Étiquette : Dakhla

  • Arrestation des deux responsables d’une patera partie du Maroc

    Arrestation des deux responsables de la patera dans laquelle une fillette de cinq ans est morte

    Des agents de la police nationale ont arrêté l’organisateur et le responsable de la navigation de la patera dans laquelle voyageait la fillette de cinq ans d’origine subsaharienne décédée le 30 juin après avoir été secourue par un navire marchand à environ 500 kilomètres des îles Canaries.

    Les immigrants, retrouvés 13 jours après leur départ du Maroc, voyageaient dans des conditions déplorables et dangereuses, à la dérive.

    Au total, 29 personnes ont été secourues. Un immigrant est décédé dans le bateau et a dû être transféré par hélicoptère, en plus du mineur qui était initialement dans le coma, deux autres immigrants dans un état grave ont été transférés à l’hôpital de la Candelaria (Tenerife).

    La police estime qu’un nombre approximatif de 52 à 60 personnes seraient parties de la ville de Dakhla, le nombre de morts serait donc supérieur à vingt.

    Après les événements, les agents de l’UCRIF de la brigade provinciale des étrangers et des frontières de Santa Cruz de Tenerife, avec le soutien et la collaboration des agents déployés dans le cadre de l’opération Triton, ont mis en place un dispositif afin de clarifier les circonstances qui ont conduit au dénouement et la localisation des responsables.

    Après les investigations, il a été déterminé que parmi les survivants se trouvaient l’organisateur du voyage et le propriétaire de la patera.

    L’opération a abouti à l’arrestation de ces deux personnes à Tenerife pour les délits de blessures graves, d’homicide par imprudence et d’encouragement à l’immigration clandestine, et le tribunal a ordonné leur emprisonnement.

    En réponse à l’arrivée d’immigrants aux îles Canaries, la Brigade d’Investigation du Réseau (BIR) de l’UCRIF-Central a créé l’Opération Triton, qui vise à renforcer le personnel affecté par ce phénomène migratoire, avec le déploiement d’agents spécialisés dans la lutte contre les organisations criminelles dédiées au trafic de personnes par voie maritime.

    Grâce à la collaboration entre les agents déployés dans le cadre de l’opération Triton et l’UCRIF du commissariat provincial de Tenerife, il a été possible d’identifier et d’arrêter l’organisateur et le responsable de la navigation du bateau intercepté à la dérive le 30 juin.

    Quelques jours auparavant, et grâce au travail conjoint de ces agents spécialisés, cette fois-ci, avec des agents attachés à la Brigade des Étrangers et des Frontières d’Arrecife, ont procédé à l’arrestation de ceux qui ont été identifiés comme les patrons du bateau pneumatique qui est arrivé, le 17 juin dernier, dans la ville d’Órzola sur l’île de Lanzarote.

    À cette occasion, quatre immigrants sont morts, dont un mineur.

    Lancelot Digital, 07/07/2021

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  • Sahara Occidental : Le rapport d’enquête qui fait trembler M6

    UN MÉGA POLE DE PRODUCTION DE LA TOMATE À DAKHLA, OU L’EXPLOITATION ILLÉGALE DES TERRES SAHRAOUIES : Le rapport d’enquête qui fait trembler M6

