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  • Les élections du siècle en Turquie

    Topics : Turquie, Erdogan, AKP, Inflation, crise, pauvreté,

    Enis Coşkun

    Juriste

    Le 14 mai prochain les Turcs éliront leur Président et leurs députés. 100 ans après la fondation d’un État laïque sous la direction de Mustafa Kemal, ces élections sont cruciales pour l’avenir du pays.

    Un contexte économique et social tendu

    La situation économique et sociale du pays est catastrophique. Avec une inflation à trois chiffres, les hausses de prix sont devenues insupportables. Qu’ils soient ouvriers ou employés, la plupart des travailleurs ne perçoivent que le salaire minimum légal fixé à 8 500 livres turques (400 euros environ). Cette rémunération ne couvre même pas le montant des dépenses alimentaires élémentaires mensuelles pour une famille de quatre personnes qui s’élève à 9 590 livres (479,50 euros) tandis que le seuil de pauvreté s’établit à 30 700 livres turques par mois (1535 euros). Le chômage atteint, selon les dernières statistiques officielles, 10,7 % de la population. La balance des paiements s’est fortement détériorée. Tous ces indicateurs montrent une économie turque à bout de souffle.

    Un délitement de l’État de droit.

    La Constitution adoptée en 2017 a établi un régime présidentiel. Le Président Recep Tayyip Erdoğan exerce le pouvoir exécutif et dirige le parti au pouvoir, l’AKP. Surtout, il a placé le pouvoir judiciaire sous son administration directe.

    En Turquie, à la fin janvier 2023, 341 497 personnes étaient incarcérées. Parmi elles se trouvent des milliers de citoyens – journalistes, avocats, universitaires, personnalités politiques, membres d’ONG, syndicalistes – arrêtés, condamnés et emprisonnés pour des motifs politiques et sociaux, au grief par exemple d’injure au Président de la République.

    Le pouvoir bafoue la volonté populaire. Ainsi a-t-il démis de leurs fonctions des dizaines de maires du Parti démocratique des peuples (HDP), élus démocratiquement dans l’Est et le Sud-est du pays et a nommé des administrateurs à leur place. Un procès sans fondement est intenté contre le maire d’Istanbul condamné, en première instance, à l’interdiction d’exercer tout mandat politique et à une peine d’emprisonnement. Le juge chargé du procès s’est opposé à la demande de ce verdict, il a été dessaisi du dossier et muté. Le juge qui l’a remplacé a statué dans le sens souhaité. Ainsi, un maire élu démocratiquement par plus de 16 millions d’habitants est-il victime de l’arbitraire. À l’approche des élections du 14 mai, un procès a été intenté contre le HDP, troisième parti au Parlement en nombre de députés, et menacé d’interdiction. Selahattin Demirtaş, ex-coprésident de ce parti, est abusivement emprisonné depuis sept ans. L’objectif est de le maintenir en prison à vie en ouvrant des parodies de procès successifs. L’homme d’affaires Osman Kavala se trouve dans la même situation. Bien que la Cour européenne des droits de l’Homme ait ordonné la libération de ces deux prisonniers, Erdoğan s’obstine à ne pas respecter ces décisions.

    La liberté de pensée et d’expression est sous pression. Une anecdote qui circule sur les réseaux sociaux l’illustre parfaitement : dans une prison, un détenu souhaite se procurer un ouvrage ; le gardien lui fait savoir que l’établissement ne dispose point de ce livre, mais que …son auteur s’y trouve !

    Une candidature à la légalité constitutionnelle contestable

    La candidature d’Erdoğan suscite d’intenses débats. L’article 116 de la Constitution dispose qu’une personne ne peut être candidate à la présidence de la République que deux fois, ce qui est le cas du président actuel. En l’absence de majorité parlementaire justifiant l’organisation d’élections anticipées, Erdoğan a argué du fait que le référendum constitutionnel de 2017 avait ouvert une nouvelle période et que son élection de 2018 ne constituait que son premier mandat. La quasi-totalité des constitutionnalistes de Turquie désapprouve cette interprétation de la Constitution. Cependant, le Haut Conseil électoral (YSK), qui est chargé d’organiser les élections et dont les membres sont nommés par Erdoğan, a rejeté toutes les objections formulées.

