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  • Les capacités défensives de l’Algérie s’organisent autour de l’ANP

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    Les capacités défensives de la Nation, leur renforcement et leur développement s’organisent autour de l’ANP

    Par B. Chellali

    Qui à travers le monde ne connait pas la rigueur de la vigilance de l’armée algérienne lorsqu’il s’agit de l’atteinte à la souveraineté et à l’unité nationale, la vigilance à l’égard de tout mouvement extrémiste dirigé, financer et organisé de l’intérieur ou de l’extérieur, méfiante aussi à l’égard des sirènes surtout si le chant qu’elles entonnent portent l’estampille de la division, de la partition du pays.

    En réponse à ces sirènes, la revue El-Djeich dans sa livraison du mois d’août avertit : « Toute tentative de partition du pays, de semer le doute sur l’unité du peuple ou de violer le moindre pouce du territoire national est un fantasme et une vue de l’esprit. Et les imbéciles et les traitres qui nourrissent de telles velléités ignorant l’Histoire, la nature de l’Algérien, comme ils n’ont aucune idée de sa réaction dans le cas où certains esprits dérangés tenteraient de causer le moindre mal à l’Algérie. Ces traitres et ceux qui suivent leur voie ignorant-ils que trahir la Patrie constitue une honte qui les hantera toute leur vie et qui poursuivra leurs descendants pour toujours et à jamais ?! ».

    L’Algérie par son poids démographique, ses potentialités économiques et sa situation géostratégique, figure aujourd’hui, un pays géométrique par rapport à l’espace arabo-musulman, africain et Méditerranéen. Une position qui désigne l’Algérie à certaines puissances étrangères au terrorisme come un terrain de manœuvres de choix. Il ne faut s’étonner dans ces conditions, que l’alliance entre le Maroc et Israël s’oppose à cette position algérienne dans la région et ailleurs. Ils tentent par la même d’infléchir le devenir du Maghreb arabe de manière qu’il coïncide avec les intérêts impérialo-sionistes et ainsi nourrir des intentions belliqueuses pour lesquelles le Makhzen à pris la place de dispatching.

    Pour la revue El-Djeich, l’Algérie demeure un bastion inexpugnable face à ses ennemis, Etats ou individus soient-ils, toutes les mesures et décisions prises ainsi que les acquis réalisés dans la nouvelle Algérie ont pour finalité deux éléments importants. Le premier étant la protection de la Patrie contre toute menace et tout risque potentiels dans un monde voguant entre mutations profondes et conflits armés et dans lequel notre région vit sur un volcan d’où ne s’en sortiront que les forces les plus intelligentes et disposant d’une grande cohésion. Le second élément est que toutes ces mesures sont prises dans l’intérêt du citoyen algérien afin qu’il ait une existence décente, une existence garantissant la prospérité à tous les Algériens et afin que notre pays préserve sa souveraineté dans ses décisions et soit en capacité de rejeter toute forme d’intervention, tout dictat, ni ne se plie à aucun marchandage ou chantage de la part de toute partie quelle que soit sa puissance ou son influence. Les capacités de défensives de la Nation, leur renforcement et leur développement s’organisent autour de l’Armée nationale populaire, et la nouvelle Algérie a emprunté la bonne voie, celle de l’édification d’un Etat fort, possédant les clés lui permettant d’accéder à de nombreux domaines, de résoudre les crises et d’éliminer les vestiges du passé, de faire face à toutes sortes de déviations, œuvre de pêcheurs en eaux troubles qui, voyant tous les horizons se boucher, se sont spécialisés dans la manigance, la déformation et le mensonge.

    A ces parties hostiles à l’Algérie, le général de Corps d’armée Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP a mardi dernier à l’occasion de l’installation du nouveau Commandant de la gendarmerie nationale a souligné, que ces « complots sont une réalité désormais évidente et manifeste, dont les dessous sont connus par tous. La campagne intense et acharnée ciblant notre pays et son Armée, à travers certaines tribunes médiatiques étrangères et réseaux sociaux, n’est que la partie émergée de cette guerre perfide déclarée contre l’Algérie, en guise de vengeance pour ses prises de positions immuables envers les causes justes, son engagement à préserver sa souveraineté nationale, et ses décisions libres et affranchies de toute forme de soumission ou sujétion ». Au milieu de la conjoncture actuel que vit le pays, le Chef d’état-major de l’ANP, a réitéré de nouveau que « l’ANP saura faire face à tous ceux qui guettent notre pays pour exécuter leurs plans malveillants, appuyée dans cette noble mission par le vaillant peuple algérien ».

