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  • France en Algérie, « les années Napalm »

    France en Algérie, « les années Napalm »

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    Sur le site francophone Orient XX, l’historienne française Raphaëlle Branche, témoignages à l’appui, a mis en exergue une série de crimes commis par l’armée coloniale française en Algérie en utilisant le « napalm » pourtant prohibé par les conventions internationales. L’article est intitulé « Quand l’armée française pacifiait au napalm ».

    Cette professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Paris Nanterre œuvre à montrer les crimes odieux, exactions et violences commis par l’armée coloniale française en Algérie.

    Dans ce document, le ministre français résidant Robert Lacoste a clairement affirmé, selon l’historienne, en 1957 le mensonge selon lequel « le Napalm est rigoureusement proscrit et n’a jamais été employé en opération militaire en Algérie ».

    « Des instructions permanentes du haut commandement militaire français en Algérie interdisent l’emploi de ce produit », prétendent les autorités françaises.

    « Si la France ne peut reconnaître l’usage de cette essence gélifiée utilisée dans des bombes incendiaires, c’est que cette arme est proscrite par les conventions internationales dont le pays est signataire. Son usage, affirme la professeure, viendrait en outre contredire la fiction de simples opérations de maintien de l’ordre menées dans l’Algérie française depuis novembre 1954 ».

    L’Express, 29 mai 2022

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  • Comment un massacre d’Algériens à Paris a été dissimulé

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    « C’est un miracle que je n’aie pas été jeté dans la Seine », se souvient l’Algérien Hocine Hakem à propos d’un massacre tristement célèbre mais peu connu dans la capitale française il y a 60 ans.

    Environ 30 000 Algériens étaient descendus dans les rues de Paris pour protester pacifiquement contre un couvre-feu et réclamer l’indépendance, près de sept ans après le début de la guerre contre la domination française en Afrique du Nord.

    La police a tué des centaines de manifestants et des dizaines d’autres ont été jetés dans la Seine, ce qui en fait l’une des pages les plus sombres de l’histoire coloniale mouvementée de la France.

    M. Hakem avait 18 ans à l’époque et il a raconté son histoire au journal L’Humanité des décennies après l’événement, qui a été peu rapporté à l’époque. Il faisait partie des quelque 14 000 Algériens arrêtés pendant l’opération.

    Le gouvernement de l’époque a censuré l’information, détruit de nombreuses archives et empêché les journalistes d’enquêter sur cette histoire. Les bulletins d’information contemporains font état de trois morts, dont un ressortissant français. L’affaire n’a pas été couverte par la presse internationale.

    Brigitte Laîné, qui était conservatrice aux archives parisiennes, a déclaré en 1999 que certains documents officiels avaient survécu, révélant l’ampleur des meurtres. « Il y avait beaucoup de corps. Certains avec le crâne écrasé, d’autres avec des blessures de fusil de chasse », a-t-elle déclaré.

    Une photo illustre les sentiments effrayants de l’époque, montrant des graffitis griffonnés le long d’une section de la berge de la Seine, disant : « Ici, on noie les Algériens. »

    C’est le titre du nouveau livre de l’historien français Fabrice Riceputi, qui raconte comment un homme – le chercheur Jean-Luc Einaudi – a cherché inlassablement à recueillir des témoignages, publiant son récit 30 ans après le massacre policier.

    On estime aujourd’hui qu’entre 200 et 300 Algériens ont été tués ce jour-là.

    Au total, 110 corps ont été rejetés sur les berges de la Seine au cours des jours et des semaines qui ont suivi. Certains ont été tués puis jetés, tandis que d’autres ont été blessés, jetés dans les eaux froides et abandonnés à la noyade.

    La plus jeune victime était Fatima Beda. Elle avait 15 ans et son corps a été retrouvé le 31 octobre dans un canal près de la Seine.

    Racisme anti-arabe

    L’une des premières descriptions de l’événement a été publiée en 1963 par l’écrivain afro-américain William Gardner Smith dans son roman Stone Face – bien qu’il s’agisse d’un récit romancé, qui n’a jamais été traduit en français.

    Elle témoigne du racisme anti-arabe de l’époque.

    M. Riceputi estime que l’État français refuse toujours de faire face à cet héritage raciste.

    À l’approche du 60e anniversaire de la tuerie, les relations souvent tendues entre la France et l’Algérie – qui avaient fait l’objet d’un lent rapprochement – ont une fois de plus fait tache d’huile.

    La querelle a commencé le mois dernier lorsque la France a réduit le nombre de visas accordés aux Algériens, accusant son ancienne colonie de ne pas reprendre ceux qui se sont vu refuser un visa.

    Mais c’est une audience du président Emmanuel Macron avec de jeunes descendants de ceux qui ont combattu pendant la guerre d’Algérie qui a suscité le plus de colère.

