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  • Les différentes menaces qui pèsent sur l’Algérie

    Les différentes menaces qui pèsent sur l’Algérie. Des changements accélérés autant que surprenants ayant provoqué des bouleversements sociaux, économiques, technologiques et géopolitiques

    « Il nous appartient à tous d’agir de façon à être au diapason des évolutions qui interviennent de par le monde sur différents plans et dans de multiples domaines et de fédérer les efforts à l’effet de les fusionner dans une même creuset, à savoir l’Algérie et son intérêt suprême et préserver sa sécurité et sa stabilité « . (Dixit S. Chengriha).

    Le monde d’aujourd’hui connaît une phase de mutation caractérisée par des changements accélérés autant que surprenants ayant provoqué des bouleversements sociaux, économiques, technologiques et géopolitiques. Ces transformations qui ont marqué le cours des événements sont de nature à provoquer des chocs et des cassures susceptibles de provoquer un renversement des rapports de force ainsi qu’un changement des données et des lois. Cette situation porteuse d’incertitude et de danger s’inscrit dans le cadre de ce qui a été appelé « l’anarchie créatrice « , un concept que l’on doit à certaines parties connues pour leur propension à susciter la division, la confrontation et la violence en nourrissant les tensions ethniques, interreligieuses, ainsi que le fitna afin d’assurer la maîtrise des cours des événements et, par la même, redessiner la carte du monde, en fonction des buts qu’elles poursuivent et de leurs seuls intérêts sans se soucier de la sécurité et de la stabilité des nations, de l’indépendance et de la souveraineté des nations, de l’indépendance et de la souveraineté des peuples. Aussi, peut-on dire que les idées et pratiques colonialistes sont de retour au 21e siècle, sous un nouvel habillage, avec des moyens modernes et de nouvelles variantes. A la lumière de cette conjoncture, tant à l’échelle régionale qu’internationale, l’Algérie n’est pas à l’abri de ces menaces de par le fait qu’elle se trouve dans une région située au cœur du monde, qu’elle y tient une position géostratégique et qu’elle occupe une place honorable sur le plan économique.


    Ceci d’autant que durant les dernières années, elle a connu une évolution accélérée qui a imprimé un important élan au processus de redressement, au processus de développement qui, à son tour, a eu des effets bénéfiques sur le plan social qui se sont traduits par l’élévation du niveau de vie du citoyen à tous les niveaux. A cela s’ajoutent la perspicacité politique de l’Algérie et sa diplomatie agissante qui en ont fait une force de dialogue régionale qui œuvre constamment au rapprochement des points de vue et qui apporte sa contribution efficace à la solution des problèmes et des différends dans certains pays voisins, arabes et africains en appelant et supervisant le dialogue, les rapprochements, la réconciliation et l’unité dans le but de favoriser l’émergence d’Etats forts et de sociétés unies autant qu’harmonieuses. Ces données et réalités imposent à tout un chacun et à tous d’importants enjeux et défis afin de faire face aux différentes menaces, à leur tête, la préservation de l’indépendance de l’Algérie, la consolidation des fondements de sa souveraineté et de son intégrité territoriale ainsi que la préservation de l’unité du peuple. A ce propos, l’Armée nationale populaire (ANP), est investie d’une responsabilité lourde, sensible et historique, c’est en ce sens qu’elle suit le modèle et l’engagement de la génération de Novembre 54 à travers cette action continue et puissante à la hauteur des aspirations de la nation en matière de stabilité, de paix, de sécurité. Aussi, tous les défis et enjeux n’empêcheront pas l’Armée nationale populaire de poursuivre sur cette voie, en s’acquittant honorablement de ses missions constitutionnelles avec dévouement, compétence et rigueur, en tous lieux et en toutes circonstances.
    Dans ce sillage, le général de corps d’Armée, Chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chengriha dans une de ces allocutions a rappelé que  » Tout comme la libération de la patrie et le recouvrement de sa souveraineté et de son indépendance du joug du colonialisme tyrannique, et tout comme la défaite du terrorisme barbare et sanguinaire étaient une cause pour laquelle se sont mobilisés les plus nobles fils de l’Algérie, la défense de notre pays et la préservation de sa souveraineté aujourd’hui sont également l’affaire de tous « .