    La Coordination des organisations des agriculteurs et des éleveurs espagnols (COAG) et l’ONG espagnole des droits humains « Mundubat » ont dénoncé la création d’un grand pôle de production de la tomate dans les territoires occupés du Sahara occidental aux dépens des agriculteurs sahraouis, selon les révélations du journal espagnol El Economista. Les deux organisations accusent vertement le roi du Maroc de construire illégalement un pôle de production de la tomate à Dakhla occupée, selon un rapport d’enquête qu’elles ont révélé jeudi dernier. Un rapport dans lequel Mohammed 6, ainsi que son ministre de l’Agriculture, sont nommément accusés de pratiques illégales. 
    Sous l’intitulé « Droits de l’Homme et entreprises transnationales au Sahara occidental : le cas de la tomate », le rapport explique comment cinq grands groupes, dont certains détenus par Mohamed VI et le ministre marocain de l’Agriculture, exploitent des terres fertiles dans les territoires sahraouis occupés pour créer l’un des plus grands centres de production de tomates au monde. L’un des principaux groupes installés dans les territoires sahraouis occupés, est « Les Domaines Agricoles », précise le journal espagnol. « Ce groupe appartient au holding du roi Mohamed VI et produit des tomates et des melons sous la marque +Les Domaines+. Il a été créé à Dakhla en 1989 », ajoute El Economista. Il précise que la filiale de ce groupe, le Groupe d’Exportation des Domaines Agricoles (GEDA), est en charge du stockage, du conditionnement et du transport, entretient une relation de partenariat avec l’entité française Frulexo, basée à Saint Charles International, à Perpignan3. 
    Le journal parle également de la présence, à Dakhla occupée, du groupe Domaines Abbes Kabbage (DAK), filiale du groupe Kabbage, dirigé par l’ancien maire d’Agadir, Tariq Kabbage, et qui a pour associé, dans plusieurs projets, l’actuel ministre de la Pêche et de l’Agriculture, Aziz Akhannouch (…) DAK possède des usines de conditionnement de tomates sur le territoire marocain ». Le rapport du COAG et de Mundubat pointe de « multiples irrégularités du mégaprojet agricole que l’oligarchie marocaine commet autour de Dakhla, parmi lesquelles la violation des droits fondamentaux du peuple sahraoui et la discrimination au travail envers cette population, l’usurpation de leurs ressources naturelles locales (…) et la fraude contre les consommateurs européens sur l’étiquetage ». 
    La production agricole au Sahara occidental occupé est concentrée dans un périmètre d’environ 70 km autour de la ville de Dakhla. On y produit essentiellement de la tomate (80%) et du melon (20%). En tout, on estime le nombre d’emploi direct à 14 000 au niveau des unités de production de Dakhla. « La grande majorité des salariés sont des Marocains, beaucoup originaires de la région du Souss », indique le journal précisant que le fait de favoriser la main-d’œuvre marocaine s’explique par la volonté de Rabat de poursuivre sa politique de modifier la composante démographique des territoires sahraouis occupés. 
    Par ailleurs, le rapport accuse le Maroc de non-respect de la traçabilité et de l’étiquetage des produits agricoles de la région. « Le transport des tomates depuis Dakhla jusqu’à Agadir, en territoire marocain, se fait par voie terrestre, dans des camions. (À Dakhla) elles sont mélangées au reste de la production de tomates des serres de cette région (…) L’utilisation de la voie terrestre rend extrêmement difficile la traçabilité du produit, et il n’existe pas de mécanismes transparents et clairs permettant de suivre le produit entre sa sortie des serres et son arrivée dans les usines de conditionnement d’Agadir », note le document.
    M. B.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Coordination des organisations des agriculteurs et des éleveurs espagnols, COAG, Mundubat, tomates, agriculture, Dakhla,  
  • African Lion 2021 : Le clin d’oeil des USA au Maroc

    Citant des sources diplomatiques, El Confidencial rapporte que Joe Biden « a légèrement modifié le scénario des manœuvres » opérées dans le cadre de l’exercice connu sous le nom d’African Lion 2021. « Même ainsi, le logo de l’African Lion2021 inclut toujours le Sahara Occidental comme faisant partie du Maroc. Les avions participant aux exercices survoleront le ciel du territoire », ajoute-t-il.

    Pour le journal espagnol, «ce geste américain indique que le nouveau président ralentit l’ardeur pro-marocaine de son prédécesseur, mais ne l’inverse pas. Il reste dans un état d’incertitude dont il devrait sortir en octobre, lorsque le Conseil de Sécurité des Nations unies examinera à nouveau la situation au Sahara occidental ».

    Selon El Confidencial, ce geste a poussé Saadeddine El Othmani a supprimer son twit pour être à jour. « Lorsque les manœuvres ont été planifiées l’année dernière, alors que Donald Trump était à la Maison Blanche, elles couvraient effectivement, accessoirement, ces deux lieux situés dans l’ancienne colonie espagnole (Dakhla et Mahbes, ndlr) », précise-t-il.

    C’est ce changement dans l’agenda américaine qui a poussé les responsables de l’AFRICOM à déclarer à l’agence de presse EFE que les exercices militaires conjoints américano-marocains n’incluront pas le territoire du Sahara Occidental.

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, African Lion 2021, Dakhla, Mahbes,

  • Sahara Occidental : Les étapes de la colonisation marocaine

    On a trop souvent tendance à oublier que le Maroc s’est approprié le territoire de la RASD en deux étapes. 


