Étiquette : crise économique

  • Maroc: « Je me coupe la gorge s’ils veulent me renvoyer » : les migrants de Ceuta, entre espoir et désespoir

    À Ceuta, un morceau d’Espagne situé au Maroc, la situation reste tendue. La semaine dernière, l’enclave a été envahie par des milliers de migrants marocains.

    Beaucoup ont déjà été renvoyés. Mais beaucoup sont encore en train d’errer. Ils sont au centre d’un conflit entre les deux pays.

    Leur présence à Ceuta suscite également le désespoir des résidents locaux et accroît encore la tension dans la petite communauté. Les reporters Yassine Atari et Karen Vazquez ont écouté les histoires parfois poignantes des migrants et des résidents.

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    VRT News, 30 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, pauvreté, besoin, précarité, crise sociale, crise économique,

  • Pour contrer la Russie, Biden doit agir en Algérie (Think tank)

    Le président Joe Biden a été clair sur une chose dans son approche de la politique étrangère : cela commence par la Russie. Depuis son entrée en fonction, M. Biden a adopté une ligne dure contre Moscou, dénonçant le régime en public et en privé lors de son entretien téléphonique de janvier avec le président russe Vladimir Poutine. Au cours de son premier mois bien rempli, l’Amérique a rejoint des accords internationaux, affirmé des partenariats stratégiques et repoussé les influences de toutes sortes liées au Kremlin.

    Et l’Algérie ?

    Enterré dans ce fracas, Biden a oublié une autre crise qui couve : l’Algérie. En proie à des soulèvements populaires, à la chute des prix du pétrole, à une absence de leadership et à un effondrement économique, le plus grand pays d’Afrique est aujourd’hui menacé d’effondrement total. Son président, Abdelmadjid Tebboune, a dissous le parlement le 18 février dernier, reconnaissant apparemment ce fait. La situation est synonyme de chaos à de multiples niveaux, et il n’existe aucune voie claire permettant à Alger de corriger sa trajectoire.

    À moins que les États-Unis ne lui viennent en aide. Les difficultés de l’Algérie offrent à Biden une occasion audacieuse de remettre à zéro le pivot africain malheureux de l’administration Trump et de lui prêter main forte. Néanmoins, Washington semble indifférent. Biden a effectivement mis la politique nord-africaine en veilleuse, se concentrant plutôt sur la lutte contre le Kremlin.

    Il y a juste un problème : battre le Kremlin et aider l’Algérie sont la même chose. En fait, l’un ne peut guère se faire sans l’autre. En ignorant l’Algérie, Biden tombe dans un piège mortel, qui pourrait mettre en péril la région et amener les troupes russes directement aux portes de l’OTAN. Si les États-Unis n’agissent pas, Moscou consolidera son influence et déclenchera une course aux armements périlleuse en Afrique du Nord.

    La stratégie de la Russie

    Cette course est déjà en cours, et la Russie a pris de l’avance. L’Algérie achète 85 % de son matériel à des entrepreneurs russes, ce qui en fait le plus gros acheteur d’armes de Moscou en Afrique. Depuis le 30 janvier, les Algériens ont commencé à recevoir le vaccin Sputnik-V de fabrication russe dans le cadre de leur campagne contre le COVID-19.

    Malgré cela, la Russie s’est montrée remarquablement inerte dans le contexte des problèmes intérieurs de l’Algérie. Elle n’a pas aidé l’industrie algérienne des hydrocarbures en pleine implosion, qui représente plus de 96 % de ses exportations totales. Elle n’a pas engagé le Hirak, un mouvement de protestation national qui s’oppose à l’élite politique algérienne. Enfin, elle n’a pas contribué à soutenir l’infrastructure de santé publique algérienne, extrêmement vulnérable et frappée par une pandémie.

    En d’autres termes, la Russie a bradé l’Algérie. Alors que les dirigeants algériens tentent désespérément de récupérer les acquis d’avant la pandémie et de stabiliser les institutions nationales, Moscou laisse l’Algérie se diriger vers un abîme politique dévastateur. Selon Al Monitor, « il reste à l’Algérie environ un an avant qu’elle ne frappe le mur ».

