui devrait être officialisé avant la fin du mois. « Cette coopération trilatérale entre le Maroc, Israël et l’Union européenne pourra lever des défis cruciaux tels que la gestion de l’eau et la recherche et le développement », a toutefois souligné Olivér Várhelyi. « Nous pouvons développer une coopération régionale dans des domaines d’intérêt communs », a assuré Nasser Bourita lors du même point presse. « Nous avons préparé un document que nous signerons avant la fin de ce mois pour confirmer cette dimension tripartite dans nos relations », a précisé le ministre marocain.

    Depuis leur normalisation diplomatique, le partenariat entre le Maroc et Israël se poursuit à un rythme très soutenu dans les domaines militaire, technologique, économique et culturel.

    Source

    #Maroc #UE #Israël #Olivér_Várhelyi

  • La Turquie s’engage à doper ses relations avec l’Algérie

    La Turquie s’engage à doper ses relations avec l’Algérie

    Tags : Algérie, Turquie, relations bilatérales, coopération,

    Plus de 1 400 entreprises turques ont investi plus de 5 milliards de dollars en Algérie, selon le ministre des Affaires étrangères Cavusoglu

    ANKARA

    La Turquie s’est engagée samedi à développer davantage ses relations multiformes avec l’Algérie.

    Tenant une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien Ramtane Lamamra à Alger, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a fait remarquer que de nombreuses questions et perspectives de coopération dans de nombreux domaines, notamment la défense, le maritime, la pêche, le commerce, l’agriculture, l’énergie, la culture et l’éducation ont été discutées au cours de la réunion du groupe conjoint de planification turco-algérien qui s’est tenue dans la capitale algérienne.

    Attirant l’attention sur la croissance des investissements turcs en Algérie, Cavusoglu a déclaré que plus de 1 400 entreprises turques avaient investi plus de 5 milliards de dollars dans ce pays d’Afrique du Nord.

    Il a souligné que la coopération turco-algérienne dans les domaines de l’énergie et de l’agriculture serait bénéfique non seulement pour les deux pays, mais aussi pour la région au sens large et le monde.

    L’entrée de la Ziraat Bank de Türkiye et l’augmentation prévue de la fréquence des vols de Turkish Airlines vers/depuis l’Algérie contribueront également à l’amélioration des relations bilatérales, a déclaré Cavusoglu.

    Il a ajouté que la Turquie et l’Algérie ouvriraient bientôt des centres culturels pour favoriser les relations sociétales entre les deux nations.

    Anadolou, 11/12/2022

    #Turquie #Algérie

  • Fiche multilatérale sur la Suisse

    Tags : Maroc, Suisse, Sahara Occidental, coopération, relations bilatérales,

    Question nationale :

    La Suisse n’a jamais reconnu la pseudo « rasd ».

    Questions multilatérales

    Réforme du Conseil de sécurité :

    -La Suisse considère que pour que le Conseil de sécurité puisse apporter une contribution efficace à la paix et à la sécurité internationales, il doit s’adapter aux nouvelles réalités, et refléter les nouveaux rapports de forces politiques du 21e siècle.

    -La Suisse souhaite que le Conseil de sécurité soit plus transparent et plus ouvert et qu’il respecte son devoir de rendre compte aux Etats membres.

    -La Suisse avec ses partenaires du groupe de pays dit des Small Five, plaide en faveur de l’amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité.

    Opérations de Maintien de la Paix (OMP) :

    -La Suisse pense qu’il est plus pertinent pour la communauté internationale d’investir dans la médiation et la prévention des conflits que dans les opérations de maintien de la paix.

    -La Suisse participe, avec du personnel civil et militaire, à des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (ONU), de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de l’Union européenne (UE).

    -Au 30 juin 2011, la Suisse ne déployait que 21 personnels sous la bannière de l’ONU, pointant au 90ème rang des pays fournisseurs de contingents. En revanche, le pays était, en 2011, le 14ème Etat contributeur au budget de l’ONU avec plus de 26 millions de dollars US (1,08% du budget total de l’ONU).

    -Le pays participe actuellement à 6 opérations de maintien de la paix : MONUSCO (République Démocratique du Congo), UNTSO (Moyen Orient), BNUB (Burundi), MINUSS (Soudan du Sud), UNUCI (Côte d’Ivoire), et UNMIL (Libéria).

    Désarmement :

    -La Suisse considère que la prolifération des armes de destruction massive ainsi que des armes légères et de petit calibre représentent une grave menace à la paix et à la sécurité internationales.

    Coopération internationale et gouvernance :

    -La Suisse considère qu’une gouvernance globale à travers l’ONU, reflétant les réalités du monde actuel, est nécessaire pour répondre aux défis complexes auxquels fait face la communauté internationale, tels que le changement climatique, la crise financière et économique et la paix et la sécurité.

    -Selon la Suisse, il est nécessaire que les Etats membres dépassent leurs divergences d’opinion et mettent en place des plans d’actions et de solutions globales afin de garantir et de renforcer la légitimité et l’efficacité de l’ONU.

    -La Suisse considère que si l’ONU ne remplit pas son rôle sur la scène internationale, des groupes régionaux ne bénéficiant pas de la légitimité nécessaire du fait de leur composition, chercheront à jouer un rôle important dans la gouvernance globale, au détriment de la communauté internationale.

    Terrorisme :

    -La Suisse soutien, aux côtés d’autres pays, la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et considère que cette initiative fournit les cadres humanitaire et éducatif adéquats pour lutter contre le terrorisme.

    Violence armée et développement :

    -En 2006, la Suisse a organisé en collaboration avec le PNUD la conférence ministérielle à l’issue de laquelle la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement a été adoptée par 42 Etats, appelant les Etats à lutter contre les interactions négatives entre la violence armée et le développement socio-économique d’ici à 2015.

    -La Suisse conduit le groupe de 14 Etats œuvrant pour la mise en œuvre de la Déclaration par les Etats signataires.


    Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) :


    -La Suisse appelle la communauté internationale et l’ensemble des Etats membres de l’ONU à aider à la réalisation rapide des OMD.

    Réchauffement climatique :

    -Il est nécessaire, selon la Suisse, de définir des objectifs de réduction des émissions de CO2 et de mettre en place des mesures propres à chaque pays.

    Dans ce sens, la Suisse a déclaré son objectif de réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre pour 2020.