    Il a demandé si la nation algérienne existerait sans les colonisateurs français.

    Cette question a peut-être été posée dans un esprit de débat, mais elle a provoqué une réaction brutale de la part des Algériens qui y voient un symptôme de l’insensibilité de la France et de la dissimulation des crimes coloniaux.

    Pas d’excuses

    En ce qui concerne le massacre de Paris, l’État a fait très peu.

    En 2012, François Hollande a reconnu que le massacre avait eu lieu – c’était la première fois qu’un président français le faisait.

    Dans une déclaration à l’occasion du 60e anniversaire du massacre, le président Macron a déclaré que les crimes commis sous l’autorité du chef de la police étaient « inexcusables ».

    Pourtant, ces deux déclarations n’ont pas répondu aux attentes de ceux qui ont demandé des excuses et des réparations, et aucune n’a reconnu le nombre de morts ou le rôle de l’État.

    Les partis de gauche français, qui étaient dans l’opposition à l’époque, ont également été critiqués pour ne pas avoir condamné le massacre. Ils ont été considérés comme complices de la dissimulation, étant donné qu’ils ont intenté une action en justice contre la police pour avoir ouvert le feu sur des manifestants anti-guerre, principalement français, tuant sept personnes quelques mois plus tard, tout en restant silencieux sur le massacre des Algériens.

    M. Riceputi affirme que la nature raciste de l’opération ne peut être ignorée – toute personne ayant l’air algérienne était visée.

    La campagne menée contre les Algériens à Paris était officieusement appelée la « ratonnade », qui signifie « chasse aux rats ».

    La recherche d’Algériens s’est poursuivie pendant plusieurs jours après le 17 octobre, la police procédant à des arrestations dans les transports publics et lors de perquisitions.

    Selon certaines informations, les Marocains ont dû apposer le signe « Marocain » sur leurs portes pour éviter d’être harcelés par les descentes de police répétées.

    Des travailleurs immigrés portugais, espagnols et italiens aux cheveux bouclés et au teint foncé se sont plaints de contrôles et de fouilles systématiques, la police les prenant pour des Algériens.

    Les chercheurs affirment également que la police et les forces de sécurité n’ont pas été les seules à prendre part à l’opération : des pompiers et des groupes d’autodéfense y ont également participé.

    Des milliers de personnes ont été expulsées illégalement vers l’Algérie où elles ont été détenues dans des camps d’internement alors qu’elles étaient des citoyens français.

    Une réputation effrayante

    À l’époque, le président Charles de Gaulle est en négociations avancées avec le Front de libération nationale (FLN) d’Algérie pour mettre fin à la guerre et accepter l’indépendance. La guerre prend fin cinq mois plus tard et l’indépendance suit en juillet 1962.

    Mais en 1961, les tensions sont vives et le 5 octobre, les autorités parisiennes interdisent à tous les Algériens de sortir de chez eux entre 20 heures et 5 h 30.

    La marche est organisée pour protester contre le couvre-feu. Les organisateurs ont voulu s’assurer qu’elle soit pacifique et les personnes ont été fouillées avant de monter dans les trains et les bus de la banlieue délabrée pour se rendre dans le centre de Paris.

    Les instructions exactes données aux forces de sécurité n’ont pas encore été établies, mais le chef de la police parisienne de l’époque, Maurice Papon, avait une réputation notoire.

    Il avait servi à Constantine, dans l’est de l’Algérie, où il avait supervisé la répression et la torture de prisonniers politiques algériens en 1956.

    Il a ensuite été condamné par les tribunaux français pour avoir supervisé la déportation de 1 600 Juifs vers les camps de concentration nazis en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il était un haut responsable de la sécurité sous le gouvernement de Vichy.

    C’est ce procès, qui s’est déroulé entre 1997 et 1998, qui a permis de lever le voile sur certaines archives classées secrètes relatives au massacre du 17 octobre et d’ouvrir la voie à des recherches approfondies sur cette extraordinaire dissimulation.

    Des enquêtes officielles préliminaires sur les événements ont été menées – et un total de 60 plaintes ont été rejetées.

    Personne n’a été jugé, le massacre étant soumis à l’amnistie générale accordée pour les crimes commis pendant la guerre d’Algérie.

    Pour M. Riceputi, l’espoir est que ce 60e anniversaire contribuera aux efforts visant à établir la vérité et à déterminer les responsabilités dans l’un des massacres policiers les plus sanglants de l’histoire de France.

    Par Ahmed Rouaba

    BBC News, 16/10/2021

  • Le Soir d’Algérie: Un 17 Octobre bien particulier

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    L’Algérie commémore, demain, le 60e anniversaire des évènements tragiques du 17 Octobre 1961. L’anniversaire de cette année intervient dans un contexte de crise sans précédent entre la France et l’Algérie qui a rappelé son ambassadeur à Paris depuis plusieurs jours.

    Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Le 17 Octobre 1961, soit moins d’une année avant la proclamation de l’indépendance du pays et de la fin de la colonisation, des Algériens venus manifester pacifiquement à Paris contre un couvre-feu qui visait les Maghrébins, ont été réprimés dans le sang par la police française. Des historiens affirment qu’il s’agit de la plus violente répression enregistrée à Paris depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Des centaines de manifestants ont été blessés et des dizaines de morts ont été déplorés, dont plusieurs ont été jetés à la Seine. Pendant longtemps, l’État français a entretenu le mensonge et le déni autour de ce massacre.

    En 2012, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire des massacres, l’ancien Président François Hollande a reconnu «avec lucidité» la «sanglante répression» au cours de laquelle ont été tués «des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance».
    60 ans plus tard, l’évènement et la question mémorielle continuent de nourrir la tension entre les deux pays.

    Cette année, la commémoration des massacres du 17 Octobre 1961 intervient dans un contexte inédit où couve une crise sans précédent entre l’Algérie et la France suite à des déclarations du Président français faites le 30 septembre où il a qualifié le système algérien de «politico-militaire», accusant les dirigeants du pays de vivre de la «rente mémorielle» et affirmant que la réduction du nombre des visas visait la classe dirigeante.

    La réaction de l’Algérie ne s’est pas fait attendre. Après avoir dénoncé sans détour des «déclarations irresponsables» et «une grave erreur», l’ambassadeur algérien à Paris a été rappelé pour consultations alors que l’espace aérien a été fermé aux avions militaires français qui l’utilisaient dans le cadre des opérations au Mali.

    Les gestes d’apaisement et les déclarations rassurantes du Président de la France et de son ministre des Affaires étrangères n’ont pas suffi pour calmer la colère d’Alger qui exige de l’ancien colonisateur d’oublier que l’Algérie est une ancienne colonie et que désormais la souveraineté du pays doit être respectée.

    Jusqu’à aujourd’hui, l’ambassadeur algérien en France est toujours à Alger. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a conditionné son retour à Paris par «le respect total de l’État algérien» par la France.

    La commémoration de cette date historique marquera certainement un autre tournant dans les relations entre les deux pays. Aussi bien du côté français que du côté algérien, des discours officiels et peut-être des annonces sont attendus.
    Emmanuel Macron, qui a multiplié les gestes à l’égard des harkis ayant choisi la voie de la France durant la Révolution algérienne (1954-1962), est attendu, selon certaines sources, à nouveau sur la question de la mémoire ce 17 octobre à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire des massacres.

    Après la tension qu’il a provoquée, Macron a tempéré ses propos, exprimant son souhait à ce qu’il y ait un apaisement parce que, a-t-il expliqué, dans un entretien à France Inter, « je pense que c’est mieux de se parler et d’avancer ». Son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a exprimé, de son côté, le respect des autorités de son pays au peuple algérien, ajoutant que c’est à eux « de décider de leurs choix et de leur débat politique».

    Des observateurs s’attendent à des gestes forts de Macron à cette occasion. Macron va-t-il revenir sur ses propos face à la gravité de la crise provoquée ? Va-t-il franchir un nouveau pas en reconnaissant officiellement la responsabilité de l’État français dans les massacres du 17 Octobre 1961 ?

    Dans son éditorial d’hier, le journal Le Monde a écrit qu’un acte manque encore pour dépasser les traumatismes vécus par les survivants du massacre et transmis à leurs descendants : «La reconnaissance officielle par l’État de sa responsabilité, de celle des hauts dirigeants et de la police de l’époque.»

    Karim Aimeur

    Le Soir d’Algérie, 17/10/2021

  • El Moudjahid : Le 17 octobre 1961, un crime d’Etat

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    Le 17 octobre 1961, l’Etat français, drapé de la toge des droits de l’Homme, commettait un crime contre des Algériens qui manifestaient pacifiquement pour leur indépendance et contre un couvre-feu discriminatoire.

    Crime d’État, en ce sens qu’il a été perpétré par des forces de police qui relevaient de l’autorité souveraine de la France et ordonné en haut lieu. Soixante ans après, aucun coupable n’a été jugé ni condamné. Une censure impitoyable a été orchestrée pour empêcher la vérité d’apparaître au grand jour et pour que les instigateurs de cette forfaiture ne soient pas inquiétés.
    Comment était-il possible que la police française tue plusieurs dizaines de personnes, en plein cœur de la capitale, sans que cela suscite un scandale de grande ampleur ?
    Une police aidée dans cette sanglante chasse aux Algériens par des supplétifs.

