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  • PE : procédure d’urgence pour la levée d’immunité de Cozzolino et Tarabella

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Andrea Cozzolino, Marc Tarabella, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Le Parlement européen a engagé une procédure pour lever l’immunité parlementaire de Marc Tarabella (PS) de Belgique et d’Andrea Cozzolino d’Italie. Tous deux sont impliqués dans le scandale de la corruption. A la demande de la justice belge, la présidente du Parlement, Roberta Metsola, a engagé une procédure d’urgence. 

    Marc Tarabella et Andrea Cozzolino seraient tous deux impliqués dans le soi-disant Qatargate, dans lequel l’État du Golfe du Qatar et le Maroc auraient soudoyé des élus européens et/ou leurs employés. Dans cette affaire, quatre personnes ont déjà été arrêtées, dont la Grecque Eva Kaili, qui a depuis été suspendue en tant que vice-présidente du Parlement européen.  

    Tarabella et Cozzolino ont déjà été suspendus en tant que membres du Groupe socialiste des socialistes européens et en tant que membres du Parti socialiste et du Partido Democrático respectivement.  

    La présidente du Parlement, Roberta Metsola, va maintenant soumettre sa demande au Parlement européen pour la levée de l’immunité des deux messieurs. Cela se fera lors de la prochaine session plénière du 16 janvier. Après cela, la commission parlementaire compétente doit encore traiter le projet. Metsola a demandé un traitement urgent du dossier. La décision effective sur la levée de l’immunité est prévue pour le 13 février.

    Selon des documents qu’ont pu consulter Le Soir et La Repubblica, l’eurodéputé S&D Andrea Cozzolino, son assistant Francesco Giorgi et Antonio Panzeri auraient été en contact avec la DGED et avec Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne.

    Les services de renseignement belges affirment dans leurs informations que Cozzolino a commencé son activité d’ingérence en faveur du Maroc à partir de 2019.

    Dans les dossiers de l’enquête, il y a aussi une autre mission de Cozzolino: celle de la commission spéciale créée au Parlement européen pour enquêter sur l’utilisation de Pegasus: selon les accusations précisément parce que le Maroc avait été accusé d’avoir utilisé des logiciels espions de fabrication israélienne.

    Selon ces mêmes documents, Francesco Giorgi soupçonne deux personnes d’avoir touché de l’argent via M. Panzeri : Cozzolino et belge Marc Tarabella. Ce dernier a été perquisitionné à son domicile en présence de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, comme l’ont révélé Le Soir et Knack dimanche.

    Tarabella nie totalement avoir jamais reçu la moindre proposition, ni la moindre somme d’argent de qui que ce soit ».

    Tarabella est membre du Groupe d’Amitié UE-Maroc au Parlement Européen. En 2016, lui, Rachida Dati, Louis Michel et Gilles Pargneaux ont fait circuler une déclaration écrite à l’intérieur du Parlement européen, dans laquelle ils demandent à leurs collègues de «soutenir» leur action visant à «garder le royaume du Maroc comme partenaire stratégique de l’Union européenne». Les initiateurs de cette opération de lobbying pro-Makhzen se sont convertis en «secrétaires» du roi Mohammed VI, dédiant leur permanence à Bruxelles à la collecte des signatures.

    Tarabella est né en Belgique dans une famille d’origine italienne, député européen depuis 2014. Il a également la carte d’Articolo Uno, le même parti auquel Panzeri a adhéré après avoir quitté le Parti démocrate.

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  • Le Parlement européen veut lever l’immunité de Tarabella et Cozzolino

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    Le Parlement européen lance la procédure de levée de l’immunité parlementaire de Marc Tarabella (PS) et du socialiste italien Andrea Cozzolino. Cela a été confirmé à nos rédacteurs.

    Les deux sociaux-démocrates ont été cités dans le cadre du Qatargate, l’enquête du Parlement européen sur la corruption. Mi-décembre, la vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili et son partenaire italien Francesco Giorgi ont été arrêtés à Bruxelles, tout comme l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri.

    A travers l’ONG Fight Impunity de Panzeri et Giorgi, des centaines de milliers d’euros d’argent de la corruption auraient afflué des Etats du Qatar et du Maroc vers certains parlementaires européens. Le tribunal soupçonne que l’argent est allé à Kaili, Cozzolino et Tarabella, entre autres.

    Francesco Giorgi travaille comme assistant parlementaire du social-démocrate italien Andrea Cozzolino. Le député PS Tarabella, maire d’Anthisnes, est un ami proche de Panzeri et de Cozzolino et a pris des positions pro-Qatar remarquables au Parlement européen ces derniers mois.

    Maxime Töller, l’avocat de Marc Tarabella, se dit satisfait de la décision de lever son immunité. « Officiellement, nous ne savons encore rien. Mais M. Tarabella a déjà écrit une lettre au juge d’instruction il y a quinze jours avec la demande urgente d’être interrogé. Le fait que son immunité soit désormais levée rendra désormais cela possible. La demande de levée de l’immunité ne change pas sa position. M. Tarabella nie toute forme de corruption.

    Parce qu’elle a été prise en flagrant délit de pot-de-vin présumé, aucune demande distincte de levée de l’immunité d’Eva Kaili n’a été nécessaire. Elle a été arrêtée et est en prison. Les enquêteurs ont trouvé 150.000 euros dans son appartement et 750.000 euros dans une valise que son père a tenté de faire sortir clandestinement du pays.

    De Standaard, 02/01/2023

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  • Qatargate : Transparency International demande une enquête sur Ursula von der Leyen et Avramopoulos

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    Elle exige que toutes les collusions Avramopoulos-Commission soient rendues publiques

    Transparency International EU, la branche européenne du mouvement mondial anti-corruption basé à Bruxelles, a appelé à une enquête indépendante sur la gestion par la Commission européenne des relations de l’UE avec le Qatar et d’autres questions qu’elle a mises en lumière sur les pots-de-vin et la corruption actuels au Parlement européen. scandale.

