Étiquette : crise diplomatique

  • Espagne : Le nouveau message de l’Algérie

    Espagne : Le nouveau message de l’Algérie

    Espagne, Maroc, crise diplomatique, Sahara Occidental,

    Si Madrid pense que les menaces du lobby espagnol à Bruxelles ont servi à quelque chose elle vient d’en avoir pour ses frais. Pour narguer l’inénarrable Pedro Sancez, Alger vient de nommer son ambassadeur en Espagne, rappelé pour consultation en mars dernier, ambassadeur à Paris.

    En effet, Saïd Moussi a remplacé Mohamed Antar Daoud en France qu’il connaît assez bien puisqu’il a déjà occupé par le passé les postes de chargé d’affaires à l’ambassade d’Algérie à Paris.

    Alger semble ne pas être pressée de normaliser ses relations avec Madrid ou s’agit-il d’un message envoyé au Président du gouvernement espagnol pour lui signifier que la crise va durer dans le temps? Pour l’instant, au palais de La Moncloa, la réponse est motus et bouche cousue.

    #Algérie #Espagne

  • Espagne: Les secteurs des machines et de papier ibériques touchés

    Espagne: Les secteurs des machines et de papier ibériques touchés

    Espagne, Algérie, entreprises espagnoles, crise diplomatique,

    Par : Hamid Mecheri

    Avec des échanges commerciaux d’une valeur de 7 000 millions d’euros par an, l’inquiétude apparaît dans au moins deux secteurs clés de l’économie basque (nord de l’Espagne), en raison de la crise diplomatique de l’Espagne avec l’Algérie. L’une est stratégique, celle des constructeurs de machines, et l’autre, l’industrie papetière, la plus touchée, est moins présente dans l’ensemble de l’économie basque, a révélé le site espagnole « Deia.es », citant les conclusions d’un rapport de l’Agence basque pour le développement des entreprises (Spri). Cette dernière, selon la même source, a souligné que le 8 juin, les autorités algériennes ont annoncé la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, signé entre l’Espagne et l’Algérie en 2002 et la L’ABEF (Association des banques et établissements financiers d’Algérie) a envoyé une lettre à ses associés demandant le gel des domiciliations pour le paiement des opérations de commerce extérieur avec l’Espagne.

    « La rupture commerciale avec l’Algérie met (au niveau de pays de Basque) en danger des échanges commerciaux d’une valeur de 7 000 millions d’euros par an, bien que 91 % des importations de l’Espagne depuis l’Algérie en 2021 aient été du gaz et d’autres combustibles, soit près de 4 400 millions d’euros en total », selon les données du Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme », recueillies par Spri.

    Ce rapport indique qu’en Euskadi (communauté autonome du Pays basque, nord de l’Espagne), la situation est alarmante, puisque le commerce basque avec l’Algérie en 2021 représente des chiffres nettement élevés. Plus précisément, les exportations basques vers l’Algérie ont représenté 66,8 millions l’année dernière et 7,6 millions d’importations , tandis qu’au premier trimestre de cette année, les exportations ont atteint 17,7 millions et les importations ont enregistré une augmentation notable jusqu’à 4,7 millions, plus de la moitié du volume total de 2021.

    L’an dernier, deux produits représentaient plus de 60 % des exportations : les papiers et cartons (28 millions) et les biens d’équipements mécaniques (12,3 millions). Ces deux produits sont également les plus importants au premier trimestre 2022, regroupant 67% des exportations basques. Concernant le démarrage de cet exercice, Spri note que les exportations stagnent en raison du « blocage » des paiements bancaires et que seules les exportations dont la domiciliation a eu lieu avant l’annonce de la suspension des domiciliations des opérations commerciales avec l’Espagne sont possibles.

    Selon des sources consultées par l’Agence basque pour le développement des entreprises, de nombreuses opérations, qui étaient en négociations et en clôture, ont été arrêtées « du jour au lendemain » après le choc diplomatique qui a conduit au changement de position de l’Espagne par rapport au Sahara occidental. L’alignement du gouvernement Sánchez sur la proposition de solution marocaine a ouvert une brèche dans les relations commerciales et politiques avec Alger. Cela fait craindre le pire pour les entreprises espagnoles, qui considèrent le marché algérien comme prioritaire, craignant ainsi d’être remplacées par d’autres entreprises notamment italiennes et françaises.

