Étiquette : coopération

  • L’axe Algérie-Mauritanie renforcé

    Algérie, Mauritanie, coopération,

    L’Algérie et la Mauritanie ont affirmé leur détermination à poursuivre les efforts pour renforcer et promouvoir la coopération bilatérale en vue de s’ouvrir à de plus larges perspectives à même de répondre aux ambitions et aspirations des deux peuples frères.

    Cette déclaration est intervenue lors d’une audience accordée à Nouakchott, par le Premier ministre mauritanien, Mohamed Ould Bilal au ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, en visite en Mauritanie en sa qualité d’Envoyé spécial du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

    A cette occasion, le Premier ministre mauritanien a salué le niveau exceptionnel et la dynamique marquant les relations bilatérales entre les deux pays.

    Dans ce contexte, les deux parties ont souligné l’importance de la tenue de la Grande commission mixte dans les plus brefs délais, ainsi que l’activation des mécanismes de coopération bilatérale en vue de garantir une exploitation optimale des opportunités offertes aux deux pays notamment dans les domaines de la formation, l’agriculture, la santé et l’éducation, tout en veillant au suivi et à l’évaluation de la mise en œuvre des projets communs.

    M. Lamamra a tenu également une séance de travail avec son homologue mauritanien, Ismail Ould Cheikh Ahmed lors de laquelle les deux parties ont examiné une série de questions relatives aux relations bilatérales ainsi que les développements de la situation aux niveaux régional et international.

    Les deux ministres se sont félicités du niveau exceptionnel de la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, saluant le développement remarquable des échanges commerciaux entre les deux pays, en dépit des répercussions de la pandémie de Coronavirus.

    Les chefs de diplomatie ont convenu d’insuffler une nouvelle dynamique aux mécanismes d’action commune et de renforcer leur rôle dans la concrétisation des orientations judicieuses des dirigeants des deux pays.

    Aux plans régional et international, les deux ministres ont abordé les derniers développements sur la scène maghrébine et dans le monde arabe, réaffirmant leur détermination à poursuivre la coordination et la concertation en prévision des prochaines échéances au niveau de l’Union africaine (UA) et de la Ligue arabe.

    ls ont en outre évoqué les défis induits par la situation dans la région sahélo-saharienne, en raison de la recrudescence des actes terroristes, outre les moyens d’y faire face à travers la réactivation des cadres et mécanismes créés à cet effet, sous l’égide de l’UA.

    Au terme de sa visite, M. Lamamra s’est rendu au siège de l’Académie diplomatique mauritanienne, où il a passé en revue, avec son homologue mauritanien, les voies et moyens de développement du partenariat et d’échange des expériences entre cette académie, nouvellement créée, et l’Institut diplomatique et des relations internationales (IDRI), dans des domaines liés à la formation des cadres.

    Le ministre des affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra avait entamé, mardi, en sa qualité d’envoyé spécial du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une visite de deux jours dans la capitale mauritanienne Nouakchott.

    Cette visite s’inscrit dans le cadre de la concrétisation de la volonté commune des dirigeants des deux pays et de leurs orientations judicieuses quant à la nécessaire consécration de la tradition de concertation et de coordination et au renforcement des relations stratégiques entre les deux pays, ainsi que l’accélération du rythme de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    L’ExpressDZ, 09/09/2021

  • La GIZ en Algérie

    La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit est l’agence de coopération internationale allemande pour le développement. 

    Gestion de l’environnement et développement durable

    La GIZ en Algérie

    L’Algérie et l’Allemagne entretiennent depuis de nombreuses années des relations de coopération. La coopération au développement était déjà active en Algérie pendant les années 1970 et le demeure à ce jour. La GIZ travaille en Algérie entre autres pour le compte du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). À ce jour, la GIZ compte 142 collaborateurs et collaboratrices dans le pays, dont 18 expert.e.s expatrié.e.s.

    Le défi

    L’Algérie est le plus grand pays d’Afrique et le plus peuplé du Maghreb. Le produit intérieur brut augmente en moyenne de 1,4 % par an, un développement qui (comme celui de l’économie entière) dépend principalement de la production et de l’exportation de pétrole et de gaz naturel, dont les recettes sont à plus de 90%. Près de la moitié des 40 millions d’Algériens sont âgés de moins de 25 ans. Un défi majeur à relever en matière de politique économique est la création de suffisamment d’emplois au bénéfice de la population jeune, dont la croissance rapide se poursuit. Étant donné que les recettes d’export de pétrole et de gaz sont en baisse, l’état algérien étudie la question sur le renforcement de la diversification de l’économie nationale.

    Les ressources naturelles du pays sont soumises à des pressions de plus en plus fortes en raison de la croissance démographique et économique mais aussi du changement climatique. Ces problématiques se font sentir particulièrement dans le nord du pays, où 68% de la population vit sur un cinquième du territoire national.

    L’approche

    L’Algérie, en tant qu’acteur politique et économique majeur, joue dans la région un rôle de précurseur dans de diverses thématiques environnementales. La coopération algéro-allemande a pour objectif d’appuyer la mise en œuvre de la législation environnementale très avancée pour la région et de contribuer à une politique intégrée de l’environnement grâce au renforcement des compétences en matière de planification et de coordination intersectorielle.

    Le pôle d’intervention

    La coopération algéro-allemande se concentre sur la politique environnementale et la promotion de l’efficacité énergétique et des energies renouvelables avec des projets dans des domaines tels que la gestion durable des ressources naturelles, la conservation de la biodiversité, la gouvernance climatique, la gestion des déchets et la promotion de technologies et d’innovations respectueuses de l’environnement. Toutefois les champs d’action et les activités des projets sont clairement définis et convenus d’un commun accord entre les gouvernements algérien et allemand. Cela concerne aussi la sélection des Institutions, avec lesquelles nous collaborons dans le cadre des projets. Les résultats de ces projets contribuent en plus de la protection de l’environnement notamment à l’instauration d’une Economie verte et ainsi à la création d’emplois et la réduction de la pauvreté

    Commettants

    Le principal commettant de la GIZ est le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). GIZ International Services (InS) travaille également en Algérie pour le compte d’autres clients, tels que l’Union Européenne et des entreprises du secteur privé.