    De l’avis de Transparency International EU, cette enquête devrait examiner toute l’étendue des relations entre la Commission européenne et le Qatar au moins depuis le début du mandat actuel, y compris une analyse approfondie de tous les comptes rendus de réunion, des documents internes, y compris les textes des messages, la correspondance et des déclarations sur le Qatar sur les réseaux sociaux pour déterminer si le Qatar était impliqué dans une opération d’influence visant des commissaires et/ou des fonctionnaires européens, comme cela se serait produit au Parlement européen. Il devrait également examiner si les commissaires ou les fonctionnaires ont reçu un traitement favorable de la part des entreprises qataris et/ou de leurs représentants, y compris toutcadeaux, marques d’hospitalité, privilèges de voyage ou autres formes d’incitation.

    L’enquête devrait également enquêter sur les circonstances entourant l’approbation par la Commission de la nomination de l’ancien commissaire Avramopoulos au « Comité honoraire » de Fight Impunity, l’ONG qui serait au centre du scandale de pots-de-vin et de corruption qui a secoué l’Europe. Parlement. En particulier, l’enquête devrait examiner pourquoi la Commission européenne a donné son feu vert alors que, comme la Commission elle-même le note dans sa décision, Fight Impunity n’était pas enregistrée dans le registre de transparence de l’UE, tout en participant à des activités couvertes par l’UE registre de transparence. La recherche devrait également tenir comptele nombre et la nature des réunions entre M. Avramopoulos et les commissaires et fonctionnaires actuels depuis qu’ils ont demandé l’autorisation de sa nomination, et toutes les réunions qui ont pu avoir lieu avant la présentation de sa demande, et les questions ont été discutées au cours de ces réunions.

    Enfin, l’enquête devrait examiner la nature et l’étendue des relations entre la Commission et l’ONG pour lutter contre l’impunité.

    Michiel van Hulten, directeur d’EU Transparency International, a déclaré : « La crédibilité des institutions de l’UE est en jeu. Seule une enquête indépendante complète peut fournir des réponses crédibles aux nombreuses questions et préoccupations qui ont été soulevées au cours des deux dernières semaines. »

    Source : Break News, 30/12/2022

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  • Le Maroc a peut-être fait plus de mal que le Qatar

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    Jusqu’à présent, le Qatar a été au centre de l’intérêt dans le scandale de corruption au Parlement européen. Un rapport des médias suggère que le Maroc a peut-être exercé une influence encore plus intense que l’État du Golfe.

    Selon un article de presse, le Maroc a joué un rôle plus important que prévu dans le scandale des pots-de-vin et de la corruption au Parlement européen. Comme le rapporte le « Spiegel » en référence à des documents d’enquête confidentiels, la DGED des services secrets étrangers marocains s’est également impliquée au plus haut niveau pour influencer les eurodéputés.

    Selon celle-ci, la DGED aurait recruté les deux eurodéputés italiens Pier Antonio Panzeri et Andrea Cozzolino ainsi que Francesco Giorgi en 2019. Ce dernier est un employé parlementaire et associé de la vice-présidente déchue du Parlement européen, Eva Kaili. L’objectif était d’influencer le groupe social-démocrate au Parlement européen.

    Selon le « Spiegel », Abderrahim Atmoun, actuellement ambassadeur du Maroc en Pologne, était chargé de diriger le trio. Il leur aurait remis des enveloppes pleines d’argent. Par ailleurs, les trois Italiens auraient eu des contacts directs avec le directeur général des services secrets, Mohamed Yassine Mansouri. Le média allemande cite des cercles gouvernementaux belges selon lesquels le Maroc a récemment été impliqué dans des questions telles que les droits de pêche et le Sahara Occidental. Le pays occupe de grandes parties du Sahara occidental depuis des décennies et a refusé l’indépendance aux Sahraouis, les habitans autochtones.

    Espèces du Maroc

    Selon « Spiegel », le mandat d’arrêt contre Panzeri contient également de nouveaux détails sur le rôle du Qatar, qui a été au centre du scandale jusqu’à présent. Le ministre qatari du Travail, Ali bin Samikh Al Marri, aurait fait appel à un assistant pour mettre en relation Panzeri, Giorgi et le chef de l’organisation non gouvernementale « No peace without justice », Niccolò Figà-Talamanca. Cependant, le paiement n’aurait pas été effectué en espèces, comme dans le cas du Maroc, mais par virement bancaire ou sous forme de cadeaux de valeur. Le Qatar nie tout acte répréhensible.

    Panzeri, Kaili et Giorgi sont actuellement en garde à vue. Ils sont accusés « d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment d’argent ». Après les perquisitions et les premières arrestations à Bruxelles, les communiqués de presse du parquet belge ne parlaient initialement que d’ »un État du Golfe ». Même alors, le Maroc était également au centre des enquêtes. Des découvertes ultérieures suggèrent que le Maroc avait tenté « plus longtemps et plus intensément que le Qatar » de corrompre les eurodéputés, selon le « Spiegel ».

    NTV, 30/12/2022

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  • Qatargate: demande de levée d’immunité d’autres eurodéputés

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    Qatargate, l’enquête entre en phase 2 avec de nouveaux suspects : la demande de levée d’immunité de certains eurodéputés est prête

    de Giuliano Foschini, Claudio Tito

    Qatargate, l’enquête entre en phase 2 avec de nouveaux suspects : la demande de levée d’immunité de certains eurodéputés est prête

    Le Parlement européen sera appelé à se prononcer, par le parquet de Bruxelles, sur le sort de certains membres impliqués dans l’enquête. C’est l’expansion de la traînée de poudre du scandale

    Le « Qatargate » n’est que le début. C’est la première pointe de l’iceberg. En dessous il reste encore un monde à découvrir. Et déjà la semaine prochaine le procureur de Bruxelles entamera une nouvelle exploration. La « phase 2 » de l’enquête débutera probablement lundi prochain. Avec de nouvelles enquêtes et surtout avec de nouveaux suspects. Et cette fois, le Parlement européen sera directement impliqué. Il devra s’exprimer formellement sur « l’affaire » qui secoue depuis trois semaines hommes et bureaux à Bruxelles et Strasbourg. Juste à ces heures, en effet, une communication officieuse a été envoyée par les magistrats belges au Bureau de l’Eurochambre. Avertir que les enquêteurs envisagent d’envoyer dans un délai très court la demande de levée d’immunité de certains parlementaires européens. Le signe que l’enquête fait un premier bond qualitatif.