    Donc une affaire nationale  » qui interpelle à l’effet d’intensifier et de fédérer les efforts pour faire face à toutes les menaces et tous les dangers qui guettent l’Algérie quelles que soient leur nature et leur origine, ainsi qu’à nous adapter suivant les évolutions rapides à l’instar de la révolution actuelle des technologies de l’Information et de la Communication, à la lumière de la mondialisation, qui est devenue un outil réel de domination, visant à avoir le contrôle de l’opinion publique mondiale et l’orienter suivant une seule vision économique, sociale et culturelle, où se dissipe la vie privée des gens qui s’érode avec les constances de leur identité nationale « , explique encore le général de corps d’Armée, Saïd Chengriha. Dans ce contexte, le Chef d’état-major de l’ANP a mis l’accent sur la nécessité impérative  » primordiale de s’adapter aux évolutions recrudescentes que connaît le monde et que vit notre région plus particulièrement et ce, parallèlement à l’approfondissement des études proactives tournées vers l’avenir, la mise en place de plans efficaces à même de faire face à tout danger potentiel qui guette la sécurité et la stabilité de notre pays et contrecarrer les défis médiatiques qu’engendrent les technologies de l’Information et de la Communication, telles que les contenus insidieux, les mensonges et la falsification des faits et ce, en veillant à livrer un message médiatique ciblé et constructif, unificateur et qui renforce la cohésion nationale, capable d’assimiler les limites de la liberté d’expression et l’éthique du travail médiatique et de faire des intérêts de la Patrie leur objectif ultime « .
    B. C.

  • Algérie : Les défis du futur gouvernement

    Les défis du futur gouvernement algérien face aux turbulences géostratégiques et aux tensions socio-économiques

    Par : Professeur Abderrahmane MEBTOUL

    Cette présente contribution, pour éviter toute mauvaise interprétation, en tant que professeur des universités, et expert international, est une brève synthèse concernant le volet socio-économique, les volets dialectique, géostratégique, celui de la défense/sécurité au niveau de la région méditerranéenne et africaine et la place de l’Algérie, de la conférence donnée le 08 juin 2021 de 10-12H30 à Alger, devant les représentants des pays de l’Union européenne -ambassadeurs, attachés économiques, politiques , experts de l’Union européenne chargés du Maghreb et le représentant de la Banque mondiale qui est le prolongement de la conférence donnée le 19 mars 2019 de 14-16h à l’Ecole supérieure de guerre MDN et le même jour au siège de l’ambassade de 19-20h30 devant les attachés économiques de la majorité des ambassades accrédités à Alger dont la Russie et la Chine, ayant été initiées par l’ambassade des Etats Unis d’Amérique, sur le thème l’impact de la baisse des hydrocarbures sur les équilibres macro-économiques et macro- sociaux de l’Algérie , où nos prévisions se sont malheureusement avérées justes. Mais avons-nous été écouté?

    L’Algérie aura en principe un nouveau gouvernement, après les élections législatives du 12 juin, au plus tard courant juillet 2021 et nombreux sont les défis qui l’attendent et ce, dans une conjoncture de crise mondiale qui touche tous les pays de la planète due à l’épidémie du coronavirus, avec une dette publique mondiale et un taux de chômage sans précédent, depuis la crise de 1929. Mais l’expérience historique montre que l’instauration de la démocratie ne se fait pas d’une baguette magique, les pays occidentaux ayant mis des siècles et ne pouvant plaquer sur un corps social des schémas d’autres pays devant tenir compte des anthropologies culturelles.

    1.-Une gouvernance mitigée combinée aux impacts de l’épidémie du coronavirus qui a touché toute la planète, a entraîné, une dégradation des indicateurs macro-économiques et macro-sociaux. Le taux de croissance du produit intérieur brut qui détermine le taux d’emploi, est en nette diminution, estimée en 2020 à 160 milliards de dollars et selon le FMI de 153 milliards de dollars pour 2021.

