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  • Guerre digitale en Ukraine

    Guerre digitale en Ukraine

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    L’Ukraine est la première guerre viralisée, avec un nombre sans précédent d’acteurs en ligne prenant part à la confrontation. Les grandes plateformes technologiques sont également devenues des instruments du conflit : collecte et partage de données avec les gouvernements, contrôle de l’information, participation à des boycotts internationaux, suppression de comptes de médias sociaux, ou encore instruments de mobilisation et d’émotion. L’Ukraine pourrait devenir le premier front de guerre où les deux grandes tendances mondiales de la numérisation et de leurs plateformes mesurent leurs forces : le techno-autoritarisme de la Russie et de la Chine, et le modèle américain de la Silicon Valley.

    Si les cartes sont toujours essentielles dans tout conflit, dans la guerre ukrainienne, c’est toute une bataille d’images et de (fausses) informations qui se joue sur les réseaux sociaux. Un nombre sans précédent d’acteurs en ligne prennent part à cette confrontation asymétrique, qu’il s’agisse de volontaires Anonymus, de traqueurs numériques, d’équipes de cyberdéfense de l’OTAN ou de la toute nouvelle équipe d’intervention rapide de l’Union européenne, dirigée par la Lituanie. Les grandes plateformes technologiques – quelle que soit leur origine, de la Silicon Valley à la Russie ou à la Chine – sont devenues des instruments de conflit : collecte et partage de données avec les gouvernements, piratage de sites web ou contrôle de l’information, adhésion à des boycotts internationaux, suppression de comptes de médias sociaux ou utilisation comme instruments de mobilisation et d’émotion. Mais, surtout, la guerre d’Ukraine est la première guerre viralisée ; diffusée en temps réel à partir de fragments d’images qui, en quelques secondes, tentent de refléter les menaces, les peurs, l’héroïsme et la dévastation.

    Pendant les premières semaines, le Washington Post a pu suivre le mouvement des troupes russes en Ukraine en utilisant uniquement des vidéos téléchargées sur TikTok par des utilisateurs qui partageaient des images de chars et de soldats de manière de plus en plus virale, au point que le New Yorker a surnommé l’invasion de l’Ukraine « la première guerre TikTok ». L’application chinoise comptant plus d’un milliard d’utilisateurs, qui est devenue le réseau social des chorégraphies familiales virales en pleine pandémie, est désormais une source d’information pour des centaines de milliers de jeunes, qui suivent les images de la guerre en Ukraine en faisant glisser leur téléphone portable. Passant indistinctement de l’émotionnel aux scènes de guerre et aux mèmes, les faits et la fiction se mêlent. L’une des vidéos les plus diffusées sur l’Ukraine, avec plus de sept millions de vues, montrant des soldats fatigués disant au revoir à leur famille, s’est avérée être une scène d’un film ukrainien de 2017.

    Tik Tok est devenu une source de soutien galvanisante pour les Ukrainiens, mais aussi un terrain fertile pour la prolifération de comptes frauduleux distribuant du faux contenu dans le but de gagner de l’argent rapidement grâce à des vidéos demandant des dons pour la cause ukrainienne. Les créateurs de contenu sur ce réseau peuvent recevoir des cadeaux virtuels, tels que des roses et des pandas numériques, pendant les diffusions en direct et les convertir en diamants, une monnaie TikTok qui peut ensuite être retirée comme de l’argent réel. TikTok prélève une commission de 50 % sur l’argent dépensé en cadeaux virtuels. L’ensemble du système a été dénoncé pour ses mauvais contrôles de modération du contenu et pour le business qui se cache derrière la viralisation de certaines vidéos.

    La confrontation technologique

    Les géants américains de la technologie sont également des acteurs privés dans cette guerre, alignés sur la stratégie occidentale, que ce soit pour exercer des pressions politiques (comme Apple qui suspend la vente d’iPhones et d’autres produits en Russie) ou pour capturer et contrôler des données et des informations (de la cartographie à la censure). Conscient que Google Maps pourrait être utilisé comme un autre outil de guerre par les parties russe et ukrainienne lorsqu’il s’agit d’élaborer des stratégies militaires, Google a décidé de désactiver temporairement cette fonctionnalité dans cette partie du monde. En outre, le train de sanctions approuvé par les États-Unis et l’Union européenne comprend un boycott des exportations de technologies. Depuis, Microsoft, Apple, Samsung, Oracle et Cisco ont refusé de vendre des services en Russie ou y ont mis fin à leurs activités.

    Cette collaboration s’étend également au domaine de la sécurité. À la mi-janvier, alors que la Russie massait des troupes et des armes à sa frontière dans l’est de l’Ukraine, une attaque informatique baptisée WhisperGate a désactivé pendant des heures quelque 70 sites web du gouvernement ukrainien, qui ont fini par afficher un message invitant la population à « avoir peur et à s’attendre au pire ». À la suite du piratage, Microsoft a décidé de partager son analyse et les détails techniques de l’attaque, ainsi que des recommandations aux personnes concernées pour accroître leur résilience.

    Une autre entreprise de cybersécurité fondée à Kiev en 2017, Hacken, a rassemblé une armée comptant jusqu’à 10 000 hackers dans 150 pays différents, selon ses propres déclarations, qui se consacre à s’introduire dans les plateformes médiatiques russes et à amplifier les récits ukrainiens du conflit sur les médias sociaux.

    S’il s’agit, comme l’affirme le philosophe français centenaire Edgar Morin, de « la première cyberguerre de l’histoire de l’humanité », l’Ukraine pourrait devenir le premier front de guerre où les deux grandes tendances mondiales de la numérisation mesurent leurs forces : le techno-autoritarisme et le modèle américain de la Silicon Valley, où les entreprises privées déploient le « capitalisme de surveillance » que dénonce Shoshana Zuboff.

    Bien avant l’invasion, le monde numérique avait déjà commencé à se diviser en une confrontation technologique marquée par la rivalité entre la Chine et les États-Unis. La « souveraineté » de l’internet russe était déjà fondée sur la censure de l’information et la persécution de l’opposition politique. Les alliés du Kremlin contrôlaient VKontakte, le Facebook russe, et depuis 2019, la loi sur la souveraineté d’internet obligeait déjà tous les fournisseurs de services en ligne à passer par les filtres du censeur numérique Koscomnadzor. Malgré cela, la guerre a accéléré et approfondi la portée de ce rideau de fer numérique qui vise à isoler les Russes de tout récit qui s’écarte de l’argument officiel du Kremlin pour la construction de son casus belli.

    Dans un tel scénario polarisé de guerre de l’information, où la censure et l’émotionnalité narrative sont devenues une partie essentielle du récit de guerre, l’engagement de la communauté en faveur de la suppression de certains médias, ainsi que l’instrumentalisation des grands monopoles numériques en faveur de leur propre stratégie, posent également des contradictions avec l’idée de liberté d’expression défendue par l’un ou l’autre.

    Le fondateur et PDG du réseau russe de messagerie cryptée Telegram, Pavel Durov, a averti les internautes de « douter de toutes les informations » qu’ils peuvent trouver sur la plateforme et a explicitement demandé aux utilisateurs de ne pas utiliser l’outil pour « exacerber les conflits et inciter à la discorde interethnique ». Telegram est devenu un instrument parfait pour mesurer le choc des récits sur la guerre. La plateforme s’est récemment positionnée comme un outil d’information utile pour les journalistes en Ukraine, notamment pour la création de chaînes d’information spécifiquement destinées à un public de moins de 25 ans qui a cessé d’écouter la radio ou de regarder la télévision traditionnelle. Contrairement à WhatsApp, Telegram ne limite pas le nombre d’utilisateurs sur un même canal et, dans le même temps, comme il n’y a presque pas de modération du contenu, il a également fonctionné comme un espace de mobilisation du soutien aux troupes russes, comme le montre la capacité de pénétration du canal « Intel Slava Z ».

    Si, selon les experts, l’impasse militaire sur le terrain peut accélérer la cyberguerre, à court terme, la stratégie de la Russie reste axée sur la censure et le contrôle narratif : sur la puissance de la  » ferme à trolls  » russe, l’Agence de recherche sur Internet basée à Saint-Pétersbourg, et sa capacité à créer des contenus et à orchestrer des réactions organisées.

    Au plus fort de la confusion, une enquête de Pro Publica a montré comment, dans la guerre d’Ukraine, on a même eu le paradoxe d’utiliser de faux fact-checkers pour apparemment déboulonner des faux inexistants. Les chercheurs ont identifié au moins une douzaine de vidéos dénonçant de prétendues campagnes de propagande ukrainiennes qui n’ont jamais eu lieu. L’objectif, selon les experts, était de jeter le doute sur toute image ultérieure dénonçant l’impact des prétendues attaques russes.