    Ce n’est pas un hasard. Au contraire, l’effondrement de l’Algérie produirait précisément le résultat souhaité par Poutine : l’amener dans l’orbite militaire de la Russie. Moscou a déjà montré sa volonté d’interférer à l’étranger dans la poursuite de ses objectifs. Grâce à des incursions militaires impitoyables en Libye, le Kremlin a englouti les réserves pétrolières locales et a poursuivi son lent empiètement sur l’Europe occidentale depuis l’autre côté de la Méditerranée. Si l’Algérie tombe, cet encerclement se poursuivra. Poutine pourrait à nouveau saisir l’occasion de déployer des soldats, de sécuriser les puits de pétrole et de s’emparer de l’énorme cache d’armes, projetant ainsi sa puissance au cœur des opérations de l’OTAN.

    Perspectives d’avenir

    Les enjeux sont clairs : sans action préventive, la nouvelle route de Moscou vers l’Europe occidentale pourrait passer par Alger. Pour empêcher cela, les États-Unis doivent trouver un moyen d’aider l’Algérie tout en exploitant l’influence stratégique de leurs alliés. En d’autres termes, ils doivent travailler aux côtés de l’Italie et de l’Espagne, deux des plus grands importateurs de pétrole de l’Algérie. L’Italie et l’Espagne peuvent exercer une pression commerciale et forcer Tebboune à revenir à la table des négociations.

    Là, Biden doit mettre un frein à l’ingérence de l’Algérie dans les affaires russes. Il doit surmonter la réticence de l’Algérie à négocier avec Washington. Enfin, il doit exiger la participation permanente de l’Algérie à la communauté mondiale par le biais d’organismes soutenus par les États-Unis, comme l’Organisation mondiale du commerce.

    Les Algériens risquent de rechigner devant les mesures d’austérité draconiennes qui pourraient être imposées comme condition d’adhésion. Cependant, elles ne sont pas à la hauteur de l’aide solide que l’Amérique pourrait fournir en échange de la coopération de Tebboune. Avec le choix récent de Biden d’élever l’Agence américaine pour le développement international au rang de Conseil national de sécurité, l’Amérique est prête à faire précisément cet investissement, comme elle le doit.

    Les États-Unis ont besoin d’une politique ferme, coordonnée et efficace pour stabiliser l’Algérie et freiner l’avancée furieuse de la Russie en Afrique du Nord. Sans cela, l’objectif de Biden de contenir Poutine ressemble aux profits pétroliers de l’Algérie : les deux sont irrémédiablement perdus.

    Global Risks Insights, 25 mai 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Algérie, Russie, proie à des soulèvements populaires, chute des prix du pétrole, vide de leadership, effondrement économique, crise économique, crise politique, pandémie, Hirak, manifestations, grogne sociale,

  • Les élections législatives face à la crise économique et sociale

    Par : Abderrahmane Mebtoul

    Comment ne pas rappeler qu’entre 1980/2019, j’ai eu l’honneur de coordonner plusieurs ouvrages pluridisciplinaires, et d conférences tant au niveau international que national dont à ,à l’Académie Inrer-Armes de Cherchell, à l’Ecole Supérieure de Guerre et à l’IMDEP institutions relevant du Ministère de la défense nationale, à l’ENA , ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, fruit d’un travail collectif à la rédaction desquels ont contribué des collègues spécialistes en anthropologie, en économie et en sciences politiques des experts universités étrangères, de Constantine, Annaba Bejaia, Tizi-Ouzou, d’Oran et d’Alger.

    Traitant des expériences des réformes structurelles des pays du Tiers Monde et de l’ex-bloc socialiste, analysant les différentes politiques élaborées et exécutées en guise de réponses aux grands défis internes et mondiaux. La campagne électorale pour les élections législatives est prévue pour le 20 mai et les élections pour le 12 juin 2021, ne devant pas confondre élections législatives qui sont un mandat national où les candidats doivent soumettre leurs propositions du redressement national tant sur le plan international , au niveau interne, politique, social, économique et culturel avec les élections locales qui portent sur des projets de proximité au niveau des APC et wilayas.

