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  • Confinement Covid-19 : Comment la Russie a fait des efforts extraordinaires pour assurer la sécurité du président Poutine.

    Par Anna Pushkarskaia, Pavel Aksenov et Petr Kozlov
    BBC Russian

    Dès le début de la pandémie de coronavirus, les autorités russes ont fait des efforts extraordinaires pour protéger le président Vladimir Poutine de l’infection. Mais comment s’organise une quarantaine à la Kremlin et combien cela a-t-il coûté ?

    Au cours de l’année dernière, des centaines de personnes ont dû être mises en quarantaine en Russie, avant d’être en contact étroit avec Vladimir Poutine. Certaines ont dû s’auto-isoler même si elles n’étaient pas en contact direct avec le président, mais par précaution parce qu’elles étaient en contact avec d’autres personnes qui devaient le rencontrer.

    Le 25 mars 2020, le président Poutine s’est adressé à la nation et a annoncé que le 1er avril marquerait le début d’une « semaine chômée », car le coronavirus s’est rapidement propagé en Russie. Plus tard dans le mois d’avril, un confinement complet a été mis en place avec la fermeture des magasins non essentiels, l’interdiction des rassemblements de masse et le passage d’une grande partie de la population au travail à domicile.

    Pendant ce temps, 60 membres de l’équipage du vol spécial Rossiya, au service du président Poutine et d’autres hauts responsables du gouvernement russe, ont été mis en quarantaine pour la première fois le 26 mars 2020 dans un hôtel non loin de Moscou.

    Depuis lors, des centaines de pilotes, de médecins, de chauffeurs et d’autres membres du personnel de soutien, ainsi que des visiteurs du président, ont passé du temps en quarantaine dans une douzaine d’hôtels à travers la Russie, afin de protéger le président Poutine de l’infection par le Covid-19.

    Récemment, le président russe aurait reçu un vaccin mis au point par les Russes – bien qu’il n’ait pas été précisé lequel – mais les contrats passés avec un certain nombre d’hôtels de « quarantaine » semblent encore s’étendre sur une bonne partie de l’année prochaine.

    BBC Russian a calculé que la Direction du Président de la Fédération de Russie, un organe exécutif responsable du bon fonctionnement de l’appareil présidentiel, a reçu 6,4 milliards de roubles (environ 46,3 milliards de Fcfa) du budget de l’État pour les mesures de lutte contre la pandémie.

    BBC Russian a découvert qu’au moins 12 hôtels ont été utilisés pour les quarantaines du Kremlin. Les hôtels se trouvent à Moscou et dans la région environnante, dans la Crimée annexée, ainsi que dans un endroit non loin de la ville méridionale de Sotchi, lieu des Jeux olympiques d’hiver 2014 et l’un des endroits préférés du président Poutine.

    Aucun hôtel privé ne figurait sur la liste de quarantaine – tous les hôtels où les visiteurs et le personnel de service ont passé du temps appartiennent à la direction présidentielle. Certaines des réservations s’étendent jusqu’en mars 2022.

    L’équipage du vol Rossiya semble être le principal occupant de ces hôtels. L’équipage sert des officiels, dont le président Vladimir Poutine lui-même, ainsi que le Premier ministre Mikhail Mishustin et huit autres ministres du cabinet.

    La BBC a appris que le président Poutine a passé une grande partie de l’année dernière à travailler depuis sa résidence de Sotchi. Une source informée des conditions de la quarantaine a déclaré que des dizaines de pilotes et autres personnels aériens ont dû se mettre en quarantaine près de Sotchi pour assurer le transport du président, ainsi que du premier ministre, du ministre des affaires étrangères et de nombreuses autres personnes. Parmi ceux qui ont été mis en quarantaine figurent des pilotes d’avion et d’hélicoptère.

    Le 75e anniversaire de la victoire de la Seconde Guerre mondiale aurait dû faire l’objet d’une célébration majeure en Russie. Le souvenir de la dernière guerre et le rôle de la Russie dans la défaite du nazisme sont des éléments clés du récit patriotique du gouvernement de Poutine. La célébration aurait dû avoir lieu sur la Place Rouge le 9 mai, jour de la victoire en Russie.

    Au lieu de cela, elle a été déplacée au 24 juin 2020 et s’est déroulée à une échelle beaucoup plus réduite, bien que les festivités comprennent toujours un défilé militaire. Des vétérans de guerre et des célébrités ont serré la main du président Poutine et reçu des récompenses pour commémorer cet anniversaire.

    L’agence Bloomberg a rapporté qu’avant de pouvoir rencontrer le président, plus de 200 personnes, dont 80 anciens combattants âgés de 80 à 90 ans, ont dû être mises en quarantaine pendant deux semaines avant l’événement.

    Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a confirmé avant le défilé de juin qu’un « groupe de vétérans » était en quarantaine « dans d’excellentes conditions », tout en soulignant qu’il s’agissait d’une précaution pour leur bien.

    Les agences de presse publiques russes TASS et RIA-Novosti ont publié des articles identiques, décrivant comment « l’un des hôtels de Moscou » avait été équipé pour la mise en quarantaine d’une vingtaine de journalistes. Ils séjournaient dans des chambres individuelles, qu’ils ne quittaient que le temps de les nettoyer. Ils ne pouvaient pas se parler en face à face, et ne pouvaient communiquer que virtuellement.

    Ils n’étaient pas autorisés à fumer ou à boire de l’alcool. Les paquets et colis provenant de l’extérieur de l’hôtel de quarantaine ne pouvaient leur être remis qu’après inspection et désinfection.

    Les reporters isolés étaient nourris trois fois par jour, leurs repas et leurs boissons étant laissés à l’extérieur de leur chambre, avec des couverts jetables. Toute personne entrant en contact avec eux portait une combinaison EPI complète.

    Il a également été signalé que des fonctionnaires du gouvernement régional ont été mis en isolement avant les visites du président Poutine. Par exemple, dans la ville de Sarov, dans la région de Nijni Novgorod, les autorités locales ont affecté un million de roubles (7,1 millions de Fcfa) à des mesures « visant à prévenir la propagation de l’infection par le coronavirus pendant la visite du président de la Fédération de Russie ».

    BBC Russian a appris qu’une vingtaine de membres du personnel de l’administration locale de Sarov étaient isolés dans une pension pour vétérans de guerre. Les dépenses pour leur séjour comprenaient des lits en bois « en noyer », des ensembles de literie, un fer à repasser et quatre coffres-forts de sécurité.

    La BBC a interrogé le porte-parole du Kremlin sur la nature étendue et la grande échelle des précautions prises pour protéger le président Poutine et si, à sa connaissance, d’autres pays ont mis en place des pratiques similaires. Dmitry Peskov s’est refusé à tout commentaire.

    BBC, 8 avr 2021

    Etiquettes : Russie, Vladimir Poutine, coronavirus, covid 19,

  • L’agence européenne établit un lien entre le vaccin AstraZeneca et des caillots sanguins rares.

    L’agence européenne estime que le vaccin d’AstraZeneca peut provoquer des caillots sanguins rares, mais que les avantages l’emportent sur les risques.

