Étiquette : Coronavirus

  • Dans la course à la découverte d’un médicament pour le traitement du COVID-19

    Au début de 2020, alors qu’un nouveau coronavirus mortel commençait à se propager dans le monde, Pfizer Inc (PFE.N) a réuni ce qu’elle a appelé une « équipe d’intervention » composée de scientifiques et de chimistes afin d’identifier un traitement potentiel pour combattre le COVID-19.

    Le géant pharmaceutique américain, qui avait commencé à étudier la possibilité d’un vaccin, souhaitait également produire une pilule capable de stopper la progression de l’infection, à l’instar du Tamiflu, un médicament largement utilisé pour lutter contre la grippe. L’équipe a parcouru la bibliothèque de molécules de Pfizer à la recherche de composés inutilisés pour aider à lancer le processus, et a rapidement identifié un candidat prometteur.

    Plus d’un an plus tard, Pfizer n’a pas encore entrepris d’essais à grande échelle sur l’homme d’un traitement oral à base de COVID-19 – ce qu’elle espère commencer d’ici juillet.

    Pfizer et ses concurrents, dont l’entreprise américaine Merck & Co Inc (MRK.N) et l’entreprise pharmaceutique suisse Roche Holding AG (ROG.S), font la course pour produire la première pilule antivirale que les gens pourraient prendre dès les premiers signes de la maladie. Leur objectif commun est de combler une lacune importante dans le traitement en aidant les personnes récemment infectées par le coronavirus à éviter de tomber gravement malade et de devoir être hospitalisées.

    Mais après presque 18 mois de pandémie, il n’existe toujours pas de traitement facile à administrer dont l’efficacité a été prouvée contre le COVID-19, la maladie causée par le coronavirus. Et ce, malgré le développement d’un certain nombre de vaccins efficaces contre le COVID-19, dont celui de Pfizer et de son partenaire allemand BioNTech SE, qui est devenu en décembre le premier à obtenir une autorisation d’utilisation aux États-Unis.

    L’expérience de Pfizer souligne les défis auxquels sont confrontés les fabricants de médicaments pour développer un traitement oral contre le virus. Contrairement à un vaccin, qui n’a besoin que de déclencher le système immunitaire de l’organisme, une pilule antivirale efficace doit empêcher un virus de se propager dans l’organisme tout en étant suffisamment sélective pour ne pas interférer avec les cellules saines.

    Selon les dirigeants des entreprises pharmaceutiques, il est également difficile de tester les antiviraux. Un médicament doit être administré au début de l’infection, ce qui signifie qu’il faut trouver des participants aux essais qui ont récemment contracté le COVID-19. De nombreuses personnes infectées par le virus ne développent que des symptômes légers, mais les études doivent prouver qu’un médicament a un impact significatif sur la santé des patients.

    Albert Bourla, directeur général de Pfizer, a déclaré que la société pourrait demander une autorisation d’urgence aux États-Unis pour une pilule COVID-19 dès la fin de cette année.

    « À l’heure actuelle, nous avons de très bonnes raisons de croire que nous pouvons réussir », a déclaré M. Bourla lors d’un forum économique en Grèce par vidéoconférence la semaine dernière.

    Pfizer et ses rivaux affirment que le processus de développement a été beaucoup plus rapide que les plusieurs années généralement nécessaires pour produire un médicament pouvant être pris sous forme de pilule.

    Merck et Roche ont récemment entamé des essais de phase avancée sur l’homme et ont également déclaré que leurs médicaments pourraient être prêts d’ici la fin de l’année. Merck développe son médicament en partenariat avec la société de biotechnologie Ridgeback Biotherapeutics LP et Roche travaille avec Atea Pharmaceuticals Inc (AVIR.O).

    Les gouvernements du monde entier ont investi des milliards de dollars dans le développement de vaccins, mais Pfizer, Merck et Roche affirment qu’ils n’ont pas reçu de financement public pour développer des antiviraux oraux contre la maladie.

    LA CHASSE AU PROCHAIN TAMIFLU

    Si le taux de nouvelles infections par le COVID-19 est actuellement en recul dans certains pays, d’autres continuent de lutter contre la propagation rapide du virus. Et comme il y a pénurie de vaccins dans de nombreux pays, une grande partie du monde ne sera pas vaccinée avant plusieurs années. De nombreuses personnes restent également réticentes à l’idée de se faire vacciner.

    Les scientifiques prévoient que le COVID-19 – qui a tué plus de 3,5 millions de personnes dans le monde – pourrait devenir une maladie saisonnière similaire à la grippe.

    « Nous avons besoin d’une pilule qui puisse éviter aux gens d’aller à l’hôpital », a déclaré le Dr Rajesh Gandhi, professeur et spécialiste des maladies infectieuses à la Harvard Medical School.

    Les médecins ont essayé un certain nombre de médicaments oraux existants pour lutter contre le COVID-19, mais aucun d’entre eux n’a encore réussi lors de tests cliniques rigoureux.

    Actuellement, les seuls traitements qui ont permis aux patients atteints du COVID-19 d’éviter l’hospitalisation sont des anticorps qui nécessitent de longues perfusions intraveineuses et sont moins efficaces contre les variantes du coronavirus.