    Un bilan officiel, minimaliste à souhait, ajouta le mépris au crime et au déshonneur. Il fallut attendre 1991 et l’ouvrage de Jean-Luc Einaudi La Bataille de Paris, 17 octobre 1961, pour que le voile soit levé de façon décisive sur une violence instrumentalisée au plus haut sommet de l’État. Les prétoires furent aussi des lieux où la parole vint déliter un mensonge d’État, ébranlé par l’accumulation de témoignages, de travaux d’historiens… Du côté des acteurs algériens, le livre d’Ali Haroun sur la Fédération de France du FLN en 1986, a apporté d’autres éléments.

    Le temps de l’occultation s’érode, des brèches sont ouvertes dans ce mur du silence.
    Il faut saluer la probité d’un Pierre Bourdieu qui déclara : «J’ai maintes fois souhaité que la honte d’avoir été témoin impuissant d’une violence d’Etat haineuse et organisée puisse se transformer en honte collective.» L’eau a donc fini par user la pierre.

    Plus que jamais, les revendications d’une reconnaissance des crimes de la police du sinistre Maurice Papon, actionné par les plus hautes sphères de la décision du régime gaulliste, sont d’actualité non seulement de la part des descendants des victimes de ces atrocités, mais aussi à la faveur d’une mobilisation citoyenne en France et en Algérie. Soixante ans après ces évènements tragiques, les chefs d’Etat français persistent dans une politique de dénégation qui exclut toute reconnaissance officielle. Pire, Macron remet même en cause l’existence de la nation algérienne avant la colonisation. N’est-ce pas là l’expression la plus abjecte du déni raciste ?

    La France doit impérativement reconnaître et condamner les crimes commis contre des manifestants algériens pacifiques, mais aussi tous les crimes commis en Algérie depuis 1830.

    Il importe de faire comprendre que les Algériens ne sauraient exister en dehors de l’histoire et du traitement des dossiers de la Mémoire qui ne sauraient faire l’objet d’aucune renonciation. C’est dans cet esprit que le président Tebboune a affirmé le «souci ferme de traiter les dossiers de l’Histoire et de la Mémoire, sans complaisances, ni compromissions et avec le sens aigu des responsabilités que requiert le traitement impartial et intègre, loin des engouements et de la prédominance de la pensée colonialiste arrogante sur des lobbies incapables de s’affranchir eux-mêmes de leur extrémisme chronique».

    L’attachement de l’Algérie à l’exigence d’un règlement global du dossier mémoriel reposant sur la reconnaissance définitive, par la France, de ses crimes contre le peuple algérien est une position de principe qui fait l’unanimité auprès de la nation tout entière.

    EL MOUDJAHID, 17/10/2021

  • Une « sanglante répression » contre des Algériens à Paris

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    Il y a 60 ans, le 17 octobre 1961, 30.000 Algériens, venus manifester pacifiquement à Paris subissent une violente répression. Bilan officiel : trois morts et une soixantaine de blessés, très loin de la réalité selon les historiens. Nous sommes six mois avant que les accords d’Evian ne scellent l’indépendance de l’Algérie, encore française. Les « Français musulmans d’Algérie » affluent depuis leurs bidonvilles en banlieue ou les quartiers populaires parisiens où ils vivent.

    A l’appel de la branche du Front de libération nationale (FLN) installée en France, les manifestants ont bravé l’interdiction décrétée par le préfet de police, Maurice Papon (qui sera plus tard condamné pour complicité de crimes contre l’humanité, dans les années 1990, pour son rôle dans la déportation des Juifs de France pendant la Seconde Guerre mondiale). Ces manifestants vont subir la répression la plus meurtrière en Europe de l’Ouest depuis 1945, selon l’historien Emmanuel Blanchard. Quelque 12.000 manifestants sont raflés ce jour-là par la police. Des cadavres criblés de balles ou marqués par les coups seront repêchés dans la Seine les jours suivants. Bien plus que le bilan officiel. En 1988, Constantin Melnik, conseiller au cabinet du Premier ministre Michel Debré pendant la guerre d’Algérie, estimera que les « exactions » de la police ont fait une centaine de morts, tandis qu’un rapport au gouvernement en 1998 en comptabilisera 48.

    Difficiles à établir précisément, les bilans avancés au fil des ans par les historiens vont d’une trentaine à plus de 200 morts. Aujourd’hui, ils s’accordent sur « au moins plusieurs dizaines de morts » du fait de la police le 17 octobre, selon M. Blanchard.