    Selon l’Icex, l’Institut du commerce extérieur, quelque 130 entreprises basques exportent régulièrement vers l’Algérie. En revanche, 14 entreprises basques ont des implantations en Algérie. Deux semaines après que l’Algérie a suspendu le traité d’amitié signé avec l’Espagne comme réaction au revirement brusque du gouvernement Sanchez sur la question de Sahara occidentale, atteignant au droit de peuple sahraoui à l’autodétermination, les entreprises espagnoles subissent les pires conséquences.

    « Nous sommes inquiets et, au bout d’une semaine, cette inquiétude s’est transformée en résignation. Nous ne recevons aucune information positive qui nous donne de l’espoir de la part de notre distributeur en Algérie », a confié la semaine passée Fernando Garay, PDG de Vitrinor, au journal « La Vanguardia ». « Nous sommes complètement paralysés depuis un peu plus d’une semaine. Toutes les entreprises espagnoles et algériennes qui peuvent fonctionner avec des produits espagnols en ce moment sont paralysées », a ajouté le PDG de cette entreprise espagnole qui entretient des relations d’affaires avec l’Algérie depuis 2010, pays avec lequel elle réalise un chiffre d’affaires annuel d’un million d’euros. Une situation qui tient les entrepreneurs et chefs d’entreprises espagnoles en haleine.

    La décision de l’ABEF de suspendre les domiciliation bancaires de et vers les deux pays a causé un manque à gagner de près de 2 000 millions d’euros que représente pour l’Espagne le commerce international avec l’Algérie. Dans le cas de Vitrinor, entreprise espagnole spécialisée dans la fabrication d’ustensiles de cuisine (Casseroles, poêles et faitouts, Accessoires, Cocottes et plats de cuisson, cuiseurs vapeurs, …), les commandes qui étaient prévues pour fin juin, passées il y a deux mois et évaluées à environ 200 000 euros, ont été annulées.

    « En ce moment, il y a une décision politique ferme qui n’a pas changé pour le moment, et qui rend totalement impossible de travailler là-bas. Vraiment, ce sont les entreprises qui sont les plus pénalisées et, malheureusement, ce n’est pas quelque chose qu’il nous appartient de pouvoir résoudre », déclare le directeur général de Vitrinor, cité par des médias espagnols. De plus, il assure qu’ils ne sont pas particulièrement optimistes quant à la résolution de la situation à court terme, notamment avec le maintien du gouvernement de Sanchez, dont le bilan est plus que catastrophique pour l’Espagne.

    E-Bourse, 01 jui 2022

    #Espagne #Algérie

  • Crise Alger-Madrid: Des pertes colossales pour les espagnols

    Crise Alger-Madrid: Des pertes colossales pour les espagnols

    Algérie, Espagne, crise diplomatique, entreprises espagnoles, pertes colossales,

    Par : Hamid Mecheri

    « Nous sommes inquiets et, au bout d’une semaine, cette inquiétude s’est transformée en résignation. Nous ne recevons aucune information positive qui nous donne de l’espoir de la part de notre distributeur en Algérie ». L’orateur est Fernando Garay, PDG de Vitrinor, une entreprise espagnole qui entretient des relations d’affaires avec l’Algérie depuis 2010, pays avec lequel elle réalise un chiffre d’affaires annuel d’un million d’euros. Près de deux semaines après que l’Algérie a suspendu le traité d’amitié signé avec l’Espagne comme réaction au revirement brusque du gouvernement Sanchez sur la question de Sahara occidentale, atteignant au droit de peuple sahraoui à l’autodétermination, les entreprises espagnoles subissent les pires conséquences. Cela touche aussi aux exportations et importations entre les deux pays.

    « Nous sommes complètement paralysés depuis un peu plus d’une semaine. Toutes les entreprises espagnoles et algériennes qui peuvent fonctionner avec des produits espagnols en ce moment sont paralysées », a déclaré Garay, au journal « La Vanguardia ». Une situation qui tient les entrepreneurs et chefs d’entreprises espagnoles en haleine. La décision de l’ABEF de suspendre les domiciliation bancaires de et vers les deux pays a causé un manque à gagner de près de 2 000 millions d’euros que représente pour l’Espagne le commerce international avec l’Algérie. Dans le cas de Vitrinor, entreprise espagnole spécialisée dans la fabrication d’ustensiles de cuisine (Casseroles, poêles et faitouts, Accessoires, Cocottes et plats de cuisson, cuiseurs vapeurs, …), les commandes qui étaient prévues pour fin juin, passées il y a deux mois et évaluées à environ 200 000 euros, ont été annulées.