    Dilemmes éthiques et stratégiques

    La bataille pour le contrôle de la narration est également menée par l’UE elle-même, qui est depuis longtemps consciente de la capacité de la Russie à pénétrer et à influencer l’opinion publique européenne. À la demande de Bruxelles, Google, Meta et Twitter ont décidé de prendre des mesures à l’encontre des comptes liés au Kremlin afin d’empêcher la diffusion de désinformation, et notamment l’accès aux contenus des chaînes officielles russes telles que RT et Sputnik ; Apple a retiré l’application RT News de sa boutique et YouTube a bloqué la chaîne d’information russe. Annoncer une interdiction des émissions de RT et de Sputnik dans l’UE est non seulement politiquement risqué, mais aussi difficile à appliquer juridiquement.

    Dans un tel scénario polarisé de guerre de l’information, où la censure et l’émotivité narrative sont devenues une partie essentielle du récit de guerre, l’engagement de l’UE en faveur de la suppression de certains médias, ainsi que l’instrumentalisation des grands monopoles numériques en faveur de sa propre stratégie, pose également des contradictions avec l’idée de liberté d’expression défendue par les deux camps.

    La guerre hybride étend l’impact perturbateur d’une confrontation qui va au-delà des avancées militaires russes et de la résilience ukrainienne. Il se déploie par le biais de la désinformation et dans toute tentative d’infecter les infrastructures et les canaux de communication avec des logiciels malveillants. Bots, trolls ou chevaux de Troie, tout est bon pour affaiblir l’ennemi.

    Carme Colomina, chercheur principal, CIDOB @carmecolomina

    BARCELONA CENTRE FOR INTERNATIONAL AFFAIRS, mai 2022

    #Ukraine #Russie #Guerre_digitale #Guerre_numérique

  • Mettre en avant les positions « constantes et pondérées » de l’Algérie

    La presse nationale appelée à mettre en avant les positions « constantes et pondérées » de l’Algérie- Journée mondiale de la liberté de la presse,

    ALGER – Le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, a indiqué lundi à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse que la presse publique et privée était appelée à mettre en avant les positions « constantes et pondérées » de l’Algérie aux plans régional et international, notamment au regard des enjeux actuels et des défis découlant des tiraillements internationaux.

    Dans un message à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai), M. Bouslimani a précisé que « par devoir national et professionnel, la presse publique et privée est appelée à mettre en avant les positions constantes et pondérées de l’Algérie aux plans régional et international, notamment au regard des défis actuels et des enjeux découlant des tiraillements internationaux ».

    « A la veille de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, la presse nationale est appelée tout particulièrement à mettre en exergue les réalisations sans précédent de l’Etat dans divers domaines, notamment en faveur de la protection et du renforcement des droits des citoyens, comme en témoignent les récentes décisions du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans leurs dimensions sociale et économique », a ajouté le ministre de la Communication.

    La liberté de la presse « a été consolidée par de nombreux acquis comme les nouvelles technologies qui ont facilité la communication en temps réel et l’accès aux sources d’information, mais sont devenues, en même temps, de dangereux outils utilisés pour porter atteinte à la vie privée des personnes et à la sécurité, la souveraineté et la stabilité des Etats », a estimé M. Bouslimani, soulignant que l’Algérie qui est, selon des rapports internationaux, parmi les pays les plus exposés aux guerres de quatrième génération et aux cyberattaques, « reste engagée à protéger la liberté de la presse et les droits des journalistes et assimilés grâce au soutien de l’Etat ».

    Un soutien qui, a-t-il dit, « se manifeste sous diverses formes, dont la consécration par le Président Tebboune de la culture de la communication directe avec les citoyens à travers les réseaux sociaux et ses rencontres périodiques avec les journalistes et les représentants de la presse ».

    Ce soutien se manifeste aussi par « des garanties solides de protection et de promotion de la liberté de la presse, notamment à travers les principes énoncés dans la Constitution, le renforcement du système législatif y afférent et l’accompagnement matériel de nombreux médias, y compris privés », a ajouté M. Bouslimani.

    Selon le ministre, la réussite de ces efforts « est tributaire de la conscience du journaliste quant à son rôle actif à fournir de manière professionnelle l’information au citoyen et éviter les fakenews relayés par les ennemis de l’Algérie, un pays attaché à ses principes internationaux et déterminé à réaliser un développement à la hauteur de sa position exceptionnelle ».

    « Ce rôle dont la famille de la presse nationale n’a eu de cesse de jouer à travers les différentes étapes de son parcours professionnel, se confirme aujourd’hui dans un contexte de forte concurrence médiatique internationale exigeant un positionnement quantitatif et qualitatif fort afin de contribuer à la réussite du programme de l’Algérie Nouvelle et des importantes manifestations régionales que notre pays accueillera prochainement », a assuré le ministre.

    A cette occasion, M. Bouslimani a adressé ses meilleurs vœux à la famille de la presse nationale, saluant son rôle dans la promotion de la profession et l’accompagnement de la politique d’édification nationale et de défense des causes justes à travers le monde.

    Il a souligné, dans ce sens, que ce jour, « une halte d’évaluation et d’exploration des perspectives et opportunités de soutien de la liberté de la presse », constitue également « une opportunité pour s’incliner à la mémoire des journalistes qui ont sacrifié leur vie pour défendre les valeurs et l’éthique de la profession ».

    Le ministre de la Communication a mis l’accent sur le souci de son secteur à « consacrer une approche participative pour la promotion de la profession de journalisme, et ce, dans le respect de l’éthique et de la déontologie de la profession reposant essentiellement sur la liberté et la responsabilité ».

    APS

    #Algérie #

  • Algérie : Cybermenace

    Algérie : Cybermenace

    Algérie : Cybermenace – Twitter, piratage, hacking, cyberguerre, Maroc, guerre électronique,

    L’Algérie a-t-elle vraiment tous les moyens pour faire face aux cyberattaques ? La dernière attaque contre le site officiel du ministère de la Justice (sur Twitter) sème le doute quant aux capacités techniques et humaines dont dispose le pays pour faire face aux incursions malveillantes. En vérité, aucun pays, aussi développé soit-il en matière technologique, ne peut se prémunir totalement contre les cyberattaques.

    Plusieurs experts relayés par les médias ces derniers mois ont affirmé que l’Algérie, en plus des moyens techniques à sa portée, dispose d’un potentiel humain formé pour assurer la sécurité des systèmes informatiques sensibles. Pourtant, le système de sécurité du site officiel du ministère de la Justice, l’un des plus performants et des plus usités par le public, n’a pas résisté au risque de « défiguration » par les cyber-pirates, qui ont déjoué toutes les protections des données numériques, prendre le contrôle du site et changer son contenu. Comme quoi, on n’est jamais à l’abri des cyberattaques. Une enquête a été ouverte par les services compétents, afin de déterminer les coupables de cette violation de la sécurité du site du ministère de la Justice et informer l’opinion publique à propos de cette cyberattaque, mais le mal est fait et il s’agit plutôt, surtout, de découvrir et corriger la faille qui a permis aux pirates de « défigurer » le site. Et faire en sorte que d’autres systèmes de sécurité de ministères, de grandes sociétés et banques, tiennent bon face à ce genre d’attaque.

    Actuellement, malgré des moyens énormes, techniques et humains, toute l’Europe est en état d’alerte « numérique » face aux soupçons de ripostes des Russes à travers des cyberattaques en réaction aux sanctions décidées à leur encontre par les Occidentaux à l’ombre de la guerre en Ukraine. On voit bien que les cyberattaques prennent une forme de terrorisme d’un nouveau genre. Et les Etats doivent se préparer en conséquence, H 24, pour parer à tout imprévu.

    Le Maroc a depuis longtemps déclaré la guerre électronique, ou cyber-guerre, à l’Algérie, en commençant par la désinformation et allant jusqu’à l’espionnage de personnalités politiques et de journalistes à l’aide du logiciel Pegasus, et on arrive maintenant à faire planer la menace sur les collectivités. Ces derniers jours, les opérateurs de téléphonie mobile ont multiplié les mises en garde à travers des SMS invitant leurs clients à ne pas répondre aux messages «douteux». «Les messages type mails ou SMS qui vous demandent des informations doivent vous alerter, car les cybercriminels cherchent à vous attirer sur de faux sites, qui paraissent vrais, pour vous soutirer des informations ou de l’argent, ou encore dérober vos données numériques». Ce type de mise en garde révèle une autre dimension de cette guerre électronique qui doit impliquer, non seulement des services spécialisés, mais également le citoyen, qui doit adopter les bons réflexes pour se protéger des menaces de cyberattaques. Dans ce contexte, il est très important de sensibiliser les masses sur cette réalité.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 13/03/2022

    #Algérie #Maroc #Twitter #Hacking #Piratage #Ukraine

  • Le rapport de Graphika : soft power et guerre de 4e génération contre l’Algérie (II)

     Algérie, Maroc, Cyberguerre, Graphika, #Algérie, #Maroc,

    Pour clarifier ce point, nous allons citer deux exemples pédagogiques.