    Les procureurs de Bruxelles finalisent leur dossier. Ce qui concernerait actuellement deux députés : l’Italien Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella. Alors que, à l’heure actuelle, le poste d’une autre Belge d’origine italienne, Maria Arena , serait suspendu .

    Cette étape conduirait inévitablement à ce que le scandale se répande comme une traînée de poudre. Nouveaux actes, nouvelles enquêtes, nouvelles perquisitions. Cela, en fait, servira la levée de l’immunité. Sans quoi les magistrats ne peuvent au contraire rien faire. Les députés ne peuvent être atteints par voie judiciaire qu’en cas de flagrant délit. Comme cela s’est passé pour la Grecque Eva Kaili, jusqu’à il y a quelques jours vice-présidente de l’Assemblée.

    Lorsque la demande des magistrats aura été formellement déposée, la présidente du Parlement, Roberta Metsola, en fera part à la Chambre et renverra ensuite l’examen de la demande au comité juridique (Juri). Qu’il devra adopter une recommandation à l’Assemblée dans laquelle il demande le rejet ou l’approbation de la demande. À ce stade – à la première occasion – le Parlement votera sur la recommandation et la décision sera approuvée à la majorité simple.

    Les intentions de Roberta Metsola sont cependant de prêter le maximum de collaboration aux magistrats. Si donc la demande arrive effectivement la semaine prochaine, il est possible que la commission des affaires juridiques traite le dossier dans la semaine du 9 au 15 janvier. Les premiers jours de travail, donc, pour les Commissions après les vacances de Noël. Et si la recommandation est traitée rapidement, la session plénière qui se réunit à Strasbourg depuis le 16 janvier rendra l’avis définitif.

    Compte tenu de l’attention et des ravages causés par le Qatargate, il est difficile d’imaginer que l’autorisation de procéder sera refusée. Et si c’est le cas, la « phase 2 » de l’enquête débutera essentiellement à la mi-janvier.

    Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Il suffit de relire les papiers de l’enquête pour décrire ce qu’ils ont trouvé devant les juges et les services secrets.

    « En échange d’argent ». Il y a un passage, dans l’information que les services belges font au juge d’instruction de Bruxelles, Michel Claise, qui explique parfaitement ce que pourrait être cette deuxième phase du Qatargate : le passage des corrupteurs aux corrompus. L’entrée de la police à l’intérieur du bâtiment de verre du Parlement européen. Derrière la porte de la vice-présidente Eva Kaili. Selon les rapports des services de renseignement belges, « en échange d’argent » au moins un député italien, Andrea Cozzolino, « serait intervenu au sein du Parlement européen pour promouvoir les intérêts du Maroc ».

    « En 2019-2020-2021 ils auraient reçu plusieurs centaines de milliers d’euros de la Dged », les services secrets marocains, écrivent-ils. Or, il n’y a actuellement aucune trace de cet argent dans les documents d’enquête. Cozzolino ne fait pas l’objet d’une enquête (même si le système judiciaire belge est différent du nôtre, une institution similaire n’existe pas) et a demandé à être entendu immédiatement par les magistrats belges, clamant son étranger absolu aux faits et donc son innocence. « C’est vrai », a-t-il déclaré à Repubblica, « Giorgi était mon assistant et je comprends que mon nom se retrouve dans cette mauvaise histoire. Mais je ne connaissais rien à son entreprise et surtout je n’ai jamais pris un seul euro ou un avantage pour un acte contraire à mes devoirs. Nous ne plaisantons pas ».

    Le fait est que la « phase 2 » de l’enquête vise précisément à vérifier cela. S’il est vrai que Cozzolino faisait partie d’un groupe qui « opère avec une discrétion qui va au-delà de la simple prudence, en évitant d’apparaître trop ouvertement pro-Maroc au sein du Parlement européen, en utilisant un langage codé et en cachant de l’argent dans leurs appartements » comme indiqué dans les documents . Et c’est pour cette raison que l’autorisation de procéder pourrait déjà être demandée dans les prochaines heures. Outre les éléments qui sont ressortis de l’enquête d’abord par les services puis par la police belge, les documents comprennent également les déclarations des interpellés. Giorgi a dit qu’il « supposait » que Panzeri aurait pu donner de l’argent à Cozzolino .

    Kaili a déclaré, à propos de l’argent trouvé chez lui, que son partenaire Giorgi « gardait peut-être aussi quelque chose pour son patron, Andrea Cozzolino ». Panzeri lui-même a tenté de décharger sur Cozzolino : « Je n’ai aucune preuve mais vous devriez vérifier le président de la délégation maghrébine, Cozzolino. C’est le parlementaire dont l’assistant Giorgi est. Entre autres, il est chargé de demander des résolutions urgentes mais cela ne ça ne nous arrive pas, donc je ne sais pas bien, mais je sais que c’est arrivé ».

    La position de Cozzolino n’est pas la seule que la police belge doit vérifier. Il est possible que la demande d’autorisation concerne également Marc Tarabella (le poste de Maria Arena est actuellement suspendu), qui faisait directement partie du réseau Panzeri. En revanche, la situation concernant les autres députés italiens, le groupe des « amis » tels qu’ils sont définis dans les documents, est différente : Alessandra Moretti, la chef de délégation du Parti démocrate, Brando Benifei.Leurs assistants auraient fait partie du réseau Panzeri (les ordinateurs et les téléphones portables ont été confisqués et sont actuellement contrôlés par des techniciens de la police belge). Mais rien ne prouve que les députés savaient qu’il n’y avait pas une simple ONG derrière Panzeri. Mais des « pays corrupteurs » qui voulaient acheter la démocratie européenne.

    La Repubblica, 01/01/2022

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  • Belgique: Bruxelles, centre de décision mondial

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    par Notre Bureau De Bruxelles : M’hammedi Bouzina Med

    Institutions européennes, siège de l’Otan et d’un grand nombre d’organisations internationales, 5.500 journalistes accrédités… Bruxelles est devenu un centre incontournable pour la diplomatie internationale et les stratégies d’intérêts.