    La symbiose entre le Peuple et l’Armée, lien historique de grande envergure, repose essentiellement sur une confiance partagée inspiratrice de progrès car c’est de la réalité vécue et des rapports nourris par cette symbiose tirent sa substance. D’où cette priorisation de l’action et de la mobilisation conduisant chaque algérien à la défense de la Patrie contre ses ennemis du dedans et du dehors, à son succès et à sa poursuite sans relâche conduisant à la stabilité du pays, la préservation de la paix, de la sécurité et la consolidation du climat social à travers ce leadership adéquat partagé entre le Peuple et son Armée et qui est à présent travaillé avec intelligence et maturité. Ce n’est pas le moment d’être accablé par les difficultés de la conjoncture actuelle ce qui fait dire au général de Corps d’armée Saïd Chengriha que c’est « Un peuple de volonté ferme et de détermination résolue, qui ne pourra être berné ni trompé ou dupé par aucune partie, qu’elle qu’en soient sa ruse et sa malveillance, pour faire passer ses plans et projets sournois ».

    De ce qui précède, la prise de conscience et de maturité du peuple algérien ne relève plus du hasard pour faire face à la conjoncturel actuelle que traverse le pays et à l’identification opportune des solutions et ce, en défendant les valeurs auxquelles ce peuple croit au prix de n’importe quel sacrifice, avec sagesse, désintéressement, altruisme, solidarité et héroïsme, en combattant avec audace, intelligence et réalisme surtout qu’il y a à chaque instant une haine débordante à l’encontre de la stabilité du pays. La confirmation de cette haine est d’actualité. Elle est menée par des délinquants politiques, des marginaux de la société et de gens indécents manipulés de l’extérieur à la solde aussi de médias alternatifs et les réseaux sociaux amplement rétribués.

    Le Maghreb, 08/08/2021

  • Maroc : La schizophrénie expansionniste et agressive du Makhzen

    Le Think Tank Institut pour la sécurité et la culture a présenté jeudi dernier un rapport selon lequel, il met en évidence la politique d’agression menée par le Maroc contre ses voisins, révélé par le site Vozpópuli.

    Évoquant les conséquences dangereuses de la décision tweetée du président américain sortant Donald Trump concernant la prétendue » marocanité « des territoires sahraouis, sur la région du Maghreb et sur la Méditerranée , le Think Tank Institut pour la sécurité et la culture, alerte sur les visées expansionnistes de la monarchie alaouite, et son œil agressif sur le détroit de Gibraltar

    Il convient de souligner que ce rapport de 32 pages, s’intitule Maroc, le détroit de Gibraltar et la menace militaire pour l’Espagne, préparé par le docteur en sécurité internationale Guillem Colom Piella, ainsi que par les analystes Guillermo Pulido Pulido et Mario Guillamó Román.

    Les auteurs sont persuadés qu’ »une partie de la mentalité et de la culture stratégique marocaines » soutient un programme d’expansion territoriale « conforme à l’ancien concept du « Grand Maroc » » : « Comme le Premier ministre marocain, Saad Eddine El Othmani, l’a récemment exprimé, une fois qu’ils contrôleront pleinement le Sahara occidental, les places de Ceuta et Melilla devraient être à l’ordre du jour ».

    Le rapport cite l’Algérie

    Pour les auteurs du document, la monarchie alaouite ne lésine pas sur les moyens diplomatiques, militaires et médiatiques pour chiper à l’Algérie, le rôle de l’Etat-pivot dans la région. « Le Maroc a annoncé un plan de réarmement sur cinq ans que de nombreuses sources considèrent comme le pilier pour atteindre la suprématie militaire régionale », notent les auteurs, qui chiffrent ces intentions à 22 milliards de dollars, avec le soutien des États-Unis et de l’Arabie saoudite.

    L’Espagne et l’Algérie, considérés comme ennemis par la doctrine militaire marocaine

    Pour le régime du Makhzen, l’Algérie et l’Espagne sont les principaux ennemis avérés, comme l’atteste le rapport sur la doctrine militaire marocaine, élaborée en 1960 (lire : Pour une nouvelle stratégie de défense intégrée) ?.