    S’il était réélu le 14 mai, le mandat d’Erdoğan courrait jusqu’en 2028. En cas d’élections anticipées il pourrait même l’étendre jusqu’en 2033 !

    Erdoğan a l’habitude de s’affranchir des dispositions légales et constitutionnelles. Il a indiqué qu’il ne respecterait pas et n’appliquerait pas les décisions des tribunaux supranationaux, tels que la Cour européenne des droits de l’Homme, des juridictions suprêmes nationales, la Cour constitutionnelle et le Conseil d’État, ou même les décisions du pouvoir judiciaire qu’il n’approuverait pas.

    « La démocratie est un train que l’on quitte une fois arrivé à destination » (Recep Tayyip Erdoğan, 1996)

    Que visait réellement le maire d’Istanbul d’alors ? Que son projet politique, celui de l’abaissement de la démocratie et de la laïcité était au cœur de son programme, derrière des promesses de façade rassurantes. Aujourd’hui, Erdoğan, se prépare à franchir un nouveau cap. L’instauration d’une république islamique serait-elle le terme du nouveau “voyage”, s’il était réélu ?

    Dans la perspective des élections du14 mai prochain, l’AKP a fait alliance avec deux partis nationalistes (MHP et BBP) ainsi qu’avec deux partis politiques islamistes, l’Hüdapar, considéré comme la branche turque du “parti de Dieu” (Hezbollah, distinct de son homonyme libanais), mêlé à de nombreux assassinats politiques et le Yeniden Refah Partisi. Ces deux derniers partis ont posé comme condition la possibilité de porter atteinte aux principes républicains et laïcs inscrits, jusqu’à présent, dans la Constitution. Ils souhaitent également l’abrogation de la loi interdisant les violences à l’égard des femmes, dans le prolongement du désengagement de la Turquie de la Convention d’Istanbul. Ils demandent aussi que les femmes ne puissent occuper que des emplois “adaptés à leur nature” et que la mixité des classes à l’école soit abolie. Erdoğan a accepté les candidatures de ces deux partis dans sa coalition électorale.

    La Turquie à la croisée des chemins

    En fait, les élections du 14 mai prochain et les efforts d’Erdoğan pour rester au pouvoir cristallisent la lutte centenaire entre les républicains et leurs opposants. Parmi les pays du Moyen-Orient, le processus historique de la Turquie est unique. Il y a 100 ans, à l’issue de la Guerre d’indépendance, avec la proclamation de la République, le sultanat et le califat furent abolis. Depuis son élection, Erdoğan n’a eu de cesse d’affaiblir les fondements laïques de la république. Avec la présidentialisation du pouvoir induite par la modification constitutionnelle de 2017, ce mouvement s’est approfondi. Le peuple est progressivement dessaisi de sa souveraineté au profit du pouvoir présidentiel.

    La sécurité et l’intégrité des élections ne sont aucunement garanties. Un doute pèse sur l’impartialité des commissions électorales locales. Nombre d’avocats proches du pouvoir ayant été nommés juges seront chargés d’organiser les scrutins et d’officialiser les résultats. Diverses agressions et provocations visent à intimider les électeurs et à les décourager de se rendre aux urnes. Les rumeurs sur les menaces d’assassinat du Président du principal parti d’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, ont fait la une des médias.

    En plus de « l’Alliance nationale » qui réunit six partisd’opposition, deux autres coalitions de gauche soutiennent la candidature de Kiliçdaroğlu à l’élection présidentielle. Un large front s’est formé contre Erdoğan. Dans les sondages le candidat de l’opposition devance son adversaire. Face à cette situation, nombreux sont ceux qui craignent un regain du climat de violence et d’affrontements comme ce fut le cas lors de l’élection présidentielle de 2015.

    La Turquie est véritablement à la croisée des chemins. Il est crucial qu’à l’occasion de ces élections elle retrouve la voie de la démocratie et de l’État de droit.

    Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

    Site : http://www.recherches-internationales.fr/ Mail : recherinter@paul-langevin.fr

    Abonnements 4 numéros par an : 55 Euros, Étranger 75 Euros

    6, av. Mathurin Moreau; 75167 Paris Cedex 19

    #Turquie #Erdogan #Elections #AKP #Inflation #Pauvreté

  • Maroc : Une facture énergétique record en 2022

    Tags : déficit commercial, économie, crise, importations énergétiques,

    La facture énergétique du Maroc en 2022, qui a atteint un niveau record de près de 15 milliards de dollars, confirme l’échec de la politique économique et commerciale menée par les dirigeants du Makhzen, où le déficit commercial a connu une hausse annuelle de 56,5%.

    Selon les données de l’Office des changes marocain, les importations énergétiques ont augmenté de 102% en 2022 par rapport à 2021, ce qui a exacerbé le déficit commercial du pays qui s’est élevé l’année écoulée à environ 30,47 milliards de dollars, soit une hausse annuelle de 56,5%. Le taux de couverture, quant à lui, a perdu 4,5 point (57,8% en 2022 contre 62,3% en 2021).

    Nonobstant la hausse des prix de l’énergie à l’international et l’augmentation en volume de la consommation du marché local, l’autre raison de cette flambée de la facture énergétique réside dans le « manque de vision » des dirigeants marocains et leurs provocations et actions hostiles incessantes envers l’Algérie, ce qui a poussé cette dernière, fin octobre 2021, à mettre fin au contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc, selon des observateurs. La rupture des relations commerciales entre le Groupe Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a fait perdre au marché domestique marocain une bonne partie de sa consommation interne, en plus des royalties.

    Cette flambée record de la facture énergétique du Maroc, n’est, donc, qu’une conséquence de la politique déraisonnable du Makhzen, qui pénalise malheureusement le peuple marocain, appelé à assumer la hausse continuelle et importante des prix de l’énergie, en plus des retombées socio-économiques de la pandémie de la Covid-19, du stress hydrique et de la situation géopolitique internationale.

    En outre, les prix du carburant dans le royaume ont augmenté cette semaine de près de 0,30 dirhams pour le diesel et 0,50 dirhams pour l’essence, selon la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations de service au Maroc (FNPCGS). Le litre du diesel, qui ne dépassait pas les 10 dirhams en 2021, est désormais cédé à près de 14 dirhams, tandis que celui de l’essence est affiché à près de 15 dirham, alors qu’il était cédé à 12 dirhams en 2021.

    Des parlementaires montent au créneau contre la hausse vertigineuse des prix

    Devant cette crise économique, le front social continue son ébullition au Maroc sur fond de vives inquiétudes des citoyens, de la société civile et de la classe politique, à l’égard de la hausse vertigineuse des prix des produits et du carburant, notamment à l’approche du Ramadhan, tandis que le régime du Makhzen botte en touche et multiplie des mesures jugées « inefficaces » et « sans aucun impact ». Cette fois-ci se sont des parlementaires qui sont montés au créneau pour dénoncer la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant, évoquant des temps extrêmement difficiles pour les familles marocaines à un peu plus d’un mois du début du Ramadhan.

    Pour des partis politiques, l’impact des subventions annoncées pour certains produits, à travers la Caisse de compensation, ainsi que l’aide directe accordée aux transporteurs, tardent à se faire sentir. « Le citoyen connaît et ressent la situation plus que quiconque. Hier, nous avons posé la question à la ministre de la Transition énergétique et du développement durable sur les prix des carburants. Elle a refusé de répondre, arguant que ce n’est pas dans les prérogatives de son ministère », s’est indigné Driss Sentissi, président du groupe parlementaire Mouvement populaire, cité par un journal électronique marocain.

    D’autres parlementaires marocains n’ont pas caché leur amertume et inquiétude, citant notamment le niveau d’inflation atteint que le Maroc n’a jamais connu auparavant. « Qu’a fait le gouvernement avec les spéculateurs qui doublent les prix des légumes ? Ce gouvernement protège la corruption. Si vous voulez protéger le pouvoir d’achat, il faut combattre la corruption », a lâché le vice-président du groupe parlementaire du Parti de la justice et développement (PJD), Mustapha Ibrahimi, ajoutant que « ce gouvernement est venu servir les intérêts des grandes entreprises et s’en fiche de lutter contre la corruption ».