    Cela s’explique par la léthargie de l’appareil de production impacté tant par sa structure passée que par l’épidémie du coronavirus, ( selon le patronat une perte d’emplois d’environ 500.000 uniquement dans le BTPH) et le tissu économique fonctionnant à peine à 50% de ses capacités.

    Les entrées en devises entre 2000/2019 ont été supérieures à 1000 milliards de dollars pour une sorties de biens et services d’environ 935 milliards de dollars, le solde étant les réserves de change fin 2019 pour un taux de croissance dérisoire entre 2/3% alors qu’il aurait du dépasser les 9/10% : mauvaise gestion ou surfacturation. Si on applique seulement un taux de surfacturation de 15%, les sorites illégales de devises sont supérieurs à 140 milliards de dollars et ce avec la complicité d’opérateurs étrangers. Il es utile de rappeler qu’en tant que haut magistrat à la cour es comptes (premier conseiller) et directeur général des études économiques entre 1980/1983, ayant été chargé du dossier du contrôle du programme pénurie et des surestaries, j’avais proposé un tableau de la valeur au niveau du ministère des finances pour détecter ces surfacturations , tableau qui n’a jamais vu le jour car s’attaquant à de puissants intérêts rentiers.

    Comme ayant eu à diriger l’audit sur Sonatrach entre 2007/2008 , il a nous été presque impossible d’avoir une vision claire de la gestion de Sonatrach notamment coûts arrivé au port tant du baril du pétrole que du coût du gaz -MBTU- faute de comptes physico-financiers et de comptabilités analytiques éclatés par sections.

    Quant à l’avant-projet de loi de finances complémentaire 2021, non encore adopté par le conseil des ministres, il a prévu des importations de biens à 30,42 milliards de dollars, non inclus les services (appel à l’assistance étrangère) qui ont fluctué pour 2010/2019 entre 10/11 milliards de dollars/an. Avec une coupe de 50%, cela donnerait une sortie de devises de plus de 35 milliards de dollars accroissant les tensions budgétaires et avec 5 milliards de dollars plus de 40 milliards de dollars si l’on relance les projets gelés et si l’on exclut l’endettement extérieur. Les prévisions donnent un déficit budgétaire record au cours de 130 dinars un dollar, 25,46 milliards de dollars soit 16,0% et 13,6% du PIB.

    Quant au déficit du Trésor qui s’aggrave, il est prévu 31,85 milliards de dollars. Nous assistons à une dépréciation accélérée du dinar qui est passé d’environ à 75/78 dinars un euro entre 2000/2005 et qui en juin 2021 dépasse 133 dinars un dollar (5 dinars un dollar vers les années 1970) et 162 dinars un euro avec un écart d’environ 50% sur le marché parallèle induisant une inflation importée, malgré les restrictions des voyages.

    Les réserves de change qui tiennent à 70% la cotation du dinar, sont passées de 194 milliards de dollars fin 2013 ,à 62 fin 2020, 42 fin 2021 et qu’en sera-t-il fin 2021 avec toutes les restrictions qui ont paralysé tout l’appareil de production en 2020 ? Les banques locales dépassent 45% du total de leurs actifs bancaires avec une dette publique par rapport au PIB de 63,3%, prévue en 2021, contre 53,1% en 2020, et la dette publique nette totale représentera 60,5%, contre 50,4% en 2020,mais avec une dette extérieure faible, 3,6% et 5,2% du PIB en 2021 et 2022, contre 2,3% en 2020. Sur le plan macro- social, selon le FMI, le taux de chômage incluant la sphère informelle et les emplois rente, devrait atteindre 14,5% en 2021, et 14,9% en 2022, contre 14,2% en 2020, ce taux dépassant les 20/30% pour les catégories 20/30 ans et paradoxalement les diplômés.

