Étiquette : Corne de l’Afrique

  • Maroc : Fiche confidentielle sur l’Afrique de l’Est

    Maroc : Fiche confidentielle sur l’Afrique de l’Est

    Kenya, Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Burundi, Corne de l’Afrique, Erythrée, Ethiopie, Somalie, Grands Lacs, Sud-Soudan, Comores, Seychelles,

    L’Afrique de l’Est se composée de deux sous régions distinctes : La région des Grands lacs, comprenant le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et enfin le Burundi et la région de la Corne de l’Afrique qui regroupe l’Erythrée, l’Ethiopie, la Somalie, Djibouti et auxquels vient s’ajouter le Sud Soudan. En plus de ses deux sous régions s’ajoutent deux pays insulaires : les Comores et les Seychelles.

    I. Analyse du contexte général :

    1. Contexte politique :

    Globalement la région reste marqué par l’instabilité politique, par la généralisation de la corruption dans les sphères étatiques et par la faiblesse des institutions et des capacités humaines.

    Corne de l’Afrique :

    La crise politique majeure qui perdure en Somalie a un impact direct sur l’ensemble des pays de la sous région (guerre civile, conflits interethniques, extrémisme religieux, terrorisme,…). Cette situation pose un grand problème sécuritaire et humanitaire au niveau régional.

    Le différend frontalier entre Djibouti et l’Erythrée ainsi qu’entre l’Ethiopie et l’Erythrée et la tension permanente qui oppose ces deux derniers pays depuis leur conflit en 2000 posent de sérieux problèmes quant au tentative d’intégration régionale.

    Région des grands lacs :

    La région des grands lacs reste encore marquée par le génocide rwandais de 1994, les implications de ce conflit ethnique continuent de susciter la haine dans plusieurs pays limitrophe du Rwanda et plus particulièrement la République Démocratique du Congo.

    En Ouganda, de grande disparité subsistent depuis l’arrêt de la guerre civile et le retrait de la LRA vers d’autres pays de la région (RDC, Sud soudan, Centre Afrique). Le pays ne parvient toujours pas à profiter se ses richesses naturelles et la pauvreté continue d’être trop importante, notamment au nord du pays.
    Au niveau démographique, la région est considérée comme étant l’une des rares régions surpeuplées du continent.

    2. Contexte sécuritaire et humanitaire :

    Sur les dix pays les plus dangereux d’Afrique, la Corne de l’Afrique en compte trois (Somalie, Sud Soudan et Ethiopie) dont le pays le plus dangereux qui reste la Somalie.

    La piraterie dans le golf d’Aden, considérée comme priorité internationale et figurant parmi les dossiers traités par le Conseil de Sécurité des Nations Unies constitue l’une des menaces majeures de la sous région, elle également étroitement liée à la situation politique de la Somalie.

    Les actions menées par le Groupe Al Shebabs qui entretien des liens fort avec Al Qaida et qui est placé sur liste officielle des organisations terroristes des États-Unis depuis février 2008, leur permettent de contrôler des zone géographique considérables en Somalie et menacent des pays comme le Kenya et l’Ethiopie qui tentent d’appuyer militairement les efforts du Gouvernement central somalien qui semble avoir peu de légitimité.

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #Union_Africaine #Afrique_de_lest #Djibouti #Kenya #Burundi #Ouganda #Tanzanie #Rwanda #Erythrée #Somalie #Ethiopie

  • Maroc : Fiche confidentielle sur l’Afrique de l’Est

    Maroc : Fiche confidentielle sur l’Afrique de l’Est

    Kenya, Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Burundi, Corne de l’Afrique, Erythrée, Ethiopie, Somalie, Grands Lacs, Sud-Soudan, Comores, Seychelles,

    L’Afrique de l’Est se composée de deux sous régions distinctes : La région des Grands lacs, comprenant le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et enfin le Burundi et la région de la Corne de l’Afrique qui regroupe l’Erythrée, l’Ethiopie, la Somalie, Djibouti et auxquels vient s’ajouter le Sud Soudan. En plus de ses deux sous régions s’ajoutent deux pays insulaires : les Comores et les Seychelles.

    I. Analyse du contexte général :

    1. Contexte politique :

    Globalement la région reste marqué par l’instabilité politique, par la généralisation de la corruption dans les sphères étatiques et par la faiblesse des institutions et des capacités humaines.