    Lors du retrait des forces espagnoles, l’Espagne a transféré les pouvoirs administratifs du Sahara Occidental – mais non pas sa souverneté, nuance! – à la Mauritanie et au Maroc.
     
    Cette carte illustre la frontière entre les deux zones d’occupation, la Mauritanie appelant sa partie du butin wilâyat at-Titis al-gharbiyya, la « Province de Tiris occidentale ».
     
    Défaite par les forces armées de la RASD, l’armée mauritanienne dû plier bagages et revenir à la frontière internationalement reconnue de la République Islamique de Mauritanie, suivant un traité entre la RIM et la RASD.
     
    Le Maroc ne se sentait pas obligé de respecter ce traité ni les injonctions onusiennes, il envoya son armée récupérer ce territoire qu’il revendique. (À titre d’info, ne pas oublier que durant de longues années le Maroc a également revendiqué le territoire de la RIM comme faisant partie du ‘MA historique’.)
     
    Cette carte (d’Afrique, échelle 1:10oooooo, Bartholomew, Édimbourg) dont vous voyez un extrait, date de cette période intérimaire et nous la documente…


    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Mauritanie, Saguia El Hamra, Rio de Oro, Dakhla, Tiris El Gharbiya,

  • L’African Lion 2021 aura lieu à une vingtaine de km de l’Algérie

    Les États-Unis et le Maroc organisent le premier exercice militaire conjoint au Sahara.

    En pleine crise diplomatique et en plein conflit sur le séjour du Ghali, les manœuvres du « Lion d’Afrique » débutent le 7 juin avec près de 8 000 hommes.

    Les plus grandes manœuvres militaires jamais organisées en Afrique auront lieu en juin au large des îles Canaries. Les États-Unis et le Maroc, ainsi que d’autres pays mais sans la présence de l’Espagne, mettront en place un déploiement massif de ressources lors des exercices appelés African Lion, prévus du 7 au 18 juin. La principale particularité à cette occasion est qu’une grande partie des manœuvres se dérouleront pour la première fois en territoire saharien occidental, plus précisément dans la ville de Mahbes, près de la frontière avec l’Algérie en face des camps de réfugiés de Tindouf, et à Dakhla, l’ancienne Villacisneros, au sud du territoire saharien. Un autre scénario sera celui de Tan Tan, dans le sud du Maroc, l’un des points les plus proches des côtes des Canaries.

    Bien qu’elles aient été préparées par les deux pays depuis plusieurs mois, ces manœuvres interviennent à l’un des moments les plus complexes et conflictuels des relations entre l’Espagne et le Maroc. Alors que les images de milliers de migrants marocains entrant à Ceuta et l’indignation du gouvernement alaouite face à l’accueil en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, ne sont pas encore éteintes, les 2021 exercices du Lion africain sont une déclaration de force du régime de Mohamed VI sur le territoire de l’ancienne colonie espagnole avec le soutien sans équivoque des USA, après la reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara quand Trump était encore à Casablanca.

    Les experts s’accordent à dire qu’il s’agit du plus grand déploiement en Afrique d’exercices de ce type. En fait, pour le commandement américain sur le continent (Africom), African Lion est sa plus grande opération d’entraînement, et ce n’est pas en vain que les chiffres et le déploiement le montrent : environ 8 000 soldats – 7 800 selon les données connues – provenant de neuf pays, bien que le Maroc et les États-Unis aient mis le gros des contingents ; 21 avions militaires et 46 autres supports ; plus de 100 véhicules blindés ; deux bateaux ; 24 millions de dollars de budget et 21 pays en tant qu’observateurs. Contrairement aux autres éditions, l’Espagne ne participe pas à cette occasion, ni sur le terrain ni en tant qu’observateur, une décision que le ministère de la Défense avait prise il y a plusieurs mois, indépendamment de la situation actuelle des relations avec Rabat. L’importance du Lion d’Afrique est démontrée par le général James C. McConville, chef d’état-major de l’armée américaine, qui a souligné l’importance stratégique de ces manœuvres sur ses réseaux sociaux.

    Ces exercices sur terre interviennent trois mois seulement après les manœuvres navales et aériennes que le pays nord-américain et le royaume du Maghreb ont également déployées au nord des îles Canaries en mars et dont l’Espagne et le gouvernement autonome n’avaient pas connaissance. Les contrôleurs aériens des îles ont été « surpris par le survol de l’espace aérien espagnol par des avions militaires américains ». Le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower a traversé l’océan au nord de l’île de La Palma et il existe des preuves que plusieurs chasseurs ont envahi l’espace aérien espagnol à différents moments. Tout cela s’est produit au cours de la première quinzaine de mars, sans avertissement préalable, comme l’indique la réponse officielle du gouvernement des îles Canaries à une question du Parlement.