    GIZ.DE

    Etiquettes : Algérie, Allemagne, GIZ, coopération,

  • La Turquie est déterminée à renforcer ses relations avec l’Algérie

    Sinem Cengiz*

    En 1955, la Turquie s’est rangée du côté du monde occidental et s’est abstenue d’un vote sur l’autodétermination de l’Algérie à l’Assemblée générale des Nations unies grâce à sa ligne de politique étrangère orientée vers l’Occident. Malgré un héritage historique commun, la Turquie et l’Algérie, en raison de leurs tendances politiques et idéologiques différentes, ont entretenu des relations distantes pendant toute la durée de la guerre froide. Même après la chute du rideau de fer, les deux pays n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente sur lequel bâtir des relations plus étroites.
    Toutefois, les équilibres changent très vite en politique internationale. Lorsqu’il s’agit du Moyen-Orient, la région la moins pacifique du monde, la dynamique change encore plus vite, et le plus souvent de manière inédite. Après de nombreuses années de relations distantes, la Turquie et l’Algérie ont récemment commencé à développer leurs liens. La guerre civile en Libye a été le tournant qui a conduit les deux pays à augmenter la fréquence de leurs réunions politiques de haut niveau et à signer plusieurs accords.

    La Turquie tente de consolider sa présence politique et militaire en Libye, de régler ses problèmes avec l’Égypte et de maintenir une relation prudente avec la Tunisie et le Maroc. Ankara accorde également une grande importance à ses relations avec l’Algérie, qui partage une frontière avec la Libye, où la Turquie a accru son activité militaire, et qui est un pays considéré par la France – psychologiquement – comme son arrière-cour.

    Dans une récente interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré que son pays visait à établir un partenariat stratégique avec la Turquie, envoyant ainsi un message implicite à la France. « L’Algérie entretient d’excellentes relations avec la Turquie, qui a investi environ 5 milliards de dollars en Algérie, sans aucune condition politique. Quiconque est ennuyé par cette relation n’a qu’à investir dans notre pays », a-t-il ajouté. L’influence régionale de la France s’estompant, l’Algérie, qui s’inquiète de l’instabilité en Libye, considère que sa relation avec la Turquie fait partie de sa politique de diversification de ses relations internationales.

    Tebboune a signé ce mois-ci un décret présidentiel visant à ratifier un accord avec la Turquie qui était en suspens depuis 23 ans. Cet accord, signé en 1998 mais non approuvé par le gouvernement algérien, vise à accroître les échanges commerciaux entre les deux pays et à renforcer la coopération dans les domaines du transport et des affaires maritimes. Aucune déclaration n’a été faite par la partie algérienne concernant le retard de plusieurs années de l’accord. Toutefois, il est probable qu’il s’agisse d’un autre geste destiné à améliorer les relations.

    L’année dernière, Ankara aurait déjà remis un soldat algérien en fuite accusé d’avoir divulgué des informations militaires confidentielles, à la suite d’une demande formulée par M. Tebboune lors d’une conversation téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

    Les deux présidents se sont souvent téléphoné, la dernière fois en mai. Les relations entre les deux hommes ont atteint un point tel que, lors de sa visite en Algérie en janvier, Erdogan aurait demandé aux autorités algériennes l’accès à leurs bases aériennes et navales pour aider les opérations turques en Libye. Les deux États ont également commencé à travailler à la réactivation de l’accord stratégique qu’ils ont signé en 2003.

    L’amélioration des relations entre les deux pays est encore un phénomène relativement nouveau, façonné par les récents changements géopolitiques régionaux et les préoccupations communes. Cependant, la relation, qui s’est éloignée pendant des années en raison de divergences politiques, n’est pas un lit de roses et présente des défis qui ne peuvent être ignorés. Tout d’abord, la relation a été fondée sur le pragmatisme et sur des circonstances temporaires dues à l’insécurité de l’environnement régional. Deuxièmement, il existe encore des sujets, tels que la Syrie, l’OTAN et la Libye, sur lesquels leurs intérêts divergent. Troisièmement, la transformation intérieure de l’Algérie qui a déposé l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, dont la politique étrangère était marquée par un accent sur les relations franco-algériennes, a conduit à des relations plus étroites avec la Turquie. Par conséquent, la dynamique intérieure compte toujours lorsqu’il s’agit de cultiver de nouvelles relations.

    Lors de sa visite en Algérie en janvier, Erdogan aurait demandé aux autorités algériennes l’accès à leurs bases aériennes et navales.

    L’Algérie est encore un nouveau terrain de politique étrangère pour la Turquie, qui souhaite établir une relation permanente fondée sur des intérêts mutuellement bénéfiques. Il est donc important de comprendre la dynamique interne d’un pays et de dialoguer avec chaque partie pour établir une relation à long terme.

    Malgré la présence de certains rapports d’information faisant état de tensions récentes entre la Turquie et l’Algérie concernant le soutien d’Ankara à un groupe islamiste algérien, les deux parties font face à la tempête. La Turquie, en particulier, considère l’Algérie comme une porte vers sa politique maghrébine, dans laquelle elle a des objectifs économiques, énergétiques et militaires, et ne veut donc pas que leurs relations bilatérales en pâtissent.

    Toutefois, pour la Turquie, les faits sur le terrain doivent également être pris en considération. Les dynamiques géopolitiques changeantes et la polarisation accrue de l’Afrique du Nord constituent des défis pour Ankara. Afin de protéger ses intérêts, la Turquie doit se montrer très prudente dans la rivalité qui oppose depuis des décennies l’Algérie et le Maroc au sujet du territoire contesté du Sahara occidental. Ankara a donc exprimé son soutien ferme à une solution politique fondée sur le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et s’abstiendra probablement de prendre parti dans cette rivalité.