    Corne de l’Afrique :

    La crise politique majeure qui perdure en Somalie a un impact direct sur l’ensemble des pays de la sous région (guerre civile, conflits interethniques, extrémisme religieux, terrorisme,…). Cette situation pose un grand problème sécuritaire et humanitaire au niveau régional.
    Le différend frontalier entre Djibouti et l’Erythrée ainsi qu’entre l’Ethiopie et l’Erythrée et la tension permanente qui oppose ces deux derniers pays depuis leur conflit en 2000 posent de sérieux problèmes quant au tentative d’intégration régionale.

    Région des grands lacs :

    La région des grands lacs reste encore marquée par le génocide rwandais de 1994, les implications de ce conflit ethnique continuent de susciter la haine dans plusieurs pays limitrophe du Rwanda et plus particulièrement la République Démocratique du Congo.

    En Ouganda, de grande disparité subsistent depuis l’arrêt de la guerre civile et le retrait de la LRA vers d’autres pays de la région (RDC, Sud soudan, Centre Afrique). Le pays ne parvient toujours pas à profiter se ses richesses naturelles et la pauvreté continue d’être trop importante, notamment au nord du pays.
    Au niveau démographique, la région est considérée comme étant l’une des rares régions surpeuplées du continent.

    2. Contexte sécuritaire et humanitaire :

    Sur les dix pays les plus dangereux d’Afrique, la Corne de l’Afrique en compte trois (Somalie, Sud Soudan et Ethiopie) dont le pays le plus dangereux qui reste la Somalie.

    La piraterie dans le golf d’Aden, considérée comme priorité internationale et figurant parmi les dossiers traités par le Conseil de Sécurité des Nations Unies constitue l’une des menaces majeures de la sous région, elle également étroitement liée à la situation politique de la Somalie.

    Les actions menées par le Groupe Al Shebabs qui entretien des liens fort avec Al Qaida et qui est placé sur liste officielle des organisations terroristes des États-Unis depuis février 2008, leur permettent de contrôler des zone géographique considérables en Somalie et menacent des pays comme le Kenya et l’Ethiopie qui tentent d’appuyer militairement les efforts du Gouvernement central somalien qui semble avoir peu de légitimité.


    Depuis le début de la guerre civile en 1991, la terreur continue de régner en Somalie. Elle a eu pour conséquence le déplacement de plus de 1,9 million de personnes, soit plus de 20% des Somaliens.
    La région connaît actuellement sa sécheresse la plus grave depuis 60 ans, causant ainsi une crise humanitaire touchant plusieurs pays de la région et la Somalie en particulier.

    Les incidences de l’indépendance du Sud soudan sur le plan sécuritaire et humanitaire : relations conflictuelles entre les deux Soudans, les réfugiés et les déplacés, la présence des groupes rebelles armés…

    Le Kenya connaît actuellement une situation sécuritaire assez difficile à cause des menaces terroristes qui pèsent sur le pays, notamment en raison de son intervention militaire contre les « Shebabs » en Somalie.

    3. Contexte économique :

    La croissance du PIB nominal régional entre 2000 et 2009 a atteint une moyenne annuelle de 6,6%. Cette croissance a été notamment motivée par les performances des 4 principales économies de la région : le développement des services en Ouganda et au Kenya et la croissance des exportations des minéraux en Ethiopie et en Tanzanie.

    Le taux d’inflation régional a dépassé 12.1% au titre du premier trimestre 2012. Cette hausse reste globalement mesurée par rapport aux taux enregistrées en 2011 à cause de la flambé des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ainsi que par les dépenses publiques ( En Ethiopie ce taux a atteint 40% en octobre 2011). Le taux de chômage reste très élevé, particulièrement auprès des jeunes (en Ethiopie il atteint plus de 40%).

    Sur le plan économique, les pays qui composent l’Afrique de l’Est font tous partie des PMA et dépendent majoritairement du secteur primaire. Les pays insulaires et les pays enclavés sont de facto défavorisés par leur géographie.

    4. Organisations régionales :

    Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) :
    Pays qui la composent : Erythrée ; Ethiopie ; Somalie ; Djibouti ; Soudan ; Kenya et Ouganda.

    Suite à un accord adopté par les chefs d’État et de gouvernement le 21 mars 1996, l’Autorité intergouvernementale de lutte contre la sécheresse et la désertification (IGADD) a été transformée en Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), laquelle est considéré depuis comme le vecteur de sécurité et de dialogue politique dans la région.

    Elle reste peu efficace à cause des difficultés que connaissent certains de ses pays et des relations conflictuelles entre les Etats.

    Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) :

    Elle regroupe le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi.
    Cette communauté reste très active. Elle est au cœur du processus d’intégration en Afrique de l’Est en vue d’améliorer le commerce et la croissance et réduire la pauvreté dans la région.

    Le commerce intra CAE culmine à 71.82% du commerce intra régional en Afrique de l’Est.

    COMESA :

    Huit des 12 pays de la région : Djibouti, Comores, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Seychelles. Le Sud soudan devrait également rejoindre l’organisation.

    Le COMESA a atteint un stade avancé d’intégration, une union douanière, et a enregistré d’importants succès, notamment la facilitation du commerce à travers l’élimination des barrières commerciales et non commerciales entre ses États membres et l’établissement du Fonds COMESA pour faciliter l’exécution de projets d’infrastructure.

    La Commission de l’océan Indien (COI) :

    Cette organisation régionale qui regroupe deux pays de l’Afrique de l’Est : Comores et Seychelles en plus de Madagascar, Maurice et la Réunion (département français d’outre-mer). Les Maldives ont le statut d’observateur à la Commission.

    Ses pays membres ont des caractéristiques singulières, notamment l’insularité, l’étroitesse de leur économie, l’isolement du continent et la vulnérabilité aux chocs climatiques et environnementaux.

    Les sujets de préoccupation de la COI comprennent le développement de corridors maritimes, le renforcement des liens commerciaux, la connectivité TIC grâce à l’initiative SEGAVET et à d’autres projets de liaison à fibre optique, et la sécurité alimentaire

    la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) :
    Seuls deux pays de l’Afrique de l’Est sont membres de la SADC : Tanzanie et Seychelles.


    Positionnement du Maroc dans la région :

    La seule ambassade du Royaume dans la région de la Corne de l’Afrique est à Addis-Abeba, siège de l’UA.

    Sur le plan commercial les échanges entre le Maroc et l’Afrique de l’Est restent très faibles, les exportations du Maroc vers l’Afrique de l’Est ne représentent que 5,3% des exportations du Royaume vers l’Afrique Subsaharienne.

    Entre 2003 et 2007, l’AMCI a mené à bien deux projets à Djibouti et trois aux Comores.

    II. Actions envisagées :

    Politiquement :

    Maintenir une cadence soutenue dans l’organisation des commissions mixtes avec les pays de la région.

    Œuvrer pour établir de nouvelles relations de haut niveau avec ces pays, ou développer une diplomatie parallèle fort le cas échéant.
    Sur le plan humanitaire :

    Soutenir et participer activement aux initiatives de la communauté internationale en faveur des victimes de la corne de l’Afrique.

    Au niveau sécuritaire :

    Partager l’expérience et l’expertise marocaine dans le domaine sécuritaire, dont la lutte anti-terroriste, avec des pays comme le Kenya, de façon à développer davantage les relations bilatérales entre le Maroc et un des pays les plus importants de la région.

    Sur le pan économique :

    Nouer des liens économiques plus forts, à travers les pays amis (Djibouti, Kenya, Burundi), avec l’ensemble des pays de la région pour profiter des opportunités d’investissement.

    Œuvrer à la signature d’accords multilatéraux entre le Maroc et les organisations régionales d’Afrique de l’Est, de façon à influencer, indirectement, des pays dont le leadership soutient les ennemis de notre intégrité territoriale.

    Accompagner les acteurs marocains dans leurs démarches auprès de ces pays et travailler en aval pour déterminer les secteurs clés d’intérêt communs : Gestion hydraulique, énergies renouvelables, …
    Mettre en avant les opportunités économiques qu’offre ces régions en terme d’investissement afin que les acteurs marocains puissent y investir (tourisme, infrastructures, agriculture…).

    #Maroc #Union_Africaine #Afrique_de_lest #Djibouti #Kenya #Burundi #Ouganda #Tanzanie #Rwanda #Erythrée #Somalie #Ethiopie

  • Pourquoi L’UA n’a pas réussi à « faire taire les armes »

    Union Africaine, conflits, Grands Lacs, Mali, Corne de l’Afrique, Tchad, Niger, Burkina Faso, Nigeria,

    Il y a sept ans, les dirigeants africains se sont engagés à oeuvrer pour mettre fin aux conflits armés. Alors qu’ils célébraient le 50e anniversaire de la fondation de l’Union africaine, ils ont juré d’assurer une paix durable sur le continent. Ils se sont engagés à ne pas léguer le fardeau des conflits à la prochaine génération d’Africains.