    Ces démonstrations militaires en si peu de temps interviennent à un moment où le régime marocain est devenu le principal allié des États-Unis en Afrique du Nord, son principal acheteur d’armes et où Rabat exerce une pression accrue sur ses voisins, l’Algérie et la Mauritanie, pour accroître sa main de fer sur le territoire du Sahara occidental. Outre les péripéties du phénomène migratoire, le Maroc a étendu il y a plus d’un an ses eaux territoriales, ce qui affecte directement les îles Canaries, mais il prend également des positions de plus en plus fréquentes sur le statut marocain de Ceuta et Melilla. Rabat se présente à l’Europe et aux Etats-Unis comme le pays capable de contenir l’immigration irrégulière mais aussi le djihadisme et l’extrémisme en provenance du Sahel. Cela nécessite de l’argent, une formation militaire et des armes, trois aspects pour lesquels Washington n’a pas hésité à soutenir Rabat.

    Le mandat de Donald Trump a été hautement bénéfique pour le royaume alaouite. Rabat a non seulement obtenu des États-Unis qu’ils valident la souveraineté marocaine sur le Sahara – en échange de la reconnaissance par le Maroc de l’État d’Israël – mais aussi un contrat de vente d’armes d’une valeur astronomique pour le réarmement du pays maghrébin. En décembre, les deux gouvernements ont négocié un contrat d’une valeur de 825 millions d’euros. Au cours de l’exercice 2020, le pays du Maghreb a augmenté ses dépenses militaires de 30%, pour atteindre plus de 4 800 millions de dollars. Des drones de pointe, des hélicoptères de combat, des avions F-16, des missiles, des chars et une large gamme d’armes ont été acquis ou sont en cours d’acquisition pour moderniser les forces armées marocaines, ce qui est considéré avec une certaine inquiétude en Espagne et avec préoccupation par l’Algérie voisine, un pays qui protège le Front Polisario et accueille les camps de réfugiés de Tindouf sur son territoire.

    Le même jour que plus de 8000 migrants sont arrivés à Ceuta dans un flux sans précédent devant la passivité de la police marocaine, ont commencé à arriver à la base militaire américaine de Moron de la Frontera (Séville) des avions qui participeront aux manœuvres African Lion 2021. Il s’agit de quatre bombardiers stratégiques B-52H de la base militaire de la Louisiane, véritables forteresses aériennes de 56 mètres d’envergure et 48 mètres de long.

    Les forces armées américaines et marocaines se préparent depuis plusieurs mois aux exercices qui se dérouleront dans le sud du Maroc et au Sahara occidental. Fin mars, des commandants supérieurs des deux armées se sont réunis à Agadir pour concevoir la logistique de l’opération, tandis qu’en avril, les États-Unis ont envoyé plusieurs inspecteurs dans le pays pour vérifier que toutes les pistes militaires marocaines étaient opérationnelles pour leurs avions.

    Il y a quelques jours, le commandement américain pour l’Afrique (Africom) a publié une note sur son site web dans laquelle le capitaine Jack Robinson explique que « l’African Lion 21 jouera un rôle important dans la dissuasion stratégique et le renforcement des alliés » dans la région. « En inspectant plusieurs aérodromes à l’appui de l’exercice, nous facilitons directement les opérations et, par conséquent, les objectifs stratégiques globaux et de renforcement du partenariat », déclare le commandement américain.

    Un autre capitaine, Jacob Pond, souligne le partenariat avec Rabat : « Le Maroc est le plus ancien partenaire des États-Unis », a déclaré M. Pond. « Cette mission permet à nos deux pays de mieux se comprendre et de s’apprécier mutuellement sur le plan tactique et stratégique. J’ai une appréciation beaucoup plus profonde du rôle du Maroc dans la région qu’auparavant. »

    Outre les troupes américaines et marocaines qui participent aux exercices militaires, d’autres pays africains fournissent également des troupes, comme la Tunisie et le Sénégal, des Européens comme l’Italie, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, ainsi que des Américains comme le Canada et le Brésil. La plupart des 21 pays observateurs sont africains, mais le Portugal, le Danemark, Malte, la Norvège et la Pologne sont également présents.