    (CNN)Le comité de sécurité de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a constaté que le vaccin Covid-19 d’Oxford-AstraZeneca peut provoquer des caillots sanguins inhabituels avec un faible taux de plaquettes sanguines, mais souligne que les avantages globaux de l’injection dans la prévention du coronavirus l’emportent sur les risques d’effets secondaires.

    La commission a indiqué que 18 décès avaient été signalés dans le cadre de son examen de 62 cas de TVC (caillot dans les sinus qui drainent le sang du cerveau) et de 24 cas de thrombose de la veine splanchnique (dans l’abdomen) signalés dans une base de données européenne sur la sécurité des médicaments. Ces cas provenaient principalement des systèmes de notification spontanée de l’Espace économique européen et du Royaume-Uni, où environ 25 millions de personnes au total avaient reçu le vaccin, a précisé l’Agence.

    L’agence a publié ses conclusions alors que l’agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency) tenait une conférence de presse sur le même sujet, cinq jours après que son rapport hebdomadaire ait confirmé qu’au moins 22 personnes avaient subi une CVST et au moins huit cas de thrombose avec un faible taux de plaquettes sanguines, ce qui est une combinaison relativement rare.

    La décision de l’EMA fait également suite à une décision de l’Allemagne, qui a suspendu la semaine dernière l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca chez les personnes de moins de 60 ans après 31 rapports de TVC. Vingt-neuf de ces 31 cas concernaient des femmes âgées de 20 à 63 ans, et neuf des patients sont décédés, selon un rapport de Reuters citant l’autorité de réglementation des médicaments du pays.

    Emer Cooke, directeur exécutif de l’EMA, a déclaré lors d’une conférence de presse mercredi que l’agence ajouterait les caillots et les faibles taux de plaquettes à sa liste des effets secondaires possibles du vaccin, mais a ajouté que le comité de sécurité « a confirmé que les avantages du vaccin d’AstraZeneca dans la prévention du Covid-19 l’emportent globalement sur les risques d’effets secondaires » et que les recommandations de l’EMA pour l’utilisation du vaccin ne changeaient pas.

    Dans sa déclaration, l’EMA a appelé le personnel de santé et les personnes recevant le vaccin « à rester conscients de la possibilité de très rares cas de caillots sanguins associés à de faibles taux de plaquettes sanguines survenant dans les 2 semaines suivant la vaccination. »

    « Jusqu’à présent, la plupart des cas signalés sont survenus chez des femmes de moins de 60 ans dans les 2 semaines suivant la vaccination. Sur la base des données actuellement disponibles, les facteurs de risque spécifiques n’ont pas été confirmés », indique la déclaration, bien que M. Cooke ait déclaré qu’aucun profil de risque clair n’a été trouvé lorsque le comité de sécurité a examiné l’âge et le sexe des personnes ayant signalé ces rares effets indésirables.

    Il s’agit d’une information de dernière minute, à suivre…

    CCN, 7 avr 2021

    Etiquettes : Coronavirus, covid 19, pandémie, vaccin, Astrazeneca, thrombose,

  • Covid : 4 bonnes nouvelles concernant les nouveaux traitements à l’essai contre la maladie

    Depuis le début de la pandémie de coronavirus, pas moins de 2 700 essais cliniques de traitements expérimentaux du covid-19 ont été signalés dans le monde. Ces essais impliquent des humains.

    C’est ce que montrent les données de la plateforme internationale de registres des essais cliniques, qui recueillent les dossiers de ces études sur le point de commencer.

    À ce jour, environ 1 600 essais sont en train de recruter des volontaires ou ont déjà atteint ce stade d’expérimentation, qu’il s’agisse de médicaments, de certains types de vaccins ou même de thérapies alternatives.

    Les agences sanitaires exigent des essais cliniques pour démontrer la sécurité et l’efficacité d’un traitement et son enregistrement et sa commercialisation ultérieurs.

    En Amérique latine, le Brésil est le pays qui compte le plus d’essais cliniques liés au covid-19 prévus ou en cours sur son territoire : 159.

    Dans le monde, le leader est les États-Unis, avec 532.

    Face à ces centaines de paris, nous présentons quatre traitements expérimentaux contre le covid-19 qui ont montré des progrès au cours du dernier mois au Brésil et dans le monde, bien qu’ils soient encore à différentes phases de test pour confirmer leur sécurité et leur efficacité.

    1. Sérum développé au Brésil

    Mercredi dernier, l’Agence nationale de surveillance de la santé (Anvisa) a donné le feu vert au lancement des essais cliniques d’un sérum mis au point par l’institut Butantan, lié au gouvernement de l’État de São Paulo.

    Le sérum, un liquide injectable riche en anticorps contre le coronavirus, est destiné aux personnes déjà infectées et vise à ralentir l’aggravation de la maladie, en l’empêchant d’attaquer les poumons, par exemple.

    Les essais sur les cobayes ont été « extrêmement » efficaces, a indiqué M. Butantan.

    Il n’y a pas encore de date fixe, mais les essais sur l’homme devraient commencer bientôt, a expliqué Ana Marisa Chudzinski Tavassi, biochimiste et directrice du centre de développement et d’innovation de l’institut, à BBC News Brésil.

    Le nombre de volontaires est également en cours de définition, mais en raison de la nature du traitement, la couverture est plus faible que dans les essais de vaccins.

    Les vaccinations sont conçues pour être appliquées à la population générale et ont une fonction préventive, différente du traitement d’une personne déjà infectée, comme le fait le sérum.

    Butantan est responsable de la production et de la fourniture d’autres sérums dans tout le pays, tels que les sérums contre la rage et le venin de serpent.

    Dans le traitement mis au point pour la nouvelle maladie, le coronavirus a été isolé chez un patient, multiplié, inactivé et administré aux chevaux à une dose sûre pour éviter qu’ils ne tombent malades.

    Les animaux fonctionnent comme des « usines » à anticorps : c’est-à-dire qu’une fois en contact avec le virus, ils produisent des anticorps qui sont ensuite extraits pour fabriquer un sérum utilisable chez l’homme.

    « Le Mexique et le Costa Rica, entre autres pays, ont produit des sérums. L’Argentine dispose déjà d’un sérum dont l’utilisation est autorisée pour les patients en général et qui donne de très bons résultats », déclare M. Chudzinski.

    « Ces sérums ont été fabriqués pour (attaquer) une partie de la protéine spike du virus. Notre différence est que nous travaillons avec l’ensemble du virus. Cela peut être un avantage par rapport aux variantes qui existent, car les grandes variations se produisent précisément dans le pic », explique-t-il.

    Le pic est le nom donné à la protéine qui s’accroche aux cellules humaines pour provoquer l’infection par le coronavirus.

    « Nous avons déjà travaillé in vitro avec les variantes P.1 et P.2. Nous avons également constaté, lors de tests sur des cobayes, une nette réduction de la charge virale et une préservation des poumons le jour suivant le traitement », déclare M. Chudzinski, mais il ajoute que ces résultats n’ont pas encore été publiés.

    Les essais cliniques permettront de vérifier, en phase 1, si le sérum peut être utilisé en toute sécurité ; en phase 2, quelle serait la dose idéale ; et en phase 3, s’il est efficace chez un grand nombre de personnes.