    1- L’affaire Jeremy Corbyn
    La très large élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste britannique avec près de 60% des voix en 2015 a été suivie par une campagne médiatique « mainstream » ayant pour but de diaboliser sa personne et de lui ôter toute légitimité politique de premier plan.
    Tout d’abord, ses positions pro-palestiniennes lui ont valu des attaques du lobby sioniste pour des allégations d’antisémitisme après son succès électoral. Quelques années plus tard, à l’approche des élections législatives de 2019, les accusations sont montées d’un cran, devenant plus incisives. Il n’était pas question qu’un socialiste « antisémite » soit logé au 10, Downing Street.
    En plus de ces accusations fallacieuses, une autre affaire a été planifiée pour porter le coup de grâce à la possibilité que Corbyn puisse, un jour, occuper le fauteuil de Premier ministre britannique : sa « collusion » avec la Russie. Cette accusation, mêlée avec ce « sport » occidental communément appelé « Russia Bashing », allaient être, ni plus ni moins, un coup de grâce à ce projet.
    À ce sujet, les journalistes d’investigation Ben Norton et Max Blumenthal écrivaient le 8 décembre 2019:
    « À quelques jours des élections nationales britanniques du 12 décembre, les agences de renseignement britanniques et les organisations soutenues par le gouvernement américain ont intensifié leurs attaques contre Corbyn, empruntant des tactiques à l’hystérie américaine du Russiagate et faisant de grands efforts pour le présenter – sans aucune preuve substantielle – comme une supposée marionnette de l’ignoble Kremlin ».
    Le journaliste Matt Kennard a, quant à lui, publié une enquête détaillée au titre très explicite : « Comment l’establishment militaire et du renseignement britannique s’efforce d’empêcher Jeremy Corbyn de devenir Premier ministre ».
    Il y mentionna que des responsables de l’armée et du renseignement britanniques ont été à l’origine d’au moins 34 reportages majeurs publiés dans les médias nationaux présentant Jeremy Corbyn comme un danger pour la sécurité britannique.
    Le 27 novembre 2019, en pleine campagne électorale, l’équipe de Jeremy Corbyn présenta un imposant dossier traitant de négociations secrètes entre le gouvernement conservateur de Boris Johnson et l’administration américaine dans le but de privatiser le National Health Service (NHS) britannique, démentant ainsi les promesses de son rival conservateur.
    Moins d’une semaine plus tard, l’artillerie lourde fut sortie pour faire face à l’accusation.
    Ben Wallace, le Secrétaire d’État à la Défense britannique, déclara que « Jeremy Corbyn a joué le rôle d’ »idiot utile » pour le Kremlin en minant l’OTAN pendant des décennies et cela le rend inapte à être Premier ministre ».
    Comme pour confirmer ses dires, le journal pro-conservateur The Daily Telegraph titrait à la Une « Le dossier de Corbyn pointe du doigt les Russes ».
    The Guardian emboîta le pas en précisant que les documents de Corbyn ont été « mis en ligne par des affiches utilisant des méthodes russes ». D’autres médias comme The Daily Beast, la BBC ou le Washington Post reprirent également la nouvelle.
    Ce n’est pas le « clonage » de cette information qui attire l’attention mais le fait que tous les médias se sont basés sur une et une seule source : Graphika et son directeur des recherches, Ben Nimmo. Tiens donc!
    Extrait de l’article du Guardian :
    « Ben Nimmo, le chef des enquêtes chez Graphika, a déclaré : « Ce que nous disons, c’est que les efforts initiaux pour amplifier la fuite du NHS ressemblent beaucoup aux techniques utilisées par Secondary Infektion dans le passé, une opération russe connue. Mais nous n’avons pas toutes les données qui nous permettent de prendre une décision finale dans cette affaire » ».
    Une accusation aussi grave, reprise par des médias lourds et influents, basée sur une seule source et…du vent.
    Ce qui fit dire à Norton et Blumenthal :
    « Pas un seul article couvrant l’histoire n’a pris la peine d’informer les lecteurs qui était Nimmo, ni n’a offert de détails sur les puissantes forces étatiques derrière Graphika ».
    Et d’ajouter :
    « En fait, Nimmo n’est pas un expert en données ou un journaliste, mais un ancien attaché de presse de l’OTAN qui a précédemment travaillé pour l’usine de propagande secrète « Integrity Initiative », qui était financée par le ministère britannique des Affaires étrangères et dédiée à engendrer des conflits avec la Russie ».
    La suite de l’histoire vous la devinez certainement : Jeremy Corbyn a évidemment perdu les élections du 12 décembre 2019.
    2- Le Russiagate
    Le Russiagate est l’affaire politico-judiciaire qui a été invoquée pour qualifier les allégations d’ingérence de la Russie dans les élections présidentielles américaines de 2016. Un branle-bas de combat médiatique a été orchestré afin de démontrer que la défaite de Hillary Clinton n’était due qu’à une collusion entre l’équipe de Donald Trump et le Kremlin via une armée de trolls russes écumant les médias sociaux, en particulier Facebook et Twitter.
    Comme on peut s’y attendre, la démonstration a été confiée à une équipe de l’Université d’Oxford et …la société Graphika. Cette dernière était représentée par son fondateur, John Kelly, et Camille François.
    Le rapport, commandité en 2018 par l’«US Senate Select Committee on Intelligence » (SSCI) dont il a été question auparavant, confirme évidemment les allégations. On peut y lire :
    « L’Agence russe de recherche Internet (IRA) a lancé une attaque prolongée contre les États-Unis en utilisant une propagande informatique pour désinformer et polariser les électeurs américains ».
    « Les données sur l’IRA fournies au SSCI par les plateformes américaines de médias sociaux et Internet démontrent un effort soutenu pour manipuler le public américain et saper la démocratie. Avec des années d’expérience dans la manipulation de l’opinion publique en Russie, l’IRA a utilisé les principales plateformes de médias sociaux, notamment Facebook, Instagram et Twitter, pour cibler les électeurs américains et polariser les utilisateurs des médias sociaux américains ».
    Une année plus tard, le rapport du procureur Robert Mueller, procureur spécial chargé d’enquêter sur les ingérences russes dans les élections présidentielles de 2016, était publié. La principale conclusion stipulait qu’il n’y a pas eu d’entente entre les membres de l’équipe de Trump et la Russie.
    Le Monde diplomatique qualifia le Russiagate de « débâcle » et commenta le rapport ainsi :
    « Les premiers éléments connus du Rapport Mueller représentent une défaite pour la fraction la plus modérée du parti démocrate, pour le parti de la guerre à la Russie, pour les médias. […] Enfin, ce rapport constitue une gifle spectaculaire pour la quasi-totalité des grands médias américains qui, depuis deux ans, avaient fait du « Russiagate » leur commerce à plein temps ».
    Une gifle aussi à Graphika et ses « experts ».
    La chasse aux sorcières s’est poursuivie jusqu’aux élections présidentielles américaines de 2020. Graphika produisit un autre rapport en septembre 2020 signé par, entre autres, Ben Nimmo et Camille François ciblant un site nommé PeaceData supposément financé par l’Agence russe de recherche Internet (IRA).
    À ce sujet, le New York Times écrivit :
    « Le groupe russe qui s’est immiscé dans l’élection présidentielle de 2016 est de retour, utilisant un réseau de faux comptes et un site Web conçu pour ressembler à un site d’information de gauche, ont déclaré mardi Facebook et Twitter. La campagne de désinformation menée par le groupe soutenu par le Kremlin, connu sous le nom d’Internet Research Agency, est la première preuve publique que l’agence essaie de répéter ses efforts d’il y a quatre ans et d’éloigner les électeurs du candidat démocrate à la présidentielle, Joseph R. Biden Jr., pour aider le président Trump ».
    PeaceData a vivement réagi à ces accusations les qualifiant de calomnies et de mensonges.
    En effet, certains observateurs perspicaces notèrent que, contrairement à ce qui était dit par Graphika et NYT, le site web PeaceData avait publié plusieurs articles critiquant durement Trump, dont un qui l’a qualifié de « instable et déséquilibré ». D’autre part, Graphika ne donna aucune preuve du financement du site par l’IRA dans son rapport.
    Les comptes Facebook et Twitter de PeaceData ont évidemment été fermés sur la base du rapport de Graphika et de ses « experts », Ben Nimmo et Camille François.
    Graphika et l’Algérie
    Après avoir passé en revue l’imposant réseau de connexions politico-militaires dont dispose Graphika et ses « experts » ainsi que les « missions » de haut niveau dont ils ont été chargés, plusieurs questions viennent à l’esprit : Pourquoi l’Algérie? Pourquoi maintenant? Quel est le but recherché? Qui a commandé l’étude? Qui l’a financée? Et qui a collaboré avec eux pour leur fournir les détails nécessaires?
    Tout d’abord, il faut reconnaître que si Graphika s’est intéressée à l’Algérie, c’est que ce pays représente un enjeu géostratégique important pour les États-Unis. Cela confirme ce qui a été avancé dans mes nombreux articles et mes récents livres sur le sujet.
    Le timing est lui aussi important. En effet, comme le Hirak « frelaté » bat de l’aile, cette évidente ingérence dans la politique intérieure de l’Algérie cherche à créer une nouvelle agitation malsaine dans la vie politique du pays. En plus, il est quand même étrange que sa publication intervienne juste après le scandale Pegasus qui a ciblé l’Algérie. De victime, l’Algérie est présentée comme coupable par Graphika.
    Pour tenter de répondre plus amplement aux questions, revenons au rapport de Graphika sur l’Algérie.
    Le résumé du rapport donne le ton :
    « Facebook a partagé un ensemble de comptes, de pages et de groupes avec Graphika pour une analyse plus approfondie avant de les supprimer de ses plateformes. Notre enquête a révélé un effort multiplateforme sur plusieurs années pour faire avancer les intérêts du président algérien Abdelmadjid Tebboune, depuis sa candidature à la présidentielle de 2019, jusqu’à un référendum constitutionnel l’année dernière et des élections législatives largement boycottées en juin. Cette activité s’est entrelacée avec une campagne soutenue de harcèlement et d’intimidation visant le mouvement de protestation du Hirak en Algérie, qui, au cours des deux dernières années, a rassemblé des milliers de personnes dans les rues du pays pour demander que l’élite dirigeante soit chassée et la fin de la corruption. Ces tentatives combinées pour manipuler, déformer et polariser la conversation politique en ligne en Algérie doivent être considérées dans le contexte de la répression signalée par le gouvernement contre les voix de l’opposition et de l’impact de la pandémie de Covid-19 qui a contraint de nombreux Algériens à déplacer leurs manifestations en ligne ».
    On en tire les conclusions suivantes :
    Comme expliqué précédemment, Facebook travaille avec Graphika;
    Les sites jugés « indésirables » sont supprimés sur recommandation de Graphika;
    Graphika fait de la politique et non de l’analyse de réseaux;
    La démarche constitutionnelle adoptée par l’État algérien pour sortir de l’impasse ne plait pas à Graphika;
    Graphika supporte la politique du « Yetnahaw Gaa » prônée en particulier par les ongistes (formés et financés par les organismes américains d’« exportation » de la démocratie), les islamawistes « offshore » et les makistes séparatistes;
    Graphika se positionne contre les institutions de l’État algérien et soutient les groupes cités précédemment, dont deux sont considérés comme des organisations terroristes;