    Une gigantesque rafle planifiée

    En 1961, la Guerre d’Algérie dure depuis sept ans et les « Français musulmans d’Algérie », qui vivent depuis des mois les rafles et contrôles intempestifs de la police ou les « ratonnades » meurtrières d’escadrons clandestins favorables à l’Algérie française, sont soumis depuis le 5 octobre à un couvre-feu à Paris. Le 17 octobre, les manifestants veulent à la fois protester massivement contre ce couvre-feu et témoigner en nombre leur solidarité aux Algériens qui se battent au pays pour l’indépendance. Depuis le début de l’année, plusieurs policiers ont de leur côté trouvé la mort dans des attentats isolés attribués au FLN en région parisienne, « au moins cinq au cours du mois de septembre et début octobre », selon M. Blanchard. Pour le Premier ministre Michel Debré, le couvre-feu vient opportunément empêcher le FLN de collecter le soir des fonds destinés à son combat. Dès le matin du 17, la préfecture de police a réquisitionné le Parc des expositions de Paris, ce qui montre qu’elle ne se plaçait pas dans une logique de « maintien de l’ordre », mais qu’elle « préparait une rafle gigantesque », explique M. Blanchard.

    En quelques heures, des milliers d’Algériens sont brutalement entassés dans des cars de police ou des bus réquisitionnés et rassemblés dans plusieurs lieux de Paris ou de la proche banlieue où leur identité va être vérifiée. Mais avant, les coups pleuvront. Jacques Simonnet, alors étudiant, a raconté en 1999 devant la justice ce qu’il avait lui-même vu au Palais des sports: « Les Algériens étaient sortis à coups de poing des cars, ils se ramassaient par terre et là, passaient entre une haie de policiers qui les recevaient à coups de pieds, de poings, de bâtons, de bottes. La violence est arrivée à un point que je n’arrivais pas à imaginer ». La majorité des blessés ne sont pas dirigés vers des hôpitaux. Une fois identifiés, certains sont expulsés vers l’Algérie, d’autres internés dans des camps et les derniers, renvoyés chez eux.

    « Répression coloniale »

    Dès les premiers manifestants engagés sur le pont de Neuilly, à l’ouest de Paris, des coups de feu mortels sont tirés par des membres de la Force de police auxiliaire (FPA), mais aussi par des gardiens de la paix, sur une foule calme, endimanchée et parfois venue en famille, et surtout non armée, rappelle M. Blanchard.

    La violence des policiers se déchaîne à l’écoute de messages radio mensongers de la police annonçant à tort la mort par balles de collègues. Tirs et charges ont lieu aussi dans plusieurs lieux de la capitale, comme sur les Grands boulevards, où un badaud aura les cervicales brisées par des coups de matraques.

    « De nombreuses victimes sont mortes sous les coups de bidules (matraques, NDLR) portés par les agents, des dizaines d’autres furent jetés dans la Seine, plusieurs périrent par étouffement après avoir été jetés à terre et recouverts par des amas de corps », détaille le Musée de l’Histoire de l’immigration sur son site internet.

    « Ce que les historiens montrent aujourd’hui, c’est que la violence de la répression le 17 octobre dépasse les techniques de maintien de l’ordre classique et qu’elle est à mettre en regard avec les techniques de répression coloniale qui ont cours dans l’Empire », explique-t-il. Il faudra attendre 2012 pour qu’un président, François Hollande, rende « hommage aux victimes » d’une « sanglante répression » qui s’abattit sur ces hommes manifestant pour « le droit à l’indépendance ».

    L’Est Républicain, 15/10/2021

  • Conséquences du silence de la France sur les crimes coloniaux

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    Alors que le silence de la France sur son rôle colonial en Algérie peut fonctionner au niveau national, l’avenir des relations européennes et nord-africaines est étroitement influencé par le silence de Paris.
    Les relations algéro-françaises sont embourbées dans la controverse après que la question persistante de la responsabilité des crimes coloniaux a refait surface.

    La querelle diplomatique en cours intervient après que des commentaires négatifs attribués au président français Emmanuel Macron concernant l’Algérie ont été publiés dans un article du Monde le 2 octobre. La controverse ne montre aucun signe d’apaisement, le gouvernement algérien accusant la France de « génocide » le 2 octobre, avant d’interdire aux avions militaires français de survoler son espace aérien un jour plus tard. Macron a exprimé des souhaits d’ »apaisement », mais peu ou pas de mesures ont été prises de part et d’autre pour remédier à la crise franco-algérienne. La Turquie a également critiqué la déclaration française , en particulier sa description de 300 ans de régime ottoman-algérien comme du colonialisme, suggérant que cette « approche bon marché » n’aiderait pas Macron avant les élections françaises d’avril 2022.

    « L’Algérie est pleinement consciente des opinions françaises de droite envers les Arabes. Musulmans comme algériens. Il s’agit d’une escalade inacceptable de la rhétorique et de la politique, avec de fausses critiques adressées au mouvement algérien du Hirak et à l’histoire algérienne, note un attaché diplomatique algérien basé dans le Golfe arabe qui s’est entretenu avec TRT World, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat.

    « Il n’est pas déraisonnable de s’attendre à des regrets et à des réparations pour la mort de millions de personnes, et il est parfaitement raisonnable de s’attendre à ce que la mort de plus d’un million d’Algériens ne soit pas utilisée comme une puce pour les prochaines élections. J’ajoute, si la France peut présenter des excuses aux Polynésiens, pourquoi pas aux Algériens ? Sommes-nous moins humains ou jouissons-nous de droits différents ? », s’interroge l’attaché algérien.