    A propos de cette situation sociale et économique, le professeur universitaire et économiste Najib Akesbi, a fourni une analyste critique sur la gestion gouvernementale, prévoyant l’aggravation de la crise du royaume sous l’effet de la conjoncture géopolitique internationale. Il y a de « gros intérêts aujourd’hui qui ont une double-casquette, économique et politique, et donc qui déterminent ce qui doit et ce qui ne doit pas être », a-t-il mentionné soulignant que le gouvernement marocain a « choisi la plus mauvaise et la plus inefficace solution, parce que c’est ce qui arrange les grands intérêts dans le secteur ».

  • Algérie. Constat et enjeu

    Algérie, sécurité alimentaire, agriculture, crise,

    Dans l’objectif stratégique de réduire la vulnérabilité alimentaire du pays, le défi économique consiste dans le développement des secteurs agricole et agro-alimentaire. L’amélioration de la productivité de l’agriculture, qui est le seul moyen de lever le verrou du handicap naturel qui caractérise le secteur agricole, et la promotion des industries agro-alimentaires au sein du système productif national constituent les voies possibles et nécessaires conduisant à une garantie de la sécurité alimentaire du pays.

    L’Algérie est trop longtemps demeurée captive d’un système alimentaire, à cause d’une dépendance quasi structurelle au marché mondial, avec pour conséquence, une facture d’importation de denrées alimentaires à payer rubis sur l’ongle.

    De surcroît, la population algérienne atteindra, selon les prévisions, plus de 50 millions en 2030 et 70 millions en 2050. Il est attendu de l’agriculture qu’elle relève aussi ce défi démographique.

    L’Algérie figure parmi les pays à fort risque de changement climatique, et tous les rapports notent que cette épée de Damoclès va exacerber les facteurs anthropiques de dégradation à l’origine de la baisse de productivité des sols et des élevages. Cela met l’État dans l’obligation d’inscrire la durabilité des modes de production comme un axe clé de sa politique agricole.

    S’y ajoutent les contraintes dues à l’émergence de crises planétaires, comme les crises financières mondiales, l’instabilité des marchés agricoles internationaux…

    Si des résultats ont été réalisés, ces dernières années, notamment en matière de disponibilité des produits agricoles, ils sont appelés à être multipliés par l’augmentation de la production, à travers l’expansion des surfaces irriguées, l’amélioration des niveaux de rentabilité, l’exploitation rationnelle des terres agricoles et la promotion des zones rurales.

    Le Président Tebboune a affirmé que le secteur connaît actuellement une restructuration, en ce sens que les choses se sont quelque peu améliorées cette année, à savoir de 7 à 10%.

    «Nous souhaitons réaliser une croissance de 50 à 60% l’année prochaine par rapport à l’insuffisance enregistrée actuellement.»

    Il a soutenu que les conditions nécessaires pour atteindre cet objectif sont réunies, notamment en termes de disponibilité de terrains et des ressources en eau, et il ne reste plus qu’à se mettre au travail. La sécurité alimentaire dépend, dans une large proportion, du secteur agricole, mais aussi et surtout des performances globales de l’économie.

    El Moudjahid, 03/08/2022

    #Algérie #Agriculture #Sécurité_alimentaire

  • Espagne-Algérie : « une paralysie quasi totale » du commerce

    Espagne-Algérie : « une paralysie quasi totale » du commerce

    Espagne, Algérie, gaz, coopération, crise, Pedro Sanchez, Sahara Occidental,

    La secrétaire d’État espagnol au Commerce, Xiana Méndez, a reconnu au Congrès « une paralysie quasi totale » des opérations commerciales avec l’Algérie, tant à l’importation qu’à l’exportation, à l’exception des produits énergétiques, a rapporté, hier mercredi, Europa Press.

    « Nous assistons, de facto, à cette paralysie des flux dans les deux sens, ce que nous considérons comme pouvant constituer une rupture de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) », a-t-elle déclaré lors de sa comparution devant la commission de l’industrie, du commerce et du tourisme.