    Aussi, les grandes questions posées par les observateurs nationaux et internationaux impartiaux , soucieux de l’avenir de l’Algérie est la suivante. Quel sera le taux de participation bien que la Constitution ne prévoit pas pour la validation un taux plancher pour son annulation. Mais le taux de participation sera un indice de la crédibilité tant interne des institutions que de la crédibilité internationale de l’Algérie. Sans oublier les tensions géostratégiques au niveau de la région, la nouvelle composante résoudra t- elle la crise politique et surtout économique avec de vives tensions budgétaires entre 2021/2022, avec des incidences sociales et sécuritaires, l’Algérie étant une économie fondamentalement rentière , les recettes de Sonatrach représentant avec les dérivées, 97/98% des entrées de devises pour 2020/2021.

    Les résultats des élections législatives du 04 mai 2017, de l’élection présidentielle du et du référendum portant révision constitutionnelle du 01 novembre 2020.

    A.M.

    Le Maghreb, 20 mai 2021

    Etiquettes : élections législatives, crise économique, crise financière,

  • Algérie : Le temps des vaches maigres

    L’ère des pétrodollars débordants n’est plus qu’un souvenir d’un baril flambant au-delà de 100 dollars dont l’Algérie, sous Bouteflika, n’a malheureusement pas profité. Désormais, les temps sont durs. Après une longue période de vaches grasses, l’Algérie va devoir faire face à un contexte économique et social extrêmement délicat avec un baril de pétrole qui a bien du mal à dépasser la barre des 60 dollars ; donc nettement insuffisant pour subvenir à nos besoins incompressibles.

    Le projet de loi de finances complémentaire (LFP) pour 2021 porte, comme il fallait bien s’y attendre, le sceau de la rigueur. Il décline par les chiffres le drame de notre système économique rentier qui fonctionne comme un tube digestif relié à Hassi Messaoud. Ainsi, le budget de la LFC 2021 table sur des recettes d’exportation somme toute bien modestes de l’ordre de 24 milliards de dollars contre des importations absolument incompressibles qui s’élèvent à hauteur de 30,4 milliards de dollars.

    En termes simples, nous allons dépenser nettement plus que ce que nous allons gagner. La balance des paiements affichera en effet, d’après les prévisions de la LFC, un déficit qui avoisine les 4 milliards de dollars. Et, forcément, la valeur de notre pauvre dinar va sans doute dévisser. Ce tableau de bord confirme que malgré la compression substantielle des importations, la facture reste encore lourde. La faute aux transferts sociaux et autres subventions des produits de large consommation qui grèvent le budget de l’État mais aussi à l’augmentation du budget de l’équipement qui a connu depuis deux ans une stagnation qui aura lourdement impacté l’investissement.

    Il va sans dire que le budget de la LFC 2021 prévoit une coquette somme pour la tenue des élections législatives surtout que le président Tebboune a décidé, pour la première fois, de faire prendre en charge par l’Etat les dépenses de tous les candidats âgés de moins de 40 ans. Et pour cause ! En termes financiers, cette lourde dépense va sûrement avoir un effet sur le déficit global du budget qui va atteindre selon les prévisions de l’avant-projet de la LFC la bagatelle de 4000 milliards de dinars.

    De fait, les perspectives s’annoncent d’ores et déjà brumeuses pour les finances publiques et plus généralement pour l’économie nationale. On devine aisément le souci des pouvoirs publics d’éviter les décisions qui choquent à la veille d’un scrutin législatif extrêmement sensible qui plus est dans un contexte politique, le moins que l’on puisse dire, vicié. Pour autant, et au train où vont les choses, l’Algérie aura du mal à échapper à l’iceberg de la planche à billets ou pire encore à l’endettement extérieur assimilé par la doxa officielle à une « perte de souveraineté économique ».

    Imane B.

    L’Est Républicain, 18 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, crise économique, crise financière, pétrole, chute des prix, LFC 2021, loi des finances, budget,

  • Algérie/ Le gouvernement dispose d’une maigre marge de manœuvre face à une double crise économique et sanitaire

    Pour accroître sa marge de manœuvre financière, l’Exécutif doit s’occuper des deux éléments de l’équation du déficit, soit les recettes et les dépenses. Or, avec des revenus pétroliers en chute libre, entraînant une diminution de la fiscalité pétrolière, il a peu de leviers pour élaborer un budget en équilibre, stimuler l’activité économique, la magnifier.