    2. Antiviral en cours de test

    Un autre traitement en cours d’évaluation qui a atteint la première phase des essais cliniques est un antiviral oral développé par Pfizer.

    La société a annoncé le 23 mars que les expériences avec des patients aux États-Unis avaient commencé.

    Selon la société, l’antiviral a montré une action « puissante » lors de tests in vitro en laboratoire et est conçu pour être utilisé dès les premiers signes de covid-19.

    Le médicament de Pfizer est un inhibiteur de la protéase, une enzyme essentielle à la multiplication du virus.

    « La protéase est essentielle au développement du virus, et les médicaments qui l’attaquent stoppent certains des premiers stades de l’infection, empêchant le virus de se répliquer », a déclaré à BBC News le virologue Stephen Griffin de l’université de Leeds.

    Les inhibiteurs de protéase sont déjà utilisés contre les virus du VIH et de l’hépatite C. Même l’un de ces médicaments, le lopinavir-ritonavir, utilisé à l’origine contre le VIH, a été inclus dans un grand projet de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à tester des traitements jugés prometteurs par l’organisme contre le covid-19.

    Cependant, quelques mois après le début du projet, appelé Solidaridad, l’OMS a annoncé qu’elle avait arrêté les études sur le lopinavir-ritonavir parce que les recherches n’avaient pas montré que le traitement avait un effet sur la réduction de la mortalité chez les personnes hospitalisées.

    Pour l’instant, la première phase des essais cliniques annoncés par Pfizer évaluera principalement la sécurité du médicament, en surveillant les éventuels effets indésirables.

    3. Cocktail : objectifs atteints dans la troisième phase

    Dans la phase 3, à laquelle plus de 4 500 personnes ont participé, les tests avec un cocktail développé par la société pharmaceutique Roche ont donné de bons résultats, qui ont également été annoncés le 23 mars.

    Le cocktail, une combinaison des substances casirivimab et imdevimab avec application intraveineuse, est un type de traitement basé sur les anticorps dits monoclonaux, qui est appliqué lorsque les anticorps d’une personne ayant guéri de la maladie sont isolés et copiés en laboratoire.

    Les volontaires étaient des personnes infectées par le coronavirus, non hospitalisées, mais présentant un risque d’aggravation de la maladie.

    Selon Roche, le cocktail a réduit de 70 % le risque d’hospitalisation et de décès par rapport au placebo (un traitement inoffensif). C’était l’objectif principal à vérifier par l’étude.

    Mais les objectifs secondaires ont également donné de bons résultats, comme la réduction de la durée des symptômes de 14 à 10 jours. Les effets indésirables étaient statistiquement insignifiants, n’apparaissant que chez 1% des patients.

    Plusieurs autres expériences sont en cours avec le casirivimab et l’imdevimab, notamment le projet Recovery, une série d’essais à grande échelle au Royaume-Uni avec des traitements potentiels pour le covid-19.

    Dans un communiqué, Roche a déclaré qu’elle partagerait les résultats avec les agences sanitaires américaines et européennes, indiquant son intention d’enregistrer et de commercialiser le produit. La société pharmaceutique a également l’intention de divulguer les données dans une revue scientifique.

    4. L’antiviral qui peut réduire la charge du virus

    Le 6 mars, les sociétés pharmaceutiques MSD et Ridgeback ont présenté les résultats préliminaires d’un essai clinique de phase 2 portant sur le molnupiravir, un antiviral oral, et impliquant 202 personnes non hospitalisées infectées par le coronavirus aux États-Unis.

    Selon un communiqué de presse, après le cinquième jour de traitement, la charge virale était réduite chez les personnes ayant reçu le traitement.

    En outre, les effets indésirables ont été considérés comme non pertinents et sans rapport avec le médicament. Les détails et les autres résultats de la phase 2, y compris les critères d’évaluation primaires, seront publiés prochainement, selon le consortium.

    D’autres essais de phase 2 et 3 sont également en cours avec le médicament antiviral.

    Le molnupiravir inhibe la réplication des virus à ARN tels que le SRAS-CoV-2, et a donné de bons résultats en laboratoire non seulement avec cet agent pathogène, mais aussi avec d’autres tels que le SRAS-CoV-1 et le MERS.

    BBC, 6 avr 2021

    Etiquettes : Sérum développé au Brésil, Antiviral, Roche, Pfizer, MSD, Ridgeback, médicaments, coronavirus, covid 19,

  • Tous Pourris Pourquoi la France est-elle si sceptique à l’égard des vaccins ?


    Natasha Livingstone

    Natasha Livingstone explore la prévalence des sentiments anti-vaxxers au sein de la population française et son lien potentiel avec les accusations de corruption très médiatisées dont font l’objet les personnalités politiques du pays.

    En novembre dernier, un documentaire est devenu « viral » sur les médias sociaux français. Mettant en scène des scientifiques, des chercheurs et un ancien ministre de la santé – qui a déclaré par la suite qu’il n’était pas au courant de la thèse du film et s’en est dissocié – Hold-Up affirmait que le coronavirus avait été créé pour que le « Nouvel ordre mondial » puisse asservir l’humanité. Le film remettait également en question l’utilité des masques de protection et l’utilité des vaccins.

    En ce qui concerne la désinformation sur la pandémie, le contenu de ce documentaire n’était pas particulièrement nouveau. Comme dans d’autres pays, le sentiment anti-vaxx en France a suscité des craintes que les vaccins ne soient pas sûrs ou qu’ils créent des citoyens de seconde zone et une dictature de la santé.

    Mais des millions de Français ont regardé ce documentaire – et l’on craint que son succès ne soit un symptôme du sentiment anti-vaxxiste de masse dans le pays.

    Une étude Ipsos-World Economic Forum publiée en décembre indiquait que seuls 40 % des Français avaient l’intention de se faire vacciner contre le COVID-19. Une étude publiée en février prévoyait que près de 30 % de la population française en âge de travailler refuserait catégoriquement le vaccin. Une telle hésitation n’est pas propre au coronavirus, une enquête du Wellcome Trust portant sur 140 pays classant la France comme le pays le plus sceptique au monde en matière de vaccins dès juin 2019.

    Mais pourquoi est-ce le cas ?

    Une crise politique
    Pour commencer, plusieurs ministres ont été accusés d’homicide involontaire après que les autorités sanitaires ont sciemment distribué des produits sanguins contaminés par le VIH à des hémophiles dans les années 1980.

    Lors de l’épidémie de grippe porcine de 2009, le gouvernement français a également été accusé de privilégier les grandes entreprises pharmaceutiques en dépensant 780 millions de livres sterling pour 94 millions de doses de vaccin, alors que seulement six millions de personnes ont été vaccinées. Le professeur Jocelyn Raude, de l’École des hautes études en santé publique, a déclaré au Guardian que cette débâcle avait contribué au scepticisme à l’égard des vaccins.

    Une autre façon d’expliquer cette disparité est de poser la question suivante : auriez-vous un avis différent sur une campagne de vaccination gérée par l’État si Theresa May ou David Cameron venaient d’être condamnés à une peine de prison pour corruption ?