    Pfizer et ses concurrents affirment que leurs candidats antiviraux oraux pourraient être efficaces contre un large spectre de variantes du coronavirus, mais aucune donnée pertinente n’a été rendue publique.

    Pour les patients déjà hospitalisés en raison du COVID-19, le traitement fait souvent appel à des stéroïdes ou à des anti-inflammatoires pour gérer les symptômes de l’infection, mais ces médicaments ne ciblent pas le virus lui-même. Le seul médicament antiviral approuvé aux États-Unis pour traiter le COVID-19 est le remdesivir de Gilead Sciences Inc, qui est administré par voie intraveineuse et utilisé uniquement pour les patients hospitalisés.

    Gilead teste actuellement une forme inhalée de remdesivir et explore d’autres composés qui pourraient être des agents oraux efficaces.

    « Nous sommes tous à la recherche du prochain Tamiflu », a déclaré Merdad Parsey, médecin en chef de Gilead.

    Le Tamiflu est recommandé aux personnes qui ont la grippe depuis moins de deux jours et il a été démontré qu’il réduit la durée des symptômes de la grippe.

    UN CHEF-D’ŒUVRE DE LA CHIMIE

    Les scientifiques et chimistes de Pfizer ont commencé à chercher un traitement antiviral en janvier de l’année dernière. Ils ont rapidement jeté leur dévolu sur un composé datant de 2003, lorsque la société avait cherché un traitement pour la première pandémie mondiale de SRAS, a déclaré Charlotte Allerton, responsable de la conception des médicaments chez Pfizer.

    Le composé appartient à une classe connue sous le nom d’inhibiteurs de protéase, conçus pour bloquer une enzyme clé, ou protéase, essentielle à la capacité du coronavirus à se multiplier. Des médicaments similaires sont utilisés pour traiter d’autres infections virales comme le VIH et l’hépatite C, seuls ou en association avec d’autres antiviraux.

    Les scientifiques de Pfizer ont rencontré une première pierre d’achoppement. Les tests en laboratoire ont montré que le médicament candidat était actif contre le nouveau coronavirus, connu sous le nom de SARS-CoV-2, mais les concentrations n’étaient pas assez fortes pour combattre le virus chez l’homme, a déclaré Allerton.

    Pfizer a continué à travailler avec le composant actif de ce composé pour formuler un médicament qui pourrait être administré par voie intraveineuse. Mais les antiviraux sont plus utiles si vous attrapez la maladie à un stade précoce, « et ce n’est pas facile avec un médicament administré par voie intraveineuse », a déclaré Allerton.

    En mars 2020, les scientifiques de Pfizer ont également commencé à concevoir un nouveau composé qui pourrait être absorbé par l’estomac et pris sous forme de pilule, qu’ils ont finalisé en juillet, selon M. Allerton.

    La découverte d’un inhibiteur de protéase pouvant être administré par voie orale a été « un peu un chef-d’œuvre de chimie », a déclaré Mikael Dolsten, directeur scientifique de Pfizer.

    Les antiviraux sont plus complexes à développer que les vaccins car ils doivent cibler le virus après qu’il se soit déjà répliqué à l’intérieur des cellules humaines, sans endommager les cellules saines. Les vaccins COVID-19 apprennent généralement au système immunitaire humain à reconnaître et à attaquer une partie de la protéine « spike » qui est spécifique au coronavirus.

    Une pilule COVID ne serait probablement prise que pendant quelques jours, mais les fabricants de médicaments ont dû avancer lentement pour garantir la sécurité.

    ESSAIS TRUQUÉS

    Les candidats médicaments de Merck et Roche utilisent des mécanismes différents de ceux de Pfizer, et les uns des autres, pour perturber la machinerie de réplication du virus. Mais les sociétés partagent les mêmes défis en matière d’essais.

    L’un d’eux consiste à s’assurer que le patient reçoit le médicament rapidement après l’infection par le COVID-19. « Il s’agit de traiter le plus tôt possible dans le processus de la maladie, lorsque le virus est en expansion », a déclaré M. Dolsten de Pfizer.

    Et comme les taux de vaccination sont élevés dans certaines régions, les essais doivent se dérouler dans des pays où le COVID-19 est encore en expansion.

    En mars de cette année, Pfizer a lancé aux États-Unis des essais préliminaires sur l’homme de son traitement oral expérimental contre le COVID-19, connu sous le nom de PF-07321332. Cet essai faisait suite à un autre essai du médicament par voie intraveineuse lancé par la société l’automne dernier.

    M. Dolsten s’est refusé à tout commentaire sur la manière dont seront structurés les essais de phase avancée en cours pour l’un ou l’autre des médicaments.

    Le candidat antiviral de Merck, appelé molnupiravir, a récemment connu un revers. La société a déclaré le mois dernier qu’elle ne poursuivrait pas son utilisation chez les patients hospitalisés. Mais Merck a déclaré qu’elle allait faire passer le médicament à des essais de phase avancée sur un groupe restreint de patients non hospitalisés – en particulier ceux qui présentent des symptômes depuis cinq jours au maximum et qui ont au moins un facteur de risque de maladie grave, comme un âge avancé, l’obésité ou le diabète.