    Cela intervient après l’annonce faite le 8 juin par l’Algérie de la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne, un traité qui, comme l’a souligné la secrétaire d’État au Commerce, « ne comporte aucune question commerciale », selon le même média.

    De plus, Méndez a réduit ce traité, signé en 2002, à une « déclaration d’intention » sur la reconnaissance de la souveraineté nationale, l’interdiction de l’ingérence dans les affaires de politique intérieure ou la coopération dans divers domaines, mais rien de commercial, puisque c’est la l’UE qui a cette compétence, selon la même source.

    Selon les données avancées par le secrétaire d’État, les exportations vers l’Algérie en 2021 ont atteint 1 880 millions d’euros, « c’était un peu plus élevé les années précédentes », et les importations 4 700 millions d’euros, correspondant à plus de 90 % des achats d’énergie.

    L’Espagne a commencé, pour la toute première fois, à acheminer du gaz vers le Maroc à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME), assurant qu’il ne s’agissait pas de gaz algérien, alors que l’Algérie n’alimente plus le GME à destination de l’Espagne depuis fin octobre sur fond de crise diplomatique.

    Algérie Eco, 30 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Coopération

  • Maroc: l’économie s’approche de la faillite

    Maroc: l’économie s’approche de la faillite

    Maroc, économie, PIB, crise, Ukraine, déficit commercial, gaz, pétrole,

    La dette devrait dépasser le PIB à la fin de l’année: l’économie marocaine s’approche de la faillite

    L’économie marocaine s’achemine vers la faillite, comme l’indiquent les chiffres diffusés par les autorités marocaines. Au cours du premier trimestre de l’exercice en cours, le déficit commercial marocain s’est établi à près de 91,04 milliards de dirhams , soit près de 10 milliards de dollars.

    Et si la tendance reste identique pour les trois derniers trimestres de l’exercice 2022, la dette marocaine dépassera le PIB marocain estimé à 124 milliards de dollars, ouvrant la voie à la faillite, et à l’obligation de recherche de nouveaux prêts pour éviter l’inévitable cessation de paiement, synonyme d’explosion sociale et fin de règne de la dynastie du régime du Makhzen.

    Un déficit commercial de plus de 43%

    Le déficit commercial durant le premier trimestre a connu une hausse de 43,6% par rapport à fin avril 2021, selon l’Office marocain des Changes. Le déficit est lié à la hausse des importations par rapport aux exportations à hauteur de 37,8% soit 230,05 MMDH, alors que le montant des exportations, a été établi à 139,01 MMDH (+34,2%), note l’Office marocain des changes dans son récent bulletin sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs, ajoutant que le taux de couverture a perdu 1,6 point à 60,4%.

    La hausse des importations de biens concerne la quasi-totalité des groupes de produits, fait observer l’Office, notant que la facture énergétique a plus que doublé à 43,79 MMDH. Cette évolution fait suite, essentiellement, à la hausse de 12,14 MMDH des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils due à l’élévation des prix qui ont presque doublé, passant à 8.833 DH/T contre 4 490 DH/T un an auparavant. En parallèle, les quantités importées ont enregistré une hausse de 15,8%.

    De leur part, les importations des demi produits ont enregistré une hausse de 53%, suite à la forte croissance des achats de l’ammoniac. Les importations des produits bruts se sont accrues, quant à elles, de 72,6%, principalement à cause de la hausse des achats des soufres bruts et non raffinés qui ont quasiment triplé (+3,971 MMDH).

    S’agissant des importations des produits alimentaires, elles ont affiché une hausse de 25,4%, tributaire, principalement, de l’augmentation importante des achats d’orge (2,27 MMDH). Les approvisionnements en blé ont augmenté de 16% due à l’effet prix en accroissement de 38,8%. Les quantités, quant à elles, ont baissé de 16,4%.

    Les prévisions de l’expert international Nouredine Leghliel

    Interrogé par Algérie 54 au début du conflit ukrainien, l’expert international en énergie et analyste financier, l’Algérien Nouredine Leghliel avait souligné que l’économie marocaine sera très affectée par la crise ukrainienne, survenue dans le sillage du Covid-19 qui avait durement affecté certains secteurs économiques marocains comme le tourisme, et aussi par la rupture de l’approvisionnement en gaz Algérien.