    D’ailleurs, le régime du Makhzen à l’instar de l’entité sioniste, n’a jamais ratifié les accords de bornage de ses frontières, dont la constitution marocaine ne délimite pas, sous le mensonge du « Grand Maroc » et qui ne reconnaît pas les frontières héritées à l’indépendance.

    La guerre des sables menée contre l’Algérie, ses revendications territoriales expansionnistes et sa colonisation des territoires sahraouis, en violation du droit international, sont autant d’indicateurs sur la doctrine de cette monarchie aux abois, et qui vient de franchir un nouveau palier de la trahison, en normalisant avec l’entité sioniste, pour sauver le trône, sous l’œil du représentant du lobby sioniste André Azoulay, l’architecte de la répression du peuple marocain au profit des intérêts de l’entité sioniste.

    Algérie54, 9 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Algérie, défense, armement,

  • Un rapport met en garde contre la « menace militaire » que représente le Maroc pour l’Espagne dans le détroit de Gibraltar.

    Le think tank Institut pour la sécurité et la culture met en garde contre les conséquences de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara et de la course aux armements du royaume alaouite.

    Les plans de réarmement du Maroc, combinés à la reconnaissance par les États-Unis de sa souveraineté sur le Sahara, constituent « un défi à l’intégrité territoriale espagnole » et aux intérêts économiques européens. C’est la conclusion tirée par un rapport préparé par le think tank Institut pour la sécurité et la culture présenté jeudi et auquel Vozpópuli a eu accès.

    Le rapport s’intitule Maroc, le détroit de Gibraltar et la menace militaire pour l’Espagne et a été préparé par le docteur en sécurité internationale Guillem Colom Piella, ainsi que par les analystes Guillermo Pulido Pulido et Mario Guillamó Román. En 32 pages, l’ouvrage examine les conséquences des derniers mouvements diplomatiques et d’armement du Maroc, ainsi que son influence directe sur ses voisins immédiats, principalement l’Espagne.

    Selon les auteurs, la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara « sape » l’influence que l’Espagne et la France conservent sur le Maghreb. D’une part, elle renforce le rôle de l’administration de Joe Biden dans la région ; d’autre part, elle renforce la position du Maroc « dans la lutte qu’il mène avec l’Union européenne au sujet de l’exploitation des eaux du Sahara occidental », une région riche en minéraux tels que le tellure, le cobalt et le plomb.

    Les auteurs affirment notamment qu’ »une partie de la mentalité et de la culture stratégique marocaines » soutient un programme d’expansion territoriale « conforme à l’ancien concept du « Grand Maroc » » : « Comme le Premier ministre marocain, Saad Eddine El Othmani, l’a récemment exprimé, une fois qu’ils contrôleront pleinement le Sahara occidental, les places de Ceuta et Melilla devraient être à l’ordre du jour ».

    Le rapport souligne également les avantages économiques que cette reconnaissance apportera au Royaume du Maroc, étant donné l’intérêt pour la création d’un gazoduc reliant le Nigeria et le Maroc à l’Europe, qui passerait nécessairement par le Sahara. Un projet que certains spécialistes qualifient de compliqué, pour ne pas dire plus, vu le nombre de pays qu’il devrait traverser et qui prévoyait à l’origine sa sortie par l’Algérie et non le Maroc.

    Le Maroc et L’Algérie

    Mais c’est précisément l’un des objectifs que le royaume alaouite poursuit avec son offensive diplomatique, prévient le rapport : arracher à l’Algérie une influence dans la région, en termes économiques et militaires. « Le Maroc a annoncé un plan de réarmement sur cinq ans que de nombreuses sources considèrent comme le pilier pour atteindre la suprématie militaire régionale », notent les auteurs, qui chiffrent ces intentions à 22 milliards de dollars, avec le soutien des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite.

     » L’armée qui a vu l’incident sur l’îlot de Perejil à l’été 2002 est bien loin. En près de deux décennies, les forces armées alaouites se sont dotées de nombreux moyens matériels tout en diversifiant leurs fournisseurs d’armes, permettant ainsi d’augmenter significativement leur catalogue de capacités militaires », affirment les chercheurs.

    Entre autres conclusions, le rapport de l’Institut pour la sécurité et la culture avertit que la course aux armements marocaine génère une « instabilité stratégique » à court et moyen terme en Afrique du Nord. Et ils ajoutent : « Le réarmement du Maroc et la consolidation de son contrôle sur le Sahara occidental pourraient, à plus long terme, signifier un défi pour l’intégrité territoriale de l’Espagne ».