    Depuis l’élargissement de l’Union européenne aux 12 pays d’Europe centrale et orientale, passant ainsi d’une union de 15 à 27 membres, Bruxelles capitale de l’UE est devenue le premier centre de stratégie lobbyiste pour le reste du monde. Les gouvernements européens et autres y accréditent leurs diplomates les plus chevronnés. Les médias disposent parfois de plusieurs correspondants à tel point que Bruxelles dépasse aujourd’hui la capitale politique américaine, Washington, avec plus de 5.500 journalistes accrédités auprès des institutions européennes et de l’Otan. C’est sur ce terrain «fertile» que des intelligences construisent des stratégies d’intérêts et anticipent sur les événements internationaux.

    Cette situation exceptionnelle de confrontation d’intérêts qu’offre la Belgique au reste du monde a donné naissance dans la société civile à un nombre incalculable d’associations de toutes sortes qui viennent en appui au travail diplomatique et politique de leurs pays respectifs. On y trouve même des associations qui s’intéressent à la défense de l’égalité des sexes dans l’armée, ou de promotion des arts anciens etc. Parmi les plus actives, il y a celles qui interviennent, en permanence, dans la vie interculturelle et religieuse. Rien que pour cette semaine (13 février), «l’Association des professionnels musulmans» organise des débats sur la diversité culturelle dans la vie professionnelle, plus un autre thème : la place de la religion dans le monde du travail. L’association «Europa muslim Network» a invité d’imminents spécialistes de l’Islam, dont Tariq Ramadan, pour une conférence (26 février) aux facultés de Saint Louis autour du thème «l’Europe, les musulmans et la question de la discrimination». Et si vous cherchez plus, il ne se passe pas un seul jour où les débats sur la question des musulmans en Europe ne se tiennent dans tel ou tel centre culturel, ou centre d’études.

    D’autres types d’associations occupent ouvertement l’espace de la politique au profit de leurs pays d’origine ou de leurs communautés immigrées. Les Marocains et les Turcs sont sur tous les fronts. Le 5 février, à l’occasion du passage au Parlement européen d’une délégation sahraouie acquise aux thèses marocaines, une association marocaine, modeste par sa taille, a saisi l’occasion pour «improviser» une conférence au Centre international de presse (IPC) où un ancien membre fondateur du Polisario s’est usé à démontrer la « marocanité » du Sahara occidental. Il y a mieux, le Mouvement contre le racisme de Belgique (MRAX), dont la direction est à une écrasante majorité marocaine, ne fait plus la différence entre les missions originelles qui lui incombent et la politique du palais royal marocain. N’a-t-on pas vu l’ambassadeur du Maroc à la tribune, au côté du président du Mrax, défendre des questions de politique interne marocaines ? Ce qui a valu des remarques (sans conséquences d’ailleurs) des autorités belges lui rappelant que le Mrax est d’abord une association de droit belge qui intervient dans l’intérêt de tous les Belges.

    Ce 6 février, le quotidien belge «Le Soir» a publié une enquête sur la mainmise des services du palais royal marocain sur la communauté marocaine. «Le royaume du Maroc exerce-t-il sur les Marocains de Belgique une influence sournoise ?», s’interroge le journaliste. Les Turcs, eux, privilégient le lobbying au profit de leur économie nationale. Les invitations sont adressées, régulièrement, soit par l’ambassade soit par des associations civiles aux journalistes de toute nationalité, les invitant à la présentation de tel produit de consommation ou de service, ou de telle entreprise économique. Je sais, vous vous demandez ce que font les Algériens de Belgique pour l’Algérie. Et bien il y a à dire. Certaines associations implantées surtout en Wallonie francophone se débrouillent pas mal. Celle qui regroupe les femmes étrangères à l’université de Louvain la Neuve, managée par une Algérienne, réussit à organiser une dizaine de rencontres par an sur des thèmes très variés.

    Il y a aussi l’Association internationale de Belgique (AIB) qui regroupe de jeunes Algériens, étudiants et autres, très actifs en direction de la communauté. A l’occasion du décès de deux Algériens, dont un sans papiers, ils ont réussi, avec d’autres, à réunir très vite les finances nécessaires et dénouer les tracas administratifs, par exemple. Les services consulaires algériens appelés à la rescousse ont été surpris par tant de dynamisme. Et puis il y a ALGEBEL. Cette association a été créée, suite aux instructions de la présidence de la République de printemps dernier, pour rassembler tous les Algériens de Belgique et du Luxembourg. Un énorme défi. L’ambassade d’Algérie à Bruxelles a accompagné la naissance de cette association en lui prêtant, sur la demande des citoyens, assistance logistique et financière. Un bureau a été élu ainsi qu’un président.

    ALGEBEL a organisé, le 16 janvier dernier, dans la ville de Mons, une soirée artistique mise à profit pour réfléchir à de futures actions. Aux dernières nouvelles, certains des 35 membres du bureau m’ont fait savoir qu’ils ne sont plus intéressés et que ce n’est pas sérieux etc. Ce serait un grand dommage, tant cette association dispose de compétences de qualités (ingénieurs, médecin, chercheurs…). Il ne faut pas juste qu’elle se transforme en organisateur de «soirées couscous», et uniquement cela comme le craignent certains diplomates.

    Pour tout dire, Bruxelles offre, dans les limites légales, toute la liberté d’action pour qui souhaite être un acteur actif pour qui il veut. Cela peut-il être autrement lorsque vivent dans la capitale belge plus de 77 nationalités différentes ? La Belgique a fait de sa diversité une richesse. C’est cela aussi le gagnant – gagnant.

    Le Quotidien d’Oran, 08/02/2010

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  • UE : Lobbying du Maroc pour l’occupation du Sahara occidental

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Quelques mètres carrés de bureaux dans les bureaux bruxellois du cabinet de lobbying Hill+Knowlton Strategies abritent une fondation internationale qui défend l’Etat marocain.

    La Fondation EuroMedA, inaugurée au cours de l’été, est le fruit du travail de l’eurodéputé socialiste français Gilles Pargneaux, et a pour objectif de créer un forum de discussion sur la manière de combler le fossé qui se creuse entre l’Afrique et l’Union européenne sur des questions telles que la migration et le changement climatique.

    « Il s’agit d’une proposition personnelle de ma part, qui n’a rien à voir avec le Maroc », a déclaré M. Pargneaux à ce site Web mardi (20 novembre), ajoutant que la fondation n’est pas non plus liée de quelque manière que ce soit à son travail en tant qu’eurodéputé.