    Résolutions soutenues par le Maroc et la Suisse :

    -En 2007, le Maroc et la Suisse ont présenté une résolution sur « l’éducation et la formation sur la nature des droits de l’homme », adoptée en 2008.

    -Le Maroc a organisé un séminaire à Marrakech pour approfondir la réflexion sur les contours de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation en matière des droits de l’homme.

    -En mars 2011 et à la 16ème session du Conseil des Droits de l’Homme (CDH), la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation en matière des droits de l’homme a été adoptée par consensus et coparrainée par plus de 70 pays.

    -La Suisse a soutenu et coparrainé la résolution présentée par le Maroc sur le rôle des Ombudsmans et des institutions de médiation dans la promotion des droits de l’homme.

    Moyen-Orient

    -La Suisse regrette que le printemps arabe n’ait pas permis de relancer le processus de paix au Proche-Orient.

    -La Suisse a émis l’espoir de réussir conjointement avec la Palestine et Israël et de signer un traité qui aurait permis d’accueillir un Etat Palestinien souverain et indépendant, vivant en paix avec Israël, comme nouveau membre au sein de l’ONU.

    Printemps Arabe

    -La Suisse a déclaré que c’est le manque de liberté politique, allié à l’injustice sociale et à l’absence de perspectives économiques qui a déclenché les changements fondamentaux dans le monde arabe.
    Syrie :

    -La Suisse a été l’un des premiers pays à avoir rappelé son Ambassadeur de Damas, et a soutenu le projet de résolution présenté par le Maroc au Conseil de sécurité des Nations Unies.

    #Maroc #Suisse #Sahara_Occidental

  • Maroc-Allemagne : Relations bilatérales

    Maroc-Allemagne : Relations bilatérales

    Tags : Maroc, Allemagne, coopération, Sahara Occidental,

    RELATIONS POLITIQUES

    Le Maroc et l’Allemagne ont signé le 12 septembre 2013 « la Déclaration de Rabat » adoptant un nouveau mécanisme de consultations basé sur un format élargi de coopération. Ce nouveau mécanisme un pour but l’amélioration de la visibilité du partenariat maroco-allemand et le renforcement de la cohérence entre les différents domaines de coopération bilatérale.

    La déclaration de Rabat souligne, notamment, la qualité exceptionnelle des relations qui existent entre les deux pays et réitère le rôle que joue le Maroc pour assurer la stabilité, la sécurité et le développement durable en Afrique du Nord.

    Elle met l’accent sur la pertinence de la concertation sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun.

    Elle énumère, également, les différents domaines dans lesquels il est opportun de hisser le niveau de coopération bilatérale, notamment le renforcement du processus démocratique, la bonne gouvernance, les parlements, l’énergie, l’enseignement, la culture etc.


    Dialogue Politique de Haut Niveau :

    -Les relations maroco-allemandes sont excellentes et ont été dynamisées, ces dernières années, par des visites de haut rang des deux parties et par le renforcement du dialogue politique.

    Visite de Travail de l’ex-Ministre des Affaire étrangères et de la Coopération Dr Saad-Dine El Othmani à Berlin en Novembre 2012

    -Visite de travail de M. le Secrétaire Général Nasser Bourita à Berlin, le 22 mai 2014.

    -Visite au Maroc du Président du Parlement allemand, Monsieur Nobert Lammert, le 12 Février 2013.

    Cause Nationale :

    -La déclaration de Rabat signée en septembre 2013 note clairement la position officielle de l’Allemagne sur le conflit du Sahara. » L’Allemagne renouvelle son soutien aux négociations en cours menées par les Nations Unies afin de parvenir à une solution politique, pacifique, durable et mutuellement acceptable du conflit du Sahara occidental ». « Les deux parties notent que « le Conseil de sécurité des Nations Unies a qualifié les efforts du Maroc pour faire avancer le processus de règlement de ce différend de sérieux et crédibles ».

    -Le Chef de la MINURSO M. Wolfgang Weisbrod-Weber est de nationalité allemande. Son mandat expire le 31 juillet 2014.

    -L’Allemagne participe à l’application des mesures de confiances en versant au HCR une contribution annuelle de 200 000 euros (de 2008 à 2012).

    -L’Allemagne a assorti son soutien à l’Accord de Pêche avec l’Union Européenne d’une déclaration explicative conjointe avec l’Autriche et l’Irlande. Selon cette déclaration, ces trois pays demandent à la Commission d’informer le Conseil régulièrement des contreparties reçues par la population sahraouie et l’état des stocks halieutiques de la région.

    Coopération parlementaire :

    Un groupe d’amitié parlementaire Maroc-Allemagne est créé au sein de la Chambre des Représentants marocain. Il est présidé par le député Ahmed Zaïdi de l’USFP.

    Une Association d’amitié parlementaire Maroc-Allemagne portant le nom de « Association des Amis du Maroc » a été créée le 20 avril 2007 à Hambourg. Elle est présidée par Jurgen Klimke, Député CDU et membre des Commissions des Affaires étrangères et des droits de l’Homme au Bundestag.

    Outre les nombreuses visites effectuées au Maroc par des délégations parlementaires (commission Tourisme, des Droits de l’Homme, Groupe Maghreb…) les secrétaires généraux de la Chambre des Conseillers et du Bundesrat (Chambre haute du parlement fédéral allemand) ont signé à Berlin le 5 juillet 2011, un mémorandum d’entente sur le partenariat et la coopération technique entre les deux institutions législatives.

    La déclaration de Rabat convient la création d’un Forum Parlementaire.

    Communauté marocaine :

    -Estimé à plus de 120.000 personnes, la communauté marocaine en République Fédérale d’Allemagne constitue la première communauté arabe et africaine.

    -L’Allemagne accueille plus de 8.500 étudiants marocains. Un programme d’accompagnement et de réintégration au Maroc des compétences marocaines installées en Allemagne a été initié depuis quelques années par le Ministère Fédérale allemand de la Coopération avec d’autres acteurs comme la Chambre allemande de Commerce et d’Industrie au Maroc, le Centre international de migration et de développement et le World University Service.

    RELATIONS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES

    Mécanismes régissant la coopération bilatérale 

    Les relations de coopération financière et technique entre le Maroc et l’Allemagne sont régies par l’Accord de Coopération économique du 24 novembre 1966. En vertu de cet Accord, les négociations intergouvernementales maroco-allemandes se tiennent tous les deux ans alternativement à Rabat et à Bonn.