    L’État algérien manipule l’information, mais aucun mot sur l’incommensurable manipulation des trois groupes cités;
    Facebook (et les autres médias sociaux) autorise (encourage?) les manifestations en ligne pour ceux qui militent pour la phase de transition, mais ferme les comptes de ceux qui soutiennent la démarche constitutionnelle.
    Passons maintenant à ce que Graphika appelle des preuves à ses allégations. Le rapport commence avec un article concernant Noureddine Boukrouh qui est commenté comme suit :
    « Dans l’ensemble, les comptes et les pages identifiés par Facebook ont montré des signes clairs de coordination, ainsi que l’utilisation de fausses identités et d’autres pratiques trompeuses pour induire les utilisateurs en erreur. Dans une illustration particulièrement frappante en juin de cette année, 42 des pages identifiées ont publié la même photo avec des légendes identiques attaquant des opposants au gouvernement algérien. Beaucoup de ces pages se sont présentées comme des groupes pro-démocratie ou des médias indépendants »
    Quel niveau d’analyse! Hercule Poirot en aurait perdu sa moustache!
    Mensonge et inversion des rôles:
    1- Graphika prétend que Noureddine Boukrouh a été qualifié de « fou » alors que c’est lui qui a traité le Président de la république algérienne de la sorte.
    2- En plus, Graphika affirme qu’il s’agit d’une « attaque coordonnée contre un opposant » alors qu’il s’agit d’un de mes articles, publié sur mon site, en réponse au sien.
    Il s’avère qu’il s’agit de MON article intitulé « Un goujat nommé Boukrouh » qui a été publié sur mon site avec la même photo, mais qui a aussi été repris par d’autres sites (site 1, site 2, site 3, etc.). Il est donc normal que des pages Facebook le reprennent comme c’est le cas de tous mes articles. Mon récent poème en hommage à Djamel Bensmaïl, par exemple, a été repris intégralement par des dizaines de pages. Où est le problème? Les réseaux sociaux ne servent-ils pas à cela? Ou alors c’est halal pour certains et haram pour d’autres?
    Au-delà de cet aspect, ce qui attire l’attention, c’est la légende :
    « Captures d’écran montrant la publication coordonnée d’une attaque décrivant la figure de l’opposition Noureddine Boukrouh comme « folle » peu de temps après avoir critiqué Tebboune ».
    Il s’agit d’un pur mensonge! C’est M. Boukrouh qui a traité le président Abdelmadjid Tebboune de fou dans un post sur Facebook! En toute lettre dans le titre!
    Question pour Graphika et Facebook : accuser fallacieusement un président en exercice de folie ne mérite pas la fermeture du compte de M. le « sain d’esprit »?
    En plus de l’institution présidentielle, c’est l’institution militaire algérienne qui a été dénigrée, comme si ces mêmes institutions, aux États-Unis ou en Occident n’avaient pas le droit de s’exprimer sur l’état de la Nation. Comme tous les pays du monde, l’Algérie a ses institutions étatiques et s’exprime dans les médias qu’elles jugent adéquat à son message.
    Aussi bizarre que cela puisse paraître, le rapport de Graphika critique le droit à l’institution militaire de faire des reportages sur les « fake news » et de dénoncer les agissements de certains groupes qui menacent la sécurité et la souveraineté de l’Algérie.
    Le rapport cite nommément « Karim Tabbou » (cité 3 fois), « Amir DZ » (cité 4 fois), « Rachad » (cité 4 fois), « Mohamed Larbi Zitout » (cité 5 fois) et Mourad Dhina.
    « Les cibles clés depuis 2019 comprenaient : Karim Tabou – une figure de l’opposition qui a été arrêtée par la police algérienne en 2020 et 2021 ; Amir Boukhors (« Amir DZ »), un dissident anti-régime en France ; et deux co-fondateurs du groupe politique « Rachad » – Mohamed Larbi Zitout, qui vit en exil à Londres, et Mourad Dhina, qui vit en Suisse. En mars 2021, un tribunal algérien aurait émis des mandats d’arrêt contre Boukhors et Zitout pour « terrorisme » ».
    Les « ténors autoproclamés du Hirak », en l’occurrence Mostefa Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou, sont aussi présentés comme des « critiques du régime algérien ».
    Comme par hasard, toutes les personnes citées, sans aucune exception, collaborent ensemble tel qu’expliqué dans mon livre sur le Hirak et sont, bien évidemment, toutes pour la phase de transition.
    Décidément, la vision de Graphika (et de ses commanditaires) est dichotomique : il y a des bons et des mauvais. Les bons sont ceux qu’elle nomme « les figures de l’opposition » et les mauvais sont les institutions étatiques, présidentielle et militaire.
    Par contre, aucun mot n’est prononcé sur le nombre incalculable de comptes Facebook qui sont, directement ou indirectement, liés à ces « figures » et qui, nuit et jour, dénigrent ces mêmes institutions.
    Pour plus de détails et pour comprendre le rôle de ces groupes qui ont surfé sur le Hirak algérien, le lecteur est invité à consulter mon interview sur le sujet.
    Il faut dire que certains passages du rapport Graphika frôlent la dérision. Jugez-en.
    « Les pages et les comptes du réseau ont constamment fait l’éloge de l’Armée nationale populaire algérienne (الجيش الوطني الشعبي الجزائري). Le réseau a amplifié des images d’exercices d’entraînement et d’autres événements, ainsi que des mèmes et des dessins animés pro-militaires, présentant tous l’armée algérienne comme des protecteurs forts et bien équipés du peuple algérien ».
    Est-il donc interdit de faire l’éloge de l’armée de son pays? N’en déplaise à Graphika, l’institution militaire protège non seulement le peuple algérien, mais aussi l’intégrité et la souveraineté de son pays.
    Encore une ineptie racontée dans le rapport : Graphika reproche à certaines pages d’avoir fait la promotion des élections législatives du 12 juin 2021. Mais qu’y a-t-il de mal à vouloir encourager les citoyens à accomplir leur devoir électoral? Pourquoi alors n’avoir rien dit sur ces « grands démocrates », vulgaires factotums de ces « figures de l’opposition » qui, à l’étranger, empêchaient violemment les personnes de voter? Il est clair que les informateurs « autochtones » ne leur ont pas raconté toute l’histoire aux « experts » de Graphika. Ou alors est-ce cette dernière qui a filtré les informations pour diaboliser les institutions étatiques algériennes et sanctifier cette « opposition » qui travaille à la destruction du pays avec la bénédiction de l’Oncle Sam et de l’OTAN?
    Il faut le dire clairement : un travail scientifique crédible doit nécessairement analyser les activités des deux protagonistes et non faire preuve de cécité sélective en faveur de celui qu’on veut soutenir. Le rapport de Graphika montre une faiblesse méthodologique si flagrante que son soi-disant travail « scientifique » n’est en réalité que de la propagande pour un camp choisi, le même qui a été sélectionné par les organismes américains d’« exportation » de la démocratie dans le but de réaliser un « regime change » en Algérie par le biais du soft power.
    Graphika ne s’arrête pas là. Elle va jusqu’à consacrer une section sur le Maroc et la France intitulée « Maroc malveillant, France traîtresse ».
    Elle y prétend que les médias de ces deux pays sont des bisounours et que l’Algérie les calomnie. Alors qu’elle attaque les chaines de télévision étatiques algériennes, Graphika présente France 24 comme une chaine inoffensive, ne précisant pas qu’il s’agit d’une des chaines étatiques françaises qui travaille directement avec le Quai d’Orsay et dont le rôle dans le Hirak a été très partial (pour ne pas dire hostile à l’Algérie) comme expliqué dans un de mes articles publié en 2019. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que son accréditation en Algérie lui a été retirée en juin 2021.
    Quant au Maroc, son action belliqueuse et agressive sur les réseaux sociaux contre l’Algérie est passée, elle aussi, sous silence. Il faudrait peut-être rappeler à Graphika l’affaire Pegasus dont elle n’a, bien sûr, pas soufflé mot. Le Maroc n’a-t-il pas espionné 6000 personnes en Algérie, ou est-ce encore une « fake News » des institutions présidentielle ou militaire?
    Il fallait s’y attendre. Mohamed Larbi Zitout, un des membres du mouvent Rachad cité dans le rapport Graphika, en a fait ses choux gras dans une de ses interminables logorrhées cyberspatiales.
    Ce qui répond tout naturellement à l’importante question : Cui Bono?
    Conclusion
    Cette étude nous permet de tirer les conclusions suivantes :
    La société Graphika est financée par des entités directement ou indirectement reliées à l’administration américaine, à l’administration britannique, à l’OTAN et à des organismes américains d’« exportation » de la démocratie;
    La société Graphika ne fait pas d’études pour informer les citoyens. Elle ne s’intéresse qu’aux médias sociaux de pays ciblés par les États-Unis ou par certains pays membres de l’OTAN comme la Grande-Bretagne;
    Ces dernières années, les principaux pays ciblés par les études de la société Graphika sont la Russie, la Chine et l’Iran.
    Les études sur la Russie sont très nombreuses et très agressives, ce qui confirme l’influence de l’Atlantic Council, le think tank non officiel de l’OTAN;
    La société Graphika possède des relations avec certains géants du Web, soit directement, soit à travers ses « experts »;
    La société Graphika collabore directement avec Facebook et lui fournit la liste des pages à supprimer;
    Ce faisant, Facebook n’est pas indépendante, mais se comporte comme une entreprise impliquée dans la mise en œuvre de la politique étrangère étasunienne et de l’OTAN (Ceci n’est pas nouveau : la collusion entre certains géants du Web et l’administration américaine a été longuement discutée dans mon livre « Arabesque$ » et certains de mes articles);
    La société Graphika n’a pas étudié les médias sociaux algériens fortuitement. Le timing, le parti pris et les attaques frontales contre les institutions fondamentales de l’État algérien indiquent que cette étude a été commanditée par des groupes ou des états qui favorisent un « regime change » en Algérie et qui y travaillent;
    Ce dernier point est évident à la lecture du rapport qui présente négativement les institutions étatiques algériennes et positivement ce qu’il appelle « les figures de l’opposition »;
    Aucune étude n’a par contre été réalisée sur l’utilisation des médias sociaux par « les figures de l’opposition », ce qui enlève toute scientificité au rapport et en fait, par voie de conséquence, un pur outil de propagande contre l’Algérie;
    Les relations entre certaines « figures de l’opposition » et l’administration américaine (explicitées dans mon livre sur la question) ayant été complètement occultées dans le rapport, on en déduit que Graphika joue un rôle analogue et complémentaire aux organismes américains d’« exportation » de la démocratie;
    Ces trois derniers points indiquent que Graphika, ainsi que les diverses institutions (étatiques ou non) avec lesquelles elle collabore, supportent et soutiennent activement « les figures de l’opposition » contre l’État algérien;
    Tout cela nous amène à conclure que Graphika est un outil de plus dans l’arsenal du soft power américain, spécialisé dans un nouveau « champ de bataille » qui n’est autre que le monde virtuel des médias sociaux.
    Les actions menées de manière agressive par les organismes américains d’« exportation » de la démocratie, combinées à celles des ONG droitdelhommistes ainsi que les attaques de la société Graphika montrent, de manière non équivoque, que l’Algérie est actuellement sous le feu nourri d’une guerre de quatrième génération.
    Source : Afrique-Asie, 23/08/2021
  • Algérie : Nid à crabes