    Merck a déclaré qu’il pourrait disposer de données définitives d’ici septembre ou octobre.

    Roche et son partenaire Atea limitent également la participation à l’essai de phase tardive qu’ils ont récemment lancé sur leur médicament AT-527 aux patients du COVID-19 présentant des symptômes depuis moins de cinq jours. Atea a déclaré que les résultats définitifs de l’essai sont attendus avant la fin de cette année.

    Reuters, 21 mai 2021

    Etiquettes : Coronavirus, covid 19, pandémie, traitement, médicaments, soins,

  • Algérie/ Une situation encore sous contrôle

    Souvent nous avons cette désagréable sensation d’être des oiseaux de mauvais augures et des empêcheurs de tourner en rond. Comment ne pas avoir cette sensation quand nous répétons, à longueur de temps, que la pandémie est toujours menaçante et bien présente, alors qu’une grande partie des Algériens est bien convaincue que le plus dur est passé. Elle en est tellement convaincue que beaucoup ne voient plus aucun intérêt à observer un quelconque geste barrière et se comportent comme si le virus avait complètement disparu.

    Leur conviction est tellement forte, qu’ils en veulent presque au peu de personnes qui respectent encore le port de masque et la distanciation physique. C’est un peu le monde à l’envers, mais c’est malheureusement bien ce qui se passe sur le terrain. Les tendances s’inversent et le logique cède le pas face à l’absurde et à l’insouciance.

    Maintenant qu’en est-il vraiment sur le terrain ? Force est de reconnaître qu’après une légère hausse, la situation semble se stabiliser ces tout derniers jours. Elle se stabilise, mais est loin de la courbe baissière qu’on entend ici et là. Car quoi qu’il en soit et face aux comportements de plus en plus désinvoltes de beaucoup de nos concitoyens, tout reste précaire, et tout peut changer du tout au tout, car on ne maintient pas et de manière soutenu, ce qui aurait pu nous mettre définitivement à l’abri des mauvaises surprises.

    La chose est d’autant plus précaire quand on sait que la campagne de vaccination est quasiment inexistante, puisque à ce jour moins de 1% de la population algérienne est vacciné. Et on parle de plus en plus d’une vaccination d’élite qui ne peut en aucun cas garantir cette immunité générale salvatrice.

    Reste par ailleurs, les autres explications avancées pour expliquer la relative faiblesse des cas de contamination au virus dans notre pays. La saisonnalité supposée du virus qui devient beaucoup moins virulent avec des températures élevées et l’humidité, mais aussi cette supposée immunité collective développée par les Algériens, touchés à des degrés différents par le virus sans le savoir. Deux explications qui sont loin de faire l’unanimité au sein de la communauté scientifique et médicale nationale, dont une partie explique les chiffres communiqués par le peu de tests réalisés, comparativement aux autres pays.

    Mais il faut reconnaître, que tests ou pas, il n’en demeure pas moins que dans les hôpitaux les services covid sont loin de connaître une quelconque pression et la situation est largement sous contrôle. Du moins pour le moment.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 19 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, contaminations, crise sanitaire, ouverture des frontières,

  • Macron accueille un sommet sur le financement du redressement post-pandémie de l’Afrique

    Le président français Emmanuel Macron accueille mardi à Paris les dirigeants africains et les responsables des prêteurs multilatéraux pour trouver des moyens de financer les économies africaines touchées par la pandémie de COVID-19 et discuter du traitement des milliards de dollars de dette du continent.

    Le sommet s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par M. Macron pour refondre l’engagement de la France en Afrique, où elle était autrefois une puissance coloniale, à un moment où le continent doit faire face à un déficit de près de 300 milliards de dollars d’ici à la fin de 2023 tout en essayant de se remettre de la récession.

    « La particularité de l’Afrique, c’est qu’elle n’a pas les moyens financiers aujourd’hui de protéger et de relancer son économie comme l’ont fait tous les autres continents », a déclaré mardi le ministre français des Finances Bruno Le Maire à la radio RFI.

    Le sommet réunira une trentaine de chefs d’État africains et européens, ainsi que les dirigeants d’institutions financières mondiales comme le Fonds monétaire international.

    La Banque africaine de développement estime que 39 millions de personnes pourraient passer sous le seuil de pauvreté cette année et que de nombreux pays africains risquent d’être surendettés à cause de la pandémie.

    M. Macron a déclaré qu’il pensait que l’Afrique avait besoin d’un « New Deal » pour donner au continent une bouffée d’air frais.

    Les chefs des finances mondiales ont convenu en avril d’augmenter les réserves (DTS) du Fonds monétaire international de 650 milliards de dollars et de prolonger un gel du service de la dette pour aider les pays en développement à faire face à la pandémie, même si seulement 34 milliards de dollars seront alloués à l’Afrique.

    « La France souhaite que l’on aille beaucoup plus loin en réaffectant les DTS qui sont (prévus) pour les pays développés », a déclaré un responsable de la présidence française aux journalistes avant le sommet.

    La reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement de la Banque mondiale, qui fournit une aide d’urgence, les investissements du secteur privé, et la question plus large de savoir comment traiter la crise de la dette seront discutés.