    À l’heure où la Libye est déjà instable et où l’Égypte doit encore se rapprocher de la Turquie, même après les récentes ouvertures de cette dernière, la région du Maghreb offre à la fois des défis et des opportunités à la Turquie.

    *Sinem Cengiz est un analyste politique turc spécialisé dans les relations de la Turquie avec le Moyen-Orient. Twitter : @SinemCngz

    Arab News, 25 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Turquie, relations bilatérales, coopération, Alger, Ankara, échange commercial,

  • Diplomatie : L’Algérie reprend son rôle stratégique

    par Abla Chérif

    Alger réactive son rôle régional de manière très perceptible depuis un moment. Elle est tournée principalement vers l’Est, mais tend aussi à garder un pied ferme dans le Sud-Ouest, en Mauritanie notamment, où de nouvelles perspectives se mettent plus sérieusement en place.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Cette nouvelle donne est surtout plus visible puisqu’elle se manifeste par des faits palpables qui marquent un saut qualitatif dans ses visées géostratégiques, après une longue période qui s’est limitée à des vœux pieux jamais réellement concrétisés. Alger semble aussi et surtout aller plus en profondeur dans son mode d’action, et semble avoir dépassé très vite ces derniers mois la doctrine sécuritaire qui est restée, des décennies durant, la principale carte jouée sur l’échiquier régional. Le processus de rapprochement enclenché avec la Libye le démontre d’ailleurs clairement. Ici, il n’est plus question de limiter les actions à la sécurisation des frontières, cette phase qui dure de longue date s’accompagne désormais d’un «partenariat multiforme gagnant-gagnant dans divers domaines prometteurs, notamment l’énergie, les travaux publics, la construction, l’investissement et les industries agroalimentaires».

    Le fait marquant réside aussi en la décision de la réouverture du poste frontalier Deb-Deb-Ghdamès, axe stratégique dans le transport de marchandises. Au même moment, les deux pays passent en revue les mesures pratiques visant la réouverture de la ligne maritime, ainsi que la possibilité d’ouvrir une ligne de transport de fret aérien et la reprise des vols aériens.

    La Libye est aussi toute gagnante dans ce processus qui lui permet de dépasser la «position d’élément de bouleversement» dans l’échiquier régional. L’Algérie renforce, elle, sa position régionale stratégique à l’Est où elle peut en premier lieu s’appuyer sur son partenaire essentiel, la Tunisie. Les deux pays ne semblent d’ailleurs faire plus qu’un en matière de déplacements humains et de transit de marchandises. C’est le fruit d’une longue coopération multiforme bien imagée lors de la remise de la médaille Athir par Abdelmadjid Tebboune à son homologue Kaïs Saïed. Le Président tunisien avait d’ailleurs tenu à réserver sa première sortie officielle à l’Algérie qui l’a honoré, pour reprendre les termes utilisés par l’APS, de la «plus haute distinction algérienne saluant l’excellence des relations bilatérales et les sacrifices communs durant la guerre de Libération».

    Alger ne conçoit que très peu de limites aux efforts en matière de soutien (multiformes) à Tunis. L’aide est avant tout économique et on l’a bien vu durant la visite de Kaïs Saïed (2020), puisque le chef de l’État algérien a annoncé à ce moment le dépôt de 150 millions de dollars dans la Banque centrale tunisienne. Une décision accompagnée d’un engagement à faciliter le paiement de l’approvisionnement en gaz et hydrocarbures, pour permettre à la Tunisie de dépasser la zone de turbulences dans laquelle elle se trouve. Tunis a aussi pu bénéficier d’une aide médicale importante durant le Covid, 140 000 litres d’oxygène, pour renforcer un partenariat stratégique multiforme (où la question sécuritaire joue un rôle très important), visant à stabiliser un voisin sur lequel l’Algérie peut compter dans les moments difficiles. L’axe Ouest est aussi appelé à se renforcer grâce la réactivation du rôle de l’Algérie auprès de la Mauritanie, un pays avec lequel Alger tend à aller plus en profondeur en matière de relations bilatérales. Là aussi, l’effort vise à aller au-delà du cadre sécuritaire. En avril dernier, et pour la première fois, les deux pays ont signé un mémorandum d’entente pour la création d’une commission bilatérale frontalière qui «traduit la volonté des deux pays de renforcer les relations de fraternité, de voisinage et de coopération», entre les deux États, et «intensifier le dialogue permanent, tout en mettant en place des mécanismes de coopération et de concertation sur le développement et la sécurisation de ces zones». Les deux pays évoquent aussi ouvertement les opportunités existantes en matière d’investissements, l’intensification des échanges économiques, commerciaux…

    Signe des temps, l’Algérie recevait en janvier dernier une délégation militaire de haut niveau conduite par le chef d’état-major des armées libyennes. «La première visite en Algérie du chef d’état-major revêt un caractère particulier pour les deux pays frères», commentait son homologue algérien.

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 01 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, diplomatie, Libye, Tunisie, Mauritanie, coopération, échange commercial, partenariat, frontières, Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed, faciliter le paiement de l’approvisionnement en gaz et hydrocarbures, relations bilatérales,

  • Algérie-Espagne : «Volonté commune» de renforcer la coopération bilatérale

    Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a fait état, lundi, au terme de ses rencontres avec les Autorités suprêmes du Royaume d’Espagne, de l’existence d’une volonté commune de coopérer dans tous les domaines, dans le but de concrétiser des relations équilibrées qui préservent les intérêts de part et d’autre et de consolider la coordination et la concertation autour des différentes questions qui concernent la région.

    «J’ai eu plusieurs rencontres de haut niveau avec les Autorités suprêmes du Royaume d’Espagne, dans le cadre du partenariat stratégique entre les deux pays. Une volonté commune de consolider la coopération dans tous les domaines, notamment économique, dans le but de concrétiser des relations équilibrées qui préservent les intérêts des deux parties, tout en consolidant la coordination et la concertation autour des différentes questions qui concernent la région», a écrit M. Boukadoum sur son compte Twitter.

    Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE), le ministre des Affaires étrangères effectue une visite de travail en Espagne, à l’invitation de son homologue espagnole, Arancha Gonzalez Laya. Une viasite qui s’inscrit dans le cadre des consultations traditionnelles et régulières entre les deux pays, signataires, depuis 2002, du «Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération».

    Cette visite vise à développer davantage le dialogue politique et le partenariat stratégique entre les deux pays sur l’ensemble des questions et dans tous les domaines d’intérêt commun, notamment dans le contexte global actuel marqué par des crises pluridimensionnelles.

    Reporters, 31 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, coopération,

  • Algérie-Suisse : Echange d’expériences entre les deux pays dans la lutte contre la criminalité

    La cheffe du Département fédéral suisse de Justice et Police, Karin Keller-Sutter, a souligné, mercredi à Alger, l’importance des échanges d’expériences entre des experts algériens et suisses dans le domaine de la lutte contre la criminalité.

    Dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec le ministre de la Justice, garde des sceaux, Belkacem Zeghmati, Mme Keller-Sutter a salué d’abord les « très bonnes relations » qui lient l’Algérie et la Suisse.

    « Nous avons eu des discussions très fructueuses. Nous sommes tout à fait d’accord sur le fait que les relations entre la Suisse et l’Algérie sont très bonnes », a-t-elle dit.

    A propos de la coopération dans le domaine de la justice, elle a fait savoir qu’elle a invité une délégation de magistrats algériens pour un séminaire de formation en Suisse consacré à la lutte contre la criminalité et ses différents types.

    Elle a ajouté, dans ce cadre, que cette rencontre « permettra d’avoir aussi un échange d’expériences entre experts algériens et suisses » dans le domaine de la lutte contre la criminalité, en soulignant l’importance de ce genre d’échanges.

    Concernant la révision de l’accord algéro-suisse d’entraide judiciaire, demandée par la partie algérienne, Mme Keller-Sutter a indiqué avoir proposé, lors de l’entretien avec M. Zeghmati, l’organisation d’une réunion d’experts des deux pays pour « étudier les possibilités d’une éventuelle adaptation de cet accord ».

    Le Maghreb, 25 mars 2021

    Tags : Algérie, Suisse, coopération, criminalité,

  • Ambassadeur d’Algérie : « Une étude est en cours pour l’ouverture d’une agence d’une banque algérienne à Nouakchott ».

    Dans une interview accordée à l’agence de presse mauritanienne Al Akhbar, l’ambassadeur d’Algérie à Nouakchott a dévoilé l’intention des autorités algériennes d’ouvrir une agence bancaire à Nouakchott.

    Texte intégrale de l’interviex (traduction non officielle)

    Ambassadeur d’Algérie : « Une étude est en cours pour l’ouverture d’une agence d’une banque algérienne à Nouakchott ».

    L’ambassadeur d’Algérie en Mauritanie, Noureddine Khandoudi, a souligné qu’il est devenu nécessaire de créer une succursale d’une banque algérienne à Nouakchott « pour faire face au grand développement des relations commerciales bilatérales afin de résoudre le problème du paiement et des transferts financiers. » Le texte de l’interview est le suivant :

    Q : Comment voyez-vous la coopération algéro-mauritanienne, et quels sont ses domaines les plus saillants ?

    R : La coopération algéro-mauritanienne est riche en réalisations et bénéficie d’une structure encadrée par des mécanismes : le Comité de concertation politique, le Comité de suivi et la Haute commission mixte de coopération algéro-mauritanienne. Ainsi, la coopération entre nos deux pays est durable et ouverte, puisqu’elle couvre tous les domaines sans exception. Elle se traduit également par des visites bilatérales dans le but d’approfondir et d’élargir la coopération entre les deux pays frères. En ce qui concerne les domaines les plus marquants de la coopération bilatérale, je parlerai des plus importants d’entre eux : les visites du plus haut niveau entre les deux pays frères, malgré les circonstances de la pandémie du COVID 19. En ce qui concerne les visites, je mentionne : – la visite du Ministre des Affaires Etrangères, Mr. Ismail Ould Cheikh Ahmed, en Algérie le 13 février 2020 ; – la visite du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à Nouakchott le 10 mars 2020 ; – la visite à Nouakchott en juin 2020 de la délégation ministérielle algérienne de haut niveau conduite par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, qui comprenait les ministres des Finances, du Commerce et de la Santé ainsi que le directeur général de l’Agence algérienne de coopération internationale ; – le 4 janvier 2021, deux avions ont atterri à l’aéroport de Nouakchott, Oum Al-Tounsi, le premier transportait le ministre de la Santé, le ministre chargé de la réforme hospitalière, des experts du Comité scientifique de surveillance et de suivi du COVID 19, ainsi qu’une délégation médicale de 17 médecins et techniciens, pour aider la Mauritanie à faire face à la pandémie. Le second avion transportait vingt tonnes d’aide, de fournitures et d’appareils médicaux ; – de son côté, Alger a reçu du 5 au 7 janvier 2021 une importante délégation militaire mauritanienne conduite par le général de corps d’armée Mohamed Ould Makt. Au cours du mois de mars 2021, les deux pays ont coopéré dans les domaines suivants : – la pêche, et notamment l’échange de formation ; – la santé, par l’octroi d’une formation de haut niveau dans le domaine paramédical, en plus de la mise en place d’un accord global dans le secteur de la santé en général ; – les énergies renouvelables, l’impression de manuels scolaires, la coopération décentralisée entre Nouakchott et Alger. Tout cela attend la circonstance appropriée pour tenir une nouvelle session de la Haute Commission Mixte à Nouakchott.

    Q : En 2018, les deux pays ont annoncé l’ouverture de leur premier passage terrestre. Comment cela se reflète-t-il sur les relations entre les deux pays, et sur les échanges commerciaux ?