    Échanges commerciaux

    -L’Allemagne est le 6ème partenaire commercial du Maroc après la France, l’Espagne, la Chine, les Etats-Unis et l’Italie.

    -Les échanges commerciaux entre les deux pays ont totalisé 2,4 milliards d’euros en 2012, contre 2,26 milliard d’euros en 2011, soit une hausse de 12,6%.

    -En 2012, le Maroc a exporté vers l’Allemagne, 792,2 millions d’euros (+6,7%) de marchandises et a importé 1,6 milliard (+6%), selon les données fournies par l’Office allemand de la Statistique « destatis ».

    -La balance commerciale affiche un solde positif en faveur de l’Allemagne, avec 820 millions d’euros. Toutefois le taux de couverture des exportations/importations marocaines a légèrement augmenté de 48,8% à 49,1% en 2012.

    -Les principaux produits exportés sont des produits traditionnels comme le textile, le cuir, les chaussures et les conserves. Les importations consistent essentiellement en machines industrielles, en produits chimiques, et en voitures.

    Commission Économique Mixte

    Faisant suite à la volonté exprimée par Sa Majesté le Roi Mohamed VI et la Chancelière Madame Angela Merkel, lors de leur rencontre en marge des travaux de l’Assemblée des Nations Unies en septembre 2010, le Maroc et l’Allemagne ont procédé le 18 mai 2012 à la signature de l’Accord portant sur la création d’une commission économique mixte.

    A l’issue des travaux de la 1ère réunion de la Commission Economique Mixte maroco-allemande, tenue à Berlin le 24 octobre 2012, M. Abdelkader Amara, ex-Ministre de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies et de Mme Anne-Ruth Herkes, ex-Secrétaire d’Etat au Ministère fédéral de l’Economie et de la Technologie ont signé une déclaration conjointe qui retient un ensemble d’actions renforçant la coopération entre les deux pays, notamment la promotion des opportunités d’investissements et de partenariat de PME des deux pays dans le domaines des énergies renouvelables, de l’Industrie de l’Agriculture, du transport, de la formation professionnelle et de la santé.

    La deuxième session de la commission économique mixte se tiendra les 30 septembre et 1er octobre 2014 à Rabat. Un forum économique sur le secteur de l’automobile sera organisé en marge de cette session.

    Partenariat énergétique- Énergies renouvelables

    Le Maroc et l’Allemagne ont signé le 3 juillet 2012 à Berlin la déclaration d’intention commune pour la mise en place d’un partenariat énergétique entre le Royaume du Maroc et la République fédérale d’Allemagne.

    Cet accord a pour but de permettre la mise en place de conditions cadre d’une coopération élargie entre les deux Parties dans le domaine de l’énergie, notamment des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique sous forme d’une coopération étatique dans les domaines de l’énergie, de l’intégration industrielle, la formation ainsi que la promotion de la Recherche et Développement.

    En vertu de cet accord, des réunions de groupes de travail : « Energies renouvelables et Directive européenne », « Accompagnement du projet DESERTEC au Maroc » et « Coopération au Développement » se tiennent régulièrement à Rabat et à Berlin.

    La banque KFW (l’agence d’exécution du gouvernement fédéral allemand) est l’un des premiers bailleurs de fonds du Plan solaire et du plan solaire (2000 MW) et du Plan éolien (2000MW). L’appui de la KFW consiste en un prêt concessionnel qui s’élève à 100 millions d’euros et en un don de 1,5 millions d’euros pour MASEN (l’accord a été signé à Marrakech en novembre 2012). La KFW envisage également d’appuyer la deuxième phase du projet d’Ouarzazate.

    S’agissant du plan éolien, la Banque allemande KFW a signé un contrat de prêt d’un montant de 50 millions d’euros destiné au financement du projet du parc éolien de Taza de 150 MW, (accord signé à Rabat en décembre 2012)

    Agriculture

    Après la participation de l’Allemagne en tant qu’invité d’honneur au salon SIAM de Meknès en avril 2010, une dynamique s’est déclenchée dans le domaine de la coopération agricole. Elle s’est traduite par la signature :

    -d’une convention dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments en avril 2010 à Meknès en marge du SIAM d’une convention dans le domaine bio en marge du salon SIFEL d’Agadir en décembre 2010 d’une déclaration commune dans le domaine des coopératives agricoles en marge du salon de la semaine verte de Berlin en janvier 2011.

    -d’une déclaration d’intention relative à la création d’un centre d’excellence maroc-allemande pour l’agriculture, signé en marge du SIAM – 2012. (229 ha- région du Gharb)
    Dans le cadre de cette coopération, il est prévu de créer trois centres d’Excellence, dédiés au développement de la mécanisation agricole, l’élevage bovin et la formation professionnelle.

    Un premier Centre d’excellence de Conseil Agricole maroco-allemand (CECAMA) a été inauguré le 26 avril 2014 à Sidi Slimane conjointement par le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime M. Aziz Akhennouch et le Secrétaire d’Etat au Ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture M. Peter Bleser, en marge de la 7ème édition du Salon d’Agriculture tenue à Meknès du 23 au 27 avril 2014.
    Le Maroc tient à participer chaque année à la Semaine Verte et au Salon « Fruit Logistica » de Berlin.

    Cette année, le Maroc a présenté sa candidature pour participer en tant que partenaire officielle de l’édition 2016 de la semaine verte de Berlin.

    Logistique

    Signature de l’accord de coopération le 13 avril 2011 entre l’Agence Nationale des (APN) et l’Institut Allemand de l’Economie de la Navigation et de la Logistique (ISL)

    Tourisme

    En 2010, 207.417 touristes allemands ont visité le Maroc contre 1.2 millions pour l’Égypte et 520.000 pour la Tunisie. Malgré une hausse de 18% par rapport à 2009, ce chiffre reste bien modeste par rapport au potentiel du tourisme marocain compte tenu de l’importance de l’Allemagne, en tant que premier pourvoyeur de touristes dans le monde avec plus de 35 millions de visiteurs et un marché de 85 milliards d’euros (2010).