    Mais ce qui est le plus frappant, c’est que les principales opérations et exercices des troupes ont lieu sur le territoire sahraoui. Sans aucun doute, la reconnaissance par les Etats-Unis de la nature marocaine du Sahara Occidental a été un facteur clé dans l’approbation par Africom des manœuvres dans cette zone. Et une partie des exercices se déroulera dans l’un des principaux points chauds du conflit entre le Maroc et le Front Polisario, puisque de nombreuses attaques successives du Polisario contre l’armée alaouite ont eu lieu précisément dans la région de Mahbes, dans le coin nord-est du Sahara occidental, très près de l’endroit où le nouveau mur a été érigé. Rabat a étendu le mur de défense au Sahara Occidental de 50 kilomètres supplémentaires autour d’une commune rurale appelée Touizgui, située à l’extrême sud-est du Maroc et à seulement trois kilomètres de la frontière avec l’Algérie et des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Tan Tan et Mahbes accueilleront les manœuvres terrestres et aériennes, ainsi que les opérations contre les « organisations terroristes », dans un message clair au Polisario.

    En effet, le Maroc a répété qu’il respectait les territoires dits libérés, mais ces derniers temps, il a envoyé de plus en plus d’avertissements indiquant qu’il n’avait pas l’intention de maintenir ce statu quo et qu’il voulait étendre son contrôle jusqu’aux confins du Sahara.

    Et en toile de fond de cette situation tendue des relations entre l’Espagne et le Maroc, le séjour du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, souffrant d’une grave maladie qui s’est aggravée à cause du Covid. Le retour de Ghali à la tête du Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a précisément marqué l’aggravation de la situation dans l’ancienne colonie espagnole, puisque le leader sahraoui fait partie de la « ligne dure » du mouvement qui réclame l’autodétermination du Sahara. En fait, les affrontements ont repris avec l’arrivée du Ghali bien que dans la guerre médiatique qui domine ce conflit, Rabat n’ait jamais reconnu que la guerre avait repris mais seulement des escarmouches.

    Dans ce contexte de crise diplomatique entre Madrid et Rabat à cause du Ghali et de crise dans le territoire sahraoui à cause d’un conflit toujours enraciné, des manœuvres de grande envergure sont prévues tant sur terre, aéroportées, maritimes, forces spéciales, aériennes, actions civilo-militaires, exercice et simulation. Selon les médias spécialisés, « l’un des exercices combinés les plus importants au monde » est en préparation, ce qui donne une idée de l’importance que les Etats-Unis accordent à l’Africain Lion 2021 pour consolider leur présence dans cette zone du continent et garantir la sécurité face aux risques des groupes djihadistes qui opèrent en Algérie et dans le sud de la Mauritanie.

    El Día, 24 mai 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Maroc, Espagne, Algérie, Sahara Occidental, Mahbes, Dakhla, Villa Cisneros,

  • Après son expulsion par la Belgique, l’espionne marocaine Kaouthar Fal investit à Dakhla

    Kaouthar Fal ne cesse de faire reparler d’elle. La première fois, c’était en 2018 lorsqu’elle a été arrêtée et expulsée par la Belgique sous accusation d’espionnage.

    Peu après son retour au Maroc, elle a fait partie du groupe de femmes qui ont accusé le journaliste Taoufik Bouachrine de viol et qui lui a valu 15 ans de prison en raison de sa plume critique et sa sympathie pour l’ancien leader du PJD, Abdelilah Benkirane.

    Aujourd’hui, elle se met en avant avec sa décision d’investir à Dakhla avec son partenaire français, selon des informations rapportées mercredi dernier par le journal digital Goud.

    D’après la même source, Mme Fal a créé une société qu’elle a dénommée « Aqua-Module » dans le but de produite des ponts flottants et d’autres opérations commerciales.

    La société se fonde sur un capital de 100.000, dont 670 de ses actions appartiennent à Kaouthar Fal et 330 à son associé NEGRI Julien Paul Henri. Le prix de l’action est de 100 DH.

    Etiquettes : Maroc, Kaouthar Fal, Aqua Module, Dakhla, ponts flottants,

  • Maroc-Algérie : À quoi joue le parti de Macron en ouvrant un bureau de LREM à Dakhla?