    L’engagement a été suivi par l’adoption en 2016 de la feuille de route de Lusaka pour mettre fin au conflit d’ici 2020. Le document décrivait 54 mesures pratiques à prendre. Ils se sont concentrés sur des questions politiques, économiques, sociales, environnementales et juridiques. Ils allaient du financement adéquat de la Force africaine en attente pour le déploiement à l’interdiction pour les rebelles ou les insurgés et leurs partisans d’accéder aux armes. D’autres mesures comprenaient la lutte contre la traite des êtres humains, la corruption et les flux financiers illicites.

    Au moment de la déclaration, l’Afrique avait des niveaux de conflit disproportionnellement élevés. Les acteurs étatiques et non étatiques en Afrique ont mené environ 630 conflits armés entre 1990 et 2015 . Les conflits orchestrés par des acteurs non étatiques représentaient plus de 75 % des conflits dans le monde.

    Les efforts pour « faire taire les armes » ont été singulièrement inefficaces. Depuis la signature de l’engagement, les conflits en Afrique ont augmenté .

    L’une des raisons de cet échec est que l’objectif de 2020 était trop ambitieux compte tenu du nombre de conflits sur le continent. La deuxième raison est que beaucoup sont internes, résultant des griefs que les citoyens ont avec leurs gouvernements. Cette dynamique interne semble avoir été ignorée dès le départ.
    Pour faire des progrès, l’Union africaine doit le reconnaître et concevoir des solutions aux conflits fondées sur la nécessité de protéger les droits de l’homme. L’organisme continental devrait être habilité à agir contre toute partie qui viole les valeurs fondamentales centrées sur la dignité humaine.

    Théâtre du conflit

    Les conflits les plus importants menés par des acteurs non étatiques comprennent les insurrections séparatistes et djihadistes touaregs au Mali, Boko Haram dans le nord du Nigéria, les insurrections djihadistes et de milices au Burkina Faso, al-Shabaab en Somalie et la guerre ethnique en République centrafricaine.

    Les guerres civiles les plus notables sont celles de la Libye, du Soudan du Sud et celle menée par les séparatistes anglophones d’Ambazonie au Cameroun.

    La plupart des conflits sont généralement centrés sur ces zones :

    Région du Sahel , comprenant le Mali, le Burkina Faso, le nord du Nigeria, le Tchad, le Soudan et l’Erythrée
    Région du lac Tchad , y compris le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigeria
    Corne de l’Afrique , y compris la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et le Kenya, et
    Région des Grands Lacs , notamment le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et l’Ouganda.

    Bien que nationaux, la plupart de ces conflits ont tendance à être transfrontaliers . Ils menacent la stabilité interétatique et régionale. Par exemple, al-Shabaab en Somalie exploite les frontières poreuses pour mener des attaques meurtrières au Kenya.

    La plupart des conflits en Afrique sont également de plus en plus caractérisés par l’extrémisme violent. Le conflit émergent dans la province de Cabo Delgado au Mozambique entre dans cette catégorie.

    Conflit éternel, paix insaisissable

    L’Union africaine a mis l’accent sur la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique , notamment dans son Agenda 2063 adopté en 2015.

    Mais la paix et la sécurité continuent d’échapper au continent. Certains conflits font rage depuis des décennies. Il s’agit notamment des combats au Sahara occidental , du conflit dans la région du Maghreb impliquant Al-Qaïda au Maghreb islamique , de la guerre civile somalienne et des insurrections des Forces démocratiques alliées et de l’Armée de résistance du Seigneur en Ouganda et en RDC.

    Il y a dix-huit ans, l’Union africaine a modifié son Acte constitutif , lui permettant d’intervenir dans les affaires intérieures des États membres. Néanmoins, il a été réticent à le faire. Par exemple, il est aux abonnés absents alors que des conflits sanglants s’intensifient au Cameroun et en Libye .

    Il y a eu une exception notable : le refus de l’organisation d’approuver le coup d’État au Soudan et la suspension de l’adhésion du pays en juin 2019. Cela devrait être la norme.

    Mais cela a mis en évidence les doubles standards de l’UA. Il a tacitement approuvé les coups d’État en Égypte en 2013 et au Zimbabwe en 2017.