    « Le président a parlé d’annulations massives de la dette, et continue de penser qu’il est très important de donner des liquidités aux pays africains et de leur permettre d’investir », a déclaré le fonctionnaire.

    Lundi, M. Macron a déclaré qu’il souhaitait annuler totalement les 5 milliards de dollars que le Soudan lui doit.

    Reuters, 18 mai 2021

    Etiquettes : France, Afrique, mini-sommet, reprise post-covid, coronavirus, covid 19, pandémie, économie, dettes,

  • Algérie/ La valse-hésitation – Espoirs et frustrations de la réouverture partielle des frontières

    La compagnie nationale Air Algérie a officiellement demandé à sept pays d’ouvrir leur espace aérien à ses avions et de programmer des vols vers leurs aéroports.

    Attendue depuis des mois, la réouverture des frontières a été grandement saluée par les Algériens. Certes, la réouverture se fera de manière progressive à partir du 1er juin avec «un plan de cinq vols quotidiens de et vers les aéroports d’Alger, de Constantine et d’Oran». Une décision lourde de conséquences aussi bien pour la compagnie nationale Air Algérie que pour l’économie en général. Selon le communiqué ayant sanctionné le Conseil des ministres, cette réouverture est conditionnée par «l’obligation de présenter un test PCR de moins de 36 heures pour chaque voyageur». Une réouverture à même de soulager des millions d’Algériens, notamment ceux bloqués à l’étranger depuis plus d’une année d’attente, suite à la décision de la fermeture des frontières prise en mars 2020.

    Toutefois, le rapatriement des Algériens à l’étranger et l’entrée des voyageurs sur le sol du pays seront encadrés par la présentation d’un test PCR négatif de moins de 36 heures. Un test antigénique sera également pratiqué à l’arrivée en Algérie. Les personnes testées positives seront soumises à une quarantaine de 10 jours dans un hôtel aux frais des voyageurs. ce sujet, le professeur Riad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé de la lutte et du suivi de la pandémie de Covid-19 en Algérie, a assuré, hier, sur la chaîne privée, Ennahar TV, que la priorité sera donnée aux Algériens encore bloqués à l’étranger. «Il y a des cas prioritaires. Les premiers vols seront, en principe, destinés pour ceux qui sont bloqués depuis mars 2020», a-t-il soutenu. Concernant les personnes en provenance de pays connus pour leur forte propagation du virus «celles-ci seront soumises à des mesures plus strictes: après le confinement de 10 jours, elles devront subir des examens médicaux approfondis», a précisé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid. Une aubaine pour la compagnie nationale Air Algérie contrainte de clouer ses avions au sol depuis la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux, décidées le 17 mars 2020, et dont le manque à gagner avoisine les 450 millions de dollars, soit l’équivalent de 60 milliards de dinars durant toute la période de confinement.

    Dans ce contexte, la direction d’Air Algérie a demandé, officiellement, à sept pays d’ouvrir leur espace aérien aux avions algériens et de programmer des vols vers leurs aéroports. Selon des sources, ces pays sont la France, le Canada, l’Espagne, les Émirats arabes unis, la Belgique, la Turquie et l’Angleterre. Un choix dicté par le nombre d’Algériens y résidant, en plus d’être les destinations les plus recherchées. Outre les répercussions socio-économiques positives, cette réouverture accélérera la campagne de vaccination contre la pandémie de coronavirus. Avec la réouverture des frontières, à coup sûr que la demande surpassera l’offre en raison du flux de voyageurs aspirant à changer d’air. D’où l’impératif d’accélérer la vaccination.

    À ce sujet, Abderrahmane Benbouzid s’est voulu rassurant en affirmant que «nous allons accélérer la vaccination en mai. Nous espérerons aussi recevoir des doses en juin».

    Actuellement, seules quelques milliers de personnes ont été vaccinées depuis janvier, en attendant la production du Spoutnik V en Algérie. Sur un autre plan, cette réouverture aura certainement un impact sur la relance économique compromise dans son volet partenariat.

    Une réouverture à même de booster l’attraction des IDE et le transfert des technologies. Dans ce sillage, il y a lieu de signaler l’impact de cette réouverture sur le marché noir de la devise et ses conséquences sur le taux de change qui risque de s’enflammer davantage. En fait, la réouverture des frontières est une invite à la reprise de certaines activités de l’informel.

    L’Expression, 18 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, ouverture des frontières, Air Algérie, pandémie, coronavirus, covid 19,


  • Fin de calvaire ?

    Le Conseil des ministres réuni hier a entériné la décision de procéder, prochainement, à la réouverture des frontières aériennes et terrestres et maritimes pour permettre le retour en Algérie à des milliers de nos compatriotes bloqués depuis des mois voire une année pour certains, dans différents pays étrangers. Ces malheureuses personnes qui vivent un véritable calvaire vont sans doute pousser un ouf de soulagement de pouvoir rentrer enfin chez elles. Et comment ! Il y a des histoires personnelles à vous glacer le sang tellement elles sont insoutenables. Songez donc à ces Algériennes et Algériens qui n’ont même pas eu la chance de rendre un ultime hommage à leurs parents ou proches faute de pouvoir rentrer au pays…

    Pas facile en effet de supporter un tel chagrin vécu par des centaines de personnes qui ont dû prendre leur terrible mal en patience et se résoudre à accepter, la mort dans l’âme, cette douloureuse épreuve de perdre un proche sans même assister à son enterrement. C’est assurément une double peine pour ces compatriotes forcés à se débrouiller seuls et trouver des moyens de subsistance pour de longs mois. Il faut vivre ces péripéties pour comprendre l’insoutenable attente de nos concitoyens bloqués dans des ailleurs pas du tout meilleurs en ces temps de montée en flèche des courbes du Covid-19.