    Algérie, information, réseaux sociaux, #Algérie, cyberguerre, désinformation, printemps arabe,

    Par Amine Goutali

    La troisième guerre mondiale (si guerre il y aura) sera électronique ou ne sera pas. Facebook, Instagram ou toute autre application relevant de ce qu’on désigne communément réseaux sociaux ne sont pas que sources d’apprentissage, de partage et de divertissement. La chose tomberait sous le sens.

    Et pourtant, bien des gens font peu de cas des risques encours dans ces espaces virtuels, conçus à la base et orientés en fonction des seuls intérêts géopolitiques de leurs initiateurs, à savoir les puissances occidentales et leurs lampistes disséminés dans la région, dans une guerre de domination de l’opinion mondiale.

    Qui détient l’info, détient le pouvoir, dit-on, non sans raison. Mais quand il s’agit, en revanche, de désinformation, d’intox ou de manipulation à grande échelle, c’est bel et bien notre approche des technologies de l’information et de la communication qui pose problème. Et qu’il faudrait revoir de fond en comble parce qu’au final et derrière le graphisme amusant des applications en question, se cache une nuée d’officines du renseignement mondial, prête à livrer des guerres sans répit, où tous les coups sont permis.

    Etant ciblée pour ses choix politiques et géopolitiques, pour ses richesses aussi, l’Algérie fait face aujourd’hui à une monstrueuse cabale montée de toutes parts sur les réseaux sociaux, par des parties ennemies, que ce soit à nos frontières ou de l’autre côté de la rive.

    Ce n’est donc pas par hasard, qu’ici et là, défilent sans arrêt, sur des pages à l’identité douteuse, des textes, photos ou vidéos fallacieux s’attaquant aux institutions nationales, l’Armée nationale populaire en tête.Ce qu’il faut néanmoins retenir est que l’Algérie a visiblement tiré les leçons de la politique de déstabilisation de la région depuis notamment le Printemps arabe,où les réseaux sociaux ont joué un rôle de premier plan.

    En ordonnant, lors du dernier Conseil des ministres, une réforme intégrale du secteur de la Communication en parallèle de la création d’un pôle pénal de lutte contre les crimes cybernétiques, le président de la République n’a fait que confirmer son engagement à faire pièce aux stratégies de déstabilisation, avec le plein soutien de l’ANP et toutes les institutions et organismes y afférents.

  • El Djeïch: L’acharnement du Maroc contre l’unité de l'Algérie est désormais avéré

    Maroc, Algérie, trafic de drogue, cannabis, haschich, Cyberguerre, espionnage, Pegasus, Palestine, normalisation, Israël, 