    L’Algérie a rappelé son ambassadeur de France, son retour étant conditionné au « respect total de l’Etat algérien », a déclaré le président Abdelmadjid Tebboune.

    Traumatisme générationnel

    En Algérie, les effets du colonialisme français persistent encore dans la mémoire collective. En aucun cas un concept nouveau, le psychanalyste français Franz Fanon a été le premier à documenter l’étendue du traumatisme colonial dans son livre Les damnés de la terre (1963).

    Fort de son expérience clinique en Algérie, Fanon lie la violence coloniale à la montée de multiples comportements pathologiques.

    La psychanalyste algérienne contemporaine Karima Lazali fait également un cas similaire dans son livre The Colonial Trauma (2018), et un déballage plus récent de ses impacts dans un autre livre publié en 2021 .

    Lazali soutient que la violence coloniale a suscité un malaise constant, une suspicion persistante, une automutilation, une perte de la figure paternelle et même une « pulsion de mort » collective, tout en permettant « l’inertie sociale » et « l’abandon de l’être ».

    Elle note que si de nombreux Français se sentent accablés par leur conscience d’une histoire coloniale qu’ils n’ont jamais connue, les Algériens luttent toujours contre les effets des générations plus tard . Cela inclut le traumatisme des politiques coloniales françaises qui ont imposé de nouveaux noms aux personnes et à la terre, brisant les familles et les groupes.

    Lazali souligne également les politiques coloniales françaises intentionnelles visant à rompre les liens entre les Algériens et leur culture, tradition, religion, communauté, histoire, langue et généalogie, donnant lieu à des sentiments de perte, d’injustice et d’abandon.

    Un os à cueillir

    Alors que la position de Macron semble être en corrélation avec la montée de l’extrême droite au sein de la République française et la prévalence croissante de l’islamophobie systémique et sociétale, il existe des différends plus profonds entre les deux nations.

    D’une part, les administrations françaises ont historiquement évité de reconnaître le rôle de la France dans la colonisation de l’Algérie, entraînant la mort d’au moins 1 million d’Algériens au cours de sa seule guerre d’indépendance, de 1954 à 1962.

    Alors que Macron a précédemment décrit le colonialisme comme un « crime contre l’humanité », reconnaissant l’utilisation de la torture par la France, les Algériens estiment que les déclarations sont loin d’être un véritable regret ou une action.

    Plus de cinq millions d’Algériens sont morts aux mains des colonialistes français en l’espace d’un siècle et quart, selon le président algérien Abdelmajid Tebboune. La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme en chiffre cependant le nombre à 10 millions dans un rapport qu’elle a publié en 2017.

    « Nous savons tous qu’un discours n’est pas contraignant et ne signifie pas politique. Être honnête. Parlez à votre peuple des centaines de milliers d’Algériens torturés au nom de « l’ordre public » et de la « contre-insurrection ». Parlez-leur de la déshumanisation des Arabes « barbares », des décharges électriques sur les organes génitaux. Qu’en est-il du viol, de l’enterrement de vieillards vivants, des guillotines, des pendaisons, du waterboarding, de la privation de sommeil et des incendies ? », a déclaré Ahmed Soufianne, un récent diplômé en droit de l’Université algérienne de Guelma qui a parlé à TRT World.

    En 132 ans de colonisation française, au moins cinq millions d’Algériens ont perdu la vie. L’historien algérien Mohammed al-Amin estime que le nombre de morts pourrait atteindre 10 millions , en contraste frappant avec les 400 000 morts admis par les historiens français.

    Tout comme les autres colonies britanniques ou françaises, les Algériens ont été contraints de servir de soldats consomptibles dans les guerres de France, dès 1830. Ils ont combattu dans la guerre franco-prussienne (1870) et la Première Guerre mondiale qui a vu près de 100 000 Algériens mourir en combattant l’Impériale Armée allemande.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, près de 233 000 Algériens se sont battus pour la libération du sud de la France du régime de Vichy en 1944, y compris des campagnes en Italie et en Allemagne de 1944 à 1945.

    Lors d’une récente conférence tenue à l’université Emir Abdelkader, Constantine a estimé que la France a également pillé près de 180 milliards de dollars de trésors, d’or et d’argent tout au long de sa colonisation de l’Algérie.

    De plus, alors que la France ne fait que commencer à s’engager dans son histoire de 193 essais nucléaires menés en trois décennies dans son ancienne colonie la Polynésie française, elle doit encore reconnaître ou admettre ses essais nucléaires en Algérie.