    L’Etat qui a fait un effort colossal au début de la pandémie en ouvrant quasiment un pont aérien vers des pays où réside une communauté algérienne a manqué à son devoir de « secourir » les contingents partis à l’étranger après la fameuse réouverture des frontières en juillet dernier dans le sillage de la décrue de la pandémie, au prétexte qu’il y avait menace sur la sécurité sanitaire du pays.

    L’Etat a certes raison de se soucier de notre santé mais il a aussi le devoir de ramener chez eux les Algériens bloqués et sans ressources à l’étranger. Il y va de la citoyenneté mais aussi de la réputation du pays. Il lui suffira de leur exiger des tests PCR avant d’être embarqués. Faut-il souligner que des ouvriers chinois et indiens arrivent presque chaque semaine à bord d’autres compagnies aériennes à l’instar de Qatar Airways et d’Emirats pour les besoins des chantiers des travaux publics et du logement ? Pourquoi donc ce qui est valable pour les étrangers ne le serait pas pour les Algériens ?

    L’apparition du variant indien du Covid-19 chez nous n’aurait d’ailleurs jamais eu lieu si ces travailleurs n’avaient pas été ramenés par groupes depuis leur pays infesté par le terrible virus. Souhaitons donc que le calvaire des algériens bloqués prenne fin le plus tôt possible.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 17 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, ouverture des frontières, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Le Maroc investit dans les sites historiques pour sauver le tourisme

    La nouvelle stratégie des autorités marocaines tend à faire découvrir aux touristes nationaux et étrangers les magnifiques sites culturels et historiques situés dans plusieurs villes du Royaume. Pour beaucoup, le tourisme culturel pourrait servir de nouvelle locomotive au tourisme national.

    En ces temps difficiles marqués par une pandémie dévastatrice, le tourisme national est plongé depuis plus d’un an dans une profonde crise économique qui risque de réduire considérablement son rôle dans l’économie nationale.

    Autrefois considéré comme la deuxième source de devises pour le Royaume, il est aujourd’hui relégué au rang de simple secteur économique qui doit se tourner vers les touristes nationaux pour compenser la perte des touristes étrangers. Or, les Marocains ont toujours été écartés des offres commerciales des opérateurs touristiques.

    Une situation foncièrement grotesque étant donné que le Royaume est non seulement doté d’atouts naturels considérables mais regorge également de monuments historiques et culturels fascinants à découvrir par nos concitoyens. La nouvelle stratégie des pouvoirs publics consiste à encourager les Marocains à voyager et à découvrir leur propre pays à travers les sites historiques.

    Si tout le monde peut connaître son potentiel balnéaire, généreusement alimenté par deux belles façades maritimes (Atlantique et Méditerranée), un soleil omniprésent tout au long de l’année et un climat continental agréable à vivre, beaucoup ignorent ses nombreux atouts culturels représentés par des sites historiques d’une beauté légendaire, légués dans plusieurs villes par les anciennes civilisations dynastiques qui ont marqué l’histoire riche et époustouflante du pays. Le dernier événement en date à Tanger, portant sur la réhabilitation des arènes, montre comment le tourisme culturel pourrait servir de nouvelle locomotive et même de formidable tremplin au tourisme national. Les arènes de Tanger, historiquement appelées Plaza Toro, sont en effet sur le point d’être entièrement réhabilitées à l’initiative des autorités de la ville, qui voient dans ce projet un pas vers la dynamisation du tourisme culturel.

    Le projet de réhabilitation de la Plaza Toro, qui s’appuie sur le capital patrimonial pluriel de la ville de Tanger pour en faire un levier de développement socio-économique et culturel, s’inscrit dans le cadre d’une convention de partenariat signée récemment entre l’Agence pour le développement du Nord, la Wilaya de la région, le Conseil régional et la Mairie de Tanger, avec un budget prévisionnel s’élevant à 50 millions de dirhams. La Plaza Toro est un monument emblématique qui reflète la pluralité du patrimoine de la ville.

    Compte tenu de cette importance, une consultation architecturale a été organisée pour impliquer le plus grand nombre d’architectes autour de la réflexion sur le patrimoine de la ville et pour encourager l’approche créative et innovante de l’intégration du patrimoine dans la dynamique économique de Tanger. Ce projet concerne le réaménagement de la Plaza Toro, afin de préserver l’aspect historique et architectural du bâtiment.

    L’espace dans sa nouvelle version pourra accueillir de grands événements, tels que des cirques, des pièces de théâtre, des concerts et des concours. La Plaza Toro sera transformée en un espace d’activités économiques, culturelles et artistiques, avec un programme diversifié comprenant une salle de spectacle de 7 000 places pour un large éventail d’arts de la scène, ainsi qu’un espace d’exposition, de restauration et de commerce.