    Mais en réalité, cela correspond à un effort plus large pour influencer un vote stratégique à venir du Parlement européen pour prolonger l’accord controversé de libéralisation du commerce entre le Maroc et l’Union européenne.

    La négociatrice principale du Parlement sur l’accord commercial, l’eurodéputée libérale française Patricia Lalonde, fait également partie du conseil d’administration d’EuroMedA avec d’autres anciens ministres marocains et un haut fonctionnaire du ministère de l’agriculture du Maroc.

    Jeudi, Salaheddine Mezouar, ex-ministre marocain de l’industrie et des affaires étrangères, qui dirige aujourd’hui un groupe de pression basé à Casablanca qui défend, représente et promeut les intérêts des entreprises marocaines, a été nommé vice-président d’EuroMedA.

    La fondation ne figure pas dans le registre des lobbyistes de l’UE.

    La semaine dernière, Pargneaux et deux autres députés européens d’EuroMedA ont déposé collectivement un amendement sur le projet d’accord commercial de Lalonde, atténuant une disposition sur le traçage des exportations agricoles du Sahara Occidental vers l’Europe.

    L’accord commercial est controversé parce qu’il s’étend au Sahara Occidental, une zone à peu près de la taille du Royaume-Uni. Il a été envahi en 1975 par le Maroc, déclenchant un conflit brutal avec les Sahraouis locaux qui s’est terminé par un cessez-le-feu fragile en 1991.

    Les Nations unies ne reconnaissent pas le Sahara occidental comme faisant partie du Maroc, mais l’Union européenne a conclu des accords commerciaux avec Rabat pour exploiter les ressources de la région.

    Mais en 2016, la Cour européenne de justice a déclaré que l’accord commercial agricole de l’UE ne pouvait pas couvrir le Sahara occidental. Puis, un an plus tard, elle a déclaré que l’accord de pêche était également illégal.

    Pargneaux concède que le Sahara occidental n’appartient pas au Maroc, le décrivant comme un « no man’s land, qui n’appartient à personne ». En même temps, il loue le Maroc pour avoir versé de l’argent et des investissements pour développer la région.

    La Commission européenne a depuis relancé un nouvel accord commercial agricole, connu sous le nom d’accord d’association UE-Maroc, à condition qu’il obtienne d’abord le consentement des Sahraouis.

    Elle doit maintenant obtenir l’approbation du Parlement européen, qui doit se prononcer sur la question en janvier. Le Maroc veut que l’accord soit signé parce qu’il ouvre la voie à un pacte beaucoup plus important et plus lucratif sur la pêche.

    Les personnes

    Le mélange de personnes dans la Fondation EuroMedA, étant donné les sensibilités politiques sur le Sahara Occidental, indique une tentative plus large du Maroc d’exercer une influence directe sur la prise de décision au niveau européen.

    Le vice-président d’EuroMedA est Salaheddine Mezouar, ex-ministre des affaires étrangères du Maroc. Il a également été ministre des finances du pays ainsi que ministre du commerce et de l’industrie. Jusqu’en 2016, il dirigeait un parti politique fondé par le beau-frère du roi Hassan II.

    Aujourd’hui, il dirige la CGEM, un groupe de pression basé à Casablanca qui représente des milliers d’entreprises marocaines. Sa mission prioritaire « est de défendre à l’étranger, les intérêts économiques des entreprises marocaines. »

    L’un des fondateurs d’EuroMedA est l’ancien ministre marocain de la santé, Mohamed Cheikh Biadillah. Biadillah a été élu secrétaire général du PAM, un parti politique marocain surnommé le « parti du palais » parce que le PAM suit fidèlement la ligne de la monarchie de Rabat sur la région du Sahara occidental.

    Dans sa jeunesse, Biadillah a également fait partie d’un mouvement étudiant marocain qui a contribué à lancer le Front Polisario, le bras politique du peuple sahraoui en exil, dont beaucoup ont fui vers l’Algérie voisine. Son propre frère conserve un rôle influent au sein du Polisario. Mais aujourd’hui, Biadillah souhaite le démantèlement du régime sahraoui évincé, dont le siège de la gouvernance autoproclamée se trouve parmi des camps de réfugiés éparpillés dans le désert algérien.

    Un deuxième membre fondateur d’EuroMedA est le directeur général de Hill+Knowlton Strategies, Alain Berger.

    Il a déclaré à ce site web que la fondation sous-loue un espace de bureau par le biais d’un accord « indépendant » au cabinet de conseil – à quelques pas du Parlement européen.

    En 2016, le Maroc a versé à Hill+Knowlton entre 200 000 et 300 000 euros en frais de lobbying. À l’époque, c’était l’un de leurs plus gros clients à Bruxelles.

    Aujourd’hui, Berger est le secrétaire général d’EuroMedA.

    Dans le passé, Pargneaux a fait équipe avec Berger sur d’autres questions telles que l’environnement, et a déclaré à EUobserver que leurs liens familiaux distincts avec le Maroc sont parmi les raisons qui les ont rapprochés.

    « Nous n’avons pas encore de compte bancaire, donc nous n’avons pas encore de budget [pour la fondation] », déclare M. Pargneaux, ajoutant qu’il espère qu’elle financera un jour des ONG travaillant avec des migrants en Espagne et en Italie, des écoles dans le sud de la Tunisie et des projets d’intégration au Maroc.

    L’entreprise chimique et minière marocaine de 5 milliards d’euros

    EuroMedA collabore également avec un groupe de réflexion créé par le groupe OCP, un monopole d’État marocain de 5 milliards d’euros dans le secteur chimique et minier.

    Cette société minière a elle-même suscité la controverse dans le passé pour ses activités de lobbying à Washington DC – et a maintenant un pied dans le Parlement européen.

    Pargneaux, par le biais de sa fondation, a invité à deux reprises le groupe de réflexion de l’OCP, l’OCP Policy Center, à mener une discussion au Parlement européen, soulignant l’importance stratégique du maintien des relations de l’UE avec le Maroc.

    Ces relations incluent le rôle du Maroc dans l’énergie renouvelable, l’endiguement de la migration et la répression des cellules terroristes et de la radicalisation.