    Coopération au Développement /Fonds alloués au Maroc

    Depuis le début des années 60, l’Allemagne a alloué au Maroc plus de 1.7 milliard d’euros pour la mise en œuvre d’une multitude de projets de coopération. Le Maroc est ainsi l’un des principaux bénéficiaires de la coopération allemande.

    Les négociations intergouvernementales maroco-allemandes menées les 22 et 23 mai 2012 à Bonn ont permis d’augmenter substantiellement l’enveloppe financière accordée par la République Fédérale d’Allemagne pour atteindre 164,5 millions d’euros (augmentation de 18% par rapport à la période précédente) variant comme suit :

    -126,9 millions d’euros pour les projets de Solaire et de l’Eolien ;

    -32,5 millions d’euros pour les projets de l’Hydraulique ;

    -3,4 millions d’euros pour l’appui aux PME ;

    -2,7 millions d’euros pour la coopération technique.

    En plus des axes prioritaires susmentionnés, la coopération bilatérale au développement touche également aux domaines de la santé, du genre, de la réduction de la pauvreté, de la bonne gouvernance, de la promotion de la démocratie, la société civile et la décentralisation.

    L’accord de coopération financière 2012-2013 ainsi que des contrats de garantie des prêts en vertu desquels KFW met à la disposition de l’office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) des financements d’un montant global de 180,2 millions d’euros ont été signé le 27 mars 2013. Cet Accord va permettre la mise en œuvre des programmes et projet s’inscrivant dans le cadre des secteurs prioritaires de notre pays, notamment, dans les domaines de l’Environnement et des Energies renouvelables (116 millions d’euros) et dans la gestion des ressources en eau (12,5 millions d’euros).

    Fondations Politiques :

    Sur les 6 fondations politiques allemandes, 5 sont représentées au Maroc. Konrad Adenauer/CDU (Union des Chrétiens-démocrates); Friedrich Ebert/SPD (Parti Social-démocrate), Friedrich Naumann/FDP (Parti Libéral-démocrate), Hanns Seidel/CSU (Union Sociale-chrétienne), Heinrich Böll /B90/Grünen (le parti des écologistes).

    Elles travaillent en collaboration avec les milieux politiques et scientifiques ainsi qu’avec l’administration et la société civile. Elles organisent des échanges et des débats d’idées entre le Maroc et l’Allemagne ou entre le Maghreb et l’Europe.

    La dernière fondation qui a demandé à s’installer au Maroc est Heinrich Böll qui a ouvert un Bureau de Représentation en juillet 2012. Le choix du Maroc (qui figurait sur une liste avec la Tunisie et l’Egypte, a été fait pour les réformes réalisées en matière de promotion et de protection des droits humains, notamment ceux de la femme. Cette fondation compte concentrer ses interventions sur 2 axes prioritaires à savoir, la protection de l’environnement et la consolidation de droits de la femme.

    #Maroc #Allemagne

  • Maroc-Espagne : L’opportunité de bâtir un partenariat d’avant-garde

    Maroc-Espagne : L’opportunité de bâtir un partenariat d’avant-garde

    Tags : Maroc, Espagne, relations bilatérales, coopération,

    La géographie et l’histoire donnent au Maroc et à l’Espagne l’opportunité de bâtir un partenariat d’avant-garde dans la région euro-méditerranéenne.

    Les deux pays ont en commun un héritage culturel partagé et des intérêts bien compris. Ils ont surtout des aspirations pour un avenir commun.

    De par la similarité de leur structure étatique, les deux Royaumes du Maroc et de l’Espagne sont tout à fait prédestinés à travailler étroitement ensemble et à capitaliser sur les atouts qui les singularisent à l’échelle de la Méditerranée :

    Les deux pays ont développé une vision du long terme et un horizon temporel très large pour traiter les enjeux bilatéraux et régionaux. Quelles que soient la sensibilité de la thématique à traiter, le Maroc et l’Espagne ont toujours veillé à ce que l’avenir soit préservé.

    La relation maroco-espagnole se caractérise aussi par le développement d’une culture de négociation et d’appropriation, dans laquelle responsables gouvernementaux et parlementaires, acteurs de la société civile et représentants des entités territoriales, académiciens et représentants des diasporas dans les deux pays… sont impliqués, instituant ainsi une véritable culture de dialogue et d’ouverture sur l’autre.

    Cette double particularité a permis l’établissement d’un maillage de plus en plus dense, d’un matelas d’intérêts de plus en plus imbriqués, et a permis surtout la création d’un socle de confiance renforcée entre les deux pays.

    Cette confiance se reflète sur le terrain économique, eu égard à la densité, à la diversité et à la vitesse de la relation économique bilatérale. L’Espagne est devenue en 2012 le premier partenaire commercial du Maroc. Des investissements de grande ampleur sont programmés. De gros contrats publics sont conclus.

    Pour la période à venir, le Maroc et l’Espagne ont tout le potentiel pour constituer un binôme économique, s’articulant, tout à la fois, sur l’attractivité conjointe des IED, sur la compétitivité partagée et sur une articulation optimale des systèmes productifs respectifs. Ils devraient, pour ce faire, s’inspirer des mécanismes de convergence qui ont fonctionné dans d’autres régions du monde, à l’instar du Mexique-États-Unis ou de l’Allemagne-Pologne.

    C’est de cette manière que le Maroc et l’Espagne sauront relever ensemble les enjeux auxquels ils sont confrontés, certes avec des intensités différentes : l’enjeu de la croissance, l’employabilité de la jeunesse, la création de la richesse, la solidarité intergénérationnelle, la cohésion spatiale et territoriale, la sécurité énergétique….

    Le rapprochement entre le Maroc et l’Espagne devrait s’articuler aussi sur une nouvelle « infrastructure humaine » (jumelages de villes, mobilité des étudiants, création de comités d’étude et d’instituts) et sur un paradigme davantage ambitieux en matière de coopération décentralisée, au moment où le Maroc entame le chantier de la régionalisation avancée.

    Également, les deux pays sont appelés à s’ouvrir sur d’autres régions du monde et travailler en commun avec l’Afrique, avec les pays d’Amérique latine et avec les pays arabes.

    C’est de cette manière que le Maroc et l’Espagne vont démontrer comment deux pays voisins sont en mesure de faire une lecture vertueuse de la géopolitique, en adoptant « un jeu à somme positive », et en s’écartant des schémas tordus de l’exacerbation de la rivalité et de l’antagonisme stérile.