    D’autres sites historiques sont certes connus mais malheureusement pas du tout exploités sur le plan touristique alors qu’ils sont parmi les plus anciens de l’histoire du Maroc. C’est le cas de la cité antique de Volubilis, dans la région de Meknès, qui est probablement considérée comme le plus important site archéologique du Maroc.

    Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle a été fondée au troisième siècle avant J.-C., puis occupée par les Romains en 44 de notre ère. Les bâtiments les mieux préservés sont le temple du Capitole, la basilique et l’arc de triomphe.

    Bien que méconnue, Volubilis est le rare témoin d’une période très importante de l’histoire du Maroc. Dans le même registre, Chellah, près de Rabat, vit le même abandon. Mais pas au même niveau que Volubilis, selon les experts. Contrairement à Volubilis, Chellah, également classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un site très fréquenté par les visiteurs.

    Au sud, Marrakech, bien qu’étant une destination touristique majeure pour les nationaux et les étrangers, ne semble pas avoir bâti sa réputation sur ses sites archéologiques, qui se comptent par dizaines dans une cité impériale parmi les plus anciennes du Royaume. La ville n’est pas connue pour ses vestiges. En revanche, elle abrite quelques-uns des plus beaux monuments de l’époque saadienne.

    Au sud de la médina, près du quartier de la Kasbah, se trouvent le palais Badii et les tombeaux saadiens. Bien qu’il soit en ruines, le palais impressionne par son immensité. Quant aux tombes saadiennes, elles sont malheureusement dans un état lamentable, totalement abandonnées, victimes d’une politique de grande négligence et de l’absence d’une stratégie de rénovation audacieuse.

    Mais une source autorisée au sein de la mairie de Marrakech précise qu’un programme de réhabilitation des monuments de la ville est en cours d’élaboration. Il verra probablement le jour au début de l’année prochaine avec l’aide d’autres administrations, dont le ministère de la Culture.

    En attendant, il semble que le tourisme culturel n’ait pas encore réussi à constituer une force pour tirer le tourisme national vers le haut. Un espoir encore lointain qui nécessite une réelle volonté politique de développer ce type de tourisme dans le pays.

    Tourism review, 16 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, tourisme, coronavirus, covid 19, pandémie, sites historiques,

  • L’Algérie dénonce le chantage de pfizer-Il a imposé des conditions « inacceptables »

    Pour la première fois depuis le début de la campagne de vaccination en Algérie, le ministre de la Santé est allé loin lorsqu’il a expliqué la lenteur de l’opération, en raison de l’insuffisance des quantités de vaccins reçus. « Il y a une tension dans le monde, il y a même eu des situations conflictuelles », a-t-il révélé. « L’acquisition du vaccin n’est plus du ressort du ministère de la Santé, qui demeure tout de même habilité a en identifier la nature, s’il est qualifié et enregistré ; mais aussi par rapport aux recommandations du comité scientifique et la corporation médicale, mais elle dépend beaucoup plus des efforts diplomatiques », a notamment indiqué Abderrahmane Benbouzid. Et si les commandes n’aboutissent pas comme c’est toujours le cas, l’Algérie est obligée d’actionner sa diplomatie.

    « Si la commande ne parvient pas, on fait intervenir la partie diplomatique, bien entendu, le ministère des Affaires étrangères, le Premier ministre et pourquoi pas le président de la République pour mettre le poids de la dimension politique vis-à-vis de certains pays avec lesquels nous avons d’ailleurs des relations stratégiques, j’entends par là, la Chine ou la Russie », a-t-il souligné. Abordant le cas de Pfizer, il a déclaré que le géant pharmaceutique, a imposé à l’Algérie des conditions préalables à la fourniture de vaccins ».

    Ces conditions ont été jugées inacceptables par l’Algérie. Selon l’hebdomadaire parisien, Jeune Afrique, la filiale française de Pfizer a indiqué qu’elle n’est pas concernée par les propos de Benbouzid. « En novembre 2020, nous avons convenu d’un accord avec Pfizer, mais il nous a mis dans une situation que nous ne pouvions pas accepter, dans la mesure où il nous a demandé d’acheter un certain nombre de vaccins, de payer d’avance et d’exonérer totalement Pfizer de toutes poursuites dans le cas où le vaccin aurait des travers. Nous ne l’avons pas accepté, nous ne l’accepterons toujours pas », a-t-il soutenu.

    Devant cette situation, l’Algérie va certainement compter sur les Chinois et les Russes, pour s’approvisionner en vaccins. Elle a déjà reçu plus de 600 000 doses (Sinopharm, AstraZeneca et Sputnik V), en attendant l’entrée en production de l’usine Saidal de Constantine. D’ici là, l’Algérie continue d’enregistrer de nouveaux cas confirmés de coronavirus. 377 nouvelles contaminations et 10 décès ont été enregistrés durant les dernières 48 heures, portant le nombre total des cas confirmés depuis l’apparition de l’épidémie dans le pays à 125 060 et celui des décès à 3 360.