    Non seulement ces questions trouvent un écho favorable auprès des législateurs et des décideurs politiques de l’UE, mais elles semblent également rendre le sort des Sahraouis du Sahara occidental d’autant plus insignifiant.

    M. Lalonde, qui siège au sein de la puissante commission du commerce international du Parlement, a fait preuve d’un grand sens de l’équilibre au début de l’année.

    « Nous avons de forts intérêts communs, notamment en ce qui concerne l’immigration et les questions de sécurité comme la radicalisation et le terrorisme », a-t-elle déclaré, lorsqu’on lui a demandé de décrire l’importance des relations Maroc-UE.

    « Nous devons prouver sur le terrain que le peuple du Sahara occidental bénéficie de l’accord commercial », a-t-elle ajouté.

    EUObserver, 23. NOV 2018

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  • Maroc: Un lobbying de luxe auprès des élus français pour le Sahara Occidental

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    Le Maroc mène « un lobbying de luxe » auprès des élus français dans l’objectif de faire la promotion de sa vision expansionniste au Sahara occidental, a déclaré le député français et membre du Parti communiste (PCF) Jean-Paul Lecoq qui souligne l’impératif pour l’ONU de faire respecter les accords de cessez-le-feu pour en finir avec le conflit qui envenime toute la région.

    Dans un entretien au journal électronique La Patrie News, M. Lecoq, a soutenu que le Maroc mène « un lobbying de luxe » auprès des élus français. Le militant de la cause sahraouie, a révélé que « des voyages sont organisés (…), des dîners, et de nombreuses conférences visant à valoriser la vision des choses du gouvernement (marocain) » concernant le conflit du Sahara occidental.

    Ainsi, d’après lui, « les élus non avertis peuvent aisément tomber dans le piège et se retrouver à soutenir une politique qu’ils ne comprennent pas, ou pour laquelle ils ne connaissent qu’une seule version, tronquée. Pire, ayant été accueillis, certains (…) n’osent plus questionner le pays (Maroc) sur les sujets sensibles ».

    Il pense, à ce propos, que « l’Etat français évite d’insister sur cette question, car lui-même viole le droit international », notant que « la France est un poids lourd des Nations unies du fait de sa place de membre permanent du Conseil de Sécurité ».

    M. Lecoq a rappelé que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian était à Rabat quelques jours avant l’agression militaire marocaine contre les civils sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, le 13 novembre dernier. Impossible, juge-t-il, « d’imaginer qu’ils n’ont pas évoqué ce sujet, et difficile donc de croire que la France n’a pas été interrogée » sur cette opération militaire.

    Aussi, il a relevé l’existence d’ »une méconnaissance » du conflit du Sahara occidental au sein de la presse française. Beaucoup de médias, d’après lui, « ignorent » que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui est toujours sur la table de l’Assemblée générale des l’ONU. Cela est dû en partie, comme l’explique, au fait qu’ »aucun journaliste non accrédité par le Maroc ne peut se rendre en zone occupée ».

    Belani: des résidences de luxe aux Français pour enterrer la question sahraouie!

    L’ambassadeur d’Algérie en Belgique, Amar Belani a dénoncé les velléités du Maroc de mobiliser le lobby français au sein de l’Union européenne (UE) à coups de séjours dans les résidences de luxe marocaines ; et ce dans le but d’apporter leur caution politique à la démarche du Maroc et entraver l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016 stipulant que le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Maroc et que, par conséquent, les dispositions contractuelles liant le Maroc à l’UE en vertu d’un Accord agricole ne sont pas applicables aux produits issus de ce territoire non autonome.

    Dans un entretien publié par le magazine Afrique-Asie, l’ambassadeur d’Algérie en Belgique a dénoncé des contorsions juridico-techniques et d’intenses discussions entre l’exécutif européen et les autorités marocaines, et pour qui les deux parties s’échinent depuis des mois à se sortir de l’embarras causé par l’arrêt de la CJUE du 21 décembre 2016.

    «Le résultat de ces tractations menées en secret et dans l’opacité la plus totale est une formule boiteuse et accommodante pour le Maroc… », a soutenu le diplomate algérien qui a ajouté qu’: «En proposant une telle formule, l’exécutif européen cautionne la prédation des richesses du Sahara occidental par le Maroc et, fait plus grave, fait le choix hasardeux et immoral de soutenir indirectement l’occupation marocaine d’un territoire sur lequel aucun État au monde ne reconnait sa souveraineté».

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  • Ce que le « Catargate » a révélé sur le lobbying dans l’UE

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    Dans un nouveau chapitre dramatique du scandale de corruption du « Catargate » qui secoue le Parlement européen depuis le milieu du mois, la justice belge se tourne désormais vers le Maroc, dont les services secrets auraient également « acheté », comme le Qatar, l’une des personnes arrêtées, l’ancien député européen Antonio Panzeri.

    S’agit-il d’une pratique systémique qui met en danger l’équilibre de la démocratie dans le bloc ? Les instruments de contrôle des innombrables lobbies opérant dans l’Union européenne (UE) existent, mais ils semblent insuffisants pour lutter contre le flux d’argent sale.

    Le 13 décembre, le Parlement européen a décidé à une écrasante majorité de mettre fin aux fonctions de vice-présidente de la socialiste grecque Eva Kaili après son arrestation et son emprisonnement pour corruption. Elle est accusée d’avoir reçu de l’argent du Qatar pour défendre les intérêts de l’émirat, organisateur de la Coupe du monde.

    Trois autres personnes, Mme Panzeri, son ancien assistant parlementaire Francesco Giorgi et le responsable de l’ONG No Peace Without Justice, Niccolo Figa-Talamanca, sont également toujours en prison, tandis que des dizaines d’autres fonctionnaires et députés européens sont dans le collimateur de la justice. La quasi-totalité des personnes faisant l’objet d’une enquête appartiennent au groupe parlementaire social-démocrate (S&D). Désemparés, les eurodéputés semblent prêts à des changements urgents.

    Facile à dire. Mais les décideurs européens tentent depuis des années de réglementer le lobbying, sans parvenir à combler les failles toujours laissées ouvertes.