  • Fiche sur le partenariat Maroc-UE. Repères historiques

    Fiche sur le partenariat Maroc-UE. Repères historiques

    Tags : Maroc, Union Européenne, commerce, coopération financière, ressortissants marocains en Europe, RME,

    Tags : Maroc, Union Européenne, partenariat, relations bilatérales, coopération,

    1969 : Signature du 1er Accord commercial entre le Maroc et la Communauté Economique Européenne.

    1976 : Signature d’un Accord de coopération qui comportait trois volets :

    -Échanges commerciaux : octroi d’un régime préférentiel au profit des exportations marocaines;

    -Domaine social : amélioration de la situation des ressortissants marocains dans la CEE;

    -Coopération financière : 1,2 milliards d’euros de 1976 à 1996 dans le cadre de quatre protocoles financiers, complétés par des prêts concessionnels de la Banque Européenne d’Investissement.

    1996 : Signature de l’Accord d’Association qui visait les objectifs suivants :

    -La mise en place d’un Dialogue politique régulier ;

    -L’instauration progressive d’une Zone de libre-échange (ZLE) ;

    -Le renforcement de la coopération financière ;

    -Le développement de la coopération sociale et culturelle.

    2005 : Adoption d’un Plan d’Action Maroc-UE dans le cadre de la Politique Européenne de Voisinage (PEV). Cette nouvelle politique est destinée au voisinage Sud et Est de l’Union européenne. Elle est basée sur le credo de « tout sauf les Institutions » et a pour objectif de développer un espace de prospérité et de stabilité aux frontières de l’UE, à renforcer la coopération politique, sécuritaire, économique et culturelle entre l’UE et ses voisins.

    2008 : Entrée en vigueur du document conjoint sur le Statut avancé. Ce nouveau cadre répondait à la vision formulée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur d’un Statut avancé avec l’UE, entendu comme «plus que l’association et moins que l’adhésion ».

    Présentation du Statut avancé

    La vocation du Statut avancé est double :

    -Construire un ‘espace de valeurs partagées’ en matière de démocratie, de bonne gouvernance et des droits de l’homme.

    -Edifier un ‘espace économique commun’, qui permettra au Maroc de s’inspirer de l’acquis communautaire pour construire une économie ouverte et compétitive.

    -Avec le Statut avancé, le Maroc ambitionne d’être le pays tiers le plus proche de l’UE.

    -Dans le même temps, il vielle à ce que sa mise en œuvre soit en parfaite cohérence avec les engagements stratégiques du Maroc à l’égard de la construction maghrébine, de son appartenance arabo-musulmane et de sa projection envers l’Afrique.

    -Le Statut avancé a permis que notre relation avec l’UE ne soit plus de l’apanage exclusif du Gouvernement, mais est désormais approprié par plusieurs acteurs nationaux, notamment le Parlement ; le Conseil économique et social; la CGEM, les collectivités décentralisées….

    -Cette évolution répond à l’orientation fixée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le Discours du Trône de juillet 2010 : « le Statut avancé nécessite la mobilisation de tous les pouvoirs publics et autres acteurs nationaux. Ces efforts doivent s’inscrire dans une démarche concertée et cohérente, afin d’en déterminer les espaces, la portée et le rythme et d’assurer l’exploitation la plus judicieuse qui soit des opportunités offertes par ce statut».

    Finalité stratégique du Statut Avancé

    Sur le plan géopolitique :

    -Le Maroc voulait conforter sa position à l’échelle euro-méditerranéenne et compléter les engagements pris dans ce cadre (UpM, 5+5, Accord d’Agadir et Accord de libre-échange avec la Turquie).

    -Le Maroc ambitionnait aussi de promouvoir avec l’UE des actions conjointes en Afrique. Sur ce point, l’adéquation des diagnostics sur les défis sécuritaires en Afrique (arc sahélo-saharien et façade atlantique) devait déboucher sur des initiatives conjointes liées à la sécurité régionale. Notre pays voulait ainsi s’ériger vis-à-vis de l’UE comme le hub stratégique au niveau de l’Afrique de l’Ouest.

    Sur le plan politique :

    Se concerter avec l’UE à différents segments (gouvernemental et parlementaire) pour que l’UE ait la meilleure perception des intérêts stratégiques nationaux, notamment la question du Sahara.

    Prémunir la communauté marocaine en Europe des phénomènes de xénophobie et d’islamophobie, en menant une concertation structurée sur la question avec l’Union européenne, le Conseil de l’Europe et l’Agence européenne des droits fondamentaux.

    Sur le plan économique :

    Le postulat qui avait été établi est qu’une croissance soutenue de l’économie marocaine ne se fait pas qu’avec du commerce, mais se construit sur l’amélioration des indicateurs de productivité (santé, éducation, services publics, aménagement du territoire, transports, urbanisme…).

    Accompagner la nouvelle génération des réformes lancées par le Maroc en matière de gouvernance économique (propriété intellectuelle, normes SPS, concurrence, protection du consommateur, gouvernance d’entreprise, normes bancaires, aides d’Etat…).

    Promouvoir un rapprochement graduel avec l’acquis communautaire dans le but d’arrimer l’économie marocaine au Marché Intérieur de l’UE et permettre au Maroc de développer le même environnement économique, les mêmes normes et standards qu’un pays membre de l’EEE (espace économique européen).

    Essayer d’arrimer le Maroc aux réseaux transeuropéens (RTE) dans les domaines du transport, de la recherche développement et de l’énergie. Les Accords Open Sky, Galileo et le Plan Solaire seront le socle de cet arrimage.

    Sur le plan humain :

    -Impliquer de nouveaux acteurs (CES, entités territoriales, CGEM, ONG), afin qu’ils s’approprient les ressorts et les élans qu’ouvre ce partenariat.

    -Intégrer l’espace européen de recherche, en visant notamment l’objectif d’atteindre la reconnaissance mutuelle des diplômes et les jumelages entre instituts de recherche.

    Bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du Statut avancé:

    Sur le plan politique :

    -Tenue, en mars 2010, du 1er sommet Maroc UE à Grenade (Espagne).

    -Mise en place d’une commission parlementaire mixte.

    -Réunions périodiques avec le Comité politique et de Sécurité de l’UE.