    R : La mise en place du poste frontalier commun et son lancement officiel en août 2018, constitue un changement qualitatif dans les relations entre les deux pays frères. Cet événement important sera suivi par la signature, prochainement, de l’accord portant création de la  » Commission frontalière bilatérale « . Cette Commission s’occupera de la coopération économique, culturelle et sécuritaire le long des zones frontalières communes. En attendant l’étape décisive pour l’achèvement de la route stratégique entre Tindouf et Zouirate (environ 900 km), qui changera les caractéristiques de toute la région par son développement et la forte impulsion de l’activité commerciale, économique et culturelle en plus du contact humain entre les deux peuples frères.

    Dans le domaine culturel, un certain nombre de manifestations ont été annulées à cause du COVID 19 dont le forum international sur le savant Cheikh Abdelkarim Telemssani dans la ville algérienne d’Adrar, sous le haut patronage du Président de la République, M. Abdelmajid Tebboune. Cette personnalité est un héritage commun dans l’histoire de nos deux pays, avec la participation des pays africains voisins. Quant à l’aspect stratégique et géopolitique, la construction de la route entre la frontière algérienne et Zouirate fera de la Mauritanie le cœur de l’axe Le Caire-Dakar et Alger-Dakar. Ce dernier axe, qui s’inscrit dans les plans de l’Union africaine, est actuellement en cours d’achèvement. Après la réalisation de la route Nouakchott-Rousseau, les travaux du pont Rousseau sur le fleuve Sénégal débuteront. L’achèvement de cette route permettra également à la Mauritanie de communiquer par voie terrestre avec trois pays du Maghreb, à savoir l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Si l’on regarde la carte après la réalisation de cette route terrestre, la connexion entre les quatre pays du Maghreb mettra en évidence les caractéristiques de la construction d’un Maghreb arabe intégré sur le plan économique, commercial, humain et culturel.

    Q : L’Algérie a organisé une exposition de ses produits et industries à Nouakchott, décrite comme la plus grande exposition de ce type en dehors de l’Algérie. Quelles sont les conséquences de cette exposition de produits algériens sur le marché mauritanien ?

    R : L’Algérie a organisé deux expositions à Nouakchott, la plus grande en dehors du pays et la plus grande que Nouakchott a reçu également. La première du 30 avril au 6 mai 2017 et la seconde du 23 au 29 octobre 2018, et cette dernière était la plus grande, puisque 170 entreprises algériennes y ont participé en plus de 400 exposants et 133 hommes d’affaires algériens. En marge de cette exposition, 18 accords ont été signés entre des concessionnaires algériens et mauritaniens. Les deux expositions ont eu des répercussions qui se sont traduites par une forte présence des produits algériens sur le marché mauritanien. Le consommateur mauritanien a admiré ces produits pour leur qualité et leur prix. Nous attendons une percée dans les relations commerciales entre les deux pays, surtout si la route de la frontière à Zouirate est goudronnée.

    Q : En octobre dernier, lors de la cérémonie de lancement du groupe parlementaire de l’Amitié Mauritano-algérienne, vous avez annoncé une étude sur la possibilité d’ouvrir une banque algérienne en Mauritanie, où en est cette question ?

    R : Il est impératif d’établir une succursale d’une banque algérienne à Nouakchott pour faire face au grand développement des relations commerciales bilatérales et résoudre le problème de paiement et de transfert d’argent. Une étude est en cours en Algérie sur la possibilité d’ouvrir une succursale de la banque algérienne en Mauritanie et ailleurs.
    Q : Deux nouveaux présidents ont pris le pouvoir dans les deux pays au cours des deux dernières années : Mohamed Ould Cheikh Al-Ghazouani en Mauritanie, et Abdelmajid Tebboune, alors comment ces nouvelles personnalités ont-elles affecté les relations des deux pays, et était-ce un impact positif ou négatif ?

    R : Les relations entre les deux pays frères se sont accrues et étendues. Parmi les nombreuses preuves de ce rapprochement je mentionne : les conversations téléphoniques entre les deux présidents sur la situation du COVID 19 dans les deux pays et les questions d’amélioration des relations ainsi que l’échange d’envoyés spéciaux entre les deux pays.

    Q : La région a connu des développements sécuritaires depuis octobre dernier, notamment ce qu’on appelle le passage de Guerguerat. Comment l’Algérie voit-elle cette question ? Et comment voyez-vous la position mauritanienne à ce sujet ?

    R : La question du passage dit de Guerguerat doit d’abord être abordée du point de vue du droit international et de l’accord de cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le POLISARIO. La problématique est de savoir comment une brèche dans le « mur de sable » que le Maroc a construit au Sahara Occidental après son occupation, s’est transformée en « passage », puis en « traversée » ? L’accord de paix qui a suivi un cessez-le-feu entre les deux parties stipule que les forces des deux parties doivent rester à l’intérieur des frontières dessinées par la carte de cessez-le-feu selon l’accord militaire numéro 1 signé le 24 décembre 1997 entre le Général Bernd Lubenik pour la MINURSO et Brahim Ghali pour le POLISARIO d’une part et le même Général et un représentant pour le Maroc, le 22 janvier 1998. L’accord définit la bande tampon. Il est interdit aux forces armées et aux véhicules militaires de pénétrer dans cette zone. Lorsque le Maroc a essayé de paver la route de Guerguerat à la frontière mauritanienne en 2016, l’ONU a refusé et l’a appelé à arrêter les travaux, ce qu’il a fait en février 2017. La brèche de Guerguerat a été créée par des contrebandiers et des trafiquants de drogue. C’est ce qu’a justifié le Maroc lorsque ses forces de gendarmerie ont franchi le mur de Guerguerat, le 11 août 2016, en soulignant que cette action s’inscrivait dans le cadre de la « lutte contre la propagation de la contrebande et du trafic de drogue. » Cette position déclarée peut être revue dans toutes les sources médiatiques de l’époque. D’autre part, la MINURSO utilise les brèches dans le mur de sable pour se déplacer entre les deux zones, contrôlées par le Maroc et la RASD, à ma connaissance Mahbas, Tafariti, Guelta et Awserd. Quant à Guerguerat, elle ne fait pas partie des brèches utilisées par la MINURSO. Comme chacun sait, l’établissement d’un passage légal entre deux pays voisins est une question qui doit être négociée et aboutir à un accord. Lorsque l’Algérie et la Mauritanie ont voulu créer un passage frontalier entre elles, elles ont négocié et se sont rencontrées pendant deux ans (2017-2018), après quoi l’accord pour établir le passage a été signé par les ministres de l’intérieur des deux pays. Autant que je sache, la Mauritanie reconnaît la RASD, et dans les documents officiels de la Mauritanie, il est indiqué qu’elle est bordée au nord par le Sahara occidental. En ce qui concerne l’Algérie, l’attaque contre des manifestants sahraouis pacifiques, en plus du franchissement du mur susmentionné, est une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu de 1991.