    L’expert avéré, nous avait exposé loin de toute propagande, les indicateurs économiques à sa prévision, en se fiant à la hausse des importations du Royaume en matière de produits céréaliers , boostée par la sécheresse qui frappe le Maroc et l’augmentation des prix liée au conflit ukrainien, dont Kiev et Moscou sont les plus gros producteurs de la planète. Les indicateurs ne se limitaient pas uniquement aux prix des produits céréaliers, mais aussi aux prix des produits énergétiques que connaît le monde. La décision d’Alger de fermer ses robinets le 31 octobre 2021, pour répondre à l’hostilité manifeste du régime du Makhzen, n’a pas arrangé les choses et à contraint Rabat à chercher des ressources d’approvisionnement loin du GME et les prix préférentiels accordés auparavant par Alger. Le Maroc est contraint de se plier aux fluctuations et devra acheter du gaz et pétrole plus cher, causant un préjudice énorme à sa balance commerciale.

    La banque d’investissement marocaine avait annoncé la couleur

    Un rapport de la banque d’investissement marocaine CDG Capital avait annoncé au début de l’année 2022 que l’exercice sera dur et avait prédit ne laisse eun avenir sombre de l’économie du royaume alaouite.

    «L’économie marocaine entame une année incertaine marquée par la détérioration des déficits jumeaux (budget et balance des paiements) et de niveau d’endettement, une saison agricole 2021-2022 menacée par la sécheresse et la forte hausse des prix des matières premières et énergétiques», souligne la direction Insight de CDG Capital dans un rapport récent intitulé «Perspectives économique et taux 2022: des équilibres fragiles dans un contexte global tendu» écrit au début de l’année la direction Insight de CDG Capital.

    Dans l’attente des notations

    Les agences de notations ne seront nullement tendres avec le Maroc dont les indices du risque vont certainement augmenter et avec eux les chances d’un défaut de paiement. Le Maroc dont la dette extérieure frôle les 100 milliards de dollars, devra brader ce qui lui reste à brader et faire des concessions énormes pour obtenir des prêts désavantageux pour résister au crash qui se dessine avec une dette qui dépassera le PIB. Ceci est un indicateur significatif à une flambée des prix et la mort du pouvoir d’achat des marocains ouvrant la voie à une explosion sociale inévitable. Et ce n’est pas la propagande , la désinformation et les Fakenews des médias inféodés au Makhzen qui vont sortir le Commandeur des croyants de cette imminente banqueroute.

    Il convient de rappeler que la hausse du taux de l’endettement public du Maroc avait suscité l’inquiétude des agences de notation internationales, notamment les trois principales agences américaines : Standard&Poors, Fitch et Moody’s.

    Par Mehdi Messaoudi

    Algérie54, 02 juin 2022

    #Maroc #Economie #PIB #Prix #Crise #Ukraine

  • Algérie.- Ça va chouia

    Algérie.- Ça va chouia

    Algérie.- Ça va chouia – crise, situation sociale, économie, morale,

    Le mauvais temps s’est installé indéfiniment. Le temps est morose et lourd, et les êtres vivants qui squattent l’espace sont tristes comme un automne cafardeux. Le soleil brille presque tout le temps, mais le cœur n’y est pas pour profiter de ses beaux rayons. L’ennui nous étrangle et on suffoque sous la pression. Il paraît que le bien-être est fâché avec les chagrinés de naissance. Les gens sont patibulaires et le ton est menaçant et le regard intimidant. La santé trébuche et le pas est nonchalant quand on va au marché. Le train-train est vraiment trop pesant pour les démoralisés qui le supportent tant bien que mal.

    La route est enivrante et pas du tout perpendiculaire dans son alignement. Chut ! Les murs ont des oreilles. Dehors, l’air est soporifique et on nage dans le bonheur virtuel. L’espoir des maudits est tombé à l’eau.