    De plus en plus semblable à Washington, il y a un lobby pour tout à Bruxelles. La Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques (Efpia), les fabricants de bave rose (Clitravi), ou encore Europatat, dont le nom mignon pourrait prêter à rire s’il n’y avait pas la puissance économique de McCain, la multinationale canadienne de la pomme de terre surgelée qui vend une frite sur trois dans le monde. Sans oublier les représentants des géants de l’internet, les Gafam, omniprésents en matière d’influence.

    Tout cela n’est pas de la poésie, c’est du lobbying. C’est-à-dire écrire, modifier, diluer, détourner, retarder ou supprimer une loi. Car c’est précisément à Bruxelles et à Strasbourg (les deux sièges du Parlement européen) que l’UE élabore les directives, règles et lois appliquées dans ses 27 États membres.

    Aussi réputée pour son lobbying que pour ses Manneken-Pis, Bruxelles est devenue au fil des ans la deuxième ville la plus influente du monde après la capitale des États-Unis. Le secteur du lobbying, en plein essor, représente au moins 3 milliards d’euros par an. Enseigné à Sciences Po, doté d’organismes professionnels et de « chartes d’éthique », le lobbying a été banalisé au point de devenir une profession comme une autre.

    Il existe plusieurs catégories de lobbyistes. Tout d’abord, il y a les lobbyistes internes. Sur leurs cartes de visite, ces représentants d’entreprises, de fédérations industrielles et d’associations professionnelles se décrivent comme responsables des questions « gouvernementales », « publiques », « réglementaires », « européennes », « scientifiques » et même « de sécurité des produits ». Viennent ensuite les consultants des cabinets de lobbying et de relations publiques. Enfin, il y a les cabinets d’avocats et les groupes de réflexion.

    Leurs salaires sont bien connus. Un junior est payé environ 2 000 euros par mois. Une personne âgée peut aller jusqu’à 6.000 euros.

    Depuis 2008, les institutions européennes ont mis en place un registre de transparence dans lequel tous les représentants d’intérêts doivent s’inscrire et fournir des informations sur leurs activités. Le problème est que l’enregistrement reste facultatif, ce qui permet à de nombreux cabinets juridiques et entreprises de passer sous le radar. Jusqu’en 2013, une centaine de grandes entreprises comme Apple, Heineken et Nissan, ou des banques comme HSBC et UBS, étaient absentes.

    Les choses ont un peu évolué depuis, même si personne ne vérifie habituellement la véracité des données déclarées. Entre autres accusations, les ONG dénoncent régulièrement les dépenses de lobbying, qui sont volontairement réduites dans ces dossiers.

    Intérêts commerciaux

    Sur la base des données – incomplètes – de ce registre de transparence, les ONG et les universitaires estiment qu’environ 60 % des lobbyistes défendent des intérêts commerciaux. Et les moyens – c’est-à-dire la force de frappe – de ces lobbyistes sont infiniment plus importants que ceux des organisations représentant l’intérêt général et la société civile.

    Le Conseil européen de l’industrie chimique, par exemple, dispose d’un budget annuel de 40 millions d’euros, tandis que la plus grande ONG, Greenpeace, n’a que 3,8 millions d’euros à sa disposition. Dix fois moins. À Bruxelles, c’est David contre Goliath tous les jours.

    En 2020, le registre commun à la Commission européenne et au Parlement comptait 11 800 organisations déclarées. Cette année-là, l’ONG Transparency International a estimé le nombre de lobbyistes régulièrement présents à Bruxelles à 26 500 et le nombre de personnes impliquées dans des activités de lobbying dans la capitale belge à 37.300.

    En tout état de cause, bien qu’assimilé à la corruption, le lobbying ne doit pas être confondu avec elle. Les fonctionnaires ne peuvent recevoir aucune sorte de cadeaux, d’invitations ou de voyages. L’objectif du lobbying se résume à l’obtention d’une relation et d’un accès privilégié aux décideurs. En d’autres termes, l’influence peut être opaque, mais les méthodes employées par les persuadeurs professionnels sont connues et, surtout, légales.

    Cependant, dans le cas d’un lobbying efficace comme dans celui de la corruption, le problème n’est pas que ces groupes – ou pays, comme dans le cas du Qatar, qui ne figure sur aucun registre – parviennent à manipuler des fonctionnaires ou des députés européens, mais qu’ils sont à vendre.

    Pour tenter d’y remédier, le Parlement européen a instauré en 2019 une obligation pour ses membres de « publier la liste de toutes les réunions prévues avec les représentants des intérêts concernés par l’application du registre de transparence ».

    Cette transparence n’est toutefois obligatoire que pour les législateurs chargés de rédiger des rapports ou des projets de loi. Elle ne s’applique pas aux réunions avec des diplomates, des journalistes ou des citoyens ordinaires. Elle ne s’applique pas non plus aux anciens députés, qui continuent à avoir accès au Parlement – comme dans le cas d’Antonio Panzeri, arrêté – ou à des rencontres fortuites, dans un couloir, un ascenseur ou un cocktail.

    En outre, les dispositions régissant le lobbying ne s’appliquent pas aux pays tiers et à leurs représentants. Cela semble être à l’origine du scandale actuel, dans lequel des représentants du Qatar et du Maroc seraient impliqués.

    « L’UE n’est clairement pas armée pour arrêter les tentatives de corruption. Un représentant étranger n’est pas obligé de se déclarer dans le registre de transparence. C’est nécessaire », déclare Chantal Cutajar, juriste et responsable d’un groupe de recherche sur le crime organisé.

    Cutajar défend l’idée de créer un organe indépendant chargé de respecter l’éthique et le code de conduite des législateurs européens. Un tel code existe, mais il est appliqué par un organe interne du Parlement, le Comité consultatif.

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  • Qatargate : L’enquête passe à la phase II

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    Qatargate, l’enquête entre en phase 2 avec de nouveaux suspects : la demande de levée d’immunité de certains eurodéputés est prête

    Le « Qatargate » n’est que le début. C’est la première pointe de l’iceberg. En dessous il reste encore un monde à découvrir. Et déjà la semaine prochaine le parquet de Bruxelles entamera une nouvelle exploration. La « phase 2 » de l’enquête débutera probablement lundi prochain. Avec de nouvelles enquêtes et surtout avec de nouveaux suspects. Et cette fois, le Parlement européen sera directement impliqué. Il devra s’exprimer formellement sur « l’affaire » qui secoue hommes et bureaux à Bruxelles et Strasbourg depuis maintenant trois semaines. Juste à ces heures, en effet, une communication officieuse a été envoyée par les magistrats belges au Bureau de l’Eurochambre. Avertir que les enquêteurs envisagent d’envoyer la demande très rapidementlever l’immunité de certains députés. Le signe que l’enquête fait un premier bond qualitatif.