    El Djeïch: L’acharnement du Makhzen contre l’unité du pays est désormais avéré
    Le régime marocain du Makhzen a récemment rehaussé son degré d’hostilité envers l’Etat algérien et ses institutions sur plusieurs fronts, à commencer par la guerre de la drogue mais aussi des médias, de la propagande et la guerre dans le domaine cybernétique, sans parler de son alliance désormais publique avec l’entité sioniste. Et la qualification de l’Algérie comme «pays ennemi pour le Maroc» par le consul général du Maroc à Oran en mai 2020, montre clairement la vision que le Makhzen se fait de notre pays et toutes ses actions honteuses envers notre Patrie s’inscrivent dans cette perspective. 
    L’escalade du Makhzen dans sa politique hostile envers notre pays émane d’une volonté de se venger de l’Etat algérien pour ses positions immuables qui rejettent tout marchandage et toute concession quant à ses principes, s’inspirant de son Histoire millénaire et de sa glorieuse Révolution, mais aussi pour avoir toujours été aux côtés des peuples opprimés et sa défense des causes justes, à l’exemple de la cause sahraouie. Bien plus, à travers son comportement infantile et ses attaques récurrentes contre notre pays, le Makhzen ambitionne d’exporter ses crises internes et couvrir l’échec du régime marocain à faire face aux graves défis qui menacent son devenir, à la lumière de la tension sociale qui risque de rompre l’équilibre précaire et d’emporter ainsi le royaume, en raison de son incapacité à résoudre les disparités sociales et d’apporter des solutions aux problèmes économiques internes que le peuple marocain endure. 
    La stratégie de la tension permanente et de l’escalade du régime du Makhzen à l’égard de l’Algérie vise à servir les ambitions et la thèse du lobby sioniste enraciné dans les rouages du pouvoir à Rabat, et soutenu par les cercles décisionnels dans d’autres capitales, au point où c’est cette «main de Satan» qui trace sa politique, oriente sa boussole diplomatique et lui concocte des recettes qui ne font que le plonger dans la fuite en avant, à travers le recours aux allégations fallacieuses, aux assertions tendancieuses, aux accusations fabriquées de toutes pièces et aux campagnes anti-algériennes. 
    Un des procédés indignes utilisés par le Makhzen marocain dans sa tentative de saper l’unité nationale et la stabilité de notre pays, est la guerre médiatique et la propagande malveillante qui présentent un sombre tableau de la situation de notre pays. Ainsi, et par l’entremise de ses larbins et de ses porte-voix, le Makhzen tente de semer le doute dans l’esprit des Algériens pour de vils objectifs consistant à ébranler le front interne et allumer le feu de la sédition afin de réduire le rôle de l’Algérie et d’écorner sa crédibilité en tant qu’Etat central dans la région. Recrutement de traîtres, d’agents et de pseudo opposants.
    Dans cette perspective, le régime du Makhzen, avec ses alliés, œuvre, par toutes voies et tous les moyens, y compris immoraux, comme utiliser certains traîtres, agents et pseudo opposants, pour susciter des troubles internes dans notre pays, en leur accordant toute l’aide nécessaire et en les finançant pour qu’ils promeuvent ses thèses et ses projets destructeurs à travers les médias du Makhzen ainsi que les réseaux sociaux et les sites web qui lui sont inféodés, sans oublier leur accueil sur son territoire et en organisant des réunions suspectes avec des services de renseignement étrangers hostiles. Les attaques marocaines contre tout ce qui est algérien est une obsession du Makhzen, elles sont le reflet d’un régime en déliquescence qui se nourrit d’une propension maladive à s’en prendre à un Etat voisin et un peuple frère, croyant à tort que cela serait de nature à perpétuer la vie d’un régime à bout de souffle, croulant sous le poids des crises et plus que jamais tenu à l’œil par les organisations de défense des droits de l’homme pour ses violations constantes de ces droits, en particulier au Sahara occidental et contre les Sahraouis. 
    Saper le climat de confiance qui devrait prévaloir dans les échanges et les relations entre les Etats Une des dernières pratiques odieuses du régime du Makhzen envers notre pays est celle de l’espionnage à travers un programme développé par l’entité sioniste, connu sous le nom de «Pegasus» qui a touché les hommes politiques autant que les médias et même les citoyens. L’Algérie n’est pas le seul pays ciblé par le régime du Makhzen avec ce programme d’espionnage, mais également plusieurs autres. Dans les relations internationales cet acte du Maroc est illégal et constitue une grave et dangereuse dérive, de nature à saper le climat de confiance qui devrait régner entre les responsables et les représentants des Etats. Ce scandale révèle également combien le régime du Makhzen est dangereux pour la sécurité et la stabilité au Maghreb et l’Afrique en général, tant il s’inscrit dans le prolongement d’une politique marocaine imprudente visant de nombreux pays européens et africains. L’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et reste disposée à participer à tout effort international collectif visant à établir les faits. Cette question, qui continue de faire couler beaucoup d’encre dans les grandes capitales du monde, a eu pour effet de resserrer l’étau sur le Makhzen, devenu un fardeau pour la communauté internationale, en raison de ses pratiques douteuses. Ce dernier a tenté de se dérober à ses responsabilités dans ce qui s’est passé, mais le scandale a été éventé par des organes médiatiques au professionnalisme avéré et par certaines ONG. 
    La campagne acharnée visant à inonder notre pays de toutes sortes de drogues se poursuit 
    Dans le cadre des mêmes plans hostiles, le régime du Makhzen poursuit sa campagne acharnée visant à inonder notre pays de toutes sortes de drogues, qu’il tente en vain d’utiliser comme arme, en ciblant particulièrement la catégorie la plus sensible, à savoir les jeunes, qui sont les piliers de la société, dans le but d’infléchir leur détermination et empoisonner leurs esprits. Pour cela, le régime marocain utilise tous les moyens pour promouvoir son poison et le commercialiser à l’extérieur de ses frontières, au détriment de la sécurité et de la stabilité des pays voisins, brisant ainsi le rêve des peuples de la région dans l’édification de l’union du Maghreb.
    Parallèlement à l’accroissement des quantités de ces produits toxiques saisis à nos frontières ouest, qui ont atteint des chiffres alarmants et inquiétants ces dernières années, le Makhzen a adopté des lois légalisant la culture du cannabis pour contourner la vigilance des organismes internationaux en charge de la lutte contre le narcotrafic et augmenter la superficie consacrée à la culture du cannabis ainsi que sa production. 
    La contrefaçon de la monnaie se présente sur le théâtre de la guerre 
    Dans sa guerre contre le peuple algérien et outre les armes de la drogue et des psychotropes, le Makhzen a tenté, à travers ses réseaux, de mettre en circulation de la fausse monnaie. En effet, les services de la Gendarmerie nationale et des gardefrontières ont réussi, en mai dernier, à démanteler un réseau criminel à nos frontières Ouest, en possession d’énormes sommes en fausse monnaie confectionnée au Maroc, qu’il tentait d’introduire et de mettre en circulation, dans le but d’attenter à la sécurité et à la stabilité du pays, de semer le trouble et la division entre les enfants d’un même peuple, ainsi que de saboter l’économie nationale, particulièrement en inondant le marché national avec cette fausse monnaie. 
    Alliance avec les milieux hostiles à l’Algérie 
    Après avoir échoué à atteindre les objectifs visés par ses attaques contre l’Algérie à travers la drogue et les psychotropes, grâce aux opérations qualitatives de nos forces aux frontières Ouest, le Makhzen est passé à une étape tout aussi dangereuse en nouant une alliance avec l’entité sioniste au plus haut niveau. Cette alliance contre-nature du Makhzen avec l’entité sioniste ne fait que confirmer et officialiser une coopération entre les deux parties vieille de plusieurs décennies. Ceci d’autant que nombre de points communs les réunissent, dont celui d’être tous les deux des Etats coloniaux qui ont spolié les droits légitimes de deux peuples en totale violation des principes et résolutions de la légalité internationale et du droit coutumier. Cette alliance est également synonyme de dangereuse présence sioniste près de nos frontières, d’autant que les deux parties ont récemment signé un accord de coopération dans le domaine de la cyber-guerre. En un mot, c’est une menace claire et directe à la souveraineté de notre pays considéré comme «ennemi» réel, ce qui contredit le langage diplomatique du Makhzen qui parle de fraternité, de voisinage et de liens historiques. 
    Liens avec les mouvements terroristes 
    Le Makhzen a déjà traité, dans les années 90, avec les mouvements terroristes actifs en Algérie, en les finançant et en abritant même leurs chefs terroristes sur le sol marocain… Il apparaît que le Makhzen suit toujours la même voie, dans le but de porter atteinte à l’Algérie, Etat et peuple, sinon comment expliquer la convergence des visions et des objectifs entre le royaume et les mouvements terroristes, à l’instar de ce qu’on appelle le «MAK» ou «Rachad». Le Maroc adopte les appels du mouvement terroriste séparatiste MAK et l’encourage, mieux encore, il mène une campagne publicitaire en sa faveur. Bien que de telles sorties n’impactent en rien notre pays et notre peuple, elles démontrent le degré de haine que porte le voisin marocain à notre Patrie. 
    Tentative de bloquer toute démarche noble de la diplomatie algérienne 
    Outre ce qui vient d’être évoqué, la folie du Makhzen se manifeste de plus en plus. Il fait montre d’une perte totale de ses nerfs et du sens du combat honorable en entreprenant d’espionner toute démarche de la diplomatie algérienne et en cherchant par tous les moyens, même les plus vils, comme l’argent sale du narcotrafic pour s’alliéner des alliés afin de bloquer toute initiative noble de la diplomatie algérienne pour instaurer la paix et la sécurité au Maghreb, au Sahel et en Afrique. Loin de se contenter de cela, le Makhzen a pris sur lui de s’attaquer à tous les pays soutenant la légitimité internationale dans le règlement du conflit au Sahara occidental et refusant de reconnaître sa prétendue souveraineté sur celui-ci. Les exemples sont nombreux. Ainsi et après l’Allemagne, l’Espagne et l’Union européenne, le Maroc a récemment attaqué l’Afrique du Sud pour ses positions en faveur de la cause sahraouie. 
    L’Algérie poignardée même dans le domaine cinématographique 
    L’escalade du Makhzen marocain dans sa politique d’hostilité vis-à-vis de notre pays ne s’est pas arrêtée à cela, elle s’est étendue jusque dans sa volonté de poignarder l’Algérie, même dans le domaine cinématographique, comme peuvent le constater ceux qui ont connaissance de la production d’un film hollywoodien au financement et à la réalisation duquel participe le Makhzen avec des pays étrangers. Il s’agit du film «Yaoum el Fida», qui raconte l’histoire du terrorisme et présente l’Algérie comme un pays instable où il est dangereux pour un étranger de s’y rendre, contrairement au Maroc, que le film montre comme un pays sûr et ouvert aux étrangers (sous-entendu qu’il répond à tous les désirs des touristes). 
    Ce n’est pas le seul film offensant pour l’Algérie, le Makhzen a déjà financé d’autres films du même acabit, à l’exemple du film «El ouichah el ahmar», du réalisateur marocain Mohamed El Younisi, qui évoque la «Guerre des sables» lorsque le Maroc avait tenté d’agresser l’Algérie qui n’en était encore qu’à sa première année d’indépendance et n’avait pas fini de panser ses blessures après sept années et demie de lutte contre le colonialisme français. 
    Une des dernières hérésies est la tentative des cercles proches du «Président du Comité d’El Qods» de détourner l’attention des Marocains de sa trahison de la Palestine et d’El Qods, et d’orienter leur indignation, en réaction à son crime, vers l’Algérie tenue pour responsable de l’avoir contraint à la normalisation ! Piège dans lequel sont malheureusement tombés quelques Marocains, même si nous pensons que la plupart d’entre eux rejettent cette honteuse compromission, comme le montrent les réactions massives dénonçant cette décision qui a valeur de soumission. 
    En conclusion, comme le dit le proverbe algérien, «Ne reste dans l’oued que ses galets», exemple qui s’applique pleinement au voisin de l’Ouest qui a abattu toutes ses cartes pour couvrir ses revers, ses désillusions et sa laideur, et il ne lui reste qu’à attendre que le tas d’immondices lui explose à la face et finisse par emporter le «califat de l’Emir des croyants» qui a jeté le Maroc dans les bras du sionisme et insulté le citoyen marocain.
    El Djeïch n° 697, août 2021
  • Microsoft: Candiru a vendu des outils pour pirater Windows