    Le gouvernement, confronté à une crise économique, doublée d’une crise sanitaire, voit ainsi sa marge de plus en plus rétrécie.

    En fait, le budget du pays est caractérisé par un déséquilibre structurel entre recettes et dépenses. Il est vrai qu’au cours de ces vingt dernières années, les chiffres de l’économie se sont rétablis, mais grâce à la rente pétrolière.

    Cela n’a apporté qu’une “prospérité” de courte durée. Aujourd’hui que la rente est en baisse, l’économie s’est mise à tanguer, affichant des chiffres bas pour de nombreux agrégats. Les chiffres sont têtus. Et, l’Exécutif ne peut rien y changer.

    L’avant-projet de loi de finances complémentaire pour 2021 donne un avant-goût de la situation à laquelle le pays aura à faire face. Il y est, en effet, indiqué, que la fiscalité pétrolière budgétisée s’élèverait à 1 927,05 milliards de dinars, contre 1919,2 milliards de dinars dans la LF 2021, soit une petite augmentation.

    Quant aux ressources ordinaires, elles se situeraient à 3 404,8 milliards de dinars dans l’APLFC pour 2021, contre près de 3 409,0 milliards de dinars dans la LF 2021. Il n’y a pas de quoi pavoiser !

    Les exportations d’hydrocarbures devraient, elles, atteindre 23,63 milliards de dollars à la fin de l’année 2021, contre 23,21 milliards de dollars prévus dans la LF 2021. Alors que les importations de biens devraient se situer à 30,42 milliards de dollars, contre 30,05 milliards de dollars (CAF) prévues dans la LF 2021.

    Il est souligné dans l’APLFC 2021 que sous l’effet de la baisse combinée des prix moyens à l’exportation du brut algérien (-35,07%) et des volumes (-10,91%), les exportations d’hydrocarbures ont fléchi, à fin décembre 2020, pour se situer à 20,19 milliards de dollars, contre 33,34 milliards de dollars à la même période de 2019, soit une moins-value de 13,14 milliards de dollars (-39,42%).

    Les exportations hors hydrocarbures ont, également, enregistré un repli de 325 millions de dollars durant l’année 2020, passant de 2,6 milliards de dollars à fin décembre 2019 à 2,2 milliards de dollars à fin décembre 2020.

    Le gouvernement tente toutefois de rassurer, en mettant en avant le fait que l’APLFC 2021 comporte deux agrégats (exportation d’hydrocarbures et fiscalité pétrolière) revus, légèrement, à la hausse, et ce, pour tenir compte du niveau des quantités exportées affichées dans le cadre du plan de développement de Sonatrach (2021-2025).

    Étant donné ces nouveaux éléments, les principaux indicateurs de l’APLFC pour 2021 du présent cadrage macroéconomique et financier, se présentent comme suit : la croissance économique prévue dans l’APLFC 2021 s’établirait à 4,21% contre 3,98% prévu dans la loi de finances initiale, tandis que la croissance du PIB hors hydrocarbures, se situerait à +3,18% dans l’APLFC 2021, contre +2,42% prévu dans la LF 2021.

    Youcef SALAMI

    Liberté, 20 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, crise économique, crise sociale, crise financière, prix du pétrole, dette, FMI, budget, loi des finances,

  • Algérie/ Acrobaties ! (analyse du Quotidien d’Oran)

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le doute a été levé lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, on est bien partis pour une loi de finances complémentaire 2021. La difficile conjoncture financière et économique du pays contraint le gouvernement à recourir à une loi de finances complémentaire (LFC) pour l’année 2021.

    Une solution pour faire face à de nouvelles dépenses et à une nouvelle situation économique? C’est la motivation essentielle du recours à une LFC, corriger le déséquilibre budgétaire qui résulte de la loi de finances initiale, laquelle devait déterminer pour l’exercice en cours « la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges de l’Etat, ainsi que l’équilibre budgétaire et financier qui en résulte », comme le stipule l’article 1 de la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001. Les gouvernements successifs ont tous eu recours à la LFC, excepté en 2013 où toutes les mesures qui étaient prévues au titre de la LFC ont été reportées et inscrites dans le projet de loi de finances pour 2014, mais rien à comparer entre le présent et cette époque marquée par une explosion des dépenses de fonctionnement de l’Etat (entre 2007 et 2012 elles ont pratiquement été multipliées par 3, passant de 22 milliards de dollars à 65 milliards de dollars). C’était l’époque où le pays disposait d’importantes réserves en devises, et on ne se gênait pas pour en abuser à souhait.