    Les Algériens font face à des incidences plus élevées de mutations congénitales, de cancer et de troubles thyroïdiens à ce jour. En mars 2021, une ONG française a sonné l’alarme sur des niveaux élevés de poussières radioactives atteignant la frontière franco-suisse, portées par les vents du sud « Sirocco » du désert algérien.

    Le 21 janvier, Macron a répondu à un rapport de 145 pages de l’historien français Benjamin Stora en déclarant qu’il n’y aurait pas d’excuses pour la colonisation française.

    L’une des recommandations formulées par le rapport était le retour de l’épée de l’émir Abdelkader, qui reste en France, y compris l’aveu d’assassinats et d’enlèvements d’Algériens notables.

    Commandé au cœur de la crise des gilets jaunes pour apaiser les électeurs de gauche, le rapport omet néanmoins de mentionner les atrocités commises pendant la guerre de conquête de la France en Algérie, notamment le recours à la politique de la terre brûlée. Le rapport est également accusé de prendre une position anti-décoloniale sur les crimes de guerre.

    Un responsable du gouvernement Macron a été sans équivoque qu’il n’y a « pas question de repentir. La repentance est vanité », a déclaré l’un d’eux.

    L’année dernière, la France a rendu 24 crânes d’hommes morts en combattant l’occupation française, après avoir été exposés dans un musée parisien à Paris, avec peu d’excuses ou de reconnaissance, et seulement après des années de campagne et d’activisme.

    Des ramifications géopolitiques

    Dans une déclaration de suivi de la controverse, Macron a souligné que Tebboune était « piégé dans un système qui est très dur ».

    Alors que le Hiraak en cours a perdu de son élan en Algérie au milieu de la pandémie de Covid-19, le gouvernement algérien au pouvoir est de plus en plus prudent vis-à-vis d’une population plus autonome et plus bruyante.

    Le président Tebboune, qui est déjà perçu comme un leader indésirable par une grande partie de l’opposition, pourrait difficilement se permettre d’éviter la confrontation face aux propos de Macron.

    Alors que le mouvement algérien Hirak fait campagne depuis plus d’un an sur la nécessité de restaurer la dignité, de renforcer la responsabilité et de lancer des réformes, les commentaires de Macron à visée nationale semblent avoir négligé une nouvelle Algérie, par rapport à il y a seulement quelques années.

    « Nos partenaires étrangers doivent décoloniser leur propre histoire », a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra lors d’un voyage au Mali.

    « Ils ont besoin de se libérer de certaines attitudes, de certains comportements, de certaines visions qui sont intrinsèquement liées à la logique incohérente mue par la mission revendiquée de l’Occident d’apporter la civilisation », a-t-il ajouté.

    Les récentes escalades pourraient être révélatrices d’une scène géopolitique en mutation alors qu’une Algérie en mutation s’engage de plus en plus dans la région.

    Ce changement est marqué par des développements internes, notamment la formation d’une Agence algérienne de coopération internationale (AACI) en avril 2020, dirigée par l’ancien colonel senior du renseignement, le Dr Mohamed Chafik Mesbah, titulaire d’un doctorat en sciences politiques et relations internationales.

    Cette nomination intervient alors que Tebboune chercherait à ramener les problèmes antérieurs dominés par l’armée à une présidence dirigée par des civils, en mettant l’accent sur la politique étrangère africaine qui a connu un déclin majeur sous l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

    Le pivot pourrait conduire à de nouvelles tensions régionales, en particulier si la politique étrangère algérienne avait un impact sur l’hégémonie française en Afrique occidentale ou subsaharienne.

    Développement régional

    La pandémie mondiale de Covid-19 a posé de graves défis économiques à l’État algérien, qui connaît un déclin constant depuis 2018.

    « N’oubliez pas que la France craint également que les récents développements ne voient l’Algérie s’enfoncer davantage dans les camps chinois et russe. La plupart des achats de sous-marins et d’avions de combat proviennent de Russie », note l’attaché diplomatique algérien basé dans le Golfe.

    « La marine algérienne se modernise et se développe à une vitesse incroyablement rapide même si elle est restée jusqu’à présent à l’écart de tous les différends méditerranéens, et c’est une priorité interne depuis 1993. Bien qu’elle soit loin de la France, elle vise la suprématie navale en Afrique du Nord à le moins », ajoute-t-il

    Les marchés de la défense algérienne montrent également des liens plus étroits avec la Chine , suite à l’achat d’un certain nombre de frégates, de missiles antichars et de drones CH-4. Le Maroc a depuis investi dans des drones turcs TB2 , en plus d’ une commande plus récente de drones kamikazes israéliens .

    L’Algérie est le plus ancien partenaire de la Chine dans la région, ce qui suggère que les tensions nord-africaines pourraient rapidement prendre une nature par procuration entre les grandes puissances.