    -Lancement d’actions conjointes au sein des enceintes multilatérales, avec le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

    -Adoption, le 24 avril 2012 à Strasbourg, par le Maroc et le Conseil de l’Europe du Plan d’action intitulé « Priorités 2012-2014».

    -Conclusion imminente d’un accord de coopération entre le Maroc et EUROPOL.

    Toutes ces actions sont lancées pour la 1ère fois par l’Union européenne avec un pays non membre et n’ayant pas le statut de candidat.

    Il en est de même concernant le Conseil de l’Europe : le parlement marocain a obtenu, en juin 2011, le statut de ‘Partenaire pour la Démocratie’ à l’Assemblée parlementaire ; Le Maroc a été le 1er pays non européen à adhérer, en juillet 2009, au Centre Nord sud du Conseil de l’Europe ; Il est membre de la Commission de Venise. Enfin, notre pays s’est vu proposer d’adhérer à 18 conventions du Conseil de l’Europe.

    Toutes ces actions sont développées en totale cohérence avec les fondements constitutionnels, spirituels, identitaires et juridiques du Maroc.

    Sur le plan économique :

    Le cap fixé consiste en la conclusion d’un Accord de libre échange global et approfondi. Cet instrument, une fois entré en vigueur, permettra au Maroc d’intégrer de facto le Marché Intérieur de l’UE et de bénéficier de tous les avantages qui en découlent.

    Après la signature, en décembre 2010, de l’Accord Agricole et du mécanisme de règlement des différends, il s’agira désormais de finaliser le Protocole Pêche et les négociations Services.

    Accompagnement financier :

    Le Maroc est le principal bénéficiaire de l’appui financier de l’UE à l’échelle du voisinage. Pour la période 2007-2010, il a mobilisé une enveloppe de 654 millions d’euros. Pour la période 2011-2013, il a bénéficié d’une enveloppe de 580,5 millions d’euros.

    Les actions financées en 2012 ont concerné principalement l’INDH (25 millions d’euros), le programme « Hakama » -qualité des services publics- (75 millions d’euros) et l’appui à la mise en œuvre du Plan gouvernemental pour l’Egalité (45 millions d’euros).

    De plus, et en réponse au ‘Printemps Arabe’, l’UE a programmé une enveloppe additionnelle SPRING au titre de laquelle le Maroc a bénéficié d’une dotation additionnelle de 80 millions d’euros pour la période 2011-2013. Cette enveloppe financera en priorité la formation professionnelle (30 millions d’euros), l’alphabétisation (25 millions d’euros), l’agriculture (10 millions d’euros) et la santé (12 millions d’euros).
    En plus de ces dons, l’accompagnement financier de l’UE concerne aussi les prêts concessionnels de la BEI.

    En 2012, l’engagement de la BEI au Maroc a porté sur un montant de 1 milliard d’euros, au profit notamment des routes rurales (100 millions d’euros), du Plan Solaire (100 millions d’euros), de l’autoroute El-Jadida Safi (240 millions d’euros), de l’ONEE (180 millions d’euros)…

    Partenariat pour la mobilité :

    Le Maroc œuvre avec l’UE pour la mise en place d’une approche globale de la migration basée sur la responsabilité partagée, le développement, la lutte contre la migration illégale, la gestion des flux migratoires légaux et la consolidation des droits acquis des migrants installés en Europe.

    Dans cette perspective, les deux parties ont entamé la négociation pour la conclusion d’un « Partenariat pour la migration, la mobilité et la sécurité », qui fixera un cadre global de coopération dans tous les volets de la migration (migration légale, développement, migration illégale et asile).

    Convergence règlementaire :

    Le Statut avancé a prévu une ambition de convergence règlementaire entre la législation nationale et l’acquis communautaire de l’UE. Pour le Maroc, celle-ci doit obéir aux paramètres suivants :

    -La convergence doit être « graduelle et séquencée ».

    -Elle doit accompagner la mise en œuvre des stratégies sectorielles du Maroc.

    -Elle doit concerner, de manière équilibrée, les dimensions politique, économique et sociale.

    -Enfin, la convergence doit résulter d’une approche cohérente basée sur une évaluation de l’écart et sur une étude d’impact.

    Jumelages institutionnels :

    Le Maroc a mis en œuvre jusqu’à présent 44 jumelages, soit la meilleure performance régionale. L’Egypte en a eu 30, l’Ukraine 30 et la Tunisie 20.

    Ces jumelages ont permis au Maroc :

    -Asseoir les normes de bonne gouvernance (lutte contre le blanchiment de capitaux, Administration du Parlement, modernisation des juridictions, lutte contre la criminalité organisée, lutte contre l’immigration irrégulière…).

    -Gérer sa transition économique (gouvernance des entreprises publiques, mécanisme de règlement des différends, propriété industrielle et intellectuelle, Open Sky, efficacité énergétique, Cour des Comptes, Audiovisuel…).

    -Améliorer ses indicateurs sociaux (initiative nationale de développement humain, alphabétisation, couverture médicale…).

    -Dans l’immédiat, de nouveaux secteurs seront concernés (Marchés Publics ; Services financiers/Assurance ; Concurrence ; Protection du consommateur ; Code de travail ; Normalisation Industrielle ; Surveillance des marchés ; Sécurité maritime…). D’autres secteurs suivront progressivement la même procédure d’alignement. L’objectif est que le Maroc devienne le pays tiers qui aura absorbé le plus d’acquis communautaire.

    -Enfin le Statut avancé a prévu l’entrée du Maroc à des Agences et programmes communautaires : Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), Programme compétitivité et innovation (CIP), Douane 2013, Programme Marco Polo…

    Perspectives futures du partenariat Maroc-UE :

    -L’Accord de libre-échange Complet et Approfondi permettra d’améliorer les conditions d’accès des produits marocains au marché européen.

    -L’Accord sur la libéralisation des services permettra au Maroc d’améliorer son offre services.

    -L’Accord de Pêche permettra d’accompagner le Maroc dans la mise en œuvre de la stratégie Halieutis.
    Le Partenariat pour la mobilité permettra aux deux parties de gérer tous les aspects liés à la question migratoire selon une approche équilibrée et la responsabilité partagée.

    -Le Plan d’action pour la mise en œuvre du Statut avancé constituera la feuille de route pour les 5 années à venir et préparera les deux parties à la conclusion d’un nouveau lien juridique qui remplacera l’Accord d’association.