    UN BUREAU DE LREM À DAKHLA OCCUPÉE : À quoi joue le parti de Macron ?

    La République en marche, parti de l’actuel président français, a annoncé l’installation d’un bureau dans la ville sahraouie occupée Dakhla, dont le comité en charge de représenter cette antenne partisane, à la tête de laquelle siège un certain Claude Fraissinet, a été déjà désigné pour la tâche. C’est ce qu’a fait savoir la députée, porteparole du groupe parlementaire de LREM à l’Assemblée française, Marie Christine Verdier Jouclas, citée par plusieurs sources médiatiques, précisant que ledit comité « sera inauguré » une fois les conditions sanitaires le permettraient. Et venant d’une responsable de haut rang au sein du parti d’Emmanuel Macron, l’information ne peut qu’être prise au sérieux, d’autant qu’elle a fait les choux gras de la presse du Makhzen.

    L’annonce aurait passé inaperçu si les faits se sont déroulés dans une ville marocaine. Mais là il s’agit d’une ville sahraouie sous occupation marocaine pour ne pas prendre la décision comme une provocation de la part du parti français au pouvoir. Et qui dit parti au pouvoir ceci engage directement la responsabilité de la France sur un terrain qu’aucune autre formation politique de l’hexagone n’a osé jusquelà. Dès lors à s’interroger si cette décision ne serait qu’un prélude à une reconnaissance française de la supposée marocanité du Sahara occidental ?

    Au moment même où la proclamation faite en ce sens par l’ex-président américain Donald Trump a porté gravement préjudice au processus onusien du règlement du dossier. Preuve en est, l’agression opérée par l’armée marocaine, le 13 novembre dernier, contre les civils sahraouis, violant de fait le cessez-le-feu conclu entre le Front Polisario et le Maroc en 1991.

    Si le soutien de la France au régime marocain est un secret de polichinelle, le tout au détriment du peuple sahraoui qui aspire à l’indépendance à travers l’organisation du référendum d’autodétermination sur la base du droit international, qu’un parti politique au pouvoir annonce l’installation en vue d’un bureau dans la ville occupé de Dakhla ne peut s’assimiler qu’à une provocation de la communauté internationale.

    Ceci en partie. Car d’autre part, pour tout ce qu’elle porte comme manœuvre dans la région, l’Algérie ne peut que dénoncer un processus contraire aux résolutions des Nations unies qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. C’est d’autant plus que l’annonce du parti de Macron intervient en pleine visite en Algérie, du reste ajournée, du premier ministre français Jean Castex. Deux événements d’ailleurs qui restent pour le moins indissociables, lorsque l’on sait que le déplacement de la délégation du gouvernement français a été annulée à la dernière minute, des semaines après avoir été préparée au plus haut niveau des autorités des deux pays.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 10 avr 2021

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  • Maroc : Nos incontournables à Dakhla, éden confidentiel entre océan et désert

    Observation de la flore et de la faune du désert, balades ornithologiques au pied de la Dune blanche, cours de surf ou de kitesurf, cette oasis du sud du Maroc a des airs de bout du monde.

    Par Anne-Claire Delorme

    C’est un paradis pour les sports de glisse, kitesurf en tête, et bien plus que cela ! Arrimée à une péninsule qui s’étire entre océan Atlantique et lagune aux confins du Sahara, Dakhla est un ailleurs confidentiel, un refuge cousu main pour voyageurs épris de nature. Observation de la flore et faune du désert, balades ornithologiques au pied de la Dune blanche ou cours de surf sur les vagues de l’océan, on vous emmène au bout du Maroc, au bout du monde !

    Prendre une leçon de kitesurf

    Un vent régulier soufflant du Nord, Nord-Est, une eau peu profonde, calme comme un lac, à bonne température toute l’année… Taillée pour le kitesurf, la lagune est le spot idéal pour apprendre à voler au-dessus de l’eau. Et si l’on n’est pas inspiré par le ballet de voiles multicolores virevoltant dans le ciel, d’autres escapades nautiques sont à portée de combi : balades en catamaran, planche à voile, Stand up paddle (SUP), pêche au gros ou surf du côté de l’océan, sur les spots de Lassarga et Aarish…

    Cours de surf ou paddle à partir de 50 € les 2 heures à l’Ion Club. Cours de planche à voile 75 €. Cours de kitesurf 65-80 € les 2 heures en petit groupe.
    Bases nautiques à Océan Vagabond (Ion Club) et Dakhla Attitude (Rihfly Dakhla). Deux autres écoles avec moniteurs diplômés : whitedunekiting.com et dakhla-kiteboarding.com.