    Début mars, Nicolas Sarkozy, président français de 2007 à 2012, a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir tenté de corrompre un juge. Il fait également l’objet d’enquêtes liées à des allégations distinctes. Son prédécesseur, Jacques Chirac, a également été condamné à deux ans de prison avec sursis en 2011 pour avoir détourné des fonds publics lorsqu’il était maire de Paris.

    Parmi les condamnations plus récentes pour corruption figurent l’ancien ministre de la Défense François Léotard, François Fillon, ancien Premier ministre de Sarkozy et candidat à l’élection présidentielle de 2017, Jérôme Cahuzac, ancien ministre socialiste du Budget, Claude Guéant, ancien chef de cabinet de Sarkozy, et Patrick Balkany, ancien député du parti de Sarkozy et ancien maire de la banlieue parisienne.

    Selon Philippe Marlière, professeur de politique française et européenne à l’University College de Londres, les hommes politiques français ne sont pas soudainement devenus corrompus. Ils font désormais l’objet d’une surveillance accrue de la part d’une génération de juges plus jeunes et moins respectueux.

    Avant, dit-il, « on avait cette idée que, quoi que fassent les hommes politiques en France, ils étaient au-dessus des lois et que rien ne pouvait leur arriver. Le public était très sceptique et pensait qu’ils étaient corrompus, mais ne pensait pas que quelque chose pourrait leur arriver. »

    Le professeur Marlière a ajouté que le gouvernement du président Macron a été perçu par les critiques comme étant du mauvais côté des récents scandales. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dont le rôle est de lutter contre la corruption, a déclaré son « soutien amical » à Sarkozy quelques minutes après l’annonce de sa peine de prison et a lui-même été interrogé par des magistrats sur des allégations de viol.

    Il est peu probable que cette série d’affaires ait renforcé la confiance du public dans le gouvernement français qui, selon une enquête publiée en février par l’université française Sciences Po, n’a pas dépassé 35 % depuis plus de dix ans. Plus inquiétant encore, cette méfiance se manifeste de plus en plus par une hésitation à se faire vacciner.

    « Si je ne crois pas que la méfiance des Français à l’égard des vaccins puisse être directement attribuée à des affaires de corruption spécifiques, je pense en revanche qu’elle est directement liée à une ‘crise politique’ française latente », déclare Laurent-Henri Vignaud, un historien qui a récemment rédigé une histoire du mouvement anti-vaxxer en France.

    « Une atmosphère générale de tous pourris ne facilite pas la confiance dans le vaccin, qui est essentiellement un médicament d’État, recommandé et administré par l’État à l’échelle nationale. »

    Le professeur Marlière abonde dans le même sens : « N’oubliez pas que, lorsque la pandémie a commencé, elle a mis fin au mouvement des Gilets jaunes qui a duré deux ans et qui consistait en fait à contester le gouvernement pour son manque de transparence. Être anti-vaccination est une façon de dire ‘quoi que le gouvernement dise ou fasse, je ne lui fais pas confiance pour nous dire la vérité’. C’est plus courant en France qu’en Grande-Bretagne et donc probablement plus dangereux. Globalement, le mouvement anti-vax reflète un manque de confiance dans les paroles et les décisions du gouvernement. »

    Dans ce contexte, une série de volte-face embarrassantes sur le vaccin AstraZeneca peut rapidement alimenter les craintes de corruption et d’incompétence de l’État. Un certain nombre de messages sur les médias sociaux ont spécifiquement visé AstraZeneca, certains affirmant que le Premier ministre français Jean Castex était « pourri » et « corrompu » pour avoir promu le vaccin de la société. En effet, un récent sondage a révélé que seulement 20 % du public français lui faisait confiance, contre 80 % des Britanniques.

    Pour M. Vignaud, la capacité des anti-vaxxers à porter atteinte au programme français de vaccination COVID-19 est toutefois mineure comparée à « un retard de livraison, un mot de travers d’un ministre, un usage frivole du principe de précaution [pierre angulaire de la réglementation européenne qui met l’accent sur la prudence], un désaccord entre États ou une erreur de fabrication par un laboratoire particulier ».

    À ce jour, environ sept millions de personnes ont reçu une première dose en France, contre plus de 30 millions au Royaume-Uni. La bonne nouvelle est que, malgré les prévisions pessimistes concernant la volonté de se faire vacciner, 91 % des résidents des maisons de retraite françaises ont été vaccinés, ce qui soutient la comparaison avec le chiffre équivalent en Angleterre, qui est d’environ 93 %.

    Mais certains observateurs ne sont pas optimistes quant à la suite des événements. Michaël Schwarzinger, chercheur au CHU de Bordeaux et auteur principal d’une étude récente sur l’hésitation à se faire vacciner en France, a récemment déclaré à The Atlantic : « Nous n’arriverons pas à l’immunité de groupe avec la vaccination. Il n’y a qu’une seule alternative – et si ce n’est pas avec un vaccin, c’est par l’infection. »

    Peut-être que la phrase de Sarkozy représente une nouvelle culture politique qui examinera plus efficacement, et donc préviendra, la corruption et pourrait à long terme conduire à une plus grande confiance, y compris dans les campagnes de santé publique.

    Quoi qu’il en soit, les dommages causés par les allégations de corruption politique généralisée en France devraient servir d’avertissement à ceux du Royaume-Uni, où des allégations d’irrégularités dans l’attribution de contrats gouvernementaux ont amené certains à se demander si les ministres n’ont que les meilleurs souhaits de leurs citoyens à cœur.

    Byline Times, 7 avril 2021

    Etiquettes : France, «Tous Pourris», coronavirus, covid 19, pandémie, vaccin, vaccination, Emmanuel Macron,

  • Déchets italiens : La Tunisie entend saisir la Cour internationale

    Le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Kamel Edoukh a déclaré, lundi, que la Tunisie a constitué un dossier juridique sur les déchets italiens importés afin de le porter devant la justice internationale.
    S’exprimant, lors d’une séance plénière tenue, à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le ministre a fait savoir que la Tunisie est actuellement en train d’œuvrer avec l’Italie afin de réexpédier 280 conteneurs de déchets italiens vers leur pays d’origine.

    Interrogé par le député Noomane El Ich (courant démocratique), sur le devenir de ces déchets, Kamel Edoukh a indiqué que les tribunaux italiens avaient déjà statué dans cette affaire, en sommant l’entreprise italienne exportatrice à récupérer ses déchets.

    Selon lui, cette entreprise cherche à gagner du temps dans la mesure où elle a demandé de mener des analyses de ces déchets, affirmant que le droit de la Tunisie est préservé dans cette affaire qui reste soumise à des démarches pénales.

    Il a ajouté que des négociations sont actuellement en cours afin d’imposer une caution en vue de renvoyer les déchets vers l’Italie.

    Les déchets ménagers italiens, dont l’exportation est interdite par la législation tunisienne et par les conventions internationales, se trouvent, au port de Sousse depuis l’été 2020.