    Cette loi de finances complémentaire 2021 ne ressemble, donc, en rien aux précédentes. Il y a lieu de la concevoir et de trouver les ressources financières qui permettraient l’application de ses articles. Mais, où les chercher ces ressources financières dans cette période marquée par une double crise économique et sanitaire sur le plan planétaire ? La remontée du prix du baril de pétrole pourrait fournir des appuis au gouvernement, mais il ne faut pas compter sur ce marché pétrolier très frivole, en tout cas pas tant que les devises ne soient dans les caisses de l’Etat. Cette prochaine loi de finances complémentaire chercherait ainsi à mettre d’autres mécanismes pour arriver à ses fins. Et, les premiers indices dans ce sens sont repérés dans l’inédit, avec l’introduction des dispositions au titre de l’avant-projet d’ordonnance portant loi de finances complémentaire pour 2021, relatives à la création d’un Fonds devant accueillir les fonds et biens détournés et confisqués en vertu de décisions de justice dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption, selon les instruction du président de la République. Ainsi que la poursuite des efforts dans le sens de l’encouragement de l’inclusion financière en vue de capter les fonds en circulation dans le marché parallèle, notamment à travers une émission de bons de Trésor. Cela pourrait-il constituer une base solide de ressources financières pour honorer les nouvelles dépenses et parer au déséquilibre budgétaire qui résulte de la loi de finances initiale ?

    Pour le moment, on ne sait pas grand chose sur l’évaluation exacte du Fonds pour les fonds et biens détournés et confisqués en vertu de décisions de justice dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption. Quant à la bancarisation de l’argent informel, si les moyens mis en place ont réussi à capter une partie de cette masse, une grosse partie reste en circulation en dehors du circuit bancaire, et on ne sait rien sur ce que réserverait l’avenir à ces bons de Trésor qu’on s’apprête à mettre sur le marché. Loin de ces acrobaties, rien ne serait donc plus sûr que les ventes des hydrocarbures.

    Le Quotidien d’Oran, 18 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, loi des finances, loi des finances complémentaire, crise économique,

  • Algérie/ Crispation (Edito de Liberté)

    L’Algérie a célébré hier la Journée mondiale du travail, coïncidant avec le 1er mai de chaque année, dans un contexte économico-social des plus tendus. Les difficultés financières qui s’aggravent de jour en jour viennent rendre encore plus complexe toute perspective de relance de la croissance au moment où l’emploi est frappé de plein fouet par la crise sanitaire.

    Conséquence logique de la baisse de l’activité économique, la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale a eu pour effet d’accentuer la hausse des prix des produits. Et comme cette augmentation des prix des produits importés coïncide avec celle des produits locaux (fruits et légumes, viandes…), le taux d’inflation s’en trouve ainsi sensiblement distendu, malmenant sérieusement le pouvoir d’achat des citoyens. Et c’est cette situation qui semble avoir poussé plusieurs syndicats, notamment de la Fonction publique, à hausser le ton de la revendication et même à recourir à la protestation pour exprimer le ras-le-bol face à la dégradation continue du pouvoir d’achat des travailleurs.

    Les augmentations de salaire accordées, il y a quelques années, ont naturellement été siphonnées par la hausse des prix couplée à la perte de valeur du dinar. L’action syndicale, qui a sommeillé pendant presque deux ans à la faveur des événements politiques qu’a connus le pays avec l’éruption du mouvement populaire et, par la suite, de la pandémie de coronavirus, s’est réveillée presque en sursaut.

    De nombreux secteurs d’activité sont ainsi brusquement gagnés par la protestation. Éducation nationale, enseignement supérieur, santé, commerce, impôts, poste, Protection civile, pour ne citer que ces secteurs, ont tous connu des mouvements de débrayage des travailleurs. Pour certains d’entre eux, d’autres actions de protestation sont prévues pour les prochains jours.