    Les procureurs de Bruxelles finalisent leur dossier. Ce qui concernerait actuellement deux députés : l’Italien Andrew Cozzolino et le Belge Marc Tarabella. Alors que, à l’heure actuelle, le poste d’une autre Belge d’origine italienne serait suspendu, Maria Arena.

    Cette étape conduirait inévitablement à ce que le scandale se répande comme une traînée de poudre. Nouveaux actes, nouvelles enquêtes, nouvelles perquisitions. Cela, en fait, servira la levée de l’immunité. Sans quoi les magistrats ne peuvent au contraire rien faire. Les députés ne peuvent être atteints par voie judiciaire qu’en cas de flagrant délit. Comme cela s’est passé pour la Grecque Eva Kaili, jusqu’à il y a quelques jours vice-présidente de l’Assemblée.

    Lorsque la demande des magistrats aura été formellement déposée, la présidente du Parlement, Roberta Metsola, il annoncera l’affaire en plénière, puis il renverra préalablement l’examen de la demande à la commission des affaires juridiques (Juri). Qu’il devra adopter une recommandation à l’Assemblée dans laquelle il demande le rejet ou l’approbation de la demande. À ce moment-là – à la première occasion – le Parlement votera sur la recommandation et la décision sera approuvée à la majorité simple.

    Les intentions de Roberta Metsola sont cependant de prêter le maximum de collaboration aux magistrats. Si donc la demande arrive effectivement la semaine prochaine, il est possible que la commission des affaires juridiques traite le dossier dans la semaine du 9 au 15 janvier. Les premiers jours de travail, donc, pour les Commissions après les vacances de Noël. Et si la recommandation est traitée rapidement, la session plénière qui se réunit à Strasbourg depuis le 16 janvier rendra l’avis définitif.

    Compte tenu de l’attention et des ravages causés par le Qatargate, il est difficile d’imaginer que l’ autorisation de procéder. Et si tel est le cas, la « phase 2 » de l’enquête débutera essentiellement à la mi-janvier.

    Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Il suffit de relire les papiers de l’enquête pour décrire ce qu’ils ont trouvé devant les juges et les services secrets.

    « En échange d’argent ». Il y a un passage dans le rapport que les services belges envoient au juge d’instruction de Bruxelles, Michel Claise, qui explique parfaitement ce que pourrait être cette deuxième phase du Qatargate : le passage des corrupteurs aux corrompus. L’entrée de la police à l’intérieur du bâtiment de verre du Parlement européen. Derrière la porte de la vice-présidente Eva Kaili. Selon les rapports des services de renseignement belges, « en échange d’argent » au moins un député italien, Andrea Cozzolino, « serait intervenu au sein du Parlement européen pour promouvoir les intérêts du Maroc ».

    « En 2019-2020-2021 ils auraient reçu plusieurs centaines de milliers d’euros de la Dged », les services secrets marocains, écrivent-ils. Or, il n’y a actuellement aucune trace de cet argent dans les documents d’enquête. Cozzolino ne fait pas l’objet d’une enquête (même si le système judiciaire belge est différent du nôtre, une institution similaire n’existe pas) et a demandé à être entendu immédiatement par les magistrats belges, clamant son étranger absolu aux faits et donc son innocence. « C’est vrai », a-t-il dit à Repubblica, « Giorgi était mon assistant et je comprends que mon nom se retrouve dans cette histoire. Mais je ne connaissais rien à son affaire et surtout je n’ai jamais pris un seul euro ou un avantage pour un acte contraire à mes devoirs. On ne plaisante pas ».

    Le fait est que la « phase 2 » de l’enquête vise précisément à vérifier cela. S’il est vrai que Cozzolino faisait partie d’un groupe qui « opère avec une discrétion qui va au-delà de la simple prudence, évitant d’apparaître trop ouvertement pro-Maroc au sein du Parlement européen, utilisant un langage codé et cachant de l’argent dans leurs appartements » comme indiqué dans les documents . Et c’est pour cette raison que, déjà dans les prochaines heures, une autorisation de procéder pourrait être demandée. Outre les éléments qui sont ressortis de l’enquête d’abord par les services puis par la police belge, les documents comprennent également les déclarations des interpellés. Giorgi a dit avoir « supposé » que Panzeri aurait pu donner de l’argent à Cozzolino.

    Kaili a déclaré, à propos de l’argent trouvé chez lui, que son partenaire Giorgi «gardait peut-être aussi quelque chose pour son patron, Andrea Cozzolino». Panzeri lui-même a tenté de décharger sur Cozzolino : « Je n’ai aucune preuve mais vous devriez vérifier le président de la délégation maghrébine, Cozzolino. C’est le parlementaire dont Giorgi est l’assistant. Entre autres choses, il est chargé de demander des résolutions urgentes mais cela ne nous arrive pas, donc je ne sais pas bien, mais je sais que c’est arrivé ».

    La position de Cozzolino n’est pas la seule que la police belge doit vérifier. Il est possible que la demande d’autorisation concerne également Marc Tarabella (le poste de Maria Arena est actuellement suspendu), qui faisait directement partie du réseau Panzeri. En revanche, la situation concernant les autres députés italiens, le groupe des « amis » tels qu’ils sont définis dans les documents, est différente : Alessandra Moretti, la cheffe de la délégation du Pd, Brandon Benifei.Leurs assistants auraient fait partie du réseau Panzeri (les ordinateurs et les téléphones portables ont été confisqués et sont actuellement contrôlés par des techniciens de la police belge). Mais rien ne prouve que les députés savaient qu’il n’y avait pas une simple ONG derrière Panzeri. Mais des « pays corrupteurs » qui voulaient acheter la démocratie européenne.

    Source : Breaking Latest News, 01/01/2023

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