    Des poursuites judiciaires ont été engagées contre 26 personnes en Tunisie, dont l’ancien ministre de l’Environnement, Mustapha Aroui et des cadres de la douane dans le cadre de cette affaire qui a entraîné l’arrestation de huit autres personnes.

    Par ailleurs, le gérant de la société tunisienne importatrice est toujours en fuite.

    La Presse.tn, 5 avr 2021

    Etiquettes : Tunisie, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Dîners clandestins de « ministres Castex » à Paris : ce qu’il faut savoir de l’extrait diffusé par M6

    Le collectionneur Pierre-Jean Chalençon, propriétaire du Palais Vivienne, est mis en cause par un reportage de M6 pour l’organisation de dîners clandestins à Paris. Par ailleurs, il avait évoqué avoir dîné avec « un certain nombre de ministres » dans deux ou trois restaurants « soi-disant clandestins », avant de se rétracter.

    Des agapes sans mesures barrières, dans un décor luxueux et avec un menu de gala… Le procureur de Paris Rémy Heitz a ouvert une enquête pénale, dimanche 4 avril, pour « mise en danger d’autrui » et « travail dissimulé », après la diffusion sur M6 d’un reportage consacré aux dîners clandestins de la capitale. Mais cet événement organisé pendant le confinement n’est pas la seule question soulevée par le document. En effet, l’organisateur y affirme avoir partagé des dîners avec des membres du gouvernement, dans des établissements clandestins. Si l’hôte s’est rétracté dimanche soir, ses propos ont suscité des commentaires nourris sur les réseaux sociaux, et des réactions de plusieurs ministres.

    Que montre le reportage de M6 ?

    Ce sujet a été diffusé vendredi dernier dans le « 19:45 », le journal télévisé de la chaîne. Il présente d’abord des images tournées en caméra cachée par des journalistes, dans un établissement organisant des dîners pour un public aisé. Mais l’équipe a également obtenu, de manière indirecte, les images d’un autre événement, organisé cette fois dans un prestigieux lieu parisien. C’est ce second dîner qui suscite aujourd’hui des réactions.

    Au-delà du caractère douteux d’un tel rassemblement en période de confinement, l’un des organisateurs interrogés par la chaîne, présenté comme « collectionneur », affirme avoir « dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants qui sont soi-disant des restos clandestins, avec un certain nombre de ministres ». Ces propos ont suscité de vives réactions, alors même que le gouvernement est chargé d’arbitrer les mesures contre l’épidémie de Covid-19, dans un pays déjà lassé par une année d’efforts (extrait à partir de 1’06).

    Qui est au centre du reportage ?

    La chaîne ne livre pas davantage de détails sur ce dîner qui s’est déroulé en présence d’ »une quarantaine de convives ». Mais le restaurateur a été identifié par plusieurs médias, dont Libération (article abonnés) et Arrêt sur images (article abonnés), comme étant Christophe Leroy et l’hôte comme étant Pierre-Jean Chalençon, propriétaire du Palais Vivienne, un ancien hôtel particulier aujourd’hui dédié à l’événementiel. Franceinfo a également pu identifier ce lieu, situé dans le 2e arrondissement de Paris, en raison de la présence de nombreux indices. Le portrait de Napoléon, par exemple, laisse peu de doute sur cet espace dont il existe plusieurs photos d’archives.

    Dans une publication mise en ligne sur Instagram le 14 mars, Pierre-Jean Chalençon annonçait par ailleurs un « moment d’exception au Palais Vivienne le 1er avril », dans le cadre d’un « dîner soirée ». Cette annonce, repérée par Libération, a depuis été supprimée. Confronté aux images de M6, le collectionneur d’objets napoléoniens a tout d’abord apporté un démenti sur Twitter, jugeant tout ceci « faux et calomnieux ». Mais un peu plus tard, dans un communiqué transmis par son avocat Jean-Luc Chetboun, il a reconnu implicitement être la personne interrogée dans le reportage. Pierre-Jean Chalençon a alors plaidé « l’humour » et « le sens de l’absurde » quant à la présence de ministres dans des restaurants ayant ouvert leurs portes malgré l’interdiction sanitaire.

    Interrogé lundi soir par l’émission « Touche pas à mon poste » sur C8, le collectionneur a déclaré n’avoir « organisé aucune soirée clandestine, surtout pas avec des ministres » ni « avec quelques politiques qu’ils soient ».

    Le 1er février, dans un entretien diffusé sur YouTube (à 2’10), Pierre-Jean Chalençon annonçait son intention de lancer une forme de société ouvrant droit, deux fois par mois, à des « déjeuners ou dîners » avec le restaurateur Christophe Leroy. « Ici, c’est 560 mètres carrés, donc on peut se permettre de recevoir six, huit, dix personnes dans différents salons. » Il se targuait de connaître des responsables politiques de tous bords et d’avoir « beaucoup d’amis au gouvernement » et dans les ministères, par exemple « en poste de communication de chez notre ami Attal, qui doit d’ailleurs venir dîner prochainement » au Palais Vivienne. L’entourage du porte-parole du gouvernement a fait savoir que Gabriel Attal ne connaissait pas Pierre-Jean Chalençon et qu’il n’avait « évidemment jamais participé à un quelconque dîner ou soirée ».

    Quelle est la réponse du gouvernement ?

    La diffusion du reportage a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Avec le mot-dièse #OnVeutLesNoms, de très nombreux utilisateurs ont réclamé la transparence sur la présence éventuelle de membres du gouvernement dans des établissements ouverts clandestinement. A ce stade, pourtant, aucun élément ne permet encore d’étayer cette hypothèse. De son côté, M6 n’a pas précisé si elle avait cherché à confirmer les propos de Pierre-Jean Chalençon diffusés dans son journal.

    Plusieurs membres du gouvernement ont rapidement réagi à l’extrait diffusé par M6. « Je serais curieux que ce restaurateur donne le nom des ministres s’il est si bien informé que cela », a notamment déclaré le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, lors du « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro, ajoutant que « tous les ministres, sans exception, respectent la règle ». Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a ajouté sur LCI qu’il ne croyait « pas une seconde » que des ministres puissent dîner dans des restaurants clandestins, tandis que la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a estimé sur CNews que les ministres et députés présents dans de tels établissements devaient être « pénalisés comme n’importe quel citoyen » si les faits étaient avérés.

    Quelles sont les suites données au reportage ?

    « Comme [le] secrétariat [de Marlène Schiappa] est rattaché au ministère de l’Intérieur, qui a d’ores et déjà diligenté une enquête (qui ne devrait pas prendre des plombes vu que Twitter Détective a déjà fait la moitié du boulot), on saura ça très vite n’est-ce pas ? », a ironisé la députée LFI Danièle Obono. L’élue faisait référence à l’ouverture d’une enquête administrative par la préfecture de police de Paris, saisie dimanche par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Ce dernier a ajouté que les personnes concernées devraient « pouvoir être poursuivies et, j’imagine, condamnées pour avoir organisé de telles soirées », si les faits étaient avérés.