    La croissance navale algérienne est présentée au niveau national comme une mesure nécessaire contre l’homme, ses 1440 kilomètres de côtes, la plus longue côte de tous les pays africains.

    Son importante tradition navale historique est souvent laissée sous silence, car elle a vu l’Algérie dominer la Méditerranée occidentale entre le XVIe et le XVIIIe siècle, jusqu’à ce qu’une série désastreuse de guerres navales avec les États-Unis et le Portugal naissants réduise définitivement son influence navale.

    Des capacités plus récentes telles que des missiles de croisière à moyenne portée lancés par des sous-marins , ainsi que des exercices d’entraînement avec la flotte russe de la mer Noire et les groupes maritimes de l’OTAN indiquent une empreinte navale croissante dans la région qui a traditionnellement été dominée par les intérêts navals britanniques et français.

    Clash inévitable

    Les tensions entre la France et l’Algérie deviennent de plus en plus insolubles, la France évitant de s’engager directement sur les questions de violence coloniale passée et de réparations.

    « C’est un lit de clous pour tout président français, considéré comme un bagage des administrations précédentes, en fait une forme de suicide politique pour tout homme politique français de parler d’excuses ou de réparations », explique Mark Jefferson, analyste pour Stratton Consulting Group.

    « Les politiques français ne sont pas dans le déni. Il est juste profondément impopulaire de s’y attaquer de front étant donné le polarisme actuel de la politique intérieure française. Jusqu’à ce qu’il soit résolu, il continuera à jouer dans d’autres arènes », ajoute Jefferson.

    La politique intérieure en France a conduit à la fermeture de près de 30 mosquées en moins d’un an grâce aux pouvoirs offerts par sa « loi anti-séparatisme », surnommée un projet de loi « anti-islam » , avec 6 autres mosquées devant être fermées pour prétendument logement des « extrémistes ».

    Avec plus de 50 milliards de dollars d’échanges commerciaux entre l’Algérie et l’UE, et une présence algérienne énergétique, navale et politique de plus en plus visible dans la région, les tensions avec l’Algérie ont un coût économique et politique qui s’étend désormais au-delà des relations bilatérales directes.

    Pour la plupart des Algériens, les actions françaises récentes évitent non seulement de reconnaître les méfaits du passé, mais reflètent également une rhétorique et une politique islamophobes et xénophobes croissantes à l’approche des prochaines élections françaises ; lui-même le résultat du racisme systémique historique et moderne en France.

    Alors que la politique française envers le colonialisme est inévitablement affectée par ses pressions et priorités de politique intérieure, une chose reste certaine ; éviter un passé sombre qui continue d’avoir un impact sur la vie quotidienne des Algériens n’est pas durable, et peut avoir un impact irréparable sur les liens.

    « Les priorités nationales changent à chaque cycle électoral, et les politiciens français doivent non seulement s’attaquer aux conséquences de leur héritage, mais aussi se demander quel genre de pays ils pensent être. Le devancer pourrait atténuer les dommages. L’alternative est de suivre une voie plus sombre et non démocratique avec des lois antireligieuses, des citoyens de seconde zone et un racisme systémique », note Jefferson, analyste.

    Indépendamment de qui a été au pouvoir, les Algériens ont toujours demandé la reconnaissance de leurs expériences douloureuses sous la domination française, soutenues depuis par un nombre croissant d’études sociologiques, psychologiques, historiques et ethnographiques détaillant la vie sous la colonisation. Au moins, ils attendent du respect.

    Alors que les présidents français ont évité le sujet en raison des pressions internes, une résolution est peu susceptible d’apparaître dans un proche avenir, rendant la confrontation continue entre l’Algérie et la France sur la question presque inévitable.

    TRT World, 14/10/2021

  • Le documentaire Octobre à Paris sera projeté en France

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    Octobre à Paris, premier long métrage documentaire traitant du massacre du 17 octobre 1961, réalisé par Jacques Panijel, sera projeté à Paris en hommage aux victimes de ce crime colonial commis contre des Algériens durant la guerre de Libération.

    Avec le soutien de « Maghreb des films », plusieurs séances de projection sont prévues dans la capitale française à l’occasion du 60e anniversaire de la manifestation pacifique des Algériens à Paris, violement réprimés par des policiers aux ordres du préfet Maurice Papon.

    Les séances seront suivies de débats en présence de témoins de la répression ainsi qu’une rencontre avec l’historien français Gilles Manceron, auteur de La triple occultation d’un massacre, un récit mettant la lumière sur cet évènement. Réalisé clandestinement en octobre 1961,Octobre à Paris, a été interdit de diffusion en France, avant que le film n’obtienne un visa d’exploitation en 1973. Il est sorti en salles en 2011.

    Créée en 2009, « Maghreb des films » est une association qui œuvre pour la « promotion et la diffusion des cinématographies en lien avec le Maghreb » en France.

    El Moudjahid, 11/10/2021