    Selon le bilan fourni hier par le porte-parole du comité scientifique, concernant les dernières 24 heures, 23 patients sont actuellement en soins intensifs, alors que 19 wilayas n’ont recensé aucun cas durant les dernières heures, 21 autres ont enregistré de 1 à 9 cas, alors que 8 wilayas ont recensé plus de 10 cas. Le ministère de la Santé rappelle, par la même occasion, que la situation épidémiologique actuelle exige de tout citoyen vigilance et respect des règles d’hygiène et de distanciation physique, tout en insistant sur le respect du confinement et du port du masque.

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 16 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Pfizer, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,

  • Algérie/ Eclaircie à l’horizon

    par Abdelkrim Zerzouri

    On marche sur des œufs autour de cette éventuelle réouverture des frontières, fermées depuis 14 mois. Les dernières déclarations du ministre de la Santé laissent clairement entendre que l’Algérie va, enfin, autoriser l’entrée des Algériens et des étrangers sur le territoire national, dans le cadre de mesures très strictes, dont l’exigence d’un test PCR pour les passagers, au plus 36 heures avant le départ de leur vol et un autre antigénique à l’arrivée, ainsi que d’autres dispositions pour les cas positifs ou provenance de pays connus pour leur forte propagation du virus, mais point d’autres explications. Quand ? La question reste sans réponse précise.

    Le Comité scientifique a donné un avis pour permettre aux ressortissants algériens et aux étrangers d’entrer au pays dans le cadre de mesures très strictes pour protéger les citoyens contre la Covid19, notamment les nouveaux variants, mais la décision reste entre les mains des autorités politiques. Même le ministre de la Santé ne s’aventurera pas à avancer une quelconque date pour la réouverture des frontières, laissant vaguement entendre que cela se fera «prochainement». Idem pour la compagnie nationale, qui garde un mutisme total sur le programme de ses vols, en cas de réouverture des frontières. Quoique sur ce plan, des avis unanimes estiment que la vitesse de croisière ne serait pas atteinte de sitôt, et qu’il faudrait dans ce cadre prévoir qu’un redémarrage du trafic aérien se ferait progressivement, avec des vols forts limités dans les premières semaines. Certainement qu’il s’agit d’une décision de souveraineté nationale, entre les seules mains du président de la République, qui devrait trancher dans le vif de la question sur la base des conclusions des experts du Comité scientifique, des conclusions qui donnent le feu vert sous conditions. En fait, le suspense perdure encore.

    Cette annonce est-elle faite hâtivement, avant que la question ne soit traitée sous tous ses angles pour donner lieu à une vision claire, pour faire baisser la tension chez les membres de la communauté algérienne établie à l’étranger, qui ont exprimé leur colère face à cette interdiction d’entrée sur le territoire et ont multiplié dans ce sens, avec insistance, la demande de la réouverture des frontières du pays ?

    Effectivement, l’annonce du ministre de la Santé, concernant une prochaine réouverture des frontières, est accueillie comme une bonne nouvelle, aussi bien pour les Algériens et les étrangers, qui attendent depuis des mois pareille mesure, que pour les compagnies aériennes, nationale et étrangères. De toute évidence, l’Algérie ne peut pas garder ses frontières fermées dans un monde qui bouge et qui se dirige vers plus de souplesse sur le plan des voyages internationaux, mieux encore vers une ouverture, sans conditions, aux voyageurs vaccinés. Alors, serait-on fixé sur la date de la réouverture des frontières, ce dimanche, à l’issue de la tenue du Conseil des ministres ?

    Le Quotidien d’Oran, 16 mai 2021

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  • La Turquie assouplit les restrictions du COVID-19 mais maintient de nombreux couvre-feux.

    ISTANBUL (AP) – Le ministère de l’Intérieur de la Turquie a levé dimanche la mesure de confinement total qui ordonnait aux gens de rester chez eux pour lutter contre les infections au COVID-19, passant à un programme moins restrictif qui implique toujours des couvre-feux les soirs de semaine et les week-ends.

    Dans une nouvelle directive, le ministère a qualifié les mesures applicables de lundi à juin de « normalisation progressive ».

    Les centres commerciaux pourront rouvrir leurs portes. Certains commerces resteront fermés, notamment les gymnases et les cafés, mais les restaurants pourront proposer des plats à emporter en plus des livraisons. Les écoles maternelles reprendront l’enseignement en présentiel, mais les classes supérieures poursuivront l’enseignement à distance.

    Les Turcs pourront retourner sur leur lieu de travail mais devront rester chez eux de 21 heures à 5 heures du matin en semaine et toute la journée du samedi et du dimanche, à l’exception des déplacements vers un marché pour acheter de la nourriture. Les fonctionnaires continueront à travailler à distance ou en équipes dans les bureaux. Les touristes étrangers et les travailleurs munis de permis spéciaux sont exemptés.

    Les personnes âgées de plus de 65 ans non vaccinées ne seront autorisées à quitter leur domicile qu’entre 10 heures et 14 heures les jours de semaine. Les déplacements interurbains pendant le couvre-feu sont soumis à autorisation.

    Malgré le couvre-feu, des centaines de supporters de football sont sortis à Istanbul samedi en fin de journée pour célébrer la victoire du Besiktas en Super League.