    « Dans les plus beaux quartiers de la capitale, la règle est la même pour tout le monde. Il n’y a pas deux types de citoyens avec ceux qui ont le droit de faire la fête et ceux qui n’auraient pas le droit. » Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, lors de la visite d’un centre de vaccination à Marcq-en-Barœul (Nord)

    En parallèle de cette enquête administrative, le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, a annoncé dimanche en fin de journée avoir saisi « la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne d’une enquête des chefs de mise en danger d’autrui et de travail dissimulé », afin de « vérifier si des soirées ont été organisées en méconnaissance des règles sanitaires et de déterminer quels en ont été les éventuels organisateurs et participants ».

    Source : Francetvinfo

    Etiquettes : Dîners clandestins, ministres Castex, Pierre-Jean Chalençon, Palais Vivienne, Christophe Leroy, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Quatre milliards d’euros pour sauver Air France

    La Commission européenne a approuvé mardi un projet de l’Etat français d’accorder jusqu’à 4 milliards d’euros d’aide à Air France, pour recapitaliser la compagnie aérienne mise à terre par la pandémie et l’effondrement du trafic passagers.

    En contrepartie de cette aide, « Air France s’est engagée à mettre à disposition des créneaux horaires à l’aéroport saturé de Paris Orly, où (elle) détient une puissance significative sur le marché. Ces dispositions donnent aux transporteurs concurrents la possibilité d’étendre leurs activités dans cet aéroport », a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, pour justifier son feu vert, dans un communiqué.

    Au total, 18 créneaux seront cédés à d’autres compagnies, a annoncé le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire.

    L’Etat français sera autorisé à monter à « un peu moins de 30% » du capital d’Air France, contre 14,9% aujourd’hui, dans le cadre de ce plan, a-t-il précisé.

    La recapitalisation d’Air France prévoit « la conversion du prêt d’Etat de 3 milliards d’euros déjà accordé par la France en un instrument de capital hybride » ainsi qu’une « injection de capital par l’Etat » via une augmentation de capital « ouverte aux actionnaires existants et au marché », dans la limite d’un milliard d’euros, a expliqué la Commission européenne dans son communiqué. Le plan est assorti de limitations.

    L’injection de capital par l’Etat français « ne dépassera pas le minimum nécessaire pour garantir la viabilité d’Air France et de sa holding et pour rétablir la situation de fonds propres qui était la sienne avant la pandémie de Covid-19 », a souligné l’exécutif européen.

    Par ailleurs, l’Etat français « recevra une rémunération appropriée pour l’investissement, et des mécanismes supplémentaires ont été mis en place pour inciter Air France et sa holding à racheter la prise de participation de l’Etat résultant de la recapitalisation ».

    L’Etat français devra présenter un plan pour réduire sa participation au capital.

    « Tant que la recapitalisation n’est pas remboursée à 100%, Air France et sa holding sont soumis à une interdiction de dividendes », a également souligné la Commission.

    KLM, le partenaire néerlandais au sein du groupe Air France-KLM, ne bénéficiera pas de l’aide, selon la Commission.

    Air France-KLM a annoncé mardi prévoir une perte d’exploitation de 1,3 milliard d’euros au premier trimestre 2021.

    L’ExpressDZ, 6 avr 2021

    Etiquettes : Air France, Union Européenne, coronavirus, covid 19, pandémie, aéroport saturé de Paris Orly,

  • Avec un grand « si », l’UE espère une « immunité communautaire » d’ici juin

    BRUXELLES (AP) – Malgré l’essoufflement de sa campagne de vaccination, l’Union européenne a déclaré mardi qu’elle était toujours en mesure d’atteindre ce qu’elle appelle une « immunité communautaire suffisante » d’ici la fin du mois de juin.

    La Commission européenne a déclaré qu’elle souhaitait avoir vacciné au moins 70 % de l’ensemble de la population adulte d’ici la fin de l’été. Mais elle compte sur un fort deuxième trimestre de production de vaccins pour atteindre un seuil d’immunité dès la fin du mois de juin.

    Avec quelque 107 millions de doses déjà distribuées et jusqu’à 360 millions prévues pour les trois prochains mois, l’UE a déclaré que l’objectif est à portée de main.

    « Nous pensons que sur cette base, nous aurons suffisamment de doses de vaccin pour atteindre notre objectif très important d’environ 70% de la population adulte », a déclaré le porte-parole de la Commission européenne, Stefan De Keersmaecker.

    « Cela nous laisserait dans une situation où l’immunité communautaire serait suffisante pour combattre le virus », a-t-il ajouté. Mais il a ajouté la condition essentielle que cet objectif soit basé sur des livraisons rapides de vaccins et sur le fait que les 27 États membres assurent la distribution sans les contretemps qui ont marqué le premier trimestre de l’année.

    « Nous avons évidemment besoin d’objectifs réalistes », a déclaré M. De Keersmaecker.

    Les livraisons de vaccins n’ont cessé d’inquiéter l’Union européenne depuis que les premières injections sont arrivées juste après Noël, et sont devenues un enjeu politique majeur lorsque d’autres pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis ont pris de l’avance. Le géant pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca a livré moins de la moitié de ce qu’il avait promis initialement.

    Aujourd’hui encore, le groupe Our World in Data indique que la proportion de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin COVID-19 est de 46 % au Royaume-Uni et de 31 % aux États-Unis, contre 12,8 % dans l’UE.

    Dans l’UE, les trois prochains mois seront considérés comme une occasion unique de rattraper le retard. Des pays comme l’Espagne intensifient déjà leur campagne de vaccination.

    « La priorité aujourd’hui, plus que jamais, est de vacciner sans relâche », a déclaré le Premier ministre Pedro Sánchez lors d’une conférence de presse mardi. « Vaccinez, vaccinez et vaccinez », a-t-il ajouté.

    AP, 6 avr 2021

    Etiquettes : Europe, Union Européenne, UE, coronavirus, covid 19, vaccination, pandémie, immunité collective,

  • Covid : quand le monde sera-t-il entièrement vacciné contre le coronavirus?

    « Les vaccins offrent un grand espoir pour renverser le cours de la pandémie », déclare Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    « Mais pour protéger le monde, ajoute-t-il, nous devons veiller à ce que toutes les personnes à risque, où qu’elles soient – et pas seulement dans les pays qui ont les moyens de se payer des vaccins – soient vaccinées. »

    Nous savons que les vaccins joueront un rôle clé dans le retour du monde à la normale après la pandémie, mais il existe de nombreux obstacles qui feront que le processus sera beaucoup plus long pour certains que pour d’autres.

    Par exemple, certains États et blocs politiques ont commencé à se disputer les vaccins dès qu’elles ont été disponibles, et ce « nationalisme vaccinal » pousse les populations des pays les plus pauvres à la queue de la file d’attente.

    D’autres problèmes tels que l’hésitation à adopter le vaccin, les goulets d’étranglement dans la production et les problèmes d’approvisionnement font également obstacle à l’immunité collective mondiale, qui est l’objectif ultime de la lutte contre le Covid-19.

    Compte tenu de ces obstacles, quand pouvons-nous espérer qu’un programme de vaccination mondial porte réellement ses fruits dans la lutte contre le Covid ?

    Comment se déroule le déploiement du vaccin ?

    Les programmes de vaccination contre le virus Covid-19 ont débuté dans de nombreux pays, mais il existe un décalage entre l’offre et la demande.