    15 juillet (Reuters) – Un groupe israélien a vendu un outil permettant de pirater Microsoft Windows, ont déclaré jeudi Microsoft et Citizen Lab, un groupe de défense des droits de l’homme spécialisé dans la technologie, mettant ainsi en lumière l’activité croissante de recherche et de vente d’outils permettant de pirater des logiciels largement utilisés.

    Le vendeur de l’outil de piratage, nommé Candiru, a créé et vendu un logiciel d’exploitation capable de pénétrer dans Windows, l’un des nombreux produits de renseignement vendus par une industrie secrète qui trouve des failles dans les plateformes logicielles courantes pour ses clients, selon un rapport de Citizen Lab.

    L’analyse technique effectuée par les chercheurs en sécurité montre comment l’outil de piratage de Candiru s’est répandu dans le monde entier jusqu’à de nombreux clients anonymes, où il a ensuite été utilisé pour cibler diverses organisations de la société civile, notamment un groupe de dissidents saoudiens et un média indonésien de gauche, indiquent les rapports de Citizen Lab et de Microsoft.

    Les tentatives de joindre Candiru pour obtenir des commentaires n’ont pas abouti.

    Selon le rapport de Citizen Lab, l’exploit récupéré par Microsoft Corp (MSFT.O) a été déployé contre des utilisateurs dans plusieurs pays, dont l’Iran, le Liban, l’Espagne et le Royaume-Uni.

    « La présence croissante de Candiru et l’utilisation de sa technologie de surveillance contre la société civile mondiale nous rappellent avec force que l’industrie des logiciels espions mercenaires compte de nombreux acteurs et est sujette à des abus généralisés », indique Citizen Lab dans son rapport.

    Microsoft a corrigé les failles découvertes mardi par le biais d’une mise à jour logicielle. Microsoft n’a pas attribué directement les exploits à Candiru, mais l’a désigné comme un « acteur offensif du secteur privé basé en Israël » sous le nom de code Sourgum.

    « Sourgum vend généralement des cyberarmes qui permettent à ses clients, souvent des agences gouvernementales du monde entier, de pirater les ordinateurs, les téléphones, les infrastructures réseau et les appareils connectés à Internet de leurs cibles », écrit Microsoft dans un billet de blog. « Ces agences choisissent ensuite les personnes à cibler et exécutent elles-mêmes les opérations réelles ».

    Les outils de Candiru ont également exploité des faiblesses dans d’autres logiciels courants, comme le navigateur Chrome de Google.

    Mercredi, Google (GOOGL.O) a publié un billet de blog dans lequel il divulgue deux failles du logiciel Chrome que Citizen Lab a trouvé liées à Candiru. Google n’a pas non plus mentionné le nom de Candiru, mais l’a décrit comme une « société de surveillance commerciale ». Google a corrigé les deux vulnérabilités plus tôt cette année.

    Selon les experts en sécurité informatique, les cyber-artisans comme Candiru enchaînent souvent plusieurs vulnérabilités logicielles pour créer des exploits efficaces qui permettent de s’introduire à distance dans les ordinateurs à l’insu de la cible.

    Ces types de systèmes secrets coûtent des millions de dollars et sont souvent vendus sur la base d’un abonnement, ce qui oblige les clients à payer à plusieurs reprises un fournisseur pour un accès continu, ont déclaré à Reuters des personnes connaissant bien l’industrie des cyberarmes.

    « Les groupes n’ont plus besoin d’avoir l’expertise technique, maintenant ils ont juste besoin de ressources », écrit Google dans son billet de blog.

    Reuters, 15/07/2021

    Etiquettes : Israël, Candiru, logiciels espions, spyware, cyberguerre, cyberarmes, Citizen Lab, Google, Google Chrome, Microsoft, hacking, piratage, espionnage,

  • Le Makhzen et ses larbins et la guerre de la propagande contre l’Algérie

    Le soutien financier, médiatique et politique du Maroc pour les deux organisations terroristes à savoir le Rachad et MAK, n’est plus un secret de polichinelle, et la dernière sortie du représentant de Rabat à l’ONU, Omar Hilale risque d’envenimer la situation davantage pour atteindre la rupture plus envisageable qu’un apaisement des tensions.

    La sortie d’Omar Hilale est loin d’être fortuite, puisque le Makhzen, isolé sur la scène internationale dans le sillage de la surenchère de bas étage, exercée sur deux membres influents de l’Union Européenne à savoir l’Espagne et l’Allemagne, jouera son va-tout diplomatique incendiaire, en appelant à la division de l’Algérie, dont la liberté de son peuple et l’indépendance ont été chèrement payés par le sang versé de ses glorieux martyrs dans chaque coin de son territoire uni et indivisible.
    Le Makhzen a déjà joué la carte du terrorisme avec le parti dissous et a échoué, provoquant la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays, avant de pleurnicher sur le sort de ses ressortissants de l’Est du Royaume, qui survivaient grâce à la contrebande et de quémander la réouverture des frontières au nom de la fraternité et la solidarité humanitaire.
    Même ton chez le propagandiste de la subversive chaîne Al Magharibia,Djamaleddine Benchenouf, qui appellera à la sagesse, au moment où toutes ses émissions diffusées sur la chaîne du fils d’Abassi Madani appelaient au chaos, et à l’affrontement entre les fils de l’Algérie, sans parler de son programme allant dans le démantèlement des institutions de l’État-nation, et sa colonne vertébrale l’ANP, digne héritière de l’ALN.
    A l’instar de Benchennouf, le fugitif, et ancien bénéficiaire des largesses d’El Isaba, via ses deux journaux, Hichem Abboud portera secours à Omar Hilale, en s’autoproclamant intellectuel jamais invité des médias publics, sans révéler au grand public l’argent généré par les dividendes de l’ANEP, où même ses poursuites en France pour évasion et fraudes fiscales, dans le sillage de la création de la chaîne Amel TV, en partenariat avec son compagnon de la trahison Abdou Semmar.
    Ces trois employés de la propagande ont un point en commun, faire l’éloge du régime du Makhzen et dénigrer les institutions de l’État, en véhiculant une image sombre de la situation en Algérie, après avoir échoué dans leur mission propagandiste du Hirak au profit de Rachad et le MAK.Ces propagandistes n’ont jamais évoqué les femmes-mulets au Maroc, symbole de l’humiliation humaine, ou de ce jeune migrant qui suppliait la police espagnole pour ne pas l’expulser, mais ont rapidement diffusé la désinformation sur la prétendue mort du président Tebboune, ou l’arrestation du président sahraoui Brahim Ghali.
    Ces ploucs de la propagande ignorent certainement que la doctrine du régime du Makhzen taxe l’Algérie d’État ennemi depuis 1960, avant même l’indépendance .
    La guerre marocaine des réseaux sociaux
    Face au déficit flagrant des médias algériens à contrecarrer les desseins machiavéliques du Makhzen, il est impératif aux algériens soucieux de l’indépendance de leurs pays et l’unité de leur territoire, de redoubler de la vigilance, en matière des informations généralement des Fakenews, qui circulent sur les réseaux sociaux, véhiculées par une armée au service du Makhzen.
    Ainsi, la quasi-totalité des comptes et pages qui traitent l’actualité algérienne sont infiltrées par des marocains, bien formés pour ce genre d’activité.
    Ces comptent donnent une image « brillante » de la situation au Maroc et diffusent une image noire de la situation en Algérie, dans le cadre de la guerre psychologique visant à instaurer le doute chez l’algérien et assoir la rupture entre le citoyen algérien et les institutions de son pays.
    Ces réseaux se joignent aux milliers de sites électroniques créés par le Makhzen pour le même objectif. A titre d’exemple, aucun commentaire d’insultes ou d’invectives n’est recensé au niveau du site marocain 360.ma, au sujet de l’actualité marocaine, par contre, des milliers de commentaires négatifs et insultes accompagnaient des informations concernant l’Algérie.
    Dans le même sillage, il faut noter le silence de certains médias algériens au sujet de dérive du diplomate marocain, des médias qui bénéficient des largesses du Makhzen, dont nous révélerons l’identité prochainement.
    L’accord que vient de signer le Maroc avec l’entité sioniste, en matière de cybersécurité, vise en premier lieu l’Algérie, car l’ennemi sioniste n’a jamais digéré les positions constantes de l’Algérie en faveur du droit du peuple palestinien à récupérer leurs terres. Les algériens sont avertis.
    Algérie54, 17/07/2021
    Etiquettes : Maroc, Algérie, Israël, cybersécurité, cyberguerre, piratage, hacking,
  • Le Maroc, cheval de Troie israélien contre l’Algérie

    Par Mahmoud Benmostefa

    L’information ne risque pas de passer inaperçue. Le Maroc et Israël signent un accord dans le domaine de la guerre électronique. Signé jeudi 15 juillet, cet accord transforme de facto le Makhzen en cheval de Troie en Afrique du Nord.
    Si la lutte antiterroriste est évoquée comme motif principal de ce énième rapprochement entre le Makhzen et l’entité sioniste, il est clair que deux cibles sont dans le viseur des Israéliens : l’Algérie et le front Polisario. Et qui mieux qu’un Maroc complétement «sionisé» pour servir de base arrière pour accomplir la sale besogne.

