Étiquette : dangers

  • Algérie : Unité et mobilisation

    Les discours et interventions des prétendants à la députation sont souvent axés sur l’unité nationale et la stabilité du pays. En effet, ces deux thèmes reviennent quasiment en boucle que ce soit chez les partis engagés dans ces élections législatives ou chez les indépendants. Tous saisissent la particularité de la conjoncture par laquelle passe le pays, mais aussi toute la région du Maghreb et du Sahel.

    Les basses manœuvres qui visent le pays ont pour objectif de semer le chaos et diviser la nation pour l’affaiblir et affaiblir ses positions sur la scène internationale. L’Algérie dérange par ses principes immuables et non négociables et ceci ne sied pas à ses ennemis qui multiplient les attaques, les manipulations et les fake news.

    Face à ces défis, il s’agit en priorité de renforcer le front interne et œuvrer tous ensemble pour ne pas hypothéquer la souveraineté des décisions du pays, qui ne doivent être dictées par aucune force étrangère quelle que soit sa puissance. Et c’est ce message d’unité qui a été le dénominateur commun de cette campagne électorale pour les Législatives.

    L’appel au peuple pour s’unir et prendre conscience des risques qui guettent le pays reviennent ainsi inlassablement dans les interventions et les meetings des candidats à la députation et des chefs de partis. Les Algériens, dans leur écrasante majorité, sont conscients de ces défis et savent la délicatesse de cette conjoncture. Ils comprennent que des parties occultes travaillent à saper les plans et voies de gestion et de sortie de crise qui se basent essentiellement sur le retour au peuple et aux élections pour doter le pays d’institutions fortes et légitimes.

    Et pour ce, des voix s’élèvent ici et là pour remettre en doute cette vision et ce retour au seul peuple pour décider de son avenir, avec en premier lieu l’organisation de ces élections législatives nécessaires à la poursuite de l’édification des institutions de l’Etat. Une prise de conscience et une constante chez le peuple algérien qui a été rappelé par le chef d’Etat- Major de l’ANP, Said Chanegriha, qui a déclaré à Blida « Nous sommes pleinement convaincus que le peuple algérien est devenu, plus que jamais, conscient, qu’il ne peut être manipulé ou poussé dans des dédales périlleuses, qu’il se mobilisera contre tous les desseins pernicieux, pour les contrecarrer et affronter ceux qui les trament et se tiendra, comme à l’accoutumée, tel un seul homme aux côtés des institutions de l’Etat, face à ceux qui guettent le pays».

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 02 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, campagne électorale, conjoncture régionale, Maghreb, Sahel, déstabilisation, dangers, fake news, manipulations, complots, message d’unité,

  • Algérie/ Politique : l’heure est à la consolidation des institutions

    Sous un climat d’intranquillité qui dure depuis plus de deux ans et d’une étouffante crise économique, les autorités parviennent tout de même à maintenir l’échiquier en place et imposer, étape par étape, leur agenda.

    En dépit d’une contestation populaire massive de plus de deux ans, d’une pandémie mondiale et d’une crise économique étouffante, le système politique algérien a conservé l’avantage de l’initiative et à imposer son agenda. Cette démonstration de force va se poursuivre, contre vents et marées, par la tenue de législatives le mois prochain auxquelles participent 16 partis controversés et des indépendants sans ancrage.

    Mieux, les pouvoirs publics durcissent le ton et resserrent l’étau contre tout réfractaire à leur stratégie de bâtir une « Algérie nouvelle ». Bien que le climat soit au dissensus, ils ne laissent transparaître aucune hésitation, agissant comme s’ils naviguaient sur une mer d’huile. Leur dernière contre-offensive a ainsi ciblé le mouvement sécessionniste de Ferhat M’henni et l’organisation d’obédience islamiste Rachad en les inscrivant sur la liste des organisations terroristes. Aussi, désormais, le moindre témoignage de sympathie envers ces deux appareils politiques, dont les têtes se trouvent à l’étranger, sera considéré comme une apologie de la terreur et combattu comme telle.

    Vendredi dernier, les forces de l’ordre ont également empêché la marche hebdomadaire du Hirak et arrêté plusieurs activistes et journalistes avant de relâcher une partie d’entre eux. Ce serrage de vis s’ajoute à la fermeture de sites d’information jugés tendancieux en plus de la surveillance des réseaux sociaux.