    En conclusion, la mise en œuvre du Statut avancé permettra de raffermir les relations Maroc-UE et facilitera leur évolution vers la conclusion d’un nouveau cadre juridique qui remplacera l’Accord d’Association. Ce cadre prendra la forme d’un « Partenariat Privilégié ».

    Dans la même perspective, le Maroc plaide pour que la Politique européenne de voisinage (PEV) soit dotée de mécanismes innovants, d’outils substantiels et de perspectives incitatives.

    Une PEV rénovée et ambitieuse permettra à l’Union européenne d’accompagner le Maroc dans la réalisation de son projet de société ouverte, démocratique et solidaire qu’il est en train de construire, ainsi que dans son ambition de s’ériger comme une plateforme régionale compétitive et ouverte sur l’UE et sur les espaces maghrébin, arabe et africain.

    #Maroc #UE #relations_bilatérales

  • Le statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne : une reconnaissance du processus de réforme du Maroc et une nécessité géopolitique et stratégique pour l’UE

    Tags : Maroc, Union Européenne, Statut avancé, relations bilatérales, coopération,

    Alors que l’Union européenne s’apprête à accueillir dans les semaines à venir son 28ème membre, poursuivant ainsi son élargissement vers l’est dans ce qui semble atteindre sa capacité maximale à l’est, pour des raisons géopolitiques évidentes couplées à un processus d’Union pour la Méditerranée au point mort, il est important de réfléchir à l’avenir de la politique européenne de voisinage et à la nature de la relation qui liera l’UE à ses voisins du sud de la Méditerranée, en particulier le Royaume du Maroc.

    Il ne fait aucun doute que des développements intéressants ont eu lieu ces dernières années dans le cadre du processus de Barcelone/Union pour la Méditerranée et de la signature de l’accord sur le statut avancé entre le Maroc et l’UE, mais le printemps arabe qui a déferlé sur l’Afrique du Nord, combiné à une impasse dans le processus de paix au Moyen-Orient, a freiné cet élan encourageant. Aujourd’hui, le partenariat de l’UE avec ses voisins du sud de la Méditerranée peut être considéré comme une tasse à moitié pleine pour certains ou une tasse à moitié vide pour d’autres.

    À la lumière des nouveaux défis inquiétants qui sont apparus dans la région du Sahel, notamment après la tentative déjouée des groupes terroristes et extrémistes de prendre le contrôle total du Mali, il est plus que jamais urgent de renouveler le partenariat entre l’UE et ses voisins du Sud.

    Au fil des ans, il est indéniable que le Maroc a prouvé à maintes reprises qu’il était un pionnier, à la fois en tant que pays arabe et africain, pour ouvrir la voie à un partenariat plus renforcé avec l’UE et à un ordre euro-méditerranéen renouvelé.

    Si l’histoire, la géopolitique et le commerce ont pu contribuer à cette fin, il est indéniable que la vision définie par feu le roi Hassan II et Sa Majesté le roi Mohammed VI en vue d’un partenariat UE-Maroc renforcé, ainsi que les valeurs et aspirations partagées, ont été des facteurs moteurs importants derrière l’un des partenariats les plus étroits que l’UE ait jamais développé avec un pays de la rive sud de la Méditerranée.

    L’accord sur le statut avancé Maroc-UE : Une reconnaissance claire des décennies de réformes entreprises par le Maroc. En effet, le partenariat Maroc-UE n’a cessé de se développer au fil des ans. Il a notamment connu une avancée importante avec la signature, le 13 octobre 2008, de l’accord de statut avancé Maroc-UE qui a propulsé les liens vieux d’un demi-siècle à un nouveau niveau permettant de renforcer le partenariat multidimensionnel existant aux niveaux politique, économique et humain. Par cet accord, le Maroc et l’UE ont convenu de donner un nouvel élan à leur coopération bilatérale basée sur les valeurs partagées de la démocratie, de l’état de droit, de la bonne gouvernance, du respect des droits de l’homme, d’un dialogue politique renforcé, d’une zone économique commune, notamment par le lancement récent des négociations sur un nouvel ALE, de la participation progressive du Maroc aux activités et programmes communautaires ainsi que d’un espace commun pour la connaissance et la culture, les échanges universitaires et la recherche scientifique.

    Peut-être l’un des aspects les plus importants de cet accord est qu’il sert de reconnaissance par l’UE des réformes profondes et multidimensionnelles que le Maroc a entrepris au niveau politique, économique, social, culturel et des droits de l’homme sur la voie d’une plus grande ouverture et dans sa transition vers une plus grande démocratie au cours des deux dernières décennies, mais reflète également la confiance placée par l’UE dans le Maroc pour poursuivre ces efforts. Cet accord implique également que le Royaume continue sur la voie des réformes qu’il a initiées tandis que l’UE continuera à soutenir ces efforts.

    L’accord de statut avancé, le premier de ce type à être signé avec un pays de la région, continue de représenter une étape importante dans le contexte des perspectives futures de coopération dans le cadre d’une politique européenne de voisinage rénovée. La demande du Maroc pour un statut avancé n’était pas destinée à se démarquer du reste de la foule, mais plutôt motivée par sa conviction de la nécessité d’un espace euro-méditerranéen nord-sud renforcé. Il est encourageant de voir que l’approche du Maroc a inspiré d’autres pays de la région tels que la Tunisie ou la Jordanie à suivre cette même voie et à revoir son partenariat avec l’UE.

    Le Maroc : un partenaire crédible pour l’UE dans un sud de la Méditerranée instable. Il est facile d’affirmer que l’histoire, la géographie et une vision claire d’une société marocaine démocratisée ne suffisent pas, dans un monde mû par des intérêts, à expliquer la nature des relations euro-marocaines existantes.

    Compte tenu des changements politiques croissants en Afrique du Nord et des menaces sécuritaires confirmées qui ont émergé dans la région du Sahel, la stabilité du Maroc, ses identités arabe, africaine et méditerranéenne combinées à ses valeurs partagées d’ouverture et de démocratie ont été un atout précieux pour l’Union européenne dans le dialogue politique existant. En outre, l’implication active du Maroc dans la recherche de solutions aux conflits affectant le continent africain ou le monde arabe, ainsi que sa volonté de favoriser une plus grande coopération régionale dans le domaine de la sécurité, ont fait du Maroc un interlocuteur stratégique pour l’UE.