    La sortie du Premier ministre à ce propos n’est, visiblement, pas pour arranger les choses. C’est dire que la tension au niveau du front social risque de s’exacerber davantage. Et pendant ce temps, l’heure n’est visiblement pas au dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Pourtant, la situation le recommande, l’exige même, afin d’éviter que la brouille se corse ou que les conflits s’enlisent. Ce qui n’est, évidemment, dans l’intérêt de personne. Surtout en ces temps de crispation socio-économico-politique.

    Liberté, 02 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, 1er mai, fête des travailleurs, Journée mondiale du travail, crise économique, hausse des prix, inflation, dinar, taux de change,

  • Le multilatéralisme est le seul moyen de sauver le monde de l’assaut de la triple crise, selon le chef de l’ECOSOC

    NEW YORK (Nations Unies), 24 avril (Xinhua) — Munir Akram, le président du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), ambassadeur du Pakistan auprès des Nations Unies, a déclaré samedi que le multilatéralisme est le seul moyen de sauver le monde de l’assaut de la triple crise à laquelle la communauté internationale est confrontée.

    « En cette période de bouleversements liés à la COVID, le multilatéralisme fondé sur les valeurs et les principes inscrits dans la Charte des Nations Unies et le droit international est le seul moyen d’avancer pour sauver le monde de l’assaut de la triple crise – la crise sanitaire, la crise économique et la menace existentielle du changement climatique », a affirmé le chef de l’ECOCOS dans son message pour la Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix, observée chaque année le 24 avril.

    « Unissons nos ressources, nos technologies, nos connaissances et nos expériences pour construire la paix, pour reconstruire en mieux et transformer la phrase ‘personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité’ en une réalité et un fait de vie », a ajouté M. Akram.

    La Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix a été créée le 12 décembre 2018 par une résolution de l’ONU et a été observée pour la première fois le 24 avril 2019.

    Xinhua, 25 avr 2021

    Etiquettes : Munir Akram, Conseil économique et social des Nations Unies, ECOSOC, multilatéralisme, crise sanitaire, crise économique, changement climatique,

  • Coronavirus : Le long tunnel noir

    par Abdou BENABBOU

    Des pays forts d’institutions solidement structurées et de savoir-faire avéré se débattaient déjà dans des difficultés économiques sans issue avant que la pandémie ne survienne. Des Etats supposés bien assis peinaient à redresser une barre de leurs économies et n’avaient comme ressorts échappatoires que la gonflée de leurs dettes publiques au détriment de leurs générations futures. Des crises décennales se succédant, les états-majors gouvernants tentaient sans conviction de trouver des parades si ce n’est de verser dans l’amplification de la dette, ce qui donnait un autre apparat subtilement invisible au déroulé permanent de la planche à billets.

    La rupture de l’équilibre social entre les droits et les devoirs censé donner un sens à la démocratie n’a pas attendu que le coronavirus apporte sa malédiction pour contrarier le bien-fondé de la citoyenneté. Le contentement des nombreux vœux des populations n’avait pas pu aboutir et les recettes politiques des différents pouvoirs se sont manifestées en flops. Les sujets à guider vers le progrès n’avaient déjà depuis lors que les ressentiments et les émeutes pour protester contre le grand échec. Peu de pays dits nantis échappaient à ce chagrin. Les autres se sont focalisés sur des nations souffre-douleurs accusées d’être les causes de tous les malheurs.

    On en était encore là quand l’épidémie est arrivée avec fracas transformant les inquiétudes en torpeur pour que l’existence des hommes soit davantage et sérieusement contrariée.

    Le long tunnel noir s’est élargi pour le monde entier pour s’interroger sur un devenir impossible à partager entre l’espoir dérisoire et la certitude d’un futur compromis. La notion de démocratie s’est parée de différentes couleurs pour que chacun l’utilise selon ses intérêts. Face à cette marmelade planétaire, la question à poser est de se demander comment les peuples plus atrophiés que les autres et en mal de développement pourraient-ils présager de quoi demain sera né.

    Inutile de remuer le couteau dans la plaie et d’interroger le restaurateur ou le cafetier du coin. S’il est armé du seul jerricane d’essence, il prendra la demande pour la pire des insultes.

    Le Quotidien d’Oran, 5 déc 2020

    Tags : #Coronavirus #Covid19, #Pandémie