    Arpenter la Dune blanche

    À peine descendu du 4 x 4, on chausse ses baskets et ses lunettes de soleil, réverbération oblige, et en avant pour une mini-ascension. Comme échappée du Sahara, la Dune blanche toise les eaux turquoise de son sable immaculé. En haut, un époustouflant panorama à 360° révèle d’autres duos orchestrés par les marées et le vent, aigue-marine et bleu lagon des eaux, beiges ocrés et vert mousse de l’estran. Les 400 km² de la lagune sont classés Ramsar (label qui distingue une zone humide d’importance internationale). On guette les petites taches qui se déplacent : la lagune est le paradis des crabes violonistes mais aussi des oiseaux, goélands, aigrettes, hérons cendrés et même flamants roses.

    Notre conseil
    On n’accède en 4 x 4 à la Dune blanche qu’à marée basse, à marée haute c’est une île et un spot de kitesurf très prisé !

    Croquer des huîtres les pieds dans le sable

    Vous aimez les huîtres ? Vous allez adorer Dakhla ! Avec une production annuelle de près de 400 tonnes, la région est l’épicentre marocain de l’ostréiculture. Pour faire le plein d’iode, on s’installe chez Talhamar, face aux eaux scintillantes de la lagune où affleurent les lignes noires des casiers. Simple parc à huîtres à l’origine, le lieu s’est transformé en un restaurant sans chichis où l’on déguste, pieds dans le sable, les huîtres à peine sorties de l’océan. À la carte également, des langoustes, des poissons grillés et des tajines de calamars, couteaux… Ou d’huîtres, bien sûr !


    Environ 5 euros la douzaine d’huîtres, 4 à 7 euros le tajine. Talhamar, plage de Boutalha. Tél. : +212 6 61 76 60 14.

    Jouer les hommes (et femmes) du désert

    À épuiser les plaisirs de l’eau, on en oublierait presque que l’on se trouve au cœur du Sahara. Pourtant il suffit d’une virée en 4 x 4 pour plonger au cœur du désert. Canyons et falaises, savane piquetée d’acacias ou dunes douces comme le talc : en parcourant ces paysages si variés, on médite la phrase de Théodore Monod, grand arpenteur des sables : «Monotone, le désert ? Monsieur veut rire !». Et on se réjouit des traces de vie, comme à la sebkha (dépression au fonds salé) d’Imlili où des dizaines de trous d’eau salée et colorée aimantent poissons mais aussi reptiles, oiseaux ou petits mammifères.

    Notre conseil
    Pour s’immerger dans le désert, optez pour une nuit en bivouac. Créé par un duo d’amoureux de la nature, Dakhla Rovers organise des excursions sur mesure.

    De 410 à 530 € les 2 jours, une nuit en bivouac et pension complète. Tél. : +212 6 36 80 85 15, +39 338 11 96672.

    Découvrir l’Afrique côté ville

    On est souvent tenté de bouder la ville de Dakhla, jugée (à juste titre) sans âme en raison de son amour inconsidéré pour le béton. L’ancienne escale de l’Aéropostale est pourtant loin d’être sans intérêt. On s’y familiarise avec la culture sahraouie le temps d’une visite du petit musée de la médiathèque : bijoux, vêtements, objets usuels ou gravures rupestres retracent des siècles de nomadisme. Et le soir venu, sur la «place des Sénégalais», on prend le pouls d’une culture riche d’influences croisées. Bissap (fleurs d’hibiscus utilisées dans la cuisine sénégalaise), wax et boutiques de mlehfa, le voile coloré dont s’enveloppent les femmes sahraouies, aux confins du Maroc. On se sent bel et bien en Afrique !

    Notre conseil
    Pour une petite note sahraouie, on prévoit un repas à La Villa Dakhla. Sa cuisine soignée plutôt méditerranéenne s’inspire aussi du désert : outre les poissons et fruits de mer, on trouve à la carte parmentier de chameau et son jus de légumes ou tanjia à la viande de dromadaire.

    Avenue Mohammed V. 10-15 euros le plat. Tél. : + 212 6 48 31 58 18.

    Le Figaro, 28 mars 2021

    Etiquettes : Maroc, Dakhla, tourisme, exotisme, kite surf,