    À l’heure actuelle, environ 565 millions de doses ont été administrées dans 138 pays, selon les chiffres de Our World in Data (OWID). Le 30 mars, environ 13,9 millions de doses ont été administrées.

    Ce total peut sembler élevé, mais avec une population mondiale d’un peu moins de 7,8 milliards d’habitants, cela ne suffit qu’à administrer une seule dose à 7,2 % des habitants de la planète.

    Si ce rythme se maintient, il faudra plus de trois ans avant que tout le monde soit vacciné dans le monde, d’autant que presque tous les vaccins actuels nécessitent deux doses pour produire leur plein effet.

    L’Economist Intelligence Unit (EIU) estime que la majeure partie de la population adulte des économies avancées sera vaccinée d’ici à la mi-2022.

    Pour les pays à revenu moyen, ce délai s’étend jusqu’à la fin de l’année 2022, voire au début de l’année 2023, tandis que les nations les plus pauvres du monde devront peut-être attendre 2024 pour que la vaccination de masse ait lieu – si tant est qu’elle ait lieu.

    Quels sont les vaccins utilisés ?

    Le vaccin Pfizer-BioNTech a été le premier à être approuvé par les autorités réglementaires, d’abord au Royaume-Uni le 2 décembre de l’année dernière, puis aux États-Unis, dans l’Union européenne et à l’OMS.

    De nombreux autres vaccins ont suivi, notamment Moderna, fabriqué aux États-Unis, AstraZeneca (développé par l’université britannique d’Oxford), Sinopharm et Sinovac, tous deux chinois, et Sputnik V, fabriqué en Russie.

    Les résultats d’essais à grande échelle sur deux autres vaccins ont également été présentés récemment – les travaux de Janssen, qui appartient à Johnson & Johnson, et de Novavax vont maintenant être examinés par les autorités de réglementation des médicaments avant que leurs vaccins puissent être approuvés.

    Dans des pays comme Israël et le Royaume-Uni, des signes prometteurs montrent déjà que les vaccins réduisent les admissions à l’hôpital et les décès, ainsi que la transmission communautaire.

    Dans le monde entier, plus de 200 vaccins candidats font l’objet d’essais pour tester leur efficacité et leur sécurité. S’ils sont approuvés et mis en production, ils pourraient accroître de manière exponentielle les programmes d’immunisation mondiaux.

    Mais malgré les efforts sans précédent déployés pour concevoir, fabriquer et homologuer ces vaccins en un temps record, leur déploiement à l’échelle mondiale est incroyablement inégal et se heurte à divers obstacles.

    Qu’est-ce que le « nationalisme vaccinal » ?

    Le « nationalisme vaccinal » désigne les actions des gouvernements qui cherchent à s’assurer des approvisionnements pour leurs propres populations aux dépens des autres, de manière avide ou injuste.

    De nombreux pays riches achètent des fournitures dans le cadre d’accords bilatéraux avec des firmes pharmaceutiques – mais bien plus que ce dont ils ont réellement besoin.

    Par exemple, le Canada a commandé suffisamment de doses complètes pour cinq fois sa population et s’apprête également à recevoir une partie des vaccins excédentaires d’AstraZeneca après que le président Biden a annoncé qu’ils feraient don de leurs stocks excédentaires en attendant que le vaccin soit autorisé à être utilisé dans le pays.

    De même, le Royaume-Uni a été accusé d’accumuler des stocks de vaccins. Jeremy Farrar, directeur de Welcome, affirme que le Royaume-Uni aura accès à suffisamment de doses pour vacciner deux fois l’ensemble de sa population.

    « Nous devons commencer à penser au-delà de nos frontières. Ces doses ne seront pas utiles au Royaume-Uni, il est temps que nous commencions à partager ces doses avec ceux qui en ont le plus besoin dans le monde », a-t-il affirmé. « C’est plus qu’une question d’éthique – c’est un impératif scientifique et économique ».

    L’Union européenne a également menacé d’imposer des contrôles à l’exportation sur les vaccins produits sur son territoire, alors qu’elle est aux prises avec son propre programme de déploiement.

    Tout cela signifie que de précieuses réserves de vaccins sont bloquées dans une poignée d’économies riches et ne sont pas partagées équitablement avec les nations plus pauvres.

    Seth Berkley, PDG de l’alliance pour les vaccins Gavi, a signalé le mois dernier : « si les gouvernements poursuivent ce type de nationalisme en matière de vaccins et si les fabricants ne proposent les vaccins Covid-19 qu’aux plus offrants, tout comme en 2009 [avec les vaccins contre la grippe porcine], cela ne fera que prolonger la crise ».

    « Même si des doses sont promises à tous les pays, retarder la disponibilité des doses dans le monde entier permettra au coronavirus de continuer à circuler, à muter et à s’adapter à l’hôte humain », a-t-il ajouté.

    « Cela va à l’encontre des intérêts de chacun. »

    Les vaccins arrivent-ils là où ils doivent aller ?

    De nombreux pays à revenu intermédiaire et la plupart des pays à faible revenu s’appuient sur la coalition de vaccins Covax pour obtenir des vaccins pour leurs populations.

    L’initiative dirigée par l’OMS vise à fournir six milliards de doses aux pays les plus pauvres, dont deux milliards en 2021.

    Covax a jusqu’à présent expédié 32 millions de doses à 70 participants, les dernières livraisons ayant été effectuées aux Tonga et à Trinité-et-Tobago, selon Gavi, l’Alliance pour les vaccins.

    Les pays africains devraient être parmi les derniers à vacciner la majeure partie de leur population et seront particulièrement dépendants de cette initiative.

    Le Ghana a été le premier pays à commencer à recevoir des vaccins de Covax le mois dernier, après avoir satisfait à des critères stricts et promis une distribution rapide. Cependant, la livraison initiale n’était que de 600 000 doses pour un pays de 31 millions d’habitants.

    Selon Anne Mawathe, rédactrice en chef de la BBC pour l’Afrique, il est probable que de nombreux pays africains finiront par acheter les vaccins à un prix plus élevé que leurs homologues occidentaux, en partie parce qu’ils n’ont pas passé de commande préalable.

    Elle ajoute : « certains ont demandé aux grandes sociétés pharmaceutiques de cesser de bloquer la levée des brevets, ce qui entraînerait une baisse des prix et signifierait que davantage de vaccins seraient produits ».

    « Mais les sociétés n’ont pas accepté, sachant que cela pourrait réduire leur marge bénéficiaire, » explique-t-elle.

    Comment les nouvelles variantes affectent-elles les vaccins ?

    On s’attendait à ce que de nouvelles variantes apparaissent – tous les virus mutent en faisant des copies d’eux-mêmes pour se propager et survivre.

    La plupart de ces différences sont sans conséquence, mais il arrive qu’une mutation se produise et aide le virus à se développer, comme c’est le cas pour les variantes britannique, brésilienne et sud-africaine.

    Jusqu’à présent, rien ne prouve que ces variantes provoquent une maladie plus grave, et la plupart des experts pensent que les vaccins seront toujours efficaces, du moins à court terme.