    Voz populi, 06 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Algérie, Maroc, Afrique du Nord, armée, défense, menace militaire,

  • Maroc / Algérie: les forces armées derrière le conflit du Sahara Occidental (The Africa Report)

    Par Etienne Copel – Général de l’armée de l’air française

    Les armées algérienne et marocaine, respectivement deuxième et cinquième en Afrique, dépensent des sommes vertigineuses pour acquérir les équipements les plus récents. Rabat se tourne vers les fournisseurs américains et français, tandis qu’Alger s’en tient aux produits militaires de fabrication russe.

    Fin janvier 2021, l’administration du commerce international des États-Unis a annoncé que le Maroc avait acheté un système de défense aérienne Patriot de fabrication américaine. Mondialement connu depuis la deuxième guerre du Golfe, le produit en question est un système de missiles sol-air (SAM) de moyenne portée conçu pour neutraliser les menaces aériennes ennemies.

    Bien qu’aucun détail n’ait été divulgué quant aux conditions de l’achat, la dernière dépense du Maroc permettra à ses forces armées d’être en meilleure position et peut-être même de combler le seul écart militaire majeur du pays par rapport à l’Algérie, dont les forces sont équipées de systèmes SAM russes S-300.

    Les radars de Thales
    Mais cela ne fait qu’effleurer la surface des équipements dont un pays a besoin pour assurer ses défenses aériennes.

    Les radars de surveillance sont également essentiels. C’est pourquoi l’armée marocaine a commandé deux systèmes radar Ground Master 400 au fabricant français Thales, ce qui lui permet de disposer de cinq systèmes de ce type au total.

    En outre, le Maroc devrait acquérir sept radars AN/TPS-77 auprès de la société américaine Lockheed Martin. Ces derniers achats permettront au pays de bénéficier d’une couverture multicouche en matière de défense aérienne grâce à des radars capables de détecter des cibles ayant une faible signature radar – comme les avions furtifs – et volant à très basse altitude.

    L’Algérie, pour sa part, dispose d’une large gamme de systèmes radar de haute qualité, tels que le Rezonans-NE de fabrication russe et le YLC-8B de Chine.

    En matière d’avions de combat, l’armée algérienne fait confiance aux jets russes depuis des décennies. Elle apprécie particulièrement ceux fabriqués par Sukhoi, connus pour laisser les pilotes de chasse du monde entier bouche bée, car leur manœuvrabilité est inégalée, si l’on en croit les démonstrations en vol. Mais sont-ils aussi efficaces en situation réelle ? C’est tout à fait possible, mais personne ne peut en être sûr, car ils n’ont tout simplement pas été beaucoup utilisés au combat.

    En revanche, l’avion de combat F-16 de fabrication américaine, que le Maroc a choisi d’acheter, a une longue histoire d’utilisation dans le monde entier. Sa dernière variante, le Viper (F-16V), est dotée d’un système radar intégré et d’une panoplie d’armes, ce qui lui confère une rentabilité exceptionnelle.

    The Africa Report, 4 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, armée, Sahara Occidental, défense, forces armées,

  • 1980 : quand l’Occident soutenait Saddam …

    La guerre a duré huit ans et a fait près d’un million de morts. À l’époque, le président irakien était soutenu par les États-Unis, la France et les pays du Golfe, y compris lorsqu’il a utilisé l’arme chimique de masse.

    Lorsque, le 22 septembre 1980, les troupes irakiennes franchissent la frontière et envahissent l’Iran, Saddam Hussein est persuadé que l’offensive sera de courte durée, que son voisin se pliera à ses volontés. Très mauvais calcul du président de la République d’Irak. C’est bien une guerre qu’il déclenche ce jour-là. Elle durera huit ans, jusqu’en août 1988, et fera près d’un million de morts. Une véritable hécatombe pour un affrontement qui n’est pas sans rappeler la Première Guerre mondiale. Les deux armées face à face sont importantes. Des tranchées sont creusées. Des assauts lancés pendant lesquels les hommes, dans chaque camp, sont fauchés, vague après vague. Parmi les photographes qui ont documenté ce conflit, le travail d’ Alfred Yaghobzadeh est sans doute l’un des plus poignants parce que d’une terrible humanité. Des images qui en disent beaucoup plus que les mots.