    Le paysage est sordide et ça sent le roussi. Les chiens aboient, et les piétons passent leur chemin quand même. Les commérages font le sensationnel et on casse du sucre sur le dos des absents. Le chant des sorcières s’est mêlé au chant des sirènes pour faire du tintamarre. On vit et on s’accroche à la vie comme on peut. Tout est chouia, mi-figue et mi-raisin dans cette époque un peu folle. Il faut du bon sens et un mauvais raisonnement pour équilibrer les sentiments provocateurs. On trouve du bon et du mauvais même dans un jeu de domino. Le bon fait du bien et le mauvais fait des siennes. Les boniments sont trop plaisants. Les nouvelles sont bonnes pour les commerçants qui se frottent déjà les mains, et elles sont très mauvaises pour les consommateurs qui vont être dépecés prochainement.

    C’est le même scénario qui se répète depuis le temps. Le chouia est très populaire et très tuant dans cette contrée qui vit du peu quémandé. Holà ! Viens mon ami, assieds-toi à côté de moi, on va causer un chouia des difficultés de cette vie épuisante. Alors, tu as encaissé ta pension ? Oui, je l’ai empochée, mais j’ai aussi reçu une lourde facture d’électricité en même temps. Et il y a deux jours aussi, j’ai reçu ma facture d’eau qui est en attente de paiement. Tu sais, la moitié de ma pension «dawha», elle a été versée aux créanciers. «Rani n’senter !». Chouia courage! «yjib rabi elkheir»…

    par Hamid Dahmani

    LQO, 23/03/2022

    #Algérie #Economie #Social #Morale


  • Face à la crise, Air Algérie réclame la hausse du nombre des vols

    Face à la crise, Air Algérie réclame la hausse du nombre des vols

    Tags : Algérie, Air Algérie, crise, vols, billets- Face à la crise, Air Algérie réclame la hausse du nombre des vols

    Selon Algérie-expat, la compagnie nationale aérienne Air Algérie demande à augmenter le nombre de ses vols internationaux. C’est ce qu’a révélé ce mercredi 17 novembre, le quotidien arabophone El Bilad qui cite ses propres sources. Air Algérie aurait émis une demande aux autorités officielles pour l’ouverture de nouvelles lignes aériennes et l’augmentation du nombre des vols sur les dessertes autorisées.

    Le transporteur aérien appuie sa requête par la forte demande sur ses billets. En effet, les places sur les vols internationaux de la compagnie sont toutes, réservées sur les vols ouverts jusqu’au mois de février prochain, précise la même source.

    En dépit d’une hausse significative des vols depuis juin dernier, et l’ouverture de nouvelles destinations vers le Canada, la Tunisie et le Qatar, la reprise est jugée très insuffisante pour les voyageurs et pour la trésorerie de la compagnie publique, indique Algérie-expat.

    Si plusieurs pays sont déjà desservis par Air Algérie et les autres compagnies autorisées, d’autres sont toujours, en attente. C’est notamment le cas des Etats-Unis d’Amériques. L’offre sur d’autres destinations comme la France et le Canada sont par ailleurs, jugées très insuffisantes par rapport à la demande.

    Selon des sources du ministère des transports, les autorités algériennes devraient approuver un nouveau programme additif pour la compagnie publique. Une décision qui serait néanmoins, conditionnée par la vaccination de 70 % de la population et de la stabilisation de la situation sanitaire mondiale.

    Vers une baisse des prix des billets d’avions

    Le même source constate que pour de nombreux experts, une nouvelle hausse du nombre de vols internationaux entraînera une baisse des prix des billets d’avions notamment sur la ligne Algérie-France. La compagnie aérienne, rappelons-le, a été vivement critiquée en raison de la cherté de ses billets appliquée sur cette desserte.

    La Premier ministre algérien avait annoncé la semaine écoulée, la mise en place d’une commission d’enquête pour chercher la faille ayant causé la hausse des prix sur les vols d’Air Algérie. Le député de l’émigration Abdelouhab Yagoubi avait dénoncé « une extorsion de fond » dont sont victimes les ressortissants algériens, conclue-t-il.

    #Algérie #Air_Algérie #Vols #Billets #Crise_financière