    Quant à la position de la Mauritanie, c’est une position souveraine, basée sur la « neutralité positive ». Je comprends personnellement de la neutralité que la Mauritanie reconnaît à la fois le Royaume du Maroc et la RASD, traite avec eux, et reçoit leurs émissaires. Nous avons un grand espoir que la Mauritanie joue un rôle positif dans ce conflit, surtout pour amener les frères marocains et sahraouis à négocier une solution au conflit en tenant compte des résolutions de l’ONU et du droit international.

    Q : Quelle est la position de l’Algérie sur le groupe des cinq pays du Sahel, et sur la force conjointe de ce groupe ? Quelle est sa relation avec ce groupe dans le contexte de la sécurité et de la stabilité dans la région ?

    R : D’emblée, je dois saluer le fait que l’Algérie entretient des relations fortes, fraternelles et historiques avec les pays africains qui ont formé le G5 Sahel. La position de l’Algérie concernant la sécurité dans les pays voisins est fondamentale. Notre pays est convaincu que ces pays peuvent coopérer entre eux pour relever les défis posés par les problèmes de sécurité. L’Algérie est connue pour son rejet de l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays du continent. D’autre part, l’armée algérienne assume constitutionnellement les tâches de défense de la souveraineté nationale, de l’unité et de la sécurité du pays. Les actions et les mouvements des forces algériennes sont soumis au Président de la République, Commandant suprême des forces armées, ainsi qu’au ministre de la Défense nationale.

    Q : L’Algérie a rejoint plusieurs organismes concernés par la sécurité régionale dans la région du Sahel (Pays du champ – Amis du Mali -), avant la disparition de ces formations. L’Algérie a-t-elle préféré maintenir une coopération et une coordination bilatérale avec chaque pays séparément plutôt qu’une coordination multilatérale ?

    R : L’Algérie travaille sérieusement à renforcer la coopération militaire avec la Mauritanie, le Mali et le Niger pour faire face aux défis sécuritaires imposés à la région. La création du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) en 2019, basé à Tamanrasset, en Algérie, est un pilier fondamental pour répondre aux menaces et aux risques sécuritaires par la coopération et l’échange de renseignements pour coordonner les actions de part et d’autre des frontières communes des quatre États membres, et pour s’appuyer sur leurs propres capacités et leurs forces. L’Algérie reste convaincue que le CEMOC constitue un mécanisme efficace et utile pour la coopération avec d’autres partenaires. Il convient de rappeler que le 9 février 2021, Bamako a accueilli une réunion des chefs d’état-major du CEMOC, en présence de tous les États membres. Cela indique que les pays concernés adoptent toujours le CEMOC comme un moyen de coopération entre eux. La Mauritanie assure actuellement la présidence tournante de ce comité.

    Q : La France travaille au déploiement d’une force européenne dans la région du Sahel, plus précisément dans le nord du Mali. Quelle est la position de l’Algérie par rapport à cette force ?

    R : Dans mes réponses aux deux questions précédentes, j’ai indiqué que les positions de l’Algérie sont fondées sur des principes et découlent du rejet de toute forme d’intervention militaire étrangère pour résoudre les problèmes sécuritaires et militaires des pays de la région, au Sahel, en Afrique en général, ou au Moyen-Orient. L’expérience a montré que les interventions militaires étrangères ne résolvent pas les problèmes. Elles compliquent plutôt les problèmes et les approfondissent.


    Source : Al Akhbar, 22 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, coopération,

  • Corona peut-elle guérir notre complexe de supériorité?

    Par Sven Biscop

    UE et partenaires stratégiques, stratégie de l’UE et politique étrangère
    Un complexe de supériorité est difficile à guérir. Personne en Europe n’aspire à un retour à l’empire (enfin, personne en Europe continentale, du moins). La plupart des Américains prétendent encore qu’ils n’ont même jamais eu d’empire. Mais les Européens et les Américains estiment toujours que nous avons le droit de dominer la politique internationale et qu’il est parfaitement naturel que l’UE et les États-Unis soient les pays les plus riches de la planète. Au fond, nous pensons que nous l’avons mérité, grâce à notre travail acharné – l’implication étant que si d’autres personnes sont moins bien nanties, elles l’ont également mérité. La réalité est, bien entendu, que nous avons créé l’ordre international à notre avantage économique. Si le dollar américain est la monnaie de réserve du monde, et si la Banque mondiale est toujours dirigée par un Américain et le Fonds monétaire international par un Européen, ce n’est pas une loi de la nature, mais le résultat d’une stratégie clairvoyante quE les États-Unis et leurs alliés européens ont mis en œuvre à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    De toute évidence, personne en dehors de l’UE et des États-Unis ne pense que nous avons droit à une prééminence permanente. L’Europe et l’Amérique ont déjà perdu une grande partie de leurs plumes par leur incapacité à prévenir, puis à gérer résolument, la crise financière de 2008. C’est notre propre échec qui a laissé un vide que la Chine a profondément comblé; nous avons permis la percée finale de Pékin. La Chine a senti l’opportunité d’utiliser ses énormes ressources pour obtenir un gain d’influence massif et s’est fermement établie en tant que grande puissance au même niveau que les États-Unis et l’UE.