    Mais on craint que, si l’on laisse le Covid-19 se propager sans contrôle dans le monde, le virus ne mute à un point tel que les vaccins et les traitements actuels ne fonctionnent plus, laissant même les personnes vaccinées exposées au risque de réinfection.

    Même dans le pire des cas, les vaccins pourraient être repensés et modifiés pour être mieux adaptés – en quelques semaines ou mois, si nécessaire, disent les experts.

    Dans ce cas, un nouveau vaccin contre le coronavirus pourrait être nécessaire chaque année pour tenir compte des nouvelles variantes, comme c’est déjà le cas pour la grippe saisonnière.

    Qu’en est-il de l’ »hésitation à se faire vacciner » ?

    L’ »hésitation vaccinale » pourrait également avoir un impact important sur l’immunité mondiale.

    Dans certaines nations plus riches, l’adoption du vaccin est en baisse malgré l’accès aux stocks de vaccins. Par exemple, des sondages récents en France et au Japon montrent qu’environ la moitié de la population ne veut pas se faire vacciner.

    L’Allemagne et l’Italie ont suspendu l’administration du vaccin d’AstraZeneca quelques semaines plus tard, alors que les deux pays connaissaient une troisième vague d’infections, ce qui a amené l’OMS à faire des déclarations sur la sécurité du vaccin.

    Cette hésitation dans le monde développé pourrait être reproduite dans les pays plus pauvres, en particulier si le déploiement mondial est lent.

    Certains pays – en particulier ceux dont le profil démographique est jeune – pourraient bien se démotiver pour distribuer des vaccins, notamment si la maladie s’est largement répandue (de sorte qu’une grande partie de la population est déjà immunisée) ou si les coûts associés sont trop élevés.

    Agathe Demarais, directrice des prévisions mondiales de l’EIU, indique que les délais de vaccination mondiale continuent de s’étirer jusqu’à fin 2022 et 2023, ce qui augmente le risque que certains pays en développement choisissent de ne pas vacciner leurs populations ».

    « Un tel scénario prolongerait la reprise économique mondiale et favoriserait l’émergence de nouvelles variantes du coronavirus qui pourraient s’avérer résistantes aux vaccins actuels, nous ramenant ainsi à la case départ, » poursuit-il.

    Un faible taux d’acceptation aura un impact dramatique sur l’objectif d’immunité collective, qui, selon les experts, est la meilleure chance pour le monde de mettre fin à la pandémie.

    Comment obtenir une immunité collective ?

    L’immunité collective est obtenue lorsqu’un nombre significatif de la population est immunisé – généralement par la vaccination – et qu’il protège ensuite le reste de la population en cessant de propager la maladie.

    Ce seuil est différent pour chaque maladie. Par exemple, pour la rougeole, 95 % de la population doit être vaccinée, contre 80 % pour la polio.

    Le Covid-19 étant une menace tellement nouvelle, le seuil d’immunité collective n’est pas connu, mais les épidémiologistes ont suggéré qu’il pourrait se situer autour de 70 %.

    Toutefois, alors que la pandémie entre dans sa deuxième année, les experts font lentement grimper ce chiffre. Anthony Fauci, le principal conseiller médical du président Biden, a admis avoir augmenté progressivement ses estimations au fil du temps et pense que le chiffre se situe quelque part entre 70 et 90 %.

    La vaccination va-t-elle éradiquer le Covid-19 ?
    Le médecin en chef du Royaume-Uni, Chris Whitty, affirme au cours d’une séance d’information du gouvernement qu’il pense que les chances d’éliminer le Covid-19 sont « aussi proches de zéro que cela ne fait aucune différence ».

    « Nous n’avons réussi à éradiquer qu’une seule maladie – la variole – avec un vaccin d’une efficacité phénoménale sur une très longue période », a ajouté le professeur Whitty.

    Mais cela ne signifie pas que les efforts de vaccination sont vains, car une population mondiale partiellement immunisée pourrait entraîner une augmentation de la transmission et de nouvelles variantes.

    Une analyse de Christopher Murray, de l’université de Washington, et de Peter Piot, de la « London School of Hygiene and Tropical medicine », met en garde contre la nécessité d’intensifier les efforts de vaccination au niveau mondial.

    « La perspective d’un Covid-19 persistant et saisonnier est réelle », indique leur rapport pour le « Journal of the American Medical Association, qui recommande d’intensifier les efforts de vaccination à l’échelle mondiale comme première étape de la gestion de la maladie.

    Mais même si cela s’avère être le cas, les programmes de vaccination ont encore un rôle très précieux à jouer.

    Selon le professeur Azra Ghani, titulaire de la chaire d’épidémiologie des maladies infectieuses à l’Imperial College de Londres, l’objectif premier des vaccins Covid-19 est de sauver des vies, et ce, en conférant une immunité aux personnes vaccinées et en empêchant la transmission du virus.

    Elle ajoute : « étant donné que cela ne fait qu’un peu plus d’un an que le virus a été identifié, les progrès réalisés dans le développement et le déploiement des vaccins sont sans précédent. La science de ce nouveau virus est encore en pleine évolution et un grand nombre d’équipes de scientifiques à travers le monde s’emploient activement à tester et à améliorer les candidats vaccins.

    « Je pense que nous pouvons donc être optimistes et croire qu’avec ces efforts, il sera possible d’atteindre des niveaux élevés de protection directe et indirecte qui, sans éliminer le virus, permettront à la vie de reprendre son cours normal. »

    BBC, 5 avr 2021

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  • La Covid-19, une chance ?

    par Amine Bouali


    Il y a un peu plus d’un an, un petit «machin» de rien du tout s’est incrusté, de manière directe ou indirecte, dans notre vie et a chamboulé depuis, ne serait-ce que provisoirement, nos habitudes. Il y a un peu plus d’un an, nous avons basculé dans une espèce de panique générale, notre mobilité a été réduite, nous nous sommes masqués et cloîtrés entre quatre murs ou derrière des frontières pour échapper à une menace invisible.

    Il y a un peu plus d’un an, le sentiment de la mort s’est fait plus pressant dans nos esprits, alors que nous avions fait tout notre possible pour le tenir à l’écart de la sphère de la conscience.

    Il y a un peu plus d’un an, des Etats qui avaient la maîtrise de la technicité la plus pointue ont été confrontés soudain à leur vulnérabilité.

    Il y a un peu plus d’un an, un petit grain de sable est passé par là et a enrayé toute la machine !

    Dans un documentaire qui a été récemment diffusé sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte, le réalisateur belge Alain de Halleux a décrit ce virus Covid-19, qui nous fait tant de misères, comme «le plus petit sonneur d’alerte». « Il faut écouter ce qu’il a à nous dire sur notre propre rapport au monde et au reste du vivant ».

    Ce petit messager nous dit en fait : «Les gars, vous foirez complètement dans votre rapport à la nature !» Il nous dit «qu’il est grand temps qu’on se rassemble pour affronter nos vrais problèmes». Ce qui est arrivé à l’humanité, il y a un peu plus d’un an, cela pourrait être alors non plus un malheur mais une chance !

    Le Quotidien d’Oran, 5 avr 2021

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