    Les nouvelles infections et les décès dus au COVID-19 ont explosé après que la Turquie a levé la plupart des restrictions en mars, ce qui a incité le gouvernement à instaurer un confinement total à la fin du mois d’avril. Il s’agissait de la mesure la plus stricte prise par le gouvernement depuis le début de la pandémie, suite au nombre record de nouveaux cas dépassant les 60 000 par jour.

    Les statistiques du ministère de la santé font état de 11 472 nouveaux cas signalés samedi et d’un nombre total de décès confirmés de 44 537. Selon les experts, ces deux chiffres, comme dans de nombreux pays, sont inférieurs à la réalité en raison des tests limités et des cas manqués.

    Le président turc a déclaré que les restrictions imposées par le COVID-19 visaient à réduire le nombre de nouveaux cas à moins de 5 000 par jour, afin d’éviter que le secteur vital du tourisme en Turquie ne soit dévasté pour un deuxième été consécutif.

    Associated Press, 16 mai 2021

    Etiquettes : Turquie, covid 19, coronavirus, pandémie, confinement, ouverture des frontières,

  • Des centaines de corps retrouvés enterrés sur les rives d’un fleuve indien

    PRAYAGRAJ, Inde (AP) – La police s’adresse aux villageois du nord de l’Inde pour enquêter sur la découverte de corps enterrés dans des tombes de sable peu profondes ou échoués sur les rives du Gange, suscitant des spéculations sur les médias sociaux selon lesquelles il s’agirait des restes de victimes du COVID-19.

    Dans des jeeps et des bateaux, la police a utilisé des haut-parleurs portables avec des microphones demandant aux gens de ne pas jeter les corps dans les rivières. « Nous sommes ici pour vous aider à accomplir les derniers rites », a déclaré la police.

    Vendredi, les pluies ont mis à nu les couvertures en tissu des corps enterrés dans des tombes de sable peu profondes sur la rive du fleuve à Prayagraj, une ville de l’État d’Uttar Pradesh.

    Navneet Sehgal, porte-parole du gouvernement de l’État, a démenti dimanche les informations des médias locaux selon lesquelles plus de 1 000 cadavres de victimes du COVID-19 avaient été récupérés dans les rivières au cours des deux dernières semaines. « Je suis sûr que ces corps n’ont rien à voir avec le COVID-19 », a-t-il déclaré.

    Selon lui, certains villageois n’ont pas incinéré leurs morts, comme le veut la coutume, en raison d’une tradition hindoue pendant certaines périodes de signification religieuse, et se sont débarrassés d’eux dans les rivières ou en creusant des tombes sur les berges.

    K.P. Singh, un officier de police supérieur, a déclaré que les autorités avaient réservé un terrain de crémation pour les personnes décédées du COVID-19 sur la rive de Prayagraj et que la police n’autorisait plus aucun enterrement sur le bord de la rivière.

    Les autorités de l’État de Sehgal ont trouvé « un petit nombre » de corps sur les berges de la rivière, a-t-il dit, mais n’a pas donné de chiffre.

    Ramesh Kumar Singh, membre de Bondhu Mahal Samiti, une organisation philanthropique qui aide à incinérer les corps, a déclaré que le nombre de décès est très élevé dans les zones rurales et que les pauvres se débarrassent des corps dans la rivière en raison du coût exorbitant des derniers rites et de la pénurie de bois. Le coût de la crémation a triplé, passant à 15 000 roupies (210 dollars).

    La semaine dernière, les autorités sanitaires ont récupéré 71 corps qui s’étaient échoués sur les rives du Gange dans l’État voisin du Bihar.

    Les autorités ont pratiqué des autopsies mais ont déclaré qu’elles ne pouvaient pas confirmer la cause du décès en raison de la décomposition.

    La semaine dernière, une douzaine de corps ont également été retrouvés enterrés dans du sable à deux endroits de la rive du fleuve dans le district d’Unnao, à 40 kilomètres au sud-ouest de Lucknow, la capitale de l’Uttar Pradesh. Le magistrat du district, Ravindra Kumar, a déclaré qu’une enquête était en cours pour identifier la cause des décès.

    Les deux grands États de l’Inde, l’Uttar Pradesh et le Bihar, qui comptent au total près de 358 millions d’habitants, sont parmi les plus touchés par la vague de chaleur qui balaie le pays et dont le bilan est catastrophique. Des villageois infortunés ont transporté d’urgence des malades vers les villes voisines pour qu’ils y soient soignés, et beaucoup d’entre eux sont morts en chemin, victimes de l’effondrement des soins de santé en Inde.

    Après avoir atteint des sommets pendant des semaines, le nombre de nouveaux cas s’est stabilisé, a déclaré le Dr V.K. Paul, un expert gouvernemental de la santé.

    Dimanche, le ministère de la Santé a fait état de 311 170 cas confirmés au cours des dernières 24 heures, contre 326 098 samedi.

    Il a également signalé 4 077 décès supplémentaires, portant le nombre total de décès à 270 284. Selon les experts, il est presque certain que ces deux chiffres sont largement sous-estimés.

    Associated Press, 16 mai 2021

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