    « En ce moment, il y a une décision politique ferme qui n’a pas changé pour le moment, et qui rend totalement impossible de travailler là-bas. Vraiment, ce sont les entreprises qui sont les plus pénalisées et, malheureusement, ce n’est pas quelque chose qu’il nous appartient de pouvoir résoudre », déclare le directeur général de Vitrinor, cité par des médias espagnols. De plus, il assure qu’ils ne sont pas particulièrement optimistes quant à la résolution de la situation à court terme, notamment avec le maintien du gouvernement de Sanchez, dont le bilan est plus que catastrophique pour l’Espagne.

    Bien que la Confédération espagnole des organisations d’entreprises (CEOE) ne donne pas de chiffre précis, elle assure qu’il existe de nombreuses entreprises espagnoles qui exportent vers l’Algérie dans divers secteurs. Parmi les plus touchés par la décision du pays figurent le secteur semi-manufacturier, les engrais, les aliments et boissons et le secteur de la céramique.

    A cela s’ajoute le fait que, jusqu’à présent, l’Espagne était le deuxième partenaire commercial de l’Algérie pour les produits destinés aux infrastructures ferroviaires. Lors de la crise de 2008 dans le pays européen, de nombreuses entreprises ont trouvé refuge derrière les frontières algériennes. Quelque chose qui n’a pas été facile, puisque la plupart des entrepreneurs et chefs d’entreprises s’accordent à dire qu’investir et entrer sur le marché algérien pour eux comporte de nombreuses difficultés. Bien qu’une fois à l’intérieur, la qualité du produit espagnol soit appréciée. Fernando Garay, de Vitrinor, est d’accord sur ce point. L’entreprise d’ustensiles de cuisine a réussi à s’implanter sur le marché algérien en 2010, mais se battait depuis de nombreuses années pour y pénétrer.

    « Cependant, une fois que vous êtes entré et que vous commencez à vous déplacer, c’est un très bon pays pour pouvoir faire des affaires », a ajouté le DG de Vitrinor. C’est pourquoi, comme d’autres chefs d’entreprises, il craint de perdre ce marché dans lequel il a tant travaillé pour implanter son entreprise. « En Algérie, notre produit continuera d’être consommé et, évidemment, nous avons beaucoup de concurrence, qui, nous le comprenons, viendra combler notre retard en très peu de temps. Après, reprendre cette activité sera vraiment compliqué », lâche-t-il. Depuis la CEOE, ils travaillent à analyser l’ampleur que l’impact de la situation aura sur les entreprises. « Ce n’est pas que l’activité soit complètement arrêtée, car nous avons les opérations d’avant le 9 juin, date d’entrée en vigueur de la circulaire », a déclaré Marta Blanco, présidente de CEOE Internacional, à des médias espagnols.

    « Nous sommes à un point où il y a des marchandises qui arrivent d’opérations qui étaient domiciliées, et cela ne doit pas être un problème. Maintenant, s’il y a quelque chose qui arrive ou qui est au port qui n’était pas domicilié, cela aura des problèmes, car depuis le 9 juin le paiement ne peut pas être effectué et donc il est bloqué », souligne a-t-elle. Pour débloquer la situation, le Patronat espagnol compte sur la diplomatie, souhaitant «que les pourparlers aboutissent pour que ça se débloque et qu’il y ait de nouvelles opérations ». Les entreprises espagnoles craignent que le blocage provoqué par le gouvernement Sanchez leur causera plus de pertes dans le marché algérien et leur remplacement par d’autres entreprises européennes.