    Aujourd’hui, la crise corona a définitivement lavé le dernier glas des réputations européennes et américaines. Nous ne réalisons pas la perte de crédibilité accablante que nous avons subie dans les autres régions du monde, notamment en Asie. Il était déjà difficile de comprendre pour les personnes en Asie pourquoi nos États supposés bien organisés, avec leurs systèmes de santé complets, ont réagi si tard à l’épidémie en Chine. Mais alors notre manque d’expérience avec le virus du SRAS, qui a frappé durement l’Asie en 2003, pourrait servir d’excuse. Bien que cela indique également notre complexe de supériorité: n’avons-nous pas vu le COVID-19 comme un simple virus «extraterrestre» qui nous passerait? Cela pourrait frapper la Chine, mais certainement pas nous – jusqu’à ce que ce soit le cas. Ce qui est vraiment incompréhensible en Asie, cependant, c’est que l’UE et les États-Unis se laissent à nouveau submerger par la deuxième vague de la pandémie. Du coup, il semble que le coronavirus soit devenu «le fardeau de l’homme blanc»… Après cet échec gigantesque de la part des États les plus riches et les plus forts du monde, il sera très difficile de faire le tour du monde en agitant les doigts, en faisant semblant que nous savons mieux que d’autres comment gérer les choses.

    Ne répétez pas nos erreurs

    Si la pandémie peut guérir définitivement l’Occident de son complexe de supériorité, elle aura au moins eu un effet secondaire positif. Dans sa stratégie globale de 2016, l’UE a inscrit un ordre international fondé sur des règles comme l’un de ses intérêts vitaux. Ces règles ne peuvent plus être simplement imposées par l’Occident aux autres. Cela ne signifie pas que nous devons abandonner notre programme stratégique. Mais nous devrons convaincre activement les autres États de la validité de ce que nous considérons comme les règles fondamentales: ne pas faire la guerre, ne pas clôturer les sphères d’intérêt exclusives, respecter les droits de l’homme et respecter les règles que vous voulez que les autres suivent. Nous devrons négocier avec d’autres États sur un pied d’égalité et être prêts à partager le pouvoir afin de créer un ordre fondé sur des règles auquel tous les États adhèrent. Cela nécessite que nous formulions un projet positif pour l’ordre international. «Nous ne sommes pas la Chine» ne suffit pas; nous devons annoncer quels biens publics mondiaux nous cherchons à créer pour le bénéfice de tous.

    Malheureusement, de nombreux régimes autoritaires présentent l’échec de l’Occident comme un échec de la démocratie et sapent ainsi la crédibilité de notre vision des règles fondamentales. Il suffit de se pencher sur Taiwan démocratique, qui a probablement traité le coronavirus mieux que quiconque, pour savoir que le problème n’est pas la démocratie. Sans un leadership résolu et un appareil d’État fort, les régimes démocratiques, populistes et dictatoriaux échouent tous. Mais la crise corona représente un échec du sens du collectif en Occident. Les États-Unis démontrent que le patriotisme et même le nationalisme peuvent aller de pair avec l’absence de responsabilité collective. De nombreux patriotes fervents voient les États-Unis d’Amérique comme un ensemble d’individus qui se débrouillent seuls plutôt que comme une communauté de citoyens qui se soucient les uns des autres grâce à des institutions solides. Dans l’UE, vice versa, les États providence forts incarnent le sens de la responsabilité collective, mais ils sont victimes de leur propre succès. De nombreuses personnes n’ont plus le sentiment d’avoir une responsabilité personnelle à assumer. C’est probablement pourquoi le Japon, la Corée du Sud et Taïwan réussissent tellement mieux que nous à contrôler l’épidémie.

    Néanmoins, il ne sert à rien que l’Occident ne conquiert son complexe de supériorité que pour que d’autres en assument un, notamment la Chine. De nos jours, les responsables américains ne parlent plus de la Chine; ils parlent tous du Parti communiste chinois. De toute évidence, le PCC a tout le pouvoir dans un État à parti unique, mais si les États-Unis appliquaient ce principe de manière cohérente, ils devraient également parler de la Maison d’Al-Saud plutôt que de l’Arabie saoudite. Plus important encore, ce trope rhétorique rate le défi principal, qui est le nationalisme chinois. La propagande du PCC a été très efficace, non pas pour promouvoir le communisme, mais pour créer le nationalisme. Le patriotisme est une force pour le bien, et le peuple chinois peut être fier à juste titre de nombre des réalisations économiques de la Chine. Le nationalisme, cependant, est une force négative, et s’il n’est pas maîtrisé, il risque de mettre la Chine sur une voie qui ne peut que contrarier d’autres États, au détriment des intérêts de la Chine.

    Au lieu de cela, une pandémie mondiale appelle à une coopération mondiale. Les dirigeants mondiaux ont raté la première occasion: lorsque l’épidémie a frappé pour la première fois, beaucoup l’ont instrumentalisée pour poursuivre leur rivalité avec d’autres puissances. Mais nous avons une seconde chance: si et quand un vaccin devient disponible, il ne doit pas devenir un instrument de compétition, mais une raison de coopérer et d’assurer sa disponibilité à tous. Prouvons que nous sommes supérieurs à nos pires pulsions.

    Le professeur Sven Biscop, membre honoraire du Collège européen de sécurité et de défense, est directeur du programme Europe dans le monde à l’Egmont – Institut royal des relations internationales à Bruxelles, et professeur à l’Université de Gand.

    Source : Egmont Institute, 9 nov 2020

    Tags : Coronavirus, impérialisme, économie, coopération,

  • La délégation algérienne achève sa visite en Mauritanie

    La délégation algérienne, conduite par M. Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères a achevé, ce mardi après-midi, sa visite de travail en Mauritanie.

    A son départ de l’aéroport international de Nouakchott Oum-Tounsi, la délégation a été saluée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed.

    M. Sabri Boukadoum était arrivée à Nouakchott dans la matinée à la tête d’une importante délégation qui comprend M. Abderrahmane Raouya, ministre des Finances, Kamel Rezig, ministre du Commerce, Abdel Rahman bin Bouzid, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et Mohamed Chafik Mesbah, directeur général de l’Agence algérienne de Coopération internationale pour la solidarité et le développement.