    Bien qu’il ait suspendu l’ Égypte après le coup d’État dirigé par Abdel Fattah El-Sisi, il a ensuite rétabli son adhésion en 2014 et a ensuite fait du président El-Sisi son président par rotation en 2019. Cela allait à l’encontre de sa propre règle qui interdit aux putschistes de occupant des fonctions politiques.

    L’organisation n’a jamais suspendu le Zimbabwe pour le coup d’État qui a mis fin à la présidence despotique de Robert Mugabe. Il ne s’est pas prononcé non plus contre le fait que le général Constantino Chiwenga , le chef du coup d’État, devienne vice-président .

    Un autre exemple d’échec a été en Libye, où l’UA semble se tordre les mains alors que le conflit meurtrier s’intensifie et que des acteurs extérieurs en font leur théâtre de guerre. Il s’agit notamment de la Turquie , de l’Égypte, de la Russie et des Émirats arabes unis.

    La présence de forces militaires étrangères sur le continent est préoccupante au-delà du conflit libyen. Le nombre croissant a été reconnu par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine comme un problème.

    Les chiffres augmentent via des accords bilatéraux entre les États africains et les gouvernements étrangers.

    Les pays africains gagnent économiquement à accueillir des bases militaires étrangères. Djibouti, par exemple, gagne environ 63 millions de dollars par an des États-Unis et 20 millions de dollars par an de la Chine en louant des parties de son territoire pour leurs bases militaires. Il abrite également des bases militaires britanniques, françaises, allemandes, italiennes, japonaises et espagnoles.

    Les acteurs étrangers s’installent en Afrique pour protéger leurs intérêts économiques et pour des raisons stratégiques . Djibouti, par exemple, est stratégiquement proche du Moyen-Orient et de la mer Rouge.

    Des solutions crédibles

    L’Union africaine devrait revoir son Acte constitutif pour aborder les principes qui limitent sa capacité à intervenir dans les conflits sur les territoires des États membres. Cela ouvrira la voie à l’élaboration d’une législation, de politiques, d’institutions et de mécanismes solides pour la stabilité à long terme dans ces pays.

    Ensuite, l’organisation devrait travailler par l’intermédiaire des communautés économiques régionales et des personnes à la base pour mettre fin au conflit. Ses huit régions reconnues devraient imiter les succès de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest .

    Le bloc régional donne parfois des alertes précoces sur les conflits qui se préparent dans les États membres. Il a également fourni un soutien militaire et aidé à réformer le secteur de la sécurité en Sierra Leone , en Gambie et au Libéria . Il a également contribué à la reconstruction post-conflit dans ces pays.

    Notamment, son intervention militaire en Gambie a forcé le despotique Yahya Jammeh à quitter ses fonctions début 2017, après avoir perdu les élections présidentielles.

    Les gens ordinaires peuvent également fournir des informations vitales aux systèmes d’alerte précoce. Il est donc impératif de mettre en place des mesures à long terme, centrées sur les personnes, innovantes et inclusives pour promouvoir la paix. Ces solutions ascendantes, basées sur une connaissance intime des territoires, sont la clé du succès.

    Enfin, la question des forces militaires étrangères sur le continent. Ici, l’Union africaine n’a aucun contrôle sur leur présence croissante, car ils passent par des accords bilatéraux entre les États membres et les puissances étrangères. Néanmoins, l’Union africaine devrait travailler à travers ses organisations régionales pour jouer un rôle dans ces décisions.

    Il y a un précédent : la Communauté de développement de l’Afrique australe sous la présidence de feu le président zambien Levy Mwanawasa s’est opposée à l’implantation d’une base américaine dans la région. L’Afrique australe a ensuite créé sa propre brigade militaire régionale à la place.

    Chris Changwe Nshimbi reçoit des financements de la Commission européenne (Erasmus+), du Department of Science and Technology/National Research Foundation (DST/NRF, Afrique du Sud), de la Fondation Friedrich Ebert (FES).

    Cette pièce est apparue pour la première fois sur The Conversation

    The Conversation est financée par la National Research Foundation, huit universités, dont la Cape Peninsula University of Technology, l’Université de Rhodes, l’Université de Stellenbosch et les universités du Cap, de Johannesburg, du Kwa-Zulu Natal, de Pretoria et d’Afrique du Sud. Il est hébergé par les universités du Witwatersrand et du Western Cape, le Centre africain de recherche sur la population et la santé et l’Académie nigériane des sciences. La Fondation Bill & Melinda Gates est un partenaire stratégique.

    Daily Trust, 08 jui 2022

    #Afrique #Union_Africaine #Conflits