    En Algérie, l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) a émis récemment une série de recommandations pour substituer l’approvisionnement de marché national en produits et services importés auparavant d’Espagne. Cette même organisation a également demandé de changer l’origine des importations de ces produits et de favoriser la production locale pour éviter les conséquences de la suspension du traité avec l’Espagne, qui est le cinquième fournisseur de l’Algérie après la Chine, la France, l’Italie et l’Allemagne. « Les grands perdants de la suspension du traité algéro-espagnol sont les entreprises espagnoles, étant donné que la plupart des exportations algériennes proviennent du gaz et du pétrole, et qu’elles représentent plus de 90% du total », explique le professeur d’économie Omar Harun, interrogé par des médias espagnols.

    À long terme, l’Espagne pourrait perdre quelque chose de beaucoup plus important que l’interruption du flux de gaz, et c’est la possibilité de devenir un « hub » européen pour la distribution de gaz en Europe, a noté le journal espagnol « El País ».

    E-bourse, 26 Juin 2022

    #Espagne #Algérie #Economie #Crisediplomatique

  • Position de la France sur le conflit entre le Maroc et l’Espagne

    Maroc – Espagne – Q&R – Extrait du point de presse (19 mai 2021)

    Q : Sur la crise de migrants à Ceuta, quelle est la position de la France face à l’entrée de milliers de personnes dans la ville de Ceuta depuis le Maroc ? Quelle est sa position notamment par rapport à l’attitude d’absence d’action des autorités marocaines ? Étant donné que ces personnes rentrent dans l’espace Schengen, est-ce qu’il y a une exigence envers le Maroc ? Est-ce que la France a été sollicitée pour une médiation entre l’Espagne et le Maroc ? Est-ce qu’elle pourrait avoir ce rôle ?

    R : Nous avons suivi avec attention les évènements de Ceuta qui rappellent l’importance et l’actualité de la question migratoire. Nous avons confiance dans l’action du gouvernement espagnol, qui bénéficie du soutien de l’ensemble de l’Union européenne, pour permettre un retour rapide à la normalité à Ceuta.

    Le Maroc est un partenaire crucial de l’Union européenne, notamment face aux défis migratoires. La France souhaite que cette coopération migratoire, qui a permis d’endiguer les flux irréguliers en Méditerranée occidentale et de prévenir les drames humains souvent associés, se poursuive. L’Union européenne et les États membres ont mobilisé des fonds importants (343 millions d’euros depuis la fin 2018) pour soutenir les efforts du Maroc en matière migratoire.

    Le partenariat entre le Maroc et l’Espagne est étroit et solide et nous ne doutons pas que les deux pays poursuivront leur dialogue à ce sujet.

    France Diplomatie, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, migration politique migratoire, pression migratoire, chantage, Sahara Occidental front Polisario, Brahim Ghali, tension, crise diplomatique,

  • Le couple royal espagnol boude le stand du Maroc au Salon international du tourisme

    Le Roi et la Reine d’Espagne visitent Fitur lors de son inauguration mais sans visiter le stand marocain

    Le roi Felipe et la reine Letizia d’Espagne ont inauguré mercredi la 41e édition du Salon international du tourisme, Fitur, qui se tient à Ifema et qui est le premier événement à mobilité internationale depuis le début de la pandémie.

    La foire s’ouvre en plein milieu d’une crise diplomatique avec le Maroc sur le conflit migratoire. Don Felipe et Doña Letizia ont visité plusieurs pavillons de la foire, mais ont évité de se rendre au stand du Maroc.

    Il ne fait généralement pas partie de la visite habituelle des Rois, mais en d’autres occasions, ils l’ont visité et aujourd’hui, on s’attendait à ce qu’ils le fassent.

    Cependant, il n’en a pas été ainsi et, en fait, la promenade des Rois a été plus concise que les autres années, où ils ont fait un tour plus large et ont visité d’autres pavillons.

    Cette fois, ils n’en ont visité que deux, accompagnés du ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, Reyes Maroto, et de la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz-Ayuso.

    Ils ont visité les stands du ministère des transports, inauguré le stand d’Iberia et ont été accueillis par une petite délégation de la Géorgie, partenaire de cette édition.

    Il s’agit de la première foire internationale organisée depuis le début de la pandémie. Plus de 60 pays y participent, dont le Maroc, et quelque 5 000 entreprises.

    Le ministre de l’Industrie, Reyes Maroto, a souligné que cet événement  » est un tournant  » dans la reprise du tourisme. En ce qui concerne le conflit avec le Maroc, il a déclaré qu’il existe déjà « un cabinet de crise qui cherche la meilleure solution » à cet égard et a souligné qu’il s’agit de l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Espagne.