    Cette visite a permis d’examiner les différents aspects de coopération fructueuse entre les deux pays frères.

    AMI, 9 juin 2020

    Tags : Algérie, Mauritanie, coopération,

  • Bilan des relations maroco-asiatiques

    Au regard des relations historiques avec les pays de l’Asie et conscient de leurs potentiels multidimensionnels tant sur le plan mondial qu’international, le Maroc s’est engagé dans un processus de consolidation, d’approfondissement et de diversification des relations de coopération avec les pays de ladite région afin d’exploiter, de manière optimale et réciproque, le gisement de potentialités qu’offre une telle relation.
    Cette volonté résulte des hautes directives royales concernant l’ouverture à l’international et notamment en direction de l’Asie.
    Basée sur une convergence en terme de valeurs et une aspiration conjointe d’ériger ce partenariat en un modèle de coopération Sud-Sud, les relations d’amitié et de coopération maroco-asiatiques se renforcent tout d’abord, grâce à l’institutionnalisation des consultations politiques de haut niveau avec la plupart de ces pays. A titre d’exemple, l’année 2013 a été marquée par la célébration du 55ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Maroc et la Chine, et dans ce cadre, par la visite au Maroc du ministre chinois des Affaires étrangères.
    Le Maroc accorde en effet, un intérêt particulier à cette Coopération interrégionale, comme l’en témoigne l’adhésion du Maroc en tant que membre, d’une part, aux différents Fora entre la région Arabe et Africaine et certains pays asiatiques (le Japon, la Chine, l’Inde et la Corée du Sud) et aux Fora asiatiques, d’autre part.
    Les outils du Maroc : des atouts ; potentialités indiscutables pour les pays d’Asie
    Ensuite, le Maroc dispose d’un certain nombre d’atouts : il constitue une véritable plate-forme d’échanges en relation directe avec les plus grandes aires de consommation.
    Le pays fait partie d’un marché de quelque 200 millions de consommateurs – la zone Mena- et a en outre signé des accords de libre-échange avec une cinquantaine de pays des cinq continents.
    Le Maroc a attribué une enveloppe budgétaire de 188 millions de dirhams à l’investissement public,
    Il a défini le cadre juridique de la nouvelle donne avec l’Asie et encourager les opérateurs des deux parties à multiplier leurs contacts avec ladite région.
    Le Royaume s’est, de surcroit, préparé à un rôle encore plus affirmé sur la scène régionale et internationale, en ayant procédé à un ensemble de réformes, pour une meilleure gouvernance, couronnés par la Constitution de 2011
    Dans un contexte régional marqué par l’incertitude et l’insécurité, le Maroc, se donc positionne, en tant que pays le plus stable grâce à un régime monarchique ancestral, et lesdites avancées démocratiques notoires
    L’ensemble de ces éléments le rendent apte à servir de plate-forme aux échanges en provenance d’Asie et l’érige en une aire d’accueil des investissements étrangers.
    Un partenariat efficient constituant une réelle opportunité de croissance pour les deux parties
    Point sur les relations économiques avec l’Asie: Les échanges commerciaux ont enregistré une croissance soutenue, classant cette zone comme deuxième partenaire économique du Royaume. Selon les statistiques de l’Office des changes, les échanges ont totalisé environ 120 milliards de DH au titre de 2012 contre 82 milliards en 2009, soit une augmentation de 48% en trois ans.
    Le flux des investissements asiatiques vers le Maroc est en constante augmentation, dans différents secteurs, notamment dans l’Automobile, l’électronique, NTIC, phosphate. ..
    Pour ce qui est des IDE asiatiques au Maroc, ils représentent un potentiel important de développement en positionnant notre pays comme un hub financier et commercial vers l’Afrique, l’Europe, les pays arabes et l’Amérique, à la faveur des ALE et des accords signés avec ces ensembles régionaux.
    Les objectifs d’ordre économique : Dynamiser le volume des échanges commerciaux et Continuer à promouvoir une coopération mutuellement avantageuse dans les secteurs traditionnels comme les phosphates, les pêches maritimes, et les ressources minières
    Exemple : la relation maroco-chinoise : SM le Roi avait été invité par le président chinois pour une visite officielle visant à « approfondir la concertation politique, renforcer les rapports économiques, l’investissement et consolider la coopération dans les domaines culturel, technique et scientifique »
    La Chine représente plus de 20% des échanges avec l’Asie, alors que le reste est réalisé avec l’Inde, le Japon, l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, le Vietnam, la Corée du Sud et le Pakistan.
    Des discussions sont en cours autour des modalités d’un accord de libre-échange dans le but de «promouvoir un développement sain et ordonné du commerce bilatéral», Pékin s’est dit prêt à prendre une part active aux ambitieux programmes d’infrastructure au Maroc
    En termes d’échanges culturel et touristique :
    Le Maroc bénéficie d’un cachet touristique à l’international : le nombre des touristes chinois s’est multiplié de près de 70 fois depuis le début des années 2000, cette année l’ouverture d’une ligne aérienne directe Casablanca-Pékin est prévue
    A ce sujet, le Maroc a exprimé sa volonté d’accueillir plus de touristes chinois, et à ce titre, le Royaume œuvre à faciliter l’obtention des visas pour les Chinois qui souhaitent se rendre au Maroc et celle de leurs conditions de séjour. Un accord sur l’exemption de visas en faveur des détenteurs des passeports ordinaires, est sérieusement envisagé
    Sur le plan de la coopération scientifique et technique : le Maroc octroi à certains pays asiatiques, des bourses d’études et de formation aussi bien académique que professionnelle.
    Sur le volet culturel : Enfin, le Maroc participe activement aux activités artistiques et culturelles en Asie, l’objectif étant de « faire connaître le patrimoine civilisationnel du Maroc »
    Il s’agit de valoriser les similitudes culturelles avec l’Asie et Dépasser les barrières psychologiques de la langue et de l’espace géographique pour une meilleure compréhension entre les peuples
    Source : Maroc Leaks
    Tags : Maroc, Asie, coopération,