    Au niveau économique, le Maroc reste un partenaire économique important pour l’UE (Besoin de trouver des statistiques). Depuis le 1er mars, des négociations ont débuté entre l’UE et le Maroc pour la signature d’un accord de libre-échange qui remplacera l’accord d’association existant. Cependant, le large éventail d’accords de libre-échange que le Maroc a déjà signé ou est en train de négocier avec des pays d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada), de la zone arabo-méditerranéenne (accord d’Agadir) et d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) représente une opportunité pour l’UE dans une période de difficultés économiques et financières.

    Par ailleurs, la vision marocaine de convergence progressive et de jumelage technique visant à aligner ses normes, standards et réglementations sur ceux de l’UE sont également un atout pour faciliter la circulation des biens et services. Bien que beaucoup reste à faire, le Maroc est déterminé à poursuivre cet objectif dans le seul but d’aligner toutes ses normes sur celles de l’UE dans un avenir proche.

    La voie à suivre :

    Alors que l’élargissement de l’UE semble atteindre ses limites à l’Est, la rive sud de la Méditerranée représente une nouvelle frontière pour des partenariats renforcés et approfondis. L’analyse et la réflexion sur cette question devraient devenir une priorité aux deux extrémités de la Méditerranée afin de créer une zone stratégique commune capable de concurrencer d’autres forums tels que l’ALENA ou l’ANASE.

    Le partenariat du Maroc avec l’UE peut être utilisé comme un modèle à suivre.

    Cinq ans après la signature de l’accord sur le statut avancé, et alors qu’un nouvel accord de libre-échange approfondi et complet doit être discuté le mois prochain (avril 2013), il est important de se tourner vers l’avenir et les nouvelles perspectives des relations Maroc-UE à travers l’établissement d’un « partenariat privilégié » s’appuyant sur les liens vieux d’une demi-décennie et les avancées récentes.

    Si le Royaume du Maroc est consciemment obligé de poursuivre sur la voie des réformes politiques et socio-économiques, l’UE, pour sa part, est obligée d’adopter une conception plus ouverte et équilibrée du partenariat, basée sur la solidarité et la sécurité. Pour aller de l’avant, il faudra également que le partenariat entre l’UE et le sud de la Méditerranée soit moins axé sur le contrôle des frontières et les questions de sécurité, mais plutôt sur le renforcement des échanges culturels et des partenariats de développement qui tiennent compte des questions d’identité et de diversité culturelle et « civilisationnelle ».

    Les évolutions démocratiques au sud de la Méditerranée, les récentes turbulences financières qui ont secoué les plus grandes économies mondiales, l’émergence de défis multidimensionnels, qu’ils soient liés à la sécurité, à l’énergie ou à l’environnement, ainsi que les questions croissantes liées à la question de l’identité, tout cela indique clairement la nécessité d’un débat sur l’avenir du partenariat entre l’UE et le sud de la Méditerranée et d’une transformation géostratégique de la zone méditerranéenne.

    La transformation démocratique à laquelle assistent les pays arabes, en particulier, implique la mise en place d’une nouvelle charte pour la région méditerranéenne couvrant, sur un pied d’égalité, les questions de sécurité régionale, de démocratie, de développement commun et de solidarité.

    Cette charte peut s’appuyer sur les acquis du début des années 60 avec la signature des conventions commerciales, les accords de coopération des années 70, les accords de partenariat des années 90 et plus récemment sur la politique de voisinage du XXIème siècle.

    Une telle charte pourrait permettre de consolider l’intégration économique entre les deux rives édifiée grâce à ces conventions. Elle pourrait également aider à construire des synergies entre les priorités stratégiques de tous les membres de la région vers l’édification d’un corps culturel euro-méditerranéen qui rassemble spécificité et universalité ainsi qu’ouverture et tradition.

    Au niveau économique, cette charte visera la création d’un espace économique compétitif commun capable de faire face et de concurrencer les blocs commerciaux américains et asiatiques, ce qui permettrait aux accords commerciaux (dans l’agriculture, les services et la pêche maritime…) de prospérer grâce à la reprise des exportations commerciales du sud vers le nord. Il s’agit d’un objectif plus ambitieux et évolutif qui dépasse la logique limitée du libre-échange et qui tient compte du fait que l’excédent commercial de l’UE dans la région méditerranéenne est le plus important au niveau international.

    Sur le plan culturel, le Maroc, qui a toujours été à l’avant-garde des pays concernés par le partenariat euro-méditerranéen, considère que cette nouvelle charte est destinée à renforcer les valeurs d’ouverture, de pluralisme, de diversité et de respect des spécificités de chacun.

    La prévalence du discours populiste dans certaines régions d’Europe pose la question de la finalité de l’institution européenne et menace la cohésion et la culture de la coexistence qui a toujours caractérisé l’espace euro-méditerranéen.

    À notre époque, le recours à l’isolement ou le fait de s’accrocher à son identité sans accepter celle de l’autre vont à l’encontre de la tendance actuelle à la mondialisation, à la mobilité accrue, à la compétitivité économique, au nouvel équilibre démographique et au développement technologique. Tous ces aspects constituent une opportunité et une source de richesse commune qui profiterait à toutes les sociétés euro-méditerranéennes.

    Dans le même contexte, une approche équilibrée de la question de l’immigration couvrant tous ses aspects permettrait de redresser les écarts démographiques entre les pays de la Méditerranée. Cela pourrait se faire en encourageant l’immigration temporaire entre ces pays et en assurant une meilleure intégration sociale et économique des migrants dans les pays d’accueil.

    Ce moment unique dans l’histoire de la zone euro-méditerranéenne doit être saisi afin de construire un partenariat euro-méditerranéen revigoré, un partenariat capable de fournir de nouvelles synergies et opportunités, une zone euro-méditerranéenne plus sûre et plus sécurisée tout en apportant de l’espoir et des réponses aux besoins des peuples de la Méditerranée.

    Le Maroc est prêt à jouer son rôle, dans cette nouvelle vision du partenariat euro-méditerranéen, et à continuer à jouer un rôle pionnier à travers la conclusion d’un « partenariat privilégié » entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne.

    #Maroc #UE #Statut_avancé