    « Nous espérons que cette crise sera bientôt résolue et que nous pourrons nous concentrer sur ce qui est important, à savoir la relance du secteur », a déclaré le ministre.

    El Mundo, 19 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, couple royal, rois d’Espagne, Salon International de Tourisme, crise diplomatique, brouille, migration, tension, pression migratoire,

  • Ceuta : le ton monte entre le Maroc et l’Espagne

    L’arrivée de milliers de migrants dans l’enclave espagnole de Ceuta par des voies clandestines ravive les tensions entre Madrid et Rabat.

    « C’est une grave crise pour l’Espagne et pour l’Europe ». Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez va se rendre dans l’enclave espagnole de Ceuta, alors que son pays a renvoyé déjà près de 4.000 migrants au Maroc. En 24 heures, près de 8.000 personnes seraient entrées illégalement sur le territoire espagnol, pour la plupart des ressortissants marocains et pour beaucoup des mineurs. Ces arrivées creusent un peu plus la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne.

    Colère de l’Espagne

    Les services marocains ne sont intervenus que ce matin, à coups de gaz lacrymogène, pour disperser la foule qui se presse pour passer la frontière à Fnideq.

    Ouarda, âgée de 26 ans, est au chômage. Divorcée, elle assume la charge de deux enfants et explique être « venue ici pour passer la frontière clandestinement, pour assurer un avenir à mon fils. A Tetouan, ce n’est pas possible… alors on veut passer, quitte à mourir. »

    Khadija, 26 ans également, est coiffeuse et elle dit aussi avoir plus peur de rester au Maroc que de tenter de fuir. Elle témoigne avoir vu beaucoup de personnes ayant « essayé de passer mais la police les a stoppés avant. »

    Mohammed, un rappeur, explique que les jeunes veulent fuir le pays car ils n’ont pas d’emploi et il clame de pas avoir peur des dangers de l’émigration clandestine : « Il faut que je parte pour sauver ma peau », dit-il.

    Le Premier ministre Pedro Sanchez a déployé des véhicules blindés et des renforts côté espagnol, promettant aux habitants le « retour de l’ordre ». Un stade a été réquisitionné à Ceuta pour rassembler les Marocains adultes en passe d’être expulsés.

    La cheffe de la diplomatie espagnole indique ce soir avoir « rappelé [au Maroc] que le contrôle des frontières a été et doit rester de la responsabilité partagée de l’Espagne et du Maroc ».

    Réaction de l’Union européenne

    Ylva Johanson, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, en appelle à une plus grande coopération des autorités marocaines. Elle déclare :

    « C’est inquiétant : au moins 6.000 personnes, parmi lesquelles un grand nombre d’enfants, ont tenté de rallier Ceuta à la nage, mettant leur vie en danger. Certains ont pu être sauvés, une personne s’est noyée. Il faut que le Maroc s’engage à prévenir ces départs irréguliers et que ceux qui n’ont pas le droit de rester en Europe soient effectivement renvoyés. »

    Un lien avec le Polisario?

    Les autorités marocaines « assurent » que cet afflux record n’a rien à voir avec les dissensions qui opposent le royaume a à l’Espagne. Le Maroc a récemment réclamé des « explications » à l’ambassadeur espagnol à qui les Marocains ont fait part de leur « exaspération » après que le chef du mouvement indépendantiste sahraoui, Brahim Ghali, a été hospitalisé dans le nord de l’Espagne à la mi-avril, pour y être soigné de la Covid-19.

    Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, milite pour l’indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, que le Maroc considère comme partie intégrante de son territoire sous le nom de « Provinces du Sud ».

    Ce matin, plusieurs centaines de migrants d’Afrique subsaharienne ont aussi tenté d’escalader la barrière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta. Des migrants essaient également de passer clandestinement vers Melilla, l’autre enclave espagnole sur le continent africain, considérée elle aussi comme la porte d’entrée la plus proche pour l’Union européenne.

    Deutsche Welle, 18 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Ceuta, Melilla, migrations, migrants, pression migratoire, crise diplomatique, brouille, tension, marocain, espangol, sahraoui, président sahraoui,