    Cette main de fer qui ne s’embarrasse même pas d’un gant de velours s’explique, selon les décideurs, par la crainte d’un effondrement de l’Etat que la fin chaotique du régime de Bouteflika a failli provoquer. Voilà pourquoi, les gouvernants s’activent dans l’urgence à consolider les institutions républicaines en vue d’assurer leur pérennité dans un contexte géopolitique enflammé.

    Pour l’instant, c’est l’armée et les services de sécurité en général qui s’acquittent de la tâche ingrate d’éviter la dispersion des rangs de la communauté nationale, en faisant fi des accusations de restrictions des libertés et des droits. D’ailleurs, les dernières mises en garde du Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme n’ont eu, vraisemblablement, que peu d’effets sur les dirigeants. Il est vrai que les priorités du moment dépassent le souci de projeter une belle image à l’extérieur. L’heure est à la manifestation de la capacité à tenir les choses en main pour dissuader d’éventuelles convoitises. Les mésaventures des pays arabes à la suite des révoltes de 2011 forment un souvenir encore brûlant. Il ne faut donc pas s’attendre à un assouplissement de la gestion policière et judiciaire de la crise. Au contraire, toute tentative visant à empêcher le scrutin du 12 juin sera sévèrement punie, avertissent les autorités.

    Sauf que de nombreuses incertitudes planent toujours sur l’Algérie. Personne ne sait comment réagira le mouvement populaire dans les prochains jours et semaines. Au galop, le pouvoir a préféré s’appuyer sur un cheptel politique acquis mais discrédité que d’ouvrir les portes à d’autres alternatives. Mais tout semble indiquer que, en haut lieu, la nécessité du changement est déjà acceptée. Un changement, tout le monde l’admet, qui doit avoir une épaisseur plus consistante qu’une fine couche de cosmétiques.

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 19 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, unité, serrer les rangs, dangers, instabilité, intégrité,

  • Algérie/ L’état de la raison

    Le pays est soumis à de fortes et multiples tensions. Fébrilité et nervosité dominent le climat national, alors que le contexte recommande plus que jamais lucidité politique et sens de la mesure. À tous les niveaux de l’État et de la société. L’état de la raison doit l’emporter sur toutes les excitations. Il faut impérativement faire prévaloir la clairvoyance en pareille circonstance. Le moindre dépassement peut s’avérer coûteux pour toute la nation.
    C’est un étrange paradoxe.

    Le pays n’a jamais été aussi près des deux extrêmes. Jamais le meilleur et le pire n’ont été aussi proches. Ils se côtoient sans pour autant se heurter. Pour l’instant. Il est vrai que le caractère inédit de la séquence historique ouverte depuis le 22 Février 2019 expose à tous les imprévus, aux fins périlleuses comme aux issues salutaires. Force est de constater que depuis la mise en échec du 5e mandat de Bouteflika, le processus tangue, se cherche et est parfois contrarié. Jusque-là, les enjeux à court terme l’emportent sur les énormes défis d’avenir que l’Algérie tout entière doit relever.

    L’accessoire parasite l’essentiel et la tactique écrase le stratégique. Peut-être par peur, sans doute faute d’ingénierie politique et parfois en raison du silence de ceux qui savent, le pays peine à se donner un modèle global qui correspond le mieux à l’expérience politique en cours et à ses exigences historiques. Il ne se trouve certainement pas dans les modèles éculés ou dans les recettes qui ont déjà échoué. Faut-il rappeler à ce propos, le mauvais départ de 1962 et le ratage mortel de 1988 ? Cette mémoire douloureuse doit tout au moins nous aider à ne pas commettre les mêmes erreurs. Une nation qui réussit est celle qui apprend et tire les leçons de ses échecs antérieurs. Mais encore mieux, celle qui sait forger des compromis en faisant le choix d’intégration et non d’exclusion. Celle qui n’humilie pas sa part intelligente tournée vers l’avenir au profit de sa portion qui s’accroche désespérément au passé désuet.

    C’est ce sillon d’espoir qu’il faut creuser et irriguer de toutes les sources intarissables que recèle l’Algérie. Une Algérie qui ne sera jamais construite par une partie aux dépens d’une autre. La victoire ne peut être que collective, la défaite serait pour tous. S’il est, en effet, important, le jeu du pouvoir demeure insignifiant devant la perspective historique que doit se donner l’Algérie. Une Algérie certes guettée par certains, mais surtout attendue par beaucoup. Elle est condamnée à réussir. Elle est appelée à surprendre comme sa jeunesse a su subjuguer le monde.

    Liberté, 16 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, pais sociale, expérience, avenir, dangers, unité, stabilité,