    Qu’est-ce qui a déclenché ce conflit ? Pourquoi à ce moment-là ? Quelles sont les puissances réellement impliquées ? Pour tenter de comprendre, quarante après, il convient d’abord de revenir à l’un des épisodes des relations entre l’Iran et l’Irak : la signature des accords d’Alger, le 6 mars 1975. Les tensions entre les deux pays concernaient essentiellement, à cette époque, le Chatt-el-Arab, fleuve formé par la jonction du Tigre et de l’Euphrate. Pour Bagdad, il constitue le seul accès à la mer et il est vital. Mais il l’est tout autant pour Téhéran, qui possède une raffinerie (Abadan) et un port (Khoramshahr) sur les bords du Chatt. De plus, nombre de puits de pétrole iraniens se trouvent à proximité. Par les accords d’Alger, l’Irak reconnaissait une partie de la souveraineté de l’Iran sur le Chatt et obtenait en échange l’arrêt de l’aide iranienne aux Kurdes.

    En 1978, tout commence à basculer. Saddam Hussein, jusque-là vice-président, devient le numéro 1 du régime baassiste et amplifie la répression contre le clergé chiite. En 1979, la révolution iranienne et la chute du shah rebattent les cartes dans la région. Saddam craint une révolte des chiites en Irak, où ils sont majoritaires, alors que les pays occidentaux voient d’un très mauvais œil cette révolution qui pourrait se répandre comme une traînée de poudre dans l’ensemble du Moyen-Orient et remettre en cause leurs intérêts. L’imam Khomeini annonçant même : « Nous exporterons notre révolution dans le monde entier. »

    Aux yeux de Saddam, l’heure est à l’offensive. Le shah, qui l’a humilié en le forçant à signer les accords d’Alger, est parti. Quant à l’Iran, il semble affaibli. Le moment semble opportun pour mettre la main sur la province iranienne du Khuzestan, riche en pétrole et peuplée surtout de populations arabes. Le 17 septembre 1980, il abroge unilatéralement les accords d’Alger. Cinq jours plus tard, il lance son offensive, qu’il présentait alors comme la « Qâdisiyya de Saddam ». Une référence à la victoire, en 636, des armées musulmanes sur la Perse, qu’elles voulaient convertir à l’islam.

    Si, les premiers jours, tout se passa comme prévu – l’armée irakienne rencontrant peu de résistance et se positionnant sur les principaux axes de la province, notamment dans la montagne Zagros –, la guerre s’est vite s’enlisée. Saddam Hussein est pourtant adoubé tant par les États-Unis (qui trouvent là un moyen de punir ce pays retenant en otage des ressortissants américains), la France et le Royaume-Uni, que par les pétromonarchies du Golfe qui voient en lui le rempart contre l’Iran.

    Les livraisons d’armes s’enchaînent, y compris les armes chimiques qui seront utilisées pour gazer les Kurdes à Halabja (nord-est de l’Irak), faisant près de 5 000 morts civils, en mars 1988, soit six mois avant la fin de cette guerre. Celle-ci aurait sans doute pu se poursuivre plusieurs années encore, si les bombardements réciproques sur les raffineries et l’interception de pétroliers dans le Golfe persique n’avaient fait craindre une crise énergétique de grande ampleur. Le Conseil de sécurité de l’ONU vote la résolution 598, le 20 juillet 1987, mais le cessez-le-feu décidé est refusé par l’Iran. Celui-ci comprend qu’il est en train de jouer ses dernières cartes, avant de négocier un véritable arrêt de la guerre. Le cessez-le-feu prend effet le 8 août 1988 et les combats cessent le 20 août.

    Il n’y eut ni vainqueur, ni vaincu. Mais les deux pays en sont sortis exsangues et les peuples endeuillés, meurtris. Saddam Hussein pensait que son statut de leader régional était approuvé par les pays occidentaux et du Golfe. Il allait déchanter moins de trois ans plus tard. Après avoir envahi le Koweït, il en a été délogé par ses anciens amis. Le début de la chute, qui s’est terminée en 2003 avec son éviction. Aujourd’hui, à Bagdad, règnent ainsi beaucoup de ses opposants qui se trouvaient à Téhéran pendant la guerre…

    Source : Decryptnewsonline

    Tags : Armement, Économie, sécurité, sanctions, négociations, islam, iran, international, guerre, défense, dictature, Politique, géopolitique, Saddam Hossein, Occident,