    L’annonce a été faite par David Govrin, ambassadeur, chargé d’affaire israélien à Rabat sur son compte Twitter. Photo à l’appui, le diplomate, ancien ambassadeur en Egypte entre 2016 et 2020, a twitté l’accord, signé par le responsable du Cyber Directorat israélien, Yigal Unna, et son homologue marocain, le général Mustapha Rubai. Le tout sous l’œil bienveillant du ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi.

    La bienveillance marocaine semble se justifier, et pour cause. Le Makhzen bénéficiera de la technologie israélienne en matière de cyberguerre. Tout sera bon pour noyer son voisin de l’Est, l’Algérie, en Fake News, désinformation, rumeurs, guerre psychologique, mais aussi le piratage soit le saint Graal dans la guerre à peine voilée contre une Algérie qui dérange et le Makhzen et l’entité sioniste à cause de ses positions de principe de soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui et à la libération de la Palestine.

    Il faut dire que depuis l’affaire d’El-Guerguerat et la rupture du cessez-le-feu entre le Maroc et le front Polisario le 13 novembre 2020, le Makhzen emploi tous les moyens pour déstabiliser son voisin oriental. Rabat n’a jamais pardonné à l’Algérie son soutien indéfectible au combat du peuple sahraoui. D’ailleurs, l’une des cibles de cet accord maroco-israélien est le Polisario. Ainsi, le journaliste israélien Yossi Melman, commentateur spécialiste de la sécurité et du renseignement israélien, et auteur du livre Spies Against Armaggedon, est allé droit au but dans son tweet : «Israël aidera le Maroc à augmenter ses cyber-capacités dans la lutte contre le terrorisme et le Polisario».

    Pour ce commentateur avisé, collaborateur au Jérusalem Post et à Maariv, deux quotidiens proches de la droite israélienne, la seule mention du Polisario comme cible de cet accord équivaut au début d’une guerre totale contre le peuple sahraoui et surtout contre son principal soutien politique et diplomatique, l’Algérie. Et même si cette dernière n’est citée nulle part officiellement, officieusement, c’est la puissance militaire algérienne, démontrée depuis des mois à travers des manœuvres grandioses, qui est la cible non dite de ce rapprochement entre deux régimes coloniaux.

    Pour Ryma Rouibi, enseignante-chercheure à l’Ecole de Journalisme d’Alger (ENSJSI), «Israël est une puissance en terme de cyberdéfense, elle se place en deuxième position après les Etats Unis. Contrairement au Maroc, la cyber-sécurité pour Israël n’est pas uniquement une stratégie de solutions (solution aux problèmes de sécurité et de défense, ndlr). Lors de la 7ème conférence annuelle sur la cyber-sécurité à l’université de Tel Aviv en 2017, l’ex-Premier ministre Benyamin Netanyahu avait déclarait ‘la cyber-sécurité n’est jamais une solution permanente mais un business sans limite».

    Pour cette chercheure, «en 2016, Israël détenait 20 % de l’investissement mondial de la cyber-sécurité privée, ce qui signifie que l’accord de jeudi dernier n’est pas uniquement d’ordre politique pour les Israéliens mais aussi éminemment économique». Une affirmation confirmée par le tweet de Yossi Melman : «il (l’accord, ndlr) aidera les entreprises israéliennes à vendre leur savoir-faire et leur technologie».

    Le ministère israélien des Affaires étrangères a, pour sa part, indiqué que l’accord maroco-israélien «porte sur la coopération opérationnelle, la recherche et le développement et le partage d’informations et de connaissances», dans une information publiée par le site du quotidien The Jerusalem Post dans son édition de vendredi 16 juillet 2021.

    Israël, puissance en termes de cyber-sécurité, mais surtout, première menace contre la cyber-sécurité mondiale. Les logiciels malveillants développés par les chercheurs israéliens ont été à la pointe de la guerre non déclarée entre l’entité sioniste et l’Iran par exemple. Le ver informatique israélien Stuxnet a permis le sabotage de centaines de centrifugeuses utilisées dans l’enrichissement de l’uranium dans la centrale de Natanz en Iran en 2005. Fin 2020, un mystérieux virus informatique a provoqué la paralysie pendant plusieurs jours d’un terminal du plus grand port iranien de Badar Abbas. Son origine ? Israël.

    Plus grave, le NSO Group, une firme israélienne de cyber-sécurité a développé un malware, Pegasus, initialement déployé pour collecter des données sur des smartphones de cibles précises. Depuis, Pegasus a évolué pour devenir un outil beaucoup plus puissant. En effet, ce cheval de Troie en question serait désormais capable de subtiliser la data stockée dans les serveurs des géants de la technologie représentés par Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.

    Si les GAFAM sont désormais à la merci des Israéliens, quid des entités ou Etats ne disposant pas ou disposant insuffisamment de technologies pour contrer Pegasus ? Pour Ryma Rouibi, «Benyamin Netanyahu a demandé en 2010 l’aide de professeurs israéliens et en particulier au chercheur Isaac Ben-Israel pour trouver une structuration adéquate face aux risque cybernétique. Aujourd’hui, l’Algérie doit impérativement maintenant et plus que jamais trouver la version algérienne de Ben-Israel. La diaspora algérienne pourra contribuer davantage à une véritable structuration de son Cyberespace et la sécurisation de ses frontières digitales».

    Côté israélien comme côté marocain, la diversion est de mise. Selon le journaliste Amitai Ziv, du quotidien Haaretz «Israël a aidé le Maroc pour espionner les journalistes marocains». Même son de cloche chez ‘l’opposant’ Ali Lmrabet qui a tweeté «Ils utiliseront la technologie israélienne pour espionner et persécuter les journalistes marocains indépendants et les défenseurs des droits humains. Merci Israël !». Comme quoi, le Makhzen n’a pas fini de vendre son âme au diable.

    Le Jeune Indépendant, 17/04/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Israël, cyberguerre, cybersécurité, hacking, piratage, Front Polisario, Sahara Occidental,

  • Pour attaquer l'Algérie et le Polisario: Le Maroc et Israël signent un accord de coopération en cybersécurité

    La coopération bilatérale entre le Maroc et Israël passe à la vitesse supérieure qu’elles atteignent le très sensible domaine de la guerre électronique.

    C’est ce qu’a balancé dans un tweet le chargé d’affaires du Bureau de liaison israélien, David Govrin, lequel a annoncé que son pays a signé, jeudi à Rabat, avec le Maroc, « le premier accord dans le domaine de la guerre électronique « Cybersécurité » ». Les clauses de cet accord prévoient « l’établissement d’une coopération » dans les domaines de la recherche et du développement et des opérations cybernétiques. Selon la même source, cette cérémonie faite sous les auspices de « Sa majesté » Mohammed VI, a vu la participation du chef de la direction israélienne de la cybersécurité, Yigal Una, avec son homologue marocain, le général El Mostafa Rabii.
    L’accord a été signé à Rabat cette semaine en présence de Yigal Unna, le directeur général de la cyberdirection israélienne, de son homologue marocain le général El Mostafa Rabii et du ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi.
    Ainsi, pour le besoin de renforcer sa propagande médiatique contre le voisinage immédiat, le Maroc a sollicité l’expertise de son allié au grand jour, comme on pouvait le constater dans des déclarations récentes tenues par le général El Mostafa Rabii lui-même. Celui-ci a exprimé récemment le souhait de « renforcer les liens politiques entre Israël et le Maroc et construire une coopération économique, technologique, culturelle et touristique entre les deux pays ».
    En tout état de cause, après l’officialisation publique et assumée de ses relations avec l’Etat sioniste comme acte de trahison à l’égard de la Palestine, le Makhzen obéit au doigt et à l’œil du Mossad désormais auquel il soumit le Royaume à l’agenda de chao concocté pour la région.
    F. Guellil
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