    L’inflation qui sera de longue durée fonction, des réformes structurelles entre 2000/2020 ,selon données de l’ONS dépasse, cumulée, 90% et sera supérieure en cumulant l’année 2021 de 100% accroîtra la détérioration du pouvoir d’achat et les revendications sociales. Pour l’Algérie, le population active dépasse 12,5 millions sur une population totale résidente, 44,7 millions d’habitants au 1er janvier 2021 avec une sphère informelle représentant selon le FMI 33% de la superficie économique mais plus de 50% hors hydrocarbures.

    Elle contrôle une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la république, entre 6000 et 10.000 milliards de dinars 30-45% du PIB , différence montrant l’effritement du système d’information, soit au cours de 130 dinars un dollar entre 46,15 et 76,90 milliards de dollars. Quant aux caisses de retraite selon le ministère du Travail, en date du 08 avril 2021 le déficit financier de la CNR pourrait atteindre 690 milliards de dinars en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, le CNR enregistrant un taux de cotisation , estimé à 2,2 travailleurs pour chaque retraité alors que pour un équilibre , le taux de cotisation devrait atteindre cinq travailleurs pour un retraité. Encore que les transferts sociaux et subventions généralisées, qui représenteront 23,7% du budget général de l’Etat et 9,4% du PIB pour l’exercice 2021 sont intenables dans le temps

    2.- Après la dernière réunion de l’OPEP¨+ début juin 2021, le quota de l’Algérie augmentera légèrement en juillet, de 14.000 barils/jours, relative à une augmentation de 441.000 barils/jour de leur production le mois juillet 2021. Cela donnera une recette additionnelle pour les six mois du second semestre 2021 au cours de 65 dollars le baril, moyenne annuelle 166.000 dollars, un montant très modeste. Mais l’on ne doit pas oublier selon les rapports de l’OPEP de mai 2021 que la production algérienne de pétrole est passée de 1,2 million de barils/j entre 2008/2010 à environ 850.000 barils/j en mai 2021 et que les exportations de gaz ( GNL et GN à travers les canalisations Transmed via Italie et Medgaz via Espagne sont passées d’environ 65 millions de mètres cubes gazeux à 41/42 milliards de mètres cubes gazeux en 2020 et où le cours sur le marché libre est passé pour la même période de 10/12 dollars le MBTU à 2,5-3,0 dollars le MBTU. Aussi , les recettes totales en devises ( pas le profit net devant retirer les coûts ) d’exportation seront un petit plus élevé que prévu dans la loi de finances complémentaire 2021, à environ 26/27 milliards de dollars.
    Et comme la majorité des exportations relèvent de Sonatrach, ce montant est fonction du cours du pétrole s’il se maintient entre 60/65 dollars et du gaz (33% des recettes de Sonatrach).

    L’on devra tenir compte de la baisse en volume tant du pétrole que du gaz d’environ 20/25% entre 2008/2020. Cette situation impose en urgence la publication des décrets d’application de la nouvelle loi des hydrocarbures qui accusent un retard intolérable, et éventuellement d’autres amendements pour tenir compte de la forte concurrence internationale avec le retour de l’Iran et de la Libye sur le marché et de la nécessaire transition énergétique.
    L’Algérie est un producteur marginal, les réserves de pétrole étant d’environ 10 milliards de barils et entre 2000/2500 milliards de mètres cubes gazeux selon les déclarations en 2020 de l’ex-Ministre de l’Energie.

    Au rythme actuel , l’Algérie ne pourrait plus honorer ses engagements internationaux du fait notamment de la forte consommation intérieure qui en 2030 dépassera les exportations actuelles ( subventions généralisées et non ciblées) . Aussi l’objectif est d’accélérer la transition énergétique devant s’orienter vers un Mix énergétique où en plus l’Algérie possède d’importantes potentialités dans l’agriculture, le tourisme, les nouvelles technologies, ayant une importante diaspora et dans les énergies renouvelables mais ne devant jamais oublier que le fondement du développement du XXIème siècle repose sur la gouvernance à travers des décentralisations ( grands pôles économiques régionaux) évitant le mythe d’entités locales administratives budgétivores et bureaucratiques et la valorisation du savoir .
    A. M.
    ( A suivre…)

    Le Maghreb, 15-06-2021

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